• Commerce. Kingfisher délocalise en Pologne | L’Humanité
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    Le plan de profitabilité du groupe sabre dans les services financiers de Castorama et Brico Dépôt.

    Chez Kingfisher, groupe britannique d’ameublement présent dans neuf pays européens dont la France avec Castorama et Brico Dépôt, il y a la vie rêvée décrite sur papier glacé, à destination des actionnaires. Celle du projet « One Kingfisher », mis en œuvre depuis 2015 et jusqu’à 2020, leur promet 500 millions d’euros de dividendes en plus des 200 millions assurés par la croissance du secteur, au bout de ces cinq années de rationalisation des activités et de fusion des services à marche forcée. Selon la propagande de la direction, tout ira bien : « Dans l’ensemble de la compagnie, nous disposerons d’équipes plus internationales et diverses, plus compétentes, expérimentées et passionnées (…), dont la langue commune sera l’anglais. »
    Un plan social de 500 personnes, dont 250 au siège de Templemars

    Et puis il y a les faits, moins glamour. Après le regroupement à bas bruit des équipes de direction de Castorama et Brico Dépôt, ce plan boursier s’est traduit la semaine dernière par l’annonce brutale de la fusion des services financiers des enseignes du groupe dans un service partagé… en Pologne. Une délocalisation boursière communiquée par Véronique Laury, ancienne directrice générale (DG) de Castorama devenue DG de Kingfisher, via une vidéo de cinq minutes en anglais. Délégué syndical FO Castorama, Jean-Paul Gathier fait les comptes : « C’est toute la chaîne comptabilité, contrôle de gestion et facturation qui va disparaître, des sièges aux magasins. Soit un plan social de 500 personnes, dont 250 au siège de Templemars (Nord). » Pour la CGT du groupe, « après l’annonce des suppressions des métiers supports, des assistantes ressources humaines, de la chaîne logistique vers Kingfisher International Products France, le groupe continue son dégraissage de masse. Qui seront les prochains, quand on sait que SAP Easier (solution de gestion – NDLR) simplifie, automatise, et donc réduit la charge de travail de beaucoup métiers » ?

    La casse sociale s’annonce d’autant plus terrible que les personnels touchés en magasins ont, selon les syndicats, en majorité plus de 50 ans et que les ordonnances Macron simplifient la tâche de Kingfisher. Celles-ci n’imposent plus à une multinationale profitable de payer cher son plan social en France. Elles lui offrent même la possibilité d’un plan de rupture conventionnelle collective pour échapper au plan de sauvegarde de l’emploi, plus coûteux en accompagnement social.
    Stéphane Guérard
    Journaliste rubrique économie-social

    Et dans la presse locale :

    http://www.lavoixdunord.fr/265049/article/2017-11-14/au-siege-de-castorama-des-comptables-en-pleurs-apres-l-annonce-d-une