Ouh la !
Visiblement Guaidó et ses tireurs de ficelles ont pris leurs désirs pour des réalités. Que le pays aille mal, c’est sûr, d’autant plus qu’on s’emploie à l’asphyxier par ailleurs, que l’administration et les politiques soient corrompus, ce n’est pas vraiment une nouvelle dans ce pays, qu’il y ait du monde opposé à Maduro, c’est certain, il y en a toujours eu depuis le début du chavisme à crier à l’illégitimité radicale du régime (un peu sur le mode Mitterand en 1981,…), que même ses partisans soient critiques (cf. le très intéressant entretien de BBC Mundo avec une jeune chaviste, il y a 2 mois, ▻https://seenthis.net/messages/765364 ).
Mais que tout cela suffise à faire réussir un Maïdan vénézuélien, ça fait 4 mois que ça ne prend pas. Les anti-maduro ne rallient visiblement pas les masses et, en conséquence, l’armée ne bouge pas. Et aucun parti d’opposition autre que Voluntad Popular ne s’est manifesté à l’occasion de la tentative du 30 avril.
La situation est bloquée, en fait depuis les législatives de 2015 avec aggravations successives dont un « premier » coup d’État le 1er mai 2017 avec l’annonce d’une nouvelle constitution puis – je saute des étapes,…– le déssaisissement de l’Assemblée nationale de ses pouvoirs législatifs par la Constituante pour « finir » avec le « second » coup d’État du 10 janvier 2019 (auto-proclamation de Guaidó) et les flux et reflux de l’Opération Liberté,…
Alors ? L’effondrement économique et social se poursuit, le pays se détruit. J’ai du mal à imaginer : tout manque, les réseaux eau, électricité sont en état catastrophique, l’inflation est délirante, les estimations 2019 sont de +3%/jour, soit +23%/semaine et +160%/mois. Les gens luttent pour leur survie, dépendant de plus en plus d’un système de distribution de secours, ou s’en vont (on n’en parle plus tellement d’ailleurs en ce moment).
Au grand désespoir de la bande à Trump, Colombie et Brésil se gardent bien d’intervenir. On s’achemine vers une nouvelle forme d’#État_failli. Dans l’histoire du pays, on a une grande guerre civile, il y a longtemps (plus de 150 ans), sur des bases politiques qui recoupent en partie un particularisme régional (les régions andines) pas tout à fait éteint. Par ailleurs, en dehors de la frange côtière et andine, le contrôle des ressources commence à devenir problématique entre guerrilleros (ELN et FARC dissidents venus de Colombie), narco-trafiquants et forces militaires et paramilitaires (mais les llanos sont quasi vides et l’Amazonie l’est complètement).
Vu d’il y a très longtemps et de très loin…
Comme dit la jeune Ángela dans l’entretien cité plus haut, la solution doit passer par des élections. #yapuka…