La vie d’un livreur vaut moins que la voiture d’un patron – CONTRETEMPS

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  • La vie d’un livreur vaut moins que la voiture d’un patron
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    En clair, l’#ubérisation est le moyen le plus sournois, le plus perfide, et il faut bien le dire le plus intelligent pour la bourgeoisie de se passer de l’ensemble des droits sociaux acquis grâce aux luttes de la classe ouvrière depuis le début de la révolution industrielle, droits qu’on appelle généralement le code du travail. L’ubérisation, c’est la roue de secours de la bourgeoisie, qui sait que certaines réformes, la suppression du SMIC par exemple, sont pour l’instant impossible. Même si nous avions gagné le mouvement contre la loi #travail de 2016, ou que nous gagnons celui qui a commencé à la rentrée, la bourgeoisie n’a qu’à laisser ce cancer social se développer pour nous faire revenir aux conditions de travail du XIXe siècle.

    Nous livreurs, qui arpentons les rues avec nos K-way fluos, ne sommes que la partie émergée de l’iceberg. Le début de ce qui serait un anachronisme d’appeler l’ubérisation date du milieu des années 90, avec en France le minitel rose, et les premières plateformes sous-traitant un travail à la tâche. Il est d’ailleurs intéressant de noter que c’est encore une fois les plus précaires, ici les travailleuses du sexe, qui sont les premières touchées par les destructions des acquis sociaux. Viennent ensuite les quartiers populaires, puis les jeunes, et ainsi le cancer social se propage lentement à l’ensemble de la société. On peut citer pèle mêle les guides de musées, nounous à domicile, correcteurs de l’édition, les VTC, les travailleurs sociaux et bien d’autres. Combien d’années avant d’avoir des profs ubérisés, alors que dans certains quartiers, il est extrêmement difficile d’en recruter et que la réduction des dépenses publiques est le leitmotiv de tous les gouvernements successifs.

    #précarité