la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon filmée par Gilles Perret

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  • « L’Insoumis » : la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon filmée par Gilles Perret
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    Le candidat de la France Insoumise est au centre du dernier film de Gilles Perret. Durant trois mois, il s’est immiscé dans l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Le réalisateur et documentariste haut-savoyard présentera « L’Insoumis » en avant-première, ce vendredi soir à Taninges.

    Gilles Perret, vous avez suivi les trois derniers mois de la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Comment avez-vous réussi à faire oublier votre caméra et à créer un climat de confiance avec le candidat et son équipe ?

    Ce film n’est pas un chronique de campagne, c’est un portrait avec une grosse partie intimiste. Il a accepté que je le suive notamment parce qu’il avait vu mes films précédents ("La sociale" et « Les jours heureux »). Les questions environnementales et sociales étaient au centre de sa campagne électorale et ce sont aussi des thèmes que j’ai abordé dans mes films, il y avait donc une filiation un peu normale. Il a quand même essayé de me mettre en garde en me disant « cela va être compliqué parce » et puis finalement quand il m’a accepté à l’intérieur de l’équipe cela a été une liberté totale, même au-delà de mes espérances. C’est quelqu’un qui marche beaucoup à l’affect et une fois qu’on est copain, qu’on est passé de l’autre côté de la barrière médiatique, c’est quelqu’un de très direct et de très sincère. Cela donne des moments de tournage intenses et agréables.

    Et est-ce que l’on découvre un autre Jean-Luc Mélenchon ?

    Cet homme est tellement caricaturé dans les médias et les gens qui vont venir voir le film vont découvrir un nouveau visage de ce personnage. Il ne s’agit pas de faire une hagiographie ou un film de propagande. J’ai essayé d’être sincère dans ce qu’on a vécu dans la proximité. Il y a de l’intimité et il y a surtout un personnage très intéressant. On a le droit de ne pas aimer Jean-Luc Mélenchon mais dans ce cas, il faut que cela soit pour de bonnes raisons. C’est-à-dire qu’il faut d’abord écouter son argumentaire et après on discute, et non pas le haïr sur la base d’attaques lancées pour le déstabiliser.

    Vous vous défendez de ne pas avoir voulu réaliser un film à la gloire de Jean-Luc Mélenchon mais certains pourront regretter l’absence d’opposants au candidat de la France Insoumise...

    Oui c’est vrai. Mais le lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, il y a eu la diffusion d’un film sans aucun recul et personne n’a critiqué le réalisateur. J’espère que j’aurai le droit au même traitement.

    Vous avez filmé la soirée du 23 avril 2017, celle des résultats du 1er tour de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon n’est arrivé qu’en quatrième position avec 19,58% des voix, comment a-t-il réagi ?

    Son équipe avait loué une chambre dans une auberge de jeunesse avec des lits superposés et le moment était intense et triste. Il était triste parce qu’il s’était convaincu, avec tous ces jeunes qui se greffaient à son mouvement lors des derniers jours de campagne, que cela allait le faire. Oui c’était tendu et triste, cela fait partie intense des moments de sa vie et de sa campagne.

    Votre film doit sortir en février 2018. Comment se déroule sa distribution auprès des propriétaires de cinéma ?

    Je ne me suis pas rendu compte à quel point Jean-Luc Mélenchon était clivant. Il y a même de la haine chez certaines personnes, y compris des gens de gauche. Et donc on a des oppositions de principe, c’est-à-dire des directeurs de cinéma qui ne veulent même pas voir le film. Qu’ils ne souhaitent pas le programmer après l’avoir vu et trouvé qu’il n’était pas bon, d’accord, mais ils ne veulent même pas le regarder ! On marche sur la tête, je ne m’attendais pas à ça. Bon, je suis persuadé qu’il y a quand même pas mal de spectateurs, qui aiment ou qui n’aiment pas Jean-Luc Mélenchon, qui viendront le voir. Le bouche à oreille fonctionnera.

    "L’Insoumis" de Gilles Perret sera présenté en avant-première à Taninges le vendredi 17 novembre à 18h et à 20h30 puis à Cran-Gevrier à La Turbine le samedi 18 novembre à 20h30 .