Militer : une activité safe ? Pour une critique politique de la notion d’espace safe - Contre-attaque(s)
▻http://contre-attaques.org/magazine/article/militer-une
Penser l’espace safe est une part importante de la légitimation des groupes luttant contre des oppressions, quelles qu’elles soient d’ailleurs. En plus des attentes en termes de luttes contre les violences systémiques et institutionnelles, la question du safe dans la construction de ces espaces revient souvent, répondant aux besoins de membres qui sont - pour la plupart - passés par d’autres organisations et qui ont dû faire face à la reproduction de mécanismes de domination en interne. La détermination dont font preuve certaines organisations militantes dans leur refus de confronter politiquement les violences racistes, hétéro-patriarcales ou classistes internes ; les injonctions aux “don’t ask, don’t tell” qu’il faut comprendre ainsi “on veut bien de vos forces pour travailler à la mobilisation, faire les petites mains mais en cas de problème, débrouillez-vous”, en plus de refuser la politisation de certaines questions considérées comme minoritaires, ne font que renforcer l’individualisation des questions de violence et poussent littéralement certain-e-s militant-e-s vers la sortie. Comment des collectifs qui sont censés engager un combat qui demande le recrutement, des débats internes et aussi externes, peuvent s’engager à être de tout temps, en tout lieu, un espace safe ? Les mots de bell hooks permettent un rappel salutaire quant à l’objectif d’un mouvement politique.