Pour une nouvelle cartographie du masculin

/pour-une-nouvelle-cartographie-du-mascu

  • (2) Pour une nouvelle cartographie du masculin - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/10/26/pour-une-nouvelle-cartographie-du-masculin_1605666

    Ce psy ne consulte manifestement que pour consolé les masculinistes et les nice guy. Le pbl du texte c’est pas « comment ne plus opprimer les femmes ? » "Comment ne plus violer ?" jamais les mots domination, patriarcat ne sont prononcé. La question que ce pose ce psy c’est « comment rendre les hommes heureux ? » "Comment faire que les hommes retrouvent la paix interieur ?"

    Les hommes parlent dans mon cabinet, et plutôt beaucoup plus tous ces derniers jours, et ceux qui ne se définissent pas par un « arbitre enculé » hurlé sur un stade ou « toutes des salopes » ruminé sur un comptoir se demandent quelle parole avancer, quelle solidarité exprimer, quel témoignage pourrait être à la hauteur de ce déferlement de si poignantes révélations.

    Depuis un siècle, les femmes s’interrogent sur la nature du féminin et sur la construction sociale de la féminité. Depuis un demi-siècle, les homosexuels affrontent les questionnements sur le genre et l’identité sexuée dans son rapport à l’identité sexuelle. Et, pendant tout ce temps, les hommes sont restés muets, sûrs que leur masculinité, garante de l’universalisme, allait de soi. Comme s’ils regardaient les autres changer sans être concernés, comme s’ils subissaient toutes ces transformations sans même se donner la peine d’y penser.

    Et pourtant, de mon fauteuil, j’entends, je vois ces mutations qui les interpellent, les déstabilisent, les effraient parfois. En pénétrant de plus en plus l’univers des émotions, de l’intimité, du partage jusque-là réservé aux femmes, en interrogeant la figure du patriarcat pour pouvoir s’en éloigner, ils s’autorisent enfin à explorer des parties d’eux-mêmes auxquelles ils n’avaient pas accès et qui les transforment en individus complets. Mais pendant que certains se métamorphosent, et modifient leur vision intérieure du masculin, d’autres s’arc-boutent désespérément pour préserver les valeurs traditionnelles. Ainsi, dans une même ville, à quelques mètres les uns des autres, vivent des hommes qui n’ont pas du tout la même perception de ce que peuvent être les hommes, et les rapports qu’ils sont censés entretenir avec les femmes, les enfants, les autres hommes… Les caractéristiques de la virilité sont devenues confuses, et la construction de l’identité masculine plus complexe. Il ne suffit pas d’être fort, viril, courageux, d’accumuler les conquêtes et de ne pas montrer ses sentiments. Pour un homme, savoir exprimer ses émotions est désormais un signe d’intelligence plutôt que de faiblesse.

    Trop viril, trop doux, trop macho, trop présent, trop laxiste, trop absent : lorsque ce n’est pas la société tout entière qui leur reproche de ne pas être à la bonne place, les hommes s’en chargent eux-mêmes. Ils sont bien souvent en crise parce qu’ils reçoivent toutes ces interrogations de plein fouet sans disposer des clés qui leur permettraient d’y répondre. Ils n’ont pas l’habitude de réfléchir sur eux, non pas parce que ça n’est pas dans leur nature, mais parce que ça n’est pas dans leur éducation.

    Même si chacun cherche ses marques, même si viol et harcèlement sexuels se conjuguent uniquement au masculin, même si les hommes détiennent encore les clés du pouvoir économique et politique, si neuf dixièmes des grands patrons de ce pays continuent d’être des hommes, si à compétences égales ils touchent des salaires 10% à 15% plus élevés que leurs collègues féminines, une chose fondamentale a changé dans leur vie, de façon profonde et durable : ils aspirent à une vraie intimité conjugale et familiale. Ils veulent être heureux dans leur vie privée, s’occuper de leurs enfants, s’épanouir intérieurement. Et ça passe avant leur travail et leurs conquêtes. De plus en plus.

    Depuis mon double fauteuil de thérapeute conjugal et familial, mais aussi d’analyste, je vois les couples et les familles s’interpeller sur leurs rôles sociaux, en même temps que se bagarrent dans leurs inconscients les représentations de ce que « doit être » un homme ou une femme. Et j’observe au quotidien, dans mon cabinet, comment se mettent en place des nouveaux modes de relations entre les hommes et les femmes. J’entends la parole se délier, surtout bien sûr chez les plus jeunes. Et je les vois inventer tranquillement un monde égalitaire où masculin et féminin s’interpénètrent avec fluidité, curiosité, respect, allégresse.

    Comment dessiner aujourd’hui cette nouvelle cartographie du masculin ? Prenons la parole mes frères, en notre nom, mais aussi « en tant qu’homme » même si chacun n’en représente qu’une infime facette, ressortons le hashtag « not in my name » pour compléter le « me too » de nos amies les femmes, ou inventons-en un nouveau « #AuNomDesHommes ». Il pourrait aussi faire sauter quelques digues.

    #masculinisme #domination_masculine #fraternité