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  • Gérald Darmanin veut "stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société"
    https://www.lci.fr/politique/gerald-darmanin-jean-castex-veut-stopper-l-ensauvagement-d-une-certaine-partie-d

    « CRISE DE L’AUTORITÉ » - Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin estime qu’il « faut stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société » dans une interview dans laquelle il affirme aussi sa volonté de « combattre avec la première énergie » l’islamisme.

    Chouette : « ensauvagement ». Et pas celui de quelques individus, mais carrément « d’une certaine partie de la société » (laquelle, tiens-donc ?). Encore un talking-point de l’extrême-droite banalisé par l’extrême-centre.

    Rappelle-moi : « faire barrage » à quoi, au juste ?

  • Quand ça cause (sémantique) dans les syndicats de chefs de flics, on dirait des billets d’éditocrates : La sémantique de Macron suscite un tollé
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/la-semantique-de-macron-suscite-un-tolle-20200722

    [Patrice Ribeiro, patron de Synergie officiers] Considérant que « le régalien a toujours été l’angle mort du macronisme », ce responsable syndical prévient : « Que le président de la République s’empare du sujet est une bonne chose, mais qu’il le fasse de manière moins décalée. »

    […]

    [David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale] : « Les actes atroces que la France vient de connaître sont très mal vécus par la population qui ne trouve plus dans les responsables politiques des interlocuteurs qu’ils jugent à la hauteur. Une simple erreur de langage peut annuler le message fort de retour du régalien, qui vient d’intervenir avec la nomination de Gérald Darmanin, et de la remontée du ministère de l’Intérieur à la 7e place du gouvernement, à hauteur de la Justice. »

    J’en discutais justement l’autre soir avec @lefayot, après une belle série de bières, et j’ai lâché : « nan mais faut bien admettre que le régalien a toujours été l’angle mort du macronisme ». En me faisant le signe de savoir si on remet une nouvelle tournée, lui m’a expliqué : « ben voui, que le président de la République s’empare du sujet, ça y’a pas, c’est une bonne chose ». Et de concert on a conclu : « mais faudrait voir à ce qu’il le fasse de manière moins décalée ».

    À la table d’à côté, une bande d’étudiants passablement éméchés commentaient « les actes atroces que la France vient de connaître », comme quoi « ils sont très mal vécus par la population ». Une jeune femme du groupe parlait un peu plus fort que ses amis : « Une simple erreur de langage peut annuler le message fort de retour du régalien ».

    Avec Lefayot, on s’est dit qu’ils sont bien, les jeunes d’aujourd’hui. Ils causent bien. T’chin. Et c’est comme ça que j’ai bien failli rater le dernier tram.

    • https://www.latribunedelart.com/cathedrale-de-nantes-de-flandrin-a-une-armoire-electrique

      Il pourrait aussi s’agir d’un problème électrique. Il est troublant en effet de constater que la toile de Flandrin était placée au-dessus d’une armoire électrique qui a complètement brûlé et que le feu ne s’est pas étendu ailleurs à cet endroit (ill. 5 et 6). Le grand orgue était électrifié depuis les années 1970 et le procureur de la République a parlé d’un autre orgue, de chœur, qui a lui aussi brûlé.

      Trois points électriques donc. Comment penser qu’un incendiaire se serait attaqué à l’armoire électrique ? Le plus probable - et cette hypothèse est très crédible, pour un de nos interlocuteurs pompier, spécialisé dans ce type d’incendie - est que l’armoire ait pris feu, et que cet incendie se soit propagé via le réseau électrique aux deux orgues.


      Bras droit du transept de la cathédrale de Nantes où se trouvait le tableau de Flandrin et où on voit l’armoire électrique complètement détruite. Photo : Diocèse de Nantes sur Facebook


      Bras droit du transept de la cathédrale de Nantes où se trouvait le tableau de Flandrin et où on voit l’armoire électrique complètement détruite et à droite le tombeau de François II et Marguerite de Foix. Photo : Diocèse de Nantes sur Facebook
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      S’il n’est pas possible, à l’heure actuelle, de privilégier un acte criminel. L’enquête devra déterminer les causes, et il est certain qu’elle sera bien plus rapide qu’à Notre-Dame où le lieu de départ de l’incendie a totalement disparu, ce qui n’est pas du tout le cas ici. Déterminer si l’armoire a brûlé pour une cause extérieure, ou en raison d’un court-circuit (ou d’une surtension électrique du réseau) devrait être assez simple pour les experts.
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      #électricité #incendie #Nantes #Sinistre

    • #Suisse Le pylône électrique saboté à Gland a été découpé au chalumeau
      https://www.rts.ch/info/regions/vaud/11474736-le-pylone-electrique-sabote-a-gland-a-ete-decoupe-au-chalumeau.html

      Les quatre pieds du pylône électrique détruit le 26 juin dernier à Gland (VD) ont été découpés au chalumeau, montre l’enquête de l’émission Mise au Point. La piste des écoterroristes est privilégiée par les experts.

      Là où se trouvait le pylône électrique de la ligne à 220’000 volts, il ne reste plus que les quatre socles en béton. La structure métallique a été découpée au chalumeau par des xxxxxxxx, à une dizaine de centimètres de sa base.

      Selon des sources proches du dossier, un découpage supplémentaire a été effectué à un mètre de haut sur deux des quatre armatures. Cette technique a été utilisée pour faire basculer le pylône à l’opposé de l’autoroute adjacente.

      Ni explosif ni départ de feu
      Dans un premier temps, la police avait privilégié la piste d’une attaque à la bombe, un crime de compétence fédérale. Mais aucun explosif, ni départ de feu, n’ont été découverts sur place. Mardi dernier, le Ministère public de la Confédération a confirmé par écrit cette information à la RTS, sans répondre aux autres questions posées.

      L’enquête de police se poursuit pour déterminer les motivations et l’identité des auteurs du sabotage. Selon le journal 24 heures, un manifeste pro-environnement aurait été découvert sur place. Il ne comporterait ni signature, ni revendication. La police ne confirme pas cette information.

      Mouvement important contre la 5G dans la région
      Le syndic de Gland, Gérald Cretegny, assure que la commune ne faisait pas l’objet de menace ou de revendication particulière. Mais il y a toutefois un mouvement d’opposition important à la 5G dans la région. Or, sur la ligne électrique sabotée, de nombreux pylônes ont un double emploi : en plus de la ligne électrique, ils supportent des antennes relais de téléphonie.

      Une pétition anti 5G partie de Gland a récolté des milliers de signatures en 2019. Et une initiative au niveau national est en préparation pour stopper le développement de la 5G.

      #5G #Haute_tension

    • Bon. L’homme de 39 ans originaire du Rwanda et accessoirement concierge bénévole à la cathédrale de Nantes a été remis en liberté hier dimanche soir après une journée et demi de garde-à-vue.

      Quelques citations relevées dans la presse :

      Dimanche en début d’après-midi, son avocat Me Quentin Chabert avait déclaré devant les marches du commissariat de Nantes qu’en l’état de la procédure, « il n’y a aucun élément qui rattache directement mon client à l’incendie dans la cathédrale ».

      https://www.lci.fr/police/en-direct-incendie-de-la-cathedrale-de-nantes-le-benevole-de-39-ans-remis-en-lib

      Arrivé du Rwanda il y a quelques années, l’homme est suivi et hébergé par le Diocèse, comme d’autres personnes. Il cherchait à faire renouveler son visa et « était en discussion avec la Préfecture sur ce point », précise le procureur. « Je ne crois pas une seconde qu’il aurait pu incendier la cathédrale. C’est un lieu qu’il adore, indique Jean-Charles Nowak, clerc de la cathédrale. C’est un homme de devoir, très gentil, souriant mais plutôt taiseux. Je sais qu’il a beaucoup de problèmes de santé et qu’il a beaucoup souffert au Rwanda. Il a rendu service au Père Champenois qui n’avait personne pour servir la messe le samedi soir. Il était donc également régulièrement servant de messe ». Le recteur de la cathédrale Hubert Champenois a de son côté déclaré qu’il avait « totalement confiance » en ce bénévole : « C’est tombé sur lui car c’est lui qui a fermé la cathédrale », a-t-il affirmé.

      https://www.lefigaro.fr/actualite-france/incendie-de-la-cathedrale-de-nantes-qui-est-le-servant-de-messe-rwandais-pl

      C’est tombé sur lui car il était aussi... comment dire ? Un peu « noir » ?
      Mais saluons quand même au passage le geste de Gégé « Fornicator » Darmanin qui rend hommage au courage des sapeurs-pompiers.

      #GAV #exploitation #église_catholique #racisme #discrimination #justice_de_classe

  • Apparemment, il était bon que les Français le sachiassent :

    – Lourdes : masqués et émus, les pèlerins au rendez-vous pour la réouverture du sanctuaire
    https://actu.orange.fr/france/lourdes-masques-et-emus-les-pelerins-au-rendez-vous-pour-la-reouverture-du-sanctuaire-CNT000001qcY8i/photos/des-pelerins-devant-avant-la-reouverture-du-sanctuaire-de-lourdes-ferme-

    – « J’ai besoin de vous » : l’appel du recteur du sanctuaire de Lourdes aux pèlerins après le confinement
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/j-ai-besoin-de-vous-l-appel-du-recteur-du-sanctuaire-de-lourdes-aux-pel

    – Lourdes : après deux mois d’une fermeture historique, le Sanctuaire a rouvert ses portes ce samedi
    https://www.ladepeche.fr/2020/05/16/lourdes-65-le-sanctuaire-a-rouvert-ses-portes-ce-samedi,8890581.php

    – Ronds au sol, petits groupes... Le Sanctuaire de Lourdes rouvre partiellement
    https://www.youtube.com/watch?v=RzR3uktAO-4

    – Olivier Ribadeau Dumas : « Nous rouvrons progressivement le Sanctuaire de Lourdes aux pèlerins »
    https://www.youtube.com/watch?v=bAZ0-bT3x8c

    – Lourdes se prépare à accueillir de nouveau des pèlerins
    https://www.youtube.com/watch?v=sRoOWJfxOgQ

    – Coronavirus : les fidèles de retour au Sanctuaire de Lourdes
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautes-pyrenees/coronavirus-fideles-retour-au-sanctuaire-lourdes-182990

    – Le Sanctuaire de Lourdes a rouvert ses portes après deux mois de fermeture
    https://www.sudouest.fr/2020/05/16/le-sanctuaire-de-lourdes-a-rouvert-ses-portes-apres-deux-mois-de-fermeture-

    – Religions : le sanctuaire chrétien de Lourdes va rouvrir
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/religions-le-sanctuaire-chretien-de-lourdes-va-rouvrir_3967393.html

    – Coronavirus : À Lourdes, le tourisme « spirituel » va devoir se réinventer
    https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/coronavirus-lourdes-le-tourisme-spirituel-va-devoir-se-reinventer-7800515346

    – Le sanctuaire de Lourdes a rouvert partiellement ses portes
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-sanctuaire-de-lourdes-rouvre-partiellement-ses-portes-ce-samedi-20200516

    Je dois avouer que j’apprécie avec gourmandise ces moments où nos médias basculent en mode bondieuseries.

  • Pourquoi les soignants ont rejoint les ados sur Tik Tok
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/pourquoi-les-soignants-ont-rejoint-les-ados-sur-tik-tok-20200430

    #jerestechezmoi … et je me filme en musique. Depuis plus d’un mois, l’application Tik Tok est une fenêtre d’évasion en cette période de confinement. Et les soignants ont rejoint les ados pour s’y divertir.

    « J’avais arrêté de l’utiliser » explique Alexandra, une lycéenne de 16 ans. « Mais avec le confinement, mes amis se sont tous réinscrits. Ça nous occupe ». Il faut dire que depuis son lancement, en 2016, l’application séduit surtout les plus jeunes, qui s’y filment pour reproduire chorégraphies et chansons en playback. Or, l’ex-Musical.ly a vu son audience s’élargir - jusqu’à totaliser 365 millions de téléchargements depuis le premier janvier sur l’App Store d’Apple et sur Google Play, selon le rapport trimestriel Sensor Tower.

    Sarah, chercheuse en histoire de 29 ans, avoue « s’être inscrite parce qu’il y avait des heures à perdre » - elle reconnaît y passer certains week-end jusqu’à 3 ou 4 heures d’affilés avec ses colocataires pour reproduire les danses et autres défis proposés par les autres utilisateurs de la plateforme. Parmi ces challenges, le hashtag “#jerestechezmoi”, lancé par les développeurs de l’application pour la France, totalise déjà près de 332 millions de vues en quelques semaines.

    Cette arrivée massive de nouveaux utilisateurs ne surprend pas Anne Cordier, enseignante-chercheuse en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Rouen : « Les réseaux sociaux grand public sont quasi toujours investis en premier par les jeunes. C’est la logique de toute pratique culturelle nouvelle : les plus jeunes s’en emparent, créant un effet de mode, et dans un second temps, les plus âgés viennent s’y greffer ». Un phénomène comparable selon elle à l’évolution d’autres réseaux sociaux, comme Facebook ou Snapchat. Elle constate toutefois une évolution dans le discours : « Avant le confinement, certains réseaux sociaux comme Tik Tok étaient plutôt diabolisés. Aujourd’hui, on ne parle plus que de la formidable opportunité qu’offrent ces plateformes pour créer du lien ! »

    Un succès insolent dont il est encore difficile d’estimer s’il se prolongera après le confinement. « Je vais continuer à l’utiliser », nous dit Alexandra, qui a d’ailleurs inscrite sa mère sur l’application pour lui permettre de « regarder ce qu’elle y fait ». Néanmoins « c’est sûr, j’aurai beaucoup moins de temps ». La chercheuse Anne Cordier veut cependant croire que l’impact sera durable : « Le regard de certaines personnes sur les réseaux sociaux et leur usage va changer », souligne-t-elle. « Le fait qu’ils soient utilisés comme un outil de partage, d’amusement positif intergénérationnel, fait qu’il ne sera pas possible de faire comme si rien ne s’était passé. »

    #Tik_Tok #Médias_sociaux #Confinement

  • Sortons dans la rue le 1er Mai ! -Comité de Solidarité avec Grèves et Résistance
    https://www.facebook.com/ComiteDeSolidariteAvecGrevesEtResistance

    Depuis le début de la pandémie de COVID-19, des milliers de travailleurs, travailleuses et de retraité.es en France, dans le monde, ont perdu et continuent de perdre leurs vies. C’est pour que l’économie capitaliste continue à fonctionner. Pendant ce temps d’état d’exception où tous nos droits sont suspendus et de nouvelles attaques patronales se préparent, la seule liberté qui nous est offerte est celle de mourir en travaillant. Non ! Nous avons le droit de ne pas travailler dans des conditions où l’exercice d’une activité présente un risque grave, voire mortel pour les travailleur.euses.

    Le 1er est une journée de lutte.

    Manifestons le 1er mai pour défendre notre droit de retrait, pour exiger le chômage technique payé à 100 %, pour construire une grève des loyers et pour satisfaire tous nos besoins élémentaires !

    Pour les ouvrier.ères, les travailleur.euses forcé.es à produire et à parcourir de longs trajets matin et soir, protéger sa vie c’est refuser d’aller au travail, contre le capitalisme qui nous impose la maladie et la mort. Dénonçons le système capitaliste qui nous oblige à travailler alors qu’une pandémie est toujours en cours. Ne laissons pas les patrons transformer cette situation à leur avantage. Le 1er Mai, tout en respectant les règles sanitaires indispensables, sortons dans la rue et réapproprions-nous nos vies et notre futur !

    À l’heure où les classes populaires affrontent le virus et ses conséquences pour tenter de rester en vie, le système d’exploitation capitaliste s’efforce d’échapper à la crise qu’il a lui-même crée. Quelques soient ses décisions, le capitalisme ne peut pas être le remède au désastre dans lequel il nous a entraîné. Bien au contraire, des défenseurs de l’économie chercheront encore à nous en faire payer la facture. Dans les jours qui nous attendent, nous, travailleur.euses et chômeur.euses, ne resterons debout qu’en luttant tous ettoutes ensemble.

    Nous sommes loin d’être désespéré.es ! La dangerosité et la laideur du capitalisme sont devenues clairement visibles. Il est à l’origine d’une pandémie qu’il est incapable de résorber. La découverte brutale du caractère féroce de ce système qui détruit sans compter la vie humaine, les autres êtres vivants et la nature suscite la recherche d’une nouvelle forme de vie et d’un autre avenir. Cet avenir est le communisme !

    Pour éclairer ces ténèbres, retrouvons nous ce 1er Mai dans la rue, avec nos masques et toutes les précautions sanitaires nécessaires !

    Le capitalisme est le virus. La révolution est le vaccin !

    Lieu : Place de la République
    Heure : vendredi 1er mai à 10h

    Comité de solidarité avec grèves et résistance - GDDK

    #Premier_mai #droit_de_retrait #grève_des_loyers #manifestation

    • Manifestation du Premier mai

      Voici l’appel qui a été adopté à l’unanimité des présent-es à l’AG d’hier à Montreuil :

      « Nous, habitant-es de Montreuil, réuni-es à plus de 50 le 25 avril, décidons de nous rassembler et de manifester le 1er mai, pour dénoncer la gestion catastrophique de la crise sanitaire et sociale par le gouvernement Macron et plus globalement sa politique au service des patrons. Nous serons dans les rues pour défendre la Sécu, parce que l’éducation nationale ne doit pas être la garderie du Medef, pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs, avec ou sans papiers, avec ou sans emploi, pour cette journée internationale de lutte.

      Nous manifesterons en respectant les distances de sécurité et en étant masqué-es. Nous appelons l’ensemble du mouvement social de tout le pays à en faire de même partout où c’est possible.

      Pour Montreuil, nous donnons rendez-vous d’abord à 13h avec des pancartes revendicatives, devant les habitations de chacun-e ou auprès des différents collectifs existants dans les quartiers, puis pour nous retrouver toutes et tous ensemble à 15h sur la place de la mairie. »

      Les organisations qui se reconnaissent dans cet appel sont priées de le relayer dans leurs réseaux respectifs. Et au-delà de cet appel, chaque structure militante sera bienvenue le 1er mai.

      #Montreuil

    • Macron parle à des enfants, suite. Où l’on découvre les "chamailleries du Premier mai" tandis que la "Journée internationale des travailleurs" est citée avant de céder le pas au "travail célébré ce jour" .
      https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1256101044288843777

      Ce Premier mai 2020 ne ressemble à aucun autre. Aujourd’hui, pas de rassemblements dans nos villes pour fêter comme nous le faisions depuis... tant d’années, la Journée internationale des travailleurs et je veux avoir une pensée pour les organisations syndicales qui ne peuvent tenir les traditionnels défilés, avoir une pensée pour... les travailleuses et les travailleurs de notre pays (..) et je sais toutes les contraintes qui pèsent sur les joies qui accompagnent normalement ce jour si symbolique, et même si le maximum a été fait pour que le muguet du p... Premier mai puisse être vendu, partagé (...) beaucoup de qui est normalement fait euh n’a pas été possible et demeure interdit. (..) Pourtant l’esprit du Premier mai, cet esprit de solidarité entre les travailleurs n’a peut-être jamais été aussi puissant, aussi vivant, car c’est bien grâce au travail célébré ce jour que la nation tient. C’est grâce au travail, au dévouement (...) que nous sauvons chaque jour tant de vies. (...) privés... des rituels de cette journée, nous en éprouvons aujourd’hui toute la valeur, tout le sens, avec cette volonté forte, retrouver, dès que possible, les Premiers mai joyeux, chamailleurs parfois, qui font notre nation, (...) nous les retrouverons ces Premiers mai heureux. Ensemble, unis, nous surmonterons cette épreuve.

      Incontestablement, les Premiers mai de ces dernières années ont été particulièrement « joyeux » pour l’industrie des armes de la police et leurs utilisateurs qui ont aussi pu faire leur beau travail à la main.

      #Pétain #En_marche #travail #éloge_funèbre

    • La police se prépare à un 1er Mai sans cortèges
      https://www.lefigaro.fr/actualite-france/la-police-se-prepare-a-un-1er-mai-sans-corteges-20200429

      Pour la première fois depuis sa création en 1947, la traditionnelle Fête du travail prend cette année la forme singulière d’un 1er Mai sans cortèges. Crise sanitaire oblige, la France restera comme « vitrifiée » et ses rues ont vocation à demeurer quasi désertes puisque aucune organisation syndicale n’a déposé de préavis de manifestation.

      [...] Au sein de la police, les analystes en sont convaincus : « Internet remplace la rue. Depuis le début de l’épidémie, l’activité physique a cédé le pas à une multiplication d’actions numériques et dématérialisées. Là où il y avait des rassemblements à 10 heures place de la République ou à la Bastille, un simple hashtag sur Twitter sert de mot d’ordre. »

      [...] Mais les forces de l’ordre veilleront au respect de la loi. « Sur internet comme dans la rue, la liberté d’expression reste le principe tant que des infractions ne sont pas commises », rappelle le contrôleur général Michel Lavaud, porte-parole de la police nationale, qui prévient que les « menaces, injures publiques seront passibles d’une sanction, tout comme les outrages pour lesquels un contrevenant peut encourir de six mois à un an d’emprisonnement. »

      Dans le cadre de la mise en place d’une « veille réputationnelle », les internautes sont invités au civisme en signalant à la plateforme Pharos, un peu à la manière d’un témoin qui composerait le 17, les contenus délictuels détectés lors de leur navigation sur les réseaux. Charge aux experts de la direction centrale de la PJ (DCPJ), qui traite quelque 200.000 signalements par an, de recouper les informations avant de saisir, au besoin, un service d’investigation.

      #appel_à_la_délation #corbeaux

    • Les « BRAV » interviennent au marché Croix de Chavaux à Montreuil pendant une distribution de nourriture
      https://twitter.com/Paroleerrante/status/1256189340704792576

      Ce matin un marché rouge était organisé, avec distribution de nourriture et tracts des Brigades de solidarité populaire Une cinquantaine de personnes ont été nassées par la police (les « BRAV » voltigeurs) ss la halle du marché Croix de Chavaux, solidaritéDouble point d’exclamation

      La volaille voltigeuse dit qu’elle contrôle les attestations et laissera sortir les présents un par un... Si vous ne vous rendez pas sur place pour surveiller la police, stay tuned...

      EDIT
      https://seenthis.net/messages/849714
      https://seenthis.net/messages/849843

    • Une joyeuse déambulation dans les rues du quartier Pernety. 1er mai à Paris : le 14e mobilisé, vous ne confinerez pas notre solidarité !
      https://paris-luttes.info/1er-mai-a-paris-le-14e-mobilise-13929

      Nous avons tourné à 2 groupes dans les rues du quartier, masqué·e·s et en nous distanciant tou·te·s d’un mètre, pour crier notre colère contre le gouvernement qui, sans geste barrière, avance main dans la main avec le capital. Nous étions environ 25 personnes et, depuis leurs fenêtres, des gens du voisinage ont salué notre passage par des « coucou » et des applaudissements. Quelques passant·e·s sont aussi venu·e·s grossir nos rangs. Le soleil était de la partie.

      Une exposition dans un jardin du coin montrait des mannequins militant.es en manif imaginaire en soutien à tou·te·s celles et ceux qui luttent sans cesse contre les contre-réformes, les lois liberticides, la propagande d’état, les violences policières, le capitalisme, etc.
      Nous avions des pancartes :

      Sous-payées, précarisées, exploitées, les premières de corvées en ont assez
      J’ai pas le Corona, j’ai la rage !

    • 1er mai à Montreuil : la Boissière deter et révolutionnaire !
      https://paris-luttes.info/1er-mai-a-montreuil-la-boissiere-13931

      Nous vous livrons un petit CR à chaud et euphorique de la manif de la Boissière à Montreuil (93). Pour résumer rapidement : nous avons pu mener une manif sauvage de 1h30 entre le carrefour bd de la Boissière / bd Aristide Briand jusqu‘à Paul Signac puis jusqu‘à la lisière de la mairie de Montreuil, et retour par la rue de Romainville aux Trois Communes pour finir devant l‘hôpital André Grégoire. On voulait rejoindre la mairie, mais on a préféré éviter la nasse géante.

      Plein de gens aux fenêtres nous ont salué·e·s, acclamé·e·s et quelques voisin·e·s sont carrément descendu·e·s pour manifester avec nous ! Big up aux automobilistes qui ont voulu aller se garer pour nous rejoindre, à celleux qui ont mis l‘Internationale à fond dans leur appart pour qu‘on l‘entende, celleux qui nous ont offert un miniconcert à leur fenêtre avec tambour et accordéon, aux deux qui ont brandi un drapeau rouge à faucille et marteau à notre passage, à cette maman qui est descendue nous faire un coucou avec ses deux enfants déguisées en princesses, à ce gars en voiture qui nous a demandé quelles étaient nos revendications et a levé le pouce quand on lui a dit : « LA RÉVOLUTION ! ».

      Nous avons pu nous lâcher sur les slogans et la bonne humeur en n‘étant presque pas dérangé·e·s par les keufs (ni par la pluie !) : on a compté un camion de flics qui a fait demi-tour en nous voyant arriver, et une voiture de la police municipale devant l‘hôpital, peu avant le point de dispersion. Les deux municipaleux étaient totalement démunis, ont essayé de nous suivre, de faire demi-tour, l‘un d‘eux a même contrôlé au pif un pauvre automobiliste qui passait par là pour se donner de la contenance, et avant que leurs renforts n‘arrivent, tout le monde était dispersé et en sécurité (a priori).

      On était armé·e·s d‘attestations en bonne et due forme, de masques, de gestes barrière et surtout de 2 banderoles de ouf (qui sont elles aussi en sécurité) : une « Fermez les CRA » et une « Contre le Macronavirus, la Boissière révolutionnaire » avec un serpent magnifiquement vénère.

      On est encore tout.es retourné·e·s de la réaction des voisin.es aux balcons, aux fenêtres et dans la rue, l‘ambiance était si chaleureuse et solidaire ! C‘était en soi une sauvage toute tranquille avec des enfants et des petits moments de danse, mais c‘est surtout une manif du 1er mai 2020 qui s‘est déroulée sans accroc, dans un quartier particulièrement touché par le harcèlement policier et les violences policières, et ça c‘est ouf et ça fait du bien.

      Stratégiquement, on peut en déduire qu‘effectivement, surprendre les keufs et compagnies en manifestant dans des endroits inattendus, de manière mobile, spontanée et décentralisée, ça marche bien. Nous n‘étions qu‘un petit groupe, une vingtaine qui est devenue une trentaine, et on n‘a pas pu inviter et mobiliser toutes les personnes avec qui on aurait aimé manifester. Depuis le début du confinement, on s’organise dans notre quartier, on en est fier·ère·s et on va pas s’arrêter là. Aujourd’hui, c‘était un modèle de manif de quartier, avec ses avantages et ses inconvénients, qui nous a fait grave plaisir et nous a permis de montrer aux compas et au quartier que le confinement ne signifie pas la fin de la rébellion et des luttes !

      Un dernier mot : toute notre solidarité à celleux qui ont pris des amendes aujourd‘hui ou les jours précédents, ailleurs à Montreuil ou Paris. À la Boissière, les flics nous alignent pour rien, du coup notre petite balade sonnait comme une minirevanche. On va essayer de s‘organiser pour que les amendes soient prises en charge collectivement et on vous invite à faire de même !

      La Boissière, déter, et révolutionnaire !

      [...]
      Puis liste de #slogans

  • Confinement : Rien n’a vraiment changé, tu sais (c’est juste pire)

    Alors que certains médias nous vendent le #confinement comme un instant bien-être ou un temps de ressourcement, tandis que les 1er journaux intimes de confinement fleurissent dans la presse laissant présager d’une rentrée littéraire difficile, le confinement est avant tout un gigantesque révélateur (et accélérateur) des #inégalités.
    Recension.

    Journaux de confinement, la lutte des classes (Mathilde Serrell, France Culture, 20.03.20)
    https://www.franceculture.fr/litterature/latheorie-journaux-de-confinement-la-lutte-des-classes

    Le confinement et l’explosion des inégalités sociales (Cathy Billard, NPA, 17.03.2020)
    https://npa2009.org/actualite/social-autres/le-confinement-et-lexplosion-des-inegalites-sociales

    À toutes ces questions, pas de réponse dans les discours de Castaner et autres ministres spécialistes du service après-vente. Pas non plus de visibilité dans les médias. Ces femmes, ces hommes, ces enfants passent sous les radars. Le confinement va évidemment aggraver de manière majeure les #discriminations, les moins pauvres vont vivre le confinement en régions, les #pauvres dans leurs logement plus ou moins exigus et insalubres et les plus pauvres confinéEs dans la rue, les parkings. Pas besoin d’être très perspicace pour mesurer le caractère explosif de ce qui ne fait que commencer : explosif pour la circulation du virus dans ces cadres où les mesures de distanciations ne sont que de lointaines incantations, explosif dans les confrontations qui ne manqueront pas d’advenir aussi bien entre les personnes, qu’avec les représentants du « maintien de leur ordre ».

    Avec le coronavirus et le confinement, le scandale des inégalités sociales éclate (Anne Lambert, Le Huffington Post, 19.03.20)
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/avec-le-coronavirus-et-le-confinement-le-scandale-des-inegalites-soci

    Soignants, fonctionnaires, prolétariat urbain endiguent l’#épidémie tandis que les classes supérieures fuient. Il faudra s’en souvenir. Il faudra que justice se fasse.

    Les riches à la maison, les pauvres envoyés au front ? Le sentiment d’injustice monte chez les non-confinés (Sibylle Laurent, LCI, 18.03.2020)
    https://www.lci.fr/population/certains-vont-bosser-la-boule-au-ventre-ces-salaries-qui-ont-l-impression-d-etre

    Avec les mesures de confinement, se dessinent deux réalités pour les travailleurs : ceux qui peuvent se préserver, en télétravail, et ceux qui sont sur le terrain. Avec parfois, le sentiment d’y risquer leur #santé.

    Pourquoi des personnalités publiques sont-elles dépistées alors que les tests sont limités ? (Nina Le Clerre, CNEWS, 20.03.20)
    https://www.cnews.fr/france/2020-03-20/pourquoi-des-personnalites-publiques-sont-elles-depistees-alors-que-les-tests-

    Les tests sont réservés notamment aux personnes présentant des signes de complication. Pourtant, de nombreuses personnalités annoncent régulièrement sur les réseaux sociaux avoir été testées positives au virus, sans présenter de signes de gravité apparents. […] Des annonces surprenantes alors même qu’une politique très restrictive en matière de tests s’applique à la majorité des Français et est censée s’appliquer à tous de la même manière. […] Dans ces conditions, la multiplication des annonces a révolté de nombreux internautes faisant enfler la polémique, notamment sur les réseaux sociaux. […] Le soignant a dénoncé des « passe-droits insupportables » alors que certains de ses confrères ne parviennent à se faire tester.

    Éducation

    École à la maison : « Le coronavirus ne crée pas les inégalités, il les révèle » (entretien avec Rodrigo Arenas, Le Télégramme, 20.03.2020)
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/lecole-a-distance-comment-ca-marche/ecole-a-la-maison-le-coronavirus-ne-cree-pas-les-inegalites-il-les-reve

    Avec l’école à la maison, les inégalités scolaires risquent-elles de se creuser ?

    Enseignement à distance : "On peut craindre un élargissement des inégalités" dans l’éducation (Pierre Ropert et Louise Tourret, France Culture, 13.03.2020)
    https://www.franceculture.fr/societe/enseignement-a-distance-peut-craindre-un-elargissement-des-inegalites-

    Emmanuel Macron a annoncé la fermeture des établissements scolaires, « jusqu’à nouvel ordre ». Une mesure de santé publique nécessaire, mais qui soulève de nouvelles problématiques : comment assurer un enseignement égal pour tous les élèves ?

    SDF

    Coronavirus : les sans-abri sur le carreau du confinement (Sandrine Arrestier, La Voix du Nord, 17.03.2020)
    https://www.lavoixdunord.fr/727820/article/2020-03-17/les-sans-abri-sur-le-carreau-du-confinement

    Les #SDF errent nombreux dans les rues, davantage précarisés qu’avant le confinement, faute de trouver les moyens de manger, exposés au virus. Les travailleurs sociaux font comme ils peuvent. Les préfectures travaillent encore à des solutions.

    Coronavirus : des SDF verbalisés pour non-respect du confinement (AFP via Le Parisien, 20.03.20)
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/coronavirus-des-sdf-verbalises-pour-non-respect-du-confinement-a-paris-ly

    Des cas ont notamment été recensés à Paris, Lyon et Bayonne, une situation ubuesque que dénoncent des associations.

    Violences familiales, violences conjugales

    Coronavirus : pendant le confinement, le 3919 ne répond plus (Camille Sarazin, BFMTV, 20.03.2020)
    https://www.bfmtv.com/societe/coronavirus-pendant-le-confinement-le-3919-ne-repond-plus-1878887.html

    La période de confinement fait craindre une augmentation des #violences_conjugales. Alors que de nombreuses femmes doivent rester à leur domicile avec un conjoint violent, le numéro d’écoute est coupé depuis plusieurs jours.

    « C’est totalement explosif » : l’Aide sociale à l’enfance dans la tourmente de l’épidémie due au coronavirus (Julie Carriat, Le Monde, 20.03.2020)
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/20/c-est-totalement-explosif-l-aide-sociale-a-l-enfance-dans-la-tourmente-de-l-

    Les foyers pour mineurs accusent le coup de la crise sanitaire. Au nom des 60 000 enfants qui leur sont confiés, les professionnels du secteur refusent qu’on les oublie.

    Confinement : l’inquiétude monte pour les femmes victimes de violences (Virginie Ballet, Libération, 20.03.2020)
    https://www.liberation.fr/france/2020/03/20/confinement-l-inquietude-monte-pour-les-femmes-victimes-de-violences_1782

    Certaines associations réclament la mise en place d’un plan d’urgence pour faire face à la crise actuelle. Le gouvernement dit « tout faire pour que les femmes confinées puissent se sentir en sécurité ».

    Confinement : une situation "dangereuse" pour les femmes victimes de violences (Audrey Dumain, France Inter, 19.03.2020)
    https://www.franceinter.fr/societe/confinement-une-situation-dangereuse-pour-les-femmes-victimes-de-violenc

    Cela pourrait être l’une des conséquences les plus dramatiques du confinement en France : l’explosion des violences faites aux femmes. Si le gouvernement dit maintenir au mieux les dispositifs de lutte, pour les associations, cela ne suffit pas. À situation exceptionnelle, dispositif exceptionnel ?

    Le confinement provoque des inquiétudes sur la maltraitance des enfants (Agnès Leclair, Le Figaro, 19.03.2020)
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-confinement-provoque-des-inquietudes-sur-la-maltraitance-des-enfants-202

    Le système public de #protection_de_l’enfance, déjà sous tension, peine à faire face à la crise engendrée par le Covid-19.

    Coronavirus : face à la pandémie, les femmes en première ligne ? (Isabelle Mourgere, TV5 Monde, 17.03.2020)
    https://information.tv5monde.com/terriennes/coronavirus-face-la-pandemie-les-femmes-en-premiere-ligne-3517

    Les femmes en première ligne du coronavirus ? C’est en tout cas ce que constatent plusieurs enquêtes publiées dans la presse britannique. Et ce à plusieurs niveaux : largement majoritaires parmi les personnels soignants, elles font partie des populations qui risquent le plus d’être contaminées. Autre crainte : l’augmentation des violences conjugales liées au confinement à domicile.

    • Sur confinement et école, Caroline De Haas a fait un tweet bien sympa qui liste toutes les manières qu’elle a trouvées d’occuper ses enfants en continuant leur éducation. C’est bien, je ne critique pas, mais personne n’a une pensée pour les gosses dont les parents n’ont pas le capital immatériel nécessaire pour faire tout ce boulot, tout le monde est super positif, dans sa bulle petite-bourgeoise. Je comprends, j’ai la même, mais quand même... pas un mot ?

      https://twitter.com/carolinedehaas/status/1239435632394547200

    • @philippe_de_jonckheere à ce propos aujourd’hui :
      http://desordre.net/blog

      Comme je disais précédemment il y a confinés et confinés. Il y a les confinés dont je parlais et qui sont plus entassés que confinés, il y a même celles et ceux qui ne peuvent pas se confiner, et puis celles et ceux pour lesquels le confinement est une aventure plaisante, tellement elle est le lieu même de la récréation, et donc de la création, croient-ils et elles. En ces périodes de confinement la télévision de soi va bon train, le mot-dièse confinement devient le refuge de tous ces petits oiseaux bleus qui vivent, en fait, le reste de l’année, parfaitement repliés sur eux-mêmes et qui tiennent là leur chance, tellement enviable, à la célébrité wahrolienne. Florilège. En cette période de confinement je mets en téléchargement gratuit mon roman de science-fiction — je ne suis pas parvenu jusqu’au bas de la première page, ceci dit la science-fiction ce n’est pas ma tasse d’Earl Grey. Confinement oblige, notre maison d’édition en ligne met l’entièreté de son catalogue — d’invendus — à la disposition de toutes et tous. « Lisez » qu’il disait à l’Élysée (ne l’élisez plus, pitié !) — ce sera ma contribution à ce confinement de la générosité, je fais don de ce slogan publicitaire. Et puis c’est toute la cohorte de ces toi-tubeurs qui habituellement nous parlent depuis leur salon, leur chambre ou leur garage, qui s’imaginent habituellement passer à la téloche, mais qui, en fait, parlent habituellement à un miroir pas du tout grossissant, celles et ceux-là s’en donnent à cœur joie de désormais nous entretenir de tous les aspects insoupçonnés de leur vie pleine de trous et qui s’imaginent sans doute que le confinement est leur chance ultime de percer. Zéro multiplié par zéro égale zéro. Désolé.

    • Ça y est, c’est officiel, je ne ferai pas de journal de confinement. Le premier mail, ça va, pour décrire mes conditions de confinement à des ami·es qui s’inquiéteraient de me savoir à l’isolement dans mon studio de 12 m2. Une fois signalé que tout va bien, que je suis chez des ami·es et qu’on profite d’un jardin, je n’ai vraiment rien d’autre à dire à part « portez-vous bien ». Ah, si, j’ai croisé par hasard un copain de Jek Klak et puis un autre en revenant de la Biocoop, la vie est belle des fois. Mais philosopher sur le monde en prétendant que c’est solo alors qu’en vrai on interagit avec un paquet de monde comme le montre @davduf dans son journal, qu’on est pris·es dans une circulation déchaînée d’idées, de rumeurs, de chiffres et autres, je laisse ça aux dépolitisé·es...

  • Quand j’ai ouvert ce lien envoyé par une amie - compatissante car je suis aurillacoise - j’ai tout simplement éclaté de rire. Je pense que toute personne qui connait un tant soit peu Aurillac fera de même. Ah le bel article d’avant élections ! Juste pour continuer de rire un peu, si quelqu’un.e peut poster l’article en entier...

    Aurillac minée par la violence, la drogue et la délinquance
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/aurillac-minee-par-la-violence-la-drogue-et-la-delinquance-20200305

    #aurillac #journalisme

  • Légionnaires, commandos, parachutistes : ces militaires français devenus djihadistes
    Par Jean Chichizola - Publié hier à 21:15, mis à jour il y a 12 heures
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/legionnaires-commandos-parachutistes-ces-militaires-francais-devenus-djihad

    Anciens légionnaires arrêtés pour des projets d’attentats en France, ex-paras ou commandos devenus chefs d’unités combattantes de Daech… Le dernier rapport du Centre d’analyse du terrorisme (CAT, présidé par Jean-Charles Brisard) sur « Les militaires et le djihad » ne manque pas d’éléments troublants. En juin dernier, la mission d’information des députés LR Éric Diard et LREM Éric Pouillat sur « Les services publics face à la radicalisation » notait : « En ce qui concerne les anciens militaires, le nombre de ceux ayant rejoint les filières du djihad est de l’ordre d’une trentaine » depuis les années 2012-2013. Un nombre infime au regard des effectifs, mais une réelle menace si l’on imagine l’impact d’un attentat perpétré par de tels profils.

    “““““““““““““““““““““““““““““
    En Syrie et en Irak, une trentaine de militaires français sont devenus jihadistes depuis 2012
    Le savoir-faire militaire de ces légionnaires, commandos ou parachutistes "ont facilité leur ascension au sein des différents groupes terroristes”, selon un rapport.
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/en-syrie-et-en-irak-une-trentaine-de-militaires-francais-sont-devenus
    18/12/2019 Le HuffPost avec AFP

    Certains avaient préparé leurs projets dès avant de prendre l’uniforme. D’autres l’ont envisagé après leur départ de l’armée, voire pendant. Quelques un ont déserté, refusant de se battre contre des musulmans. Ils étaient convertis ou musulmans de souche. L’expérience de ces hommes, dont certains sont morts, n’a en tout cas pas laissé insensibles les organisations qu’ils ont rejointes.

    “Leur connaissance du milieu, leur appétence pour les armes et leur savoir-faire militaire ont facilité leur ascension au sein des différents groupes terroristes”, selon le rapport.

  • En France, les retenues et les exclusions toujours très pratiquées (Le Figaro)
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-france-les-retenues-et-les-exclusions-toujours-tres-pratiquees-20191128

    Laxiste, l’école française ? On en est loin. Les pratiques punitives sont fréquentes, tant à l’école primaire qu’au collège, selon une enquête menée auprès de quelque 20.000 élèves en 2017 : en primaire, ce sont environ six élèves sur dix qui sont punis chaque année, dont plus d’un sur quatre l’ayant été au moins trois fois.

    #éducation #punitions #sanctions #laxisme #paywall

  • Dons de corps à la science : un charnier au coeur de Paris
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/dons-de-corps-a-la-science-un-charnier-au-coeur-de-paris-20191127

    Des milliers de corps étaient livrés à la pourriture et aux rongeurs en raison de la vétusté des lieux, ou vendus à des entreprises privées, selon L’Express.

    Les révélations font froid dans le dos : en plein coeur de Paris, à la prestigieuse faculté de médecine Paris-Descartes, le Centre du don des corps (CDC) s’est transformé en véritable charnier pendant « des décennies », et ce au moins jusqu’en 2018, révèle une enquête de L’Express mardi 26 novembre.

    #médecine

    • Outre les graves problèmes éthiques liés au respect dus aux morts, la vétusté des lieux a ainsi posé la question des conditions de travail déplorables des médecins .

      Pas d’inspection du travail ni de l’hygiène depuis plusieurs décennies.
      #travail #santé

      Un corps entier pouvait ainsi être vendu 900 euros, un membre 400 euros. Une tarification votée en 2011 par le conseil d’administration de l’université. Frédéric Dardel*, interrogé par L’Express, défend cette vente de dépouilles votée sous sa présidence : « Les corps représentent un coût marginal, il est normal que ceux qui les utilisent payent ». Selon un audit de KPMG, les organismes privés auraient ainsi contribué à 75% du chiffre d’affaire du CDC en 2013.

      Celleux qui les utilisent ce sont pas les étudiant·es en médecine ? Je croyait aussi que le corps humain ne pouvait pas faire l’objet de commerce en France

      En France, la philosophie du droit des contrats s’oppose au concept de vente d’organes, puisque le corps humain est légalement placé hors du commerce.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Vente_d%27organes

      « Élaboré par la doctrine jusnaturaliste, le principe d’indisponibilité du corps humain trouve, entre autres, sa consécration jurisprudentielle avec la prohibition de la maternité de substitution en 1991. »

      -- Borrillo 2011, p. 93-94

      Le principe d’indisponibilité du corps humain serait une règle non écrite mais dont l’existence est affirmée depuis 19754 par la Cour de cassation.

      En France, ce principe se rattacherait à la notion de dignité, inscrite dans le Code civil (art. 16 sq.5) depuis les lois de bioéthique de 19946 (alors que cette notion existe peu, par exemple, dans le droit américain7). Toutefois, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait formulé cette notion dès le début des années 19808.

      Le corps est ainsi affirmé par certains auteurs res extra commercium9. Le Code civil, antérieurement à la réforme de l’ordonnance du 10 février 201610, disposait ainsi :

      « Il n’y a que les choses qui sont dans le commerce qui puissent être l’objet des conventions. »

      -- Article 1128 ancien du Code civil11

      Les problèmes posés par la conception du corps comme chose, même comme une chose hors commerce, ont été soulignés par d’autres auteurs12,13. Cette prohibition a été remplacée par celle, plus générale, des contrats dont les stipulations dérogent à l’ordre public (formulation qui ne fait plus référence « aux choses ») :

      « Le contrat ne peut déroger à l’ordre public ni par ses stipulations, ni par son but, que ce dernier ait été connu ou non par toutes les parties. »

      -- Article 1162 du Code civil14

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Indisponibilit%C3%A9_du_corps_humain

      *Frédéric Dardel, président de Paris Descartes et aujourd’hui conseiller de la ministre de la recherche, Frédérique Vidal. Un marcheur blanc récompensé pour sa capacité alchimique à transformer les cadavres humains en or.

    • Frederic Dardel - responsable de ce scandale et couvert par la ministre de la dégradation des universités et de la recherche.

      extrait de sa fiche wikipédia

      Le 26 novembre 2019, la journaliste Anne Jouan, journaliste chevronnée,6,7 publie un article dans le journal l’Express intitulé : Don de corps à la science : un charnier au coeur de Paris8. L’Express évoque des photos datant de fin 2016, issues d’un rapport rédigé par le directeur du CDC et remis au président de l’université Paris-Descartes. Elles montrent « des cadavres par dizaines, au milieu d’un fatras indescriptible », des corps « démembrés », une tête qui « gît sur le sol ». Ce même rapport fait état « d’installations vétustes, inadaptées, ne respectant pas les obligations légales », de « chambres froides non hermétiques, avec des pannes à répétition » ou encore de « prolifération des souris, des mouches, avec ponte ». L’hebdomadaire assure que ce qu’il qualifie de « charnier » a existé « pendant plusieurs dizaines d’années », avec une « aggravation à partir de 2013 ».9

      Rapidement repris par d’autres journaux comme Le Point10, ou le Huffington Post11, le Figaro12 ou encore Le Monde13, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. L’hôpital René Descartes décide de fermer en urgences son centre de don de corps resté ouvert jusqu’au lendemain de la parution de l’article14. L’administratrice provisoire de l’Université est Mme Maria Pereira da Costa15. En poste depuis deux mois seulement après l’éclatement du scandale, elle a pris la direction de l’Université par interim à la suite de la promotion de Monsieur Frédéric Dardel auprès du cabinet de la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation16.

      Selon la journaliste Monsieur Frédéric Dardel ne pouvait ignorer l’état dans lequel était le service de don des corps. Dans un article du 27 novembre 2019, le journaliste Idriss Aberkane accuse directement l’ancien président d’avoir orchestré ce centre en ayant pleine conscience de la situation. Le journaliste écrit alors : " On se croirait au Moyen Âge, par quelque commerce immonde du cimetière des Innocents, et Dardel de poursuivre, quand son service vend les morts, « comme je n’avais pas de moyens pour des travaux, j’étais embarrassé ». On ne peut que comprendre l’indignation de la Pr. Brigitte Mauroy, urologue et présidente démissionnaire, en 2017, du comité d’éthique du Centre du don des corps (CDC) de Paris-Descartes : « L’histoire se souviendra que vous avez fossoyé la plus grande structure anatomique de France. » Pour des faits aussi graves, et durables, ce n’est pas une mauvaise journée, ni une mauvaise année, mais une mauvaise présidence entre 2011 et 2019, pour le biologiste Frédéric Dardel, ancien polytechnicien, devenu depuis conseiller de la ministre Frédérique Vidal. L’homme a même été fait chevalier de la Légion d’honneur en 2015, quand il blanchissait déjà sous le harnais quatre ans dans le commerce des morts…"17.

      Au 28 novembre 2019, Monsieur Frédéric Dardel n’a pour l’heure par répondu aux accusations du journaliste.

      –-

      Le 30 juillet 2013, il est chargé avec Denise Pumain de réfléchir à l’institution qui prendra la succession de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) et de rendre un rapport sur le sujet pour les premiers jours de décembre 201324. Mais le rapport Dardel-Pumain, finalement publié le 24 janvier 2014, suscite l’étonnement car il s’appuie sur une version périmée de la loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche - sur l’application de laquelle il est censé fournir des préconisations - et paraît en retrait par rapport aux recommandations des Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche.
      –-
      En mai 2017, il se distingue en envoyant un courriel signé appelant ses étudiants à ne pas voter pour le Front national et à voter pour Emmanuel Macron, franchissant ainsi comme il le précise « une limite que je m’étais fixée en accédant à la fonction de chef d’établissement ».

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Dardel#Scandale_du_charnier_de_Paris

      Je relève au passage qu’en mai 2017 un directeur d’université donne des recommandation de vote à ses étudiant·es alors qu’on expulse les femmes sous prétexte d’un couvre chef mais pas un directeur d’université.

      Je relève aussi que le directeur précédent de ce charnier était Axel Kahn (2007-2011).

      En 2015 Frederic Dardel à reçu la légion d’honneur (probablement pour sa bonne gestion de l’université, qui part en sucette de manière exponentielle à partir de 2013).

      Le plus rigolo c’est qu’en 2013 il préfaçait un ouvrage collectif sur « La générosité ».

      Ce marcheur blanc n’est pas intéressé uniquement par les bénéfices financiers qu’on peu tiré des cadavres, il semble militer pour vendre aussi les données génétiques des personnes encore vivantes :


      http://fr.1001mags.com/parution/svm/numero-294-jui-aou-2010/page-26-27-texte-integral

    • Sur le don de son corps à la science en France -

      Dans le communiqué de l’université :

      Le don du corps est gratuit ; le fonctionnement du centre génère des coûts (préparation, sérologie, conservation, mise à disposition et obsèques) qui sont demandés aux professionnels utilisateurs du centre.

      https://www.parisdescartes.fr/communique-centre-du-don-des-corps

      C’est un gros mensonge car c’est pas gratuit du tout :

      Depuis 1887, la loi française autorise tout adulte à faire don de son corps à la science après son décès. C’est le principe de la liberté des funérailles. Toutefois, sachez qu’il ne s’agit en aucun cas d’échapper aux dépenses à engager en matière d’obsèques. En effet, cette démarche n’est pas gratuite !

      Ainsi, la plupart des structures acceptant ce type de don – Centre Hospitalier Universitaire, centre de formation ou centre de recherche à la faculté de médecine – n’ont pas les moyens de prendre en charge le fonctionnement du service, le transport du corps et sa crémation ou son inhumation. Les frais s’échelonnent donc de 200 euros à 900 euros en moyenne, payables d’avance par le donateur, par son contrat obsèques ou encore par ses proches.
      ...
      Comment se passe le don en lui-même, une fois le décès survenu ? Vos proches doivent prévenir le plus rapidement possible le centre de don qui fera transporter votre corps avant toute mise en bière (48 heures maximum). Au laboratoire, il sera traité pour être conservé soit par congélation, soit par injection de produits chimiques. Il pourra ensuite être disséqué, servir pour la répétition d’interventions chirurgicales ou encore de sujets d’expérimentations pour des recherches fondamentales ou cliniques. Mais quel que soit son devenir, les professionnels de santé veillent toujours à son strict respect.

      https://www.ladepeche.fr/article/2016/02/12/2275958-faire-don-corps-science-cout.html

      –---
      Du coup le « don » qui n’est pas gratuit contrairement à ce que dit le communiqué de l’université coute de 200 à 900€ et Frédéric Dardel promu conseillé de la ministre revendait ces corps à 900€ pièce.

      Sur le site du gouvernement il est bien question d’un cout :

      COUT :
      L’établissement de santé, de formation ou de recherche assure à ses frais l’inhumation ou la crémation du corps.

      Par contre, aucun texte ne précise qui est responsable du coût du transport du corps. Selon les centres de don, vous pouvez être amené à prendre en charge ce coût.

      Avant tout engagement, renseignez-vous sur les différents frais qui seront à votre charge ou à la charge de vos proches.

      https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F180

      Le site du gouvernement renvoie vers un lien du réseau CHU qui qui parle aux gens comme si c’etait des déficients mentaux et affirme aussi que le don n’est pas gratuit du tout :

      Troisième démarche : je me renseigne pour connaître les procédures et, en particulier, celle du coût du don de mon corps à la science. Tout a un prix et en même temps qu’un formulaire officiel, la plupart des centres vont vous adresser soit une facture ou soit vous recommander de prendre une assurance obsèques pour couvrir les frais entraînés par votre don. En effet, la plupart de ces structures n’ont pas les moyens de prendre en charge le fonctionnement du service, le transport du corps et sa crémation ou son inhumation. Il n’y a pas de cadrage national sur le montant de ces frais qui s’échelonnent de 200 à 900 € en moyenne car chaque établissement a ses propres règlements et ses propres critères de fonctionnement. Seule certitude : ils sont payables d’avance par mes soins, ou par mon contrat obsèques ou encore par mes proches.

      Autre choses étonnante, le « don » peut être refusé pour faute de personnel dans les centres

      Cependant, le don de mon corps peut être refusé par le Centre de Don et ce pour diverses raisons fixées par la loi :

      – Le dépassement du délai de transport du corps 48 heures maximum après le décès

      – L’absence de carte de donneur

      – Le refus du maire de la commune d’accorder le transport avant la mise en bière

      – Le décès à l’étranger

      – La présence d’une pathologie contagieuse

      – L’existence d’une intervention chirurgicale récente

      – Le décès lié à un accident de la circulation, à un suicide ou à toute autre raison susceptible de poser un problème médico-légal

      – Ou, également, la pénurie de personnel dans le centre de don.

      Alors pourquoi l’université Descartes n’as pas refusé ces « dons » si elle n’avais pas les moyens de les accueillir ni d’assuré des conditions correcte pour le personnel ?
      Car perso je m’en fiche un peu que des cadavres soient manger par des vers et des rats, le problème c’est l’état du personnel qui a travailler plusieurs décennies dans des conditions abominables et qui a du chopper une belle collections de maladies horribles car les cadavres qui trainent c’est ultra toxique. Il faudrait enquêté sur l’état de santé des travailleuses et travailleurs de ce charnier et veillé à les indemnisés sérieusement.

    • Fermeture du Centre du don des corps de l’université Paris-Descartes

      La plus grande structure anatomique de France va subir une inspection après la révélation par « L’Express » de conditions indignes de conservation des défunts et de vente de cadavres.
      Le scandale a été révélé par une enquête d’Anne Jouan dans L’Express du 27 novembre : jusqu’en 2018, et peut-être au-delà, le Centre du don des corps (CDC) de l’université Paris-Descartes a accueilli pendant des années, dans des conditions indignes, des défunts ayant fait don de leur corps à la science. Non seulement les règles d’éthique sur le respect dû aux corps étaient bafouées, mais les locaux, situés au 5e étage de la faculté de médecine de la rue des Saints-Pères, se sont enfoncés dans le délabrement et l’insalubrité. Des « pièces anatomiques » (membres, organes) étaient vendues, pour une bonne part à des organismes privés, pour servir à des tests divers.

      Par un Tweet publié à la suite de la parution de l’article, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, annonce avoir « ordonné la fermeture du centre et lancé, en accord avec [la ministre de la santé] Agnès Buzyn, une inspection afin d’établir la réalité des faits et de proposer des moyens d’action plus efficaces ». Déclaration qui a suscité quelques sarcasmes, Frédéric Dardel, conseiller spécial dans le cabinet de Mme Vidal depuis un arrêté du 28 juin 2019, ayant été président de l’université Paris-Descartes de 2011 à 2019.

      #pay_wall
      https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/12/05/fermeture-du-centre-du-don-des-corps-de-l-universite-paris-descartes_6021740

    • Scandale du don de corps : alertées, les autorités ont laissé faire au moins jusqu’en 2018

      La suite de notre enquête montre que les responsables ne pouvaient pas ignorer l’horreur de la situation.

      Depuis les révélations de L’Express dans le numéro du 27 novembre sur le scandale du don des corps à la science, la poursuite de notre enquête montre que, contrairement aux déclarations des responsables de l’université Paris-Descartes, la gestion catastrophique du centre (CDC) ne s’est pas arrêtée en 2016. « Elle perdure en réalité depuis de vingt à trente ans », selon deux anciens dirigeants du CDC. Entraînant l’incinération directe de nombreuses dépouilles non disséquées, au moins un quart en 2017 ! Ainsi, en juin de cette année-là, le Pr Richard Douard, chirurgien à l’hôpital européen Georges-Pompidou et ancien directeur du CDC, écrivait une note au président de l’université de l’époque, Frédéric Dardel - aujourd’hui conseiller de la ministre de la Recherche : « Les pertes liées aux défauts de conservation (rongeurs, moisissures, absence d’équipements) sont estimées à 160 corps par an. »

      Selon de nouvelles photos que nous nous sommes procurées, les conditions d’hygiène et de traitement des corps rue des Saints-Pères, déjà inacceptables, n’ont cessé de se détériorer. Une première série remonte à l’année 2011, quand Axel Kahn était président de l’université. On y voit une dizaine de têtes décapitées, très abîmées, numéro d’identification au front. On n’ose dire posées tant elles semblent avoir été jetées à même un chariot dans le couloir, cheveux hirsutes, bouches béantes. Sur l’un de ces clichés, plus de 30 têtes sont alignées au-dessus d’une rigole de sang, au mépris de toute règle de conservation et de respect des morts.

      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/scandale-du-don-de-corps-alertees-les-autorites-ont-laisse-faire-au-moins-j

    • Affaire du « charnier » à Paris-Descartes : la colère des familles des défunts, Rémi Dupré

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/02/20/affaire-du-charnier-a-paris-descartes-la-colere-des-familles-des-defunts_603

      Vingt-quatre plaintes ont été déposées auprès du parquet de Paris dans le cadre du scandale touchant le Centre du don des corps de l’université.

      La gorge serrée, Christine Letellier se souvient de ce jour de décembre 2017 où le transporteur a emmené la dépouille de sa mère au Centre du don des corps (CDC), rue des Saints-Pères, à Paris. « Comme mon père, décédé cinq ans plus tôt, ma mère avait choisi de donner son corps à la médecine. C’était un geste humaniste pour aider les futurs médecins, raconte-t-elle. Elle était maquillée, avec de beaux vêtements dans son cercueil. Elle était belle quand elle est partie. Je n’aurais jamais imaginé qu’elle finirait comme ça… entassée sur d’autres corps, bouffée par les rats, ses organes vendus à la pièce. »
      Le 27 novembre 2019, Christine Letellier a « perdu [sa] mère une deuxième fois » lorsqu’elle a pris connaissance, dans L’Express, des conditions indignes dans lesquelles les corps des donateurs ont été conservés depuis vingt ou trente ans dans les chambres froides insalubres et non hermétiques du CDC, le plus grand centre anatomique de France, créé en 1953 et rattaché à l’université Paris-Descartes (devenue en janvier l’université de Paris après sa fusion avec sa consœur de Diderot).

      Odeur de putréfaction, corps démembrés et inutilisés, pannes d’électricité, incinération de masse, prolifération de mouches, de vers et de rats… Avec moult détails sordides, l’enquête de l’hebdomadaire décrit ce « charnier au cœur de Paris » et révèle que l’université faisait payer les chirurgiens, mais également des entreprises privées souhaitant utiliser des pièces anatomiques pour effectuer des recherches, comme des crash-tests pour les habitacles des voitures.

      Ces révélations ont aussitôt poussé le ministère de l’enseignement supérieur à fermer provisoirement le CDC et à diligenter une inspection. Le 29 novembre 2019, le pôle santé du parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre ». Au fil des auditions, les policiers de la brigade de répression de la délinquance contre la personne cherchent à déterminer la part de responsabilité des dirigeants successifs de Paris-Descartes et du CDC, qui défilent actuellement dans leurs locaux.

      D’autant que, depuis 2004, des éléments communiqués aux dirigeants de l’université attestent l’état de délabrement du CDC (procès-verbaux, rapport d’audit, photos, mémo). « Je veux savoir qui savait et que ceux qui ont laissé s’effondrer cette institution soient condamnés, tempête Christine Letellier. Comment ont-ils accepté que nos proches soient considérés comme des détritus sur une décharge publique ? »

      Aiguillée par l’Union française pour une médecine libre, un syndicat de médecins, Christine Letellier a déposé plainte contre X, le 7 février, auprès du parquet de Paris, pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre ». Réunies au sein du collectif Proches des victimes du charnier de Descartes, vingt-trois autres familles ont également saisi la justice. « Il y a un délit caractérisé d’atteinte au respect dû au mort. C’est comme si on profanait une tombe dans un cimetière », souligne Me Frédéric Douchez, l’avocat qui a collecté ces vingt-quatre plaintes. D’ici au 15 mars, il doit déposer six autres plaintes et espère en réunir « une quarantaine au total ».

      « Politique de l’autruche »

      Le 27 février, les plaignants manifesteront en silence devant le CDC. « On veut qu’il n’y ait plus de marchandisation des corps et on réclame davantage de transparence. Descartes pratique la politique de l’autruche. Que se passe-t-il entre le transport et la crémation ? », s’interroge Baudouin Auffret, porte-parole du collectif, dont le père avait choisi de donner son corps au CDC avant son décès, en 2017. A l’unisson, les plaignants dénoncent le « manque de traçabilité » des dépouilles, dont les cendres sont dispersées au Jardin du souvenir du cimetière de Thiais (Val-de-Marne).

      Solange Oostenbroek n’a jamais su quand ni si son père, disparu en février 2019, a été incinéré. « J’ai appelé le centre en août 2019. On m’a dit que ce n’était pas encore fait. J’ai rappelé en décembre 2019, après l’article de L’Express, en disant que je n’avais pas reçu de courrier », raconte la sexagénaire, dont les parents avaient pris leur carte de donateurs en 1973 pour « faire un beau geste. On m’a alors dit que cela avait été fait le 9 mai 2019. Je leur ai dit que ce n’était pas possible ».

      « Même les hommes de Neandertal étaient plus regardants »

      Florence Jager est dans le même « flou artistique » depuis le décès de sa mère en 2001. « Je n’ai jamais su ce qu’il est advenu d’elle et on ne peut pas faire son deuil. Descartes aurait pourtant dû m’informer de l’utilisation, de la date d’incinération, soupire-t-elle. Ma mère voulait être utile pour le progrès de l’humanité et considérait, pour des motifs religieux, que nous étions des enveloppes corporelles après notre décès. »

      Aujourd’hui, la plaignante ne décolère pas depuis la mise au jour de cette affaire : « Les images défilent. On imagine des gens qui trient des piles électriques, des ampoules et qui les foutent en vrac dans la nature. A Descartes, ils auraient pu nous dire qu’ils n’avaient ni la place ni les moyens d’accueillir des corps. Même les hommes de Neandertal étaient plus regardants avec leurs défunts. Quand on ne respecte pas les morts, on ne se grandit pas. »

      En portant plainte, Véronique Lafond a décidé de « laver l’honneur » de sa mère, l’actrice Micheline Dax, incinérée par le CDC en août 2014. « Aujourd’hui, je ne sais pas comment ma mère a terminé, si elle a servi à quelque chose ou a été disséquée. Et je ne le saurai jamais, dit-elle. Je veux comprendre le mécanisme qui a poussé Descartes à tromper de A à Z des gens qui ont parfois payé un transporteur pour être utiles et dont on ne s’est pas servi parce qu’ils avaient pourri. »
      Le collectif des plaignants milite aussi pour un encadrement juridique du don des corps à la science, acte volontaire qui n’est pas réglementé par le code de la santé publique. « Ce n’est pas à un conseil d’administration d’université de décider du tarif du démembrement et de la mise à disposition des organes, estime Solange Oostenbroek. Un long travail de réflexion sur le statut des dépouilles doit être mené par une commission d’experts composée de médecins, juristes, sociologues. »

      Sans nouvelles de Descartes depuis l’arrivée du corps de sa mère au CDC, en janvier 2017, Jean-Jacques Guinchard souhaite que le collectif des plaignants « se dote d’un statut associatif afin de s’inscrire dans la durée et d’établir une charte des donateurs qui permettrait aux gens de s’opposer, de leur vivant, à la vente de leur corps pour certains usages ».
      M. Guinchard salue le vote au Sénat, le 28 janvier, d’un amendement du gouvernement au projet de loi bioéthique qui prévoit qu’un donateur devra exprimer son consentement « de manière écrite et expresse » s’il choisit de léguer son corps « à des fins d’enseignement médical et de recherche ». « Un premier pas dans le bon sens », selon les membres du collectif, qui rappellent que le « don du corps n’est pas un dû ».

    • Scandale du don de corps : une première mise en examen pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre »
      https://www.liberation.fr/france/2020/12/10/scandale-du-don-de-corps-une-premiere-mise-en-examen-pour-atteinte-a-l-in

      Des alliances, des bijoux. Mais aussi des dents, des mâchoires, des crânes. Et 30 000 euros en liquide. C’est ce qui a été découvert, selon l’hebdomadaire Marianne, lors de la perquisition au domicile d’un ancien préparateur en anatomie du centre du don des corps (CDC) de l’Université Paris-Descartes. L’homme a été mis en examen après avoir été placé en garde à vue le 2 décembre, selon les informations d’une source judiciaire recueillies mercredi par l’AFP.

      Il s’agit de la toute première mise en examen depuis l’explosion du scandale frappant le plus grand centre d’anatomie européen. (...) Le centre a depuis été fermé administrativement, une information judiciaire ouverte le 8 juillet pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre », et 170 plaintes contre X déposées.

      Selon Marianne, le retraité de 77 ans aurait travaillé au CDC de 1975 à 2011. Les bijoux et ossements trouvés chez lui auraient été destinés à la revente. L’homme est désormais sous contrôle judiciaire « avec notamment interdiction de se rendre dans l’établissement et d’entrer en contact avec les employés », selon la source judiciaire de l’AFP.

      « La partie émergée de l’iceberg »

      Pour Me Frédéric Douchez, qui représente les plaignants de l’association Charnier Descartes Justice et Dignité pour les donneurs, « le vol de bijoux et le trafic de crâne n’est que la partie émergée de l’iceberg. Ce qu’on risque de découvrir est bien plus grave », estime l’avocat, dans l’attente de « témoignages venant confirmer » cela.

      Baudouin Auffret, président de cette association aux 107 membres, espère que la mise en examen ne sera pas la dernière. « Il ne faut pas que les préparateurs soient les seuls [à être mis en examen, ndlr], il y a toute la chaîne à remettre en cause. Les responsabilités sont aussi administratives, notamment dans la présidence. »

      Le plaignant et son avocat ont notamment un nom en tête, celui de Frédéric Dardel, président de Paris-Descartes de 2011 à 2019, entendu en garde à vue le 12 novembre, avant de ressortir libre. Une synthèse du rapport de l’inspection générale des Affaires sociales datant de mars et se basant sur des photographies datant de 2016 faisait état de « conditions indignes de conservation des corps ». La direction actuelle de l’Université de Paris, présidée par Christine Clerici, a précisé être « attentive au déroulement de l’enquête, mais n’a aucun commentaire à faire sur la mise en examen » de l’ancien préparateur.

      Les échanges continuent entre l’université et l’association de familles de victimes. Plusieurs familles ont reçu le dossier médical qu’elles réclamaient concernant leur défunt. « Mais certains plaignants se demandent maintenant si les informations reçues sont fiables, précise Baudouin Auffret. Le scandale en lui-même a brisé la confiance. »

  • Suivi de l’affaire Élisa Pilarski, jeune femme enceinte tuée par des chiens dans une forêt de l’Aisne
    https://www.cnews.fr/france/2019-11-18/aisne-une-femme-enceinte-meurt-dans-une-foret-apres-avoir-ete-mordue-par-des

    Avant de mourir, la femme enceinte, qui promenait son chien lorsque le drame est survenu, avait eu le temps de joindre par téléphone son conjoint du danger qu’elle encourait.

    Alors que de nouvelles analyses doivent être pratiquées ce lundi sur le corps de la trentenaire à la demande du procureur, l’hypothèse retenue relie sa mort à la présence de chiens de chasse à courre au même moment dans la forêt.

    #chasse #mort

    • Scandale : la dernière phrase de l’article a été supprimée sans mention. Donc exit la chasse à courre.

      D’ailleurs cette version régresse avec l’hypothèse qu’elle aurait été « attaquée par son propre chien », d’après Ouest-France (https://www.ouest-france.fr/hauts-de-france/aisne/aisne-une-femme-enceinte-retrouvee-morte-en-foret-des-morsures-de-chien) :

      Pour l’heure, les circonstances précises du décès ne sont pas connues et une autopsie doit avoir lieu ce lundi 18 novembre. Plusieurs pistes sont envisagées par les enquêteurs, précise L’Union. La jeune femme aurait pu être attaquée par un animal errant ou la meute d’un équipage de chasse à courre qui avait lieu au même moment. « Lorsqu’ils chassent, les chiens sont menés par leur instinct et la piste de l’animal. Ils ne se détournent pas pour attaquer une personne », s’est toutefois défendu Antoine Gallon, directeur de la communication de la société de vénerie qui fédère les équipages de chasse à courre.

      La victime aurait également pu être attaquée par son propre chien. « Aucune piste n’est retenue ou privilégiée pour le moment », a indiqué auprès du quotidien régional, Frédéric Trinh, le procureur de Soissons.

      Voici un article détaillé de LCI (https://www.lci.fr/police/fait-divers-saint-pierre-aigle-aisne-une-femme-enceinte-de-six-mois-morte-en-for) de ce matin (dont je viens de faire une capture) qui vous laisse juges de l’hypothèse de l’attaque par son propre chien :

      C’est son compagnon qui l’a retrouvée samedi après-midi sur le sentier forestier, mais il était trop tard. Un peu plus tôt samedi dernier, 16 novembre, ce dernier avait reçu un appel de sa moitié, âgée de 29 ans et enceinte de six mois, alors qu’elle promenait leur chien en forêt à Saint-Pierre-Aigle (Aisne). « J’ai peur, viens vite ! » aurait dit la jeune femme âgée de 29 ans à son petit-ami après avoir aperçu une meute de chiens .

      Arrivé sur le sentier vers 15 heures après avoir quitté en urgence son travail à Orly, ce dernier aurait été guidé par « les hurlements du chien, blessé , et recroquevillé sur le corps mutilé de la jeune femme », rapporte L’Union ce mardi. Ni lui, ni les secours intervenus peu après n’ont pu la sauver. Le bébé est lui aussi décédé.

      Une enquête a été ouverte par le parquet de Soissons pour déterminer les causes de la mort. Dès ce week-end, le procureur de la République, Frédéric Trinh, avait confié à la presse locale que la victime présentait de nombreuses traces de morsures, de chiens très probablement, qui seraient à l’origine de son décès.

      Les premiers résultats des examens pratiqués sur le corps de la jeune femme, qui seront connus ce mardi, sont très attendus. En effet, la question se pose de savoir quel animal les lui a faites. S’agit-il de l’American staff de son compagnon qu’elle promenait ce jour-là ? S’agit-il de chiens errants ? S’agit-il des chiens de l’équipage de chasse à courre « Le Rallye de la passion », qui se trouvait près du sentier ce jour-là ? Le procureur devrait s’exprimer sur le sujet en début d’après-midi.

    • Une autre hypothèse fait l’objet de sérieuses investigations : la tenue d’une chasse à courre à proximité des lieux de l’accident et dont les chiens pourraient être mis en cause. Organisée par l’équipage du Rallye La Passion, basé à Morsain, ses membres vont être interrogés par les gendarmes de Soissons bien que le lieutenant-colonel Jean-Charles Métras, commandant du groupement de gendarmerie de l’Aisne fasse partie de l’équipage en question . « Les effectifs locaux sont en soutien pour les constatations », avait assuré Frédéric Trinh en guise de réponse.

      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/aisne-une-femme-enceinte-tuee-par-des-chiens-alors-qu-elle-se-baladait-en-f
      #caste #féminicide #gibier_humain #justice #impunité #privilège

      http://www.vuduchateau.com/actu-5415-bienvenue-jean-charles-metras-nouveau-commandant-de-groupemen

    • D’après les résultats d’autopsie réalisée à l’institut médico-légal de Saint-Quentin, elle est morte d’une « hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête, certaines morsures étant ante mortem et d’autres post mortem », précise le procureur de Soissons, Frédéric Trinh.

      D’autres investigations ont lieu, notamment pour déterminer l’origine des morsures. Des prélèvements ont été effectués sur 93 chiens, ceux appartenant à la victime ainsi que des chiens ayant participé à une chasse à courre qui était organisée à proximité samedi. « Les analyses génétiques et la comparaison des prélèvements devraient permettre d’identifier le ou les chiens » qui ont mordu la victime.

      https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/aisne-une-jeune-femme-enceinte-retrouvee-morte-en-foret-apres-plusieurs

    • Des morsures à l’origine du décès. Il ne fait plus aucun doute que la femme de 29 ans retrouvée morte dans la forêt de Retz, entre Villers-Cotterêt et Soissons, dans l’Aisne, a bien été tuée par des chiens, révèle L’Union. L’autopsie, réalisée lundi, a montré que la mort était survenue entre 13 heures et 13h30, samedi.

      https://www.20minutes.fr/lille/2655043-20191119-aisne-femme-enceinte-retrouvee-morte-bien-tuee-chiens

      Par contre, pas de nouvelles de SON chien qui, selon un papier antérieur avait été blessé dans l’affaire (on suppose qu’elle n’a pas promené un chien escagassé dans la forêt et donc qu’il a pris cher en la défendant) et un glissement remarquable vers SES chiens…

      Et merci @mad_meg pour la news très intéressante de la participation à la chasse d’un haut gradé de la gendarmerie chargée de l’enquête… (une capture d’écran avec que l’info ne disparaisse malencontreusement ?).

    • La victime n’était vraiment pas du genre à avoir peur des chiens… mais vraiment pas https://www.facebook.com/elisa.pilarski.9/photos

      Samedi, Elisa Pilarski, 29 ans, se promenait avec son chien (un am staff de deux ans) dans la forêt de Retz, à Saint-Pierre-Aigle, au sud de l’Aisne. Enceinte de six mois, cette jeune femme s’est sentie menacée par la présence de plusieurs chiens qui aboyaient autour d’elle. Elle a alors appelé son compagnon. Au téléphone, elle lui a dit : « J’ai peur, viens vite ! Il y a plein de chiens qui aboient autour ». Celui-ci a alors quitté précipitament son lieu de travail, à Roissy, pour la rejoindre, à une heure de là. Ces deux passionnés de chiens s’étaient rencontrés lors de concours canins , précise L’Union. Sur la route, il a tenté en vain de la joindre à nouveau.

      Selon l’oncle de la jeune femme, contacté par L’Union, ce sont les hurlements du chien, blessé et recroquevillé contre le corps mutilé de la jeune femme, qui auraient guidé son maître jusqu’à elle. Elle se trouvait en lisière de bois, non loin de leur domicile.

      https://www.lavoixdunord.fr/667730/article/2019-11-19/femme-tuee-par-des-chiens-comment-son-compagnon-l-retrouvee-dans-la-for

      https://www.lavoixdunord.fr/667613/article/2019-11-19/la-jeune-femme-enceinte-trouvee-morte-dans-la-foret-bien-ete-tuee-par-d

    • Encore une autre version dans le journal du bled d’origine… peut-être la distance qui empêche de vérifier les infos avant de publier.

      C’est le compagnon de la jeune femme qui a fait la tragique découverte. En début d’après-midi, après une altercation avec un propriétaire de chien qui n’était pas muselé , la jeune femme l’avait appelé, inquiète. L’homme a aussitôt quitté son travail à Roissy pour la rejoindre. Ne la trouvant pas à leur domicile, c’est en suivant les cris du chien qu’elle promenait qu’il a découvert le corps sans vie de la jeune femme, couché sur le dos, et portant des traces de morsures en plusieurs endroits.

      https://www.larepubliquedespyrenees.fr/2019/11/18/une-bearnaise-tuee-par-des-chiens-en-foret-dans-l-aisne-une-

    • He left work at Charles de Gaulle airport, in Paris, and arrived at the scene 45 minutes later where he found her mutilated body.

      Ellul followed the howls of Curtis, who survived the attack, to find Ms Pilaski’s remains.

      Police say it is possible the woman was attacked by stray dogs or even her own animal, and have refused to rule out any possibilities.

      The Forest of Retz is one of France’s largest and covers about 13,000 hectares.

      https://www.dailymail.co.uk/news/article-7701537/Six-months-pregnant-woman-mauled-death-pack-dogs-walks-woods-France.htm

    • « Les investigations se poursuivent », a précisé le procureur de Soissons. Lundi, ce dernier avait renouvelé sa confiance aux enquêteurs de la gendarmerie, alors qu’était révélée par le quotidien l’Union la présence, lors de la chasse à courre, du lieutenant-colonel Jean-Charles Métras, le commandant du groupement de gendarmerie de l’Aisne.

      http://www.leparisien.fr/aisne-02/femme-enceinte-retrouvee-morte-dans-l-aisne-sur-la-piste-des-chiens-meurt

    • VRAI OU FAKE Femme enceinte tuée par des chiens dans l’Aisne : le commandant de gendarmerie faisait-il partie de l’équipage de chasse à courre ?
      https://www.francetvinfo.fr/vrai-ou-fake/femme-enceinte-tuee-par-des-chiens-dans-l-aisne-le-commandant-de-gendar

      Le procureur de la République de Soissons, Frédéric Trinh, confirme à franceinfo la « présence » du lieutenant-colonel Jean-Charles Métras parmi les chasseurs. Le magistrat assure en avoir été « immédiatement informé » et explique avoir pris des dispositions, afin de s’assurer que cela ne nuise pas à l’enquête. Cela « a justifié que je confie le traitement de la procédure à un service qui n’est pas placé sous son autorité, à savoir la section de recherche d’Amiens ».

      La gendarmerie nationale, interrogée par franceinfo, confirme les propos du procureur de la République de Soissons. Le lieutenant-colonel était bien « l’un des suiveurs de la chasse à courre », mais « cela ne gêne absolument pas l’enquête », compte tenu de la mesure prise « en lien avec le procureur », affirme la gendarmerie nationale.

    • Où était-il raconté que les cadeaux faits aux chasseurs par M ont évité qu’ils ne rejoignent les gilets jaunes ?
      Même les anglais ne font plus de chasse à cour. Il n’y a pratiquement plus que ces crétins de français à s’enorgueillir de torturer des animaux, en passant du taureau aux cerfs, sangliers, lapins, biches oiseaux et chiens. Un permis pour psychopathes fachos avinés et ivres de sang.
      3 morts et un blessé en deux jours la semaine dernière à cause de la chasse …
      https://seenthis.net/messages/811582

    • Jeudi soir, cette société de vénerie a affirmé de nouveau qu’aucun des chiens n’était impliqué. Elisa Pilarski « promenait son chien Curtis, un American Staff, un chien de combat (...), dont on ne peut imaginer qu’il ait laissé sa maîtresse se faire dévorer sans la défendre ! Or, des vétérinaires mandatés par les gendarmes ont inspecté les 62 chiens de l’équipage et aucun ne présentait de traces de morsure », a déclaré à l’AFP Antoine Gallon, directeur de la communication de la société de vénerie.

      Le docteur vétérinaire Antoine Bouvresse, que franceinfo a contacté, est sur la même ligne. « Les chiens utilisés dans ce type d’activité sont habitués à la présence humaine, c’est naturel pour eux, ils connaissent, assure le spécialiste du comportement canin. Ce sont des animaux qui ont une réputation inoffensive. » Ce que confirment des militants anti-chasse à courre eux-mêmes. « Si la meute est en cause, ce serait vraiment étonnant. Généralement, il est question de morsures sur des particuliers qui s’interposent », témoigne un membre d’AVA (Abolissons la vénerie aujourd’hui) dans les colonnes du Parisien.

      https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/femme-enceinte-tuee-par-des-chiens/femme-enceinte-tuee-dans-l-aisne-les-chiens-utilises-lors-des-chasses-a

      Donc, faut juste pas se promener avec un chien, sinon, c’est tranquille.

    • La gendarmerie dessaisie de l’enquête sur la mort d’Elisa Pilarski à Saint-Pierre-Aigle
      https://www.lunion.fr/id110506/article/2019-11-21/la-gendarmerie-dessaisie-de-lenquete-sur-la-mort-delisa-pilarski-sain-pierre

      Le procureur a finalement confié les investigations à un service de police. Probablement en raison de la présence au sein de l’équipage de chasse à courre du commandant de la gendarmerie de l’Aisne.

      La section de recherche de gendarmerie d’Amiens est dessaisie de l’enquête sur la mort d’Elisa Pilarski au profit du Service régional de police judiciaire de Creil (Oise).
      […]
      Probablement désireux de dissiper tous soupçons sur l’impartialité de l’enquête dans cette affaire très médiatisée, le magistrat a finalement confié les investigations à un service de police.

    • Or, des vétérinaires mandatés par les gendarmes ont inspecté les 62 chiens de l’équipage et aucun ne présentait de traces de morsure »,

      62 + 1 = 93 ....
      Il manque une trentaine de chiens, peut etre ceux qui comportent des morsures d’Am Staff

      "Des prélèvements ont été effectués sur 93 chiens, ceux appartenant à la victime ainsi que des chiens ayant participé à une chasse à courre qui était organisée à proximité.

      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/aisne-une-femme-enceinte-tuee-par-des-chiens-alors-qu-elle-se-baladait-en-f

    • La société de vénerie a affirmé qu’aucun des chiens ayant participé samedi 16 novembre à une chasse à courre dans l’Aisne n’était impliqué dans la mort d’une femme, tuée par morsures de chiens, alors qu’elle promenait le sien.

      Elisa Pilarski « promenait son chien Curtis, un American Staff, un chien de combat (...), dont on ne peut imaginer qu’il ait laissé sa maîtresse se faire dévorer sans la défendre ! Or, des vétérinaires mandatés par les gendarmes ont inspecté les 62 chiens de l’équipage et aucun ne présentait de traces de morsure », a déclaré Antoine Gallon, directeur de la communication de la société de vénerie.

      Cette dernière fédère toutes les associations de chasse à courre françaises. Le maître d’équipage de cette chasse, Sébastien Van den Berghe, « possède 62 chiens, 21 étaient à la chasse, 41 n’y étaient pas. Tous ont été auscultés », a insisté M. Gallon, ce qui « disculpe totalement la chasse à courre », a-t-il affirmé.

      https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/femme-tuee-par-des-chiens-les-chiens-de-chasse-a-courre-hors-de-cause-7799526822

      21 à la chasse… ce qui contredit le témoignages qui parlent d’une trentaine, mais bon…

    • Ce drame met de nouveau la lumière sur le problème des attaques mortelles de chiens. « En France, il y a eu 33 décès par morsures de chien au cours des vingt dernières années. Les deux tiers concernaient des enfants de moins de 15 ans, 16 avaient moins de 5 ans », précise une étude publiée en 2011 par l’Institut de veille sanitaire (InVS). Pour cette étude, les auteurs ont analysé les morsures de chiens prises en charge aux urgences de huit hôpitaux français entre mai 2009 et juin 2010. « Les morsures étaient plus nombreuses et plus graves quand la victime connaissait le chien mordeur. Chez les adultes, les morsures survenaient souvent lorsque la victime cherchait à séparer des chiens qui se battaient, alors que chez les enfants, les morsures survenaient davantage lorsque le chien était dérangé », souligne l’étude.

      https://www.la-croix.com/France/Securite/Pourquoi-chiens-transforment-parfois-meurtriers-2019-11-21-1201061916

      Maintenant, la chasse a commencé après les faits…

      Selon lui, les 21 chiens chasseurs ne sont pas impliqués. « D’après le légiste, la mort de cette malheureuse dame serait survenue entre 13 heures et 13 h 30. Or, à ce moment-là, la chasse n’avait pas encore démarré. Une photo a été faite à 13 h 28 montrant les chiens sortant du camion », explique Antoine Gallon. « L’autre élément est que cette dame était accompagnée d’un Amstaff (American Staffordshire Terrier, NDLR), qui a été mordu plusieurs fois, ajoute-il. Il s’agit d’un chien de combat dont on ne peut pas imaginer qu’il se soit fait attaquer sans riposter et mordre le ou les chiens en face de lui. Or, les gendarmes ont constaté samedi soir qu’il n’y avait pas une seule morsure sur les 21 chiens de la chasse à courre. »

    • J’ai bien lu les articles où on t’explique que les propos du mari ont été mis en doute, mais qu’après vérification, il semble bien qu’il dise la vérité et qu’il ne s’agisse donc pas d’un meurtre de son fait.
      Je suis étonné qu’on ne t’ai pas encore expliqué que la thèse du suicide était envisagée.

    • Bonjour,
      J’ai plusieurs questions qui restent en suspens.

      Si aucun des 21 chiens qui participaient à la chasse, n’ont été mordus, peut-on penser, que le chien d’Elisa était muselé ? A t-on des précisions à ce sujet ?
      Ceci qui expliquerait d’une part, qu’il n’est pu se défendre et mordre mais aussi les multiples morsures qu’il présentait.

      Dans certains articles il est question de 93 chiens et dans d’autres de 62 chiens dont 21 participaient et 41 étaient restés au chenil.
      Qu’en est-il ? Est-il possible que d’autres chiens qui n’appartenaient pas à Rallye de la Passion, aient participé également à cette chasse ?

      Merci

    • Oui, quand sa nudité a été mentionnée la première fois, je me suis dit que comme chaque fois que l’on retrouve une femme morte violemment, la moindre des choses serait de sortir un kit de viol.

      Je m’interrogeais aussi sur l’excuse de la société de vénerie, sachant que sur son mur, Élisa parlait du fait que même si elle trouvait ça un peu injuste, elle ne sortait pas les chiens sans muselière… ce qui invalide la « preuve » de l’absence de morsures. Maintenant, on a retrouvé la muselière un peu plus loin…

    • Femme enceinte tuée par des chiens : l’indécence des chasseurs
      https://blogs.mediapart.fr/jerome-henriques/blog/041219/femme-enceinte-tuee-par-des-chiens-lindecence-des-chasseurs-0

      Une jeune femme partie promener son chien en forêt et qui est retrouvée morte. La présence d’une chasse à courre à proximité. Une enquête en cours. Et des chasseurs qui, en attendant, font preuve d’une indécence incroyable.

    • #en_marge de cette histoire

      Landes : une meute de chiens de chasse tue une chèvre domestique
      https://www.sudouest.fr/2019/12/18/une-meute-attaque-une-chevre-domestique-6971284-4585.php

      « Un incident rarissime. » C’est ainsi que le directeur de la Fédération de chasse, Régis Hargues, qualifie l’attaque, en marge d’une battue, qui a eu lieu sur la commune de Rivière, route des Clarions. « Une battue aux chevreuils avait lieu non loin de la maison, explique la propriétaire de l’animal. Nous avons, dans un pré clôturé et électrifié, une chèvre, une ponette et une jument. À un moment, ma voisine m’a alerté parce qu’elle avait vu des chiens traverser le pré, à la poursuite de chevreuils. Quand je suis allée voir, j’ai constaté qu’ils s’étaient attaqués à la chèvre, et malgré le vétérinaire, on n’a pas pu la sauver. La personne qui était responsable de la chasse a été très correcte, mais ce qui s’est passé m’interpelle : nous sommes une trentaine d’habitations dans ce secteur et avec les barthes qui sont noyées, le gibier se rapproche un peu plus des habitations. Comment un des chasseurs a pu perdre le contrôle de ses chiens  ? Comment faire pour que cela n’arrive pas à nouveau  ? »

      Bon, là, c’est la faute aux inondations…

    • Des nouvelles du chien

      Dans le cadre de la procédure judiciaire qui suit actuellement son cours, le chien Curtis a été placé par « réquisition judiciaire » aux soins du refuge animalier Clara de Beauvais. Sur sa page Facebook, Christophe, le compagnon d’Elisa et propriétaire du chien s’inquiète du sort de Curtis, il a d’ailleurs décidé d’engager un avocat spécialisé dans le droit animal. D’autres parts sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix s’élèvent évoquant pour certain de « mauvais traitement » que subirait l’animal et d’autres évoquant un « comportement menaçant du chien » au refuge. Plusieurs pétitions et des cagnottes ont également été lancé en ligne, l’une d’elle intitulée « urgence vitale pour Curtis » qui doit être envoyée au Procureur de Soissons a recueilli près 13 000 signatures.

      https://www.lobservateurdebeauvais.fr/2020/01/09/mort-delisa-pilarski-le-refuge-clara-de-beauvais-assure-que-c

    • Des nouvelles de la meute

      La version de Jean-Michel Camus est toutefois contredite par un suiveur présent aussi ce jour-là. Selon ce dernier, le piqueux serait parti seul à bord du camion pour récupérer les chevaux à la ferme, le maître équipage quittant Faverolles avec les autres chasseurs vers 12h30.

      Sur place, le responsable de la meute, pris de nausée et de vomissements, renonçait à participer à cheval à la chasse et suivait la chasse à bord d’un véhicule. Au sein de l’équipage, ce dernier éduque et entraîne la meute. Valet de chiens à cheval, il la suit habituellement lors de la traque du chevreuil. Son rôle dans la chasse est indispensable.

      En ce jour important pour les chasseurs, pour ne pas gâcher la fête, le maître d’équipage remplaçait son salarié et décidait de prendre la responsabilité des chiens, enfermés dans le camion depuis midi. Si la chasse a débuté à 13h28, les a-t-on laissés si longtemps dans la fourgonnette ? Quelqu’un a-t-il pris l’initiative d’ouvrir les portes pour qu’ils se dégourdissent les pattes avant le début de la chasse et dans la confusion puisque le piqueux était défaillant ?

      https://www.sudinfo.be/id161994/article/2020-01-16/elisa-29-ans-et-enceinte-tuee-par-des-chiens-la-meute-de-la-chasse-courre

    • Des nouvelles du gendarme

      Arrivé dans l’Aisne en août 2017, Jean-Charles Métras devrait en effet s’en aller d’ici la fin du mois de janvier, quelques semaines après la polémique suscitée par sa présence parmi l’équipage de chasse à courre le jour du décès d’Élisa Pilarski.

      Un départ qui ne serait toutefois pas lié à l’affaire et s’expliquerait par des motifs d’ordre privé selon le haut gradé, dont les propos ont été rapportés par les journalistes de L’Union.

      « Après vingt années dans la gendarmerie, je vais vous dire au revoir. Pour des raisons personnelles, je quitte le département, je vais suivre mon épouse vers le privé », a précisé Jean-Charles Métras pendant la cérémonie traditionnelle en hommage à Sainte Geneviève – patronne des gendarmes – qui s’est déroulée dans la basilique Notre-Dame de Liesse le mardi 14 janvier.

      https://fr.theepochtimes.com/femme-enceinte-tuee-en-foret-le-commandant-du-groupement-de-gendar

    • En attendant de savoir si la meute de l’équipage du Rallye La Passion est dégagée ou non de toute responsabilité dans la mort d’Élisa Pilarski, chiens et cavaliers sont depuis le 16novembre « au repos forcé », selon Jean-Michel Camus. « C’est une consigne que nous a donnée la justice. Ils ont une cour fermée pour s’ébattre. »

      Les cavaliers sont enfermés dans une cour mais ils peuvent s’ébattre ? ^^ Ils relisent ce qu’ils écrivent parfois les journalistes ? :)

    • Des nouvelles de l’ex-gendarme

      Selon les informations exclusives de l’Union relayées par La Voix du Nord, Jean-Charles Metras va quitter le département et « suivre son épouse vers le privé ». Le militaire a été l’un des témoins clés dans l’affaire de la mort d’Élisa Pilarski. Ce dernier affirme qu’il suivait la chasse à courre « à pied et en voiture avec sa femme et ses quatre enfants », le 16 novembre. Une sortie en famille sur son temps libre, selon le commandant du Groupement de Gendarmerie de l’Aisne.

      Mais l’irruption du gradé dans ce dossier a provoqué de nombreux remous. Pendant plusieurs jours, le compagnon d’Élisa Pilarski, qui a retrouvé le corps de sa femme, a assuré que la première personne qu’il a croisée alors qu’il approchait du lieu du drame serait un cavalier. L’homme a cru reconnaître Jean-Charles Metras. Une affirmation que ce dernier réfute très fermement.

      https://www.lesoir.be/274167/article/2020-01-20/femme-tuee-par-des-chiens-en-france-un-patron-de-la-gendarmerie-quitte-ses

    • Mort d’Elisa : le comportement de Curtis, qui a mordu deux fois depuis le drame, en question

      Selon Marie, personne n’était au courant au refuge, avant un coup de téléphone du propriétaire de l’animal, qu’il s’agissait de Curtis et donc qu’il faisait l’objet d’une réquisition judiciaire. « Sinon, il aurait été placé dans un box pour mordeur et il n’y aurait pas eu d’accident, estime-t-elle. Il y a eu une faute quelque part. »

      http://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-d-elisa-je-me-suis-dit-qu-il-allait-me-tuer-confie-la-benevole-mordu

      http://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-d-elisa-son-chien-curtis-a-mordu-deux-fois-depuis-le-drame-23-01-202

    • Dernier post de Christophe sur FB, 2 février 2020

      « Cette journée du 16 novembre était peut être une journée comme les autres pour certains... mais pas pour nous. Ma Elisa a été sauvagement attaquée et dévorée par une meute de chiens en forêt de Retz. Mon coeur, mon amour, ils t’ont massacré.. qu’est ce que tu as du avoir peur, qu’est ce que tu as du souffrir..
      J’ai tourné dans ma tête tous les scénarios possibles, j’ai été aidé par un groupe de personnes composé de professionnels du chiens, vétérinaires, comportementalistes, professionnels du ring, de chasseurs, de témoignages nous avons reconstitué la scène sous des angles différents, en situations, réelles nous avons visionné pendant des heures des vidéos sur les réactions de personnes confrontées à des attaques de chiens, personnes voulant protéger un enfant ou leur compagnon à quatre pattes. Nous avons visionné des meutes de chiens de chasse sur leur proie, nous avons parlé de toi Elisa pendant des heures... Il fallait qu’ils comprennent qui tu étais...
      Après des semaines nous avons très certainement trouvé le scénario le plus probable.
      Tu m’as appelé à 13h19. Tu étais en panique, tu me disais je me fais mordre aux bras et aux jambes, je t’ai dis de lâcher Curtis. Et plus rien.
      Je sais que tu étais dans cette allée, où j’ai retrouvé ton blouson, ton gilet et ton écharpe. Tu avais Curtis en laisse avec son harnais et doublement muselé après ta frayeur que tu as eu avec le malinois. Tu ne l’as pas lâché. Ils en voulaient à Curtis et tu as du mettre des coups de pieds, te faire mordre aux jambes, tu as sorti ton blouson, ton gilet et ton écharpe pour les donner à tes agresseurs. As tu pris Curtis dans tes bras ? Tu étais enceinte de 6 mois, Curtis au moment des faits pesait environs 18kilos, tu l’as porté et a cherché le seul endroit où te protéger, où il y avait des arbres, c’était ce ravin. Tu n’as pas du le porter longtemps tes agresseurs te poursuivaient. Je suis sur que tu t’es couché sur Curtis. Tu as protégé ton visage, Enzo et Curtis.Tu as fait rampart avec ton corps contre tes agresseurs.
      Ils t’ont alors attrapé par ta chevelure, t’ont traîné avec acharnement, ça devait être d’une violence inouïe car ils t’ont totalement scalpé... Curtis a du se cacher, le vétérinaire qui l’a vu le jour même a constaté des griffures importantes au niveau des oreilles, je sais que tu attachais très bien les muselière..Il s’est blessé en essayant de se l’arracher. Curtis n’a pu mordre personne, et s’il n’avait pas eu sa muselière il ne serait plus là aujourd’hui, face à une meute il n’aurait jamais fait le poids.
      Quand je suis arrivé près des lieux, j’ai aperçu un petit groupe de chiens de chasse qui partaient. J’ai appelé Curtis qui m’a répondu en aboyant, c’est comme ça que je me suis rapproché du ravin dans lequel j’ai vu une meute d’une quinzaine ou vingtaine de chiens de chasse, silencieux autours de ce que je pensais être un tronc d’arbre. En me voyant, ils se sont lancés dans ma direction et sont partis.
      J’ai ensuite vu Curtis, il était pas très loin de toi. Ce que je pensais être un tronc d’arbre était en fait ton corps dévoré.. une vision d’horreur que je ne peux pas me sortir de la tête. Qu’on ne vienne pas me dire que mon chien est responsable de ce massacre. Même si aujourd’hui certains pensent avoir trouvé le coupable idéal. Qu’on ne vienne pas me dire que notre chien va très bien alors que son traumatisme n’a pas été pris en charge par des gens qualifiés. Tu as sacrifié ta vie Elisa et celle d’Enzo pour sauver ton chien et ça, je sais que c’était toi. Aujourdhui vous n’êtes plus là mais je me battrais jusqu’au bout pour trouver les coupables et proteger Curtis.
      Je sais que des gens savent forcément quelque chose si vous avez une âme, une conscience, vous pouvez contacter de façon anonyme mon avocat Maître Alexandre Novion.
      Je tiens à remercier tous les gens qui me soutienne dans ce cauchemar. »

      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=148783936582483&id=112721460188731&__tn__=-R

    • Affaire Pilarski : les analyses ADN des chiens sont trop chères pour la justice
      https://www.lavoixdunord.fr/712844/article/2020-02-20/femme-enceinte-tuee-dans-une-foret-de-l-aisne-les-analyses-adn-des-chie

      ce jeudi matin, France Info croit savoir que ces prélèvements n’ont même pas été transmis à un laboratoire. « Le coût des analyses serait supérieur à 100 000 euros. Une facture jugée un peu excessive par la justice », assure la radio publique. Un deuxième devis aurait été donc été demandé à un laboratoire concurrent par le juge d’instruction en charge du dossier et les enquêteurs de la police judiciaire de Creil. « Je suis sidéré qu’on en soit au point mort, que ces examens ne soient pas en route (…) Oui c’est coûteux, mais rien ne vaut une vie », a réagi Me Alexandre Novion, l’avocat de Christophe Ellul sur France Info.

      #déni_de_justice

    • Affaire Pilarski : des analyses ADN « trop coûteuses » pour la justice
      https://www.lefigaro.fr/actualite-france/affaire-pilarski-des-analyses-adn-trop-couteuses-pour-la-justice-20200220

      Face au coût jugé trop élevé de la facture envoyée à la justice pour l’analyse ADN des chiens mis en cause, la juge d’instruction a demandé un nouveau devis à un second laboratoire. Sans garantie que le prix soit moins cher, et donc que la justice accepte, il faut s’attendre à ne pas connaître tout de suite la vérité sur l’affaire Pilarski.

      « Mon client n’arrive pas à comprendre pourquoi on ne met pas en place tous les moyens pour trouver la vérité ? Pourquoi cette lenteur et pourquoi entrer dans ce cycle d’immobilisme en ce qui concerne ces analyses ADN ? », s’indigne au Figaro Me Alexandre Novion, l’avocat de Christophe Ellul. « Il l’interprète comme une forme de retournement contre lui car cette annonce est à mettre en perspective avec cette sur focalisation sur son chien Curtis : on n’arrête pas de parler de ses morsures d’avant, d’après... Mon client le vit comme une stigmatisation en tant que victime », enchérit le défenseur du compagnon.
      67 chiens mis en cause, un second devis en cours

      Presque trois mois après le drame, l’énigme autour de la mort d’Elisa Pilarski reste donc totale. La jeune femme a vraisemblablement été tuée par un ou des chiens. La question est : le(s)quel(s) ? Le malinois rencontré par la victime lors de sa promenade a rapidement été écarté de la liste des suspects. Reste le chien du couple, Curtis, et les chiens présents lors de la chasse à courre. Au total, 67 chiens. Une information judiciaire avait alors été ouverte contre X pour « homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement résultant de l’agression commise par des chiens ».
      À lire aussi : Mort d’Elisa Pilarski : le chef de la chasse à courre placé sous le statut de témoin assisté

      « On se réfugie derrière les expertises ADN. Or, qu’est-ce que démontrent ces analyses ? Simplement qu’il y a eu un contact entre tel ou tel chien et le corps d’Elisa Pilarski. C’est tout », tranche pour sa part Me Guillaume Demarcq, l’avocat du maître d’équipage de chasse à courre Sébastien Van Den Berghe. « Enfin, il est clair que ces analyses mettront en évidence l’ADN de son chien Curtis, puisqu’il se promenait avec Elisa ». Pour ce qui est des chiens de la chasse à courre, le pénaliste assure que, « s’ils ont eu un contact avec elle après sa mort, leur ADN aussi sera présent dans les résultats, ce n’est pas exclu, mais cela ne mettra pas les chiens de la chasse à courre en cause , il ne faut pas conférer à l’analyse ADN une valeur qu’elle n’a pas », souligne-t-il.

      C’est trop cher car de toute façon, même si on trouve l’ADN des chiens de chasse ca ne mettra pas en cause les chiens de chasse car ce sont des chiens électeurs de Macron et cela les autorise à bouffer les sans-dents.

      Autre truc étonnant, je croyait que les analyses étaient en cour depuis 3 mois et en fait on en est toujours au stade du devis. Devis unique qui a été demandé à un seul labo manifestement...

      Autre truc étonnant, comment se fait il qu’on ne mesure pas la taille des morsures sur le corps. Ca m’étonnerait que les morsures d’un A.Staff soient identiques à celles des chiens de chasse.

    • C’est trop cher car de toute façon, même si on trouve l’ADN des chiens de chasse ca ne mettra pas en cause les chiens de chasse car ce sont des chiens électeurs de Macron et cela les autorise à bouffer les sans-dents.

      C’est horrible mais c’est tellement vrai.
      La haute bourgeoisie française et ceux qui rêvent d’en être a toujours les mêmes réseaux d’avant la révolution, la transmission d’un héritage financier et patrimonial exponentiel qui leur assure l’impunité. Ce sont les mêmes familles qui s’attachent aux mêmes valeurs ancestrales de traditions de noblesse méprisante, comme ces parties de vénerie complétement débiles. C’est pas des déguisés qui partent en goguette, c’est des satanistes qui se regroupent en caste pour se repaitre de l’angoisse et voir couler le sang de leurs victimes animales.
      La #vénerie c’est vraiment un des rouages de l’aristofachie française à détruire.

    • Affaires Pilarski ou Polanski, c’est toujours #deux_poids_deux_mesures, « les jugements de cour » etc. et de la machine à attiser des haines plus ou moins bien dirigées de la part du populo qui sait bien qu’il peut servir de bouffe pour chiens dès que les intérêts des classes dominantes sont menacés.

      Dans un autre style : deux enquêtes de police qui n’arrivent pas à trouver le propriétaire d’une bagnole non-volée, bonhomme que sept témoins ont vu tenter de tuer quelqu’une, vous y croyez ?

    • Cette semaine, France Info avait en effet révélé que c’était le coût de ces analyses – autour de 200 000 euros -, qui avait conduit la justice à les différer. Au premier devis d’un laboratoire devait être privilégié celui d’un second, moins cher. C’est donc ce dernier qui vient vraisemblablement d’être choisi par la juge d’instruction, comme le mentionne le parquet. « Dans cette affaire notamment, les expertises ADN ne constituent pas le Graal absolu, prévenait toutefois Me Caty Richard, avocate de la maman et de l’oncle d’Elisa. Il n’est pas question de fantasmer que ces expertises répondront à toutes les questions posées par le drame. »

      En attendant que leurs conclusions soient enfin connues, le parquet a donc précisé quels enseignements la justice pouvait tirer de l’autopsie du corps d’Elisa, décrit comme atrocement mutilé lorsque son compagnon l’a trouvé, aux alentours de 15 heures le 16 novembre. Les caractéristiques suggèrent « l’action d’un, ou plus probablement de plusieurs chiens au regard de la répartition des plaies, de leurs différences de morphologies et de leurs profondeurs », précise cette fois le procureur de la République, lequel indique qu’il est impossible « de dénombrer les animaux en raison des nombreuses morsures intriquées dans une même zone. »

      Si il y a de très nombreuses morsures d’un nombre de chien important à quoi bon gaspiller 200.000€ pour connaitre l’ADN individuellement de chacun de ces multiples chiens. On va pas mettre en taule chaque chien individuellement en rapport au nombre des morsures qu’ils ont faites. Curtis n’est pas une meute de chien à lui tout seul, si plusieurs morsures de plusieurs chiens sont visibles c’est que la meute est impliqué. A la limite l’ADN pourrait montre qu’il manque une trentaine de chiens dans la meute, mais sinon je voie pas l’intérêt de ces testes hors de prix.
      http://www.leparisien.fr/faits-divers/affaire-pilarski-elisa-a-ete-tuee-par-un-ou-plus-probablement-plusieurs-c

    • Comment l’affaire Pilarski a emporté l’officier Jean-Charles Métras
      https://lessor.org/a-la-une/comment-laffaire-pilarski-a-emporte-lofficier-jean-charles-metras
      Donc, finalement, il n’a pas quitté la Gendarmerie pour raisons personnelles…

      L’officier brillant, passé par Saint-Cyr et l’école de Guerre, ancien attaché de sécurité intérieure à l’ambassade de France au Maroc, avait jusqu’ici de bons résultats à mettre en avant. Exemple avec le dispositif Diane, mis en place dans l’Aisne en 2019 par cet amateur de chasse. Signée entre préfecture, Gendarmerie et fédération locale de chasse, cette convention prévoyait un échange d’information pour lutter contre l’insécurité en milieu rural, “en ciblant en particulier les atteintes aux milieux naturels et à la biodiversité”, expliquait alors le groupement. Un partenariat monté en épingle après la mort atroce d’Elisa Pilarksi comme la preuve d’une connivence entre gendarmes et chasseurs.

      L’affaire repose la question des limites à respecter pour un responsable local. “Le poste de commandant de groupement est sensible, mais les officiers sont préparés à ces situations”, note un général en deuxième section. “Rien n’interdit cette participation à la chasse à courre, relève un autre ancien haut gradé. Un commandant n’est tenu qu’à l’observation de la loi”. Mais, ajoute-t-il, “même si on a le droit de le faire, il ne faut pas le faire”. Et cet officier général de confier ce jugement personnel : “Quand on est commandant de groupement, on ne suit pas une activité qui relève de la maltraitance”. La présence de l’officier interpelle d’autant plus que les pro et antichasse s’écharpent depuis quelques années aux abords des forêts. Apparaître auprès d’une partie dans ce type de conflit laisse ouverte la voie aux interrogations sur une supposée partialité.

    • Au moins à Saint-Pierre-et-Miquelon y’a pas trop de forêt … à moins qu’il préfère Clipperton ? y’a un vote pour le tribunal populaire ? Sainte Hélène ?
      #mutation_outremer (c’est là que S.Royal raconte que sont envoyés les criminels indésirables … sans passer devant la justice pour autant) #impunité #passe_passe

    • Note un point particulièrement grave, incidemment se mettent en place en 2019 des dispositifs chasseurs-gendarmes pour lutter contre l’insécurité …

      dispositif Diane, mis en place dans l’Aisne en 2019 par cet amateur de chasse. Signée entre préfecture, Gendarmerie et fédération locale de chasse, cette convention prévoyait un échange d’information pour lutter contre l’insécurité en milieu rural

    • Affaire Pilarski : de nouveaux éléments accablent le chien Curtis

      L’étau se resserre autour du chien de Christophe Ellul, le compagnon d’Elisa Pilarski : six mois avant le drame, la jeune femme aurait déjà été mordue par Curtis.
      Par Margaux d’Adhémar

      Elisa Pilarski est morte suite à des morsures d’un ou de plusieurs chiens dans la forêt de Retz, dans l’Aisne, en novembre 2019. Reste à savoir le(s)quel(s) : serait-ce les chiens de la société de vénerie ou Curtis, un des chiens de son compagnon Christophe Ellul ? Pour l’instant, le canidé du couple est dans la ligne de mire. A-t-il dévoré sa maîtresse ce samedi 16 novembre ?

      « Si Curtis était méchant ça se serait passé avant. Et je sais que Curtis est innocent », a répété dans la presse, le compagnon d’Elisa. Pourtant, selon des informations publiées par Oise Hebdo, il semblerait que Curtis ait déjà mordu sa maîtresse, quelques mois avant la tragédie et, pour étouffer l’affaire, Ellul aurait menti aux médecins.

      Le 14 mai 2019, Elisa Pilarski se présente aux urgences avec la main droite complètement enflée et des morsures impressionnantes de plusieurs centimètres au majeur, sur la partie intérieure et extérieure. Les médecins ont été obligés de pratiquer une incision dans la paume de sa main pour la désinfecter, la plaie étant tout particulièrement profonde. « C’est Curtis, il ne m’a pas loupée », aurait expliqué Elisa à sa mère alors qu’elle est de retour dans le Sud, dans la maison familiale. Si Christophe Ellul avait confirmé cette version aux enquêteurs, il réfute en revanche l’idée selon laquelle les blessures d’Elisa auraient été infligées par Curtis, allant jusqu’à publier sur les réseaux sociaux le certificat médical attribué à Elisa lors de sa sortie, attestant qu’elle a été victime d’une morsure de chat.

      Ellul serait allé jusqu’à mentir aux médecins, comme semble l’attester un échange de messages avec son épouse, dont il n’est pas divorcé, publiés dans Oise Hebdo : « J’ai menti, j’ai dit que le chat était vacciné. On doit appeler le centre anti-rage, l’infection est trop importante, elle doit rester 3 jours à l’hôpital ».

      Aujourd’hui, Curtis a été placé en statut de « saisie conservatoire » et se trouve actuellement en fourrière à Beauvais. Une bénévole au « refuge de Clara » a également fait les frais de son comportement agressif : Oise Hebdo a publié une image de la jambe ensanglantée de la jeune femme, avec trois entailles profondes de morsure au niveau du tibia. Résultat : douze points de suture.

      « Je ne sais pas combien de temps ça a duré. La seule chose dont je me souvienne, c’est d’avoir hurlé et de m’être dit qu’il allait me tuer. La douleur était vraiment intense », confiait-elle à nos confrères du Parisien. « C’était extrêmement violent car, à aucun moment, le chien n’a montré de signes qu’il allait attaquer. Il n’a par exemple pas grogné », raconte un des témoins de la scène.
      À lire aussi : Femme tuée par des chiens : le compagnon de la victime veut engager un avocat pour son animal

      L’animal s’était également montré violent lorsque son maître livrait son témoignage à la police, juste après la découverte du corps déchiqueté de sa compagne, rapporte Le Parisien. Son chien l’aurait mordu à la jambe et ce dernier se serait écrié « Il est fou ce chien il faut le piquer ! ».

      https://www.lefigaro.fr/actualite-france/affaire-pilarski-de-nouveaux-elements-accablent-le-chien-curtis-20200305

    • Elisa Pilarski a été tuée par le chien de son compagnon et non par un chien de chasse, annonce le parquet, AFP
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/11/03/elisa-pilarski-a-ete-tuee-par-le-chien-de-son-compagnon-et-non-par-un-chien-

      « Les opérations de recherche d’ADN et de comparaisons avec les traces retrouvées sur les prélèvements effectués sur les différents chiens » ont fait apparaitre que « l’ADN de la victime est présent à partir de traces de sang prélevées en différents points de la gueule et de la tête du chien Curtis », précise le communiqué du parquet. « Aucune trace d’ADN provenant des 33 chiens de meute prélevés n’a été retrouvée », ajoute-t-il. Par ailleurs, « aucune trace de morsure n’a été relevée que ce soit sur les chiens de chasse ou sur le chien Curtis , ce qui permet d’exclure un conflit direct entre la meute et ce dernier ».
      A la suite du drame, Christophe Ellul, le compagnon d’Elisa Pilarski avait mis en cause la meute de chasse, affirmant qu’Elisa l’avait appelé se disant « attaquée par plusieurs chiens ».

      Curtis a également été incriminé par le rapport de deux experts vétérinaires, portant sur son « origine et comportement » et « sur une analyse des morsures » relevées sur le corps, ajoute le parquet. L’animal, un « american pitbull terrier, provenant d’un élevage des Pays-Bas et introduit illégalement en France par son acquéreur » a « fait l’objet d’un dressage au mordant, forme d’apprentissage interdite en France et pouvant relever d’actes de maltraitance animale », et « de nature à abolir toute capacité de contrôle ou de discernement » chez l’animal, précise le communiqué.
      Elisa Pilarski, 29 ans, était partie se promener en forêt de Retz avec ce chien, qu’elle connaissait peu selon Me Cathy Richard, l’avocate de sa mère. Elle avait été découverte morte par son compagnon, victime d’après l’autopsie d’une « hémorragie consécutive à plusieurs morsures ».

      « Sur l’ADN, c’est un rapport que nous avons attendu très longtemps et ces longs délais sont pour moi suspects. J’attends plus d’informations sur la manière dont les experts ont travaillé et la méthodologie et je ne souhaite pour l’instant pas me prononcer », a réagi pour sa part l’avocat du compagnon, Me Alexandre Novion.

      Du danger d’#armes_par_destination heureusement plus rares que les voitures. Un chien qui mord, si on souhaite pas l’enfermer à vie, on le fait piquer. Je sais pas combien on gagne dans les concours canins. Moche de moche.

  • Hausse des blessures aux yeux par LBD depuis les « gilets jaunes », selon une étude menée auprès des CHU de France
    + suivi de témoignages de « gilets jaunes » éborgnés

    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/hausse-des-blessures-aux-yeux-par-lbd-depuis-les-gilets-jaunes-selon-une-et

    Le nombre de blessures oculaires suspectées d’avoir été causées par les lanceurs de balle de défense (LBD) est en forte hausse depuis la crise des « gilets jaunes », relève une étude menée auprès des CHU de France et publiée dans la revue médicale britannique The Lancet. Les auteurs de l’étude « blessures oculaires causées par des armes non-létales en France » ont fait parvenir une « enquête rétrospective » à tous les CHU de France, où sont traités les patients les plus gravement atteints, pour recenser les cas suspectés de blessures oculaires par LBD, sur la période allant de février 2016 à août 2019.

    /.../

    Vingt-cinq patients présentent des blessures ouvertes au globe oculaire et 18 d’autres traumatismes, notamment à la rétine (10 cas). Il y a 25 cas de fractures orbitales, 12 de fractures de la face et deux de dommages au cerveau. Trente des 43 patients ont dû être opérés, à une ou plusieurs reprises. Parmi eux, neuf ont dû être énucléés. Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », une polémique a éclaté sur les méthodes d’intervention et les violences attribuées aux forces de l’ordre. Depuis le 17 novembre 2018, 2500 manifestants et 1800 membres des forces de l’ordre ont été blessés, selon le ministère de l’Intérieur.

    + Le recensement des blessures aux yeux par LBD en forte hausse avec les « gilets jaunes »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/01/le-recensement-des-blessures-aux-yeux-par-lbd-en-forte-hausse-avec-les-gilet

    L’étude a été signalée sur twitter par #Martin_Hirsch, l’homme qui ne cille jamais,
    que ce soit pour ficher les gilets jaunes ( https://seenthis.net/messages/780206 )
    ou pour accréditer une infox de Castaner ( https://seenthis.net/messages/778352 )

    Le premier bilan publié dans une revue scientifique ⁦@TheLancet
    ⁩ des blessures oculaires par l’ensemble des CHU ⁦@APHP
    Ocular injuries caused by less-lethal weapons in France - The Lancet
    https://twitter.com/MartinHirsch/status/1190279265230700544

    L’étude complète est donc à retrouver par ici : https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)31807-0/fulltext

    A compléter par la lecture de « La morphine parfois n’agit même plus » : les vies à l’arrêt des « gilets jaunes » éborgnés [témoignages]
    https://www.charentelibre.fr/2019/10/31/la-morphine-parfois-n-agit-meme-plus-les-vies-a-l-arret-des-gilets-jau

    Réinterrogés en octobre, dix des 24 « éborgnés » blessés lors des manifestations de « gilets jaunes » – selon le décompte du journaliste indépendant @davduf David Dufresne – racontent des vies à l’arrêt, parfois pires qu’au printemps, quand l’AFP avait recueilli leurs témoignages. La grande majorité a perdu un oeil en décembre et en janvier lors des manifestations émaillées de violents affrontements. Depuis le 17 novembre 2018, 2.500 manifestants et 1.800 membres des forces de l’ordre ont été blessés, selon le ministère de l’Intérieur.

    Concernant David Bredenstein, j’avais fais une note particulière sur le moment où il avait été mutilé, à côté du Fouquet’s : https://seenthis.net/messages/767705#message767780

    ++ "Gilets jaunes" blessés par LBD : "Devant l’évidence scientifique, le gouvernement devrait dire : on arrête"
    https://www.franceinter.fr/societe/gilets-jaunes-blesses-par-lbd-devant-l-evidence-scientifique-le-gouverne

    #maintien_de_l'ordre #gilets_jaunes #violences_policieres

  • Procès des 7 de Briançon - Une audience exceptionnelle dans un contexte d’intimidations des personnes migrantes et des militant·e·s solidaires [Communiqué interassociatif]

    L’#audience du procès des 7 de Briançon poursuivis pour « aide à l’entrée sur le territoire français d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée », qui s’est tenue hier le 8 novembre, a été marquée par la force et l’endurance de la défense et la mobilisation pacifique continue à l’extérieur du tribunal de Gap. Le verdict a été mis en délibéré au 13 décembre 2018.

    C’est dans une ambiance tendue que l’audience s’est tenue pendant plus de 17 heures hier au tribunal correctionnel de Gap. Les longs débats, qui ont duré près de 11 heures, n’ont pas permis d’établir le caractère délictueux des faits reprochés, mais a été réaffirmé le caractère fondamental du droit de manifester.

    Au terme d’1h30 de réquisitoire et après avoir finalement (et enfin !) abandonné la circonstance aggravante de « #bande_organisée », le Ministère public n’a même pas pris la peine d’établir la responsabilité individuelle de Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo concernant les infractions qui leur étaient reprochées, principe pourtant indispensable en droit pénal. Il a néanmoins demandé au tribunal de condamner chacun des prévenu.e.s à respectivement 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple pour Bastien, Benoit, Eleonora, Lisa et Théo ; 12 mois dont 8 avec sursis simple pour Juan ; et 12 mois dont 8 avec sursis avec mise à l’épreuve pour Mathieu.

    En revanche, les avocat.e.s de la défense (Me Binimelis, Me Brengarth, Me Chaudon, Me Djermoune, Me Faure-Brac et Me Leclerc) ont brillamment démonté, aux termes de 3h10 de plaidoiries, un à un les quelques éléments avancés par le Parquet, et ont démontré qu’il n’y avait pas d’infraction à reprocher à des « #marcheurs_solidaires ». Le procès a également permis aux avocat.e.s et aux pré-venu.e.s de dénoncer, à nouveau, les violations quotidiennes des droits des personnes migrantes commises par les forces de l’ordre à la frontière franco-italienne, les agissements illégaux restés impunis à ce jour du groupuscule Génération Identitaire et les tentatives d’entraves au droit fondamental de manifester à la fois des prévenu.e.s mais aussi des personnes exilées.

    En face du tribunal, un rassemblement pacifique de soutien a réuni plus de 2 500 personnes venues de la région de Gap, de Briançon, de Marseille, Toulouse, Grenoble, etc. Collectifs, associations françaises et européennes et militant.e.s étaient rassemblés pour soutenir les prévenu.e.s et dé-noncer les pressions, intimidations et poursuites à l’encontre des militant.e.s, et porter haut et fort leur attachement à la solidarité dans les Alpes et au-delà. C’est dans un esprit pacifique et déterminé que le soutien s’est organisé de 7 heures à 2 heures du matin, malgré une présence policière disproportionnée. La préfecture avait mobilisé plus d’une dizaine de camions de CRS, plus d’une dizaine de camions de gendarmes, de nombreux policiers en civil, et même un canon à eau.

    En plus des poursuites intentées par le procureur de Gap contre Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo, d’autres bénévoles solidaires des personnes migrantes de Briançon sont convoqués devant la justice en janvier 2019, comme Pierre de l’association Tous Migrants.

    Nos organisations dénoncent l’acharnement de certains procureurs contre celles et ceux qui dé-fendent les droits humains en venant en aide aux personnes migrantes.

    Soutenues par près de 50 000 personnes qui ont déjà signé la pétition lancée par les organisations signataires, celles-ci espèrent donc que le tribunal se prononcera en faveur de la relaxe des 7 de Briançon, et demandent l’abandon de toutes les poursuites pour délit de solidarité contre les personnes, dans les Alpes et ailleurs, qui agissent dans un esprit de fraternité.

    Rappel des faits
    #Bastien, #Benoit, #Eleonora, #Juan, #Lisa, #Mathieu et #Théo sont poursuivi.e.s pour avoir participé en avril dernier à une marche solidaire pour dénoncer les violences commises par le groupuscule identitaire à l’encontre des personnes exilées dans la région de Briançon. L’État leur reproche d’avoir à cette occasion « facilité l’entrée de personnes illégales sur le territoire français », et de l’avoir fait « en bande organisée ». Ils et elles risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende.

    http://www.anafe.org/spip.php?article500

    #frontière_sud-alpine #frontières #délit_de_solidarité #Gap #procès #asile #migrations #réfugiés #Hautes-Alpes #Briançonnais #Alpes #montagne #7_de_Briançon #3+4_de_Briançon

    –—

    ajouté à la métaliste sur la situation dans les Hautes-Alpes :
    https://seenthis.net/messages/733721

    • Les « 7 de Briançon » en procès : « Pas question de laisser les Identitaires parader »

      À Gap, sept militants étaient poursuivis, jeudi 8 novembre, pour avoir participé à une marche de protestation contre les Identitaires, qui a permis à des migrants de franchir la frontière. « Fallait-il qu’ils les chassent de la manifestation ? », a plaidé Me Henri Leclerc. Le procureur a requis prison ferme ou sursis.

      Gap (Hautes-Alpes), envoyée spéciale. - « Comme chirurgien, moi j’ai sauvé des doigts de pied gelés ou évité des amputations, mais je n’ai sauvé la vie d’aucun migrant. Eux oui. » Cité comme témoin à la barre du tribunal correctionnel de Gap, jeudi 8 novembre, le docteur Duez, longtemps traumatologue à l’hôpital de Briançon, salue les six « gavroches » assis à sa droite, sur le banc des prévenus, soit une brochette de quatre Français, un Suisse et un Belgo-Suisse (sans compter une Italienne anarchiste qui sèche le procès), âgés de 22 à 52 ans et rebaptisés « les 7 de Briançon » par leurs soutiens, massés jeudi par centaines devant le palais de justice.

      Il leur est reproché d’avoir, le 22 avril dernier, en réaction aux gesticulations de Génération identitaire (GI) qui prétendait traquer des migrants dans la neige, participé à une marche sur la frontière entre l’Italie et Briançon en compagnie d’environ 150 militants, et qui a permis à « une vingtaine » d’étrangers de pénétrer de façon illégale en France, selon le procureur de la République. Délit visé ? « L’aide à l’entrée irrégulière » sur le territoire avec la circonstance aggravante de « bande organisée », passible de 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende.

      « Tout l’hiver, c’est l’action des maraudeurs bénévoles, dont [certains] prévenus, qui a limité la casse dans la montagne, s’indigne le Dr Duez. Sans eux, nous aurions peut-être eu 25 morts au lieu de trois. » Le médecin comprend mal, surtout, pourquoi lui-même n’est pas poursuivi alors qu’il aide et soigne tous les jeudis, dans un refuge associatif de Briançon, des exilés sans papiers fraîchement descendus de Claviere, la bourgade du côté italien. « Pourquoi pas moi ?! »

      Le procureur Raphaël Balland soupire. Au fil de seize heures d’audience, il ne va cesser de dénoncer ceux qui « amalgament tout dans le “délit de solidarité” » et entretiennent « la confusion ». Et de rappeler que, s’agissant du délit d’« aide au séjour irrégulier », la loi prévoit une immunité si l’assistance est fournie « sans contrepartie » et dans « un but humanitaire ». Idem pour le délit d’« aide à la circulation » depuis une décision du Conseil constitutionnel du 6 juillet dernier.

      Mais aucune exemption n’est prévue à ce stade pour le délit d’« aide à l’entrée irrégulière », c’est-à-dire au franchissement de la frontière – et « les Sages » n’ont rien trouvé à y redire cet été. « Alors ce procès, dont certains ont voulu faire un symbole, ce n’est pas un procès sur l’aide aux migrants, pas du tout le procès de la solidarité, soutient le procureur. C’est un procès sur la frontière, le procès de ceux qui sont contre les frontières. »

      La présidente du tribunal, de son côté, s’en tiendra « aux faits ». « On n’est pas l’Assemblée nationale, on ne fait pas les lois, on n’est pas saisis d’un problème sociétal, s’agace Isabelle Defarge. On n’est pas payés pour ça ! » En face, la stratégie de la défense est limpide : les prévenus contestent avoir eu l’intention, le 22 avril, de faire entrer le moindre sans-papiers.

      « En aucun cas, cette manifestation n’avait pour but de franchir la frontière, c’était de réagir à la présence de Génération identitaire et dénoncer la militarisation de la frontière, affirme Benoît Ducos, pisteur-secouriste de 49 ans devenu menuisier, aussi maraudeur bénévole depuis deux hivers, ses lunettes de soleil de haute montagne rivées sur le crâne. On ne pouvait pas laisser [ces militants d’extrême droite] parader comme ça impunément. Nous, on n’a pas les moyens de se payer des hélicos, des campagnes de com’, des doudounes bleues. Le seul moyen qu’on a, c’est de manifester. »

      Les « 7 de Briançon » ne digèrent pas l’absence, à ce jour, de poursuite contre ces activistes qui ont déroulé 500 mètres de grillage au col de l’Échelle – une enquête préliminaire est toutefois en cours sur des soupçons d’« usurpation » ou d’« immixtion » dans l’exercice d’une fonction publique.

      « Si vous n’aviez pas l’intention de franchir la frontière, pourquoi la manifestation n’est-elle pas partie de Briançon pour aller par exemple à Névache [le tout en France] ? », s’enquiert la présidente du tribunal, Isabelle Defarge. Calées de longue date, des conférences sur le sujet des migrations réunissaient déjà pas mal de monde à Claviere ce week-end-là, avant même l’action de GI. « On ne voulait pas non plus aller au contact des Identitaires au col de l’Échelle, c’était le piège qu’on nous tendait, précise Benoît Ducos. Ça s’est improvisé. »

      Devant le tribunal, il tient à rappeler que le 10 mars dernier, un bon mois avant la marche, il avait déjà été placé en garde à vue pour avoir transporté en voiture une Nigériane sur le point d’accoucher. « L’enquête a été classée sans suite [fin octobre] parce que le parquet a retenu le danger imminent et le caractère humanitaire. Mais on peut faire le lien avec le 22 avril, souligne Benoît. J’ai agi avec les mêmes motivations, il y avait aussi un danger imminent. De nombreux témoignages montrent en effet que des forces de l’ordre mettent les migrants en danger avec des guets-apens, des courses-poursuites, des délaissements de personnes qui auraient besoin de soins. »

      Le 22 avril, cette fois, pas une égratignure. Depuis l’Italie, le cortège a passé le poste de la Police aux frontières (PAF) française, situé à Montgenèvre, dans un décor de télésièges, en débordant deux cordons successifs de gendarmes en sous-effectifs qui ont laissé filer, y compris des personnes noires en doudounes en plein mois d’avril, à côté de bénévoles parfois en short. Les vidéos diffusées à l’audience suggèrent que l’opération s’est déroulée non sans insultes, mais sans violences – on note au passage qu’un film a été extrait par les policiers d’un site de la fachosphère alors que ces images provenaient initialement d’une télé locale tout à fait accessible… Bref, la défense martèle : « Aucun passage en force. »

      La compagne de Jean-Luc Jalmain, 52 ans, l’aîné des prévenus, a pourtant diffusé ce jour-là le message suivant sur Facebook : « Passage en force, mon copain est sur place. Passage réussi, flics dépassés et exilés en sécurité. » Mais « je ne suis pas responsable des publications des autres », balaie ce tatoué aux dreadlocks poivre et sel, habitué de « Chez Marcel », un squat de Briançon ouvert aux exilés. Il semblerait que son chien dispose également d’un compte Facebook où il se vante d’avoir fait passer vingt-deux migrants.

      « J’ai fait du braquage et du stupéfiant, et on attend que je fasse de l’humanitaire pour me coller une bande organisée », tonne Jean-Luc, doté en effet d’un casier fourni, également renvoyé jeudi pour des faits annexes de « participation à un attroupement » sur le terrain de golf de Montgenèvre en septembre. Sa motivation pour la marche ? « Les identitaires jouaient aux policiers avec la complicité des policiers. Si c’est la norme dans le pays où je suis né, condamnez-moi. »

      « Mon inculpation est basée sur un a priori raciste ! »

      « C’est des fascistes, c’est comme ça qu’il faut appeler les Identitaires, clame aussi Mathieu Burellier, 35 ans, militant de « Chez Marcel », et au RSA. C’était hors de question qu’il n’y ait aucune réponse à cette invasion brune. » Lui risque en prime une condamnation pour « rébellion » puisqu’il a fait échouer sa tentative d’interpellation au soir de la marche, alors qu’il était désigné comme l’un des meneurs par les renseignements territoriaux (ex-RG). Les policiers qui se sont constitués parties civiles sont d’ailleurs au tribunal, à cinq, en tenue. Ce qui n’empêche pas Mathieu de les accuser, à son tour, et malgré leurs démentis, de « violences », avec entorse cervicale à la clef.

      « Je ne sais plus si je suis partie de Claviere », esquive pour sa part Lisa Malapert, une charpentière de 22 ans, en godillots de cuir et banane à la taille, impliquée dans la vie de « Chez Marcel ». « Est-ce que vous avez passé la frontière ? », persiste la présidente, tandis que la jeune femme souffle ostensiblement : « Mon intention n’était pas de traverser la frontière. Si la manifestation nous a conduits à traverser la frontière, j’ai suivi la manifestation. »

      La magistrate essaie la confidence : « J’étais sur le Larzac quand j’avais votre âge… Y a pas de piège dans mes questions : est-ce qu’il était important symboliquement de faire passer des personnes étrangères ? » Raté. « L’intention n’était pas de faire passer la frontière à des personnes dans une quelconque situation, rétorque Lisa. Toute personne a le droit de manifester. S’il y avait eu des personnes en situation irrégulière… » Isabelle Defarge la coupe : « On en a une. » Mais une seule.

      Bien qu’il évoque « une vingtaine de migrants » dans ses chefs de renvoi devant le tribunal, le procureur n’a en effet trouvé – ou fait entendre dans la procédure – qu’un « marcheur » noir sans papiers. « Je ne vois pas pourquoi ces personnes se verraient dénier le droit de manifester, mon inculpation est basée sur un a priori raciste ! », attaque Lisa, repérée par les policiers tenant le bras d’un individu noir sur une vidéo. Il se trouve que l’intéressé avait bien un titre de séjour. Mais puisque le parquet en tient déjà un…

      Depuis son estrade, Raphaël Balland semble cependant surpris de la défense adoptée par les prévenus, qui avaient tous gardé le silence en garde à vue. « Si je comprends bien, aucun d’entre vous ne revendique le fait d’avoir voulu ce jour-là faire entrer des personnes étrangères sur le territoire national, et je ne parle même pas de personnes en situation irrégulière ? »

      Les jeans frémissent sur le banc. Théo Buckmaster, 24 ans, « gardien de bain saisonnier » dans une piscine en Suisse, placé neuf jours en détention provisoire au début de l’affaire (avec deux autres), hésite visiblement : « J’ai envie de discuter [avec les autres et les avocats] pour voir si on parle, si on parle pas… »

      Le procureur s’engouffre : « Le dossier est composé de nombreuses revendications qui sont sur les réseaux sociaux, des articles de presse, c’était clair, net et précis : “On a passé la frontière en force, on a fait la démonstration qu’on pouvait abattre la frontière et faire passer les migrants”… »

      Sur Facebook, le squat « Chez Jesus », côté italien, assumait par exemple de « rompre ce dispositif de frontière qui tente de rendre la traversée impossible à ceux qui ne sont pas les bienvenus ». Mais rien d’écrit par des prévenus. Alors Raphaël Balland tente un dernier coup : « Vous n’êtes pas solidaires avec tout ça ? Aucun ? » Silence. « Donc vous dites à tous ceux qui sont dehors : “Nous, on n’assume pas ça” ? » Silence encore. « Dont acte. »

      Dans ses réquisitions, le procureur renonce finalement à la circonstance aggravante de « bande organisée » (faisant retomber la peine encourue à cinq ans de prison), parce que certains critères jurisprudentiels, telle l’existence d’une « forme de hiérarchisation et de pérennisation », ne sont pas démontrés. À tout le moins. « J’attendais les débats, se justifie le parquetier. Si j’avais eu avant les explications des uns et des autres… »

      Mais il ne lâche rien sur « l’aide à l’entrée irrégulière ». « Lorsque des gendarmes vous demandent de vous arrêter et que vous passez, ce n’est pas du pacifisme. Les gendarmes font leur boulot de contrôle ; s’ils laissent passer, c’est quoi la société ? La loi du plus fort. »

      Pour Jean-Luc et Mathieu, poursuivis pour une infraction supplémentaire et déjà condamnés par le passé, Raphaël Balland demande 12 mois de prison dont 4 ferme (avec un sursis avec mise à l’épreuve pour le trentenaire). Pour les cinq autres, il requiert 6 mois avec sursis. « J’aurais pu poursuivre pour outrage, c’est cadeau si j’ose dire. »

      À l’heure d’entamer les plaidoiries (minuit déjà), Me Vincent Brengarth ne parvient « toujours pas à comprendre pourquoi ces sept-là ont été extraits de la masse ». À ses yeux, rien ne permet de démontrer « l’élément moral » (ou intentionnel), indispensable pour caractériser une infraction. Qui plus est, « la flagrance [retenue par le parquet] se fonde sur un indice discriminatoire : rien ne permet d’indiquer que les personnes ne circulent pas en vertu d’un titre qu’elles auraient pu obtenir en Italie. C’est un peu l’armée des 100 qui se transforme en une seule personne ! ».

      Son collègue Yassine Djermoune, de son côté, insiste sur « la zone de violations des droits des migrants quasi systématiques » qu’est devenu le Briançonnais, où les exilés affluent maintenant depuis un an et demi. Dans sa manche : un rapport de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme), autorité administrative indépendante, consacré à la frontière italo-française vers Briançon et Menton.

      On y lit ce constat : « La CNCDH a été profondément choquée par les violations des droits des personnes migrantes constatées et par les pratiques alarmantes observées sur ces deux zones frontalières où la République bafoue les droits fondamentaux, renonce au principe d’humanité et se rend même complice de parcours mortels », au nom d’une « volonté politique de bloquer les frontières ».

      À 1 h 30, c’est une figure du barreau parisien, Me Henri Leclerc, fatigué mais debout, qui conclut. « Bien sûr qu’ils ont su qu’il y avait [des migrants], fallait-il qu’ils les chassent ? » lance l’avocat au tribunal. S’« ils ont participé à une manifestation qui, de fait, a aidé un certain nombre de gens, vous n’avez pas d’élément prouvant que chacun d’entre eux ait commis personnellement le délit d’aide ». Et d’en référer à l’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « Tous les êtres humains doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

      Pour Me Leclerc, les « 7 de Briançon » « n’ont fait que ça ».

      https://www.mediapart.fr/journal/france/091118/les-7-de-briancon-en-proces-pas-question-de-laisser-les-identitaires-parad

    • À Gap, un procès fleuve pour « juger la fraternité »

      Sept militant.e.s solidaires passaient ce jeudi 8 novembre en procès au tribunal de Gap pour « aide à l’entrée irrégulière » d’étrangers « en bande organisée ». En cause, leur participation, le 22 avril 2018, à une marche à travers la frontière entre l’Italie et la France qui aurait permis l’entrée illégale de personnes migrantes sur le territoire français. Radio Parleur était dans la salle d’audience et devant le tribunal où s’étaient réunies plus d’un millier de personnes pour soutenir les accusé.es.

      « Maitre Djermoune, restez-en au fond de l’affaire ! » Isabelle Defarge a la tête dans les mains, celle des journées trop longues. Celle que l’on affiche lorsqu’on est présidente d’un tribunal qui attaque sa quinzième heure d’audience et que l’on se rappelle avoir annoncé, le matin même, tout sourire, qu’à 20h30 tout le monde serait chez soi. Un scénario marathon qui semblait pourtant écrit d’avance tant le programme de ce procès apparaissait, dès son ouverture, gargantuesque.

      Sur le banc des prévenus, 6 personnes : 4 français, 1 suisse et 1 belgo-suisse. La septième, une italienne, ne s’est pas présentée à l’audience. Leurs soutiens les appellent les « 3+4 », pour bien signifier que l’État s’acharne sur eux. Trois ont en effet été arrêtés au lendemain d’une manifestation en avril, puis quatre autres en juillet pour les mêmes faits.

      La justice leur reproche des faits datés du 22 avril dernier. En réaction à l’action des militants de Génération Identitaire au col de l’échelle, un groupe d’extrême-droite qui prétend interdire aux personnes migrantes l’entrée en France, les prévenu.es participent à une marche à travers la frontière entre la France et l’Italie en compagnie d’environ 200 militants et militantes. Cette mobilisation aurait permis à « une vingtaine » d’étrangers de pénétrer de façon illégale en France, affirme Raphaël Balland, le procureur de la République. Intitulé du délit : « aide à l’entrée irrégulière » sur le territoire avec la circonstance aggravante de « bande organisée ». Des charges passibles de 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende.

      A ce menu bien rempli, le tribunal a jugé bon d’ajouter deux affaires annexes, une accusation de « rébellion » portée par des policiers de Briançon contre l’un des accusés et une autre pour un « attroupement illégal » auquel l’un des prévenus aurait participé en septembre dernier.

      Ajoutés à cela la dimension politique d’un dossier transformé en symbole par les associations de défense des personnes migrantes, et un millier de personnes massées sur la place à l’extérieur du tribunal pour soutenir les accusés. Vous avez la recette parfaite pour une audience sans fin.

      Les faits d’un jour, l’engagement d’une vie

      Les cheveux blancs, la stature petite et les lunettes rondes, le docteur Max Duez ressemble au professeur Tournesol. Comme le personnage d’Hergé, il n’est pas facile à interrompre mais lui n’est pas sourd, il est seulement déterminé. « Les accusés présents sur ce banc ont participé à sauver des dizaines de personnes dans la montagne » explique-t-il sans laisser la présidente du tribunal stopper le flot de ses paroles. « Moi, en tant que médecin, j’ai soigné des doigts gelés, des blessures. Eux ils sont allés chercher des personnes perdues dans la montagne ». En se tournant vers les accusés, il les nomme « les maraudeurs » et assure : « moi je n’ai sauvé la vie d’aucun migrants, eux oui ».

      Sur leur siège, dominant les accusés, la présidente et le procureur ne parviennent pas à faire comprendre leur point de vue de magistrats. « Nous sommes là pour juger les faits du 22 avril, ceux pour lesquels nous sommes saisis et seulement ceux-la » répète, telle une litanie, la présidente du tribunal. Elle rappelle « On n’est pas là pour régler un problème de société, ce n’est pas l’assemblée nationale », rien n’y fera.

      La stratégie de la défense est simple. Les prévenus contestent avoir eu l’intention, le 22 avril, de faire entrer des personnes migrantes. Tout au long des débats, les accusés et leurs représentants rappellent à quel point cette manifestation du 22 avril était pour eux une réaction au coup de communication monté par Génération Identitaire (faits pour lesquels ces derniers n’ont d’ailleurs été ni poursuivis, ni même interpellés). Elle s’inscrivait dans un contexte plus large que cette simple journée. C’est d’abord le rapport de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), qui en juin dernier s’est dit « profondément choquée » par la situation à la frontière franco-italienne, qui est brandit par les avocats de la défense. Puis ce sont les histoires de violences policières, de poursuites dans la neige, de négation du droit des personnes migrantes, racontées à chaque intervention par l’accusé Benoît Ducos, la gorge serrée par l’émotion. Le tribunal voulait juger des faits, il se retrouve après plus de 16 heures de débats, à « juger la solidarité » lance Maître Henri Leclerc, illustre avocat de la défense, dans sa plaidoirie prononcée passé une heure du matin.

      « Ce qu’on leur reproche, c’est de pallier les carences de l’Etat »

      A l’extérieur, toute la journée, un village solidaire accueille les soutiens des accusés, ils et elles sont venus de Lyon, Grenoble ou Marseille, la plupart en car. Certains, comme l’agriculteur de la Roya et héros de la mobilisation pour l’accueil des personnes migrantes Cédric Herrou, ont été bloqués quelques heures par les gendarmes sur les routes menant à Gap. Michelle est arrivée de Toulouse, où elle héberge des personnes migrantes. « Vu ce qu’on fait au quotidien, ça pourrait tout à fait être nous sur le banc des accusés. » estime-t-elle, malgré la récente décision du Conseil Constitutionnel qui a mis fin au délit de solidarité. À ses côtés, Fatima acquiesce. « Ce qu’on leur reproche, c’est de pallier les carences de l’Etat, eux ils appliquent le droit humain. La justice en France elle a oublié le droit des Hommes ».

      Dans la salle d’audience, le procureur Raphaël Balland n’est pas du même avis. Les quelques rires qui parcourent la salle au gré des échanges entre la présidente et les accusés ne l’amusent pas. Depuis le début du procès, il entend les accusés et leurs avocats critiquer les forces de l’ordre et cela ne lui plaît pas. Il ne se prive donc pas de défendre régulièrement l’action de l’Etat. Au docteur Max Duez, il lance « vous savez combien de mineurs étrangers isolés ont été pris en charge cette année ! 947 ! ». À plusieurs reprises, il s’accroche avec les avocats de la défense et demande à la présidente de serrer les boulons d’un débat qui, il est vrai, lui échappe à plusieurs reprises.

      Dans ses réquisitions, il pointe le silence des accusés qui ont refusé de répondre aux enquêteurs, et présente plusieurs articles de presse qui citaient des militants et parfois même les accusés, en leur prêtant des propos en faveur de l’ouverture des frontières, du passage des personnes migrantes en France. Il met en doute le caractère spontané de la manifestation du 22 avril. S’il abandonne la charge de bande organisée, il pense tout de même « qu’une forme d’organisation, non caractérisable sur le plan judiciaire, était en place » au moment des faits. Au final, il demande 6 mois avec sursis pour Théo Buckmaster, Bastien Steufer, Lisa Malapert, Eleonora Laterza, et Benoît Ducos, qui n’ont pas de casier judiciaire. Par contre, 12 mois, dont 4 fermes et 8 de mise à l’épreuve, sont requis contre Matthieu Burrellier et Jean-Luc Jalmain. Ces deux-là ont déjà été condamnés. Burrellier est visé par l’accusation de « rébellion », Jalmain par celle « d’attroupement ». Les deux dossiers annexes qui accompagnent la principale accusation.

      Des plaidoiries au bout de la nuit

      A 22h30, plus de quatre heures après que chacun fut censé être de retour chez soi, les avocats et avocates de la défense plaident enfin. Ils sont 6. Un par un, ils et elles vont pointer les failles de l’accusation. Des vidéos qui ne montrent pas le moment du passage de la frontière à l’abandon de la charge de bande organisée, tout y passe. Pour Maître Philippe Chaudon par exemple : « s’il n’y a pas bande organisée, il ne peut pas y avoir délit. Sans cette organisation on ne peut pas étayer l’intention d’aider à entrer sur le territoire. » Bien au-delà de 1h du matin, c’est le doyen, Maître Henri Leclerc, qui conclut cette audience fleuve. « Est-ce que celui qui participe à une manifestation est responsable de toute la manifestation ? Certainement pas ! Sinon, tous sont coupables ! Alors pourquoi ce sont eux qui sont sur le banc des accusés ? Je parlerais presque d’arbitraire. » A 1h30, la présidente libère la salle, la décision est mise en délibéré, elle sera rendue le 13 décembre.

      https://radioparleur.net/2018/11/10/proces-migrants-gap-briancon

    • Hautes-Alpes : procès des sept de Briançon, le délibéré a été rendu ce jeudi

      Le délibéré du procès des sept de Briançon a été rendu ce jeudi en début d’après-midi. Quatre mois de prison ferme et huit mois avec sursis avec mise à l’épreuve pour Mathieu pour aide à l’entrée irrégulière et rébellion. Quatre mois également de prison ferme et huit mois avec sursis pour Jalmin. Il était aussi jugé pour participation à un attroupement. Théo, Bastien, Benoit, Lisa et Eleonora sont condamnés à six mois de prison avec sursis pour aide à l’entrée irrégulière d’un étranger en France. Ils ont dix jours pour faire appel. Selon nos informations, ils pourraient faire appel de cette décision de justice.

      Plus de 200 personnes se sont rassemblées ce jeudi devant le tribunal.

      Pour rappel, le procès avait duré plus de 17 heures au début du mois de novembre. Ces sept femmes et hommes comparaissaient pour aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière et en bande organisée. C’était le 22 avril dernier lorsqu’un cortège de 150 manifestants avait forcé le barrage de gendarmerie de Montgenèvre, avant de prendre la direction de Briançon. Parmi les mobilisés, une 20aine de migrants en situation irrégulière.

      Notez qu’une marche dans les rues de Gap a eu lieu ce jeudi après-midi durant laquelle les manifestants ont scandé, « Nous sommes tous des enfants d’immigrés ».


      http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/74038/hautes-alpes-proces-des-sept-de-briancon-le-delibere-a-ete-rendu-

    • Les 7 de Briançon lourdement condamné·e·s par le tribunal de Gap [Communiqué Comité de soutien aux 3+4, Gisti, Anafé et La Cimade]

      Le 13 décembre 2018, le tribunal correctionnel de Gap a déclaré les 7 de Briançon coupables d’aide à l’entrée sur le territoire d’une personne en situation irrégulière. Si la circonstance aggravante de bande organisée a été abandonnée, la lourdeur des peines prononcées (conformes aux réquisitions du parquet) marque un tournant dangereux dans la répression des personnes solidaires.

      Benoit, Théo, Bastien, Lisa et Eleonora ont été condamnés à 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple. Juan a été condamné à 12 mois d’emprisonnement dont 8 avec sursis simple et 4 fermes et Mathieu à 12 mois d’emprisonnement dont 4 fermes et 8 avec sursis avec mise à l’épreuve.

      Nos organisations sont scandalisées et indignées par ce jugement qui criminalise encore une fois et de manière inédite des militant·e·s agissant en faveur des droits des personnes migrantes.

      Le droit fondamental constitutionnel de manifester a donc été nié au profit d’une pénalisation toujours plus forte des personnes solidaires. Aussi, ce jugement va-t-il à l’encontre de l’obligation légale qu’a chacun·e de porter secours à une personne en danger. C’est un signal alarmant pour les défenseurs des droits humains en France qui font l’objet de pressions de plus en plus fortes de la part des forces de l’ordre et des autorités judiciaires.

      Nos organisations se dressent aux côtés de Bastien, Benoît, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo et continueront de les soutenir et de dénoncer la situation de péril imminent des personnes migrantes dans les Alpes.

      Lors de l’audience du 8 novembre 2018, les avocat·e·s et les prévenu·e·s ont pu dénoncer les violations quotidiennes des droits des personnes migrantes commises par les forces de l’ordre à la frontière franco-italienne, les agissements illégaux restés impunis à ce jour du groupuscule Génération Identitaire et les tentatives d’entraves au droit fondamental de manifester à la fois des prévenu·e·s mais aussi des personnes exilées.

      Le Ministère public avait demandé au tribunal de condamner respectivement à 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple pour Bastien, Benoît, Eleonora, Lisa et Théo ; 12 mois dont 4 mois d’emprisonnement ferme et 8 avec sursis simple pour Juan ; et 12 mois dont 4 mois d’emprisonnement ferme et 8 avec sursis avec mise à l’épreuve pour Mathieu.

      Au-delà de la condamnation des 7 solidaires, le tribunal est resté sourd aux témoignages et preuves apportées par la défense, faisant le jeu ainsi des pratiques illégales de l’administration, les violations des droits et la traque des personnes migrantes. Alors que des personnes exilées, auxquelles nous essayons de venir en aide, meurent sur les routes dangereuses de la frontière franco-italienne, le tribunal correctionnel de Gap a fait le choix de condamner la solidarité.

      Ce jugement est rendu alors que la Cour de cassation a annulé hier des décisions condamnant des militants pour « délit de solidarité ». L’occasion de rappeler que d’autres militants solidaires des personnes migrantes de Briançon sont convoqués devant la justice en janvier et en mars 2019.

      Par ailleurs, les associations alertent sur la militarisation de la frontière qui contraint les personnes migrantes à se mettre en danger en montagne dans le froid et la neige. La présence policière permanente entrave le déroulement des maraudes visant à secourir les exilé·e·s.

      Soutenues par près de 50 000 personnes qui ont signé la pétition, nos organisations demandent l’abandon de toutes les poursuites pour délit de solidarité contre les personnes, dans les Alpes et ailleurs, qui agissent dans un esprit de fraternité.

      Rappel des faits :
      Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo étaient poursuivi·e·s pour avoir participé, en avril dernier, à une marche solidaire pour dénoncer les violences commises par le groupuscule identitaire à l’encontre des personnes exilées dans la région de Briançon et pour protester contre la militarisation de la frontière franco-italienne. L’État leur reproche d’avoir à cette occasion « facilité l’entrée de personnes illégales sur le territoire français », et de l’avoir fait « en bande organisée ».

      Comité de soutien aux 3+4 : Article 1er, Le Cesai, CGT 05, Chemins Pluriels, Chez Marcel, CHUM, Collectif Maraudes, Comité de soutien aux 3+4 Genève, Comité de soutien aux 3+4 Marseille, Les Croquignards, Ensemble 05, La Fanfare Invisible, Icare 05, NO THT 05, PCF 05, Réseau hospitalité 05, Sud 05, Les Tabliers Volants, Tous Migrants.

      http://www.anafe.org/spip.php?article510

    • Condamnation des « sept de Briançon » : « Nous continuerons à résister tant qu’il y aura des frontières qui tuent »

      Condamnés pour avoir aidé des étrangers en situation irrégulière à entrer sur le territoire français en avril dernier, les militants ont annoncé qu’ils feraient appel.


      https://www.liberation.fr/france/2018/12/13/condamnation-des-sept-de-briancon-nous-continuerons-a-resister-tant-qu-il

    • Aide aux migrants : jusqu’à 4 mois de prison ferme pour les « 7 de Briançon »

      Sept militants solidaires, surnommés les « 7 de Briançon », ont été condamnés, jeudi 13 décembre, à des peines de prison avec sursis, et jusqu’à quatre mois de prison ferme. Tous avaient participé à une marche ayant permis à des « sans-papiers » de franchir la frontière entre l’Italie et la France.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/131218/aide-aux-migrants-jusqua-4-mois-de-prison-ferme-pour-les-7-de-briancon

    • Les « 7 de Briançon » ont été condamnés

      En avril, les « 7 de Briançon » avaient manifesté contre des militants d’extrême droite venus chasser les migrants à la frontière franco-italienne. Accusés d’avoir aidé des exilés à pénétrer en France, ils viennent d’être condamnés à des peines de prison.

      « Où étiez-vous le 21 avril ? », demande la présidente. « J’étais au refuge de Clavière, répond Theo, 24 ans. Je faisais à manger et je barricadais les entrées, parce qu’on s’attendait à une attaque des Identitaires. » Ce jour-là, dans le Briançonnais, le petit monde du soutien aux migrants est sens dessus dessous : Génération identitaire, groupe d’extrême droite, vient de débarquer à la frontière franco-italienne. Son objectif ? Repousser les migrants tentant de franchir les cols enneigés, pour dénoncer « le laxisme des autorités ». Cela fait pourtant des mois que les bénévoles solidaires secourent des exilés en perdition dans la montagne, essayant d’échapper à la traque des forces de l’ordre.

      Alors, que faire ? Dimanche 22 avril, une conférence était prévue de longue date à Clavière, dernier village italien avant la frontière. « Chez Jésus », dans le squat où sont réunis migrants et militants solidaires, l’idée d’une manifestation émerge. Sitôt dit, sitôt fait : quelque 120 personnes, accompagnées d’une trentaine d’exilés, se mettent en route. Peu après la frontière, un cordon de gendarmes français attend le cortège. Mathieu, 35 ans, tout en filmant, invective les pandores : « Vous n’êtes pas formés pour ça, vous êtes là pour protéger la veuve et l’orphelin. Démissionnez de la gendarmerie, faites autre chose. Pôle emploi c’est mieux ! » Petite bousculade, puis les gendarmes, trop peu nombreux, renoncent. La foule passe et rejoint Briançon, où les exilés sont mis à l’abri.
      « Ils ont sauvé des vies »

      Six mois plus tard, au tribunal de Gap (Hautes-Alpes), sept manifestants passent en procès. Quatre autochtones (Benoît, Lisa, Mathieu et Jean-Luc) et deux Genevois de passage (Bastien et Théo) sont sur le banc des prévenus. La septième, Eleonora, anarchiste italienne, a décliné l’invitation. Bien lui a pris : les débats vont durer dix-sept heures, ne s’achevant qu’à 1 h 30 du matin. Audience interminable, et pourtant si expéditive... Car ce 8 novembre, les « 7 de Briançon » risquent tout de même dix ans de prison. Pour quel délit ? « Aide à l’entrée irrégulière » d’étrangers sur le territoire français, « en bande organisée ».

      Alors, que faire ? D’abord, contextualiser. La frontière, la montagne et ses dangers. Le docteur Max Duez témoigne : « En tant que chirurgien, j’ai sauvé des tas de doigts gelés. Mais si aucun migrant n’a été amputé l’hiver dernier, c’est grâce aux maraudeurs. Sans eux, il y aurait eu bien plus de trois morts. Ceux qui sont accusés aujourd’hui sont les mêmes qui ont sauvé des vies. » Pour la présidente, ce n’est pas le sujet : « Le tribunal est saisi de faits précis, on n’est pas à l’Assemblée nationale ou au Sénat pour faire un débat de société. » Les prévenus insistent : « Il y a trois éléments de contexte importants, résume Benoît, 49 ans. D’abord, la militarisation de la frontière, qui fait prendre de nombreux risques aux exilés ; on a des témoignages qui attestent de courses-poursuites, de délaissements de personnes nécessitant des soins sur la voie publique. Ensuite, il y a Génération identitaire ; on sait tous que ce sont des gens dangereux. On ne pouvait pas leur laisser notre montagne comme ça. Et puis, il y a le rapport de la Commission consultative des droits de l’homme sur la zone de non-droit qu’est devenue cette frontière. » Un texte qui établit notamment que « les personnes migrantes [y] subissent des traitements inhumains et dégradants ».
      « Fallait-il qu’ils les chassent ? »

      Ensuite, que faire ? Revendiquer haut et fort la victoire qu’a représentée la manifestation contre le système des frontières ? Les avocats de la défense s’y refusent. « Il y a un aléa judiciaire assez considérable et de toute façon, le procès a servi de tribune politique, justifiera Me Vincent Brengarth après l’audience. En termes déontologiques, c’est quand même difficile de prendre le risque pour son client d’une défense de rupture qui l’expose à une peine d’emprisonnement aussi lourde – surtout quand vous avez un dossier qui permet juridiquement de plaider la relaxe. »

      Le dossier d’accusation, il est vrai, n’est pas franchement accablant. Certes, les vidéos sont formelles : les prévenus ont participé à la manifestation. Mais rien ne vient étayer leur responsabilité individuelle. « Je ne parviens toujours pas à comprendre pourquoi ces sept-là ont été extraits de la masse [des manifestants] », raille d’ailleurs l’avocat. Y a-t-il une preuve qu’un prévenu en particulier a « forcé » le barrage des gendarmes ? Empêché le contrôle d’un exilé par un gendarme ? Non. D’ailleurs, à part des a priori basés sur leur couleur de peau (noire), qu’est-ce qui démontre que ces « migrants » étaient en situation irrégulière ? Pas grand-chose. En tout et pour tout, le procureur n’a pu retrouver qu’un seul sans-papiers ayant pris part à la marche. Pour Me Henri Leclerc, les prévenus « ont fait une manifestation sans demander les papiers de ceux qui venaient avec eux. Bien sûr qu’il y en avait [des migrants]. Fallait-il qu’ils les chassent ? »

      « La manifestation était spontanée, décrit Benoît. Elle n’avait que deux objectifs : dénoncer la militarisation de la frontière et les actions de Génération identitaire. » Un brin bancale, cette stratégie de défense vacille par moments. « Si je comprends bien, questionne le procureur, aucun d’entre vous ne revendique le fait d’avoir voulu ce jour-là faire entrer des personnes étrangères sur le territoire national ? » Silence. Le parquetier enchaîne, ressort des communiqués victorieux [1] publiés après la manifestation sur les réseaux sociaux. « Vous dites à tout le monde que vous n’êtes pas solidaires de ça ? Aucun ? » Silence gêné.
      Le procureur demande du sursis et du ferme

      C’est l’heure des réquisitions. Faute d’éléments suffisants, le procureur renonce à la circonstance aggravante de « bande organisée ». Les prévenus ne risquent « plus que » cinq ans de prison. Cinq d’entre eux n’ont pas de casier judiciaire : le procureur requiert six mois de prison avec sursis [2]. Les deux autres manifestants ont des antécédents judiciaires et ne sont pas jugés uniquement pour « aide à l’entrée irrégulière ». Mathieu est accusé d’avoir résisté physiquement à une tentative d’arrestation (« rébellion ») – lui, parle de violences policières et d’une entorse cervicale. Le procureur demande quatre mois de prison ferme, et huit de sursis. Même réquisition contre Jean-Luc, 52 ans, accusé de « délit d’attroupement ». Lors du rassemblement « Passamontagna » à la frontière en septembre, il ne se serait pas dispersé de la masse des manifestants après sommations – lui dit que ce jour-là, il est toujours resté en Italie.

      En défense, Me Henri Leclerc revient sur les principes. Pour lui, les prévenus « sont des gens qui se souviennent de l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme », qui stipule que « les êtres humains […] doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». Aux yeux de l’avocat, les « 7 de Briançon » « n’ont fait que ça ».
      Le tribunal suit le procureur

      Ce jeudi 13 décembre, le tribunal a finalement rendu son jugement. Les sept prévenus ont été jugés coupables et condamnés aux peines demandées par le procureur. Cinq d’entre eux écopent donc de six mois de prison avec sursis, les deux autres de douze mois d’emprisonnement (huit avec sursis et quatre ferme, mais aménageables : en toute logique, aucun d’entre eux n’ira réellement en prison). Ils ont l’intention de faire appel.

      « L’enjeu, c’était de savoir si la justice allait confirmer l’engagement de l’État auprès des identitaires et contre les personnes solidaires, a résumé Benoît, l’un des prévenus, habitué des maraudes de secours dans la neige. L’État et la justice ont fait le choix de la mort. Nous, on continuera d’être là pour accueillir la vie qui vient. »

      Et Mathieu d’adresser ce message à toutes les personnes de bonne volonté : « On appelle tout le monde à venir en montagne nous filer la main, pour que le col de l’Echelle et le col de Montgenèvre ne deviennent pas des cimetières. Et peu importe si on a les flics au cul. »


      http://cqfd-journal.org/Les-7-de-Briancon-ont-ete
      #caricature #dessin_de_presse

    • #7deBriançon : Du délit de solidarité au déni d’humanité.

      La justice peut-elle être folle ? C’est la question posée après le verdict rendu ce 13 décembre 2018 à Gap contre ceux qu’on appelle les « 7 de Briançon ».

      Leur crime ? Avoir manifesté de Clavières à Briançon contre le blocage illégal de la frontière par une bande organisée d’une ligue fasciste « Génération identitaire » dont Leurs membres ont également sillonnés Briançon et ses alentours pour menacer et harceler des personnes sans que ni la police aux frontières, ni la préfecture n’interviennent.

      La justice considère que manifester avec des noirs venus d’Afrique est un délit, voire une aide à l’entrée irrégulière de personnes humaines. Parce que oui… Il y a des personnes humaines dont l’état considère qu’elles n’ont le droit ni à la Liberté, ni à l’Égalité et… par conséquent, ni à la Fraternité. Il faut avoir la carte pour ça ou bien le passe droit économique en dollars sonnant.

      Alors la police en a pris 7… Pourquoi ceux-là ? Pourquoi pas d’autres ? Elle a sûrement consulté ses fiches de renseignements et s’est dit « tiens lui là il a déjà manifesté contre la destruction par RTE de la Haute vallée de la Durance… L’autre là fait des maraudes dans la montagne pour sauver des êtres en perdition… Il est dangereux. etc etc »… Parce que c’est de ça dont on parle : un procès hautement politique pour condamner la solidarité et militariser la frontière afin de bloquer toute manœuvre de secours en vue de sauver quelques personnes… Qui n’ont pas la carte !

      Pourtant, l’optimisme était de mise ce 13 décembre après l’annulation par la Cour de cassation de la condamnation du « délinquant en bande organisé » Cédric Herrou de la Vallée de la Roya. Celle-ci s’appuyant sur la décision du Conseil constitutionnel qui rappelle que la Fraternité n’est pas juste une idée en l’air, un truc pour faire joli sur les frontons des écoles, des mairies, des préfectures (mais aussi des tribunaux) mais c’est bien une donnée fondamentale qui entre dans le champ d’action du droit juridique.

      Optimisme d’autant de rigueur que le premier procès avait été reporté le 31 mai dernier pour attendre la décision du Conseil constitutionnel… Le second ayant eu lieu le 8 novembre dernier, et si le réquisitoire à charge du procureur Raphaël Balland était sans surprise, on pouvait espérer que la justice était suffisamment indépendante pour ne pas entrer dans sa grossière démonstration. Entre le report et le procès, 4 solidaires de plus étaient jugés. D’autres le seront en janvier et en mars prochain.

      Plus de 300 personnes attendaient à l’extérieur le verdict qui ne tarda pas à venir : TOUS CONDAMNÉS !!! 6 mois avec sursis pour cinq d’entre-eux et 12 mois dont quatre fermes pour deux d’entre-eux. « Ils avaient le choix de la solidarité, ils ont fait le choix de la mort » dira l’un d’eux à juste titre. Au delà de ses condamnations ce sont les maraudes et l’accueil qui sont mises face au mur, à genou, les mains derrière la tête sous l’œil menaçant d’une police aux ordres, non plus de la République, mais d’un état qui a fait sécession avec ce qu’elle portait de plus noble.

      Tristesses, larmes, bien entendu pour les condamnés mais aussi pour la principale incriminée : LA FRATERNITÉ ! La voilà salie, mise au ban d’une simple délinquance, une incivilité. Malgré tous les débats, les prises de position du Conseil constitutionnel, les annulations de condamnations, il semblerait que le tribunal de Gap soit déconnecté, à moins que pas si indépendant que ça d’un parquet rayé jusqu’à l’usure de la dent dure.

      Mais le cynisme du verdict ne s’arrête pas là et la justice n’en n’avait pas fini de montrer un visage hargneux, méprisant et provocateur. Alors que les condamnés informaient à l’aide d’une petite sono tous les « délinquants en bande organisée » venus les soutenir, elle vint, de la hauteur de sa robe noire demander en personne que l’on fasse moins de bruit et qu’on s’en aille tous… « circulez y a rien à dire » ! Eh bien si il y a à dire ! Madame le juge s’en est prise directement aux condamnés, hors de sa salle d’audience pour demander le silence sous l’œil médusé des journalistes, de la police et des centaines de soutiens présents. On voyait dans l’œil du chef des garde-mobiles un air de « c’est quoi ce bordel ? »

      Il n’en fallait pas autant pour que s’exprime la colère de tous mais ce fut le déclencheur d’une manifestation improvisée dans les rues de Gap. « Madame le juge, c’est votre provocation qui sème le trouble à l’ordre public » entendions-nous dire. « C’est de la folie » murmura un gardien de la paix à sa collègue. Durant 3 heures, les manifestants ont parcourus sous les klaxons et les applaudissements, plus nombreux que les railleries, les rues de la Capitale pas si douce que ça ce jeudi.

      Après la question de la constitutionnalité du « délit de solidarité » faudra-t-il poser celle du « déni d’humanité » ?

      Mathieu, Juan, Théo, Bastien, Benoît, Lisa et Éleonora font appel de la décision et aucun mandat de dépôt n’a été requis.

      https://alpternatives.org/2018/12/14/7debriancon-du-delit-de-solidarite-au-deni-dhumanite

      Deux vidéos :
      https://www.youtube.com/watch?v=d60lncDNeRw


      https://www.youtube.com/watch?v=d2LG1zd3zhs

    • #7deBriançon : Juge tout puissant (récit d’un jugement par Alice Prud’homme)

      Il est 14 heures, la salle du tribunal est remplie. Une classe de collégiens est présente pour assister à l’audience. Ils disent ne pas savoir pourquoi ils sont là, ils ne vont pas être déçus…

      Si il fallait résumer cette séance de 25 minutes en un mot, il n’y en aurait qu’un seul et comme par hasard c’est le premier écrit sur nos notes : MÉPRISANT. Dés les premières phrases de la juge, on sent cette attitude, cette envie, et malheureusement la suite du verdict. La juge a le mérite de ne pas cacher son jeu !!!

      Après quelques explications juridiques faites à toute vitesse de façon à ce que personne ne comprennent rien puisqu’en fait il n’y a rien à comprendre, tant elles sont sans sens et unilatérales. Seule une chose est importante pour la juge : l’entrée en situation irrégulière sur le territoire. Le principe de solidarité du conseil constitutionnel n’en fait pas partie, l’acte d’humanité encore moins. La déclaration des droits de l’homme sauvegarde les personnes mais pas leur circulation. Le Pacte de Marrakech (cf : https://alpternatives.org/2018/12/11/pacte-de-marrakech%e2%80%89-sachons-raison-garder) de lundi rappelle que les états ont un droit indéniable sur les entrée et sorties… en enfin le délit d’aide à l’entrée n’est pas déclaré contraire à la déclaration des droits de l’Homme.

      La présence de Générations identitaires, le contexte d’une manifestation libre, les violences policières, les risques de blessures et mortalités des migrants, la montagne, les 17 heures de procès, les témoins et les plaidoiries ? Oubliés…

      Alors que les accusés présents à la barre, accompagnés de leurs avocats, se resserrent les uns contre les autres, se regardent… La juge tourne ses feuilles à la va vite comme si elle était pressée d’en finir. Les collégiens sont déjà perdus.

      Les 7 sont alors jugés coupables les uns après les autres pour des raisons assez floues… Certains avaient un camion en fin de cortège donc organisateurs, d’autres ont reçu des sms donc savaient qu’ils allaient à une manifestation, d’autres on ne sait pas mais sont coupables, et pour le dernier la juge dira textuellement « on n’a pas de preuves mais au vu de la façon dont il haranguait en tête de cortège, il est jugé coupable ! ». Pour la rébellion d’un des 7 il est admis qu’il n’y a pas rébellion physique contre les forces de l’ordre étant donné que ce dernier est à terre dés le début mais il y a rébellion car il a refusé d’être menotté… donc il devra des indemnités pour préjudices physiques à ces policiers même si il est reconnu qu’il n’a pu ne serait-ce que les toucher étant à terre… tout cela est très logique… là c’est sûr déjà que les collégiens ne doivent rien comprendre !

      Alors qu’un des désormais condamné s’assoit car assommé, la juge lui dira « bah alors vous êtes déjà fatigué ? Vous ne l’étiez pas pour marcher debout le 22 avril ! » … vient alors les peines, la juge les aurait presque oublié tournant toujours ses feuilles à toute vitesse… Celles-ci sont annoncées à l’identique des réquisitions du procureur. La somme des indemnités de 4000 euros en tout est annoncée pour la rébellion, après que la juge calcule à voix haute en ajoutant au condamné « il va falloir travailler pour payer maintenant, car c’est pas avec ce que vous gagnait que cela va suffire… » Accompagné d’un petit sourire… Les nouveaux condamnés ont dix jours pour faire appel, fin du débat.

      Les collégiens n’auront pas compris le jugement mais ils auront vu comment un adulte, professionnel, représentant la justice s’était comporté ; méprisant. Il faut juste sortir au plus vite de cette salle, prendre de l’air pur.

      Après réflexion au vu de ce raisonnement incohérent, partial et dénué de toute humanité, les 200 personnes présentes le 22 avril à la marche solidaire sont toutes coupables, alors pourquoi eux ?

      Alice Prud’homme

      https://alpternatives.org/2018/12/15/7debriancon-juge-tout-puissant-recit-dun-jugement-par-alice-prudhomme

    • Mobilisation avec les maraudeurs solidaires en procès – 9 et 10 janvier Gap/Briançon

      Le collectif Délinquants Solidaires relaie ces appels à mobilisation de l’association Tous Migrants en solidarité avec les maraudeurs poursuivis à Gap et de manière plus large avec les personnes exilées, premières victimes de politiques migratoires inhumaines.


      Mercredi 9 et Jeudi 10 janvier : Rassemblements en solidarité avec Pierre et Kevin, deux nouveaux maraudeurs solidaires poursuivis

      En 2019, l’acharnement contre les solidaires, malheureusement, se poursuit… mais notre mobilisation fraternelle et solidaire aussi !
      Suite à l’inimaginable condamnation des « 7 de Briançon » (verdict tombé le 13 décembre dernier), qui bien entendu font appel de cette décision, la pression sur les solidaires ne faiblit pas, puisque ce vendredi 10 janvier, deux autres personnes passeront en procès au Tribunal de Gap.

      Pour les soutenir, pour continuer d’affirmer notre devoir d’assistance à personnes en danger, à travers notamment les maraudes solidaires, et pour dénoncer les violences institutionnelles et policières qui sévissent à la frontière, comme ailleurs sur le territoire français, nous vous donnons deux rendez-vous importants, organisés par le Comité de Soutien des 4+3+2+… dont fait partie Tous Migrants :

      – MERCREDI 9 JANVIER A 15 HEURES SUR LE FRONT DE NEIGE DE MONTGENEVRE

      Rassemblons-nous pour rendre visible et soutenir l’action des maraudeurs solidaires en ce lieu, sensibiliser la population aux démarches à suivre pour aider une personne en détresse en montagne, dénoncer les violences policières liées à la frontière. Distribution de flyers de sensibilisation.

      – JEUDI 10 JANVIER A 8H30 DEVANT LE TRIBUNAL DE GAP

      Retrouvons-nous très nombreux encore (2000 personnes ont répondu présentes pour le procès des 7 !) pour exprimer notre soutien aux deux nouveaux maraudeurs solidaires poursuivis et exiger leur relaxe, affirmer le droit de circulation pour tous, exiger l’arrêt des violences policières partout où elles s’exercent.

      http://www.delinquantssolidaires.org/item/mobilisation-maraudeurs-solidaires-proces-9-10-janvier-gap-br

    • Procès des solidaires de Briançon Acte II (récit par Agnès Antoine)

      Ce jeudi 10 janvier 2019, en l’absence de la justice et du droit, Pierre et Kévin ont été condamnés pour ASSISTANCE à PERSONNE EN DANGER. La stupéfaction nous a saisi lorsque le tribunal refuse les demandes de renvoi des avocats. Dès lors nous avons compris que ce procès n’était en fait qu’un procès politique pour condamner l’engagement militant et humaniste de ces deux solidaires. Pourtant les demandes de renvoi étaient parfaitement justifiées et Maître Chaudon nous confiera « qu’il n’a jamais vu ça ». Et oui, ici dans les Hautes-Alpes, il se passe des choses extraordinaires.

      Maître Chaudon, avocat de Pierre, exprime sa difficulté à explorer et analyser sérieusement le dossier de plusieurs centaines de pages (contenant entre autre fadaises : relevés gps et tutti quanti…) alors qu’ il ne l’a reçu que le 27 décembre. Il ajoute qu’il détient des pièces capitales à joindre au dossier : les rushs du film tourné par les journalistes qui accompagnait Pierre ce soir là que l’instruction ne s’est même pas préoccupée de demander.

      Que nenni rien n’y fera, le film ne sera même pas visionné à l’audience.

      Pour Maître Binimelis, avocate de Kévin, la demande de renvoi se justifiait tout simplement parce qu’elle n’avait pas reçu le dossier de son client. La procureur d’expliquer que oui ce dossier avait bien été envoyé par lettre recommandée tardivement parce que le fax du tribunal, malgré 4 essais, ne marchait pas, et que même par mail, c’était impossible, “vous savez les moyens de la justice” … Nous ne savons pas où est passé le soi-disant recommandé puisque Maître Binimélis n’a jamais reçu…

      Qu’à cela ne tienne, le parquet de Gap a décidé que ce procès devait se tenir, il se tiendra : droit de la défense bafouée, on se croirait dans un film de Costa Gavras…

      Pierre est appelé à la barre. La juge nous fait la lecture du rapport de la police qui est en parfaite inadéquation avec les images que nous avons pu voir sur la 7 ( télé italienne qui était présente ce soir la) vous pouvez les voir ici http://www.la7.it/piazzapulita/video/bardonecchia-il-viaggio-dei-migranti-nella-neve-11-01-2018-231246

      Regardez ces images, on y voit Pierre à partir de la 6eme minute distribuer du thé des gâteaux des gants. La police arrive, contrôle d’identité, lorsqu’une exilée fait un malaise. Pierre la transporte dans la voiture de la police et demande aux agents des force de l’ordre d’appeler les secours.

      Pour justifier interpellation de Pierre, et sa convocation devant le tribunal, la police ment et l’accuse d’avoir fait fuir deux autres personnes. Ainsi donc la police mentirait… alors en plus de malmener les exilés, de les mettre en danger à la frontière, de les frapper de les voler, la police est aussi coupable de faux témoignages ?

      Et voilà pourquoi Pierre se retrouve à la barre : parce qu’il a porter assistance à une personne en danger !

      Fermez le ban et vive la République…

      Devant cette mascarade, Kévin va user de son droit au silence, et son avocat ne plaidera pas un dossier qu’elle n’a pas pu étudier.

      Plusieurs personnes présentes dans la salle expriment alors leur colère, un médecin très connu dans le briançonnais part en claquant la porte du tribunal.

      Nous sommes atterrés, révoltés, nous savons ce qu’il se passe à la frontière, nous avons signalé à Mr le Procureur de Gap les maltraitances, les tabassages, les vols, les propos racistes et xénophobes, les dénis de droit et d’humanité, la mise en danger quotidienne subis par les exilé-e-s, la traque dans la montagne avec des chiens…

      NOUS SOMMES ATTERRÉS PARCE QUE NOUS SAVONS QUE PIERRE, KEVIN ET TOUS LES AUTRES MARAUDEURS SAUVENT DES VIES, ET QUE CES VIES ONT UNE VALEUR INFINIMENT PLUS IMPORTANTE QU’UNE QUELCONQUE FRONTIÈRE !

      Le verdict tombe dans l’après midi.

      #Pierre est condamné à trois de prison avec sursis.

      #Kévin est condamné à quatre mois de prison avec sursis.

      Pendant ce temps là, deux ministres, M. Blanquer et Lecornu se baladaient dans les Hautes-Alpes en compagnie des élus et du député Joël Giraud , dans la plus parfaite indifférence du drame qui se joue à Montgenèvre, à la frontière franco italienne.

      https://alpternatives.org/2019/01/11/proces-des-solidaires-de-briancon-acte-ii-recit-par-agnes-antoine

    • Alerte Plaidoyer - 15 janvier 2019

      Après le verdict scandaleux du 13 décembre 2018 à l’encontre des 3+4 de Briançon, Tous Migrants et la CIMADE Sud-Est s’alarment du déni de justice inacceptable et des nouvelles condamnations infligées à 3 autres montagnard.e.s solidaires

      Le 10 janvier 2019, Marie, Pierre et Kevin étaient jugés au tribunal de Gap. Ils ont été jugés coupables et sanctionnés pour avoir été solidaires avec des personne exilées. Qui par sa voiture, son thermos ou sa couverture de survie.
      Mais ne nous trompons pas, c’est à nouveau la solidarité et le devoir de fraternité qui ont été condamnés et pénalisés (rappel du verdict : 3 et 4 mois de prison avec sursis pour Pierre et Kevin et peine d’amende pour Marie).
      Comme bien d’autres personnes solidaires auparavant, Marie, Pierre et Kevin n’auraient pas dû être à la barre d’un tribunal français puisqu’ils ou elle n’ont fait qu’aider une personne exilée en danger ou distribuer un thé chaud.
      Au cœur de ce procès auraient dû se trouver non pas des personnes solidaires mais les vraies raisons politiques de cette situation catastrophique dans nos montagnes alpines qui deviennent des zones de non-droit, de violences et de souffrances mortelles. Ces violations des droits des personnes exilées à la frontière franco-italienne sont connues et déjà maintes fois dénoncées par nos organisations (cf Communiqué de Presse inter-associatif en date du 16 octobre 2018). Le parquet le sait : mettant en danger de mort des personnes, la Police aux frontières traque et poursuit des exilé·e·s dans la montagne. Des signalements ont été envoyés au procureur pour illustrer ces intimidations, ces violences répétées dans les montagnes. Une plainte et des témoignages accablants ont été recueillis et envoyés - en date des 25 et 26 septembre puis du 22 octobre 2018 - au procureur qui ne peut ignorer la situation dans les Alpes.

      Une justice qui obéit à quels principes ?
      Des gestes de solidarité, d’hommes et de femmes qui apportent soutien, assistance à leur prochain ne devraient pas être poursuivis par les procureurs. Et pour faire écho à la question posée par l’un des avocats devant le tribunal de Gap : pourquoi le procureur a-t-il choisi de continuer ses poursuites à charge contre les solidaires alors qu’il a le choix de les abandonner ?
      Les raisons sont là encore éminemment politiques : tout d’abord viser à faire passer pour des délinquant·e·s les personnes solidaires qui défendent les droits humains ; ensuite dissuader d’intervenir celles et ceux qui un jour croiseront sur le bord de la route ou au détour d’un chemin des personnes exilées épuisées, en hypothermie près de la frontière. Enfin, chercher à casser le mouvement citoyen de celles et ceux qui remettent en cause les frontières telles qu’elles sont vécues actuellement. Pour ces trois raisons, des défenseurs des droits humains sont condamnés à des peines de prison.
      Quand la magistrature à Gap s’aligne sur le ministère public, nous nous inquiétons de l’indépendance de la justice, de son impartialité. Le tribunal de Gap semble incapable de prononcer des relaxes face à cette « impérieuse » nécessité de condamner pour faire trembler la solidarité. Preuve en est : le tribunal a passé outre les droits de la défense lors de ce procès. En effet, l ‘un des avocats n’avait pas eu accès au dossier pénal de son client avant l’ouverture du procès ; et un second l’avait reçu très tardivement. Le report a été demandé et chaque fois refusé… Alors même qu’aucune urgence vitale ne justifiait la tenue de ces procès comme l’a rappelé l’un des avocats. Tout aussi grave, des preuves qui auraient disculpé Pierre d’une version policière des faits totalement fallacieuse et mensongère ont été refusées.
      Ces faits révèlent une justice à charge, une justice qui ne respecte pas ses propres règles, une justice qui frappe les défenseurs des droits au lieu de frapper les responsables politiques et policiers qui non seulement ne respectent pas l’obligation de porter assistance à personne en danger mais contribuent à créer ces mises en danger mortel.

      Il n’y a pas de bons ou de mauvais défenseurs des droits humains
      « Puis je vous demander si vous êtes engagé.e dans une association de soutien aux migrants ? », a demandé la magistrate à chacun des trois solidaires. Poser cette question n’est pas anodin. A celle qui répondait par la négative, une amende, à ceux qui étaient perçus comme « militants », des peines de prison.
      La question récurrente de la magistrate laisse entendre que le principe de fraternité pourrait accepter plusieurs définitions. Or il n’y en a qu’une : celle qui affirme que le respect des droits fondamentaux de toute personne est une nécessité, quelle que soit sa situation administrative ou autres. Cette question crée la confusion entre la définition d’un principe et les diverses manières et possibilités de le mettre en œuvre dans la pratique. Enfin, elle gomme le fait que les citoyens sont confrontés à un Etat qui ne respecte pas les droits fondamentaux des personnes exilées comme le rappellent inlassablement le Défenseur des Droits, la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme et plus largement les défenseurs des droits humains.

      La dérive de l’Etat de droit
      Dans ce contexte, on peut s’interroger sur qui sont les « militants », et pour qui « militantisme » signifie l’instrumentalisation d’une situation pour la poursuite d’une finalité prédéfinie :
      S’agit-il des personnes qui viennent en aide à d’autres personnes en détresse, dans le respect du principe de fraternité, que ce soit à titre individuel ou dans un cadre associatif ?
      Ou bien celles qui cautionnent délibérément les multiples entraves au droit et les violences policières à l’encontre des personnes exilées ? Celles qui s’acharnent à poursuivre ces personnes solidaires et à les condamner ? Celles qui prennent a priori pour vraies les versions policières et qui accusent a priori les solidaires de fabriquer des faux, tout en refusant d’examiner les documents apportés à l’appui de leurs dires ? Celles qui définissent et soutiennent des politiques migratoires qui ont pour conséquence la mort de milliers de personnes qui cherchent un coin de terre où vivre en paix ?
      Qu’on y prenne garde : la multiplication des poursuites et des condamnations pénales à l’encontre des personnes solidaires fait apparaître plusieurs marqueurs des sociétés inégalitaires et des régimes autoritaires :
      la réduction de la fraternité à un acte charitable individuel et isolé (le privilège des riches)
      le discrédit de l’engagement collectif consistant à mettre en pratiques des valeurs humanistes et à combattre les injustices
      le traitement des opposants politiques comme des délinquants.

      Nous réaffirmons que les maraudes soulagent des souffrances et permettent de sauver des vies dans les montagnes. Qu’il s’agit d’une solidarité active qui va bien au-delà du geste charitable isolé auquel les dirigeants actuels voudraient le réduire. A Briançon, comme à Paris, Calais ou dans tant de grandes villes, les maraudes sont les conséquences de ces politiques migratoires qui érigent en principe de ne pas accueillir et de mal accueillir celles et ceux qui ne nous ressemblent pas.

      C’est pourquoi, Tous Migrants et La Cimade Sud-Est :
      affirment que les maraudes continueront tant que ces politiques illégales et dangereuses persisteront : tous les procureurs de France ne suffiront pas à endiguer les personnes solidaires qui, chaque jour plus nombreuses devant ces exigences de solidarité qu’elles découvrent, agissent pour défendre les droits des exilé·e·s.
      appellent à une maraude géante solidaire le 15 mars prochain à Montgenèvre : « Tous solidaires ! tous maraudeurs ! »

      Message reçu via la mailing-list de Tous Migrants, le 15.01.2019

    • Communiqué de presse, Mercredi 2 octobre à 14h

      Procès d’un citoyen solidaire du Briançonnais. Mobilisation à Grenoble

      Le mercredi 2 octobre à 14h, un solidaire briançonnais (#Kévin) comparaîtra devant la cour d’appel de Grenoble (38) pour délit de solidarité. Il est accusé d’aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière sur le territoire français et de délit de fuite, alors qu’il portait secours à des personnes en danger en montagne, en hiver dans les Hautes-Alpes. Le tribunal de grande instance de Gap (05) l’a condamné le 10 janvier 2019 à une peine de 4 mois de prison avec sursis. Ce jugement faisait suite à celui des « 3+4 de Briançon » en décembre 2018, condamnés pour des faits similaires. Une mobilisation citoyenne aura lieu à Grenoble devant la cour d’appel.

      Au-delà d’un soutien face à la répression, au harcèlement et aux intimidations, tous les solidaires veulent - à l’occasion de ce procès en appel d’un citoyen épris de solidarité - dénoncer le durcissement des politiques migratoires françaises et européennes.

      En particulier :

      – Les pratiques illégales et les violences commises contre les personnes exilées aux frontières : traques mortelles et arrestations violentes dans la montagne, refoulements de personnes vers l’Italie sans examen individuel de leur situation ni possibilité d’exercer leur droit à déposer une demande d’asile, non-prise en compte de la minorité de jeunes qui se sont déclarés tels auprès des forces de l’ordre.

      – La situation scandaleuse dans les Centres de Rétention Administrative (CRA), qui procède d’une volonté d’expulser encore plus de personnes réfugiées et migrantes. Notamment les 892 Afghans qu’un projet d’accord européen envisage de renvoyer plus facilement dans de pays dit « sûr ».

      – L’hébergement insuffisant qui laisse à la rue des milliers de personnes sans logements.

      – La volonté française de durcir le règlement Dublin.

      – La diminution et les restrictions de l’Allocation pour Demandeur d’Asile (ADA) et le durcissement de l’accès à l’Aide Médicale d’État (AME).

      – La coopération entre le 115 (hébergement d’urgence) et l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) visant à ficher les étrangers, refusée par les travailleurs sociaux.

      – Le manque de moyens consacrés par l’État et les Conseils départementaux pour la prise en charge des Mineurs non Accompagnés (MNA), les logiques arbitraires et les obstacles à la reconnaissance de minorité des jeunes étrangers.

      – La poursuite mortifère du scandale des frontières de l’Europe : en Méditerranée (seulement 80% de rescapés !), en Libye et au Niger, aux abords de Melilla..., scandale lié au refoulement des migrants tentant la traversée par l’opération navale européenne "Sophia", et à la délégation de la gestion des flux migratoires à des États comme la Turquie et la Libye.

      Pour toutes ces raisons ce procès en appel est le symbole d’un délit d’inhumanité commis par des responsables politiques de notre pays. Nous donnons rendez-vous aux citoyen.ne.s le mercredi 2 octobre à 13h30 devant le palais de justice de Grenoble, pour soutenir les solidaires et lutter contre l’aggravation des politiques migratoires.

      Le comité de soutien des 3+4+2+…. de Briançon.

    • A Grenoble, des militant.es « pourchassé.es par les procureurs »

      Kévin, #maraudeur solidaire dans les Alpes, est jugé en #appel à Grenoble. Un nouveau rendez-vous judiciaire qui fait suite à sa condamnation à sa peine de prison avec sursis, en première instance, comme une quinzaine de ses camarades. Leurs soutiens dénoncent un procès contre la solidarité de celles et ceux qui offrent assistance aux exilé・e・s durant leur traversée des montagnes.

      « Tant qu’il y aura du sang d’immigrés sur les semelles des flics ». Sur la banderole, le message est clair : les militant・e・s porteront secours malgré leurs condamnations par la justice. Ils et elles sont une centaine à s’être rassemblé・e・s devant le Palais de Justice de Grenoble, mardi 2 octobre, en début d’après-midi. Certains installent un stand de discussion, d’autres étendent les banderoles qui synthétisent leur engagement : « Oui au droit de trouver un asile dans le pays de son choix ».

      Tout・e・s sont venu・e・s soutenir Kévin Lucas. Ce berger de 32 ans est condamné en janvier dernier à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Gap pour le délit « d’aide à l’entrée d’étranger en situation irrégulière ». Une condamnation dont il a immédiatement fait appel.

      Une quinzaine de maraudeurs condamnés à la prison en première instance

      Pour #Michel_Rousseau, porte-parole de l’association Tous Migrants, « c’est un important de voir comment la Cour d’appel de Grenoble va trancher ce litige. ». En première instance, le sentiment d’#injustice règne parmi les militant·es. « Il a été condamné à une peine de prison, comme une quinzaine de ses camarades, alors qu’on exerce simplement notre devoir de citoyen vis-à-vis de personnes en détresse, qui nous demandent l’hospitalité. », s’indigne-t-il.

      Michel Rousseau tient également à rappeler que l’infraction d’aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d’un étranger, telle qu’elle existe aujourd’hui, vient du décret-loi du 2 mai 1938 du gouvernement #Daladier qui, selon lui, « visait à pourchasser ceux qui aidaient les juifs et tout ceux qui fuyaient le nazisme et le fascisme ».

      « Démolir ce #délit_de_solidarité »

      Contre cette répression judiciaire, Michel Rousseau estime qu’il faut « être toujours plus nombreux à se comporter comme des citoyens ordinaires et refuser que notre pays dérive dans une logique régressive vis-à-vis des droits et répressive vis-à-vis de ceux qui veulent faire respecter ces droits ». Le militant y voit une persécution insupportable : « ce sont les procureurs qui nous pourchassent, et tous les serviteurs de cet Etat régressif et répressif, dont certains membres harcèlent les solidaires ».

      Sauveur ou passeur : le débat au cœur de l’audience

      Vers 14 heures, plusieurs militant·es gagnent le Palais de Justice. L’audience commence par un rappel des faits reprochés à Kévin Lucas. Le 25 mars 2018, vers trois heures du matin, il est arrêté au volant d’un véhicule, sur une route au milieu des Hautes-Alpes, en direction de Briançon. À son bord, il transporte cinq personnes en situation irrégulière. À la barre, Kevin Lucas revient avec fermeté sur cet épisode. « Je les ai rencontrés dans les montagnes, dans des conditions de fortes neiges et de risque d’avalanche ».

      Il explique que régulièrement, il effectue des maraudes pour surveiller certains passages dans les montagnes et sauver celles et ceux qui les empruntent. « Ils prennent des risques inconsidérés », explique-t-il, « souvent pour éviter des dispositifs de police. Il faut mettre en sécurité ces personnes et leur permettre de faire une demande d’asile ». Kévin Lucas assure avoir agit uniquement dans un but humanitaire. « Je les ai trouvés, je ne suis pas allé les chercher ».

      C’est pourtant cette théorie qui est défendu par le représentant du ministère public, pour qui « un faisceau d’indices » le confirme : le téléphone de Kévin Lucas, ses relations, son engagement « d’ultra-gauche ». Un qualificatif qui ne manque pas de faire ricaner les autres militant.es présent.es dans la salle.

      « Sans les maraudes, les morts et les blessés seraient bien plus nombreux »

      Pour l’avocat général, il a volontairement pris son véhicule pour faire passer la frontière à cinq étrangers en situation irrégulière. Le parquet requiert la même peine qu’en première instance : quatre mois de prison avec sursis.

      L’avocate de Kévin Lucas, maître #Maeva_Binimelis, soulève de son côté l’importance de la #fraternité et de la #solidarité ainsi que la #détresse dans laquelle se trouvent les exilé·es qui mettent en péril leur vie pour demander l’asile. « Sans les maraudes, les morts et les blessés seraient bien plus nombreux », soulève-t-elle. Kévin Lucas remplit « l’obligation naturelle de porter secours ».

      « Il y aura toujours des gens pour apporter cette aide »

      Elle s’appuie notamment sur une question prioritaire de constitutionnalité rendue par le Conseil constitutionnel en juillet 2018, à propos de ce délit de solidarité. Selon le Conseil, interdire l’aide à la circulation étranger en situation irrégulière est contraire à la constitution et à son principe de fraternité lorsque cette aide est motivée par un but humanitaire.

      À la fin de l’audience, Kévin Lucas ajoute que « il y aura toujours des gens pour apporter cette aide ». La décision de la Cour d’appel de Grenoble sera rendue le 23 octobre. L’audience se termine. Pour l’avocate de Kévin Lucas, « on ne peut plus détourner l’imprécision d’un texte pour poursuivre des gens qui agissent par simple humanité ».

      Des procès de maraudeurs qui se succèdent

      À l’extérieur, les soutiens de Kévin Lucas sont toujours présent・e・s devant le Palais de Justice. Cela « va de soi » pour Didier. « Plus on sera nombreux, plus le nombre fera de l’effet ». Aux yeux d’Isabelle, « on devrait être plus nombreux encore pour soutenir ces personnes. Je ne comprends pas cette justice, je ne comprends pas où on habite. Que l’Etat soit dans une telle posture d’inhumanité, ça me chamboule ». Les associations chercheront de nouveau à rassembler des soutiens le 24 octobre pour le jugement en appel d’un autre maraudeur à Grenoble. Une affaire similaire sur laquelle la Justice devra encore trancher.

      https://radioparleur.net/2019/10/03/proces-grenoble-solidarite
      #délit_de_solidarité #fraternité

      ping @isskein @karine4

    • Message de #Myriam_Laïdouni-Denis sur FB (02.10.2019)

      #DelitDeSolidarité Procès en appel de #Kévin Lucas : un appel au respect des #droits de l’homme, du #principe de #fraternité, de liberté et d’égalité.

      Voici mes premiers retours qui s’ajouteront aux autres comptes rendus prévus par les associations présentes sur les bancs du tribunal lors de l’#audience à laquelle nous avons assistée aujourd’hui 2 octobre 2019 à Grenoble.

      Après le procès en première instance au tribunal correctionnel de #Gap en janvier dernier où nous avions assisté à une parodie de justice, cette audience a été le théâtre de débats forts , émouvants et dignes, permettant enfin à Kévin et sa défense d’exposer la réalité du drame humain qui se joue à la frontière, d’exprimer la question qui est au cœur de ces procès : celle du respect des droits de l’homme.

      Deux chefs d’accusation :
      –refus de se soumettre à un contrôle de véhicules
      –Aide à l’entrée et au séjour irréguliers.

      I /Un appel au respect du droit : le principe de fraternité au cœur de l’examen.

      Les magistrats ont dès le départ évoqué l’application de la décision du conseil constitutionnel reconnaissant le principe de fraternité qui rend possible l’aide humanitaire sans contrepartie aux personnes en situation irrégulière. Les questions posées à Kévin ont été clairement axées sur les critères qui permettent d’établir la nature de l’aide apportée. « Avez vous reçu une contrepartie ? » A cette question Kévin a répondu « non », et son avocate Maître Maeva Binimelis d’ajouter :pas de contrepartie financière ou intéressée, car Kévin comme tous ceux qui font du sauvetage ne sont pas de ceux qui font commerce de la détresse humaine au contraire, mais des moments d’échanges, de partage entre être humains ;
      En filigrane : l’empathie et le bien être que génère l’altruisme sont-ils a considérer comme des contreparties ? Encore une fois s’invite la question de la définition de la notion de contrepartie qui reste sujette à interprétation.

      II/ Un appel au discernement :
      Concernant le refus de contrôle du véhicule que le procureur a demandé de requalifier en « refus obtemperer »( qualification plus grave), comment la cour pourrait elle raisonnablement adhérer à cette interprétation des faits qui révèlent une" course poursuite" à...... 40km/h ! Ça pourrait faire sourire mais au sein d’une cour d’appel de justice n’est ce pas plutôt à pleurer ?

      III/ Un appel aux respect de la liberté d’opinion et d’expression qui est un droit !
      Il a été évoqué comme portant le doute sur les intentions de Kévin, ses fréquentations avec des associations dites « pro migrants » , ses prises de positions et expressions de ses opinions politiques, or être militant, avoir des opinions, s’associer à d’autres pour les exprimer n’est pas un délit ! N’est ce pas cela aussi être citoyen et agir en démocratie... Cela n’est pas un délit, pas encore !

      IV/ Un appel au respect du droit à la liberté de chacun quant à l’utilisation de la téléphonie mobile , droit à la déconnexion.( Un élément aussi très symptômatique de la notion de ce qu’est un comportement" normal" dans notre société connectée....) .
      Parmi les éléments apportés pour incriminer Kevin, il a été mis sur la table le bornage de son téléphone qui parfois n’émettait plus de signal. D’abord la défense a avancé la question des zones blanches nombreuses dans la montagne , pour ensuite ajouter que couper son téléphone n’est de toute façon pas un délit !

      V/ Un appel au respect du droit de circulation dans l’union européenne pour les ressortissants européens .
      Le bornage de téléphone indiquant de Kévin était allé en Italie dans la journée, l’accusation a tenté de démontrer que ces trajets avaient servi au transport des personnes en situation irrégulière. Or Kévin a expliqué que comme beaucoup de Français, il s’était en effet rendu en Italie pour apporter matelas et autres matériels pour permettre l’hebergement des personnes en situation de vulnérabilité accueillies par les associations de solidarité en Italie. Il n’est pas illégal de franchir la frontière pour un ressortissant européen et pas non plus illégal de transporter du matériel ! Aucun élément ne permet d’affirmer que Kévin a transporté des passagers entre l’Italie et la France. La seule chose avérée, c’est le transport des personnes migrantes entre Briançon et Montgenèvre c’est à dire entre deux communes Françaises ! Et ça non plus ce n’est pas répréhensible puisque s’inscrivant dans le principe de fraternité.
      Et au passage, il aurait pu être soulevées les raisons qui ont conduit les forces de l’ordre à contrôler cette voiture, à définir comme sans papiers ces personnes sans même les avoir encore contrôlées... depuis quand dans le droit français, être noir est signe d’irrégularité ? Contrôle aux faciès ?

      VI/ Enfin , quant au silence de Kévin lors de la première audience ( silence conseillé par son avocate qui n’avait pas eu accès au dossier dans des délais permettant la préparation de sa défense) , maître Binimelis a rappelé qu’il est un droit et ne saurait induire la culpabilité de son client.

      Avant les derniers mots de Kévin, la plaidoirie de la défense a raisonné avec fermeté et émotion : rappellant que 80 ans après la déclaration universelle des droits de l’homme, l’ inconditionnalité de ses droits ne devrait même plus être remise en question, que Kévin comme toutes celles et ceux, nombreux qui œuvrent pour le respect effectif de l’inconditionnalité de ces droits ne devrait pas être poursuivis. Elle a donc demandé, pour lui comme pour l’ensemble de ceux qui risquent de comparaître devant cette cour pour les mêmes raisons, la relaxe.

      Le délibéré est prévu le 23 octobre prochain, ce sera la veille du procès de Pierre , coïncidence administrative ? Qui sait
      A suivre....

      Tous Migrants Apardap Asso @La Cimade Anvita - Association nationale des villes et territoires accueillants et beaucoup d’autres , heureusement nombreux.

      https://www.facebook.com/myriam.laidounidenis.5/posts/10157493018079194?__tn__=H-R

    • Procès de Kévin : Un appel apaisé n’est pas gagné…

      Ce mercredi 2 octobre, le premier solidaire du Briançonnais, Kévin est passé en jugement à la #cour_d’appel de Grenoble. Après un jugement du tribunal de Gap du 10 janvier dernier sans appel pour la fraternité, les solidaires étaient préparés au pire. Condamné à 4 mois de prison avec suris pour entrée sur le territoire Français de personnes en situation irrégulières et pour refus de contrôle des forces de l’ordre, le maraudeur, son avocate et les personnes en soutien étaient bien présentes à Grenoble pour faire entendre enfin leur voix.

      Alors que 200 personnes se sont réunies dans l’après-midi devant le tribunal de Grenoble, une quarantaine de personnes ont suivies le déroulement du jugement à l’intérieur. Quelques journalistes sont présents, l’avocat général est à la gauche des trois magistrats qui sont là pour juger cette affaire peu ordinaire qui deviendra courante dans les mois qui viennent pour eux… Le public attend avec appréhension de revivre le cauchemar du tribunal de Gap, dénigrement, à la va vite et non écoute… Il est évident que les conditions de travail ne sont pas les mêmes, ici les salles sont closes, portes blindées, aucun bruits de l’extérieur pour perturber les juges, des forces de l’ordre qui font régner le silence et éteindre les téléphones portables…aucunes fuites possibles. Rassurant ou inquiétant, on ne sait pas.

      Kévin s’avance à la barre, les magistrats déclinent son identité, travail… demandent son salaire (?). Le public retient son souffle et n’aime pas cette question sans rapport. Puis avec calme, il rappel les faits du rapport, l’incident, les circonstances, un homme avec 5 personnes dans sa voiture à Val des près qui met du temps à s’arrêter à l’appel de la police, il est mentionné qu’il fait parti d’un environnement pro-migrant d’après son téléphone. Puis avant de commencer à poser des questions, le magistrat rappelle que désormais la loi est plus souple concernant l’infraction d’entrée de « migrants » sur le sol français dans le cas du principe de fraternité, et donc ils appliqueront le droit actuel. Le public respire, et se détend… Plusieurs questions sont posées au maraudeur, il explique que c’est un droit de pouvoir demander l’asile en France, il marche juste dans la montagne pour sauver des vies au cas où ces vies se mettent en danger pour fuir la répression policière à la frontière sur la route, il n’a pas fuit le contrôle de police car il roulait à 40km/heure sur la nationale. Puis le magistrat lui demande s’il a reçu une contrepartie directe ou indirecte ? Aucune ! Si d’après la loi, il a fait acte d’humanité ? Il en conclut que Kévin pourrait avoir fait acte d’humanité en emmenant en sécurité les personnes au refuge solidaire pour fuir la situation difficile d’Italie et que selon les mots de l’accusé c’est un retour du passé colonial pour la France. On sent de la bienveillance dans l’attitude des magistrats mais c’est au tour de l’avocat général… Il demande que le refus de contrôle soit modifié en refus d’obtempéré approuvé par les magistrats, l’argument du 40km/heure étant mis en avant. Concernant l’aide à l’entrée des « migrants », il ne comprend pas pourquoi Kevin a gardé le silence en garde à vue et plus maintenant, il ne comprend pas comment on peut trouver des personnes dans la nuit en montagne, il ne comprend pas pourquoi il y a des zones d’ombres et d’absence de bornage de son téléphone, pourquoi il a été au refuge « chez Jésus » en Italie ce même jour, et, quand même, est d’un milieu d’ultragauche ! Donc d’après lui, Kevin est passé en voiture avec les migrants, par la route et donc la frontière, donc il doit être condamné aux mêmes peines. Le public écoute mais bon, il n’a pas l’air très convaincu parce qu’il avance, il fait son boulot…

      Enfin l’avocate de Kévin prend la parole et plaide pour une justice qui respecte les droits humains, l’égalité, liberté et fraternité. Elle rappelle ces textes de lois sur la fraternité qui régit cette justice depuis 1936… Évoque ce carnage auquel on assiste, qui n’est que des traces évidentes des exploitations humaines, des morts dans le désert, des naufragés en mer et en devenir. Les migrants sont avant tout des êtres humains qui sont le symbole de la crise économique mondiale, mais, eux, n’ont pas les bons papiers ! Il faut replacer le contexte, des êtres humains qui mettre péril leur vie pour pouvoir demander l’asile. Et finalement ceux qui ont les bons papiers aident ceux qui ne les ont pas. Sans les maraudes il y aurait plus de blessés et de morts, les maraudeurs font leur devoir d’humanité et dons d’eux même, sans recevoir. Mais aujourd’hui tous les moyens sont permis pour dissuader quiconque d’aider en montagne ou ailleurs, la longue liste des solidaires qui vont suivre dans votre tribunal en ait la preuve. Les « preuves » sont démontées les unes après les autres. Est-ce une infraction d’avoir 5 personnes noires dans sa voiture, en roulant à 40km/heure ? Le refus d’obtempérer ne peut être reconnu car la peine est plus lourde que celle demandée ! Est-ce un délit d’être d’ultra-gauche ou pro-migrant, selon les droits de l’homme c’est un délit d’opinion et d’expression de penser cela. Est-ce une preuve d’être allée « Chez Jésus » pour apporter à manger ou des couvertures ? « Moi aussi j’y suis allée » dira l’avocate. Est-ce une infraction commise de garder le silence ? C’est un droit, et non une culpabilité. Peut-on se fier au bornage des téléphones ? Avons-nous encore le droit d’éteindre son téléphone et est-ce un délit ? Et faut-il rappeler qu’il existe encore des zones en montagne ou le téléphone ne capte pas, les fameuses zones d’ombres pour le procureur et blanches pour les opérateurs ! Ainsi elle conclura donc que la fraternité est un devoir qui s’impose, qu’il n’y a jamais eu de business sur la misère, la relaxe est demandée.

      Le délibéré sera rendu le 23 octobre, la vieille du procès en appel d’un autre solidaire, Pierre. La salle semble soulagée, les solidaires ont été cette fois écouté, reste à savoir s’ils seront entendus.

      https://alpternatives.org/2019/10/07/proces-de-kevin-un-appel-apaise-nest-pas-gagne

    • APPEL AU SOUTIEN DES MARAUDEURS POURSUIVIS EN JUSTICE
      Procès devant la #Cour_d’appel de #Grenoble le 24 octobre 2019

      Je m’appelle #Pierre, condamné en première instance à 3 mois de prison pour avoir aidé des personnes en détresse en montagne.
      Pourquoi suis-je poursuivi en justice ?
      Pour ceux qui me connaissent, j’ai toujours été sensible aux difficultés qu’un être humain peut rencontrer : handicap, détresse, différences... Modestement, je propose mon aide dans ces situations, préparant des repas chauds pour des associations d’aide aux SDF, pilotant des personnes handicapées sur les pistes de ski.
      J’habite dans le Briançonnais, territoire de montagne frontalier avec l’Italie. Mes métiers sont l’accueil et l’accompagnement en montagne. Je tâche de les accomplir du mieux que je peux. Ils m’ouvrent à l’autre.
      C’est pour ces raisons que naturellement quand des personnes en exil ont frappé à nos portes, j’ai ouvert la mienne.
      Protéger et mettre à l’abri est la moindre des choses à faire et je participe à ce qu’on appelle des maraudes, afin de prévenir les accidents encourus par des êtres humains vulnérables, venus chercher protection chez nous. Il n’est pas acceptable que des personnes perdent la vie en tentant d’échapper à la police qui les refoule systématiquement en Italie. C’est pourtant ce qui s’est déjà produit. Depuis 2015 des dizaines de personnes n’ont trouvé que la mort en tenant de franchir la frontière entre l’Italie et la France. D’autres sont handicapées à vie.
      Lors de ces maraudes j’ai découvert combien la loi n’était pas respectée par les personnes en charge de la faire appliquer : le 06 janvier 2018, alors que je portais secours à 4 personnes par -10° dans la neige dans le village de Montgenèvre, la Police aux frontières m’a interpellé. Je n’ai pu qu’assister impuissant aux arrestations des personnes exilés, mais la police déclare que je les ai aidé à s’échapper. Les faits ont été entièrement filmés et j’ai donc la preuve que cette déclaration est purement mensongère.
      Le 24 octobre, je passerai devant la Cour d’appel de Grenoble pour que la justice soit rétablie.
      Ce qui m’a conduit devant un tribunal, c’est un abus de pouvoir de la police à l’encontre des personnes exilées, ce sont les fausses déclarations de policiers censés représenter la loi,
      c’est la volonté de faire un exemple de mon cas pour instaurer la peur... la peur d’aider l’autre, la peur de la solidarité.
      En première instance à Gap, la justice a refusé de considérer les preuves de ces mensonges et a délibérément ignoré les éléments apportés pour ma défense.
      Dans ce climat d’intimidation et d’arbitraire, c’est la solidarité qui est attaquée, c’est la fraternité qui est menacée. Nous sommes tous en danger.
      C’est pourquoi j’appelle votre soutien, pour moi, pour toutes les personnes démunies devant cette non-justice, pour les personnes en exil que vous avez rencontrées sur votre chemin et qui vous ont montré leur propre humanité, pour toutes les personnes que vous croiserez.
      Merci.

      Pierre, avec le soutien des personnes morales et physiques suivantes (premiers signataires) :

      Comité de soutien des 3+4+2+... de Briançon : ATTAC 05, Chemins Pluriels, Chez Marcel, Cimade 05, Collectif Maraudes, Les Croquignards, Icare 05, Refuges Solidaires, Réseau Hospitalité 05, Sud Education 05, Tous Migrants, Union communiste libertaire 05, Union Syndicale Solidaires 05, Un jour la Paix.

      Associations nationales et internationales : Act for Ref, ANAFÉ, Association Autremonde, Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie, Association Française des Juristes Démocrates (AFJD), Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (ANVITA), APICED, Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), ATTAC France, CADTM France, Caravana Abriendo Fronteras (Espagne), Carovane Migranti (Italie), Collectif Délinquants Solidaires (61 organisations membres), CCFD-Terre Solidaire, la Cimade, CNT, Confédération des Travailleurs - Solidarité Ouvrière, CRID, Droit au Logement, Emmaüs International, Emmaüs France, Espacio Sin Fronteras (Espagne), Etats généraux des Migrations (EGM), FASTI, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux rives (FTCR), Femmes Egalité, Fondation France Libertés, Fondation Franz Fanon, GISTI, Le Group’, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), MRAP, Organisation pour une citoyenneté universelle, Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC), Réseau Education sans Frontières (RESF), Riders for Refugees, Union syndicale Solidaires, Sang pour Sans, Utopia.

      Associations régionales et locales : Association pour la Démocratie (Nice), Artisans du Monde 06, ASTI (Romans 26), Association Kolone, Bagagérue, Cimade 06, Citoyens Solidaires 06, CMB 34, Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es, Collectif Migrants 83, Collectif Réfugiés du Vaucluse, CSP 95, Collectif Urgence Welcome de Mulhouse, Collectif Vigilance pour les droits des étrangers Paris 12ème, Collectif Ivryen de Vigilance contre le Racisme, Comité des Sans Papiers 59, Éducation.World 86, FCPE 06, FSU 06, GAT Réfugiés Migrants Fi35, Habitat & Citoyenneté (Nice), InFLEchir, Kâlî, LDH Nice, LDH Nord-Alpilles Châteaurenard, LDH PACA, LDH Ivry-Vitry-Charenton, Mouvement de la Paix Gap, Mouvement de la Paix 06, MRAP 06, Ongi Etori Errefuxiatuak Bizkaia, Paris d’Exil, Planning familial 06, RESF 06, RESF 23, RESF 63, RESF 80, Roya Citoyenne, Solidaritat Ubaye, Solidaires 06, Solidaires étudiant.e.s Nice, Syndicat des avocats de France 06, Terre d’errance, Tous Citoyens (Nice), Tous Migrants Savoie, TPC Maison Solidaire, Vallées solidaires 06, WISE (soutien aux jungles du Nord Pas-de-Calais),

      Personnalités : Catherine CANDELIER, conseillère municipale EELV de Sèvres (92) ; David CORMAND, député européen, secrétaire national EELV ; Marie DORLEANS, fondatrice de Tous Migrants ; Carol FERER, citoyenne solidaire ; Guillaume GONTARD, sénateur ; Cédric HERROU, citoyen solidaire ; Jacques HULEUX, GL EELV PVM ; Myriam LAÏDOUNI-DENIS, conseillère régionale ; Bernard LETERRIER, maire de Guillestre (05) ; Pierre-Alain MANNONI, citoyen solidaire ; Monique NOUDIER, sympathisante ; François PHILIPONNEAU, Mouvement ATD Quart Monde ; Mounier SATORI, député européen EELV ; Rose Silvente, citoyenne ; Marie TOUSSAINT, député européenne écologiste ; Sylvie ZORA, citoyenne solidaire.

      Reçu par email le 22.10.2019

    • Procès de Kévin : Un appel apaisé n’est pas gagné…

      Ce mercredi 2 octobre, le premier solidaire du Briançonnais, Kévin est passé en jugement à la cour d’appel de Grenoble. Après un jugement du tribunal de Gap du 10 janvier dernier sans appel pour la fraternité, les solidaires étaient préparés au pire. Condamné à 4 mois de prison avec suris pour entrée sur le territoire Français de personnes en situation irrégulières et pour refus de contrôle des forces de l’ordre, le maraudeur, son avocate et les personnes en soutien étaient bien présentes à Grenoble pour faire entendre enfin leur voix.

      Alors que 200 personnes se sont réunies dans l’après-midi devant le tribunal de Grenoble, une quarantaine de personnes ont suivies le déroulement du jugement à l’intérieur. Quelques journalistes sont présents, l’avocat général est à la gauche des trois magistrats qui sont là pour juger cette affaire peu ordinaire qui deviendra courante dans les mois qui viennent pour eux… Le public attend avec appréhension de revivre le cauchemar du tribunal de Gap, dénigrement, à la va vite et non écoute… Il est évident que les conditions de travail ne sont pas les mêmes, ici les salles sont closes, portes blindées, aucun bruits de l’extérieur pour perturber les juges, des forces de l’ordre qui font régner le silence et éteindre les téléphones portables…aucunes fuites possibles. Rassurant ou inquiétant, on ne sait pas.

      Kévin s’avance à la barre, les magistrats déclinent son identité, travail… demandent son salaire(?). Le public retient son souffle et n’aime pas cette question sans rapport. Puis avec calme, il rappel les faits du rapport, l’incident, les circonstances, un homme avec 5 personnes dans sa voiture à Val des près qui met du temps à s’arrêter à l’appel de la police, il est mentionné qu’il fait parti d’un environnement pro-migrant d’après son téléphone. Puis avant de commencer à poser des questions, le magistrat rappelle que désormais la loi est plus souple concernant l’infraction d’entrée de « migrants » sur le sol français dans le cas du principe de fraternité, et donc ils appliqueront le droit actuel. Le public respire, et se détend… Plusieurs questions sont posées au maraudeur, il explique que c’est un droit de pouvoir demander l’asile en France, il marche juste dans la montagne pour sauver des vies au cas où ces vies se mettent en danger pour fuir la répression policière à la frontière sur la route, il n’a pas fuit le contrôle de police car il roulait à 40km/heure sur la nationale. Puis le magistrat lui demande s’il a reçu une contrepartie directe ou indirecte ? Aucune ! Si d’après la loi, il a fait acte d’humanité ? Il en conclut que Kévin pourrait avoir fait acte d’humanité en emmenant en sécurité les personnes au refuge solidaire pour fuir la situation difficile d’Italie et que selon les mots de l’accusé c’est un retour du passé colonial pour la France. On sent de la bienveillance dans l’attitude des magistrats mais c’est au tour de l’avocat général… Il demande que le refus de contrôle soit modifié en refus d’obtempéré approuvé par les magistrats, l’argument du 40km/heure étant mis en avant. Concernant l’aide à l’entrée des « migrants », il ne comprend pas pourquoi Kevin a gardé le silence en garde à vue et plus maintenant, il ne comprend pas comment on peut trouver des personnes dans la nuit en montagne, il ne comprend pas pourquoi il y a des zones d’ombres et d’absence de bornage de son téléphone, pourquoi il a été au refuge « chez Jésus » en Italie ce même jour, et, quand même, est d’un milieu d’ultragauche ! Donc d’après lui, Kevin est passé en voiture avec les migrants, par la route et donc la frontière, donc il doit être condamné aux mêmes peines. Le public écoute mais bon, il n’a pas l’air très convaincu parce qu’il avance, il fait son boulot…

      Enfin l’avocate de Kévin prend la parole et plaide pour une justice qui respecte les droits humains, l’égalité, liberté et fraternité. Elle rappelle ces textes de lois sur la fraternité qui régit cette justice depuis 1936… Évoque ce carnage auquel on assiste, qui n’est que des traces évidentes des exploitations humaines, des morts dans le désert, des naufragés en mer et en devenir. Les migrants

      sont avant tout des êtres humains qui sont le symbole de la crise économique mondiale, mais, eux, n’ont pas les bons papiers ! Il faut replacer le contexte, des êtres humains qui mettre péril leur vie pour pouvoir demander l’asile. Et finalement ceux qui ont les bons papiers aident ceux qui ne les ont pas. Sans les maraudes il y aurait plus de blessés et de morts, les maraudeurs font leur devoir d’humanité et dons d’eux même, sans recevoir. Mais aujourd’hui tous les moyens sont permis pour dissuader quiconque d’aider en montagne ou ailleurs, la longue liste des solidaires qui vont suivre dans votre tribunal en ait la preuve. Les « preuves » sont démontées les unes après les autres. Est-ce une infraction d’avoir 5 personnes noires dans sa voiture, en roulant à 40km/heure ? Le refus d’obtempérer ne peut être reconnu car la peine est plus lourde que celle demandée ! Est-ce un délit d’être d’ultra-gauche ou pro-migrant, selon les droits de l’homme c’est un délit d’opinion et d’expression de penser cela. Est-ce une preuve d’être allée « Chez Jésus » pour apporter à manger ou des couvertures ? « Moi aussi j’y suis allée » dira l’avocate. Est-ce une infraction commise de garder le silence ? C’est un droit, et non une culpabilité. Peut-on se fier au bornage des téléphones ? Avons-nous encore le droit d’éteindre son téléphone et est-ce un délit ? Et faut-il rappeler qu’il existe encore des zones en montagne ou le téléphone ne capte pas, les fameuses zones d’ombres pour le procureur et blanches pour les opérateurs ! Ainsi elle conclura donc que la fraternité est un devoir qui s’impose, qu’il n’y a jamais eu de business sur la misère, la relaxe est demandée.

      Le délibéré sera rendu le 23 octobre, la vieille du procès en appel d’un autre solidaire, Pierre. La salle semble soulagée, les solidaires ont été cette fois écouté, reste à savoir s’ils seront entendus.

      Alice Prud’homme

      https://alpternatives.org/2019/10/07/proces-de-kevin-un-appel-apaise-nest-pas-gagne
      #tribunal #tribunal_de_Grenoble

    • A Grenoble, la défense des soutiens aux migrants enfonce un coin

      Au procès en appel de Pierre Mumber « condamné pour aide à l’entrée d’un étranger », les images d’un journaliste italien infirment la version des policiers. Mais d’autres dossiers montrent que la répression judiciaire contre les maraudeurs se poursuit.

      Est-ce l’esquisse d’un fiasco judiciaire ? Les images d’une télé italienne diffusées jeudi 24 octobre 2019 devant la cour d’appel de Grenoble ont jeté le doute sur la version policière ayant conduit à la condamnation en première instance d’un « maraudeur » venu au secours de migrants à Montgenèvre (Hautes-Alpes), tout près de la frontière italienne, le 6 janvier 2018.

      Pierre Mumber, 55 ans, conteste une peine de trois mois de prison avec sursis prononcée le 10 janvier 2019 par le tribunal correctionnel de Gap pour « aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d’un étranger ». Son avocat n’avait à l’époque de cette audience pas eu le temps de mettre la main sur les « rushes » du journaliste italien, et le tribunal lui avait refusé un renvoi. Jeudi, en appel, la cour a visionné les 19 minutes, et l’accusation s’en trouve fragilisée. Sans toutefois émouvoir l’avocat général qui a requis la confirmation du jugement.

      Selon les policiers, Pierre Mumber a voulu les empêcher de charger des migrants dans leur voiture, dont il a ensuite ouvert la portière pour leur permettre de s’échapper. Au moins deux d’entre eux se sont fait la malle. Ce gérant de gîte au Monêtier-les-Bains a aussi été condamné pour avoir aidé certains des migrants à franchir la frontière, ce que rien ne prouve, sinon le fait que son téléphone a « borné » en Italie ce soir-là.

      Mais comme cet homme posé et carré l’explique, « quand on est dans les environs de Briançon, c’est très souvent que notre téléphone nous indique qu’on est en Italie ». Et s’il s’y est trouvé, cela ne prouve pas qu’il a accompagné les exilés. « Très surpris par le rapport de police qui ne correspond en aucun point avec ce qui a été filmé », le prévenu, soutenu devant le palais de justice par plus de 300 personnes dénonçant « le durcissement des politiques migratoires », répète : « Je n’ai pas franchi de frontière, je n’ai pas fait d’obstacle à la police. »

      Ce soir-là, il fait –10 °C, et Pierre Mumber effectue une maraude avec deux autres bénévoles. À 20 h 20, le poste de police situé sur la frontière à Montgenèvre (1 800m d’altitude) reçoit un appel anonyme indiquant que des migrants se trouvent au pied des pistes de ski. Un policier s’y rend, trouve les migrants, les maraudeurs et les journalistes.

      Sur leurs images, on voit que l’une des migrantes, #Aargau_Kanton, Nigériane, va très mal. Elle s’agenouille à terre, pleure. Pierre Mumber l’enveloppe d’une couverture de survie puis la porte dans la voiture de police en réclamant d’appeler les pompiers. Ensuite, on voit cette voiture arrêtée un peu plus loin, les portes ouvertes : deux ou trois des migrants qui s’y trouvaient ont disparu, ne reste que la Nigériane. Les pompiers la conduiront à l’hôpital, et elle finira au Refuge solidaire de Briançon, qui accueille les exilés. Exactement ce que Pierre Mumber aurait fait sans l’intervention de la police. Il sera à nouveau arrêté onze mois plus tard, le 13 décembre 2018, dans la descente du col de Montgenèvre, avec trois migrants dans son véhicule. Le Parquet ne le poursuivra pas, lui accordant l’immunité pour motif « humanitaire ».

      Rien de tel ce soir du 6 janvier 2018. Pourtant, on voit sur les images que, quand il arrive au véhicule de police, les migrants se sont déjà enfuis. Il n’aurait donc pas ouvert les portières. « Comment expliquer que la police s’acharne sur vous ?, s’interroge l’avocat général. C’est votre parole contre la sienne. » Et pour le magistrat, « ce DVD n’est pas probant de telle manière qu’il puisse contredire le rapport de police ». À ses yeux, il manque des images pour connaître le film complet de la soirée.

      L’avocat général se plaint « qu’on accuse clairement la police de mensonge ». « On me dit que c’est à moi de rapporter les preuves, ajoute-t-il. Mais pour moi, il y a les procès-verbaux de police. » Ils lui suffisent, alors qu’ils n’ont valeur que de « simple renseignement », comme le remarque en défense Me Philippe Chaudon. Et qu’ils sont faux au moins sur un point. Un policier y affirme avoir gardé les papiers d’identité du cameraman italien « par inadvertance », alors que les images démontrent qu’il l’a fait sciemment en répétant : « Je veux voir son film, je ne veux pas être dans son film ! » Sous-entendu : les papiers seront rendus si le journaliste lui montre ses images.

      Tout en plaidant la relaxe, Me Chaudon se garde de faire le procès de la police : « Chaque être humain a le droit de commettre des erreurs », lâche l’avocat, qui a sa version : après un contrôle improvisé ne respectant aucune règle, les policiers ont « entassé » quatre migrants dans leur voiture, sans fermer les portes, et avec un seul fonctionnaire à bord. Trois en ont profité pour s’enfuir. Me Chaudon imagine le dialogue à l’arrivée : « Chef, on a eu un souci. On en a perdu trois ou quatre. » Or, commente l’avocat, les policiers « n’ont pas envie d’être la risée du commissariat ». On saura le 21 novembre ce que la cour d’appel décidera.

      Mercredi, elle a condamné un autre maraudeur de Briançon, Kevin Lucas, à deux mois de prison avec sursis, contre quatre mois en première instance. Il avait été intercepté avec cinq migrants dans sa voiture la nuit du 24 au 25 mars 2018 au pied du col de Montgenèvre. Son avocate va se pourvoir en cassation. « Rien ne démontre qu’il est entré avec eux sur le territoire français et pour le reste, il doit bénéficier de l’immunité accordée à ceux qui aident quelqu’un dans le besoin », affirme Me Maeva Binimelis.

      Mais la répression se poursuit contre les bénévoles de la région. Outre ces deux dossiers, une troisième personne a été condamnée en janvier. En août, un quatrième a été reconnu coupable mais a bénéficié d’une dispense de peine. L’association briançonnaise Tous migrants dénombre quatre autres gardes à vue pour « délit de solidarité » en 2019, sans suite judiciaire pour l’instant. S’y ajoutent les « 4+3 » condamnés en décembre dernier à des peines allant jusqu’à quatre mois de prison ferme. Ces sept prévenus, qui attendent leurs audiences d’appel, avaient participé le 22 avril 2018 à une marche au cours de laquelle des « sans-papiers » avaient franchi la frontière.

      Même si les arrivées de migrants par cette frontière ont baissé de moitié par rapport à 2018, selon le Refuge solidaire de Briançon, le rôle des maraudeurs reste « indispensable », comme le relatait Médecins du monde dans un rapport de juin dernier, en rappelant que quatre migrants sont morts depuis 2017, et deux ont été grièvement blessés en 2016. L’un a dû être amputé des pieds, ce qui a provoqué l’instauration des maraudes.

      En mai dernier, Médecins du monde a, en quinze rondes, secouru 27 personnes, dont cinq présentaient « des signes visibles de détresse ». Selon l’ONG, une personne interpellée se trouvant « à terre, souffrante et exténuée » a été renvoyée en Italie « sans avoir bénéficié d’une prise en charge médicale ». Avec l’hiver qui approche, les maraudeurs vont se remettre à la tâche, mais en craignant que policiers et gendarmes ne fassent de même.

      Dans un rapport (https://www.hrw.org/fr/report/2019/09/05/ca-depend-de-leur-humeur/traitement-des-enfants-migrants-non-accompagnes-dans-les) du 5 septembre, Human Rights Watch (HRW) dénonce le « harcèlement » que les bénévoles subissent. « Systématiquement, lorsqu’on part en maraude à Montgenèvre, il y a des contrôles [...], souvent plusieurs fois dans la soirée », a indiqué l’un d’eux à HRW. Pour un maraudeur, « il faut que nos véhicules soient nickel ». Citant des amendes pour un essuie-glace défectueux, un feu arrière cassé, ou « pour ne pas avoir mis l’autocollant pneus cloutés », l’ONG demande qu’il soit mis fin à ces « intimidations ».

      https://www.mediapart.fr/journal/france/251019/grenoble-la-defense-des-soutiens-aux-migrants-enfonce-un-coin

    • France. La condamnation d’un homme qui a offert du thé et des vêtements chauds à des demandeurs d’asile doit être annulée

      À l’approche de l’audience en appel, jeudi 24 octobre, de Pierre Mumber, un guide de haute montagne ayant offert du thé et des vêtements chauds à quatre demandeurs d’asile originaires d’Afrique de l’Ouest dans les Alpes qui a été condamné pour « aide à l’entrée irrégulière d’un étranger », Amnesty International appelle à l’annulation de sa condamnation.

      « Le geste humain qu’a fait Pierre Mumber en offrant des vêtements chauds et du thé à quatre demandeurs d’asile arrivés en France par les Alpes depuis l’Italie devrait être applaudi, a déclaré Rym Khadhraoui, chercheuse d’Amnesty International sur l’Europe occidentale.

      « Pierre n’a commis aucune infraction. Pourtant, sa condamnation à la suite de cet acte de gentillesse montre comment les autorités françaises utilisent abusivement la législation destinée à lutter contre le trafic d’êtres humains pour sanctionner pénalement des citoyens qui offrent leur aide aux personnes en mouvement. »

      Pierre Mumber a été reconnu coupable d’« aide à l’entrée irrégulière d’un étranger » car trois des quatre demandeurs d’asile ont ensuite échappé à la surveillance de la police.

      Amnesty International estime que les actions de Pierre ne constituent pas une « aide à l’entrée irrégulière d’un étranger » mais plutôt une aide humanitaire, qui est légale au regard du droit français et international.

      Son audience en appel se déroulera devant la cour d’appel de Grenoble à 13 h 45 (heure française) le 24 octobre 2019.

      Complément d’information

      Pierre Mumber a été déclaré coupable et condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Gap le 10 janvier 2019.

      Le 6 janvier 2018, Pierre Mumber a donné du thé et des vêtements à un homme et une femme originaires du Nigeria, un Camerounais et un Guinéen à Montgenèvre, près de Briançon (Hautes-Alpes). Durant l’hiver, des bénévoles de la région font régulièrement des maraudes au bord des routes enneigées pour aider les personnes qui se trouvent en difficulté après avoir traversé les montagnes dans des conditions dangereuses depuis l’Italie. Deux policiers sont arrivés et ont emmené les demandeurs d’asile jusqu’à leurs voitures, en demandant à Pierre Mumber de venir avec eux. Un peu plus tard, alors que Pierre Mumber se trouvait à distance, trois des quatre demandeurs d’asile ont échappé à la surveillance des policiers et pris la fuite.

      Connaissant les risques et conséquences encourus par les personnes qui tentent de franchir les Alpes de l’Italie à la France, notamment le risque de se perdre dans les montagnes enneigées en hiver, Pierre Mumber et de nombreux autres habitants de la région de Briançon ont commencé à fournir une aide humanitaire aux personnes en mouvement, souvent mal équipées pour ce périlleux voyage.

      À la frontière franco-italienne, la police française refuse l’entrée des demandeurs d’asile et des migrants et les refoule illégalement vers l’Italie, en plus de criminaliser les actions légitimes des personnes qui les aident.

      https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2019/10/france-conviction-of-man-who-offered-tea-and-warm-clothes-to-asylum-seekers

    • Le militant pro-migrants de Briançon #Pierre_Mumber relaxé en appel à Grenoble

      L’accompagnateur en montagne des Hautes-Alpes avait été condamné en première instance à 3 mois de prison avec sursis pour avoir porté assistance à des migrants lors d’une maraude près de la frontière italienne au cours de l’hiver 2018.

      En première instance, le 10 janvier dernier, le tribunal correctionnel de Gap avait condamné Pierre Mumber à 3 mois de prison avec sursis pour « aide à l’entrée irrégulière d’étrangers ». La justice lui reprochait également de les avoir « aidés à se soustraire » à un contrôle de police, un fait qu’il contestait.

      Des images de la télévision italienne visionnées

      Le procès en appel s’est tenu le 24 octobre à Grenoble. Lors de l’audience, les magistrats ont visionné des images de la télévision tournées lors de la maraude au col de Montgenèvre, qui contredisent la version policière.

      « Les mentions des procès-verbaux apparaissent au vu des images visionnées particulièrement dénuées de véracité », a estimé la cour d’appel, allant à l’encontre de l’interprétation de l’avocat général qui avait requis la confirmation de la peine à l’encontre du gérant de gîte de 55 ans au casier judiciaire vierge.

      La cour ajoute qu’"aucun élément ne permet de forger la conviction que Pierre Mumber est intervenu directement pour empêcher les policiers d’appréhender les étrangers en situation irrégulière, ces difficultés d’interpellation tenant manifestement plus aux moyens en présence qu’à l’obstruction alléguée".

      Selon la cour, les éléments de téléphonie ne permettent pas davantage de démontrer que Pierre Mumber a accompagné les migrants lorsqu’ils ont franchi la frontière.

      Le militant soulagé mais amer

      Pierre Mumber a fait part de son « soulagement » à l’AFP

      « C’était tellement incohérent ! C’est difficile de se sentir incriminé sur des faits faux.

      Je garde une sorte d’incompréhension et un peu de dégoût par rapport au fait que des policiers se permettent de provoquer ce genre de situation (...) alors que les maraudeurs apportent juste une #aide_humanitaire qui n’a rien d’illégal », a-t-il encore commenté.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/hautes-alpes/gap/militant-pro-migrants-briancon-pierre-mumber-relaxe-app

    • Aide aux migrants : le militant Pierre Mumber relaxé en appel

      Pierre Mumber, qui avait porté assistance à des migrants à l’hiver 2018 lors d’une maraude au col de Montgenèvre (Hautes-Alpes) près de la frontière italienne, a été relaxé jeudi par la cour d’appel de Grenoble.

      En première instance, au tribunal de Gap, cet accompagnateur en montagne de 55 ans avait été condamné à 3 mois de prison avec sursis pour « aide à l’entrée irrégulière » d’étrangers et pour les avoir « aidés à se soustraire » à un contrôle de police, ce qu’il avait toujours nié.

      À l’audience en appel, fin octobre, les magistrats avaient accepté de visionner des images d’une équipe italienne de télévision qui avait accompagné la maraude, qui contredisaient la version policière. Ce que la cour d’appel a mis notamment en exergue dans sa décision, que l’Agence France-Presse (AFP) a pu consulter.

      « Les mentions des procès-verbaux apparaissent au vu des images visionnées particulièrement dénuées de véracité », a estimé la cour d’appel, allant à l’encontre de l’interprétation de l’avocat général qui avait requis la confirmation de la peine à l’égard de ce gérant de gîte, au casier judiciaire vierge.

      De plus, ajoute-t-elle, « aucun élément ne permet de forger la conviction que Pierre Mumber est intervenu directement pour empêcher les policiers d’appréhender les étrangers en situation irrégulière, ces difficultés d’interpellation tenant manifestement plus aux moyens en présence qu’à l’obstruction alléguée ».

      Enfin, sur les éléments de téléphonie, sur lesquels l’avocat général s’était appuyé pour prouver le passage de la frontière du maraudeur, même s’il a été expliqué que les portables bornent aussi bien en Italie qu’en France dans cette zone frontière, la cour a tranché : « Rien ne permet de démontrer que Pierre Mumber a accompagné [les migrants] lorsqu’ils ont franchi la frontière. »

      Joint par l’AFP, Pierre Mumber a fait part de son « soulagement ». « C’était tellement incohérent ! C’est difficile de se sentir incriminé sur des faits faux », a ajouté ce militant aux multiples engagements à Briançon, que ce soit auprès de SDF, de personnes handicapées ou d’exilés, depuis qu’ils ont commencé à franchir massivement les Alpes par le col de Montgenèvre.

      « Je garde une sorte d’incompréhension et un peu de dégoût par rapport au fait que des policiers se permettent de provoquer ce genre de situation […] alors que les maraudeurs apportent juste une aide humanitaire qui n’a rien d’illégal, a poursuivi Pierre Mumber. On fabrique de l’illégalité mais elle n’est pas de notre côté », a-t-il souligné.

      Voici le compte rendu d’audience publié le 24 octobre 2019 sur Mediapart.

      *

      Grenoble (Isère), envoyé spécial. – Est-ce l’esquisse d’un fiasco judiciaire ? Les images d’une télé italienne diffusées jeudi 24 octobre 2019 devant la cour d’appel de Grenoble ont jeté le doute sur la version policière ayant conduit à la condamnation en première instance d’un « maraudeur » venu au secours de migrants à Montgenèvre (Hautes-Alpes), tout près de la frontière italienne, le 6 janvier 2018.

      Pierre Mumber, 55 ans, conteste une peine de trois mois de prison avec sursis prononcée le 10 janvier 2019 par le tribunal correctionnel de Gap pour « aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d’un étranger ». Son avocat n’avait à l’époque de cette audience pas eu le temps de mettre la main sur les « rushes » du journaliste italien, et le tribunal lui avait refusé un renvoi. Jeudi, en appel, la cour a visionné les 19 minutes, et l’accusation s’en trouve fragilisée. Sans toutefois émouvoir l’avocat général qui a requis la confirmation du jugement.

      Selon les policiers, Pierre Mumber a voulu les empêcher de charger des migrants dans leur voiture, dont il a ensuite ouvert la portière pour leur permettre de s’échapper. Au moins deux d’entre eux se sont fait la malle. Ce gérant de gîte au Monêtier-les-Bains a aussi été condamné pour avoir aidé certains des migrants à franchir la frontière, ce que rien ne prouve, sinon le fait que son téléphone a « borné » en Italie ce soir-là.

      Mais comme cet homme posé et carré l’explique, « quand on est dans les environs de Briançon, c’est très souvent que notre téléphone nous indique qu’on est en Italie ». Et s’il s’y est trouvé, cela ne prouve pas qu’il a accompagné les exilés. « Très surpris par le rapport de police qui ne correspond en aucun point avec ce qui a été filmé », le prévenu, soutenu devant le palais de justice par plus de 300 personnes dénonçant « le durcissement des politiques migratoires », répète : « Je n’ai pas franchi de frontière, je n’ai pas fait d’obstacle à la police. »

      Ce soir-là, il fait –10 °C, et Pierre Mumber effectue une maraude avec deux autres bénévoles. À 20 h 20, le poste de police situé sur la frontière à Montgenèvre (1 800m d’altitude) reçoit un appel anonyme indiquant que des migrants se trouvent au pied des pistes de ski. Un policier s’y rend, trouve les migrants, les maraudeurs et les journalistes.

      Sur leurs images, on voit que l’une des migrantes, Aargau Kanton, Nigériane, va très mal. Elle s’agenouille à terre, pleure. Pierre Mumber l’enveloppe d’une couverture de survie puis la porte dans la voiture de police en réclamant d’appeler les pompiers. Ensuite, on voit cette voiture arrêtée un peu plus loin, les portes ouvertes : deux ou trois des migrants qui s’y trouvaient ont disparu, ne reste que la Nigériane. Les pompiers la conduiront à l’hôpital, et elle finira au Refuge solidaire de Briançon, qui accueille les exilés. Exactement ce que Pierre Mumber aurait fait sans l’intervention de la police. Il sera à nouveau arrêté onze mois plus tard, le 13 décembre 2018, dans la descente du col de Montgenèvre, avec trois migrants dans son véhicule. Le Parquet ne le poursuivra pas, lui accordant l’immunité pour motif « humanitaire ».

      Rien de tel ce soir du 6 janvier 2018. Pourtant, on voit sur les images que, quand il arrive au véhicule de police, les migrants se sont déjà enfuis. Il n’aurait donc pas ouvert les portières. « Comment expliquer que la police s’acharne sur vous ?, s’interroge l’avocat général. C’est votre parole contre la sienne. » Et pour le magistrat, « ce DVD n’est pas probant de telle manière qu’il puisse contredire le rapport de police ». À ses yeux, il manque des images pour connaître le film complet de la soirée.

      L’avocat général se plaint « qu’on accuse clairement la police de mensonge ». « On me dit que c’est à moi de rapporter les preuves, ajoute-t-il. Mais pour moi, il y a les procès-verbaux de police. » Ils lui suffisent, alors qu’ils n’ont valeur que de « simple renseignement », comme le remarque en défense Me Philippe Chaudon. Et qu’ils sont faux au moins sur un point. Un policier y affirme avoir gardé les papiers d’identité du cameraman italien « par inadvertance », alors que les images démontrent qu’il l’a fait sciemment en répétant : « Je veux voir son film, je ne veux pas être dans son film ! » Sous-entendu : les papiers seront rendus si le journaliste lui montre ses images.

      Tout en plaidant la relaxe, Me Chaudon se garde de faire le procès de la police : « Chaque être humain a le droit de commettre des erreurs », lâche l’avocat, qui a sa version : après un contrôle improvisé ne respectant aucune règle, les policiers ont « entassé » quatre migrants dans leur voiture, sans fermer les portes, et avec un seul fonctionnaire à bord. Trois en ont profité pour s’enfuir. Me Chaudon imagine le dialogue à l’arrivée : « Chef, on a eu un souci. On en a perdu trois ou quatre. » Or, commente l’avocat, les policiers « n’ont pas envie d’être la risée du commissariat ». On saura le 21 novembre ce que la cour d’appel décidera.

      Mercredi, elle a condamné un autre maraudeur de Briançon, Kevin Lucas, à deux mois de prison avec sursis, contre quatre mois en première instance. Il avait été intercepté avec cinq migrants dans sa voiture la nuit du 24 au 25 mars 2018 au pied du col de Montgenèvre. Son avocate va se pourvoir en cassation. « Rien ne démontre qu’il est entré avec eux sur le territoire français et pour le reste, il doit bénéficier de l’immunité accordée à ceux qui aident quelqu’un dans le besoin », affirme Me Maeva Binimelis.

      Mais la répression se poursuit contre les bénévoles de la région. Outre ces deux dossiers, une troisième personne a été condamnée en janvier. En août, un quatrième a été reconnu coupable mais a bénéficié d’une dispense de peine. L’association briançonnaise Tous migrants dénombre quatre autres gardes à vue pour « délit de solidarité » en 2019, sans suite judiciaire pour l’instant. S’y ajoutent les « 4+3 » condamnés en décembre dernier à des peines allant jusqu’à quatre mois de prison ferme. Ces sept prévenus, qui attendent leurs audiences d’appel, avaient participé le 22 avril 2018 à une marche au cours de laquelle des « sans-papiers » avaient franchi la frontière.

      Même si les arrivées de migrants par cette frontière ont baissé de moitié par rapport à 2018, selon le Refuge solidaire de Briançon, le rôle des maraudeurs reste « indispensable », comme le relatait Médecins du monde dans un rapport de juin dernier, en rappelant que quatre migrants sont morts depuis 2017, et deux ont été grièvement blessés en 2016. L’un a dû être amputé des pieds, ce qui a provoqué l’instauration des maraudes.

      En mai dernier, Médecins du monde a, en quinze rondes, secouru 27 personnes, dont cinq présentaient « des signes visibles de détresse ». Selon l’ONG, une personne interpellée se trouvant « à terre, souffrante et exténuée » a été renvoyée en Italie « sans avoir bénéficié d’une prise en charge médicale ». Avec l’hiver qui approche, les maraudeurs vont se remettre à la tâche, mais en craignant que policiers et gendarmes ne fassent de même.

      Dans un rapport du 5 septembre, Human Rights Watch (HRW) dénonce le « harcèlement » que les bénévoles subissent. « Systématiquement, lorsqu’on part en maraude à Montgenèvre, il y a des contrôles [...], souvent plusieurs fois dans la soirée », a indiqué l’un d’eux à HRW. Pour un maraudeur, « il faut que nos véhicules soient nickel ». Citant des amendes pour un essuie-glace défectueux, un feu arrière cassé, ou « pour ne pas avoir mis l’autocollant pneus cloutés », l’ONG demande qu’il soit mis fin à ces « intimidations ».

      La cour d’appel de Grenoble a relaxé jeudi le maraudeur, qui avait été condamné à trois mois de prison avec sursis en première instance à Gap pour aide à l’entrée irrégulière d’un étranger en France.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/211119/aide-aux-migrants-le-militant-pierre-mumber-relaxe-en-appel

    • Lettre ouverte à Pierre, premier maraudeur solidaire de Briançon innocenté

      Cher Pierre,

      Avant de t’écrire, aux yeux du monde, nous avons attendu les cinq jours de délai donnés par la loi au procureur pour se pourvoir en cassation. Nous avions trop peur que l’immense soulagement que nous voulions partager avec toi puisse être brisé en vol. On s’attendait à tout, vu l’absurdité et les injustices auxquelles nous assistons depuis des mois.

      Il n’en a rien été, le procureur s’est tu.
      Nous avons donc le loisir de laisser éclater notre joie.

      Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, donc, la cour d’appel de Grenoble t’a relaxé, Pierre, le 21 novembre dernier. Contrairement au jugement en première instance du Tribunal de Gap, elle a compris que tu étais innocent. Coupable de rien : ni du délit d’aide à l’entrée de personnes étrangères en situation irrégulière, ni du délit d’obstruction à l’action des forces de l’ordre.

      Ainsi, la cour d’appel a a enfin assuré un peu de cohérence entre les décisions de justice et celle du conseil constitutionnel de consacrer le principe de fraternité : ce que tu as fait n’était autre que le mettre en oeuvre avant l’heure.
      Face à l’évidence des images vidéos, elle a aussi officiellement reconnu les mensonges des forces de l’ordre ; et pour nous, c’est une porte, timidement entrouverte, vers la reconnaissance d’autres mensonges, des forces de l’ordre, mais aussi parfois de l’Etat.
      Mine de rien, ce jugement assoit aussi la légitimité des maraudes, l’assistance à personnes en danger ; non, il n’y a pas de délit de solidarité.
      Enfin, et c’est loin d’être anecdotique, mais loin d’être irréversible aussi, cet heureux dénouement redonne un peu confiance en l’impartialité de la justice, dont on ne pouvait que finir par douter avec l’intensification en toute impunité des intimidations policières, des poursuites judiciaires, les procès à charge, le déni des droits de la défense...
      ...même s’il subsiste, comme tu le disais après le verdict, ce constat amer qu’il ait fallu que tu apportes toi-même la preuve de ton innocence... mieux vaut ne plus penser à ce qui serait advenu s’il n’y avait eu par chance ce jour-là des journalistes qui t’accompagnaient, s’ils n’avaient pas refusé de céder leurs images à la police... dans un système judiciaire censé reposer sur la présomption d’innocence, cela pose question... espérons, gageons que cela amène surtout nos magistrats et dirigeants à réfléchir !

      Cher Pierre,

      C’est important la mémoire, dans nos temps troublés, qu’elle soit liée à l’Histoire ou aux petites histoires....
      En 2015, tu assistais aux premières réunions citoyennes de ce qui allait devenir Tous Migrants ; tu y avais proposé de réfléchir à un signe de ralliement, pour que chaque personne qui souhaitait montrer son soutien aux migrants ait un outil simple pour le faire. Et tu nous as inspiré un autocollant, plus parlant et plus pratique qu’un long discours ; on le retrouve sur les voitures, les ordinateurs, les frigos…
      En 2019, tu as été blanchi d’accusations fausses et viles, toi qui te contentes de vivre pleinement ton humanité... Et tu continues ainsi à nous inspirer.

      Tu n’es pas pro-migrant Pierre, tu es un simple défenseur des droits humains ; comment réussir à faire comprendre aux médias que leur vocable lapidaire et clivant est non seulement faux, mais aussi populiste, à leur corps défendant souvent …

      Cher Pierre,

      Merci. Nous sommes si heureux, et quelque part honorés que tu sois entré au conseil d’administration de Tous Migrants récemment. Tes gestes de solidarité innocentés, l’histoire même de ce procès font tant écho à notre combat.

      Tu dis que "c’est d’abord par la solidarité et le soutien des associations comme Tous Migrants que je me sors de cette situation" ; tu dis aussi que "ce qui maintient la tête hors de l’eau, c’est cette solidarité pour les personnes quelles qu’elles soient, exilées ou solidaires".
      En retour, nous voudrions te dire encore ceci. Chaque jour, parmi nos actions de sensibilisation et de plaidoyer, nous nous efforçons de mettre au jour les violations des droits et les mensonges institutionnels, à travers le recueil de témoignages, ou les actions en justice ; un travail de longue haleine, à la fois minutieux et ingrat, qui exige constance et persévérance. Depuis quelques temps, grâce au partenariat avec Médecins du Monde, nous avons aussi monté une « unité mobile de mise à l’abri », UMMA, comme humanité. Sache tous ces efforts trouvent, dans la grande victoire dont tu es le symbole, un encouragement sans pareil, l’énergie de continuer sans relâche.

      Depuis le début, nous avons opté pour une approche la plus collective possible, contre les tentations des médias ou des institutions d’avoir quelques figures emblématiques. Nous tenons à être « tous migrants », à la force du nombre, anonymes, car la cristallisation ou la personnalisation rendrait plus simple la tâche de sape des pourfendeurs des droits. Mais une fois n’est pas coutume. Aujourd’hui Pierre, nous avons envie d’être « tous Pierre »… Pierre qui roule ? En ces temps hivernaux, qui sait quelles autres injustices quotidiennes ta boule de neige peut réussir encore à balayer sur sa route…

      Désolée d’avoir été un peu longue, ça nous semblait important de te dire tout ça, publiquement.

      L’équipe de coordination Tous Migrants,
      au nom de tous les adhérents et sympathisants

      Reçue par email, le 28.11.2019

    • Nessun «crimine di solidarietà»: guida alpina che aiutò migranti sulle Alpi assolta in appello

      Una guida alpina francese accusata di aver aiutato dei migranti nella zona alpina frontaliera tra Francia e Italia è stato assolto dall’accusa di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina. Il verdetto della corte d’appello di Grenoble è arrivato il 21 novembre.

      Pierre Mumber, 55 anni, era stato condannato in primo grado a Gap ad una pena detentiva sospesa di 3 mesi di reclusione per «favoreggiamento dell’ingresso illegale» di stranieri e «aiuto per eludere» un controllo di polizia. L’uomo aveva sempre negato ogni addebito.

      In francese si chiamano maraudes, e sono quelle operazioni a cui hanno partecipato centinaia di attivisti e guide di montagna finalizzate a portare assistenza a chi ha più bisogno ed evitare decessi.

      Nell’udienza di appello di fine ottobre, i magistrati francesi hanno accettato di prendere in considerazione le riprese di una troupe televisiva italiana presente al Passo del Monginevro il 6 gennaio 2018, data a cui risalgono i fatti. Le immagini contraddicono la versione della polizia, scrivono i magistrati della Corte d’appello nella decisione, visionati da AFP.

      La versione di Mumber e dei suoi avvocati, tra cui Amnesty International, è stata che la guida alpina aveva solamente offerto del tè caldo e dei vestiti a quattro africani che avevano sconfinato, provenienti dall’Italia. Tra essi c’era anche una donna nigeriana gravemente ferita.

      Secondo l’accusa, che aveva chiesto la conferma della sentenza di primo grado contro l’uomo, incensurato, Mumber avrebbe aperto le porte della macchina della polizia sopraggiunta sul posto per aiutare i migranti a fuggire.

      La guida ha sempre sostenuto che gli agenti non hanno detto il vero, «raccontando una storia che non è la mia, dandomi la colpa per cose che non ho fatto», come ha spiegato a Euronews.

      Nella sentenza su legge che «non ci sono prove a sostegno della convinzione che Pierre Mumber sia intervenuto direttamente per impedire alla polizia di arrestare gli stranieri in situazione irregolare, poiché queste difficoltà di arresto sono chiaramente più legate ai mezzi a disposizione che alla presunta ostruzione».

      Caduto anche l’argomento dei tabulati telefonici, sui quali l’Avvocatura Generale aveva fatto affidamento: «Non vi è alcuna prova che Pierre Mumber abbia accompagnato (i migranti) quando hanno attraversato la frontiera».

      «Sono soddisfatto del risultato, sono soddisfatto del fatto che in Francia vi sia un minimo di giustizia. Ma ho addosso un sentimento ambivalente, di sollievo ma anche di inquietudine nel constatare che ci si possa trovare in tribunale semplicemente perché delle persone, agenti di polizia, si permettano di fare dichiarazioni e denunce false», la dichiarazione della guida alpina rilasciata a Euronews. «Avevo le prove della mia non-colpevolezza, ma se non le avessi avute, non so come avrei fatto».

      «Le marauds continueranno perché purtroppo oggi i diritti non sono necessariamente rispettati al confine, ed è importante essere vigili».

      Secondo le ONG locali, circa 200 persone hanno preso parte alle azioni in sostegno dei migranti al confine franco-italiano, contribuendo al salvataggio di 800 di loro.

      Il portavoce di Tous Migrants, Michel Rousseau ha elogiato «una vittoria sia per noi sia per il sistema giudiziario che ritrova il suo blasone».

      Secondo Rousseau, questa serie di processi porta a «rendersi conto che non siamo gli unici a subire la repressione poliziesca e giudiziaria. La quale favorisce il crearsi di legami più stretti tra i movimenti sociali di fronte alla deriva autoritaria del potere».

      Un altro maraudeur delle Alpi, Kevin Lucas, è stato invece condannato lo scorso 23 ottobre - pur a fronte di una riduzione della pena - a due mesi di reclusione che tuttavia non sconterà in prigione. La sentenza iniziale prevedeva una condanna a quattro mesi. Il suo avvocato ha detto a Euronews che impugnerà la sentenza davanti alla corte di cassazione francese.

      I processi di Kevin Lucas e Pierre Mumber rientrano entrambi sotto l’etichetta di «crimine di solidarietà», ritiene il legale, Maeva Binimelis.

      Per entrambi i processi, numerose sono state le manifestazioni di sostegno da parte di numerose associazioni che si battono per i diritti dei più deboli.
      Cosa dice la legge francese?

      Secondo una legge del 1945, «qualsiasi persona che, con assistenza diretta o indiretta, ha facilitato o tentato di facilitare l’ingresso, la circolazione o il soggiorno illegale di uno straniero in Francia» è punito con una pena detentiva fino a cinque anni e una multa di 30mila euro.

      Tuttavia, in alcuni casi il governo francese è stato costretto ad ammorbidire la sua posizione. L’anno scorso, un tribunale francese ha stabilito che il «principio di fratellanza» avrebbe dovuto proteggere l’olivicoltore Cedric Herrou dal finire a processo per aver aiutato centinaia di migranti ad entrare illegalmente nel paese.

      Nell’agosto 2018 il governo del presidente Emmanuel Macron ha adottato una nuova legge che mette al riparo dai procedimenti giudiziari «qualsiasi persona o organizzazione quando l’atto non ha dato luogo ad alcuna compensazione, diretta o indiretta, ed è consistito nel fornire consulenza o sostegno legale, linguistico o sociale, o qualsiasi altro aiuto fornito esclusivamente per scopi umanitari».

      Tuttavia, le azioni penali contro i volontari sono proseguite. Secondo le Ong, una delle ragioni è che i tribunali tendono a considerare l’attivismo a favore dei migranti non come una forma di assistenza gratuita, e quindi che non rientra nell’eccezione umanitaria. «Il nostro governo, come molti governi europei, ha deciso di trasformare i migranti in capri espiatori», indica Rousseau. «E, come molti altri governi, ha deciso di costruire muri, simbolici o reali, in modo che le persone in fuga dalla povertà e dall’oppressione non possano trovare rifugio nei nostri paesi».
      Esistono «crimini di solidarietà» in altri paesi europei?

      Secondo il GISTI, un’organizzazione francese senza scopo di lucro, la Francia non è la sola a criminalizzare la solidarietà verso i migranti.

      La Germania, il Belgio, la Danimarca, la Grecia e l’Italia puniscono l’ingresso illegale di stranieri quando avviene a scopo di lucro. Tuttavia, l’organizzazione ha documentato una serie di esempi di persone che hanno aiutato gratuitamente i migranti in questi paesi e sono finite in tribunale.

      Open Democracy, una piattaforma mediatica globale, ha compilato «una lista di oltre 250 persone in 14 paesi che sono state arrestate, accusate o indagate in base a una serie di leggi negli ultimi cinque anni per sostenere i migranti». Sette paesi concentrano la stragrande maggioranza dei casi: Italia, Grecia, Francia, Regno Unito, Germania, Danimarca e Spagna.

      https://it.euronews.com/2019/11/21/nessun-crimine-di-solidarieta-guida-alpina-che-aiuto-migranti-sulle-alp

    • 1 Relaxe pour les 3+4+2 de Briançon

      Le printemps 2021 sera marqué par deux procès politiques, criminalisant la solidarité avec les exilé-es et les sans papiers.

      Le 22 avril au tribunal de Gap jugement de deux solidaires en première instance pour « aide à l’entrée et à la circulation sur le territoire national de personnes en situation irrégulière »
      Le 27 mai jugement en appel des "7 de Briançon"suite à la condamnation prononcée le 13 décembre 2018.

      https://seenthis.net/messages/909136

    • Gap : deux mois de prison avec sursis requis contre des maraudeurs

      Deux maraudeurs de l’association Tous Migrants étaient convoqués jeudi au tribunal correctionnel de Gap pour avoir porté assistance à une famille d’exilés à la frontière franco-italienne en novembre 2020. Ils sont accusés « d’aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire français » .

      Jeudi 22 avril, au tribunal correctionnel de Gap, le procureur de la République a requis deux mois de prison avec sursis assortis d’une interdiction de séjour dans les Hautes-Alpes d’une durée de cinq ans à l’égard de deux maraudeurs, bénévoles de l’association Tous Migrants, qui vient en aide aux exilés dans le Briançonnais depuis près de six ans en organisant des maraudes solidaires.

      Ces derniers sont poursuivis pour être venus en aide à une famille d’exilés afghans – dont une femme enceinte de huit mois – qui traversait la frontière franco-italienne par le col de Montgenèvre, le 19 novembre 2020. Les maraudeurs, âgés de 28 et 31 ans, l’un tisserand, l’autre éducateur, sont accusés « d’aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière en France » selon les gendarmes qui les ont interpellés ce jour-là, ce qu’ils nient fermement, assurant avoir porté assistance à la famille une fois que celle-ci avait franchi la frontière.

      « Comment concevoir que vous ayez décidé de poursuivre nos maraudeurs sur des allégations une fois de plus mensongères ? », interroge au micro Benoît, un bénévole de Tous Migrants, en s’adressant au procureur de la République lors du rassemblement organisé peu avant l’audience, devant le tribunal judiciaire de Gap jeudi midi. « Nos deux maraudeurs ne sont allés chercher personne en Italie. Ils ont une connaissance fine du terrain, contrairement aux policiers et gendarmes venus en renfort ponctuellement. »

      Dès midi, la place Saint-Arnoux prend vie, accueillant près de 300 personnes venues témoigner leur soutien aux deux maraudeurs renvoyés devant le tribunal correctionnel. C’est la quatrième fois que des solidaires sont poursuivis en justice. « La solidarité n’est pas un délit », rappelle une banderole. Des stands aux couleurs du syndicat Solidaires font face à une foule attentive aux discours des uns et des autres. L’eurodéputé Damien Carême (EELV) et le sénateur Guillaume Gontard (président du groupe écologiste au Sénat) ont fait le déplacement.

      « Je trouve scandaleux que la solidarité soit mise en accusation dans notre pays », dénonce le premier, pour qui l’action des bénévoles « pallie les carences de l’État ». Le parlementaire européen s’était rendu, le 12 février dernier, à la police aux frontières de Montgenèvre pour constater les dégâts d’une politique migratoire défaillante et destructrice (lire sur Twitter son expérience : https://twitter.com/DamienCAREME/status/1360596801548615688).

      « L’État français ne respecte plus l’État de droit, refoule les personnes allègrement, en opposition avec toutes les conventions internationales. La situation est grave et dramatique pour tous ces exilés qui essaient de passer la frontière. »

      À 14 heures, dans l’une des salles d’audience du tribunal, A. et T. sont appelés à la barre. Les deux prévenus se positionnent face au président, qui rappelle les faits leur étant reprochés. « Le 19 novembre 2020, une patrouille de gendarmerie détachée de la PAF de Montgenèvre apercevait un groupe d’individus franchir la frontière de l’Italie vers la France, dont quatre Afghans et deux Français », déroule le président.

      Lors de son audition, l’Afghan explique vouloir aller en Allemagne pour y rejoindre des proches. Il affirme avoir été récupéré en France et précise que les bénévoles des associations d’aide aux migrants à la frontière « ne lui ont pas demandé d’argent ». Son épouse est, quant à elle, peu précise dans le déroulé des faits. Interpellés, les deux maraudeurs de Tous Migrants sont alors placés en garde à vue. Ils ne reconnaissent pas les faits.

      « Sur les circonstances dans lesquelles vous avez pris en charge ces personnes, pouvez-vous expliquer comment vous vous êtes organisés et comment la journée s’est déroulée ? », interroge le président.

      A. et T. étaient en maraude, comme à leur habitude depuis deux ans. L’unité mobile de Médecins du Monde les accompagnait. « On s’est réunis à 11 heures pour se briefer et monter ensemble à Briançon, commence A. Un peu plus tard, à 300 mètres de la frontière coté français, une famille est arrivée sur le chemin et on est allés la voir pour demander si tout allait bien. »

      « Le procès-verbal dit que les gendarmes vous ont vus passer la frontière en compagnie de ces personnes. Ce qui ressort de la procédure, c’est que la frontière n’est pas matérialisée. Comment savez-vous de quel côté vous étiez ?

      -- Je connais très bien la montagne, rétorque A. Cela fait deux ans que j’effectue des maraudes, je suis conscient des risques encourus. À aucun moment je ne franchis la frontière. Elle était à 300 mètres de nous. »

      Et son voisin, les mains jointes derrière le dos, d’ajouter : « C’est impossible qu’ils nous aient vus traverser la frontière car on ne la franchit jamais. On est équipés de cartes IGN précises sur la zone de Montgenèvre. Et on sait qu’une attention particulière est portée aux solidaires, donc on ne donne pas de prétexte à des arrestations. »

      Interrogés sur le fait de ne pas s’être exprimés sur ce point précis lors de la procédure, les deux maraudeurs laissent percevoir l’ombre d’un regret. « Si ça avait pu nous éviter tout ce temps et cette énergie, ça aurait été plus judicieux. Mais sur le moment, ça ne paraissait pas entendable ... », susurre l’un deux. « On l’a dit aux gendarmes au moment de l’interpellation. Mais arrivés au poste, on a tout de suite été présentés comme des passeurs. Toute la rhétorique des questions était orientée là-dessus », complète le second.

      « Quand vous avez pris en charge ces migrants, présentaient-ils des signes de vulnérabilité ?, demande le procureur de la République lorsque vient son tour, s’attardant sur le cas de la femme enceinte. L’avez-vous précisé aux enquêteurs ?

      -- Ça a été martelé aux gendarmes lors de l’interpellation, assurent A. et T. La femme enceinte de 8 mois avait des difficultés pour se déplacer. »

      En visioconférence, le premier témoin, un gendarme mobile de l’escadron de Pontivy, en mission sur le secteur de Briançon le 19 novembre 2020, prend la parole. Brièvement. « Suite à une opération montée en coordination avec la PAF et les collègues de l’escadron, on a pu intercepter les deux prévenus, à hauteur de la PAF. Je les ai vus franchir la frontière de l’Italie vers la France », affirme-t-il après avoir prêté serment.

      Comment parvient-il à identifier la frontière à cet endroit-là, précisément ? « C’est la deuxième mission que j’effectue là-bas. Avant le terrain, on nous définit bien le secteur. » Un point sur lequel l’avocat de la défense, Me Vincent Brengarth, ne tarde pas à réagir. « Vous étiez affecté à Pontivy et vous en étiez donc uniquement à votre deuxième mission. Est-il facile pour vous de distinguer ce qui relève de la frontière française ou italienne ? »

      « Ma crainte, c’est qu’il y ait d’autres mensonges policiers à l’avenir »

      Aucune photographie des maraudeurs franchissant la frontière, ni aucune carte géographique permettant de localiser la présence des maraudeurs côté italien ne figurent dans la procédure. Un manque de preuves matérielles criant aux yeux de la défense. « Finalement, il n’y a que l’audition qui fait foi », constate, un brin effaré, Me Brengarth devant la cour, tandis que T. joue nerveusement avec ses doigts le long de sa jambe.

      À la barre, deux autres témoins se succèdent et corroborent la version des maraudeurs. L’un est médecin au sein de l’unité mobile de Médecins du Monde, qui participe aux maraudes, l’autre est bénévole de Tous Migrants. Cette dernière avait un rôle d’observation le jour de l’interpellation d’A. et T., consignant les allées et venues des maraudeurs comme des forces de l’ordre sur le secteur.

      « On circule sur les routes du Briançonnais dans la zone de la frontière française », détaille Jean-Luc, de Médecins du Monde. L’occasion de préciser que, depuis l’hiver 2020, les équipes ont observé l’arrivée de nombreuses familles originaires d’Afghanistan et d’Irak. 110 maraudes et 520 personnes prises en charge, dont 3 femmes enceintes, 95 enfants et 15 bébés.

      « On fait une évaluation rapide des personnes, on appelle les secours, on les emmène à l’hôpital ou au refuge solidaire de Briançon si besoin », énumère le médecin bénévole. Ce 19 novembre, l’unité mobile prend en charge une autre famille afghane qu’elle achemine au refuge de Briançon, avant de reprendre la route vers Montgenèvre pour poursuivre sa mission.

      « Lors de votre matinée de maraude, avez-vous rencontré les deux prévenus ?, interroge le procureur de la République.

      -- Le matin lors du briefing. C’est d’ailleurs le moment où on rappelle qu’il y a une ligne rouge à ne pas dépasser, qui est celle de la frontière, et où on se répartit les rôles. Je ne les ai plus vus après. »

      Le troisième témoin, dont le rôle était d’observer les mouvements ce jour-là, reprend le déroulé des événements, heure par heure, minute par minute. « Tous Migrants organise très fréquemment des maraudes et tous les maraudeurs sont briefés, conclut-elle. Tous se contentent de faire des opérations de mise à l’abri et ne font rien d’illégal. Ces deux maraudeurs sont expérimentés et ont vu le déploiement des forces de l’ordre ce jour-là. L’idée qu’ils aient traversé la frontière est aberrante. »

      Et de rappeler qu’il n’est pas toujours facile de discerner une frontière qui ne suit pas une ligne droite. « Il y a des bornes, et donc des repères. Nous, on sait très bien où est-ce qu’elles se situent », précise-t-elle, tout en mettant en avant la bonne maîtrise du terrain des deux prévenus.

      Dans son réquisitoire, le procureur de la République évoque la « crise migratoire » ayant touché les Hautes-Alpes, et plus particulièrement Montgenèvre depuis plusieurs années. Depuis début 2021, 20 passeurs ont été interpellés, souligne-t-il.

      « Dans le délit d’aide à l’entrée, la solidarité n’est pas un critère prévu par le législateur. On doit toutefois reconnaître que les deux prévenus ne sont pas des passeurs classiques, qui prennent en charge des personnes en Italie. Ici, on a affaire à des personnes qui ont décidé d’apporter leur aide aux migrants », concède le procureur, insistant sur le fait que le parquet de Gap « n’a jamais poursuivi et ne poursuivra jamais » des personnes dans le cadre de l’aide au séjour ou à la circulation d’étrangers en France.

      « L’objectif de Tous Migrants n’est pas d’aller chercher des personnes en Italie », poursuit-il, invitant Me Brengarth à remuer la tête en guise d’acquiescement. « Ce qu’on leur reproche, c’est d’avoir aidé des personnes en situation irrégulière à entrer en France, ce qui illégal », martèle-t-il, avant de requérir deux mois de prison avec sursis assortis d’une interdiction de séjour dans les Hautes-Alpes d’une durée de cinq ans.

      L’avocat de la défense plaide, lui, la relaxe. D’abord parce qu’il y a un contexte à prendre en compte. Une frontière qualifiée de « zone de non-droit », où il existe une défaillance des pouvoirs publics et où les associations « jouent un rôle essentiel ». « La situation a été objectivée par la position d’autorités administratives indépendantes telles que la Commission nationale consultative des droits de l’homme », rappelle-t-il.

      Parce que le couple d’exilés afghans avait, aussi, la capacité de demander l’asile. « Il n’y a aucun élément dans ce dossier qui montre que ça n’était pas leur intention. » Parce qu’il n’y a, enfin, « aucun niveau de détail par rapport à l’endroit et la démonstration matérielle de ce franchissement de frontière » pour les deux maraudeurs. « A-t-on déjà vu des dossiers dans lesquels la charge de la preuve reposait uniquement sur une déclaration [celle des gendarmes - ndlr] ? »

      À l’extérieur du tribunal en fin d’après-midi, les soutiens des maraudeurs sont encore présents. Beaucoup sont abasourdis. « Cette interdiction de séjour est tout simplement choquante », lâche Agnès Antoine, fervente militante des droits des étrangers, bénévole de l’association Tous Migrants. « Ça n’a jamais été demandé pour ce supposé délit. C’est énorme ! Dans la tête des maraudeurs, ça fait son chemin. Ça fait peur et ça décourage », poursuit-elle, y voyant un signal fort envoyé aux solidaires pour « continuer de faire pression sur eux ».

      « On sait qu’on ne fait rien d’illégal, relativise T. devant le tribunal. Ce procès n’a pas lieu d’être : ils jouent sur le fait de nous avoir soi-disant vus passer la frontière, car en dehors de ça, ils n’ont rien. Moi, ma crainte, c’est qu’il y ait d’autres mensonges policiers à l’avenir. »

      Pour Me Brengarth, le procureur de la République n’a pas caché « son ambiguïté » sur la notion de « passeurs », utilisée à demi-mot durant l’audience. « Il y avait une certaine vigilance dans son argumentation. Il a tout de même expliqué qu’il y aurait pu avoir des alternatives à ce procès, avant de finalement requérir deux mois de prison avec sursis. Cela veut bien dire que la gravité des faits reprochés est minime », note l’avocat.

      « Cela rentre dans le jeu de l’État français qui, aux frontières, bafoue le droit continuellement et criminalise les maraudeurs qui agissent sur le terrain. Tout le monde sait que des vies sont sauvées grâce à ces maraudes. Mais que la justice elle-même tombe dans cette ambiguïté... », s’inquiète Agnès Antoine.

      « L’intervention des ONG et associations met le doigt sur les lacunes des gouvernements à trouver des accords au niveau européen, abonde l’eurodéputé Damien Carême. S’il n’y avait pas les maraudeurs à Briançon, qui aborderait ce problème ? Certainement pas l’État français, ni les habitants, puisque les arrivées se font de nuit et qu’ils ne les voient pas. La pression qu’on met sur les bénévoles vise à invisibiliser le problème. »

      Ironie du sort, la décision sera rendue le 27 mai prochain, le jour du procès en appel des 7 de Briançon à la cour d’appel de Grenoble. Agnès Antoine dit « se préparer » à une condamnation des maraudeurs. « Je pense qu’ils vont vouloir en faire un exemple. Mais on ira en appel, car il n’y a rien dans ce dossier. On ne lâchera rien pour la symbolique », promet-elle, ajoutant que la solidarité est un « travail de longue haleine ».

      Elle sait pouvoir compter sur le soutien de parlementaires et de nombreux collectifs. « C’est aussi ça qui dérange : le fait qu’on devienne une structure solide. Ce sont toutes ces rencontres et l’idée de mettre des gens à l’abri qui nourrissent notre lutte. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/230421/gap-deux-mois-de-prison-avec-sursis-requis-contre-des-maraudeurs

    • Non à la criminalisation de la solidarité

      Sept personnes vont comparaître devant la cour d’appel de Grenoble, le 27 mai pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière ». Un « délit » en totale contradiction avec le droit européen, dénonce un collectif de personnalités civiles et politiques.

      Le 27 mai 2021, sept personnes comparaîtront devant la cour d’appel de Grenoble pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière ». Ils et elles risquent jusqu’à cinq années de prison, et 30 000 euros d’amende pour avoir, supposément, facilité l’entrée d’étrangers exposés aux dangers de la montagne et aux violences d’un groupuscule d’extrême droite.

      Ce nouveau procès de la solidarité est emblématique de la répression s’abattant sur les citoyens cherchant à mettre en œuvre concrètement le principe de fraternité. A l’origine des poursuites, il y a l’inaction de l’Etat face à un groupuscule d’extrême droite, Génération identitaire. Ce dernier, récemment dissous par le gouvernement, avait déployé au col de l’Echelle, le 21 avril 2018, avec le soutien d’un hélicoptère, une milice d’une centaine d’hommes pour bloquer la frontière franco-italienne.

      Après 24 heures d’enquête, le procureur de la République de Gap avait déclaré dans un communiqué n’avoir pu « constater aucune infraction pénale ». Ni le ministre de l’Intérieur, ni le gouvernement n’avaient tenté d’empêcher ce groupe, pourtant connu pour sa violence, de mener ses actions factieuses.

      Cette intervention de l’extrême droite s’inscrivait dans un climat de maltraitance des migrants par les pouvoirs publics. Dans un avis, la Commission nationale consultative des droits de l’homme s’était déclarée « profondément choquée par les violations des droits des personnes migrantes constatées et par les pratiques alarmantes observées sur ces deux zones frontalières où la République bafoue les droits fondamentaux, renonce au principe d’humanité́ et se rend même complice de parcours mortels ».

      Face à cette double maltraitance des exilés, 100 à 150 personnes ont quitté Clavières (en italien, Claviere), dans le Piémont, le 22 avril 2018 et pris le chemin de la France. Prétextant du fait que des migrants en auraient profité pour passer la frontière, le procureur de la république a intenté des poursuites contre sept des participants à la manifestation, qui comparaissent le 27 mai.
      Vers une abrogation définitive du « délit de solidarité » ?

      L’audience qui aura lieu à Grenoble devra, selon nous, poser la question de l’abrogation définitive du « délit de solidarité », qui est non seulement inique sur le plan éthique et politique, mais est également contraire au droit européen sur le plan juridique. Rappelons que si le Conseil constitutionnel a reconnu la nécessité d’exempter de poursuites pénales ceux qui aident des étrangers à circuler ou séjourner en France « lorsque ces actes sont réalisés dans un but humanitaire », ce dernier continue d’autoriser la pénalisation de l’action de ceux qui aident à l’entrée pour un motif humanitaire.

      Ce maintien d’un délit d’« aide à l’entrée » d’étrangers sur le territoire dote les pouvoirs publics de moyens de répression permettent de faire condamner, sans distinction aucune, tant les « passeurs » exploitant les exilés, que les militants et associatifs portant assistance aux étrangers pour sauvegarder leurs droits et leur dignité. Or, cet état du droit est en contrariété flagrante avec le droit européen, et ce pour trois raisons.

      D’une part, la directive de 2002 définissant « l’aide à l’entrée, au transit et au séjour irrégulier », qui a instauré un délit d’aide à l’entrée irrégulière, ne peut selon nous que viser l’aide à l’entrée d’étrangers dans une frontière externe de l’Union européenne. Elle ne peut en aucun cas concerner l’aide au franchissement d’une frontière interne, telle que la frontière entre l’Italie et la France. Au demeurant, cette interprétation est confirmée par la jurisprudence de l’Union européenne, qui a rappelé que les États ne peuvent prévoir des peines de prison pour les étrangers traversant une telle frontière. Dès lors que l’« entrée irrégulière » (sic) ne constitue plus un délit, il ne peut plus y avoir de délit d’« aide à l’entrée irrégulière » au regard de la directive de 2002.

      Deuxièmement, la directive exige que ne soient condamnées que les personnes qui aident « sciemment » à l’entrée irrégulière d’étrangers, c’est-à-dire, en pleine connaissance de l’irrégularité de la situation administrative des personnes. A cette exigence européenne répond en droit français le principe de l’intentionnalité des délits, qui implique qu’il n’y a pas de délit sans volonté de le commettre Or, par définition, des militants ou associatifs assistant des étrangers dans des conditions d’urgence ne peuvent connaître le statut administratif de ceux qu’ils aident, notamment parce que nombre d’entre eux sont des demandeurs d’asile qui par définition ne sont jamais coupables d’entrée « irrégulière ». En effet, la Convention de Genève sur le droit d’asile prévoit explicitement l’interdiction de toute mesure restreignant l’entrée de demandeurs d’asile sur leur territoire.
      Des peines grossièrement disproportionnées

      Imagine-t-on un membre de Médecins du monde ou de Tous Migrants demander à un exilé frigorifié et en attente de soins, des preuves détaillées des persécutions dont il fait l’objet dans son pays d’origine ? Imagine-t-on un automobiliste demander à une personne racisée ses papiers avant d’accepter de le prendre en stop ?

      Condamner des militants pour « aide à l’entrée irrégulière » est non seulement absurde, mais porte atteinte à l’obligation de porter secours à des personnes en danger, et au principe de non-discrimination.

      Enfin, le délit viole frontalement l’article 49 alinéa 3 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, qui énonce que l’« intensité des peines ne doit pas être disproportionnée par rapport à l’infraction ». Or, et alors même que le droit européen autorise à exempter les militants et associations, prévoir des peines de cinq années de prison pour des personnes ayant mis en œuvre leur devoir de fraternité apparaît grossièrement disproportionné.

      Ce procès doit rappeler la nécessité de mettre un terme aux poursuites contre ceux qui ne font que poursuivre un élan de pure solidarité, en plus de permettre au droit de progresser sur la question de la criminalisation du « délit de solidarité » en lumière avec le droit européen.
      26 mai 2021

      Premiers signataires :

      François Crépeau, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit des migrants, Fabienne Jault-Seseke, professeure de droit privé à l’université Versailles-Saint-Quentin, Damien Carême, député européen, Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’homme, Cédric Herrou, Emmaüs Roya, Frédérique Michéa, maîtresse de conférences en droit public à l’université Rennes 1, Emilio De Capitani, directeur Exécutif, FREE Group (Bruxelles),Olivier Clochard, géographe, chargé de recherche au CNRS, Geneviève Azam, économiste, Michel Ruehrer, professeur Emerite, université Côte-d’Azur, Lionel Daudet, alpiniste et auteur, Mireille Damiano, avocate, Vanina Rochiccioli, présidente du Groupe d’information et de soutien aux Immigré·e·s, Serge Slama, professeur de droit public, université Grenoble-Alpes, Frédéric Rosmini, ex-député européen, Isabelle Bordet, élue à la mairie de Marseille, Peter Van der Heijde, sociologue, Catherine Gautier, professeure de droit public, université de Bordeaux, Myriam Martin, conseillère régionale, région Occitanie, Jean-Pierre Martin, psychiatre, Médecins du monde, Bernard Lamizet, ancien professeur à Sciences-Po Lyon, Gilbert Orsoni, professeur en droit public, université Aix-Marseille, Jacques Bouleisteix, astrophysicien, Claude Calame, directeur d’études à l’EHESS, Romain Tinière, professeur de droit public, université Grenoble-Alpes, Jean-Francois Pelissier, porte-parole d’ENSEMBLE !, Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirski, professeur d’anthropologie à l’Inalco, Cristina Del Biaggio, maîtresse de conférences en géographie, université Grenoble-Alpes, Michel Rousseau, co-président de Tous Migrants, Marie-Christine Vergiat, ancienne députée européenne, Philippe Hanus, coordinateur ethnopôle « Migrations, Frontières, Mémoires » Cpa Valence-Romans-agglo et réseau Mémorha, Olivier Dubuquoy, géographe, Georges Gumpel, enfant juif caché, fils de déporté « mort pour la France », Michaël Rössler, écrivain.

      http://www.gisti.org/spip.php?article6606

    • Aide aux migrants : les « 7 de Briançon » jugés en appel à Grenoble

      « Si demain Génération identitaire remonte à la montagne, je repars aussi sec »

      « Je suis arrivé à la marche côté français, elle avait déjà commencé. Je me suis mis en première ligne, bien sûr, et si demain Génération identitaire remonte à la montagne, je repars aussi sec. Je suis grand-père et je ne veux pas que mes petits-enfants me reprochent un jour d’avoir laissé faire. »

      Comme Mathieu, Jean-Luc est poursuivi pour une infraction supplémentaire, celle de « #participation_à_un_attroupement » sur le terrain de golf de Montgenèvre en septembre 2018, pour avoir notamment couvert une partie de son visage (surtout, selon lui, pour se protéger du gaz lacrymogène en remontant son sweat-shirt au niveau du nez). L’avocat général, dans son réquisitoire, propose une relaxe, admettant qu’il est aisément « reconnaissable d’entre tous » et qu’il n’avait sans doute pas la volonté de dissimuler, comme les autres, son visage ainsi.

      Évoquant une « pression migratoire » dans le contexte de l’époque, le représentant du ministère public reconnaît un « profond respect pour les #valeurs qu’ils [les militants] véhiculent ». « Ils ont des #idées qui sont nobles, humanistes, qu’on peut entendre », concède-t-il, avant de mettre dans la balance les « vociférations » et « harangues » à l’endroit des forces de l’ordre le jour de la manifestation. « Cette fois-ci, ils sont allés un peu trop loin : ce n’était pas une simple manif, il y avait la volonté de faire passer des migrants, en force. »
      Avant de requérir – dans une logique « d’apaisement » – trois mois de prison avec sursis pour six des sept prévenus et huit mois de prison intégralement assorti d’un sursis probatoire sur une durée de deux ans pour Mathieu, l’avocat général assène : « C’est manipuler les migrants quand même, pas au point d’en tirer des ressources, un profit monétaire ou électoral, mais c’est les utiliser. On les embarque avec soi et on leur fait passer la frontière en disant : “Voyez ce qu’on est capables de faire !” Je ne sais pas si ça, c’est de l’aide humanitaire. »

      Dès 20 h 10, après cinq heures d’audience, les plaidoiries des avocats de la défense s’enchaînent, insistant sur le manque d’éléments matériels venant démontrer « l’aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière » sur le territoire. « A-t-on la certitude, dans cette procédure, celle qu’il faut pour condamner, qu’Eleonora a sciemment favorisé l’entrée d’une personne ou de plusieurs personnes en situation irrégulière sur le territoire en empêchant la vérification de leur identité ? », interroge la première robe noire, représentant la seule absente parmi les prévenus ce jeudi.

      Et de rappeler toute la complexité du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (#Ceseda) : « Il faudrait vérifier aussi si les personnes entrées de façon irrégulière n’avaient pas vocation à demander l’asile, cela ne se devine pas à la couleur de peau. » L’avocat de Jean-Luc abonde : « L’élément qui permet de savoir si une personne est en situation irrégulière n’est pas l’absence de titre de séjour mais si elle est réfugiée ou pas. Ce qui me dérange, c’est que le parquet, donc le garant, ne le sache pas. »

      Et de toute façon ici, l’avocat a beau avoir cherché, « aucun élément matériel, aucun refus d’entrée ou vérification d’identité » ne sont venus démontrer que des personnes en situation irrégulière sont entrées illégalement sur le territoire. « Mon client est poursuivi pour une vingtaine d’étrangers, on ne nous en sort qu’un. Et tout le monde considère que les faits sont établis », s’agace-t-il devant la cour.

      Me Brengarth, qui a débuté l’audience en demandant à la cour de saisir la Cour de justice de l’Union européenne sur la question de « l’#aide_à_l’entrée » (par le biais d’une question préjudicielle), rappelle le contexte et un avis de la CNCDH, autorité administrative indépendante, soulignant l’amalgame fait entre #aidants et #passeurs. Comment expliquer par ailleurs que sept personnes sur deux cents ayant participé à la marche soient poursuivies ? « La seule raison était de penser qu’il y avait #bande_organisée. Mais aujourd’hui, devant votre propre constat, vous voyez que ces personnes ne se connaissaient même pas. » L’avocat demande la relaxe pour Mathieu, « stupéfait » par la gravité des réquisitions de l’avocat général, qui « ne correspondent ni aux intentions ni à la personnalité du prévenu ».

      Son associé Me Bourdon conclut l’audience, dans les envolées lyriques qui lui sont propres, mettant en lumière « ces jeunes gens [qui] incarnent quelque chose qui doit être une source de fierté pour notre pays, la tradition d’hospitalité aujourd’hui stigmatisée par ceux qui baignent dans l’intolérance. » À propos de l’importance de saisir la cour de justice de l’UE, il évoque un « cortège de décisions de cours d’appel, de Cours de cassation et de tribunaux judiciaires » venant brouiller encore davantage le « délit d’aide à l’entrée ». « La décision du Conseil constitutionnel [de consacrer le principe de fraternité et de censurer ainsi le délit de solidarité – ndlr] nous éclaire, mais pas sur l’aide à l’entrée », argue-t-il.

      Manque d’éléments matériels pour démontrer que les prévenus auraient facilité, voire encouragé le passage de la frontière, doute sur l’intention des prévenus, exemption de demande de titre de séjour pour entrer sur le territoire lorsqu’un individu veut demander l’asile, libre-arbitre des migrants, liberté de manifester… la liste des « hypothèses » est longue au point de former une « constellation » selon l’avocat, qui pourrait plaider « toute la nuit » sur le délit de solidarité. « La relaxe s’impose ! », martèle Me Bourdon à l’endroit de la présidente de la cour, avant de retourner à sa place. La décision sera rendue le 9 septembre 2021.

      À la nuit tombée, une poignée des quelque trois cents soutiens venus en masse – dont plusieurs élus – devant la cour d’appel en début d’après-midi sont encore là pour accueillir les prévenus. Ce même jour, deux maraudeurs de l’association Tous Migrants ont été condamnés, par le tribunal de Gap, à deux mois de prison avec sursis pour « aide à l’entrée d’étrangers en France de personnes en situation irrégulière » à Montgenèvre, alors qu’ils niaient formellement avoir franchi la frontière franco-italienne (lire ici notre compte-rendu de l’audience qui s’était tenue à Gap le 22 avril dernier : https://www.mediapart.fr/journal/france/230421/gap-deux-mois-de-prison-avec-sursis-requis-contre-des-maraudeurs).

      https://www.mediapart.fr/journal/france/280521/aide-aux-migrants-les-7-de-briancon-juges-en-appel-grenoble

    • Juger hors-contexte? Le procès en appel des 7 de Briançon

      La justice sépare les #faits du #contexte. En appel, refuser d’entendre les témoins du contexte, c’est juger que les faits parlent d’eux-mêmes. Or l’affaire des 7 de Briançon, dont l’action répondait au coup de force de Génération identitaire, montre le contraire : les solidaires manifestaient pour une frontière démocratique. Décontextualiser, c’est nier cette signification. Quoi de plus politique ?

      Aujourd’hui, jeudi 27 mai 2021, j’étais cité comme témoin devant la cour d’appel de Grenoble. C’était dans l’affaire dite des 7 de Briançon : la justice les accuse d’avoir aidé des migrants à franchir la frontière au col de l’Échelle, le 22 avril 2018, lors d’une #marche_solidaire. J’avais publié une tribune sur ce « procès politique » le 8 novembre 2018 (https://blogs.mediapart.fr/eric-fassin/blog/081118/les-3-4-de-briancon-un-proces-politique), jour de son ouverture devant le Tribunal correctionnel de Gap. La lourdeur des peines prononcées le 13 décembre suivant, conformes aux réquisitions du parquet, ne démentait pas cette analyse : 6 mois de prison avec sursis dans 5 cas, 12 mois dont 4 fermes pour les deux autres.

      Mais aujourd’hui, à Grenoble, la cour a refusé de m’entendre, tout comme l’autre témoin cité par la défense : Olivier Clochard, géographe au CNRS, spécialiste des migrations, engagé dans le réseau Migreurop. Il est vrai que, pour la présidente, nous n’étions pas témoins des faits ; nous allions donc témoigner du contexte. La justice n’aurait-elle que faire du contexte ? Pourtant, les faits n’existent pas en dehors des contextes qui leur donnent sens. C’est ce que montrent les sciences sociales ; c’est ce que je comptais expliquer aux juges ; et c’est donc ce que j’écris maintenant dans le train du retour, pour tirer les leçons de ce refus.

      Le contexte est effacé dès le chef d’accusation qui figure sur ma citation à témoigner : le délit serait d’avoir, « par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France de plus d’une vingtaine d’étrangers, avec circonstance que les faits ont été commis en bande organisée, en l’espèce en leur faisant passer la frontière franco-italienne par l’organisation d’un attroupement concerté de plus d’une centaine de personnes entourant physiquement ces étrangers et les encadrant avec des véhicules afin d’empêcher leur contrôle au poste de la police aux frontières ». Or il manque ici des éléments essentiels : il s’agissait d’une marche ; et elle était improvisée.

      Voilà ce qu’occulte le choix de parler d’un « #attroupement_concerté ». Ce n’est pas un fait ; c’est un parti pris d’interprétation. Il revient à nier le caractère politique de ce qui se joue alors à la frontière franco-italienne. Pour le comprendre, il faut commencer par restituer le contexte immédiat. La veille, Génération identitaire avait réussi une spectaculaire opération (avec hélicoptère, avion, et caméras) pour refouler des étrangers à la frontière. C’était le 21 avril – date dont la résonance symbolique ne pouvait échapper à son organisateur, Damien Rieu, attaché parlementaire d’un député du Rassemblement national. Le lendemain, l’action des solidaires n’avait rien à voir avec une tentative furtive de passeurs : c’était en plein jour, les médias étaient au courant, et les forces de l’ordre bien présentes. Bref, c’est ce qu’on appelle une #manifestation.

      Ou plutôt une #contre-manifestation, qui prend sens dans un deuxième contexte : l’absence de réaction de l’État face à un groupe néofasciste qui prétend se substituer à lui. À l’époque, Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, ne voit dans cette démonstration de force que « gesticulations » (https://www.huffingtonpost.fr/2018/04/21/generation-identitaire-gerard-collomb-condamne-une-gesticulation-mais) ; face à ce commando en uniforme, nul ne parle de « #bande_organisée ». Pour monter ce coup publicitaire, il fallait cependant bien plus de moyens, et d’abord d’argent, que pour marcher dans la montagne. Il n’empêche : dès le 27 avril, après 24 heures d’enquête, le procureur de la République de Gap déclare dans un communiqué n’avoir pu « constater aucune infraction pénale. » (https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/non-a-la-criminalisation-de-la-solidarite-20210526_OZZNXRVPKBEYZIAAOFV5QC6Z4Q/?redirected=1) Les 7 de Briançon participent donc à une contre-manifestation qui dénonce, non seulement Génération identitaire, mais aussi la complaisance complice de l’État.

      Le ministère de la Justice s’est vu contraint de le reconnaître dans une circulaire du 4 mai (https://www.mediapart.fr/journal/france/090518/hautes-alpes-les-identitaires-auraient-pu-etre-poursuivis), les militants identitaires auraient pu être poursuivis, accusés « de s’immiscer dans l’exercice d’une fonction publique », voire d’« exercer une activité dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique. » C’est ainsi que le 29 août 2019, presque 10 mois après les solidaires, le tribunal de Gap, jugeant cette affaire « particulièrement délicate » (https://www.lefigaro.fr/actualite-france/operation-antimigrants-dans-les-alpes-generation-identitaire-a-nouveau-en-p), finit par condamner trois identitaires à six mois de prison ferme, allant au-delà des réquisitions du parquet qui se contentait du sursis.

      Or aujourd’hui, témoigner du contexte devant la cour d’appel m’aurait aussi permis de rappeler qu’en deuxième instance, le 16 décembre 2020, celle-ci a déjà annulé leur condamnation (https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/12/17/l-operation-anti-migrants-de-generation-identitaire-relaxee-en-appel_6063781). « Il est certain que les membres de cette association ont un fonctionnement de type militaire », écrit la cour, mais « cette action, purement de propagande politique, à visée médiatique, n’était pas de nature à créer une confusion dans l’esprit du public avec l’exercice de la fonction des forces de l’ordre ». Simple manifestation ? « La présidente avait prévenu », se réjouissait alors un avocat de la défense, « que la politique n’influerait en rien sur la décision. » (https://www.lefigaro.fr/actualite-france/operation-antimigrants-dans-les-alpes-generation-identitaire-relaxee-202012). En relaxant les chefs d’une milice néofasciste qui allait être dissoute cent jours plus tard, la cour d’appel de Grenoble ne faisait-elle pas de politique ? La comparaison avec sa décision sur la contre-manifestation permettra d’en juger.

      Pour l’instant, en refusant d’entendre ces contextes, cette même cour d’appel ampute de son sens politique l’action de militantes et de militants solidaires. Ils et elles s’indignent non seulement que l’État ne fasse pas respecter la loi à Génération identitaire, mais aussi que lui-même ne la respecte pas. C’est ce qu’a démontré en particulier Cédric Herrou avec son association Roya Citoyenne, en faisant condamner à plusieurs reprises le préfet des Alpes-Maritimes par le tribunal administratif (https://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/09/04/le-prefet-des-alpes-maritimes-a-nouveau-condamne-pour-atteinte-au-droit-d-as). Le 16 octobre 2018, une douzaine d’associations (dont Amnesty, la Cimade, Emmaüs, le GISTI et Médecins sans frontières) ont dénoncé « les violations systématiques des droits des personnes exilées » à Briançon, avec des « pratiques illégales » telles que « refoulements de personnes exilées dont des mineurs, contrôles discriminatoires », mais aussi « entraves à l’enregistrement des demandes d’asile, absence d’interprètes, etc. » (https://www.gisti.org/spip.php?article6006). Dans un avis de juin 2018, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’était déclarée « profondément choquée par les violations des droits des personnes migrantes constatées et par les pratiques alarmantes observées sur ces deux zones frontalières où la République bafoue les droits fondamentaux » (https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwj37vum2OvwAhUt8uAKHf44D9Q).

      Si les 7 subissent un procès politique, c’est bien pour avoir fait le procès d’une telle politique de l’État. De fait, ces militantes et militants ont repolitisé la frontière : leur manifestation transfrontalière du 22 avril 2018 remet de la #politique là où il n’y a plus aujourd’hui que de la police. Que se passe-t-il en effet ? On assiste depuis quelques années au grand retour des frontières à l’intérieur de l’Europe (https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/non-a-la-criminalisation-de-la-solidarite-20210526_OZZNXRVPKBEYZIAAOFV5QC). Pour voyager dans l’espace Schengen, il faut à nouveau montrer ses papiers. Et poursuivre les 7 activistes comme des passeurs, c’est traiter les frontières internes de l’Europe comme des #frontières_externes. Autrement dit, c’en est fini de la #libre_circulation. Or ce renoncement à l’une des valeurs cardinales de l’Europe n’a jamais été débattu démocratiquement : c’est une décision administrative, comme s’il s’agissait d’une simple décision de police. Ce que rappelle la contre-manifestation des solidaires, en réponse à la manifestation de Génération identitaire, c’est qu’en démocratie, ce devrait être une question politique.

      Enfin, manifester à travers la frontière avec des migrant.es, c’est affirmer que la solidarité, loin d’être un délit, est une valeur – non seulement humanitaire, mais aussi politique. C’est bien ainsi qu’il faut comprendre la reconnaissance du #principe_de_fraternité par le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 6 juillet 2018 (soit moins de trois mois après la contre-manifestation) (https://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2018/07/06/aide-aux-migrants-le-conseil-constitutionnel-consacre-le-principe-de-fratern) : il suppose notre commune #humanité. Or le #retour_des_frontières la nie, voire l’abolit, entraînant les forces de l’ordre, dans la manifestation comme à Vintimille et ailleurs aux frontières et dans le pays, à identifier les étrangers par leur #couleur_de_peau : c’est ainsi qu’on glisse d’une politique xénophobe à une police raciste.

      La fraternité est une valeur morale, sans doute ; mais c’est aussi et surtout un #principe_démocratique : aussi figure-t-elle au fronton des mairies républicaines, au même titre, tout aussi politique, que la liberté et l’égalité. Or, depuis la Révolution française, la fraternité ne s’arrête pas aux frontières : elle les traverse – comme le font les 7 de Briançon. C’est aujourd’hui une manière exemplaire de faire de remettre de la politique, quand l’État lui substitue la police. La justice peut-elle faire abstraction de ce contexte politique pour juger les faits, ou doit-elle le prendre en compte pour les caractériser ? Une chose est certaine : dépolitiser, ou bien démocratiser, les deux options sont également politiques. Avec le contexte, voilà ce que la cour d’appel n’a pas voulu entendre.

      https://blogs.mediapart.fr/eric-fassin/blog/280521/juger-hors-contexte-le-proces-en-appel-des-7-de-briancon

      #Eric_Fassin #dépolitisation