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https://www.usinenouvelle.com

  • Le ministre de l’Agriculture débauche la dircom de l’Ania, le lobby agroindustriel français
    https://www.usinenouvelle.com/article/la-dircom-de-l-ania-devient-conseillere-de-la-communication-de-marc-f

    Attention, mélange des genres. La rumeur circulait, Sophie Ionascu a levé le doute : la directrice de la communication de l’Ania, principal lobby des industriels de l’agroalimentaire, va rejoindre le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, en tant que conseillère communication. L’intéressée a annoncé le 3 mai sa prise de poste, effective depuis la veille. Elle prend donc officiellement le relai de Claire Briançon, qui avait quitté Varenne début 2023.

  • Des centaines d’agriculteurs en tracteur manifestent à Paris après la décision du gouvernement de renoncer à autoriser les insecticides néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière.

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/08/interdiction-des-neonicotinoides-des-agriculteurs-manifestent-a-paris-contre

    A l’arrière de son tracteur, une pancarte « Macron menteur, oui aux NNI [néonicotinoïdes], oui au sucre français ».

    Miam le bon sucre !

    #néonicotinoïdes

    • Apparemment certains producteurs venaient juste de renouveler un contrat de 5 ans avec engagement de production.
      Il faut dire que le gouvernement comptait bien continuer à les autoriser à utiliser les néonicotinoïdes, avec une consultation publique en ce sens.

      « Je n’ai pas vu venir l’interdiction et si j’avais su, j’aurais révisé à la baisse mon contrat avec Tereos [ce groupe coopératif sucrier possède 44 sites industriels dont plus d’une dizaine dans les Hauts-de-France, et rassemble 12 000 associés coopérateurs pour un chiffre d’affaires de 5,1 milliards d’euros en 2021-2022]. Ces contrats, qui portent sur cinq ans, devaient être renouvelés avant le 31 décembre 2022 et l’interdiction par le gouvernement des néonicotinoïdes est tombée le 23 janvier. Je ne sais pas ce que je vais faire. En 2022, alors que leur usage était autorisé, par dérogation, j’ai pu faire 97 tonnes l’hectare. En 2020, quand ils étaient interdits, j’ai eu une perte de 10 % à 20 % », raconte l’agriculteur.

      https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/08/apres-l-interdiction-des-neonicotinoides-les-cultivateurs-de-betteraves-du-p

      Avant 2017 et depuis 1968, les producteurs de betteraves à sucre européens bénéficiaient d’un temps socialement nécessaire plus long que leurs concurrents via des quotas et des prix garantis.

      Avec la réforme de la PAC, tout s’arrête, mais le syndicat unique de la filière, la CGB, était optimiste avec un plan de hausse de la production de 20% et même une hausse de la productivité à l’hectare, pour exporter plus.

      La fin des quotas sucriers ouvre un boulevard pour la France, premier producteur européen de sucre. (2017)

      https://www.usinenouvelle.com/article/vers-une-production-record-de-betteraves-et-de-sucre-en-france.N62457

      Le temps socialement nécessaire (sur le marché mondial) pour produire une tonne de betterave est maintenant ~ de 2h par tonne avec un salaire horaire au SMIC (22€/t), et était de 2 h 15 du temps des quotas. Il faut donc gagner 15 min par tonne de betteraves pour continuer à produire de la betterave, par tous les moyens !

      Normal que les néonicotinoïdes soient indispensables pour produire de la valeur avec des betteraves à sucre. Tous les arguments les plus fallacieux sont bons pour justifier a posteriori cette production de valeur absurde, alors que le sucre n’est même indispensable à l’alimentation humaine, et qu’il cause diabète et obésité à travers le monde.

      Le discours du syndicat des producteurs de la betteraves, et des députés RN qui sont venus les soutenir, est de tout faire pour produire une tonne de betterave en 2h.

      https://twitter.com/MarionMarechal/status/1623343547914113026?s=20&t=_ekX1Lhl1lNCqkZ_FB5R4Q

      #critiquedelavaleur

    • Néonicotinoïdes : les capitalistes du sucre à la manœuvre

      [...] Le prétexte invoqué était que les #néonicotinoïdes représentaient la seule solution pour protéger leurs cultures contre la jaunisse, une grave maladie de la betterave transmise par les pucerons, qui peut diminuer fortement les #rendements, comme ce fut le cas en 2020.

      Il existe en fait des alternatives aux néonicotinoïdes, comme l’utilisation d’autres #insecticides, moins efficaces mais moins dangereux, ou bien la pratique de techniques culturales différentes, mais elles ne garantissent pas d’obtenir des rendements maximums chaque année. C’est là que le bât blesse car, pour les producteurs de #betteraves_à_sucre, des rendements élevés chaque année permettent de compenser les bas prix auxquels ils vendent leur #production.

      En effet ces #agriculteurs sont complètement inféodés aux groupes de l’industrie du sucre, comme le groupe coopératif ­#Tereos – qui n’a de coopératif que le nom –, qui achète les betteraves à sucre à 12 000 agriculteurs adhérents en France, en assure la transformation en sucre, amidon ou éthanol, intervient dans le monde entier et vient de réaliser plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

      Depuis la fin de la réglementation du secteur sucrier en Europe, survenue en 2017, les tarifs proposés par les industriels aux producteurs ne sont plus garantis par les États. Les capitalistes peuvent ainsi mettre en concurrence les betteraviers européens avec les agriculteurs du reste du monde (Brésil, Inde…) et pousser les prix à la baisse. Si la production européenne de la betterave est actuellement en crise, c’est du fait de la rapacité des industriels sucriers, et ce n’est pas l’utilisation de tel ou tel insecticide qui résoudra le problème.

      Le gouvernement semble pour le moment ne pas vouloir revenir sur sa décision d’appliquer l’interdiction des #nicotinoïdes à la betterave à sucre. Mais il n’en a pas pour autant terminé avec sa politique d’aide aux #betteraviers, qui finit immanquablement par bénéficier aux capitalistes du secteur. Le lendemain de la manifestation, il a annoncé que toutes leurs pertes seront indemnisées si la jaunisse frappe en 2023, une réactivité immédiatement saluée par le groupe Tereos.

      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/15/neonicotinoides-les-capitalistes-du-sucre-la-manoeuvre_50496

      #capitalisme #indemnisation

    • Une critique intéressante de la promesse de substitution aux pesticides.

      Y a-t-il une alternative aux pesticides ?
      Alexis Aulagnier, 2021

      https://laviedesidees.fr/Y-a-t-il-une-alternative-aux-pesticides.html

      Suite à l’annonce du lancement d’Ecophyto, le ministère de l’Agriculture charge l’INRA de la rédaction d’une étude, intitulée Ecophyto R&D, qui doit identifier des scénarios de réduction de l’usage des pesticides et des solutions concrètes pour atteindre un objectif de réduction de moitié.
      (...)
      Les signataires de l’étude sont catégoriques : une réduction de 50% de la consommation de pesticides ne pourra passer que par une transformation en profondeur des exploitations agricoles. La publication de cette étude installe un horizon systémique pour les politiques publiques de réduction de l’usage des pesticides.
      (...)
      Pour le petit groupe d’agronomes chargés de mettre en place une première version du réseau Dephy, il est clair que cet instrument sera un lieu d’expérimentation pour les approches systémiques de l’agronomie. Ils insistent sur la nécessité de conduire des expérimentations systémiques, c’est-à-dire d’engager autant que possible les exploitations dans une reconception de leur organisation.
      (...)
      Le réseau Dephy devient le lieu d’un affrontement entre deux conceptions très différentes de l’agronomie et des savoirs que cette discipline doit produire pour accompagner la réduction de l’usage des pesticides. D’un côté, les agronomes systèmes entendent former des conseillers très qualifiés pour en faire les intermédiaires de transformations systémiques. De l’autre côté, la direction scientifique de l’institut souhaite avant tout rassembler un grand nombre de données pour favoriser l’identification de méthodes ou pratiques économes standardisées, puis en favoriser la diffusion. Elle prend des distances avec la notion de système puisque sa priorité est de mettre à jour des méthodes dont l’efficacité puisse être estimée en dehors d’un contexte particulier.
      (...)
      Des représentants de ces deux approches cohabitent temporairement, mais les tensions deviennent telles que la direction scientifique de l’institut prend la décision à la fin de l’année 2010 d’écarter les défenseurs des approches systèmes, accusés de se montrer inflexibles.
      (...)
      Cette inflexion s’incarne particulièrement dans l’émergence d’un nouveau levier d’action pour le plan Ecophyto : la mise au point et la promotion de substituts aux pesticides.

      L’intenable promesse de la substitution

      Très rapidement, les résultats du plan Ecophyto apparaissent comme extrêmement décevants. Alors que c’est une réduction de moitié qui était ambitionnée, les indicateurs de consommation sont à la stagnation, voire à l’augmentation dès l’année 2010. Les pouvoirs publics cherchent alors de nouvelles directions pour le plan Ecophyto. C’est dans ce contexte que le ministère de l’Agriculture s’intéresse à une solution nouvelle pour le plan : le développement des solutions de biocontrôle.
      (...)
      Un rapport consacré à ces méthodes est commandé par François Fillon, alors Premier ministre, à un député de sa majorité. La publication de ce document, à la tonalité très optimiste, installe le développement de substituts aux pesticides comme une réponse aux difficultés du plan. Lors de l’arrivée au pouvoir de Stéphane Le Foll en 2012, l’enthousiasme autour de ces méthodes ne se dément pas, bien au contraire.
      (...)
      Le développement des méthodes de biocontrôle présente enfin l’avantage de s’opposer aux approches systémiques, régulièrement taxées d’irréalistes par les organisations professionnelles agricoles. Face à la perspective lointaine et ambitieuse d’une reconception des exploitations, la promesse de la mise à disposition de substituts directs aux pesticides permet aux services du ministère de se montrer volontaires et concrets. Les solutions de biocontrôle, initialement marginales dans le plan Ecophyto, deviennent un leitmotiv dans la communication gouvernementale et sont opposées aux critiques adressées à l’égard du plan.

      Malgré cet enthousiasme politique, la déferlante de solutions alternatives n’a pas lieu et la substitution en tant que registre d’action n’éclipse pas la nécessité d’une réflexion sur le fonctionnement des exploitations. Les promoteurs mêmes du biocontrôle ne présentent pas ces solutions comme de stricts substituts. Une société savante, l’Académie du biocontrôle, est créée par des acteurs gravitant autour de l’IBMA. Elle rassemble des experts de ces méthodes issus de différents secteurs et propose notamment des formations à l’usage des méthodes de biocontrôle. Ses formateurs insistent sur l’incapacité des méthodes de biocontrôle à être utilisés comme des pesticides de synthèse et raccrochent ces solutions à la nécessité d’une réflexion de fond autour de la protection des plantes.

      Conclusion

      (...)
      la promesse de substitution est porteuse de forts effets de cadrage. Si ce levier d’action est privilégié par les pouvoirs publics, c’est parce qu’il permet de délaisser ou retarder des transformations plus profondes à la fois des exploitations et du modèle de développement agricole. Il produit en ce sens un effet dépolitisant. Les promesses de substitution sont nombreuses dans le champ de l’écologie : développement des énergies renouvelables, remplacement des voitures à moteur thermique par des véhicules électriques, etc.
      (...)
      De nombreux travaux en sciences sociales s’intéressent aux rapports d’affinité qui peuvent exister entre certaines connaissances et l’exercice de l’action publique. Les récents travaux sur l’enthousiasme politique autour du nudge sont à cet égard significatifs (Bergeron et al., 2018). Ils montrent comment des savoirs et méthodes venus des neurosciences sont aisément mobilisés dans l’action publique, en ce qu’ils sont porteurs d’une vision individualisante de problèmes publics. Mobiliser ces connaissances et les incarner dans des instruments permet d’éviter de s’attaquer à la racine collective de problèmes aussi divers que la malnutrition ou le réchauffement climatique. Un phénomène similaire de sélection de savoirs a eu lieu dans le cadre du plan Ecophyto : les options de l’identification de méthodes standardisées, puis celle de la substitution ont été favorisées puisqu’elles permettaient d’éviter les réflexions organisationnelles et structurelles liées à la mobilisation de connaissances systémiques.

      #agriculture #pesticides #plan-Ecophyto

  • Uber condamné aux prud’hommes à verser 17 mlns d’euros à des chauffeurs lyonnais
    https://www.usinenouvelle.com/article/uber-condamne-aux-prud-hommes-a-verser-17-mlns-d-euros-a-des-chauffeu

    20.1.2023 - Le tribunal des prud’hommes de Lyon a condamné vendredi la société Uber à verser environ 17 millions d’euros de dommages à un groupe de chauffeurs de VTC qui demandaient à être requalifiés comme salariés du groupe, a-t-on appris auprès des deux parties.

    L’avocat des 139 conducteurs, Stéphane Teyssier, s’est félicité d’une grande victoire après un long bras de fer judiciaire engagé en 2020.

    Le tribunal a estimé que la relation de travail entre ses clients et Uber devait être requalifiée en contrat de travail, impliquant le remboursement des frais professionnels tels que l’achat d’un véhicule, de carburant, ou le paiement d’heures supplémentaires, a-t-il expliqué.

    Uber a annoncé qu’il ferait appel de cette décision, se disant convaincu que la meilleure façon d’avancer sur les droits des travailleurs de sa plate-forme était le dialogue social avec les représentants des conducteurs.

    Le groupe américain a annoncé mercredi un accord avec les représentants des chauffeurs VTC sur un revenu minimum par trajet.

    Le jugement du tribunal des prud’hommes, qui ne s’applique qu’au passé et ne préjuge pas du statut actuel des chauffeurs concernés, s’appuie sur une décision prise en mars 2020 par la Cour de cassation de requalifier en contrat de travail la relation entre Uber et un de ses anciens chauffeurs.

    #Frankreich #Lyon #Uber #Scheinselbständigkeit #Urteil #Arbeitsgericht

  • Les géants du matériel électrique Schneider Electric, Legrand et Rexel annoncent leur mise en examen pour entente sur les prix
    https://www.usinenouvelle.com/article/les-geants-du-materiel-electrique-schneider-electric-legrand-et-rexel

    Assiste-t-on à la mise au jour d’un « cartel du matériel électrique » ? Entre jeudi 20 octobre au soir et vendredi 21 au matin, trois grands groupes industriels français spécialisés dans la gestion de l’électricité, les industriels Schneider Electric et Legrand, et le distributeur Rexel, ont annoncé, chacun par voie de communiqué de presse, avoir été mis en examen par le juge d’instruction pour « entente ». En 2018, la presse dévoilait que des perquisitions avaient été menées par l’Autorité de la concurrence chez ces trois grands fabricants français de matériel électrique.

  • Le #Niger provoque la #pluie pour éloigner le spectre de la #sécheresse
    https://www.voaafrique.com/a/le-niger-provoque-la-pluie-pour-%C3%A9loigner-le-spectre-de-la-s%C3%A9cheresse/6716650.html

    Cette technologie de « pluies provoquées » consiste, à l’aide d’un avion, à introduire dans les nuages des produits chimiques, notamment un mélange d’argent, de sodium et d’acétone.

    #climat

  • Pourquoi l’Autorité de sûreté nucléaire suspend l’assemblage du projet de réacteur à fusion Iter
    https://www.usinenouvelle.com/editorial/pourquoi-l-autorite-de-surete-nucleaire-suspend-l-assemblage-du-proje

    Le 25 janvier, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a adressé une lettre technique à l’attention du projet international, lui refusant la permission de débuter les travaux d’assemblage de la chambre à vide du tokamak, qui devaient débuter en début d’année. L’ASN, qui demande des clarifications, met en avant des questions non résolues concernant la protection radiologique des travailleurs et l’architecture de soutien de l’édifice, ainsi que l’irréversibilité du soudage des deux premiers segments de la chambre à vide, qui sont affectés de non-conformités dimensionnelles.

  • Recyclage de pale d’éolienne en abri à vélo
    Discarded Wind Turbine Blades Are Upcycled into Sleek Bike Shelters in Denmark | Colossal
    https://www.thisiscolossal.com/2021/11/wind-turbine-bike-shelters/?mc_cid=f9e1d0013f&mc_eid=a53b581529

    A long-time proponent of wind energy, the Danish government is receiving attention for its own initiative that tasked turbine manufacturer Siemens Gamesa with upcycling the blade. The company transformed the long, curved component into an open-air shelter at the Port of Aalborg, where it protects bikes from the elements

    • Recyclage Éolienne et Panneau Solaire
      https://energynews.fr/economie-circulaire-recyclage-eolienne-et-panneau-solaire

      Les pales d’éoliennes représentent 6% du poids de l’éolienne. Avec leur composition de résine, composite et fibres de verre ou carbone, chauffés pour être fusionnés, leur recyclage est difficile.
      Or, selon WindEurope, la situation se détériorera en Europe ces prochaines années. D’un peu moins de 9.000 tonnes de pales annuelles à éliminer en 2020, on passerait alors à 14.000 en 2023. Puis 25.000 tonnes annuelles en 2025, pour arriver à 52.000 tonnes par an à l’horizon 2030.

      https://energynews.fr/wp-content/uploads/2021/06/windturbinerecycle_energynews-1536x728.jpeg

      Fragments de pales d’éoliennes en train d’être enterrés dans la décharge régionale de Casper, dans le Wyoming aux États-Unis. (Source : Benjamin Rasmussen / Bloomberg Green)

      #éoliennes #décharge #pollution #recyclage (Enfin, plutôt non recyclage)

    • C’est sûr que c’est pas avec cet abri à vélo que le problème va se résoudre.
      On voit clairement qu’à peine 50% d’une pale est recyclée dans un abri qui a une emprise au sol importante pour n’abriter en fin de compte qu’une vingtaine de vélos.
      Néanmoins ça reste une idée intéressante.
      Des urbanistes danois avaient déjà utilisé des pales usagées pour créer des jeux de plein air dans des jardins d’enfants.

    • @odilon je crois que les pales subissent de telles contraintes pendant leur utilisation qu’à un moment il n’est plus raisonnable de les laisser en service.
      Les « réparer » signifierait les alourdir ce qui va à l’encontre de la recherche de performance qui tend au contraire à les alléger.

    • Il est compliqué de réparer des matériaux composites, la plupart du temps cela conduit à rajouter de la matière ce qui introduit du balourd à compenser (donc encore plus de poids) et donc dégrade les performances.

      Je tombe sur ce mémoire de maîtrise québécois-français de 2018 qui expose bien la problématique et les solutions :

      Dans le cadre de cette étude, trois scénarios sont élaborés pour faire l’objet d’une analyse du cycle de vie comparative. Il s’agit de l’enfouissement, de la valorisation dans le béton, sous la forme d’un agrégat fin substituant le sable, et l’incinération en cimenterie, en utilisant les pales comme carburant alternatif pour remplacer en partie le charbon. L’évaluation est faite avec le logiciel SimaPro et la méthode de calcul IMPACT 2002+. Les résultats montrent que le scénario de valorisation dans le béton est le plus bénéfique pour les catégories de dommages de la santé humaine et des changements climatiques. L’incinération en cimenterie limite le mieux l’épuisement des ressources. Les distances de transport sont un paramètre clé de l’étude.

      https://core.ac.uk/download/pdf/199228217.pdf

      Trouver un substitut au sable est intéressant puisque c’est aussi un matériau obtenu par extraction et en voie de raréfaction…

    • La fibre de verre, inventée par un français en 1836, est en pleine expansion. Elle fait partie des matériaux composites, leur propriété et résistance sont remarquable mais comme dans tous produit industriel il y a des déchets. J’imagine la mise en œuvre d’une pale d’éolienne industrielle, 80 mètres de longueur en moyenne (la taille d’un Airbus A380), les plus grandes peuvent atteindre le double. La folie des grandeurs comme les formule 1 des mers.


      J’ai travaillé un peu avec ce genre de matériaux, fibre, résine etc. et la quantité de déchets pour la fabrication est aussi impressionnante que le produit fini. Dernièrement, c’était pour des filtres de piscine et je demandais au patron ce qu’il advenait des bennes de déchets : il en savait rien ! Le seul avantage c’est que ton bleu tient debout tout seul.
      https://www.hubency.com/recyclage-dechets/fibre-de-verre

  • Trop de gaz à effet de serre à la centrale nucléaire de Flamanville
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/trop-de-gaz-effet-de-serre-la-centrale-nucleaire-de-flamanv

    Le SF6, visé dès 1997 par le Protocole de Kyoto sur le climat, a un potentiel de réchauffement 23.000 fois supérieur à celui du CO2 et reste dans l’atmosphère jusqu’à 3.000 ans. C’est le plus puissant des gaz à effet de serre, même s’il en représente une petite part.

    « Laisser s’échapper 100 kg de ce gaz revient à émettre plus de 2 millions de kg de C02 dans l’atmosphère », a commenté Sortir du nucléaire dans un communiqué.

    « En seulement neuf mois, le site de Flamanville a déjà dépassé (le seuil de 100 kg, ndlr). Et l’année n’est pas terminée », ajoute l’association.

    « Chaque année, chacune des 18 centrales nucléaires de France a ce droit de pollution et contribue ainsi activement au réchauffement climatique, sans compter les fuites de fluides frigorigènes », poursuit-elle.

    Sortir du nucléaire affirme en outre que jusqu’en 2018, EDF ne déclarait aucune de ces émissions.

    Un nouveau point aveugle du nucléaire : le SF6.
    Entre le démantèlement qui coûte plus cher que prévu, et qui ne se termine jamais, les émissions de gaz à effet de serre, et l’incapacité à construire de nouvelles centrales... décidément.

  • Pourquoi l’Ukraine préfère les centrales nucléaires américaines de Westinghouse à celles d’EDF
    https://www.usinenouvelle.com/article/pourquoi-l-ukraine-prefere-les-centrales-nucleaires-americaines-de-we

    Ce marché-là ne sera pas pour EDF et ses réacteurs EPR de 1650 MW. C’est l’Américain Westinghouse Electric Compagny qui fournira le nouveau nucléaire ukrainien. Mercredi 1er septembre, la compagnie nucléaire nationale du pays, Energoatom, a signé un accord avec le groupe américain pour l’installation de plusieurs réacteurs AP1000 dans le pays. Un choix plus politique, que technologique, même si le type de réacteur proposé par Westinghouse a dû peser.

    Que les ukrainiens au pouvoir bossent de préférence avec les ricains n’est pas forcément une surprise, quand même.
    Mais en y regardant de plus près... le grand succès que représentent les EPR Finlandais et normands n’est pas forcément complètement à ignorer dans cette décision... :-)))

  • Incident sur un réacteur nucléaire EPR dans le sud de la Chine
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/14/nucleaire-incident-dans-l-epr-chinois-de-taishan_6084070_3234.html


    Travaux de construction de l’EPR de Taishan, en Chine, lors de la visite du premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, le 8 décembre 2013.
    PETER PARKS / AFP

    Une « fuite » serait apparue récemment dans l’un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Taishan développée par la France, a révélé, lundi, la chaîne américaine CNN. Les autorités chinoises n’ont pas communiqué sur le sujet.

    C’est un nouveau coup dur pour l’EPR, la dernière génération de centrale nucléaire développée par la filière française. On en ignore encore l’importance, mais une « fuite » s’est récemment produite dans l’un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Taishan, dans le sud de la Chine, a révélé, lundi 14 juin, la chaîne de télévision américaine CNN. EDF évoque une « augmentation de la concentration de “gaz rares” dans le circuit primaire », qui se trouve dans la double enceinte en béton renfermant la chaudière. Un incident suffisamment sérieux pour susciter l’inquiétude des autorités américaines. De son côté, le gouvernement français a été prévenu jeudi 10 juin, et le ministère des affaires étrangères s’est saisi du dossier, fait-on savoir à Paris.

    C’est la filiale américaine de Framatome (ex-Areva NP) qui a alerté les autorités américaines d’une « menace radiologique imminente », selon des responsables américains et des documents consultés par CNN. L’autorité de sûreté chinoise aurait repoussé les limites acceptables pour la détection des rayonnements à l’extérieur de la centrale pour éviter son arrêt, selon une lettre de Framatome au ministère de l’énergie américain. La centrale EPR chinoise continuait de fonctionner, au grand étonnement d’experts français.

    • A défaut de produire de « l’électricité décarbonnée » proprement, EDF et la Chine font de la #rétention_d'information sur quelques « crayons fuitards » :

      https://www.huffingtonpost.fr/entry/centrale-nucleaire-epr-de-taishan-ce-que-lon-sait-de-la-situation_fr_

      D’après CNN, une possible “fuite” dans la centrale nucléaire de Taishan en Chine aurait conduit Framatome à demander de l’aide aux États-Unis. Pour l’heure, EDF dédramatise.

    • l’analyse de la Criirad :

      "La chaine américaine CNN fait état ce jour d’une « augmentation de la concentration de gaz rares » dans le circuit primaire du réacteur 1 de la centrale EPR de Taishan, premier de ce type à avoir été couplée à un réseau électrique (le 29 juin 2018) et située dans un rayon de 100 à 150 km par rapport aux villes de Canton et de Hongkong.

      La branche américaine de Framatome, filiale du groupe EDF et qui fait partie des entreprises engagées dans la construction et dans l’exploitation du site, aurait alerté les autorités américaine d’une « menace radiologique imminente » il y a déjà plusieurs jours.

      La CRIIRAD rappelle que l’augmentation de la quantité de gaz rares radioactifs dissous dans l’eau du circuit primaire d’un réacteur peut indiquer une dégradation des gaines du combustible. Cette situation doit conduire normalement à l’arrêt du réacteur pour extraire les combustibles défectueux avant que la contamination du circuit primaire ne soit trop importante.

      Il faut également souligner que les gaz rares ne sont pratiquement pas retenus par les dispositifs de filtration des effluents gazeux. D’après CNN, la note de Framatome du 8 juin dernier précise que l’autorité de sûreté chinoise a déjà multiplié par plus de 2 la limite fixée pour les rejets de gaz rares dans l’environnement. Malgré cela, les rejets radioactifs effectués au 30 mai correspondaient déjà à 90% de la limite annuelle. Une nouvelle augmentation de la limite règlementaire serait envisagée.

      En France, les autorisations de rejets de gaz rares radioactifs sont fixées à des niveaux très supérieurs aux rejets effectifs. Dans un tel scénario, une très forte augmentation des rejets radioactifs du réacteur n°1 est probable.

      Cette situation doit être suivie avec vigilance tant sur le plan de la sûreté que de la radioprotection. Priorité doit être donnée à la protection des travailleurs du site et des habitants de cette région.

      A cette occasion, la CRIIRAD rappelle également que le secret pèse toujours sur les informations du réseau de surveillance mis en place dans le cadre du Traité d’Interdiction Complète des Essais Nucléaires (TICEN en français, CTBT en anglais). Il devrait permettre l’accès libre et en continu aux résultats des mesures. Dans le cas présent, il devrait être possible de consulter les données relatives à la station RN22 de Guangzhou, qui est équipée pour la détection des gaz rares."

      #nucléaire #epr

    • pour l’instant je n’ai pas trouvé plus de détails que ça :

      EDF says “the presence of certain noble gases in the primary circuit is a known phenomenon, studied and provided for in the reactor operating procedures,” but did not elaborate on gas levels.
      Later on Monday, a spokesperson for EDF said the increased levels of radiation were caused by a “degradation of the housing of the fuel rods.”
      The spokesperson affirmed that the levels of radioactivity observed at the plant were below the threshold stipulated by the Chinese authorities, adding that the affected housings are the first of three containment barriers between the rods and the atmosphere.
      The spokesperson noted that the risk of a potential leakage in the rod housing was first discussed following a planned refueling outage in October 2020 after initial measurements led to suspicions of a “lack of tightness” in the housings.
      However, the spokesperson stressed that without a full analysis, it is too early to confirm whether a complete shutdown of the reactor is needed, adding that EDF currently has no information regarding the origin of the rod housing degradation.

      https://edition.cnn.com/2021/06/14/politics/china-nuclear-reactor-leak-us-monitoring/index.html

      L’hypothèse d’une rupture de gaine de combustible reste donc à confirmer. Le problème est qu’ici on est en présence de deux couches de pratique du secret et de la langue de bois : la couche des autorités chinoises, et celle de EDF-Framatome, les deux étant assez champions en la matière.

    • Du même article :

      The issue first emerged when Framatome, a French designer and supplier of nuclear equipment and services that was contracted to help construct and operate the Chinese-French plant, reached out to the US Department of Energy late last month informing them of a potential issue at the Chinese nuclear plant.
      The company, mainly owned by EDF, the French utility company, then submitted an operational safety assistance request on June 3, formally asking for a waiver that would allow them to address an urgent safety matter, to the Department of Energy, warning American officials that the nuclear reactor is leaking fission gas.
      The company followed up with DOE on June 8 asking for an expedited review of their request, according to a memo obtained by CNN.
      “The situation is an imminent radiological threat to the site and to the public and Framatome urgently requests permission to transfer technical data and assistance as may be necessary to return the plant to normal operation,” read the June 8 memo from the company’s subject matter expert to the Energy Department.
      Framatome reached out to the US government for assistance, the document indicates, because a Chinese government agency was continuing to increase its limits on the amount of gas that could safely be released from the facility without shutting it down, according to the documents reviewed by CNN.
      When asked by CNN for comment, the Energy Department did not directly address the memo’s claim that China was raising the limits.
      In the June 8 memo, Framatome informed DOE the Chinese safety authority has continued to raise regulatory “off-site dose limits.” It also says the company suspects that limit might be increased again as to keep the leaking reactor running despite safety concerns for the surrounding population.
      “To ensure off-site dose limits are maintained within acceptable bounds to not cause undue harm to the surrounding population, TNPJVC (operator of Taishan-1) is required to comply with an regulatory limit and otherwise shut the reactor down if such a limit is exceeded,” the June 8 memo reads.
      It notes that this limit was established at a level consistent with what is dictated by the French safety authority, but “due to the increasing number of failures,” China’s safety authority, the National Nuclear Safety Administration (NNSA) has since revised the limit to more than double the initial release, “which in turn increases off-site risk to the public and on-site workers.”
      As of May 30, the Taishan reactor had reached 90% of the allegedly revised limit, the memo adds, noting concerns the plant operator may be “petitioning the NNSA to further increase the shutdown limit on an exigent basis in an effort to keep running which in turn would continue to increase the risk to the off-site population and the workers at the plant site.”
      The NNSA is China’s nuclear safety regulatory authority. It oversees the implementation of safety standards at facilities like Taishan.

      De ce que je comprends : Framatome s’est adressée aux états-unis car sa branche US est impliquée dans la construction (et la maintenance ? ou le suivi d’exploitation ?) de Taishan, et que la réglementation US veut que dans une telle situation on doit leur demander l’autorisation de transférer des savoirs technologiques.

      Ce qui inquiète framatome visiblement c’est que les autorités chinoises n’arrêtent pas de relever les seuils de radioactivité acceptables pour éviter d’avoir à arrêter la centrale.

    • Et pendant ce temps là, Le Monde relaie complaisamment la propagande d’EDF :

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/14/edf-relativise-l-incident-survenu-a-la-centrale-nucleaire-de-taishan-en-chin

      Toujours la même façon de procéder :

      On n’est pas sur une dynamique d’un accident avec fonte du cœur

      Donc vos gueules, bande d’abrutis, tant que ça n’a pas pourri une région entière vous n’avez rien le droit dire.

      Même si l’exploitant a dû « réaliser des rejets atmosphériques » de gaz rares « dans le respect des limites réglementaires définies par l’autorité de sûreté chinoise », ajoute-t-il.

      Ben tiens, et en omettant l’info sue depuis le départ de cette histoire que ce qui a amené Framatome à s’alarmer, c’est que les autorités chinoises relèvent les limites en question pour éviter l’arrêt.

      Quand je serai grand je voudrai être journaliste au Monde, ça a l’air assez peinard comme métier : tu relèves ta boîte mail en provenance d’EDF et tu balances direct, sans filtre.

    • Ce matin les seules nouvelles qui n’en sont pas vraiment nous viennent de Reuters :
      https://www.reuters.com/world/china/what-happened-chinas-taishan-nuclear-reactor-2021-06-15
      Rien de bien neuf, si ce n’est que la Chine a fini par réagir sur l’air de « Tout va très bien » par l’intermédiaire du porte-parole du ministère des affaires étrangères :

      The regulator did not immediately respond to requests for comment. Foreign ministry spokesman Zhao Lijian told reporters in a regular briefing the plant was fully compliant with all requirements and operating normally.

      En réponse au commentaire évasif d’EDF (en substance : le krypton et le xenon dans le circuit primaire, c’est pas grave, c’est un phénomène connu), un ancien vice-président de la commission à l’énergie atomique du Japon a commenté :

      Under normal operating conditions it is true some gases like krypton and xenon will escape and be detected but in this case the concentrations are much higher, so something is happening

      .
      Source : autre article reuters : https://www.reuters.com/world/china/china-says-radiation-levels-normal-around-taishan-reactor-2021-06-15

      Donc le gars a les chiffres vu ce qu’il affirme.

      L’article mentionne qu’effectivement il pourrait y avoir un problème de rupture de gaine d’un crayon de combustible (un tube en fait, qui contient des pastilles de combustible), ce qui peut arriver, mais qui nécessite normalement un arrêt pour retirer l’assemblage fautif (et non pas juste le crayon fautif contrairement à ce qu’on a lu ça et là, ça c’est pas possible).

      Et il reste ce que Framatome a dit aux autorités US, c’est-à-dire que les seuils maximum de rejets autorisés ont été relevés par l’opérateur pour éviter d’arrêter la tranche. Sur ce front là pas de nouvelle.

      J’aime bien la petite remarque glissée au milieu du premier article Reuters :

      Nuclear experts have generally played down the risks.

      Ah sinon on a l’habituel neuneu probablement formé chez nous, avec une resucée du nuage-qui-s’arrête-aux-frontières : il s’agit, selon l’article Reuters, d’un « scientifique nucléaire chinois installé aux états-unis » :

      Li Ning, a Chinese nuclear scientist based in the United States, told Reuters that CNN was “making a mountain out of a molehill” and that it was unrealistic to expect “zero failure” in the fuel cladding of nuclear projects anywhere in the world.

      Li said the media were “often unwilling to put risks into proper perspective”, which he said had effectively killed off the nuclear industry in the west.

      “Coal fired power plants can emit and discharge more radioactivity than nuclear power plants,” Li said.

      J’en profite pour tagguer : #nucléaire #EPR

    • Inutile d’aller sur CNews pour juger le degré de fake-news quotidiennes à la télévision française. Pujadas est aussi tous les jours sur LCI et il distille des inepties plus grandes que lui. Ce qui n’est pas bien difficile vu qu’il est petit avec le charme d’un pied de chou. Hier, il invitait sur son plateau une ingénieure et enseignante au CNAM pour éclairer ses téléspectateurs sur la fuite radioactive de l’EPR de Taishan, Mme Galichet assure que ce qui sort d’une centrale (déchets nucléaire) est inoffensif et peut retourner à l’état naturel. Et le « pied de chou » de conclure ce tour de table par « nous voilà rassuré par ce brillant exposé sur le fonctionnement d’une centrale nucléaire » le tout en 20 minutes chrono.
      https://twitter.com/24hPujadas/status/1404841034203504647

      Nucléaire – « Je vous rappelle que l’uranium est un minerai, c’est naturel, ça se trouve dans la terre »
      Emmanuelle Galichet – Chercheure en sciences et technologies nucléaires au CNAM

      https://video.twimg.com/amplify_video/1404840879207157767/vid/1024x576/3d_cXZdyA1lDcdjt.mp4?tag=14


      WIN France le nucléaire au féminin
      http://www.win-france.org/retrouvez-emmanuelle-galichet-laureate-femenergia-2018

      Nous avons posé 3 questions à Mme Emmanuelle Galichet, maître de conférence en Sciences et technologies nucléaire au CNAM, pour comprendre le rapport de la filière nucléaire avec l’innovation, la diversité et comprendre comment transmettre cette culture de l’innovation aux futurs ingénieurs.

      https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/jni-2019-linnovation-dans-le-domaine-du-nucleaire-64464
      Si le projet Cigéo est abandonné, il faudra demander à l’agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) de réserver une place pour cette dame au fond du trou.

    • https://www.nytimes.com/2021/06/16/business/china-nuclear-reactor.html

      SHANGHAI — The Chinese government said on Wednesday that “about five” of the uranium fuel rods inside a nuclear power plant in southeastern China had been damaged, but added that no radiation had leaked out of reactors at the site.

      Regulators have also reviewed and approved limits on how much radioactive gas is allowed to accumulate in the water at the reactor, China’s National Nuclear Safety Administration said in a statement. Nuclear scientists in the United States and Europe said in interviews this week that a buildup of radioactive gas in the water surrounding the fuel rods, while not uncommon at reactors elsewhere, was often a sign of poor design, manufacturing or management.

      Donc : soit Framatome a fabriqué des éléments combustibles foireux (poor design or manufacturing), soit il les a transportés sans faire gaffe, soit les chinois les ont manutentionnés sans faire gaffe (poor management).

      It is fairly common for a few fuel rods to suffer damage in a nuclear reactor, said Najmedin Meshkati, an engineering professor specializing in nuclear safety at the University of Southern California. But it is less common for radioactive gases to accumulate in the water around the fuel rods to the point that regulators need to review what levels are safe, he said.

      “There is no question that something has happened,” he said, adding that events inside the reactor are unlikely to pose a serious safety threat.

      Mouaip... la dernière phrase relève une fois de plus de l’indécrottable optimisme (ou aveuglement) des spécialistes du nucléaire.

    • Éléments de sûreté nucléaire, Réacteurs à Eau Pressurisée - IRSN ch. 28 : Le combustible : gestions, surveillance et évolutions
      https://www.irsn.fr/FR/Larecherche/publications-documentation/collection-ouvrages-IRSN/Documents/Element%20sûreté%20REP%20chapitre%2028.pdf

      Étude détaillée des problèmes liés à la dégradation des crayons de combustible ; ce que l’on peut savoir de l’incident (présence de gaz rares dans le circuit primaire) a l’air de correspondre fidèlement à ce qui est décrit dans le manuel.

      Par ailleurs, on ne sait pas très bien (on est incapable de savoir…) ce qui se produit précisément dans le crayon lorsque survient un défaut d’étanchéité. Où l’on retrouve la question des seuils dont la fixation est assez arbitraire, mais dont il faut souhaiter qu’ils évoluent à la baisse.

      Le problème majeur rencontré pour la fixation des seuils résulte de la difficulté d’évaluer correctement l’état de la première barrière de confinement au cours d’un cycle de fonctionnement. En effet, il n’existe pas de méthode simple permettant de déterminer, à partir des données aisément accessibles (principalement les mesures de la radioactivité de quelques-uns des principaux produits de fission), l’état des gaines des crayons combustibles, en termes de nombre et de taille des défauts. La radioactivité relâchée par un défaut dépendant de nombreux paramètres inconnus a priori (taille, position, thermohydraulique locale, taux de combustion et puissance du crayon...) et les phénomènes physiques de relâchement des produits de fission étant encore imparfaitement compris, les modèles de « prédiction » des défauts à partir de la radioactivité de l’eau du circuit primaire présentent des incertitudes significatives et le nombre et la taille des défauts ne peuvent être déterminés de façon fiable qu’a posteriori, après arrêt du réacteur et déchargement des assemblages.
      Par ailleurs, au-delà du relâchement direct des produits de fission (notamment gazeux) initialement contenus dans les volumes libres du crayon, les conséquences d’une perte d’étanchéité de la première barrière de confinement peuvent être beaucoup plus importantes.

      (p. 824)

    • Dossier de L’Usine nouvelle : le chapeau du dossier

      Pourquoi l’incident nucléaire à l’EPR chinois de Taishan secoue tant EDF - Transition écologique et énergétique
      https://www.usinenouvelle.com/article/pourquoi-l-incident-nucleaire-a-l-epr-chinois-de-taishan-secoue-tant-

      La malédiction de l’EPR atteint la Chine. Lundi 14 juin, EDF et sa filiale Framatome ont révélé une augmentation de la concentration de gaz rares dans le circuit primaire d’un réacteur de la centrale nucléaire de Taishan. Si l’anomalie ne semble pas grave pour l’instant, elle soulève des interrogations sur l’éventuelle responsabilité de Framatome et sur l’équilibre des forces dans le partenariat franco-chinois. L’affaire entache aussi l’image d’un site qui fait office de vitrine pour EDF alors qu’il abrite les deux seuls EPR en service à travers le monde.

    • … premier article du dossier :

      « Ce qui est arrivé à Taishan n’est pas qualifié comme un incident de sûreté », souligne Valérie Faudon (Sfen)
      https://www.usinenouvelle.com/article/epr-de-taishan-la-chine-n-attend-pas-que-l-asn-lui-donne-des-lecons-p

      Déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire (Sfen), Valérie Faudon apporte un éclairage technique sur la situation à l’EPR de Taishan (Chine). L’ingénieure revient également sur les aspects géopolitiques de l’affaire et sur la situation de la filière française de l’atome.
      […]
      D’où vient la concentration de gaz rares constatée par EDF ?
      Dans un réacteur nucléaire, les pastilles d’uranium sont disposées dans des crayons de zirconium, le tout dans des assemblages de combustible. Dans un EPR, il y a 64 000 crayons. Ces crayons sont situés dans la cuve, qui est remplie avec de l’eau pressurisée. D’où le nom de réacteur à eau pressurisée. Cette eau circule dans le circuit primaire et elle est analysée périodiquement. Ils ont constaté dans sa composition chimique une augmentation des gaz rares (xénon, crypton…). Lors de la réaction de fission, la molécule d’uranium se coupe en petits morceaux. C’est cela qui libère de l’énergie. Dans ces petits morceaux, il y a des gaz rares. Normalement, ils restent enfermés dans la gaine du combustible et le combustible est déchargé. En France, on parle d’un arrêt de tranche pour maintenance et rechargement du combustible. Cela arrive tous les 12 à 18 mois. Les combustibles sont retirés, on les laisse refroidir dans une piscine et au bout d’un certain temps ils sont transportés à La Hague (Manche) chez Orano et on les laisse encore refroidir dans des piscines avant de les retraiter.
      Dans ce cas précis, le fait qu’il y ait un peu de gaz rares qui soient passés dans l’eau veut dire qu’un certain nombre de crayons ne sont pas complètement étanches. Le ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement a parlé de cinq crayons sur 64 000. D’habitude, dès que le problème d’étanchéité est constaté, l’exploitant surveille d’autant plus l’eau. Les gaz rares y sont dissous, donc ils ne sont pas à l’état gazeux. L’eau est lavée périodiquement avec un petit circuit de filtrage et on vérifie que la concentration n’atteint pas ce qu’on appelle le « seuil de repli ». Ce seuil est fixé entre l’exploitant et l’autorité de sûreté. C’est un niveau de concentration à partir duquel la tranche va être arrêtée. Si on regarde le rapport de l’inspecteur général d’EDF, il y a eu sept assemblages non étanches en France. [Ce nombre correspond à un taux de défaillance de 0,11 %, un résultat salué comme un « bon niveau » par l’inspecteur, ndlr] Pour l’instant, les autorités chinoises disent que les seuils ne sont pas atteints.

    • … et le non-dit majeur actuellement sur le nucléaire (qui commence à devenir criant) le parc est vieillissant et il n’y a rien dans les tuyaux pour le renouveler. En supposant que la filière EPR finisse par marcher en France (tousse, tousse !…) il deviendrait urgent de lancer le renouvellement.

      Quelle place occupe la France dans cette compétition ?
      Nous n’avons pas vocation à avoir le plus grand parc nucléaire mondial. Notre objectif est de décarboner notre économie et d’assurer notre souveraineté. La sécurité d’approvisionnement électrique redevient un enjeu. Il y a quand même eu en 2020 des coupures d’électricité en Californie (États-Unis) durant l’été. En période de canicule, ils n’arrivaient plus à fournir suffisamment d’électricité pour la climatisation, faute de capacités pilotables suffisantes. Il y a eu le même problème au Texas (États-Unis), cette fois lors d’une vague de froid.

      En France, nous avons vraiment un sujet. Les bilans prévisionnels de RTE montrent que nous allons avoir besoin de beaucoup d’énergies renouvelables mais aussi de renouveler notre socle nucléaire. Si on se rend compte que les autres technologies ne sont pas disponibles, il faudra accélérer la construction du parc nucléaire. La question posée à la filière est : « Êtes-vous en mesure d’accélérer ? » Mais la filière n’a toujours pas la première commande ! [Le gouvernement français étudie un programme de construction six nouveaux EPR mais la décision a été renvoyée au prochain quinquennat qui débutera en 2022, ndlr] Dans la filière de la défense, notamment avec les sous-marins, les industriels ont une visibilité pour vingt ans. Donc ils peuvent s’organiser, maintenir les compétences et leur outil industriel, former des personnes… Une souveraineté industrielle ne se bâtit pas avec du « stop and go ».

    • EPR de Taishan : gaz rares, gaz nobles, gaz radioactifs ou gaz inertes ?
      http://www.fukushima-blog.com/2021/06/epr-de-taishan-gaz-rares-gaz-nobles-gaz-radioactifs-ou-gaz-inertes.h

      L’évènement de la centrale nucléaire de Taishan révélé ce jour par CNN permet de mettre un coup de projecteur sur le rejet de gaz rares dans l’environnement. Tout d’abord, concernant l’industrie atomique, considérez la formulation « gaz inertes » comme étant de la désinformation car les gaz rares issus d’une centrale nucléaire sont tout sauf inertes ! Inerte, cela signifie inactif. Or la radioactivité, c’est de l’activité : les rayons projettent des particules et de l’énergie dans leur environnement.

      Fuite radioactive en Chine : le coup fatal pour le réacteur nucléaire français EPR
      http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article381

      http://www.dissident-media.org/infonucleaire
      GLOSSAIRES des sigles du NUCLEAIRE
      https://www.gazettenucleaire.org/?url=/2017/283.html

    • @simplicissimus Merci pour le complément d’info bien sourcées. Donc effectivement ce qu’il faut retenir c’est qu’ils ont quelques crayons abîmés, et que tu coup du krypton et quelques autres gaz rares parmi les produits de fission se baladent dans le circuit primaire. C’est emmerdant mais ça ne génère pas de rejets extérieurs. Reste à savoir comme je le mentionnais plus haut qui est responsable : Framatome comme fabricant et livreur, ou les chinois comme manutentionnaires et utilisateurs ? Ou encore y a-t-il un souci genre vibration dans la cuve qui provoquerait ce genre de dégât ? (ceci ne sont que pures supputations).

      Je reviens sur l’histoire du renouvellement du parc : si on se place dans la logique nucléariste, effectivement, c’est maintenant qu’il faudrait renouveler le parc. C’est peut-être maintenant aussi qu’il faut repenser globalement l’énergie, tant du point de vue consommation que production (rien n’est plus assommant que l’argument qui veut qu’il faut renouveler à hauteur de la consommation actuelle). Il me semble que les échéances climatiques réclament un débat extrêmement large, sur lequel on s’interroge avant tout sur les baisses de consommation envisageables (en particulier les industries fortement consommatrices).

      Parce que bon, continuer à miser sur une production d’énergie qui : 1) lègue un tas de merde aux générations futures et 2) est certes acceptable tant que les installations fonctionnent bien, a certes un taux d’accident au regard des heures cumulées d’utilisation extrêmement bas, mais est parfaitement innacceptable du fait que quand accident il y a, ça te raye des centaines de km² habitables.

  • Boycottons la 5G et TOUT son monde - Les acteurs et profiteurs de la 5G sont nombreux et sont partout
    https://ricochets.cc/Boycottons-la-5G-et-TOUT-son-monde-Les-acteurs-et-profiteurs-de-la-5G-sont

    Les citoyennes et les citoyens souhaitant montrer publiquement leur soutien et leur engagement à contribuer à ce boycott peuvent le faire sur ce site de pétition. Nous, scientifiques, appelons solennellement les citoyennes et citoyens à boycotter la 5G et son monde Plusieurs centaines de scientifiques ont signé une tribune de l’Atécopol publiée dans Libération, appelant à un refus de la 5G et de son monde pour des raisons écologiques et humaines. Le boycott est une arme puissante qui, par le (...) #Les_Articles

    / #Technologie, #Ecologie, #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle

    https://www.unepetition.fr/boycott5g
    https://atecopol.hypotheses.org/4663
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/boycottons-la-5g-20210501_FH4YLLHMUVCTLBT5ZY7QEW5WDU
    https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/5g-l-usine-du-futur-se-construit-grace-aux-telecoms-20201119
    https://www.usine-digitale.fr/5g
    https://www.usine-digitale.fr/article/realite-augmentee-et-robot-de-telepresence-ce-que-font-orange-et-schn
    https://www.usine-digitale.fr/article/ericsson-intel-et-keolis-testent-une-navette-autonome-supervisee-a-di
    https://www.usine-digitale.fr/article/lockheed-martin-s-allie-a-omnispace-pour-developper-un-reseau-5g-hybr
    https://www.usine-digitale.fr/article/l-institut-b-com-recoit-le-soutien-du-gouvernement-pour-accelerer-la-
    https://www.usinenouvelle.com/article/les-trois-fournisseurs-de-puces-qui-vont-beneficier-le-plus-de-la-5g.
    https://5g.anfr.fr
    https://www.cartoradio.fr

  • Jeudi 4 février, la ville de #Vendôme (Loir-et-Cher) a voté à la demande de Laurent Brillard maire UDI, la cession de la marque « Vendôme » à @LouisVuitton du groupe de luxe #LVMH pour ses bijoux, pierres précieuses et montres pour la somme de (roulement de tambour)....10 000 € !

    via @mona qui a retweeté Nassira El Moaddem sur touiteur

  • Les grandes #écoles à la botte des #multinationales
    https://www.socialter.fr/article/les-grandes-ecoles-a-la-botte-des-multinationales

    « Pouvons-nous imaginer un centre de R&D du groupe Huawei au sein de Télécom Paris, de Monsanto sur le campus d’AgroParisTech, de British Tobacco dans une faculté de médecine ou de Nexter à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr ? » Ces mots de révolte sont ceux des étudiants et anciens élèves de Polytechnique. Parmi leurs griefs, qu’ils expriment en partie sur un site dédié à leur revendication, l’opposition au projet de Total d’installer un centre d’innovation et de recherche où travailleront pas moins de 250 salariés en plein cœur du campus – entre le restaurant, les logements et les salles de cours. En plus d’y prendre ses quartiers, Total prévoit de construire des espaces communs (salles de travail et de conférence, cafétéria, etc.) à destination des salariés et des étudiants. Une proximité inacceptable pour 61 % de ces derniers, interrogés par les représentants d’élèves de l’École polytechnique, qui fustigent tant l’initiative que l’absence de transparence de la part de l’administration. Finalement construit 200 mètres plus à l’est, eu égard au dernier conseil d’administration (CA) de Polytechnique, le centre de recherche conservera toutefois les espaces communs aux étudiants et aux salariés.

  • Comment Thales compte supprimer des postes… sans détruire d’emplois - L’Usine Aéro
    https://www.usinenouvelle.com/article/comment-thales-supprime-des-postes-sans-detruire-d-emplois.N1012004

    Touché par la crise qui secoue le secteur aéronautique, Thales cherche à supprimer environ 1 000 postes. Entre mobilité interne, pré-retraite et volontariat, le groupe assure pouvoir éviter la destruction d’emplois.

    Le jargon des DRH repris par le journal : « supprimer des postes sans détruire d’emplois ». Abracadabra.

  • « Avec la crise, l’ouverture du RSA aux jeunes est plus urgente que jamais », Léon Deffontaines (MJCF) | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/leon-deffontaines-avec-la-crise-louverture-du-rsa-aux-jeunes-est-plus-urgen

    Treize organisations de jeunesse, dont le Mouvement jeunes communistes de France, s’unissent pour exiger l’accès des moins de 25 ans au revenu de solidarité active dans les mêmes conditions que leurs aînés. Entretien avec Léon Deffontaines, le secrétaire général du MJCF.

    Organisations politiques, syndicales, associatives… au total treize mouvements de jeunesse (1) ont cosigné une tribune et lancé un site dédié ( www.rsamoinsde25ans.fr ) pour interpeller le gouvernement afin d’obtenir l’élargissement de l’accès des jeunes au RSA, alors que la crise accroît une précarité déjà bien installée. Contrairement à leurs aînés, les moins de 25 ans sont pour l’heure sommés d’avoir travaillé au moins deux ans à temps complet sur les trois dernières années pour en bénéficier. « Cette exception est injustifiable et doit cesser » , écrivent ces organisations de jeunesse, dont le MJCF. Son secrétaire général, Léon Deffontaines, revient sur cette initiative.

    Le MJCF est cosignataire d’une tribune pour l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans. Pourquoi est-ce une urgence ?

    Léon Deffontaines La précarité ne commence pas à 25 ans. Avant même la crise sanitaire, un jeune sur cinq vivait en dessous du seuil de pauvreté. Dans de nombreux cas, ils n’ont pas accès au chômage puisqu’ils n’ont pas encore travaillé – en tout cas pas assez – et se lancent, en fin d’études, à la recherche d’un emploi sans aucun revenu, ce qui les plonge dans une très grande précarité. L’accès au RSA – pour l’instant bien trop restreint – devient d’autant plus urgent aujourd’hui que, avec la crise économique et le taux de chômage qui grimpe, toute une génération va arriver en septembre sur un marché de l’emploi déjà saturé. Les situations d’extrême précarité vont donc encore se multiplier. Cette mesure est un filet de sécurité indispensable. Elle doit être accessible à l’ensemble des jeunes. Ils ont le droit de voter, de travailler, de cotiser, de payer des impôts, pourquoi les exclure de ce dispositif de solidarité ? C’est la question que nous posons au gouvernement.
    Face à la précarité, accrue par la pandémie, la réponse du gouvernement a-t-elle été à la hauteur ?

    #paywall #précarité #RSA #Jeunes

    • Chômage : « Pendant les crises, les jeunes sont les variables d’ajustement », Laure Bretton
      https://www.liberation.fr/france/2020/06/04/pendant-les-crises-ce-sont-les-variables-d-ajustement_1790359

      Antoine Dulin préside la commission Insertion et Jeunesse du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Il réclame l’extension du RSA aux moins de 25 ans ainsi qu’un grand plan de création d’emplois aidés, notamment dans le domaine environnemental.

      Les 18-24 ans risquent-ils d’être une « génération sacrifiée » dans la crise économique qui s’annonce ?

      Les jeunes sont les outsiders du marché de l’emploi. Quand ce marché se contracte, ils en deviennent les variables d’ajustement. Fin 2019, le taux de chômage des 18-24 ans était déjà de 18,9 % contre une moyenne de 8,4 % dans la population totale et on avait 1,8 million de jeunes qui étaient sans emploi ni formation. Depuis la fin du confinement, les signaux sont très alarmants : il y a 65 % d’offres d’emploi en moins pour les jeunes sur le site de l’Apec. A Lyon, les missions locales ont enregistré une chute de 80 % des offres. Un jeune sur cinq vivait déjà sous le seuil de pauvreté : ce nombre va exploser. L’économie de la débrouille a disparu. Tout s’est arrêté brutalement : stages, missions d’intérim, petits boulots ou activités des autoentrepreneurs.

      Au début du quinquennat, la majorité a baissé les allocations logement et supprimé les emplois aidés, ce qui a touché particulièrement les jeunes. Vous demandez le rétablissement de ces dispositifs ?

      Le vrai problème dans les dernières réformes, c’est celle de l’#assurance_chômage, avec la nouvelle règle qui veut désormais qu’on cotise six mois, et non quatre, pour avoir droit au chômage. L’étude d’impact de la réforme par l’Unedic montrait, avant le confinement, que cette nouvelle règle allait toucher 32 % des 18-24 ans. Ce sera beaucoup plus dans un avenir proche !

      Toutes les catégories de jeunes vont-elles être touchées ?

      Avant le coronavirus, vous aviez déjà cinq fois plus de chômeurs parmi les non-diplômés. Ce que nous craignons aujourd’hui, c’est un effet cascade. Les emplois précaires vont se multiplier et on va assister à un phénomène de déclassement : des jeunes bac + 5 vont accepter des offres destinées à des bac + 3, et ainsi de suite. En fin de course, ce sont les plus précaires qui vont être pris en étau.

      Vous approuvez les mesures sur l’apprentissage (voir plus bas) ?

      Accroître l’effort budgétaire est une très bonne chose mais l’apprentissage ne répondra pas seul à une crise de cette ampleur. Il faut mettre le paquet sur les emplois aidés. Il faut un plan massif de soutien aux « parcours emploi compétences » (PEC). Ce sont des espaces d’insertion et de réalisation pour les jeunes. On peut cibler ces futurs PEC sur le social et la transition écologique : ce serait gagnant-gagnant pour toute la société.

      L’exécutif parle aussi de primes à l’embauche et d’élargir le service civique…

      Les primes à l’embauche ne sont acceptables que s’il est stipulé que c’est pour des emplois durables. Quant au service civique, c’est un excellent dispositif qu’il faut étendre. Mais ce n’est pas un outil d’insertion, c’est un dispositif d’encouragement à l’engagement des jeunes au service de l’intérêt général. Il ne doit pas être un palliatif à l’absence d’emplois.

      Le gouvernement refuse l’extension du RSA aux moins de 25 ans. Pourquoi est-ce une bonne solution selon vous ?

      Les jeunes de moins de 25 ans sans soutien familial sont les oubliés de notre protection sociale. Il n’existe aujourd’hui aucun filet de sécurité pour eux. Le gouvernement pense que ce n’est pas un horizon pour les jeunes. Mais le RSA n’est un horizon pour personne ! Qui peut vivre aujourd’hui avec 560 [menteurs, ndc] euros par mois ! Ouvrir le RSA permettrait aux jeunes de s’engager dans un parcours d’insertion sans se demander chaque jour comment ils vont manger et où ils vont dormir !

      Mais il y a la « garantie jeunes », un parcours d’accompagnement vers l’emploi ou la formation avec une aide financière, qui fonctionne et que l’exécutif semble prêt à étendre ?

      Cette mesure a fait ses preuves, c’est vrai. Mais c’est un dispositif, et non un droit. Pour l’instant, sa durée est limitée à un an renouvelable six mois et elle est soumise aux aléas de stop and go budgétaire. Il faut se battre chaque année pour que le nombre d’allocataires soit maintenu. De plus, elle ne permet pas de lever tous les freins périphériques à l’emploi. Quand on recherche un logement, le propriétaire préfère une personne avec un RSA car il est solvable [menteur, ndc] . Pareil pour les banques quand un jeune veut un crédit pour passer son permis. Etendre le nombre d’allocataires ne suffira pas. Si demain on dit que c’est un droit, que la durée n’est plus limitée et que l’Etat garantit la pérennité du dispositif avec une allocation du montant du RSA et finance l’accompagnement, alors peu importe son nom, RSA ou garantie jeunes, nous approuverons !

      Apprentissage

      + Mesure phare de ce plan de relance de l’#apprentissage : une aide exceptionnelle pour l’embauche d’apprentis (du CAP aux licences pros) de 5000 euros pour les mineurs et 8000 euros pour les majeurs. Elle sera ouverte de juillet 2020 à février 2021. Elle sera sans condition pour les entreprises de moins de 250 salariés. Pour les 7000 autres, l’aide devra être remboursée si le taux d’alternants parmi les effectifs n’atteint pas les 5% en 2021. L’embauche d’apprentis représentera un coût quasi nul pour la première année, indique le ministère. Zéro euro pour les moins de 21 ans, jusqu’à 175 euros par mois pour les plus de 21 ans.

      https://www.usinenouvelle.com/article/un-plan-de-relance-de-l-apprentissage-et-des-concertations-tous-azimu

      #assistance_aux_entreprises

  • iNex Circular #cartographie les gisements de #déchets - Cleantech

    https://www.usinenouvelle.com/editorial/inex-circular-cartographie-les-gisements-de-dechets.N965306

    Où installer de nouvelles unités de méthanisation ? Où trouver des déchets valorisables pour produire du gel hydrologique ou de la chaleur renouvelable ? iNex Circular a la réponse : iNex sourcing. Son outil de cartographie dopé à l’intelligence artificielle répertorie 2 millions de producteurs de déchets en Europe (France, Benelux, Allemagne, Espagne et Italie).

    Exploitations agricoles, industriels de l’agroalimentaire ou du bois, centres de tri, restaurants, hôtels, écoles... En utilisant les données publiques disponibles, cette start-up parisienne sait évaluer qui produit des déchets organiques, où, et en quelle quantité avec un taux d’erreur de 5 à 25 %. En France, où la cartographie est exhaustive pour les biodéchets, iNex Circular a renseigné 800 000 sites. « L’idée de cet outil est née en 2012 au sein du cabinet de conseil en développement durable parisien iNex pour travailler sur des questions d’économie circulaire », explique Olivier Gambari, à la tête de l’entreprise.

  • Le Ramadan à l’heure du COVID

    Plusieurs millions de français(e)s de confession musulmane attendent
    le 23 avril avec un serrement de coeur. Ce jour là, et pour trois
    semaines, comme chaque année, aurait du s’ouvrir cctte période si
    particulière qui voit une communauté toute entière respecter le rite
    qui bouleverse sa vie quotidienne.

    Cultuel, l’évènement est aussi culturel, pour celles et ceux, né(e)s
    en France ou non, issus du Maghreb ou d’Afrique noire, qui jeuneront le jour durant avant, que le soir, famille et amis se retrouvent, à la tombée de la nuit pour la rupture du jeune.

    Chaque année, entre Belleville et Ménilmontant, de midi à 19 heures ce sont chaque jour des milliers de clients venus de tout
    l’arrondissement, mais aussi de la proche banlieue, qui se bousculent
    dans un joyeux chahut dans les 37 établissements spécialisés implantés ici depuis des décennies.

    Nous les avons compté hier, avant que de nous faire contrôler par
    trois baqueux, jean, blouson, Glock à la ceinture, dépêchés par
    Lallement et Hidalgo pour faire respecter le couvre-feu.

    En quelques centaines de mètres se déploient trois cartographies
    historiques, qui résonnent étrangement dans la période.

    De Belleville à Ménilmontant, trottoir de droite, nos 37 échoppes,
    toujours un peu décrépites, héritières en ligne directe de la première
    immigration maghrébine des années 20 à 30, l’époque où l’Etoile
    Africaine et Messali Hadj militaient avec le Parti communiste
    français, qui commençait sa grande mue après le congrès de Tours, dans la main de fer du Komintern.

    Nos échoppes sont étroites, un long comptoir, derrière ses officiants,
    et un couloir plus étroit encore où se pressent les acheteurs.
    Boucherie, patisserie, mais aussi épicerie, la semoule, les épices,
    l’huile, les fruits secs…

    Pour la viande c’est souvent l’homme qui s’en occupe.

    Bon, ce ne sont pas les souks du Caire, de Rabat ou de Meknès , mais
    pas davantage les Souk El Fellah de l’ère Chadli Bendjedid à la fin
    des années 80 à Alger. Niente, le bizness marche d’enfer, tout
    l’après-midi. C’est simple, on ne circule plus avec les bagnoles
    garées partout, les vendeurs à la sauvette de Kéfir et d’herbes sur le
    trottoir…

    Avec l’autre spot parisien de Barbès Chateau_Rouge ce sont des
    dizaines de millions d’euros qui changent de main toutes les semaines.

    En face, sur l’autre trottoir, après la synagogue, demeurent une
    dizaine de restos et de boulangeries, les “tunes” installés ici dès
    l’après Bourguiba, qui ont rétabli une présence disparue.

    Juste avant le confinement, l’Union des étudiants juifs de France a
    placardé dans tout le quartier des petites affichettes portant le nom
    des enfants, souvent des frères et des soeurs, disparus après la rafle
    du Vel d’Hiv. Un coup de poing au ventre à chaque pas.

    Enfin, à Belleville, du métro à la rue des Pyrénées, le petit
    Chinatown, après celui de la porte de Choisy. Ils ont tout racheté
    depuis les années 80. La dernière pizzeria qu’aimait tant mon fils, a
    disparu il y a cinq ans.

    Le 23 avril prochain débutera donc le Ramadan ; Le gouvernement a pris langue avec les mosquées de Paris, d’Evry et de Lyon, afin de garantir la “distanciation sociale” à la mosquée. Pour Pessah, le Consistoire a aussi adopté des mesures extraordinaires.

    Mats la suite n’est pas écrite.

    Oumma.com ou Saphir News ne disent mot.

    “Je venais chaque année avec mon père, et quand je me suis marié j’ai continué à venir ici faire les courses. Cette année je ne sais pas”,
    nous confiait un ami hier.

    Comme l’ont établi, par exemple, des enquêtes du Monde ou de l’Usine nouvelle ces dernières années, le marché du halal est devenu un gigantesque bizness, particulièrement opaque, mais qui pèse lourd, près de 5 milliards d’euros par an…

    Dans toute la France, là où se sont installées des communautés issues de l’immigration, le plus souvent dans des quartiers dits “sensibles”, ce sont les petites épiceries et les boucheries halal qui trustent l’essentiel du marché alimentaire du Ramadan.

    Les rayons halal des grandes chaînes de distribution qui fleurissent
    chaque année demeurent encore marginaux. Nous n’en avons pas encore vu un seul hier, lors de notre sortie “de première nécessité” interrompue par les baqueux.

    La majorité de nos 37 échoppes ont baissé le rideau, affichant
    l’absence de clientèle.

    Macron va-t-il en parler lundi prochain ?

    Où diable les millions de Français de confession musulmane vont-ils
    aller faire leurs courses l’après-midi durant le Ramadan ?

    Ce n’est pas en écoutant les niaiseries branchaga de Caroline Broué à
    midi sur France Culture, “la cuisine comme fait culturel majeur”,
    qu’on aura la réponse.

    Le fait culturel majeur qu’on voit arriver à donf, c’est que nos amis
    qui vont faire le Ramadan ne vont pas battre le record du monde de
    consommation de pâtes Barilla pendant trois semaines.

    Tout le monde s’en fout.

    Mais l’alter-right françaoui est déjà aux aguets, comme en témoignent les dernières insanités de Causeur :

    https://www.causeur.fr/le-muezzin-et-les-cloches-175121

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/06/08/que-represente-le-marche-du-halal-en-france_4943058_4355770.html

    https://www.usinenouvelle.com/editorial/le-halal-un-marche-juteux-qui-fait-des-envieux.N612998

  • Des stocks de médicaments sous tension dans les services de réanimation
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/26/des-stocks-de-medicaments-sous-tension-dans-les-services-de-reanimation_6034

    L’inquiétude porte principalement sur l’approvisionnement en curares, qui permettent de pratiquer une intubation.

    « Depuis 10 jours, c’est la bataille pour obtenir des boîtes », lâche un pharmacien hospitalier. Avec l’afflux de cas graves de #Covid-19 dans les services de #réanimation, la consommation d’#anesthésiques et d’#hypnotiques s’est envolée dans son établissement, et ses stocks sont au plus bas. « Nous frappons à toutes les portes pour en trouver, mais nous ne sommes pas les seuls », soupire-t-il. Et pour cause : avec l’afflux de patients Covid-19, le recours à ces molécules a été multiplié par 5 ou 10. « Il faut anticiper, sinon l’histoire des masques risque de se décliner dans d’autres domaines », craint Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, en référence à la #pénurie de masques respiratoires.

    L’inquiétude porte en premier lieu sur les #curares, utilisés pour relaxer les muscles au moment de l’intubation. Depuis un an, les ruptures de stocks se sont multipliées et les pharmaciens craignent que les laboratoires pharmaceutiques ne soient plus en mesure d’honorer toutes les commandes. « Il ne suffit pas d’augmenter la production, encore faut-il avoir accès à la matière première », souligne Nathalie Pons-Kerjean, chef du service de pharmacie à l’hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine), rappelant que le curare est extrait d’une plante exotique.

    Limitation des exportations
    Elle s’interroge aussi sur les mesures de réquisition que certains Etats pourraient prendre en cas de pénurie mondiale. « Que se passera-t-il si les Américains décident de bloquer les exportations de curare ? », demande-t-elle, en précisant que le laboratoire américain Pfizer est l’un de ses premiers fournisseurs. L’Inde a déjà pris une telle mesure : le 4 mars, le pays a interdit l’exportation de 26 principes actifs jugés stratégiques, dont plusieurs antibiotiques et le paracétamol, utilisé pour lutter contre les fièvres et les douleurs caractéristiques des formes légères de Covid-19.

    Pour épargner leurs stocks de curare, les médecins réfléchissent déjà à l’adaptation de leurs protocoles. « Nous essayons de réduire les doses et les durées d’utilisation, car nous ne voulons pas que cela compromette notre capacité à traiter les futurs patients », explique Djillali Annane, chef du service de réanimation de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), en rappelant qu’il n’existe pas d’alternative pour les curares. « Si nous devons nous en passer, nous ne serons plus dans une prise en charge optimale », prévient-il. Pour l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, l’accès aux médicaments de réanimation est devenu un sujet majeur, car cela pourrait très vite devenir un facteur limitant dans la prise en charge des patients, indique-t-on.

    Un suivi hebdomadaire des stocks
    Les tensions d’approvisionnement concernent aussi d’autres molécules, comme le #midazolam – un sédatif puissant utilisé aussi bien en réanimation qu’en #soins_palliatifs – ou le propofol – un anesthésique qui a fait l’objet d’une alerte le 10 mars par l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) à la suite de la défaillance d’un fabricant. « La Suisse a bien voulu mobiliser des stocks pour nous », précise Mélanie Cachet, directrice adjointe de l’inspection au sein de l’agence.
    Depuis 2016 et la loi de modernisation du système de santé, les industriels sont tenus d’élaborer des « plans de gestion des pénuries » pour tous les médicaments dont la rupture représente « un risque grave et immédiat » pour les patients. « C’est à eux de trouver des solutions, par des importations ou une augmentation de la production », insiste Mélanie Cachet.

    Compte tenu de l’enjeu pour la prise en charge des patients Covid-19, l’ANSM a mis en place un suivi hebdomadaire des stocks pour une centaine de molécules essentielles, et les commandes sont désormais contingentées. Dans un tel contexte, « les laboratoires doivent réguler les flux », indique l’inspectrice. L’un des enjeux est d’assurer une bonne répartition des ressources sur l’ensemble du territoire, en fonction de la progression de l’épidémie. « Un pilotage national est très important pour garantir une équité dans les prises en charge des patients », estime une pharmacienne du CHU de Strasbourg.
    Le #propofol est à ce stade le seul médicament pour lequel un risque de rupture a été formellement identifié, mais « des investigations sont en cours » pour les curares et le midazolam, à la suite des signalements des médecins et des hôpitaux. La réglementation ne permet pas à la France de limiter les exportations des molécules à risques. « Mais il n’est pas interdit de penser que, compte tenu de la situation exceptionnelle, l’ANSM soit amenée à prendre des mesures également exceptionnelles », indique Mélanie Cachet. Selon nos informations, des discussions sont aussi en cours avec des industriels pour réorienter en urgence les chaînes de production françaises. A condition de disposer des matières premières nécessaires.

    • Rappelons que les #pharmabarons ont pratiquement stoppé toute la production sur notre territoire pour augmenter leurs marges en sous-traitant en Inde ou en Chine.

      Il a toujours été évident que c’est de la connerie que d’externaliser les activités stratégiques.

      Et l’on se rend compte que la #mondialisation, ça tourne court quand on passe en mode « chacun pour soi et sauve qui peut ».

      https://www.usinenouvelle.com/article/sanofi-et-le-jeu-subtil-de-l-ancrage-francais-dans-une-competition-in

    • Et surtout, on ne change rien → 24/02/2020 :
      Sanofi va externaliser son activité de principes actifs pour tiers, deux usines sont concernées en France
      https://www.usinenouvelle.com/article/sanofi-va-externaliser-son-activite-de-principes-actifs-pour-tiers-de

      Le géant pharmaceutique français va se désengager partiellement de la production de principes actifs. Sanofi veut regrouper une division commerciale et six usines européennes, dont deux en France, dans une entité indépendante pour la production d’ingrédients pharmaceutiques. Le projet vise une introduction en bourse en 2022, avec maintien de Sanofi à hauteur de 30% dans le capital et comme principal client. Une annonce qui intervient dans un contexte international de trop grande dépendance vis-à-vis de l’Asie, comme le rappelle la crise liée au coronavirus Covid-19.

    • Sanofi revoit sa carte industrielle européenne
      https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/sanofi-veut-externaliser-la-fabrication-de-ses-principes-actifs-en-europe-1

      Mais, derrière cette louable préoccupation, il y a aussi pour Sanofi la nécessité de réduire le nombre de ses usines en Europe, héritage des fusions successives qui ont construit le groupe mais aussi de rééquilibrer son parc industriel en faveur de la production biotechnologique puisque ses nouveaux ou futurs produits sont essentiellement des médicaments biologiques. Avec les cinq sites de synthèse chimiques qui lui restent, il estime avoir assez de capacité.

    • COVID-19 : Interpellation du gouvernement sur les risques de ruptures de médicaments, Communiqué de presse – Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament – vendredi 27 mars 2020
      https://blogs.mediapart.fr/edition/transparence-dans-les-politiques-du-medicament/article/270320/covid-19-interpellation-du-gouvernement-sur-les-risqu

      Alerté.es par plusieurs responsables de services hospitaliers parisiens, qui évoquent la diminution inquiétante des stocks de certains médicaments, nous avons interpellé hier le gouvernement, ainsi que Jean-François Delfraissy et Jérôme Salomon, pour qu’ils détaillent leur action pour anticiper de probables pénuries. Il devient crucial et urgent qu’ils nous répondent. (...)

      Nous leur avons notamment demandé si des moyens sont recensés au niveau national pour voir quelle ligne de production de #médicament pourrait être utilisée ou réquisitionnée pour réorienter au plus vite la production vers ces médicaments de première nécessité dont nous allons manquer. Car chaque jour compte, notamment dans la mesure où la demande mondiale pour ces médicaments est en train d’exploser.

      Nous n’avons toujours pas de réponses.

      Nous avions alerté dès juillet dernier et l’annonce d’un plan dédié par Mme Agnès Buzyn sur l’insuffisance des mesures proposées par le gouvernement contre les pénuries de médicaments, ainsi que sur le manque de transparence quant à l’origine de la matière première. Nous avions souligné l’importance de lister l’origine de la matière première pour anticiper ce type de rupture.

      L’exemple du manque de matières premières pour les réactifs du dépistage montre que nos alertes n’ont pas été prises au sérieux, avec pour conséquence de retarder dramatiquement l’extension du dépistage recommandée par l’Organisation mondiale de la santé. De même, les manques de #matériel_de_prévention ont révélé des dysfonctionnements majeurs dans la réponse à la crise autant que les failles des politiques de santé menées depuis vingt ans.

      Nous espérons qu’il n’en sera pas de même pour cette alerte et que le silence du gouvernement à nos questions est le signe qu’il est au travail pour éviter ces pénuries. Nous l’appelons à rompre ce silence : seule une communication transparente sur ce qu’il fait peut éviter la panique face à une situation angoissante pour les patient-es et leur famille.

    • Médicaments pour soigner le Covid-19 : des hôpitaux au bord de la pénurie, par
      https://www.mediapart.fr/journal/france/270320/medicaments-pour-soigner-le-covid-19-des-hopitaux-au-bord-de-la-penurie?on

      Les médicaments anesthésiques, qui permettent de placer sous respirateur artificiel les malades Covid-19, sont en tension en Île-de-France. Le corps médical tente de rationner leur utilisation. D’autres médicaments essentiels pour faire face à l’épidémie pourraient très vite venir à manquer.

      Les hôpitaux franciliens sont lancés dans une course folle pour ouvrir, dans les 48 heures, mille nouveaux lits de réanimation, et porter leur nombre à deux mille en tout. Mais les patients Covid dans un état critique ont d’autres besoins essentiels qui pourraient venir à manquer : les médicaments. Selon le point de situation du ministère de l’intérieur du 25 mars, que nous nous sommes procuré, « les hôpitaux civils n’ont qu’une semaine d’approvisionnement, tandis que les hôpitaux militaires n’ont plus que 2,5 jours de stock, contre quinze jours en temps normal ». Le point de situation de l’Agence régionale de santé, au 26 mars, évoque même une « rupture en fin de semaine » de curare, ces anesthésiques essentiels.

      Sans entrer dans le détail des chiffres, lors d’un point presse de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ce 27 mars, le directeur général Martin Hirsch a aussi reconnu que « les stocks sont très courts sur certains médicaments ». Son adjoint, François Crémieux les a énumérés : « Les produits en forte tension sont les curares, les hypnotiques, les corticoïdes et les antibiotiques. »

      Il faut dire que de nouveaux malades du Covid arrivent sans cesse : 172 au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan dressé le 26 mars au soir par l’Agence de régionale de santé d’Île-de-France. Or, pour réussir à absorber ce flot de malades qui s’étouffent littéralement, « on a plusieurs préoccupations, explique le réanimateur Antoine Vieillard-Baron, de l’hôpital Ambroise-Paré, à Paris. On doit ouvrir des lits, trouver du personnel suffisamment qualifié, des respirateurs. Mais on est aussi préoccupés par les médicaments ».

      Dans les services de réanimation, déjà sous très forte tension, c’est « un énorme poids supplémentaire », raconte, anonymement, un réanimateur francilien. « Nous sauvons la vie des patients Covid les plus critiques en les endormant profondément, et en les faisant respirer grâce à des machines, explique-t-il. Pour cela, on a recours à des médicaments anesthésiques puissants, notamment le curare, pour que l’organisme oppose le moins de résistance possible. Ce sont des médicaments quotidiens, anciens, de première nécessité. Dans mon hôpital, nous avons trois jours de stock. Pour s’en sortir, on fait appel à la débrouille, on appelle des collègues pour trouver des lots ici et là. Et on réfléchit à avoir recours à d’autres médicaments, parfois abandonnés depuis longtemps. On s’éloigne des standards de soins, à l’aveugle. C’est vrai, on doit choisir les patients admis dans notre service, en fonction de leur probabilité de s’en sortir. Mais si on en venait à ne plus soigner ou à mal soigner ceux qui peuvent s’en sortir, ce serait vraiment terrible. »

      À l’AP-HP, le directeur médical de crise Bruno Riou assure qu’un texte sur « les bons principes d’administration de ces médicaments » est en cours de diffusion dans les 39 hôpitaux de l’AP-HP, dans le but de « rationaliser » leur utilisation. Autrement dit, les économiser. Il assure que la qualité de la prise en charge des malades ne sera pas affectée : « On a par exemple des appareils qui mesurent la profondeur de la sédation, le degré de curarisation, pour ajuster la dose. On peut ainsi diminuer de 20 % la quantité de produits utilisés. »

      Est-ce que cela sera suffisant pour gérer la tension, et éviter une pénurie, mortelle pour les patients ? Les laboratoires pharmaceutiques sont-ils en capacité de livrer les hôpitaux au plus vite ? François Crémieux, le directeur général adjoint de l’AP-HP, n’est pas très précis : « Nous sommes en lien direct avec certains laboratoires, qui sont rassurants sur les capacités de production de curare. Sanofi, par exemple, est très mobilisé. Mais le contexte de la pénurie est européen. Il y a des enjeux de juste répartition entre les différents pays européens. »

      Des bénévoles de la protection civile transfèrent des patients infectés par le COVID 19 et ayant des problèmes respiratoires dans les hôpitaux parisien © AFP
      Des bénévoles de la protection civile transfèrent des patients infectés par le COVID 19 et ayant des problèmes respiratoires dans les hôpitaux parisien © AFP
      Encore une fois, l’Allemagne semble la mieux positionnée, puisqu’« une partie de ces médicaments vient d’Allemagne », relève le ministère de l’intérieur dans sa note Covid-19 du 26 mars.

      Le président de la Commission médicale d’établissement de l’AP-HP, Rémi Salomon, ne cache pas son affolement : « J’essaie de faire remonter l’information depuis plusieurs jours, en interne, auprès du ministère de la santé, jusqu’à l’Élysée. Je parle aussi à des dirigeants de l’industrie pharmaceutique. Je constate qu’il n’y a pas de plan de crise général. » À croire, après le manque de masques et de tests de dépistage, que le gouvernement a toujours un temps de retard.

      L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) n’a par exemple pas mis à jour les tensions d’approvisionnement pour le Cisatracurium. Cet anesthésique figure aujourd’hui sur sa liste des médicaments en rupture de stock, mais est indiqué comme « remis à disposition » depuis fin janvier 2019… Alors qu’il est en tension actuellement.

      Contactée à de multiples reprises, l’ANSM n’a pas répondu à nos sollicitations. Pour toute réponse à nos demandes, Aspen Pharma, le fabricant de plusieurs curares a répondu par courriel : « La période actuelle nous amène à nous concentrer sur des priorités de gestion d’entreprise à distance tout comme les approvisionnements de nos clients. »

      Comme l’épidémie, le manque de médicaments se fait sentir par vagues, avec quelques jours de décalage en fonction de l’arrivée de la déferlante de patients dans chaque région. Le 20 mars, les pharmacies d’hôpitaux de Bretagne ne signalaient pas de tension d’approvisionnement sur les anesthésiques. Mais dès le 23 mars, les inquiétudes montent à Lorient, Pontivy, Vannes, Rennes… Et le 26 mars, l’anesthésique propofol est officiellement en rupture de stock dans un hôpital breton, et même l’éphédrine, de l’adrénaline. Autant de produits essentiels pour ranimer les patients.

      L’autre grande inquiétude concerne les ruptures de stock d’antibiotiques comme l’Augmentin indiqué « en tension d’approvisionnement » sur le site de l’Agence du médicament depuis le 6 février 2020 déjà. Or « l’Augmentin ou ses génériques sont donnés à tous les patients Covid-19 pour éviter les surinfections bactériennes, notamment pulmonaires », s’alarme Alain Astier, chef de pôle honoraire de la pharmacie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Car on ne meurt pas directement du virus, mais de la surinfection qu’il provoque en affaiblissant notre corps.

      Bientôt un outil numérique pour cartographier les stocks de médicaments

      Un pharmacien d’un CHU qui préfère ne pas être identifié a même confié à Mediapart la liste des 95 médicaments en rupture de stock dans son établissement au 26 mars. Le générique d’un antibiotique primordial, l’Amoxicilline/acide clavulanique en sachet y figure : le laboratoire Sandoz, filiale du géant pharmaceutique suisse Novartis, annonce un réapprovisionnement théorique… à compter du mois d’août.

      Interrogé , Novartis répond « disposer de stocks suffisants »… Sauf que la molécule est disponible, mais pas en sachet, seulement en comprimé. « Ce sont des gros comprimés très difficiles à avaler. On ne peut pas les écraser, ils sont impossibles à prendre pour les patients sous sonde naso-gastrique, typiquement, les patients Covid-19 en réanimation, dénonce un pharmacien d’hôpital. C’est un vieux médicament qui ne se vend pas cher, génériqué depuis longtemps, ce n’est pas la priorité des laboratoires d’en assurer l’approvisionnement. Mais aujourd’hui, il est nécessaire qu’ils le fabriquent en très grande quantité compte tenu du nombre de patients Covid-19 dans le monde ! »

      Si Novartis annonce à Mediapart que l’Amoxicilline est façonnée en Autriche, c’est-à-dire mis en comprimé ou en sachet, l’entreprise refuse d’indiquer où elle se procure la matière première en invoquant la « confidentialité de l’information ». Or les tensions d’approvisionnement des médicaments, qui se font encore plus ressentir en cette période de crise et de flambée mondiale de la demande, s’expliquent en partie par la dépendance des laboratoires pharmaceutiques vis-à-vis de l’Asie.

      Entre 60 et 80 % des principes actifs, les moteurs des médicaments, sont issus d’un pays hors de l’Union européenne, selon l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), et essentiellement de Chine et d’Inde où les coûts de production sont moindres. La proportion était seulement de 20 % il y a trente ans (Lire aussi Pénurie de médicaments : le dangereux business de l’industrie pharmaceutique).

      Le ralentissement, voire l’arrêt des chaînes de production des usines de fabrication chinoises des matières premières de médicaments du fait du confinement a réduit l’offre à mesure que la demande locale, puis mondiale, s’est embrasée. La prise de conscience du médicament comme produit stratégique est le reflet de la perte de la souveraineté française du fait du choix des industriels. Elle s’est accentuée avec cette crise sanitaire mondiale.

      Même le Doliprane, le médicament le plus vendu dans l’Hexagone, que Sanofi présente comme un pur produit « made in France », est dépendant de la production de sa matière première hors d’Europe. « Sanofi se procure son principe actif dans différents continents », admet le porte-parole du laboratoire.

      Or le paracétamol est recommandé en cas de fièvre liée au Covid-19, à l’inverse des anti-inflammatoires tels que l’ibuprofène ou la cortisone, comme l’a annoncé Olivier Véran, ministre de la santé, le 14 mars. La demande a encore augmenté en officine de ville au point que son achat devient rationné le 18 mars, mais aussi en hôpital. Dans une des pharmacies hospitalières interrogées, il sera de nouveau disponible, mais seulement à partir du 20 avril. « Cette situation de tension est seulement une question de jours », tente de rassurer le porte-parole de Sanofi.

      « Le manque de médicaments vitaux à venir pour lutter contre le Covid-19 serait insupportable. Nous importons de l’étranger beaucoup de médicaments de sédation profonde, or des solutions françaises sont envisageables », assure Pauline Londeix, confondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.

      L’Observatoire a publié un communiqué de presse le 27 mars, devant l’absence de réponse du gouvernement à son courrier envoyé la veille. « Nous avons notamment demandé si des moyens sont recensés au niveau national pour voir quelle ligne de production de médicament pourrait être utilisée ou réquisitionnée pour réorienter au plus vite la production vers ces médicaments de première nécessité dont nous allons manquer. Car chaque jour compte, notamment dans la mesure où la demande mondiale pour ces médicaments est en train d’exploser », explicite le communiqué.

      D’autant que des mesures de protectionnisme sont envisageables sur les médicaments vitaux de la part des pays étrangers producteurs de remèdes. Exactement comme l’a fait le gouvernement français le 25 mars. Il a interdit l’exportation de médicaments à base d’hydroxychloroquine, expérimenté comme traitement du Covid-19 (lire aussi Chloroquine : itinéraire d’un traitement qui suscite espoir et controverse), par décret. Et ce, pour répondre aux inquiétudes montantes concernant les tensions d’approvisionnement naissantes du Plaquenil, le médicament à base d’hydroxychloroquine fabriqué par Sanofi – cette fois uniquement dans l’Hexagone – avec « une capacité de production qui évitera à la France toute rupture de stock », assure le porte-parole du laboratoire.

      Autre explication des difficultés d’approvisionnement dans les pharmacies des hôpitaux : les établissements des régions touchées à retardement tentent de faire des stocks pour se prémunir des pénuries à venir sur les produits vitaux face au Covid-19, ce qui alimente les tensions. « Depuis trois semaines, les pharmacies d’hôpitaux ont fait des stocks : habituellement, elles ont trente jours de réserves de médicaments, là elles en ont plutôt pour 45 jours », explique Jacques Trevidic, président du syndicat Action praticiens hôpital.

      « À Mulhouse, nos collègues ont utilisé en trois, quatre jours l’équivalent des produits dont ils ont besoin en un mois en réanimation habituellement », rapporte Cyril Boronad, pharmacien cannois. Pour répondre à ces pics de demandes, « souvent les laboratoires contingentent les livraisons en calculant ce qu’ils distribuent en fonction des consommations antérieures. Sauf que quand des services d’hôpitaux sont réquisitionnés pour soigner les patients Covid-19, le stock de produits vitaux pour soigner le coronavirus est réduit à zéro rapidement, explique Patrick Léglise, vice-président du Synprefh (Syndicat national des pharmaciens des établissements publics de santé). Nous essayons de trouver des médicaments alternatifs quand c’est possible, mais rapidement, eux aussi se retrouvent en tension en cascade. » Comble de la désolation de la situation sanitaire, il rapporte même des difficultés à s’approvisionner à présent en housses funéraires.

      Selon nos informations, l’agence régionale de santé d’Île-de-France a conclu un contrat avec la start-up MaPUI Labs le 27 mars qui sera opérationnel dans les prochains jours : son outil numérique cartographie les stocks de médicaments de ses hôpitaux et facilite les échanges de médicaments entre les établissements de la région en cas de ruptures de stock et de besoins imminents dans certains d’entre eux. D’autres régions ont montré leur intérêt. Un traçage instantané et national faciliterait les trocs de traitements en urgence… À condition que l’industrie pharmaceutique en fabrique suffisamment.