« Critiquer Photoshop, c’est dans l’air du temps »

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  • Culte de la maigreur : « Critiquer Photoshop, c’est dans l’air du temps »
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    Le « décret Photoshop » a été adopté le 1er octobre. Souhaitée par l’ancienne ministre de la santé, Marisol Touraine, la mention « photographie retouchée » est désormais obligatoire sur toutes les photos de mannequins – dont la silhouette a été modifiée à usage commercial – diffusées par l’entremise d’affichage, de la presse ou d’Internet.

    Incapacité des publicitaires à anticiper

    Cette analyse visait les magazines Elle, Grazia, Marie Claire, Cosmopolitan, tous mis en kiosque après le 1er octobre. Les résultats obtenus démontrent qu’aucune mention « photographie retouchée » n’a été encore appliquée. En moyenne, 24,84 % des pages de ces magazines représentent un contenu publicitaire avec des corps de femmes susceptibles d’être retouchés.

    En clair, le geste de Mme Touraine est audacieux. Il est nécessaire d’agir pour contrer le body shaming, qui est un fléau sur le Web. Dans un monde où Kim Kardashian perd 100 000 adeptes sur Instagram parce qu’elle publie une photo d’elle non retouchée, il y a matière à questionnement. L’une des cyberviolences les plus répandues à l’endroit des femmes est d’ailleurs ce même body shaming.

    La manipulation du corps des femmes est encore aujourd’hui un enjeu politique et social important. En effet, les femmes se sont battues pour être considérées comme des sujets plutôt que des objets. Doit-on rappeler que l’un des leitmotivs les plus marquants de la troisième vague du féminisme est que notre corps nous appartient ? Le décret, malgré le flou persistant qui entoure son application, est, on l’espère, un petit pas de plus vers la libération du corps des femmes.

    #Image #Photoshop #publicité #Féminisme