• La succession d’Amesys, ou le « business as usual » de la surveillance - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/11/16/la-succession-d-amesys-ou-le-business-as-usual-de-la-surveillance_1610376

    Eagle ? Rien de moins, selon la plaquette de présentation, qu’« un système massif […] conçu pour répondre aux besoins d’interception et de surveillance à l’échelle d’un pays, capable d’agréger tous types d’informations [et] d’analyser, en temps réel, un flux de données à l’échelle nationale ». Alors même que ce contrat fait l’objet depuis cinq ans d’une instruction judiciaire, le juteux business a continué, sous une autre bannière, avec d’autres clients. En fin de semaine dernière, deux ONG, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH), ont demandé l’ouverture d’une enquête auprès du parquet de Paris, concernant cette fois la vente d’un système de surveillance à l’Egypte, à la suite des révélations, cet été, de l’hebdomadaire Télérama. Et cette semaine, Reflets.info dévoile de nouveaux éléments concernant, notamment, la vente au Maroc de technologies d’interception des communications.

    Au bout de cinq ans d’enquête, la société Amesys a été placée, en mai de cette année, sous le statut de témoin assisté pour complicité d’actes de torture commis en Libye entre 2007 et 2011.

    Suite au scandale, le géant français de l’informatique Bull, maison mère d’Amesys depuis 2009, avait annoncé en mars 2012 son intention de revendre l’encombrant système Eagle. Un mois plus tard, deux entreprises faisaient leur apparition. La première, Nexa Technologies, est domiciliée en France, à Boulogne-Billancourt. Son PDG n’est autre que Stéphane Salies, l’ancien directeur commercial d’Amesys. C’est elle qui a racheté à Bull la technologie Eagle. La seconde est installée à Dubaï. Son nom : Advanced Middle East Systems, soit AMES ou plutôt… AMESys. Son produit phare, Cerebro, est une « copie actualisée » d’Eagle, écrivait Télérama en juillet dans sa longue enquête consacrée au business de Nexa Technologies et AMES.

    #Surveillance #Torture

  • Les Séoudiens veulent faire construire une piscine olympique. Trois entreprises de BTP viennent proposer leurs services : une chinoise, une française et une libano-séoudienne.

    Les Chinois proposent un devis à 100 millions de dollars. « Rapide, efficace, pas cher, on peut commencer à couler le béton dès aujourd’hui. »

    Les Français ont un devis à 200 millions de dollars. « Ah oui, mais on te met Jean Nouvel sur le coup. Ça va être moderne, classieux, le french-chic, ça va être le Versailles de la piscine olympique, votre truc. »

    Les Libanais arrivent, et proposent un devis à 250 millions de dollars. Le client s’étonne : « mais vous êtes encore plus chers que les Français ! ». Le type explique : « Oui mais si on fait le business ensemble, c’est 75 millions pour toi, 75 millions pour moi, et le reste on le fait faire par les Chinois. »