• Brigitta Wodke travaille pour l’organisation Travail et vie (Arbeit und Leben) qui accompagne au quotidien des travailleurs migrants faisant face à de telles situations. « Récemment, nous avons reçu une dizaine de chauffeurs polonais travaillant pour une entreprise de la région, indique Philipp Schwertmann, directeur du département "migration et travail" au sein de cette organisation. Sur leur fiche de paie, le salaire de départ était indiqué, puis des retenues sur salaire, pour des palettes soit-disant endommagées ou perdues… Jusqu’à atteindre, à la fin, un salaire de zéro euro ! Ils ne recevaient rien. L’un d’entre eux est allé, avec notre aide, au tribunal du travail et a évidemment gagné. Il a pu récupérer ses arriérés. Mais il y a d’autres chauffeurs qui viennent et qui, de la même manière, n’ont pas du tout été payés pour le travail effectué. C’est un comportement criminel de la part de cette entreprise. Le juge lui-même l’a affirmé. »

      Des histoires comme celles-ci, les conseillers qui aident les travailleurs migrants en rencontrent constamment en Allemagne. Des livreurs de colis bulgares qui n’ont reçu aucun salaire après plusieurs mois de travail, après avoir dû payer l’essence de leur poche. Des ouvriers du bâtiment roumains sans salaire pendant des mois, et qui se retrouvent finalement à la rue dans un pays qui n’est pas le leur. « Même quand nous gagnons au tribunal, pour faire payer les salaires, nous voyons les mêmes cas se répéter par la suite. Si l’on veut vraiment changer les choses, il faut des sanctions pénales contre les employeurs exploiteurs. »

      #travail #esclavage #exploitation