Insalubrité en RDC : Kinshasa croule sous de très chères ordures

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    En République démocratique du Congo, et dans sa capitale Kinshasa, la gestion des déchets est un véritable cauchemar. Les habitants se plaignent de vivre dans une décharge. Pour faire face, le gouverneur de la province, André Kimbuta, assure qu’il doit trouver 12 millions de dollars par mois pour assainir la ville, un montant colossal qu’il espère financer à travers de nouvelles taxes aux particuliers et aux entreprises. Jusqu’à 2015, c’est l’Union européenne qui avait un programme de gestion des déchets. Depuis, rien ne va plus.

    Pour le gouverneur de Kinshasa, le calcul est simple : il y a 9 000 tonnes de déchets à collecter par jour, à 30 dollars la tonne collectée, une estimation qu’il attribue à la Banque mondiale.

    Il faudrait compter 270 000 dollars par jour, 8 millions de dollars par mois, qu’André Kimbuta arrondit à 12 millions pour faire bonne mesure, l’entretien des camions et le prix du carburant n’étant pas, pour lui, compris dans le coût d’une tonne collectée.

    Pour le gouverneur, il est urgent de revoir la conception de la gestion des déchets dans la capitale de RDC, d’avoir une gestion intégrée - collecte, tri et valorisation des déchets - comme dans d’autres villes du monde.

    Trouver d’autres financements

    Surtout, faute de moyens accordés par le gouvernement central, il faut trouver d’autres sources de financement, comme une taxe d’assainissement qui sera collectée par la Regideso auprès des consommateurs, ou une taxe pollution pour faire payer les entreprises.

    Entre 2008 et 2015, c’est l’Union européenne qui avait mis la main à la poche pour organiser la collecte des déchets à Kinshasa. Un programme pour neuf des 24 communes seulement, mais bien moins onéreux : 1 million de dollars par mois, à peine, pour collecter les déchets dans plus d’un tiers des communes.

    Le gouvernorat avait promis à l’époque de profiter de l’expérience acquise pour dupliquer le projet dans toutes les communes de la ville. Finalement, Kinshasa envisage de privatiser le secteur une fois les fonds nécessaires levés et pérennisés.

    « Il y a des poubelles partout »

    Devant l’image qu’offre Kinshasa, la population interpelle les autorités municipales. « Vous circulez dans la capitale, ici, vous allez trouver qu’il y a des poubelles partout », témoigne une jeune femme.

    Le jugement de la population est sévère. Les riverains ne sont pas fiers de l’état dans lequel se trouve leur cité. « La ville n’est pas propre ; des caniveaux bouchés , il n’y a même pas d’urinoir. Ce n’est pas normal », ajoute cette habitante.

    Et de décrire : « A Bandal, vers (le secteur) 24, où j’habite, c’est trop sale. Matongue, c’est un peu mieux. Mais vers Bongolo, il n’y a pas la route, pas de poubelle. Vers Kalamou, c’est inondé. Limete est méconnaissable. »

    Des stations d’épuration pleines

    La situation est aujourd’hui pire qu’avant, affirme un employé qui fait observer que les immondices ne sont plus évacuées. « Ah, Kinshasa est sale partout, hein ? Partout, partout ! Même à Gombe, même à Lingwala, même dans la commune de Kinshasa, même à Lemba. Donc, partout. »

    « On ne vide pas les stations d’épuration avec facilité », explique-t-il, tandis que d’autres Kinois accusent tout simplement la population. « La population n’a pas de poubelle dans ses parcelles. Et tout ce qu’il y a comme ordures, saletés, ils le déversent dans la rue », observe un homme.

    C’est déjà la saison des pluies, et la situation se dégrade de plus en plus. Les agents sanitaires craignent la propagation des épidémies comme le choléra.

    #déchets #environnement #pollution #urban_matter