27e Salon de la revue 10-12 novembre 2017 Blancs-Manteaux Jean-Christophe Bailly, le site des revues culturelles

/27e-salon-de-revue-dores-deja

  • La revue Panthère Première : « Panthère Première est née de l’envie de faire une #revue généraliste et féministe en #non-mixité » – DIACRITIK
    https://diacritik.com/2017/11/08/la-revue-panthere-premiere-panthere-premiere-est-nee-de-lenvie-de-faire-u

    En prélude au 27e Salon de la Revue qui se tiendra le 11 et 12 novembre, Diacritik, partenaire de l’événement, est allé à la rencontre de jeunes revues qui y seront présentes et qui, aussi vives que puissantes, renouvellent en profondeur le paysage littéraire. Aujourd’hui, entretien avec le collectif #Panthère_Première, pour leur épatante revue.

    Panthère Première est née de l’envie de faire une revue généraliste et féministe en non-mixité. Le collectif de la revue est composée par une dizaine de femmes dont une partie a travaillé ou travaille au sein d’autres revues de critique sociale. L’idée d’utiliser le moyen de la non-mixité pour fabriquer cette revue vient d’un constat tristement banal, et tristement structurel : y compris dans les milieux qui se disent sensibles à ces questions, y compris dans les milieux militants, la répartition des tâches reste très genrée – on trouve plus de femmes que d’homme pour exécuter les tâches invisibles (traduction, édition, correction, tâches administratives…) et beaucoup plus d’hommes que de femmes quand il s’agit d’écrire, de partir enquêter, de signer un papier, d’être publié en somme.

    Et c’est là pour avoir toutes les infos sur le salon...
    https://www.entrevues.org/actualites/27e-salon-de-revue-dores-deja

    • Merci pour le rappel : bloquer le troll. Et ne pas relire son intervention dans l’espoir qu’elle ait un sens qu’on aurait loupé la première fois.

      Panthère Première est une expérience éditoriale en non-mixité qui part de l’expérience de pas mal d’entre nous d’une répartition des tâches genrée, jusque dans les milieux qui se disent anti-sexistes. Ce sont les femmes le plus souvent qui ont la gentillesse de prendre en charge des tâches chiantes, tandis que les hommes écrivent et font écrire d’autres hommes, très majoritairement. Je me souviens d’un dossier sur les sorcières coordonné par un gars avec l’interview d’une femme et cinq ou six articles d’hommes, y compris un type qui se prétendait « sorcière », belle #appropriation_culturelle. Pourquoi est-ce que des hommes publient prioritairement d’autres hommes ? Effet de notoriété (on demande aux mêmes personnes d’écrire les mêmes choses) qui reproduit l’existant, sollicitation qui s’arrête au premier « J’ai peur de m’engager » et ne cherche aucun arrangement avec les disponibilités de la contributrice ou, pour celles qui ne sont pas sûres que le monde attende leur prose, avec ses scrupules ou hésitations (#syndrome_de_l'imposteur), et tout bêtement entre-soi, si ce sont les hommes qui sont déjà les plus nombreux dans les comités de rédaction.

      Et pourquoi les hommes sont plus nombreux dans les rédactions ? Pour avoir monté un tel groupe qui a fini par être très masculin, je me souviens que les femmes que j’avais sollicitées avaient pour la plupart d’entre elles mis en avant leur manque de compétences ou leur faible disponibilité et qu’au final, ça nous avait privé d’elles mais pas d’un tas de gars incompétents et indisponibles, qui ne prenaient jamais la peine de se désavouer quand ils ne pouvaient pas assurer et préféraient se faire relancer (donc se sentir importants) moultes fois plutôt que de céder à un·e autre mieux placé· un mandat dont ils s’étaient chargés de manière inconséquente. L’une d’elles avait accepté mais était partie parce que l’ambiance était dégueulasse, l’humour moqueur, le manque d’égards constant... Je dois avoir les pires expériences de la bande à cet égard, parce que j’étais tombée sur de vraiment sales bonhommes, mais dans les autres revues les structures sont assez similaires c’est le sexisme ambiant), plus ou moins atténuées par la bonne volonté, la décence ou l’intelligence humaine des camarades. Dans tous les cas, l’hostilité vis-à-vis de ce qui est pour nous un expérience et ne signe aucune rupture avec les revues mixtes dont nous sommes toujours membres (Z, Jef Klak entre autres) est assez étonnante. Mais heureusement très minoritaire !

      Panthère Première ne refuse pas les contributions des hommes mais quand on fait l’effort de solliciter des femmes, on découvre qu’il y en a plein qui ont plein de choses à dire (l’université et les mouvements militants sont mixtes, et les femmes sont des personnes comme les autres, alors automatiquement...). Moralité : un peu de volontarisme peut faire céder les constats les plus pessimistes.