• Voitures connectées : à qui appartiennent les données ?
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/25/voitures-connectees-a-qui-appartiennent-les-donnees_5205679_3234.html

    Les industriels et les autres acteurs, assureurs en tête, se disputent la manne du big data produit par les automobiles, devenues de vrais smartphones roulants.

    A qui appartiennent les données générées par une voiture ? La question est cruciale, à l’heure où une automobile d’aujourd’hui – véritable smartphone roulant – produit en moyenne 1 milliard d’octets par jour, mille fois plus qu’il y a simplement deux ans. Et 30 000 fois moins qu’un véhicule du futur surconnecté et autonome. Cette manne du big data – le pétrole du XXIe siècle – est l’objet d’une lutte sourde entre les industriels et d’autres acteurs, en particulier les assureurs.

    Le 19 octobre, une conférence de presse discrète s’est déroulée à Paris. Les représentants de la filière – constructeurs, équipementiers, garagistes – annonçaient leur adhésion au « pack de conformité », une sorte de Yalta des données automobiles négocié avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).

    La démarche s’inscrit dans la perspective de l’application, le 25 mai 2018, du nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles, qui élargit le droit des personnes en matière de données. Pour mettre en place ce pack de conformité automobile, la CNIL a mené une concertation avec les acteurs de la filière mais aussi, chose inédite, avec des fournisseurs de service et de technologie connexes. Et en particulier les sociétés d’assurance.

    Une question, déterminer si les informations générées par une voiture constituent des données machine ou des données personnelles, a suscité de vifs débats entre les constructeurs, soucieux de ne pas disséminer « leur » data, et les assureurs, chauds partisans de l’ouverture.

    La CNIL a dû sensibiliser les industriels au fait que la définition des données personnelles est très large. Elle s’étend en effet bien au-delà des éléments de l’identité d’une personne. Les données de déplacement mais aussi de consommation ou d’usure des pièces sont considérées comme personnelles dès lors qu’il est possible de les relier à quelqu’un.

    Les constructeurs, qui avaient commencé ces discussions avec la CNIL afin de se protéger des géants du Web (Google, Apple, etc.) ont découvert un droit de la donnée qui ne les avantage pas. D’autant plus que la nouvelle réglementation européenne prévoit dans son article 20 qu’un individu a le droit de transmettre les données le concernant à un autre prestataire de service.

    Ce « droit à la portabilité » fait le bonheur des assureurs qui voient là l’occasion de prospecter de nouveaux clients et d’offrir des prestations sur mesure aux conducteurs. De leur côté, les industriels font bonne figure. « Il est hors de question d’aller à l’encontre des demandes et des droits de nos clients », affirment en substance les professionnels de l’automobile.

  • La France frappée par une pénurie de beurre
    http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2017/10/19/la-france-frappee-par-une-penurie-de-beurre_5203434_1656968.html

    Les professionnels le prédisaient depuis le printemps dernier, et ça y est, la pénurie de beurre est arrivée. « Il y a une pénurie de beurre depuis un bon mois », affirme la responsable de caisse de l’Intermarché de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), signalant que les produits de marque de distributeurs sont indisponibles et que seuls sont disponibles les produits les plus chers.

    La hausse de la demande dans les pays développés comme dans les pays en développement est responsable de cette pénurie. A cela s’ajoute le retour en grâce de la matière grasse animale, après trente ans de dédain de la part des nutritionnistes, mais aussi un goût prononcé pour les viennoiseries françaises au beurre, notamment en Chine.

    Encore un coup des Chinois !
    Mais vu par la distribution qui a su s’approprier la marge quelle qu’elle soit, tout va bien, enfin, peut-être des #problèmes_ponctuels.
    (chez moi - Paris XIV - ça fait une bonne semaine qu’il n’y a plus de demi-livres en rayon)

    En conséquence, les prix ont explosé : payé 2 500 euros la tonne en avril 2016, les cours du beurre ont atteint 7 000 euros la tonne l’été dernier. La hausse a touché de plein fouet l’industrie agroalimentaire, qui a vu ses coûts exploser mais n’a pas pu pour autant les transférer dans la grande distribution, qui fixe les prix annuellement.
    Il n’y a que des « pénuries ponctuelles, souvent liées à des problèmes de logistique, et à la population des gens un peu affolés qui en achètent plus que d’habitude », assure Hugues Beyler, directeur agriculture de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD).

    Et kicéki trinquent ? Surprise ! les producteurs !

    Les producteurs laitiers français, eux, ne bénéficient que très peu de cette envolée des tarifs du beurre, qui ne contribue pas à une hausse significative des prix du lait. Pire, en augmentant le volume de lait produit pour fabriquer plus de beurre avec la matière grasse, il risque de leur rester sur les bras une grande quantité de poudre de lait, déjà en surproduction dans l’Union européenne.

    • J’ai lu ailleurs que le fait de choisir des vaches tellement productives en lait qu’elles ne peuvent plus marcher à cause du poids de leurs mamelles a aussi appauvri la teneur en nutriments du lait produit et plus particulièrement en matière grasse.
      Plus de volume = plus de flotte, en gros. Donc, faut boire nettement plus de lait pour recevoir autant de nutriments qu’avant (et on ne parle que de lait entier, hein !).
      Et pour extraire du beurre, forcément…

    • La pénurie de beurre « ne va pas durer », assure le ministre de l’agriculture
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/24/la-penurie-de-beurre-ne-va-pas-durer-assure-le-ministre-de-l-agriculture_520

      La pénurie de beurre qui a récemment démarré en France « ne va pas durer », a assuré mardi 24 octobre Stéphane Travert, le ministre de l’agriculture. « Nous avons affaire à deux facteurs : une baisse de la lactation des vaches et une baisse de la collecte sur la période de l’été, conjuguée à une demande très forte des pays étrangers qui a fait monter les prix », a expliqué le ministre, invité sur Sud Radio.

      « Nous allons revenir sur une collecte plus importante, donc je pense que les choses vont revenir progressivement dans l’ordre, a-t-il dit. Nous avons une production laitière très importante qui va remonter puisque nous entrons dans la période automnale et hivernale. »

      « Ce que nous pouvons faire, ici, c’est saisir le médiateur des relations commerciales pour que les distributeurs et les transformateurs s’entendent », a-t-il déclaré. « Il y a urgence », a reconnu le ministre de l’agriculture, qui s’est néanmoins refusé à donner une date pour un retour à la normale.

      La hausse de la demande dans les pays développés comme dans les pays en développement est la principale cause de cette pénurie. A cela s’ajoute le retour en grâce de la matière grasse animale, après trente ans de dédain de la part des nutritionnistes, mais aussi un goût prononcé pour les viennoiseries françaises au beurre, notamment en Chine.

      Face à cette explosion de la demande, la production laitière a baissé en Nouvelle-Zélande, plus gros exportateur mondial de lait, ainsi qu’en Europe, où la fin des quotas laitiers il y a deux ans avait provoqué une surproduction et donc une chute des cours poussant les éleveurs à réduire leurs tonnages.

      En conséquence, les prix ont explosé : payé 2 500 euros la tonne en avril 2016, les cours du beurre ont atteint 7 000 euros la tonne l’été dernier. La hausse a touché de plein fouet l’industrie agroalimentaire, qui a vu ses coûts exploser mais n’a pas pu pour autant les transférer dans la grande distribution, qui fixe les prix annuellement.

    • Vu de la tête de gondole : le gérant de la moyenne surface à côté de chez moi dit que la pénurie va durer jusqu’en février 2018. Il a quelques arrivages, mais les distille tout au long de la journée en mettant 10 ou 12 plaquettes à chaque fois.

      La grande surface, un peu plus loin, ne s’embête pas et place la totalité du carton… qui disparait donc en 10 minutes et laisse un grand vide pour le reste de la journée.

    • Ah ben, voilà !

      Pourquoi la France ne connaît pas vraiment une « pénurie » de beurre
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/25/pourquoi-la-france-ne-connait-pas-une-penurie-de-beurre_5205775_3234.html

      Le pays est le seul à voir ses étals se vider. En cause : un bras de fer entre distributeurs et industriels, qui préfèrent vendre la production à l’étranger, à meilleur prix.

      A en croire les étals de supermarchés, la pénurie de beurre va croissant. On ne compte plus les photos circulant sur les réseaux sociaux montrant des étagères réfrigérées vides de leurs précieuses plaquettes. Même les médias étrangers se mettent à relayer cette « disette » qui mettrait en danger la gastronomie française, et menacerait les piliers du petit déjeuner. Mais pourquoi ce phénomène ne touche-t-il que la France ?
      […]
      Car à la hausse des tarifs s’ajoute un conflit entre fournisseurs et distributeurs. Chaque année, en février, la grande distribution s’entend avec ses fournisseurs de beurre sur un prix d’achat. Cette fixation du tarif consenti aux producteurs par les centrales d’achat est établie de façon annuelle. Or, depuis l’accord de février 2017, le cours du beurre s’est envolé, mais les prix sont restés sensiblement les mêmes, avec une augmentation moyenne constatée de seulement 5 % en un an dans les supermarchés.

      Dès lors, le marché national est devenu moins rémunérateur pour les industriels français. « On observe un choix des fournisseurs de se détourner vers d’autres produits plus rémunérateurs comme le fromage, ou d’autres marchés qui ont répercuté cette hausse du prix du beurre », note Adrien Pierre [
      analyste marchés laitiers au cabinet de conseil Agritel].

      A titre de comparaison, les supermarchés allemands, dont le fonctionnement avec les fournisseurs est davantage calqué sur les soubresauts du marché, ont augmenté leurs tarifs de 72 %, selon le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière. C’est ainsi que, si les étals se vident en France, les exportations de beurre français ont augmenté durant l’été.

      Résultat, l’approvisionnement des supermarchés en pâtit. Et un sentiment de panique gagne les Français, champions du monde de la consommation de beurre, avec une moyenne de 8,3 kilos par an. « Il suffit qu’un consommateur achète deux plaquettes de beurre au lieu d’une par souci de faire des réserves, et le marché est déstabilisé », analyse Jean-Marie Séronie [agroéconomiste].

      on résume :
      – comme le producteur ne peut pas augmenter son prix de vente en France, il vend ailleurs,
      – mais, évidemment, ça reste la faute du consommateur s’il y a des pénuries


      Le Sucre, 1978, inspiré des pénuries de 1974