https://www.lexpress.fr

  • A Marseille, l’armateur CMA CGM se pose en acteur incontournable de la lutte contre la précarité
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/12/06/a-marseille-l-armateur-cma-cgm-se-pose-en-acteur-incontournable-de-la-lutte-


    Brigitte Macron et Tanya Saadé Zeenny visitent l’entrepôt solidaire de la Fondation CMA CGM, à #Marseille, le 6 décembre 2024. NICOLAS VALLAURI/LA PROVENCE/MAXPPP

    La fondation du groupe met à disposition de cinq grandes associations un hangar portuaire flambant neuf, inauguré vendredi, pour aider à la distribution de denrées alimentaires. De quoi marquer un peu plus encore sa forte empreinte sur la ville.
    Par Gilles Rof (Marseille, correspondant)

    On peut afficher plus de 1 milliard d’euros de bénéfices au premier semestre 2024, être régulièrement cité en exemple des entreprises réalisant des superprofits et faire l’événement en matière de lutte contre la précarité. Vendredi 6 décembre, dans le quartier d’Arenc, à Marseille, c’est en présence de Brigitte Macron, du préfet de région Christophe Mirmand, de grands élus locaux et du chanteur Soprano que la Fondation CMA CGM, branche caritative de l’armateur, a inauguré son « entrepôt solidaire » : 5 000 mètres carrés de hangar portuaire rénové, posés à quelques dizaines de mètres du siège mondial du groupe, capables de stocker 3 200 tonnes de denrées alimentaires. Un projet imposant avec lequel le groupe se substitue aux compétences des pouvoirs publics.

    Ce paquebot de la solidarité, unique en France, va permettre à cinq associations majeures de lutte contre la précarité alimentaire de métamorphoser leurs conditions de travail dans les Bouches-du-Rhône. Et, grâce à une mutualisation de leurs charges, de réorienter une partie de leur budget, jusqu’alors dépensée en loyers et en logistique, vers la distribution de denrées aux populations qui en ont besoin.

    « Nous passons d’un entrepôt devenu exigu et en mauvais état à une surface plus importante, plus pratique, équipée d’engins spécialisés et mieux sécurisée », énumère, ravi, le président départemental des Restaurants du cœur, Alain Evezard. Sa structure, qui distribue chaque année près de 5 millions de repas dans le département, a investi en octobre la moitié des volumes de l’entrepôt solidaire. Elle y implantera son antenne locale, tout comme la Croix-Rouge, destinataire, elle, d’un quart de la surface. Le Secours populaire (15 % du site), le Secours catholique et le réseau des épiceries solidaires Andes (Groupe SOS) complètent cette colocation d’un nouveau genre.

    Raz de marée de demandes

    Dans une ville où plus de 200 000 personnes vivent sous le seuil de #pauvreté, selon le « Rapport sur la pauvreté en France » de l’Observatoire des inégalités publié mardi 3 décembre, chacune de ces associations témoigne d’un raz de marée de demandes. Pour elles, la proposition de la CMA CGM n’était pas de celles que l’on refuse. « Même en mettant tous nos moyens en commun, nous n’aurions pas pu bénéficier d’un entrepôt comme celui-là », constate Alain Evezard.

    [...]

    A la Fondation CMA CGM, on pense déjà à dupliquer l’initiative en France et à l’international.

    https://justpaste.it/hdcox

    #précarité #caritatifs #philanthropie #fiscalité

  • Martin Clavey : « Une belle interview (non) de P… » - Mastodon
    https://piaille.fr/@mart1oeil/113328013892136543

    Une belle interview (non) de Patrick Pouyanné, PDG de Total, qui se réclame de la Science™ pour balayer les critiques contre Total et le fait que le groupe investisse encore très majoritairement dans « le fossile ». Celle-ci est menée par le service éco et la rédaction en chef du média. Pas par le service sciences. #astuce

    https://www.lexpress.fr/economie/entreprises/patrick-pouyanne-croire-au-grand-soir-en-arretant-les-fossiles-cest-dangere

    Il en profite pour poser tranquillement son climato-relativisme comme une position « raisonnable » et « rationnelle ».

    Les gens qui pointent les investissements de Total dans les énergies fossiles seraient un « retour à une forme d’obscurantisme ».

    Bref, le retour des amishs, comme l’avait dit Emmanuel Macron.

    • (...) nous devons trouver un chemin raisonnable de transition, sans invoquer à tout bout de champ « la fin du monde » que constituerait une planète à +3 ou +4 °C. Etre rationnel. (...)

      Un type de plus qui te dit que +3 ou +4°C, c’est en quelque sorte acté, et que ça va bien se passer. (Le précédent dans ma liste, c’était Béchu, le type qui touchait un salaire payé sur nos impôts avec le titre de ministre de l’écologie)

      C’est oublier que ces degrés de plus, ils ont pour conséquence très concrète ce qu’on voit ces jours-ci, à savoir des inondations centenales tous les 3 ans, avec comme conséquence suivante, l’abandon de ces zones par les assureurs, avec comme conséquence suivante de la précarisation à venir de zones géographiques entières...

      Mais apparemment, ces gens, en même temps qu’ils te disent que ça va bien se passer, ils te disent qu’il ne faut pas les matraquer d’impôts, et qu’il ne faut pas leur demander de participer à atténuer les effets de ces 3 ou 4 degrés, parce que eux, ils bossent à l’avenir, le vrai, celui qui apparemment n’a aucun rapport avec ces degrés supplémentaires.

      Ces gens sont d’une prétention consternante (je me répète, je sais...).

  • C’est une page de l’Express mais le journaliste Victor Garcia a l’air plutôt sérieux.
    https://www.lexpress.fr/auteur/garcia-victor
    Donc :

    Patrick Hetzel, un ministre bien peu scientifique : enquête sur le discret nettoyage de sa page Wikipédia – L’Express
    https://www.lexpress.fr/sciences-sante/patrick-hetzel-un-ministre-bien-peu-scientifique-enquete-sur-le-discret-net

    Mais qui se cache donc derrière le compte Sj87420 ? C’est la question qui a agité les modérateurs de l’encyclopédie libre Wikipédia pendant plusieurs jours. Tout commence le vendredi 27 septembre 2024, jour de la création du fameux compte. Immédiatement après, Sj87420 multiplie les tentatives de modification de la page Wikipédia de Patrick Hetzel, le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il tente de supprimer des passages détaillant comment Patrick Hetzel a eu « des prises de position éloignées de la rationalité scientifique ».

    https://justpaste.it/i2qu3

    #santé_public #caviardage #encyclopédie_libre #Wikipedia #modération (du Web) #salut_public

  • Moyen-Orient : Ma nuit dans Beyrouth bombardée, par la romancière libanaise Hyam Yared
    Par une nuit tranquille au cours de laquelle Beyrouth s’habitue à dormir noyée dans un bruit d’obus que nous avons appris à banaliser depuis le début des offensives, une quintuple, sextuple, septuple déflagration a enfanté l’écho. Ou était-ce l’écho de la réalité dans nos lits : dans le mien où dormait ma fille, Inès (10 ans) et pas loin, sur un matelas de fortune posé dans le walk-in closet, Alexandra, sa puînée (8 ans) ? Depuis l’extension du conflit sudiste sur Beyrouth, elles ont pris l’habitude de se blottir dans le cocon de ma chambre au prétexte illusoire qu’une mère peut les protéger de la guerre. J’alimente cette croyance. Je leur fais croire qu’il y a dans chaque mère des toits et des charpentes plus solides que la colère des hommes.
    Juste avant de nous coucher, nous avions échangé sur leur sécurité, sur la logique des guerres. Inès, 10 ans, me parle de l’animalité des humains qui les provoquent. Je lui dis de veiller à bien choisir les mots : les animaux ne tuent que pour survivre, pas les humains. L’inhumanité sied mieux aux guerres que la notion d’animalité. Sans transition, elle m’explique que pour elle, contrairement à sa sœur, ce n’est pas mon affection qui la sécurise mais le fait de se savoir rationnellement en sécurité. Je la rassure, lui dis qu’elle l’est, malgré notre maison perchée sur une colline résidentielle à deux kilomètres à vol d’oiseau de la banlieue sud bombardée sans relâche depuis le début des affrontements sur Beyrouth. Sa petite sœur l’interrompt, comme à son habitude : « Moi, c’est ton affection, maman, qui me sécurise. Où tu es je me sens bien. » Un mois plus tôt, c’est elle aussi qui m’avait dit avec un cœur auréolé de surréalisme qu’à chacun de mes voyages elle avait le sentiment que toute la maison était détruite sauf sa chambre, intacte au milieu des ruines.
    Hier, les déflagrations ont implosé là où ça fait mal. Dans la mémoire. A la première explosion, je n’ai pas bougé. Je me suis dit : cible atteinte. Avec ce réflexe pavlovien hérité de nos enfances dans les abris, j’ai attendu la deuxième. La troisième. De plus en plus proche. Violente. La plus forte jamais entendue. Le bruit des obus, c’est la moitié de la guerre. A la quatrième, j’ai sauté du lit, secoué ma fille réveillée en sursaut et appelé sa jeune sœur endormie. Je hurle son prénom. « Alexandraaa, debout. Vite dans le corridor ! » Comme si ces corridors qui nous avaient servi de remparts contre les obus des années 1980 avaient encore quelque chose à voir avec la technologie militaire israélienne actuelle. Gaza et les derniers événements au Liban en sont la preuve. Il y a une dissymétrie entre une force de frappe capable de transformer un immeuble en feuilleté, et les roquettes du Hezbollah. Mes réflexes de survie face au danger leur font croire à un reste de sécurité. Tant mieux. La grande ne contrôle plus rien. Tout tremble en elle. Ses lèvres. Son corps, son visage. Deux jours plus tôt, elle m’expliquait qu’il était possible de mourir sans perdre la vie. « Tu sais maman, il y a des gens qui échappent aux obus mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas morts dans leur cœur. Il suffit pour cela qu’ils perdent un être cher. » Ou l’innocence, m’étais-je retenue de répliquer.
    L’enfance est ainsi. Elle coupe le souffle. Hier, c’est de peur que nous avons eu le souffle coupé. Une fois à l’abri dans une petite chambre de fortune dans les hauteurs du Metn, en retrait des bruits de détonations et d’obus, les peurs ont délié les langues des deux petites. Nous n’avions pas attendu longtemps pour embarquer dans la voiture, conduite à toute vitesse. Un luxe. Nous savions qu’au réveil, nous regagnerions notre maison, intacte, car, a priori, en zone sécure, non infiltrée par des cellules du Hezbollah, concentrées sur la région de la banlieue sud et ses alentours. J’ai une pensée pour ces familles en fuite, en pyjama, avec pour garantie de retrouver des ruines le lendemain. Au fur et à mesure que le sentiment de sécurité s’installait, Inès s’insurgeait. « Tout cela en vérité est injuste. On ne peut pas tuer comme ça, sans donner à ceux qui risquent de mourir la possibilité de répondre. Les victimes n’ont rien. Ni missiles, pour réagir, ni même la possibilité de répondre par une lettre. C’est injuste, il faudrait donner à ceux qui sont exposés à mourir le droit de répondre ce qu’ils ressentent face à la violence. Peut-être même d’envoyer une colombe. Tout cela est trop cruel. Je ne comprends pas ce qu’Israël gagne. Ils ont eu ce qu’ils voulaient. Ils ont eu Hassan Nasrallah. Qu’est-ce qu’ils veulent de plus ? Je ne comprends pas, qu’est-ce qu’ils ont de plus à gagner, s’ils ont déjà gagné ? »
    C’est Alexandra qui lui répond, du haut de ses 8 ans : « La peur. Ils gagnent la peur. Avec ça, ils peuvent continuer de nous faire croire qu’ils sont les plus forts. » Ines se tait. Elle cherche une contenance. Elle a encore des trémolos dans la voix tandis que la voiture file en trombe. Une fois arrivées en lieu sûr, ses yeux embués de larmes me regardent. « Je suis fière de toi, maman », dit-elle. « Pourquoi ? » "Parce que tu as les bons réflexes. Tu es aussi une soldate de la guerre. Mais toi, pour sauver des vies. Nos vies." Je suis épuisée par l’émotion, la prends dans mes bras, lui propose de monter nous reposer dans la chambre. Il est une heure du matin. Aucune des deux n’arrive à dormir. Inès pourtant tente de s’assoupir. Dans un dernier sursaut de conscience face à ce qui broie mais ne tue pas, elle me dit : « La vraie question, je pense est de savoir si dans tout ça il y a de l’amour. »
    J’en suis coite. Je cherche à la consoler du manque d’amour de la manière la plus douce possible. Mécaniquement, je m’apprête à confirmer qu’il n’y a en effet aucun amour dans les guerres. Elle ne m’en laisse pas le temps. « La réponse est oui, poursuit-elle. Bien sûr qu’il y en a. Il n’y a que ça dans les guerres. L’amour des gens qui s’entraident pour atténuer la douleur et le malheur des victimes. Les accueillir. Les soigner. Il est là le message. Dans l’amour possible en réponse. » Cette nuit j’ai eu honte de mes privilèges. De ceux de mes filles, pas orphelines. Parler avec elles est un privilège. Nous n’étions pas mortes, de l’intérieur. Leur enfance est une lutte qui joue au bras de fer entre l’espoir et la réalité. Je leur ai proposé de dormir. Demain sera un autre jour.
    #liban

  • Quand le cabinet de #Patrick_Hetzel tente de nettoyer sa page #Wikipédia

    Alors que plusieurs portraits du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche ont été publiés dans la presse après sa nomination, le cabinet de Patrick Hetzel a essayé de supprimer les passages de sa page Wikipédia qui y faisaient référence. L’Express a retrouvé l’identité de la personne qui a tenté de les caviarder.

    Comme nous l’avions noté le lendemain de sa nomination, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Patrick Hetzel, a un rapport ambigu aux sciences (https://next.ink/151370/lambigu-rapport-aux-sciences-du-nouveau-ministre-de-la-recherche-patrick-hetze). Les portraits le concernant publiés dans la presse suite à sa nomination et rappelant ses quelques déclarations problématiques semblent ne pas avoir plu à son cabinet.

    Il arrive régulièrement que des cabinets de personnalités politiques trafiquent les pages Wikipédia de leur responsable pour purger les références gênantes, ou que l’encyclopédie en ligne reçoive des menaces d’un service de renseignement. Ou encore qu’une société d’intelligence économique caviarde des dizaines de pages.

    Le cabinet de Patrick Hetzel a voulu faire de même, révèle notre confrère de l’Express, Victor Garcia. Il a remonté les traces d’un compte utilisateur de Wikipédia nommé Sj87420, créé vendredi 27 septembre (soit trois jours après la nomination de Patrick Hetzel) et ayant immédiatement multiplié les modifications sur la page Wikipédia de Patrick Hetzel.

    Modifications détectées par les #alertes automatiques de Wikipédia

    « Pas moins de six alertes automatiques "anti-abus" et "anti-erreur" de Wikipédia » ont été déclenchées entre 10h01 et 10h08 ce jour-là, raconte notre confrère. Ces alertes ont bloqué automatiquement les #modifications après avoir détecté des « potentiels #caviardages récurrents », des « suppressions de section » et des « suppressions massives par un nouvel utilisateur ».

    Mais Sj87420 a, pour un temps, réussi à supprimer l’intégralité de la partie « #Controverses sur son rapport à la science » de la page. Il a expliqué son action par le fait que cette section serait « polémique, injurieuse et diffamatoire ». Celle-ci avait été rédigée en faisant référence à des articles de Libération, L’Express, La Voix du Nord, Marianne, Le Quotidien du médecin ou encore de Next (lien qui n’a pas été ajouté par notre rédaction).

    L’Express explique que Sj87420 est revenu sur la page du ministre trois jours après. Cette fois, c’était pour ajouter « deux nouveaux paragraphes élogieux » qui se fondent sur un article du Parisien. Cet ajout a été retoqué par les modérateurs de l’encyclopédie.

    Un compte au pseudo assez transparent

    Victor Garcia a réussi, avec l’aide d’internautes, à identifier la personne derrière le compte Sj87420 avec les initiales de l’intéressée et le code postal de son domicile. #Sandrine_Javelaud, nommée récemment directrice adjointe du cabinet de Patrick Hetzel, lui a confirmé être intervenue sur cette page et se défend d’avoir voulu cacher son identité : « si j’avais voulu me masquer, j’aurais pris un pseudonyme comme Pimprenelle et n’aurais jamais avoué ».

    À notre collègue, Sandrine Javelaud assure que, pour elle, « ce ne sont pas les articles qui sont diffamatoires, mais la manière dont les sources sont reprises et présentées, alors qu’on connaît la portée d’une page Wikipédia ». « On parle d’un tweet d’avril 2020, alors qu’il n’y avait ni masque, ni test, ni vaccin. Il aurait pu supprimer son tweet, ce que beaucoup d’autres ont fait, mais pas lui », a-t-elle ajouté.

    La collaboratrice du ministre reproche quand même à Libération d’avoir « fait un procès en sorcellerie » et à L’Express d’avoir « publié un article sans demander l’avis du ministre ». Notre confrère précise que son média a pourtant sollicité la permanence parlementaire de Patrick Hetzel, sans obtenir de réponse.

    https://next.ink/152824/quand-le-cabinet-de-patrick-hetzel-tente-de-nettoyer-sa-page-wikipedia

    • Patrick Hetzel, un ministre bien peu scientifique : enquête sur le discret #nettoyage de sa page Wikipédia

      En remontant la piste d’un mystérieux compte Wikipédia spécialement créé pour enjoliver la page du ministre de la Recherche, L’Express est tombé sur... Son cabinet ministériel.

      Mais qui se cache donc derrière le compte #Sj87420 ? C’est la question qui a agité les modérateurs de l’encyclopédie libre Wikipédia pendant plusieurs jours. Tout commence le vendredi 27 septembre 2024, jour de la création du fameux compte. Immédiatement après, Sj87420 multiplie les tentatives de modification de la page Wikipédia de Patrick Hetzel, le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il tente de supprimer des passages détaillant comment Patrick Hetzel a eu « des prises de position éloignées de la rationalité scientifique ».

      La ferveur de Sj87420 est telle qu’elle déclenche, entre 10h01 – heure de la création du compte – et 10h08, pas moins de six alertes automatiques « anti-abus » et « anti-erreur » de Wikipédia. Les algorithmes bloquent les modifications après avoir détecté de « potentiels caviardages récurrents », des « suppressions de section » et des « suppressions massives par un nouvel utilisateur », comme le montre le journal des filtrages. Contacté par L’Express, un « patrouilleur Wikipédia » explique : « Ces filtres ont pour but d’empêcher que des personnes créent de nouveaux comptes dans l’unique but de modifier des pages, ils servent à éviter des erreurs de débutant ou des vandalismes grossiers ». Et pour cause. « Lorsqu’un compte n’intervient que sur un sujet précis, la probabilité pour qu’il existe un conflit d’intérêts entre le sujet et le compte est grande », poursuit-il.

      Des paragraphes jugés « injurieux » et « diffamatoires »

      (#paywall)
      https://www.lexpress.fr/sciences-sante/patrick-hetzel-un-ministre-bien-peu-scientifique-enquete-sur-le-discret-net

  • Plein d’articles tentant de répondre à la question : Pourquoi l’Allemagne réduit de moitié son aide militaire à l’Ukraine
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/pourquoi-l-allemagne-reduit-de-moitie-son-aide-militaire-a-l-ukraine_66

    Pourquoi l’Allemagne réduit-elle l’aide militaire qu’elle consacre à l’Ukraine ?
    https://www.lexpress.fr/monde/europe/pourquoi-lallemagne-reduit-elle-laide-militaire-quelle-consacre-a-lukraine-

    Mais curieusement, aucun de ces articles ne cite l’information de la semaine précédente : A Ukrainian national, whose last known address was in Poland, is being sought by German authorities for the 2022 attacks on the Nord Stream gas pipelines. He is believed to have acted with two accomplices.
    https://www.dw.com/en/nord-stream-explosions-germany-issues-arrest-warrant/a-69933920

    Parce qu’évidemment ça n’a rien à voir et les Allemands sont parfaitement capables de ne pas en faire un problème avec leurs alliés… Oh, wait : Nord Stream Revelations Ignite Dispute Between U.S. Allies
    https://www.wsj.com/world/europe/nord-stream-revelations-ignite-dispute-between-u-s-allies-cd3e0470

  • Tenus en liesse !
    https://lundi.am/Tenus-en-liesse

    « Grâce à cette gigantesque opération de stupéfaction, tout ce qui est invivable continue. »

    « Les gens sautaient sur place et criaient de toutes leurs forces (…) Naturellement, il chantait avec les autres. Il était impossible de faire autrement. »
    George Orwell, 1984.

    Certains récits des années noires du Stalinisme nous racontent qu’à la fin des discours du « Guide suprême » les applaudissements duraient à n’en plus finir, chacun ayant peur d’être repéré comme dissident potentiel s’il cessait d’applaudir avant les autres. La menace de finir au Goulag ou d’une balle dans la nuque suffisait largement à expliquer ce comportement prudent. Dans l’Allemagne nazie, c’est le manque de promptitude à faire le salut hitlérien qui pouvait causer de graves ennuis. Dans notre société se flattant d’être loin de tout totalitarisme c’est plus subtilement que se manifeste l’« étouffement délibéré de la conscience » qu’Orwell avait diagnostiqué dans ce stakhanovisme de la soumission. Les foules qui, aujourd’hui, s’éclatent dans d’hystériques ovations applaudissant les shows du grand bastringue charlatanesque, le font sans rien qui semble les y contraindre, de leur propre élan « libre ». C’est à dire que, sans les forcer, on a sû habilement les y mener, leur faire désirer d’être escroqués. C’est une victoire de la #société_du_spectacle que cette adhésion hypnotique de bon nombre de ses ilotes à ce qui sert à les tenir dans leur condition de rouages de la machine.

    UNE FANTASMAGORIE FRANÇAISE
    ou comment la cérémonie d’ouverture des JO essaie de nous berner
    https://lundi.am/Une-fantasmagorie-francaise

    La cérémonie d’ouverture a permis un gigantesque refoulement des émotions qui agitaient, depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois, la conscience du pays. Refoulement de l’agacement provoqué par la perspective de ces mêmes #JO, qui annonçait des dépenses colossales et des ennuis sans fin pour les habitant·es d’Île-de-France ; refoulement de l’angoisse et de la colère suscitées par la situation politique post-Européennes ; refoulement de la connaissance que nous avons tous·tes, au moins en germe, des conséquences négatives des Jeux sur le plan écologique, sur celui de la gentrification de certaines zones périphériques de Paris, ou encore pour les travailleurs sans lesquels les Jeux n’auraient pas pu avoir lieu, en particulier les travailleurs sans-papiers exploités sans vergogne depuis des mois dans le BTP.
    Partout autour de moi, ça râlait, à raison, à l’idée de ces Jeux. Et puis la cérémonie d’ouverture a lieu et subitement tout le monde est content. Certain·es, même, sont fièr·es, fièr·es d’être français·es.

    Comment se fait-il que même des ami·es gauchistes, écolos, queers, se laissent prendre au piège ? Que s’est-il passé dans ce formidable spectacle du 26 juillet, pour que tous·tes soient au moins un peu séduit·es, et finissent par regarder d’un œil indulgent les épreuves sportives consciencieusement chroniquées les jours qui suivirent ? Telle qu’on me la raconte, cette cérémonie semble avoir consisté en une ambitieuse fantasmagorie, qui se révèle en effet très efficace. Chez Walter Benjamin, la fantasmagorie désigne la production par une société d’une certaine représentation d’elle-même qui tend à oblitérer ce qu’elle est vraiment, notamment une entité productrice de marchandises.

    Macron après la fin des JO : « On n’a pas envie que la vie reprenne ses droits »
    https://www.lexpress.fr/societe/macron-apres-la-fin-des-jo-on-na-pas-envie-que-la-vie-reprenne-ses-droits-B

    Les JO de Paris ont montré "le vrai visage de la France", a affirmé le président français, ce lundi 12 août, devant plusieurs centaines de professionnels mobilisés durant cet événement qui a été "un succès de sécurité, d’organisation, un succès sportif et populaire" selon le chef de l’Etat.

    "Nous qui avons vécu pendant plus de deux semaines dans un pays où on a eu le sentiment que l’air était plus léger […] On n’a pas envie que la vie reprenne ses droits", a estimé le président, confessant de la "nostalgie" lors de cette réception dans les jardins de l’Elysée, où étaient réunis des volontaires des JO, des élus locaux, des policiers, des militaires, des gendarmes ou encore des pompiers.

    #le_faux_sans_réplique

    • Pour Benjamin, la fantasmagorie historique se caractérise par le fait qu’elle fige les événements historiques en un passé révolu, plutôt qu’elle ne les fait appartenir à la mémoire des opprimés. Elle procède notamment en instaurant une forme de confusion historique, dans un récit qui mêle les époques et romantise les faits.

      À quoi sert l’imagier révolutionnaire ?

      On a beaucoup parlé de la scène où, à la Conciergerie, une chanteuse incarnant Marie-Antoinette entonnait le chant des sans-culottes, contradiction dans les termes. Ce tableau (Liberté) s’ouvrait sur une mise en scène empruntant à La Liberté guidant le peuple de Delacroix, inspirée de la révolution des Trois Glorieuses de juillet 1830, révolte populaire récupérée par les libéraux qui décidèrent, pour y mettre fin, d’établir une nouvelle monarchie, la Monarchie de Juillet. En accompagnement sonore, un extrait de la comédie musicale Les Misérables, adapté du passage du livre où Hugo s’inspire des révoltes de juin 1832, réprimées par le régime de Louis-Philippe. Cette grande tambouille révolutionnaire se déploie dans une confusion historique assumée, à la fois quant à la chronologie des faits évoqués, et quant à leurs conséquences politiques.

  • Voici une analyse qui est certes bien compatible avec la pensée oligarchique qui roule pour les banques, le profit et l’exploitation de la force de travail, sans vergogne en ce qui concerne la dévastation du vivant mais une chose se prépare : la France est dans le collimateur de toute l’institution financière globalisée et en premier lieu la BCE. En 2024, année « olympique » nous allons connaître un scénario à la grecque et ce sera dévastateur pour les plus modestes d’entre nous.

    https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/nicolas-baverez-aujourdhui-la-france-est-a-terre-et-beaucoup-de-pays-sen-re

    Pendant des décennies, la France a bénéficié d’une impunité. Elle le devait d’abord à la solidité et à la flexibilité de la Ve République : le pays a toujours été gouvernable et l’Etat opérationnel. Ensuite, elle a bénéficié de la protection de la zone euro : elle est en partie fictive car l’Allemagne n’a ni la volonté ni les moyens de réassurer la France, mais elle était néanmoins considérée par les marchés comme crédible en raison de la nature systémique de notre pays pour l’Union comme pour la monnaie unique. Enfin, a joué l’incroyable efficacité du ministère des Finances pour prélever les impôts et les taxes, même avec peu de croissance, et de la manière la plus indolore et masquée possible. Contrairement à ce qui est dit, la fraude est très limitée en France, surtout si l’on considère les taux d’imposition. Vaille que vaille, l’Etat prélève tous les ans plus de 52 % du PIB, ce qui est extravagant.

    Mais aujourd’hui, ces trois protections n’existent plus. Les législatives ont débouché sur une Assemblée ingouvernable éclatée en trois blocs, très loin d’une majorité même relative, et sans réel esprit de compromis. La dissolution a créé la crise politique, alors qu’elle sert normalement à la résoudre. La Ve République retrouve sa nature parlementaire des périodes de cohabitation. Mais la délégitimation du président et le blocage de l’Assemblée rendent a priori le pays ingouvernable, ce qui n’a pas de précédent depuis 1958.

    Dans la zone euro, le changement est également spectaculaire, car nos partenaires ont compris que la France n’est pas seulement un risque pour elle-même mais pour eux tous puisque nous jouons avec leur monnaie, leurs finances, leur réputation sur les marchés. L’immunité de la France n’existe plus. La Commission a lancé une procédure de déficit excessif le 9 juillet, ce qui signifie que la France doit proposer des solutions pour rétablir ses comptes dès le 20 septembre. Par ailleurs, le ministre allemand des Finances a déjà indiqué que son pays s’opposerait à ce que la France puisse disposer du mécanisme de stabilité de la BCE si elle devait être touchée par un choc financier.

    Sur les marchés, nous sommes dans l’œil du cyclone. Un calme de surface règne, lié au fait que la possibilité de l’arrivée au pouvoir du RN a été écartée et que le programme délirant du NFP ne paraît pas pouvoir être appliqué ni d’un point de vue politique ni d’un point de vue juridique. Mais notre pays est désormais sous surveillance permanente, comme le montre l’écart de taux croissant avec l’Allemagne. Un programme de hausse massive des dépenses publiques et des impôts est insoutenable. S’il devait être expérimenté, la sanction serait aussi rapide qu’au Royaume-Uni en 2022.

    Enfin, la France a perdu le contrôle de ses finances publiques. L’année 2023 s’est achevée avec un dérapage du déficit de 4,9 % à 5,5 % du PIB. Ce n’était pas un accident, comme a tenté de le faire croire le président de la République, puisque, pour les cinq premiers mois de 2024, nous enregistrons un nouvel excès des dépenses de 6 milliards d’euros et un déficit des impôts de 1,4 milliard. La faiblesse des recettes est structurelle. Elle est liée à l’atonie de la croissance, à la montée des faillites, aux difficultés de nombreux secteurs : l’immobilier, l’agriculture, les banques et assurances qui sont télescopées par la montée des taux et la déstabilisation de la dette publique.

    #BCE #Grèce #mise_sous_tutelle (de la France) #faillite

    • C’est du nudge, une fois de plus.
      Une façon de dire : NFP ou RN, on aura toujours le moyen de vous expliquer que vous ne pourrez pas changer de politique.
      Relire l’histoire jour par jour de la Commune de Paris, et du double jeu de la Banque de France, ainsi que la façon dont les prussiens ont géré leur victoire avec les Versaillais.

    • Que ce soit de la « pédagogie du consentement » ne change rien à l’affaire. A mon (humble) avis, on va manger « grave » ... Ne serait-ce que par la tournure que prennent les dernières convulsions de la macronie, ça va conforter tous les « partenaires » économiques de nous mettre à la diète. Vu l’état actuel des services publics essentiels (santé, éducation), et vu la tendance à la fascisation de l’opinion sous perfusion bolloréenne, il n’ y a que la police et l’armée (le soit disant « régalien ») qui réussiront à tirer leurs épingles respectives du jeu.

    • La Vème est totalement discréditée, d’une façon qu’il était étonnamment difficile d’anticiper. Déjà, la gymnastique pour faire accepter par le CC la réforme des retraites était corsée. Là, décider que l’exécutif peut directement intervenir dans le législatif, c’est acter définitivement qu’il n’y a pas de séparation des pouvoirs.
      On entre en terre inconnue. Et il n’y aura pas d’alliance des états capitalistes pour faire pression sur le gouvernement français afin de saigner les français. Par contre, il y aura sans aucun doute alliance des élites françaises, pour continuer à saigner les autres français, oui. J’insiste sur le fait que ça ne viendra pas de l’extérieur, contrairement à la Grèce, où la pression est bien arrivée de l’extérieur, Allemagne en premier lieu, France en second lieu.

  • Quand le corps détraque le cerveau : ces découvertes qui révolutionnent la psychiatrie – L’Express
    https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/quand-le-corps-detraque-le-cerveau-ces-decouvertes-qui-revolutionnent-la-ps

    De récentes découvertes pointent le rôle de dérèglements de l’organisme dans l’apparition de maladies psychiatriques. Fascinant, et prometteur pour les malades.

    Sa descente aux enfers a duré plus de trois ans. Trois années pendant lesquelles Clotilde, 43 ans aujourd’hui, a souffert d’une maladie étrange et incompréhensible. Du moins au début. « C’était en 2017. Je venais d’accoucher d’une petite fille. J’étais une jeune maman heureuse. Après six mois de congé, j’ai repris mon travail de manager en fonction logistique. Et puis tout a basculé. » Les premiers symptômes apparaissent sans prévenir, en voiture, alors qu’elle se rend à Bruxelles. Une étrange sensation physique l’envahit : l’impression d’être vidée de son sang et ne plus rien ressentir. « Comme si j’étais spectatrice de tout », précise-t-elle. Les symptômes disparaissent au bout d’une heure. Mais ils reviennent au cours des semaines et mois suivants et durent chaque fois plus longtemps : deux heures, puis trois, quatre, et sont de plus en plus désagréables. Clotilde ne ressent plus la fatigue, devient insomniaque, s’évanouit parfois, souffre de vertiges et de spasmes : « Comme quand vous avez la paupière qui tremble à cause de la fatigue, mais à l’estomac… Ça me faisait parfois vomir. » Elle a l’impression de « perdre les pédales ».

    Les médecins diagnostiquent « une dépression très profonde » et prescrivent des antidépresseurs. Mais son état se dégrade encore. Des douleurs aux bras et aux jambes, comme des brûlures, apparaissent, ainsi que des migraines. Elle pleure, non pas parce qu’elle se sent triste - elle assure ne plus ressentir ni sentiment ni émotion -, mais parce que « les larmes coulent toutes seules ». Elle se met à fumer « comme une dingue », confie-t-elle, alors qu’elle n’avait jamais allumé une cigarette. Des hallucinations apparaissent : « Parfois, je voyais ma main gonfler », se souvient-elle. Quatre mois après les premiers symptômes, des idées suicidaires se manifestent. Les médecins ajoutent alors des anxiolytiques et des antipsychotiques. Clotilde est admise à l’hôpital psychiatrique. Deux fois. Rien n’y fait. Plus d’un an après son escapade belge, personne ne semble comprendre ce qu’il lui arrive.

    Les prémices de sa guérison viennent de recherches sur Internet qui la conduisent à lire la littérature scientifique. La jeune maman envoie alors des e-mails à de nombreux chercheurs, dont le Pr Marion Leboyer, psychiatre aux hôpitaux universitaires Henri-Mondor (AP-HP, Créteil) et directrice de la Fondation FondaMental, qu’elle rencontre mi-2019. Pour expliquer les troubles psychotiques de Clotilde, la chercheuse avance l’hypothèse d’une inflammation de son organisme et une réaction auto-immune. Une prise en charge en neurologie à Lyon permet de confirmer une inflammation, mais pas de déterminer son origine. Les traitements proposés échouent. En juin 2020, les perspectives de guérison s’éloignent.

    La suite relève presque du hasard. Une ostéopathe lui recommande d’aller voir un médecin du service de médecine interne du Centre hospitalier de Lens. L’homme se passionne pour le cas Clotilde. Il l’appelle toutes les semaines et lui fait passer une série d’examens. Au bout de deux mois, il décide de lui prescrire de fortes doses de corticoïdes. Le traitement commence en décembre 2020 et les premiers signes d’amélioration se manifestent déjà en janvier. En mars, Clotilde a récupéré « à 70 % ». Le médecin met alors en place un traitement immunosuppresseur, qui limite l’action du système immunitaire. Un an plus tard, après avoir modifié et réévalué les doses, elle est guérie et a retrouvé sa vie d’avant.
    Psychose auto-immune, quand le système immunitaire détraque le cerveau

    Que lui est-il arrivé ? D’abord, Clotilde a toujours été sujette aux maladies auto-immunes, qui se manifestent par un dysfonctionnement du système immunitaire qui « met le feu » à l’organisme et produit des anticorps qui se retournent contre les cellules de l’organisme (autoanticorps). En cas d’infection, la réaction normale du corps humain est de provoquer une inflammation afin de se défendre contre cette attaque extérieure. Mais si cette réponse persiste à bas niveau de façon chronique, cela peut provoquer des maladies auto-immunes, voire des maladies mentales. C’est le cas de Clotilde, qui a été victime d’une… « psychose auto-immune ». La cause reste inconnue, mais elle pourrait être liée aux changements hormonaux qui se sont déroulés pendant et après sa grossesse. Lors de ses premières règles, Clotilde avait d’ailleurs subi une dérégulation auto-immune de la thyroïde.

    La découverte d’autoanticorps dirigés contre des récepteurs cérébraux chez des patients psychotiques remonte à 2017, grâce à des équipes américaines et françaises, dont celles du neurobiologiste Laurent Groc (CNRS). Depuis, plusieurs autoanticorps responsables de psychose auto-immune ont été identifiés. Et notamment dans une étude publiée en mars dernier dans la revue Translational Psychiatry et cosignée par Uwe Maskos, chercheur en neurobiologie (Institut Pasteur, CNRS) et Marion Leboyer. Leurs travaux démontrent chez certains patients schizophrènes un lien entre leur maladie et la présence dans leur sang d’un autoanticorps qui attaque les récepteurs nicotiniques des macrophages (des globules blancs). Ces derniers sont impliqués dans la production de cytokines - les fameuses protéines popularisées lors de la pandémie de Covid-19 -, qui luttent contre les infections grâce à leur action inflammatoire. Mais lorsque ces macrophages sont perturbés, leur production de cytokines se dérègle. Les chercheurs ont pu montrer que ces autoanticorps provoquent une inflammation du corps, qui engendre ensuite les symptômes de la schizophrénie des patients. Lorsqu’on évoque avec lui le cas de Clotilde, Uwe Maskos confirme qu’il « colle parfaitement » avec les hypothèses actuelles concernant les psychoses auto-immunes. Et la jeune femme est loin d’être la seule concernée.
    Chez les souris, une simple grippe peut provoquer une psychose

    Ce sont 20 % des patients atteints de troubles psychotiques ou de troubles bipolaires qui souffriraient en réalité d’une psychose auto-immune. Les chercheurs ne parviennent pas encore à identifier les mécanismes responsables de la production des autoanticorps, mais des études sur des souris suggèrent qu’ils pourraient se déclencher après des infections virales ou bactériennes bronchiques, comme le virus de la grippe ! Plus généralement, les dysfonctionnements immunitaires concernent entre 30 et 40 % des patients atteints de maladies mentales", d’après les travaux de la Fondation FondaMental. « Avec, à chaque fois, des inflammations de bas niveau qui persistent dans le temps et qui sont déclenchées par divers facteurs environnementaux (infections, stress sévère, pollution) et leur interaction avec des facteurs génétiques », indique Marion Leboyer. Des variants génétiques responsables de défenses insuffisantes face à certains virus ou certaines bactéries permettent par exemple à ces infections de persister dans le sang, provoquant une inflammation puis des réactions auto-immunes. Ce qui peut entraîner des troubles psychotiques.

    L’enjeu des recherches est donc de repérer les biomarqueurs comme les autoanticorps - par exemple grâce à des prélèvements sanguins -, puis de trouver une solution adaptée à chaque patient. « Il n’y a pas eu d’énormes progrès dans les traitements des maladies mentales depuis des décennies, il faut trouver de nouvelles pistes, et l’étude du système immunitaire peut nous aider », plaide Uwe Maskos. Le scientifique souhaite que des essais cliniques sur l’humain soient rapidement lancés dans le but de tester des traitements qui stimuleraient les récepteurs nicotiniques afin de freiner la production de cytokines inflammatoires. Chez l’animal, l’administration de fortes doses de nicotine produit des effets anti-inflammatoires.

    Mais hors de question, évidemment, de faire fumer les patients schizophrènes, qui sont déjà 80 % à être de gros consommateurs de cigarettes. « L’idéal serait de développer un traitement qui produirait un meilleur effet que la nicotine, mais sans son effet addictif », poursuit-il. Cette piste est d’ailleurs explorée à l’Institut Pasteur. Le CNRS, l’université de Bordeaux, le Mircem (centre national de référence des maladies inflammatoires rares du cerveau et de la moelle), neuf centres hospitaliers et la Fondation FondaMental ont également lancé le programme TiM-DePist, un projet qui vise à tester le médicament Rituximab, un immunosuppresseur, en association au traitement habituel chez les personnes touchées par des psychoses auto-immunes.
    Une révolution en cours

    Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni… De nombreux projets de ce type se lancent partout où les chercheurs ont détecté des liens entre inflammation et troubles psychiatriques. Belinda Lennox, directrice du service de psychiatrie de l’Université d’Oxford, a par exemple prélevé des échantillons sanguins de milliers de personnes atteintes de psychoses. Ses travaux montrent qu’environ 6 % des patients ont un taux supérieur d’un autoanticorps qui cible les récepteurs « NMDA », essentiels pour la mémoire et la plasticité des synapses. La chercheuse ne sait pas pourquoi ces autoanticorps sont produits par l’organisme, même si elle possède des pistes : tumeurs bénines, virus de l’herpès ou gènes défaillants. « Mais il est possible que ces autoanticorps puissent atteindre l’hippocampe, ce qui expliquerait les pertes de mémoire, les délires et les hallucinations dont souffrent certains patients », avance-t-elle. La chercheuse a lancé un essai clinique visant à trouver un traitement basé sur des immunothérapies qui devrait se terminer fin 2025. D’autres scientifiques tentent également de mieux comprendre les liens entre les micro-organismes de l’intestin - le microbiote - et la dépression. La fondation FondaMental a lancé un projet qui doit tester l’effet d’un complément alimentaire. Et à l’Université de Stanford, aux Etats-Unis, des patients atteints de diverses pathologies doivent suivre un traitement qui implique de suivre un régime cétogène, dans lequel l’apport en glucides est limité.

    Une véritable révolution est donc en cours au sein du monde de la psychiatrie, qui s’oriente désormais vers la découverte des causes sous-jacentes des maladies plutôt que la description et classification des symptômes. « Les maladies mentales sont aujourd’hui définies par des manuels de diagnostics internationaux [NDLR : comme le DSM]. Grâce à eux, nous parlons la même langue à Tokyo, Paris et New-York, résume Marion Leboyer. Mais cette catégorisation a abouti à identifier une large variété de profils cliniques pour une même maladie. Or ces différents profils n’ont jamais été validés sur le plan biologique : c’est-à-dire que ces différentes maladies mentales n’ont pas été associées avec précisions à des marqueurs objectifs mesurables dans le sang, par l’imagerie cérébrale ou par des marqueurs digitaux. » Or les recherches actuelles montrent que des troubles mentaux peuvent avoir des racines biologiques qui doivent être traitées comme des maladies « classiques ».

    Autre problématique liée à ces classifications internationales : certains essais cliniques visant à tester des médicaments ont échoué car ils regroupaient des patients qui semblaient partager des symptômes communs, mais dont les maladies n’étaient probablement pas liées aux mêmes mécanismes. Les manuels de diagnostics ont d’ailleurs évolué et parlent désormais de « troubles bipolaires », de « spectres schizophréniques », et évoqueront sans doute bientôt des « dépressions inflammatoires », « immunologiques » ou « de stress ».

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    Un article de l’hebdo du 27 juin 2024
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    Sa descente aux enfers a duré plus de trois ans. Trois années pendant lesquelles Clotilde, 43 ans aujourd’hui, a souffert d’une maladie étrange et incompréhensible. Du moins au début. « C’était en 2017. Je venais d’accoucher d’une petite fille. J’étais une jeune maman heureuse. Après six mois de congé, j’ai repris mon travail de manager en fonction logistique. Et puis tout a basculé. » Les premiers symptômes apparaissent sans prévenir, en voiture, alors qu’elle se rend à Bruxelles. Une étrange sensation physique l’envahit : l’impression d’être vidée de son sang et ne plus rien ressentir. « Comme si j’étais spectatrice de tout », précise-t-elle. Les symptômes disparaissent au bout d’une heure. Mais ils reviennent au cours des semaines et mois suivants et durent chaque fois plus longtemps : deux heures, puis trois, quatre, et sont de plus en plus désagréables. Clotilde ne ressent plus la fatigue, devient insomniaque, s’évanouit parfois, souffre de vertiges et de spasmes : « Comme quand vous avez la paupière qui tremble à cause de la fatigue, mais à l’estomac… Ça me faisait parfois vomir. » Elle a l’impression de « perdre les pédales ».

    Les médecins diagnostiquent « une dépression très profonde » et prescrivent des antidépresseurs. Mais son état se dégrade encore. Des douleurs aux bras et aux jambes, comme des brûlures, apparaissent, ainsi que des migraines. Elle pleure, non pas parce qu’elle se sent triste - elle assure ne plus ressentir ni sentiment ni émotion -, mais parce que « les larmes coulent toutes seules ». Elle se met à fumer « comme une dingue », confie-t-elle, alors qu’elle n’avait jamais allumé une cigarette. Des hallucinations apparaissent : « Parfois, je voyais ma main gonfler », se souvient-elle. Quatre mois après les premiers symptômes, des idées suicidaires se manifestent. Les médecins ajoutent alors des anxiolytiques et des antipsychotiques. Clotilde est admise à l’hôpital psychiatrique. Deux fois. Rien n’y fait. Plus d’un an après son escapade belge, personne ne semble comprendre ce qu’il lui arrive.
    LIRE AUSSI : Dépression, anxiété… Six révolutions qui vont tout changer pour les malades

    Les prémices de sa guérison viennent de recherches sur Internet qui la conduisent à lire la littérature scientifique. La jeune maman envoie alors des e-mails à de nombreux chercheurs, dont le Pr Marion Leboyer, psychiatre aux hôpitaux universitaires Henri-Mondor (AP-HP, Créteil) et directrice de la Fondation FondaMental, qu’elle rencontre mi-2019. Pour expliquer les troubles psychotiques de Clotilde, la chercheuse avance l’hypothèse d’une inflammation de son organisme et une réaction auto-immune. Une prise en charge en neurologie à Lyon permet de confirmer une inflammation, mais pas de déterminer son origine. Les traitements proposés échouent. En juin 2020, les perspectives de guérison s’éloignent.

    La suite relève presque du hasard. Une ostéopathe lui recommande d’aller voir un médecin du service de médecine interne du Centre hospitalier de Lens. L’homme se passionne pour le cas Clotilde. Il l’appelle toutes les semaines et lui fait passer une série d’examens. Au bout de deux mois, il décide de lui prescrire de fortes doses de corticoïdes. Le traitement commence en décembre 2020 et les premiers signes d’amélioration se manifestent déjà en janvier. En mars, Clotilde a récupéré « à 70 % ». Le médecin met alors en place un traitement immunosuppresseur, qui limite l’action du système immunitaire. Un an plus tard, après avoir modifié et réévalué les doses, elle est guérie et a retrouvé sa vie d’avant.
    Psychose auto-immune, quand le système immunitaire détraque le cerveau

    Que lui est-il arrivé ? D’abord, Clotilde a toujours été sujette aux maladies auto-immunes, qui se manifestent par un dysfonctionnement du système immunitaire qui « met le feu » à l’organisme et produit des anticorps qui se retournent contre les cellules de l’organisme (autoanticorps). En cas d’infection, la réaction normale du corps humain est de provoquer une inflammation afin de se défendre contre cette attaque extérieure. Mais si cette réponse persiste à bas niveau de façon chronique, cela peut provoquer des maladies auto-immunes, voire des maladies mentales. C’est le cas de Clotilde, qui a été victime d’une… « psychose auto-immune ». La cause reste inconnue, mais elle pourrait être liée aux changements hormonaux qui se sont déroulés pendant et après sa grossesse. Lors de ses premières règles, Clotilde avait d’ailleurs subi une dérégulation auto-immune de la thyroïde.

    La découverte d’autoanticorps dirigés contre des récepteurs cérébraux chez des patients psychotiques remonte à 2017, grâce à des équipes américaines et françaises, dont celles du neurobiologiste Laurent Groc (CNRS). Depuis, plusieurs autoanticorps responsables de psychose auto-immune ont été identifiés. Et notamment dans une étude publiée en mars dernier dans la revue Translational Psychiatry et cosignée par Uwe Maskos, chercheur en neurobiologie (Institut Pasteur, CNRS) et Marion Leboyer. Leurs travaux démontrent chez certains patients schizophrènes un lien entre leur maladie et la présence dans leur sang d’un autoanticorps qui attaque les récepteurs nicotiniques des macrophages (des globules blancs). Ces derniers sont impliqués dans la production de cytokines - les fameuses protéines popularisées lors de la pandémie de Covid-19 -, qui luttent contre les infections grâce à leur action inflammatoire. Mais lorsque ces macrophages sont perturbés, leur production de cytokines se dérègle. Les chercheurs ont pu montrer que ces autoanticorps provoquent une inflammation du corps, qui engendre ensuite les symptômes de la schizophrénie des patients. Lorsqu’on évoque avec lui le cas de Clotilde, Uwe Maskos confirme qu’il « colle parfaitement » avec les hypothèses actuelles concernant les psychoses auto-immunes. Et la jeune femme est loin d’être la seule concernée.
    Chez les souris, une simple grippe peut provoquer une psychose

    Ce sont 20 % des patients atteints de troubles psychotiques ou de troubles bipolaires qui souffriraient en réalité d’une psychose auto-immune. Les chercheurs ne parviennent pas encore à identifier les mécanismes responsables de la production des autoanticorps, mais des études sur des souris suggèrent qu’ils pourraient se déclencher après des infections virales ou bactériennes bronchiques, comme le virus de la grippe ! Plus généralement, les dysfonctionnements immunitaires concernent entre 30 et 40 % des patients atteints de maladies mentales", d’après les travaux de la Fondation FondaMental. « Avec, à chaque fois, des inflammations de bas niveau qui persistent dans le temps et qui sont déclenchées par divers facteurs environnementaux (infections, stress sévère, pollution) et leur interaction avec des facteurs génétiques », indique Marion Leboyer. Des variants génétiques responsables de défenses insuffisantes face à certains virus ou certaines bactéries permettent par exemple à ces infections de persister dans le sang, provoquant une inflammation puis des réactions auto-immunes. Ce qui peut entraîner des troubles psychotiques.

    L’enjeu des recherches est donc de repérer les biomarqueurs comme les autoanticorps - par exemple grâce à des prélèvements sanguins -, puis de trouver une solution adaptée à chaque patient. « Il n’y a pas eu d’énormes progrès dans les traitements des maladies mentales depuis des décennies, il faut trouver de nouvelles pistes, et l’étude du système immunitaire peut nous aider », plaide Uwe Maskos. Le scientifique souhaite que des essais cliniques sur l’humain soient rapidement lancés dans le but de tester des traitements qui stimuleraient les récepteurs nicotiniques afin de freiner la production de cytokines inflammatoires. Chez l’animal, l’administration de fortes doses de nicotine produit des effets anti-inflammatoires.

    Mais hors de question, évidemment, de faire fumer les patients schizophrènes, qui sont déjà 80 % à être de gros consommateurs de cigarettes. « L’idéal serait de développer un traitement qui produirait un meilleur effet que la nicotine, mais sans son effet addictif », poursuit-il. Cette piste est d’ailleurs explorée à l’Institut Pasteur. Le CNRS, l’université de Bordeaux, le Mircem (centre national de référence des maladies inflammatoires rares du cerveau et de la moelle), neuf centres hospitaliers et la Fondation FondaMental ont également lancé le programme TiM-DePist, un projet qui vise à tester le médicament Rituximab, un immunosuppresseur, en association au traitement habituel chez les personnes touchées par des psychoses auto-immunes.
    Une révolution en cours

    Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni… De nombreux projets de ce type se lancent partout où les chercheurs ont détecté des liens entre inflammation et troubles psychiatriques. Belinda Lennox, directrice du service de psychiatrie de l’Université d’Oxford, a par exemple prélevé des échantillons sanguins de milliers de personnes atteintes de psychoses. Ses travaux montrent qu’environ 6 % des patients ont un taux supérieur d’un autoanticorps qui cible les récepteurs « NMDA », essentiels pour la mémoire et la plasticité des synapses. La chercheuse ne sait pas pourquoi ces autoanticorps sont produits par l’organisme, même si elle possède des pistes : tumeurs bénines, virus de l’herpès ou gènes défaillants. « Mais il est possible que ces autoanticorps puissent atteindre l’hippocampe, ce qui expliquerait les pertes de mémoire, les délires et les hallucinations dont souffrent certains patients », avance-t-elle. La chercheuse a lancé un essai clinique visant à trouver un traitement basé sur des immunothérapies qui devrait se terminer fin 2025. D’autres scientifiques tentent également de mieux comprendre les liens entre les micro-organismes de l’intestin - le microbiote - et la dépression. La fondation FondaMental a lancé un projet qui doit tester l’effet d’un complément alimentaire. Et à l’Université de Stanford, aux Etats-Unis, des patients atteints de diverses pathologies doivent suivre un traitement qui implique de suivre un régime cétogène, dans lequel l’apport en glucides est limité.
    LIRE AUSSI : Dépression : comment nos tripes influencent notre cerveau

    Une véritable révolution est donc en cours au sein du monde de la psychiatrie, qui s’oriente désormais vers la découverte des causes sous-jacentes des maladies plutôt que la description et classification des symptômes. « Les maladies mentales sont aujourd’hui définies par des manuels de diagnostics internationaux [NDLR : comme le DSM]. Grâce à eux, nous parlons la même langue à Tokyo, Paris et New-York, résume Marion Leboyer. Mais cette catégorisation a abouti à identifier une large variété de profils cliniques pour une même maladie. Or ces différents profils n’ont jamais été validés sur le plan biologique : c’est-à-dire que ces différentes maladies mentales n’ont pas été associées avec précisions à des marqueurs objectifs mesurables dans le sang, par l’imagerie cérébrale ou par des marqueurs digitaux. » Or les recherches actuelles montrent que des troubles mentaux peuvent avoir des racines biologiques qui doivent être traitées comme des maladies « classiques ».

    Autre problématique liée à ces classifications internationales : certains essais cliniques visant à tester des médicaments ont échoué car ils regroupaient des patients qui semblaient partager des symptômes communs, mais dont les maladies n’étaient probablement pas liées aux mêmes mécanismes. Les manuels de diagnostics ont d’ailleurs évolué et parlent désormais de « troubles bipolaires », de « spectres schizophréniques », et évoqueront sans doute bientôt des « dépressions inflammatoires », « immunologiques » ou « de stress ».
    LIRE AUSSI : Psychiatrie : les Centres experts, entre succès et manque de moyens

    « Cette révolution va vers l’union du corps et de l’esprit en affirmant que les facultés et maladies mentales ne dépendent pas seulement de la boîte crânienne, qu’on a longtemps crue étanche alors que les échanges entre les systèmes nerveux et immunitaire sont très importants », confirme Pierre-Marie Lledo, directeur du département de neurosciences de l’Institut Pasteur et directeur de recherche au CNRS. L’idée de cette profonde mutation est d’arriver à soigner les maladies psychiatriques comme les autres. "Pendant des années, face à une dépression, les médecins disaient aux patients « vous broyez du noir », alors qu’il s’agit d’un symptôme qui peut être lié à plusieurs mécaniques, de la même manière que la fièvre peut être le témoin d’une infection bactérienne ou d’un virus, qui nécessitent des réponses différentes", poursuit le chercheur. Cette tendance vise, aussi, à remettre la biologie au centre du diagnostic de la santé mentale, mais également à unifier la neurologie, la médecine interne et la psychiatrie, en faisant sauter les cloisons construites à la fin du XIXe siècle entre ces différentes spécialités.

    Obtenir de meilleures connaissances des mécanismes à l’œuvre dans ces maladies aura de profondes conséquences pour les millions de personnes souffrant de maladies mentales et qui ne répondent pas aux traitements existants. Elles pourraient également donner de nouveaux espoirs à de nombreux malades, mais aussi permettre leur déstigmatisation. L’enjeu est de taille. Près de trois millions de patients souffrent de dépressions en France. Les deux tiers n’obtiennent pas de résultats avec leur premier traitement et 20 à 30 % d’entre eux résistent à l’ensemble des stratégies thérapeutiques. 90 % des malades atteints de troubles bipolaires (entre 650 000 et 1,6 million de personnes) souffrent de symptômes récurrents toute leur vie. Et seules 50 % des 600 000 personnes atteintes de schizophrénies obtiennent une rémission partielle. Malheureusement, la recherche académique en psychiatrie ne reçoit que 2 à 4 % du budget total de la recherche hexagonale. Avec 160 milliards d’euros en coûts directs et indirects, les maladies mentales sont pourtant la première cause des dépenses de santé en France.

  • Pr Antoine Flahault : « L’épidémie de choléra à Mayotte serait déjà jugulée si le gouvernement le voulait » – L’Express
    https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/pr-antoine-flahault-lepidemie-de-cholera-serait-deja-jugulee-si-le-gouverne
    https://www.lexpress.fr/resizer/Pg0EqaN3MAyQsZNJ_6TQ6kEKfiI=/1200x630/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/lexpress/XWGL7O7DLRHQJE5DXG6FZIV2VA.jpg
    #santé

    Le 10 mai, le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, annonçait que l’épidémie de choléra à Mayotte était « circonscrite », « sous contrôle ». Un mois plus tard, le bilan s’est pourtant aggravé. Les cas recensés dans le département français d’outre-mer ont quasiment triplé, passant d’une soixantaine à 166 au dernier décompte officiel, le 11 juin. Deux personnes sont décédées de la bactérie depuis cette prise de parole.

    Comment expliquer une telle déconvenue ? Il y a plus d’un siècle, les dernières épidémies du genre avaient été jugulées en quelques semaines, rappelle le Pr Antoine Flahault, grand spécialiste de la diffusion des maladies à l’Institut de santé globale à Genève (Suisse). La science n’était pourtant pas aussi avancée que maintenant. Si les victimes s’accumulent à Mayotte, c’est à cause d’un manque de volonté politique, dénonce le scientifique.

  • Elle a osé le dire : « Le meilleur rempart contre le Nouveau Front Populaire, c’est pas le RN, c’est nous », déclare Aurore Bergé chez Hanouna. :blobugh :

    https://mastodon.social/@paul_denton/112672337026222146

    https://stockage.framapiaf.org/framapiaf/cache/media_attachments/files/112/672/337/276/940/308/original/b4843081ea225163.mp4

    Un jour, il faudra faire une psychanalyse collective, afin de comprendre comment on a réussi à laisser des champion·ne·s pareil·le·s nous représenter, parler en notre nom, avoir accès à la parole publique, etc.

    • j’imagine qu’ils visent les triangulaires ; ils se préparent à justifier leur maintient au 2nd tour et vont tenter de tordre le bras aux « macronistes fâchés mais pas fachos ».

      Après, si par un hasard extraordinaire y a un tir de barrage au 1er tour, des triangulaires avec macronie-inside, y’en aura peut-être moins que « prévu ».

    • Je ne sais toujours pas quelle audience il faut donner à ces personnes mais pour documenter ce nouveau barrage (on pourrait chercher un verlantonyme, ragebar* ou bagarre ?, de qui galvaude tous les mots) :

      #Aurore_Bergé, donc
      https://www.dailymotion.com/video/x90v2fa

      24/06 à 17:44
      Aurore Bergé affirme que « le meilleur rempart face au Front populaire, c’est pas le RN, c’est nous »

      La ministre de l’égalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé affirme sur Europe 1 que « le meilleur rempart, notamment face au Front populaire, c’est pas le RN, c’est nous », en l’occurrence le camp présidentiel.

      La ministre a aussi assuré que « oui », elle renvoie dos-à-dos « les extrêmes » comme le fait Emmanuel Macron et a refusé de donner une consigne de vote pour les seconds tours aux élections législatives, expliquant que les macronistes sont « les seuls à pouvoir gagner aux seconds tours » des triangulaires les opposant à la gauche et au RN.

      https://www.bfmtv.com/politique/elections/legislatives/direct-legislatives-la-campagne-entre-dans-sa-derniere-ligne-droite-apres-la-

      "Lundi, dans l’émission de propagande de l’extrême droite de Cyril Hanouna sur Europe 1, Aurore Bergé a clairement planté l’enjeu des législatives. « Le meilleur rempart, notamment face au Front populaire, c’est pas le RN, c’est nous », s’est vantée la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes et à la Lutte contre les discriminations – c’est cocasse. Un propos dans la lignée de celui de sa collègue secrétaire d’Etat #Sarah_El_Haïry qui, la semaine dernière, s’était déjà promis de faire "barrage" à l’union de la gauche."

      Front républicain : les « valeurs » plus très actuelles d’Aurore Bergé
      https://www.liberation.fr/politique/front-republicain-les-valeurs-plus-tres-actuelles-daurore-berge-20240625_

      La ministre en charge du Renouveau démocratique #Prisca_Thévenot appelle à faire barrage au Nouveau Front populaire. (itw BFMTV)

      Jun 21, 2024
      https://mastodon.social/@Brevesdepresse/112654937510328575


      #Jean-Yves_Le_Drian

      "En cas de duel entre le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire au second tour des élections législatives, Jean-Yves Le Drian, ex-ministre des Affaires étrangères, ne votera « jamais LFI ». Il se justifie en évoquant, dans un entretien à Ouest-France, « l’histoire de ce mouvement et d’un désaccord profond sur les valeurs et les méthodes ». En revanche, si une telle hypothèse se produit, « je n’aurai aucune difficulté à voter pour un candidat socialiste, écologiste ou communiste pour repousser le RN », assure-t-il."

      22 juin
      https://www.lexpress.fr/politique/legislatives-la-prediction-de-hollande-le-parti-qui-naura-jamais-le-vote-de

      Il faut aussi écouter les mots de ce professeur de philosophie, Daniel Salvatore Schiffer, invité sur le plateau, et à l’origine d’une pétition contre le Nouveau Front populaire, qui réunit la fine fleur de notre intelligentsia (Bernard Kouchner, Luc Ferry, Alexandre Jardin, Michel Onfray, Eric Naulleau, Pierre-André Taguieff, et, plus surprenant, l’éditeur Antoine Gallimard). Au second tour des législatives, en cas de duel entre le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire, Salvatore Schiffer nous apprend que « beaucoup des signataires de cette tribune voteront évidemment, parfois à contrecœur, pour le RN, pour faire front, pour faire barrage à LFI et au NPA, qui sont de fieffés antisémites, des antirépublicains, des gens qui prônent la violence dans la rue, qui ne respectent pas les lois du Parlement…
      – Vous demandez leur dissolution alors ?, demande, faussement candide, l’inoxydable Elisabeth Lévy, directrice de “Causeur”.
      – Pourquoi pas, pourquoi pas, mais c’est pas le sujet. »

      Du côté de chez Bolloré…
      « Pierre Arditi, il pense que c’est Adolf Hitler qui arrive au pouvoir ? »
      David Le Bailly
      Publié le 25 juin 2024
      https://www.nouvelobs.com/medias/20240625.OBS90195/pierre-arditi-il-pense-que-c-est-adolf-hitler-qui-arrive-au-pouvoir.html

      Faudrait faire un autre fil avec ce qui lui est lié, le discours sur "les extrêmes".

      * comme une rage room où ça se défoule ? de quoi ?

      Lien vers :
      "Le « barrage républicain » contre le RN s’effrite, la gauche principale repoussoir, selon notre baromètre Odoxa - Public Sénat" (25 juin)
      https://seenthis.net/messages/1059312

    • Par contraste ?
      Législatives 2024 : la sénatrice de l’Yonne Dominique Vérien (UDI) soutient le socialiste Nicolas Soret
      Mardi 25 juin 2024 à 12:42
      Coup de théâtre dans la 3e circonscription de l’Yonne (Sens, Joigny). La sénatrice Dominique Vérien, de l’UDI, annonce qu’elle soutient Nicolas Soret, le candidat socialiste du Nouveau Front Populaire, dans le but, dès le premier tour, de faire barrage au RN.
      https://www.francebleu.fr/infos/politique/legislatives-2024-dans-l-yonne-la-senatrice-udi-dominique-verien-soutient
      (circo de julien odoul)

    • Législatives : 57 % des Français « prêts à ce que l’extrême droite arrive au pouvoir », selon un sondage
      https://www.letelegramme.fr/elections/sondages/legislatives-57-des-francais-prets-a-ce-que-lextreme-droite-arrive-au-p

      Le « vote barrage » n’existe plus vraiment

      Alors qu’il avait été massif en 2002, puis encore très présent en 2017, le « vote de barrage » contre l’extrême droite n’existe plus vraiment, même pour ceux qui n’aiment pas le RN. Désormais, il joue même moins contre ce parti que contre les deux autres grandes forces rivales. Ainsi, la part de Français qui envisagent au-delà des autres raisons de leur vote, de voter pour « faire barrage au RN » (41 %) est moins importante que la part de ceux qui envisagent de « faire barrage » au Nouveau Front populaire (47 %) ou à la majorité présidentielle (44 %). Les sympathisants Renaissance sont, par exemple, plus nombreux à envisager de « faire barrage » au NFP qu’au RN (71 % contre 65 %).
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      (*) Sondage réalisé les 19 et 20 juin, auprès d’un échantillon de 1 002 personnes.

  • Otan : Mark Rutte en passe de devenir le nouveau patron de l’Alliance atlantique – L’Express
    https://www.lexpress.fr/monde/otan-mark-rutte-en-passe-de-devenir-le-nouveau-patron-de-lalliance-atlantiq

    La voie est libre désormais pour le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, candidat à la tête de l’Otan, après le retrait ce jeudi 20 juin de la course de son unique concurrent, le président roumain Klaus Iohannis. Le dirigeant de 65 ans a indiqué avoir informé les pays de l’Alliance atlantique qu’il jetait l’éponge, a annoncé dans un communiqué le Conseil supérieur de défense nationale, qui a donc décidé de soutenir Mark Rutte.

    C’est la fin d’un faux suspense tant les chances du responsable roumain, qui avait dévoilé ses ambitions en mars, disant vouloir incarner le flanc oriental de l’Alliance atlantique, paraissaient faibles face au soutien américain accordé à Mark Rutte. La proposition était toutefois sérieuse : la Roumanie a pris du galon au sein de l’alliance, de par sa position stratégique à la frontière de l’Ukraine et de la Moldavie, non-membres de l’Otan. Elle borde aussi la mer Noire et plus de 5 000 soldats de l’Otan y sont déployés.

    Le soutien décisif de la Hongrie

    Mais Klaus Iohannis n’a pas réussi à convaincre les 31 autres pays de l’Alliance. Seule la Hongrie du Premier ministre nationaliste Viktor Orban lui avait apporté son soutien, avant de se rallier mardi au grand favori, Mark Rutte. Le dirigeant néerlandais « a confirmé » que s’il obtenait ce poste, la Hongrie ne serait pas obligée de participer aux activités de l’Alliance atlantique en Ukraine et, « au regard de cet engagement, la Hongrie est prête à le soutenir », a déclaré le Premier hongrois sur X.

    La décision, prise par consensus parmi les Etats membres pour ce poste qui revient à un Européen, de nommer le dirigeant néerlandais de 57 ans, doit être annoncée d’ici au sommet de Washington en juillet. Sous le mandat de Jens Stoltenberg, qui s’achève le 1er octobre, l’Otan a pris une importance cruciale face à la guerre en Ukraine.

    Mark Rutte ne devrait pas être effrayé par la perspective de rester longtemps en poste. Politicien chevronné, ce libéral est depuis 14 ans chef du gouvernement néerlandais (en affaires courantes depuis la victoire électorale de l’extrême droite aux Pays-Bas en novembre). Réputé pour sa simplicité et sa franchise, l’ancien cadre chez Unilever a su tisser un important réseau de relations, y compris de l’autre côté de l’Atlantique. Sa capacité supposée à amadouer Donald Trump, a aussi joué en sa faveur au moment de décider du remplacement de Jens Stoltenberg, au cas où le milliardaire américain devait revenir à la Maison-Blanche.

  • « Si j’étais un riche industriel et que je voulais utiliser mon argent à des fins politiques, je n’irais pas vers l’extrême droite (il y a déjà Bolloré), les macronistes (ils sont pourvus) ou LR (des losers). Je financerais la fausse gauche et j’essaierai de torpiller les projets de gauche radicale en encourageant les initiatives personnelles ou scissionnistes. » Bruno Amable

    Olivier Legrain, le millionnaire dans l’ombre de François Ruffin et de la gauche

    Ancien industriel, Olivier Legrain a fait fortune avant de devenir psychothérapeute sur le tard et désormais millionnaire au service de la [fausse] gauche.

    Politique. Ses dîners secrets avec les frondeurs de LFI et quelques huiles socialistes, écolos ou communistes, ses dons, son réseau… L’ancien industriel devenu psy veut sauver la gauche avant 2027. Enquête.

    Un quartier parisien anonyme. Une rue d’un calme alcyonien. Un restaurant comme un autre, pas vraiment cossu ni marmiteux non plus. Une arrière-salle fermée d’un rideau épais, loin des regards curieux et des oreilles qui traînent. Une table, dix convives. Les « frondeurs » insoumis François Ruffin, Clémentine Autain et Alexis Corbière, les socialistes Boris Vallaud et Johanna Rolland, les écologistes Eric Piolle et Cyrielle Chatelain, et les communistes Elsa Faucillon et Sébastien Jumel. Entre deux coups de fourchette, la bande litote « du chemin de la gauche vers 2027 ». Tous ont fait vœu de silence au sujet de ces agapes secrètes qui se tiennent depuis un peu moins d’un an. Assis au bout, il y a l’hôte de ces dîners où chacun paie sa part de l’addition. Olivier Legrain, amphitryon longiligne et grisonnant, souriant et 71 ans. A cet âge, on a eu « plusieurs vies », raconte cet ancien industriel qui a fait fortune avant de devenir psychothérapeute sur le tard et désormais millionnaire au service de la gauche.

    Sa première vie fut communiste. Son polytechnicien de père le pensait gaulliste, comme lui, mais les discours révolutionnaires qui retentissent dans la cour du lycée Buffon dans le XVe arrondissement parisien en 1968 le captivent. Sa deuxième vie de patron a occupé les trois quarts de son existence, d’abord chez le chimiste Rhône-Poulenc, puis Lafarge et sa filiale Materis, spécialiste des matériaux de construction et de peinture qu’il extirpe du giron du cimentier français en 2000. « C’est comme cela qu’il est devenu riche », retrace un de ses compagnons de route. « Multimillionnaire », corrige-t-il aussitôt, sourire un peu honteux : « Je n’aime pas trop parler de mon argent » Si Olivier Legrain fait si bien son beurre, c’est qu’il est devenu maître ès LBO (leverage buy-out). Une opération financière aussi juteuse que risquée où l’on fait appel à un fonds d’investissement pour racheter l’entreprise à grands coups de dettes. Une pratique que la gauche conspue mais qui fait la renommée de Legrain qui préside même un lobby pro LBO, le Trèfle...

    https://www.lexpress.fr/politique/olivier-legrain-le-millionnaire-dans-lombre-de-francois-ruffin-et-de-la-gau

    • “Il fait partie de ces gens qui s’inquiètent de l’avenir politique”

      Materis en sort d’abord grandi avec ses 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et ses 10 000 salariés, avant de prendre de plein fouet la crise de 2007. Les dettes s’envolent, incontrôlables, et la boîte est vendue à la découpe huit ans plus tard. Legrain a alors 62 ans, bien assez jeune pour entamer une troisième vie en tant que psy, et assez riche pour une quatrième comme mécène. Il donne vie à Riace en 2020, un fonds de dotation qui vient en aide aux réfugiés dans lequel il injecte 3 millions d’euros sonnants et trébuchants, au secours de l’hebdomadaire de gauche antilibéral et écologiste Politis, propose quelques écus à Regards, autre journal de gauche, et se bat encore aujourd’hui pour une "maison des médias libres" à Paris et que s’y installent ces journaux-là mais aussi Mediapart, Basta, Alternatives économiques et la revue Esprit. En 2022, il signe un chèque de 400 000 euros à la Primaire populaire, ce processus de militants de gauche censé désigner un candidat commun lors la dernière élection présidentielle et qui a viré au fiasco.

      "Si vous voulez que ça fonctionne, évitez de les appeler primaires"
      Mille vies, c’est autant de contradictions, sauf chez Olivier Legrain. Dans l’univers aussi feutré que féroce du patronat, où l’on ne bavarde pas de politiques, de gauche ou de droite, on le qualifie "d’atypique", sinon parfois "d’hétérodoxe". "Olivier a des convictions politiques et philosophiques ancrées à gauche et qu’il n’a jamais cachées", croque son ami de trente ans Jean-Pierre Clamadieu, le président du conseil d’administration d’Engie. Un autre de ses compères, grand industriel, encore : "Il fait partie de ces gens qui s’inquiètent de l’avenir politique. C’est sincère, mais il se fait beaucoup d’illusions." La politique, Legrain la regarde avec autant d’espoir que de désolation. "Il n’a aucune ambition politique mais il est un infatigable militant de l’union des gauches. Il essaie de faire en sorte que les gens se parlent, et c’est déjà beaucoup", le défend l’ancien président du Conseil national du numérique Benoît Thieulin qui fut de l’aventure Ségolène Royal 2007 et François Hollande 2012.

      Dans les dîners clandestins qu’il organise avec la "bande des neuf", Olivier Legrain parle peu, écoute et interroge à la manière d’un maïeuticien. François Ruffin et son copain Sébastien Jumel, Boris Vallaud et Johanna Rolland, Éric Piolle et Cyrielle Chatelain, Elsa Faucillon, Clémentine Autain et Alexis Corbière, ces députés ou maires de grandes villes, personnalités de gauches élus, qu’ont-ils de si spécial à ses yeux ? "Chacun sait que personne ne peut gagner seul, chacun est animé par ce désir d’union", se contente d’avouer un invité. La tablée compte trois aspirants candidats - Autain, Ruffin et Vallaud - qui participeraient volontiers à une primaire de la gauche. On gamberge sur les conditions de réussite d’un tel processus alors que Jean-Luc Mélenchon et sa France insoumise s’y refusent catégoriquement. Le sujet a été évoqué un soir avec le professeur de science politique Rémi Lefebvre, spécialiste des primaires. "Si vous voulez que ça fonctionne, il faut déjà commencer par éviter de les appeler primaires", a recommandé l’universitaire.

      Une compétition, mais avec quels moyens ? Combien de votants ? Quelques centaines de milliers ou des millions comme celle du PS en 2011 ? François Ruffin et Clémentine Autain ont prévenu qu’ils ne se lanceront pas dans un petit bain avec seulement 400 000 inscrits comme lors de la primaire populaire en 2022. Le mode de désignation doit être une rampe de lancement pour celui qui en sort vainqueur. Est-ce pour cela que François Ruffin n’est guère emballé par l’idée d’un conseil des sages évoqué par les socialistes ? Les sondages, dont il est en tête à gauche, lui vont bien. Les frondeurs insoumis doutent. Ont-ils fait tout ce chemin avec Mélenchon et aujourd’hui contre lui pour se retrouver derrière un socialiste ?

      "J’ai besoin de vos sous"
      Les neuf bavardent du programme commun de la gauche. Un moment où les discussions frottent le plus. Legrain ose s’immiscer un peu plus avec sa casquette d’ancien patron. "Il faut un programme sérieux, qui boucle financièrement", répète-t-il, faisant se lever les sourcils communistes et insoumis. Devant L’Express, l’intéressé se modère : "On doit imaginer un projet crédible mais qui doit être quelque chose de plus radical que le quinquennat de François Hollande." Mélenchon, au centre des conversations aussi. Personne autour de la table n’est dupe sur la volonté du chef insoumis de rempiler pour une quatrième candidature à la présidentielle. Legrain considère qu’il faut lui trouver une alternative, d’autres disent qu’il faut le mettre sur la touche, et l’édile de Grenoble Eric Piolle s’agace, réclame que l’on arrête de dire "qu’il faut faire sans Mélenchon". "Il sera là d’une manière ou d’une autre."

      “La gauche doit aussi avoir des puissants qui portent son programme”

      Il y en a un qui a été plus étonné que les autres de se retrouver à la table d’Olivier Legrain. François Ruffin, célèbre pour sa critique acerbe du patronat, a d’abord hésité, s’interrogeant sur les motivations du multimillionnaire. Les deux hommes ont d’abord dû s’apprivoiser, l’argent a fait le reste. Quand le député insoumis de la Somme a lancé un appel aux dons sur sa chaîne Youtube en mars 2023, clamant "J’ai besoin de vous, j’ai besoin de vos sous […] pour franchir une étape", Legrain n’hésite pas. "J’ai, à un moment donné, aidé François Ruffin, Clémentine Autain et Éric Piolle", confirme-t-il sans en dire plus sur le montant d’un chèque qui n’a pas excédé les 7 500 euros, plafond fixé par la loi. "On n’est pas aux Etats-Unis… Ce n’est pas l’argent que je vais donner qui va aider les candidats", relativise le Crésus de gauche. Ruffin et Autain n’en diraient pas tant. Ils savent qu’à La France insoumise, le coffre-fort est bien gardé, et que Jean-Luc Mélenchon - cet écureuil "qui ne paie jamais un café", disent ses amis - ne donnera pas si facilement les 8 millions d’euros de financement public récoltés annuellement depuis les dernières législatives. L’argent ne fait pas le bonheur mais en politique, il aide à s’émanciper. "François cherche son trésor de guerre, une liberté financière pour ne pas être trop dépendant des formations politiques", explique un ancien de Fakir, le journal fondé par Ruffin.

      Un riche carnet d’adresses
      Si Olivier Legrain ne règle jamais l’addition, c’est qu’il a bien d’autres choses à offrir que son portefeuille. "La gauche doit aussi avoir des puissants qui portent son programme", a-t-il confié à un visiteur. Il se permet quelques conseils sur la manière de parler aux dirigeants sans effrayer ni se renier. François Ruffin a bien appris la leçon et a tenté de la mettre en application le 7 septembre 2023, dans un hôtel particulier du chic VIIIe arrondissement de Paris mis à disposition d’Ethic, l’organisation patronale dirigée par Sophie de Menthon. Face à lui, une quarantaine d’entrepreneurs qu’il bouscule autant qu’il tente d’appâter : "Demain nous aurons à faire le pays ensemble, je suis curieux de voir ce qui se passe dans la France d’en haut." Legrain met à disposition son riche carnet d’adresses. On y retrouve foule de dirigeants, des gloires de l’industrie française d’hier et d’aujourd’hui, ses amis Jean-Pierre Clamadieu, Henri Seydoux (Parrot) et Benoît Bazin (Saint-Gobain). A l’un d’eux, il a murmuré en début d’année : "Ce serait bien que tu rencontres François Ruffin mais c’est encore trop tôt. Il n’a pas encore mûri son discours."

      Dans le troquet de Neuilly-sur-Seine où il nous reçoit, à deux pas de chez lui, Olivier Legrain, tantôt sourit, tantôt grimace. Le prochain dîner prévu avec les neuf huiles de la gauche a été annulé. Certains se sont fâchés en apprenant l’enquête de L’Express, et craignent les représailles de Jean-Luc Mélenchon et de ses gardes rouges, toujours plus brutales dans les mots contre ses frondeurs. La violence de la politique, le psy millionnaire ne l’a jamais comprise, démuni devant les banderilles que s’envoient sans cesse insoumis, socialistes, écologistes et communistes. Le fondateur de Mediapart Edwy Plenel, qui compte parmi ses amis, l’avait pourtant prévenu : "Arrête de vouloir sauver toute la misère du monde, tu ne peux pas."

    • apparemment, il ne vient pas à l’esprit d’un Bruno Amable qu’un riche industriel essaie d’éviter un énième duel Macron vs_Le Pen, pardon Attal _vs Bardella avec, pour la gauche radicale - l’unique, la vraie, estampillée par lui, un quatrième échec de l’ancien ministre de Jospin à parvenir au deuxième tour qui verrouille toute émergence à gauche.

  • Une ex-salariée d’un laboratoire homéopathique déballe tout : « Arrêtons d’appeler ça des médicaments ! » – L’Express
    https://www.lexpress.fr/sciences-sante/une-ex-salariee-dun-laboratoire-homeopathique-deballe-tout-arretons-dappele
    https://www.lexpress.fr/resizer/eKTqIZoX-XI6NqnMnJiE659AXB0=/1200x630/filters:focal(3058x1638:3068x1648)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/lexpress/UXNWOYAZ2JDPHPEIV6OQXVGJFQ.jpg

    Si vous regardez les campagnes de pub de ces laboratoires, ils essaient de surfer sur la vague du naturel et de promouvoir les plantes avec lesquelles ils travaillent pour constituer leurs produits. Là encore, cela berne le patient. Il faut savoir que les souches peuvent être également d’origine animale, chimique, minérale ou même humaine. Par exemple des poumons de cobaye, du foie de canard, ou encore de l’arsenic. Mais le pire de tout, c’est medorrhinum, préparé à partir de sécrétions purulentes de blennorragie (une infection sexuellement transmissible) et qui est indiqué pour les irritations fessières, les otites et l’asthme du nourrisson. Heureusement les hautes dilutions font qu’il n’en reste rien (ou presque rien comme ils le laissent entendre).

    • Pour être crédible il aurait fallu citer des endroits où Boiron (c’est bien de lui dont il s’agit ?) ait écrit qu’il n’y avait que des végétaux !
      Ça n’a jamais été écrit, ni dit, si les gens se font des histoires tout seuls, c’est leur problème.
      Les rejeter sur les autres, et sortir de telles affirmations c’est ne pas assumer ses propres responsabilités et prendre les gens pour des crétins !

  • Abigaël Vasselier : « Sur la Russie, le message de Xi Jinping à l’Occident est très clair » – L’Express
    https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/abigael-vasselier-sur-la-russie-le-message-de-xi-jinping-a-loccident-est-tr

    Géopolitique. Alors que la deuxième journée de visite de Xi Jinping en France s’est terminée, le président chinois semble loin d’abandonner son soutien à l’effort de guerre russe.

    C’est dans les Hautes-Pyrénées qu’Emmanuel Macron a reçu, pour son deuxième jour de visite en France, le président chinois Xi Jinping. Cette rencontre marque les soixante ans de relations diplomatiques entre Paris et Pékin, initiées en 1964 par la reconnaissance de la République populaire de Chine par le général de Gaulle. Pourtant, cette visite n’a rien d’une lune de miel. La splendeur du cadre bucolique du col du Tourmalet, bien connu des amoureux de cyclisme, ne pourrait bien être qu’un cache-misère des nombreuses discordes que traverse le couple franco-chinois. Alors que la guerre en Ukraine bat son plein, Emmanuel Macron est sur une ligne de crête. Comment convaincre Xi Jinping de ne plus soutenir l’effort de guerre russe, tout en maintenant des relations commerciales équilibrées et réciproques entre les deux pays ?

    Un exercice d’équilibriste complexe, sur lequel même le « en même temps » macronien pourrait buter, analyse Abigaël Vasselier, directrice du programme « Relations extérieures » de l’Institut Mercator d’études chinoises (Mérics). Malgré toute la bonne volonté du président de la République, « les leviers dont disposent la France et les Européens pour réduire le rôle de la Chine dans la guerre en Ukraine sont limités », affirme l’ancienne diplomate européenne.

    L’Express : En 1964, la reconnaissance de la Chine par le général de Gaulle marquait une étape importante pour la République populaire. Aujourd’hui, alors que cette visite donne à la France l’occasion de se rassurer sur son statut de grande puissance, le rapport de force semble s’être inversé…

    Abigaël Vasselier : En réalité, nos liens avec la Chine remontent bien avant 1964. Avant même l’établissement de relations diplomatiques, cette relation était fondée avant tout sur des échanges culturels et intellectuels, ainsi que des échanges commerciaux.

    La guerre de l’opium [NDLR : conflit entre la Chine et le Royaume-Uni, entre 1839 et 1842, provoqué par des désaccords commerciaux et diplomatiques liés à l’exportation britannique d’opium en Chine] et la révolte des Boxers [NDLR : soulèvement anti-étranger, anticolonial et antichrétien en Chine, mené par la société secrète des Boxers entre 1899 et 1901] ont bouleversé cette dynamique. La Chine a vécu ces évènements comme une humiliation de l’Occident envers l’Empire chinois. Ces épisodes ont durablement influencé la pensée de Xi Jinping, notamment sur son rapport à l’Occident.
    LIRE AUSSI : Occident contre le reste du monde : le retour du choc des civilisations ? Par Gérald Bronner

    Malgré ces tensions, les interactions franco-chinoises se sont intensifiées tout au long du XXe siècle. En 1900, les premiers étudiants chinois posaient leurs valises en France. En 1913, on assistait aux premières coopérations bancaires.

    La reconnaissance de la République populaire de Chine par la France 1964 s’est inscrite dans le contexte de la Guerre froide, à un moment où la France cherchait à s’affirmer comme une puissance indépendante. Les années 1970 ont été un moment d’approfondissement des relations avec la Chine, notamment sur le plan commercial, avec les premiers échanges dans le milieu aéronautique. En 1974, par exemple, la France a vendu à l’armée chinoise des sonars.

    La relation va se détériorer à la suite de plusieurs évènements. En 1989, à l’occasion du massacre de la place Tian’anmen, la France de François Mitterrand a fermement condamné la répression menée par le gouvernement chinois contre les manifestants. En 2008, au moment des Jeux olympiques de Pékin, alors que des manifestations protibétaines se tenaient dans les rues de Paris, le président Sarkozy rencontrait le Dalaï-Lama. Cette décision avait été fortement critiquée par le pouvoir chinois, qui voyait dans le Dalaï-Lama un séparatiste visant à diviser la Chine.

    L’arrivée au pouvoir de Xi Jinping a-t-elle changé quelque chose ?

    Dès 2013, François Hollande a œuvré en faveur du rétablissement de bonnes relations. Il fut le premier chef d’État européen à rencontrer Xi Jinping, nouvellement élu. A partir de 2016, les relations franco-chinoises se sont profondément transformées. A ce moment-là, des investissements chinois dans les infrastructures critiques ont commencé à affluer vers la France, c’est notamment le cas de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, ou des chantiers navals. Ces investissements ont soulevé des interrogations sur la capacité de la France de maintenir son autorité stratégique et sa sécurité nationale. Cela explique pourquoi la France est passée d’une position d’accommodation envers la Chine, à une position d’ambiguïté stratégique.

    Cette posture s’est même renforcée depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Ici aussi, il fait du « en même temps ». En 2018, il a offert un cheval de la Garde républicaine à Xi Jinping, tout en encourageant l’Union européenne à adopter une position plus ferme vis-à-vis de la Chine. Lors de son voyage en Chine l’année dernière, il était accompagné par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, pour adresser des questions critiques comme la guerre en Ukraine, les déséquilibres commerciaux entre la Chine et l’Europe, les enjeux de sécurité nationale, etc. La visite actuelle de Xi Jinping en France s’inscrit totalement dans ce scénario d’ambiguïté stratégique.

    Quels sont les enjeux de cette rencontre pour la Chine ?

    Xi Jinping souhaite avant tout renforcer le partenariat stratégique entre les deux pays. Il espère repartir de France avec un peu plus d’une trentaine d’accords bilatéraux en poche. Il y a également chez lui une volonté d’approfondir les échanges commerciaux entre la Chine et la France. Par ces actions, il cherche à montrer que la Chine est ouverte sur le monde et promeut un climat des affaires positif, même si cela ne reflète pas la réalité.

    Enfin, la Chine compte sur la France pour équilibrer et stabiliser les tensions qui existent aujourd’hui sur la scène internationale, notamment dans sa compétition stratégique avec les Etats-Unis. De plus, les relations entre la Chine et l’Europe se sont détériorées ces dernières années, et Xi Jinping compte beaucoup sur la France et l’Allemagne, qu’il considère comme des interlocuteurs clés susceptibles de revitaliser les relations sino-européennes. En ce qui concerne les Etats-Unis, la position de la France et de l’UE est très claire : le partenariat transatlantique reste essentiel et prioritaire, il n’y a pas d’équidistance avec la Chine.

    Quelles sont les priorités d’Emmanuel Macron ?

    La première est de rétablir la réciprocité au cœur des échanges bilatéraux, afin de rééquilibrer les relations commerciales entre les deux pays, et garantir le maintien de l’autonomie stratégique française. Dans la continuité de son action tout au long de son mandat, qui a consisté à constamment placer la relation franco-chinoise dans un cadre européen, il a choisi de s’aligner avec ses partenaires européens, une démarche illustrée par la présence de la présidente de la Commission européenne.

    Le second enjeu majeur concerne la position de la Chine dans la guerre en Ukraine. La Chine a un rôle très important à jouer. C’était le cas, par exemple, lorsqu’elle a œuvré en faveur de la désescalade des tensions nucléaires avec la Russie. Mais elle peut aussi jouer un rôle négatif du point de vue des Européens, en soutenant l’effort de guerre russe. Sur ce point, la position de la France et de l’Europe est de demander à la Chine de ne pas délivrer d’armes létales à la Russie, ce que la Chine respecte. En revanche, la France voudrait également que la Chine ne délivre pas d’armes non létales. Et cela, la Chine ne le respecte pas. Pourtant, près de 80 % des équipements non létaux qui sont retrouvés sur le champ de bataille ukrainien, comme des moteurs de drones par exemple, proviennent de Chine ou transitent par la Chine. Il s’agit là d’un vrai enjeu pour la sécurité européenne.

    Sur la guerre en Ukraine, que peut vraiment obtenir Emmanuel Macron de cette rencontre avec son homologue chinois ?

    Il faut le dire clairement, les leviers dont disposent les Français et les Européens pour réduire le rôle de la Chine dans la guerre en Ukraine sont limités. Concernant l’appui économique que la Chine donne à la Russie, peu de dirigeants peuvent peser. La Chine continuera de soutenir la Russie économiquement, simplement parce que c’est pour elle une opportunité économique trop importante. Personne n’a de levier pour changer ça.

    Sur le plan politique et diplomatique, c’est la même chose. La relation étroite entre Xi Jinping et Vladimir Poutine fait que la Chine continuera à travailler avec son partenaire russe. Vladimir Poutine s’apprête par exemple à venir à Pékin. Il y a là un message très clair envoyé par la Chine à l’Occident : elle n’abandonnera pas Poutine en suivant la politique d’isolement imposée à la Russie par les Européens.
    LIRE AUSSI : Face à Xi Jinping, Macron reproduit-il la même erreur qu’avec Poutine ?

    Enfin, pour revenir sur la question du soutien de l’effort de guerre russe, les lignes rouges tracées par la France et l’Union européenne ne concernent que « l’aide directe », c’est-à-dire les armes létales. Or, si les Européens ambitionnent de véritablement changer l’équilibre sur le champ de bataille, il faudrait étendre cette ligne rouge aux armes non létales. Mais pour le moment, au niveau européen, on n’est pas prêt à faire bouger cette ligne-là.

    Pourquoi ?

    Car pour y parvenir, il faut que tous les Européens soient prêts à en assumer les conséquences, et ça n’est pas le cas actuellement, on le voit avec les désaccords qui entourent la question des sanctions. S’il fallait imposer aux entreprises chinoises des sanctions économiques, l’unité européenne ne serait pas garantie.

    Selon vous, Emmanuel Macron a-t-il tort de recevoir le dirigeant d’un pays autoritaire ? Certains parlent par exemple de « politique de complicité du génocide ouïghour »…

    Je serais un peu plus nuancée. La question du Xinjiang [NDLR : province du nord-ouest de la Chine où sont installés les Ouïghours] et de la répression des Ouïghours fait l’objet, depuis 2018, de conversations intenses à l’échelle européenne. Beaucoup de choses ont été faites sur le plan multilatéral, avec des déclarations conjointes de pays européens. En mars 2021 par exemple, l’Union européenne a imposé des sanctions à cinq entités chinoises qui étaient liées aux violations des droits humains contre les Ouïghours.

    Sur le plan bilatéral, les Etats membres abordent systématiquement ce sujet lors de leurs rencontres diplomatiques avec la Chine. C’est le cas d’Emmanuel Macron, qui soulève de manière consistante la question des droits de l’homme à l’occasion de ses entretiens avec son homologue chinois.

    Mais la vraie question, c’est de savoir si évoquer le sujet des droits de l’homme avec Xi Jinping produit des résultats. Pour avoir traité moi-même de cette question lorsque j’étais diplomate européenne, je n’en suis pas convaincue… Nos leviers sont limités, mais notre consistance est essentielle.

  • Muhammad Shehada sur X :
    https://twitter.com/muhammadshehad2/status/1778066509719294224

    8 YEARS before Oct 7, Israel’s current security minister was partying with settlers celebrating the burning alive of a Palestinian BABY, Ali Dawabsha! They laugh, sing, stab the picture, burn it & hit it jubilantly

    This incident was NEVER covered in mainstream media at the time!

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1778066185822621696/pu/vid/avc1/1248x720/6DvrvxSD6PwDGMCr.mp4?tag=12