“De toutes façons, les auteurs, vous êtes des saltimbanques”
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Aujourd’hui, l’auteur est son patron en écriture, presque toujours son propre comptable, il paie sur ses droits d’auteur les cotisations maladie, CSG, CRDS, formation professionnelle, cotisera bientôt pour la retraite dès le premier euro gagné, a bien du mal au vu de ses revenus souvent précaires (moins de la moitié d’entre eux atteint un revenu du niveau du SMIC) à économiser pour un « chômage » auquel il n’a pas droit, et en littérature jeunesse, peine à obtenir plus de 7 % de droits d’auteur sur le prix de vente de ses livres.
Le monde « imaginaire » de l’écrivain se limite sans doute à ce qu’il écrit, car pour sa vie quotidienne, le réel lui crie au visage. Tellement qu’il lui arrive d’écrire/de dessiner pour en rendre compte, bien loin du faiseur de phrases et d’images ne rêvant que de s’échapper du réel ; tellement qu’il lui arrive même, rendez-vous compte, de s’engager pour y imprimer sa marque – il milite, figurez-vous, il agit, sa langue d’artiste nourrit son action citoyenne.