Sur la plage tout le monde
S’écarte et dessine autour de moi
Un immense cercle
Que va-t-il m’arriver
Au centre de ce cercle apeuré ?
Rien !
Parfois les rêves qui tiennent
En trois lignes
Ne sont pas les moins mystérieux
Zoé n’est plus dans le bus
Elle est dans l’engin à roulette, dans les choux
Dans le décor, dans le caca, ou encore en vie
Open space désert
Open space ensoleillé
Open space inspirant !
Mon Oiseau bleu
(Poésie en open space )
J’adore les sous-titres
Je déjeune devant une baie vitrée
La tête dans les nuages, rêvassant
Je vois la Lune, demi-cercle parfait
Je repense à Sarah hier
Décrivant une situation
Aux quatre extrémités du cercle
Telle jolie collègue, qui, tous les midis
Déjeune avec son livre
Assise, sans le savoir, à côté d’un auteur, moi
D’un autre côté, étant donné le nom de l’auteure
Pas sûr que l’auteur assis à côté d’elle, moi
Soit sa tasse de thé ! Patricia McDonald
Si vous ne comprenez pas
C’est normal
Les mots de ta cheffe
Sarah révise
Avec deux amis
Ma fille, cette étudiante
Nouvelle expertise
Quelle surprise
M’attend ?
Émile sait désormais
Écrire De Jonckheere
Sans la moindre faute
Émile sait désormais
Écrire De Jonckheere
Son nom de famille
Émile sait désormais
Écrire De Jonckheere
C’est con, mais je suis ému
Il n’empêche les enjeux
D’une telle situation
Ont tôt fait de me vriller
En sortant de l’hôpital psychiatrique
Il fait un temps magnifique
Sur les échangeurs d’autoroute
Je cuisine des rates au four
Pour Emile et Zoé
Je pars au théâtre
Winterreise
Compagnie Manhast
Anthracite sur noir
On peut faire théâtre de tout
Même du montage
D’un meuble à monter soi-même
On peut faire théâtre de tout
Même de la bétification
De deux parents devant leur bébé
On peut faire théâtre de tout
Un doigt, deux doigts, trois doigts
Quatre doigts, cinq doigts : une main parfaite
On peut faire théâtre de tout
Un orteil, deux orteils, trois orteils
Quatre orteils, cinq orteils : un pied parfait
Et on peut tout faire au théâtre
Même un voyage en train
Sans train
On peut tout faire au théâtre
Même une ambiance de marais poitevin
Mais ça je le savais déjà depuis Formes d’une guerre
Je raccompagne deux jeune gens
Plaisir de leur discussion
Jeunes et brillants, curieux
Sur le ruban d’autoroute au retour
Je me hasarde à écouter un certain disque
Et pas le moindre tremblement. Guéri. Presque