des prisonniers politiques à nos frontières — Christian RODRIGUEZ

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  • Catalogne : des prisonniers politiques à nos frontières — Christian RODRIGUEZ
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    Les relents franquistes de la politique de Rajoy se confirment aujourd’hui avec l’arrestation de 8 ministres du gouvernement catalan et le mandat d’arrêt européen lancé à l’encontre de Carles Puigdemont, Président de la Generalitat
    .
    Ces mesures font suite à l’arrestation du président de l’ANC (Assemblée Nationale Catalane), Jordi Sánchez et du président de l’OC (Òmnium Cultural), Jordi Cuixart. La juge Carmen Lamela a décidé de les emprisonner de manière préventive et sans caution pour avoir promu les manifestations de Barcelone les 20 et 21 septembre derniers et avoir appelé « à la résistance » afin « d’empêcher l’application de la loi ». Ils risquent de 10 à 15 ans de prison pour sédition.

    Aujourd’hui, Carles Puigdemont risque 30 ans de prison pour sédition, rebellion et détournement de fonds, comme s’il fallait trouver une excuse financière à son arrestation alors que les raisons sont purement politiques.

    Il est évident que toute déclaration d’indépendance unilatérale est nécessairement hors la loi de l’Etat dont on veut se séparer. Dans cette configuration, les « séditieux indépendantistes » ne reconnaissent plus la loi et la justice du pouvoir central mais celle du nouvel état. C’est la raison pour laquelle cela se traduit par des affrontements violents, voire presqu’immanquablement des guerres.

    Or, loin de chercher le dialogue, le gouvernement Rajoy joue sur l’intimidation et la répression pour mâter toute velléité d’indépendance, qui est restée pacifique, de la Catalogne où voudrait-il justement que le conflit s’embrase pour encore mieux les justifier ? Dans le meilleur des cas, il en fera des héros ou des martyrs ou même les deux.

    A ce jour, le Venezuela est le seul pays à être intervenu pour rappeler Madrid à l’ordre, pourtant si prompt à s’ingérer dans les affaires intérieures du Venezuela, par la voix de Jorge Arreaza, le ministre des Affaires Etrangères vénézuélien, à la 39 ème session de la Conférence générale de l’UNESCO : « Le Venezuela exige que les autorités espagnoles libèrent les prisonniers politiques. Le dialogue démocratique doit être la voie et non la répression. Nous attendons que le gouvernement espagnol respecte les Droits Humains et ceux des prisonniers politiques pour que la démocratie l’emporte ».

    Mais, enfin, est-ce que l’Union Européenne et tous ses états membres vont tolérer qu’il puisse y avoir encore à l’intérieur de ses frontières des prisonniers politiques ? Leur silence assourdissant et, évidemment, complice laisse à penser que oui !

    Christian RODRIGUEZ