/actualite

  • « Débat » Zemmour - Mélenchon sur BFM TV : un grand momoent de politique spectacle.

    Duel au soleil des médias : Zemmour et Mélenchon - AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/opinion/2021/09/22/duel-au-soleil-des-medias-zemmour-et-melenchon/?loggedin=true

    Duel au soleil des médias : Zemmour et Mélenchon
    Par Olivier Christin
    Historien
    Le débat entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour, qui doit se tenir jeudi soir en direct sur BFMTV, est attendu comme un combat, un duel qui révèlera l’illégitimité de l’un ou de l’autre des deux participants. Mais ce qui se joue dans ce clash, ce n’est pas la victoire d’une position sur une autre, puisqu’il lui manque la condition minimale de toute discussion, le fait de se montrer disposé à endosser éventuellement le point de vue de l’autre. Ce qu’il convient de prendre au sérieux, en revanche, ce sont les effets concrets de ces dispositifs médiatiques agonistiques sur les pratiques démocratiques elles-mêmes.
    Nous assistons depuis plusieurs années à une transformation des conditions du débat public, dans les médias de l’audiovisuel notamment, caractérisée par la multiplication de confrontations dans lesquelles les protagonistes semblent moins soucieux de se convaincre mutuellement et de convaincre le public que de réduire au silence leur adversaire. Sur les plateaux de télévision ou dans les débats radiophoniques, les attaques personnelles cherchant à déstabiliser l’opposant, les interruptions destinées à l’empêcher de s’exprimer, le refus de répondre aux questions et surtout de faire place au point de vue opposé pour faire émerger de possibles points d’accord ou de convergence sont devenus courants, au point de s’imposer parfois comme l’objectif à peine dissimulé de certains dispositifs de parole et de certains castings qui visent à « faire le buzz » pour accroître les audiences.
    Ces transformations sont évidemment inséparables de processus de longue haleine : l’exigence croissante de participation citoyenne à la discussion des affaires publiques au sein des démocraties[1] ; l’émergence en France depuis 1987 de chaînes d’information en continu[2] qui trouvent dans les émissions de débats une manière peu coûteuse d’occuper l’antenne et d’être citées dans les revues de presse et autres résumés de l’actualité que proposent, par exemple, certains opérateurs téléphoniques ou moteurs de recherche[3] ; l’essor spectaculaire des réseaux sociaux. À terme, ces transformations ont affecté très largement la physionomie, la sociologie et la déontologie du débat public dans certains médias, sur les questions politiques, bien entendu, mais aussi sur une gamme de plus en plus vaste de sujets dits « de société ».
    Ces transformations sont, d’une part, au principe du succès croissant d’émissions de « débats », de talk-show ou d’infotainment qui reposent sur la mise en présence d’intervenants que l’on met en situation de confrontation, ne serait-ce que par l’aménagement de certains plateaux organisant scéniquement le face-à-face ou l’interrogatoire agressif des invités par un présentateur vedette[4]. Certaines chaînes se sont fait une spécialité de ces « débats » qui se saisissent d’une affaire (le réfugié afghan sorti du lieu de résidence qui lui avait été assigné), d’un propos rapporté par la presse ou d’une question isolée et réduite à sa formulation la plus simple pour les constituer en enjeu d’un jour (les cours d’école non-genrées), sur lesquels chacun des participants doit se prononcer, sans disposer pour autant d’informations précises ou de compétences spécifiques.
    Ces transformations déterminent, d’autre part, l’évolution du profil des animateurs de débats et de leurs invités, qui déborde désormais de plus en plus largement des rangs des professionnels de la politique et des médias, comme des experts reconnus, pour s’ouvrir à des profils plus divers et plus hybrides : consultants, experts assurant dans ces confrontations leur promotion ou celle de leur société, membres de collectifs ou d’associations pour qui l’exposition médiatique est une condition essentielle de leur capacité à agir, vedettes de la télévision, du sport ou du show-biz à qui la notoriété sert de sésame pour accéder à de nouvelles émissions, écrivains-éditorialistes, etc. Ce sont les « bons clients », ceux dont on sait qu’ils animeront le débat et parleront de tout ou presque[5]. Cette sociologie en partie inédite confirme en fait l’analyse que Pierre Bourdieu avait consacrée au palmarès des grands intellectuels publié par la revue Lire, évoquant des « personnages mixtes (…) qui sont un défi pour les taxinomies communes »[6].
    De manière plus significative encore, certains protagonistes de ces bouleversements médiatiques inscrivent leur trajectoire de bout en bout dans ces émissions de confrontation, quitte à changer de chaîne ou de plateau et à mélanger les genres du journalisme, de l’essayisme pamphlétaire et de l’animation. De Ça se dispute sur I-Télé à Face à l’Info sur CNews, en passant évidemment par On n’est pas couché sur France 2, la carrière télévisuelle d’Éric Zemmour s’est déroulée dans ce type de programmes, dont le principe est au fond toujours le même : parler dru, créer du clash, et surtout démontrer qu’il n’y a aujourd’hui nulle véritable grandeur sociale légitime, que les politiques ne sont que des acteurs, les intellectuels des pédants, les artistes des bateleurs qui cherchent à faire de la « promo ». Nombre de dispositifs scéniques sont d’ailleurs explicitement conçus pour déstabiliser les invités, assis sur des sièges ridicules, interrompus par des musiques tonitruantes, des chroniqueurs ironiques et un public dûment chauffé, et soumis à un feu roulant de questions auxquelles personne sur le plateau n’attend de véritable réponse, puisque tout cela « c’est que de la télé », comme le dit un expert en la matière.
    Il ne s’agit ni de discourir pour convaincre, ni de délibérer en commun, ni de se légitimer, mais de délégitimer les adversaires et l’idée même d’avoir à débattre utilement avec eux.
    Ces transformations en cours bouleversent très profondément, enfin, les règles discursives des échanges, qui sont comme dépouillés de tout ce qui pourrait suggérer une forme ou une autre de reconnaissance mutuelle des adversaires ou d’appartenance commune (à la classe politique, au monde des médias, à l’univers académique ou intellectuel). Dans les nouvelles normes oratoires, les figures du discours, les choix lexicaux et les stratégies d’énonciation qui se déploient poursuivent un objectif, sinon de condamnation explicite de l’adversaire, du moins de disqualification de celui-ci, ce qui rend presque sans objet la nécessité de l’écouter et de lui répondre[7]. 
    Pour reprendre le titre d’une journée d’étude organisée à l’Université de Sophia-Antipolis (« La rhétorique démocratique en temps de crise. Discours, délibération, légitimation », Nice, janvier 2011), certaines des nouvelles formes du débat public paraissent faire peu de cas des objectifs traditionnellement assignés à la rhétorique depuis l’Antiquité : il ne s’agit ni de discourir pour convaincre, ni de délibérer en commun y compris dans l’affrontement des positions, ni de se légitimer, mais de délégitimer les adversaires et l’idée même d’avoir à débattre utilement avec eux. Il faut vaincre sans convaincre, parler – ou vociférer – pour faire taire et offrir au public ce que l’on dit qu’il attend : une foire d’empoigne, un spectacle, une joute. « C’est que de la télé ». 
    Ces débats campent donc loin des règles classiques de la discussion, qui repose toujours sur un « accord préalable » puisque, pour reprendre les termes de Chaïm Perelman, « écouter quelqu’un, c’est se montrer disposé à admettre éventuellement son point de vue »[8]. Il est donc faux de prétendre que Jean-Luc Mélenchon assure une quelconque reconnaissance à Zemmour en acceptant de l’affronter : ce duel ne dérogera pas au fonctionnement paradoxal des débats sans « accord préalable », qui rendent souvent possibles les insinuations personnelles, les assignations identitaires, les invectives aussi et parfois pour les défis ou les menaces, comme le débat Tapie-Le Pen de 1989, à bien des titres fondateur, l’avait montré avec ses références douteuses à la boxe.
    Ces confrontations finissent par enfermer les protagonistes dans des alternatives simplifiées, des questions fermées, et donc dans des choix qui servent avant tout à les classer et à les placer sur l’échiquier politique.
    Il pourrait être rassurant de se dire que ces émissions sont en effet sans enjeu, qu’elles ne changent rien et surtout pas les convictions des uns et des autres, y compris celles de téléspectateurs, qui seraient assez avertis pour ne pas s’y laisser prendre, même si la démolition des « grands hommes » et des grandeurs sociales y est une loi presque universelle. Force est néanmoins de constater que les principes et les ressorts de ces joutes se sont imposés dans des programmes qui prétendent être autre chose que des talk-show sur des questions d’actualité et de société, et qu’ils ont fini par dessiner également les formes des débats les plus formels entre les personnalités politiques de premier plan, même s’il paraît difficile de qualifier ainsi le chroniqueur de Cnews. L’affrontement entre Trump et Biden en octobre 2020 ou l’aménagement de certains plateaux télévisuels français lors des soirées électorales des récentes régionales – avec le face-à-face des invités en fonction d’un partage gauche-droite, qui permet aux animateurs de jouer à la fois la confrontation des camps et l’amalgame entre ceux qui siègent du même côté de la table – en ont fourni des exemples frappants.
    Ces exemples doivent nous inviter à prendre au sérieux les effets concrets des dispositifs agonistiques sur les pratiques démocratiques elles-mêmes. Car en ayant pour principal enjeu non de préciser les positions des uns et des autres, mais de les accuser (dans le double sens de consolider et de dénoncer), ces confrontations finissent par enfermer les protagonistes dans des alternatives simplifiées, des questions fermées (pour ou contre les pistes cyclables, les menus végétariens dans les écoles, l’obligation vaccinale), et donc dans des choix qui servent avant tout à les classer et à les placer sur l’échiquier politique – participant par là à la fois d’un appauvrissement du débat démocratique et d’une transformation partisane de l’ensemble des questions débattues dans l’espace public, comme le montre la très forte politisation de la question du port du masque aux Etats-Unis.
    Dans de telles conditions, nous devons nous interroger sur le sens du nouveau duel télévisuel qui se profile entre deux des figures marquantes du tournant agonistique du débat politique, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon. Attendu et présenté comme « un combat », une confrontation et un moment de vérité dans lequel l’illégitimité de l’un ou l’autre des protagonistes sera dévoilée, peut-il échapper à ce piège que la rhétorique agonistique tend au débat politique et aux conditions démocratiques de formation de l’opinion, celui de déboucher sur la certitude de chaque camp d’en être sorti vainqueur ?
    Si l’on veut prendre la mesure des périls que recèle ce genre de confrontation, qui tient du duel et de la mise en accusation, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que d’autres crises majeures ont elles aussi suscité l’apparition de nouvelles manières de parler et de s’affronter, de révoquer les règles de l’échange, avec l’espoir de discréditer l’adversaire et de la réduire au silence, voire à la disparition de la sphère publique. Et l’on pourrait en prendre pour exemple les grandes disputes religieuses du XVIe siècle, dans le contexte d’apparition de la Réforme protestante, exemple d’autant plus significatif qu’il ne met en jeu ni des questions politiques ni le fonctionnement des médias modernes et qu’il permet alors de se concentrer sur la question des effets pragmatiques des dispositifs de parole.
    En septembre 1561, alors que le Royaume de France commence à s’enfoncer dans les troubles mais que l’espoir d’une conciliation religieuse n’a pas tout à fait disparu, la Reine et son entourage prennent l’initiative d’organiser à Poissy un grand colloque où les représentants des deux confessions, calviniste et catholique, débattront publiquement. Dès la première session, l’organisation même des débats et le choix délibéré de certains des protagonistes de privilégier rapidement les questions sur lesquelles ils savent pertinemment qu’il sera difficile de s’accorder conduisent, sans surprise, à un grave incident. Interrogé sur l’eucharistie, l’orateur protestant, Théodore de Bèze, rejette l’idée de transsubstantiation et affirme que « le corps [du Christ] est éloigné du pain et du vin autant que le plus haut du ciel est éloigné de la terre ». Aussitôt, l’un des membres influent du camp catholique, le Cardinal de Touron, l’interrompt et demande au Roi en lui demandant : « Avez-vous ouï ce blasphème ? ». La possibilité d’un accord s’évanouit ; quelques mois plus tard, les adversaires prennent les armes, qui ne retombent qu’en 1598.
    Comparaison n’est pas raison ; le débat du 23 septembre ne conduira pas à la guerre civile. Nul ne songe pour l’instant en France à réveiller le souvenir de nos anciennes guerres civiles comme sortie possible de la crise démocratique. Mais l’échec du colloque ou la naufrage du débat Trump-Biden sont là pour nous rappeler qu’il n’est pas simple de sortir démocratiquement de confrontations publiques majeures pensées pour être des mises à mort rhétorique des adversaires. Tout porte à parier que les protagonistes et leurs partisans en sortiront confortés dans leurs croyances et désireux d’aller plus loin encore dans l’affrontement.
    Olivier Christin
    Historien, Directeur d’études à l’EPHE et directeur du Centre européen d’études républicaines

    • Hier soir, c’était un événement médiatique parce que ça déplace le centre de gravité du paysage audiovisuel, mais c’est aussi la fin d’un certain monde. Moi je suis pour que le débat ait lieu partout.

      Pour Zemmour comme pour moi, le débat était d’une totale dureté parce que nous sommes deux visions du monde extrêmement construites.

      On n’était pas en train de faire semblant de s’affronter. Nous sommes depuis deux siècles sur deux collines, face à face.

      Il y avait un truc frappant : Zemmour tournait en rond. Tout ce qu’il avait à dire c’est « islam, islam, islam... ». Et dès qu’on arrivait sur un autre sujet, il fallait qu’il ramène l’islam.

      Pour moi le véritable enjeu était de voir jusqu’à quel point il allait assumer ce qu’il est et ce qu’il a à dire.

      Il a été incapable d’expliquer en quoi consistait la remigration et il a été obligé sur les femmes de passer dans une contradiction incroyable.
      Jlm

      https://linsoumission.fr/2021/09/24/zemmour-le-machiste-qui-pense-que-les-femmes-ont-des-cerveaux-archaiqu

      « Le pouvoir attire les femmes, c’est comme ça, c’est dans leur cerveau ​archaïque ». Voici ce que pense Éric Zemmour des femmes. Le polémiste d’extrême droite n’en est pas à son coup d’essai, il avait qualifié l’arrestation de DSK de « castration de tous les hommes français ». Une vision réactionnaire nauséabonde du délinquant multirécidiviste, condamné à trois reprises pour incitation à la haine, qui est notamment pour restreindre le droit à l’avortement. Zemmour, un danger pour les femmes. Notre article.

    • Et pour rire un peu :)) :

      La leçon incontestable du débat BFMTV c’est que les français s’intéressent à la politique quand ce n’est pas le cirque médiatique des candidats creux interchangeables qui promettent le contraire de ce qu’ils disaient hier et qui feront autre chose une fois élus, telle Anne Collabo.

      On sait que Mélenchon a gagné un débat lorsque le clergé médiatique et les pitres d’extrême-droite qui pollueront les plateaux n’osent pas dire qu’il a perdu. #DebatBFMTV

      Pendant que la goche Mediapart cherche à sodomiser des coléoptere.e.s, Mélenchon agit. Autant il nous a déçu parfois, autant nous préférons celui qui agit à ceux qui font la fine bouche dans leurs domiciles cossus.

      « #Zemmour a montré sa maîtrise de plusieurs sujets puisqu’il a été capable de parler non seulement de l’islam mais aussi des musulmans »

      https://twitter.com/MFrippon?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Eauthor

    • Et pour combattre la pensée profonde du philosophe de seconde zone : « A quoi tient l’audience exceptionnelle d’un face-à-face pour la 6è place ? D’où vient la passion que déclenchent deux candidats de seconde zone, sinon du caractère essentiellement divertissant d’un tel combat ? » la pensée express...

      https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/raphael-enthoven-on-a-regarde-la-baston-zemmour-melenchon-comme-un-classico

      Une citation :

      Friedrich Nietzsche :

      « Tout homme, quel qu’il soit, à qui l’on interdit l’action, et qui de ce fait se trouve dans l’impuissance, est affecté par le ressentiment : c’est-à-dire qu’il ne peut que subir l’impossibilité de s’extérioriser. »
      https://twitter.com/MFrippon/status/1441448474944413696

  • « Choyer Zemmour pendant des décennies, tolérer des dérapages de plus en plus dérapants sous couvert de franc-parler, répugner à nommer le fascisme, et finalement n’accepter de l’écorner que pour cogner sur une féministe jugée trop envahissante. »


    la pensée EXPRESS...

    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/rousseau-zemmour-le-camp-de-la-deraison_2158766.html

    https://twitter.com/ParisPasRose/status/1440331995934986241

  • Défiance, manque de moyens... En Guadeloupe, l’impossible vaccination des soignants - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/defiance-manque-de-moyens-en-guadeloupe-l-impossible-vaccination-des-soigna

    La Guadeloupe montre une grande défiance à l’égard de la vaccination contre le Covid-19, notamment chez ses soignants. Au point qu’au CHU du territoire ultra-marin, plus de 70% des agents de l’établissement n’ont pas reçu d’injections. La loi sur l’obligation vaccinale, entrée en vigueur ce mercredi 15 septembre, est difficile à appliquer. Le directeur de l’établissement, Gérard Cotellon, a d’ailleurs déclaré être « dans l’impossibilité » de suspendre les personnels concernés, à moins d’entraver la bonne marche de l’hôpital. L’explication est au moins en partie à puiser dans l’histoire récente : la Guadeloupe a été marquée, comme la Martinique, par le scandale du chlordécone, un pesticide cancérigène utilisé entre 1972 et 1993.

    En tout, 74,19% du personnel non médical du CHU de Pointe-à-Pitre n’a pas démarré son parcours vaccinal. Impossible donc, pour l’instant, de suspendre les agents concernés sans pénaliser les patients. Mais l’établissement n’est toutefois pas dans l’illégalité. A l’inverse de la métropole, l’obligation vaccinale a été repoussée pour certains territoires ultramarins très touchés par la quatrième vague. « Considérant la situation épidémique et la mobilisation totale de tous les soignants pour sauver un maximum de vies dans des conditions difficiles, on n’allait pas leur rajouter la contrainte de l’obligation vaccinale dans la période », a expliqué Olivier Véran lors d’un point presse le 26 août. Il ne s’agit pas d’une dérogation, mais d’un report : le ministre de la Santé a précisé que l’obligation devrait être mise en place dès que ces départements auront franchi « l’autre côté de la vague » épidémique entraînée par le variant Delta.
    Une phase de pédagogie

    Pas question donc d’ignorer l’obligation vaccinale. « Le Dr Cotellon va bien appliquer la loi, mais la question de sa mise en oeuvre se pose aujourd’hui en Guadeloupe, explique Valérie Denux, directrice de l’agence régionale de santé (ARS) Guadeloupe. Nous venons de vivre une vague épidémique liée à l’arrivée du variant Delta très forte et rapide, qui ne nous a pas laissé beaucoup de temps pour nous préparer. » Après avoir déferlé début juillet, la quatrième vague avait fait plus de 300 morts à la mi-septembre. Un chiffre démesuré rapporté à la population du territoire et ses 390 000 habitants. Une surprise pour la population, aussi, qui avait été relativement épargnée dans les mois précédents. La première vague, entre mars et avril 2020, avait seulement fait 13 morts, contre 125 décès chacune pour les deux suivantes. Aujourd’hui, bien qu’en baisse, la pression épidémique est encore forte. « Nous avons aussi une obligation inscrite dans la loi de prendre en charge les patients, souligne Valérie Denux. C’est ce qui est fait actuellement. »

  • Après 2 explications moisies (certaines personnes positives ne connaissent pas leur contaminateur,lassitude et d’une moins bonne adhésion au contact tracing de la part des gens), une révélation : C’est le mois d’août !

    #bonSangMaisC'estBienSur

    Covid-19 : pourquoi le suivi des cas contacts est au plus bas - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/covid-19-pourquoi-le-suivi-des-cas-contacts-est-au-plus-bas_2155978.html

    En plein mois d’août - marqué par les congés et les coupures estivales - on peut aussi se demander si l’Assurance maladie est suffisamment équipée pour répondre aux nombreuses sollicitations. Par ailleurs, les employés croulent déjà sous les appels depuis le 12 juillet et les annonces gouvernementales liées au passe sanitaire. « Le nombre d’appels portant sur ce motif a été multiplié par 3,6 », rapportait ce lundi au micro de France Bleu Doriane Dern, la directrice des prestations et service à la clientèle de la Caisse primaire d’assurance maladie de la Drôme.

  • A l’IHU de Didier Raoult, un cluster Covid-19, beaucoup de questions... et des tensions - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/a-l-ihu-de-didier-raoult-un-cluster-covid-19-beaucoup-de-questions-et-des-t

    Une petite dizaine de personnes ont été contaminées entre mi-mars et début avril au sein de l’IHU Méditerranée Infection Marseille par le Covid-19. Un technicien a été placé en réanimation - il a heureusement survécu - et un docteur praticien hospitalier a été hospitalisé. L’affaire a été étouffée en interne, au point que les séminaires et réunions bihebdomadaires, lors desquels le port du masque et la distanciation sociale sont peu respectés, ont été maintenus.

    Effarées par ce comportement méprisant les règles sanitaires les plus élémentaires et surtout exaspérées par le discours à rebours de la science entretenu depuis des mois par le Pr. Raoult et ses proches, plusieurs personnes travaillant à l’IHU, à l’hôpital de la Timone (AP-HM) ou en contact direct avec ces établissements, ont décidé de témoigner auprès de L’Express. Toutes s’indignent de la passivité des Hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM) envers le directeur de l’IHU, mais aussi du climat de peur qui règne à l’IHU et à l’AP-HM. Ces différents témoins, dont L’Express a pu confirmer l’identité, ont d’ailleurs tenu à s’exprimer anonymement afin d’éviter des représailles qu’ils estiment certaines.

    • C’est très étonnant (pas du tout) cette impression qui se dégage de l’article qu’il s’agit bien plus d’une secte que d’une institution de santé. L’impression que dire aux médias que l’électromètre ne soigne pas le cancer fait de toi un épouvantable suppressif…

  • « Non, il n’y a pas de culture du viol à Sciences Po »
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/il-n-y-a-pas-de-culture-du-viol-a-sciences-po-20210504
    ENTRETIEN - Bénédicte Durand, administratrice provisoire de Sciences Po, défend le dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles mis en place par l’établissement.

    « Il n’y a pas de système particulier à notre institution qui protégerait ou qui couvrirait des actes criminels » explique Bénédicte Durand, administratrice provisoire de Sciences Po. Damien Grenon

    Nommée administratrice provisoire après la démission de Frédéric Mion, Bénédicte Durand a pris les commandes de Sciences Po le 10 février dernier.

    LE FIGARO. - Comment avez-vous réagi face à l’ampleur de l’« affaire #Sciencesporcs » ?

    Bénédicte DURAND. - Il y avait un besoin de dire sa révolte face à aux agressions sexuelles. Que cette colère ait été dite sur les réseaux sociaux de la part d’une population jeune qui s’exprime parfois de manière radicale, voire disproportionnée au regard de la réalité des violences sexistes et sexuelles à Sciences Po, ne m’a pas étonnée. Cette poussée de colère, je l’ai entendue. J’ai entrepris un tour des sept campus afin de rencontrer les étudiants et d’identifier les moyens de transformer cette colère en actions. Cela suppose un retour au calme, un diagnostic précis, une prise en charge par l’institution des victimes qui se seraient exprimées de manière anonyme sur les réseaux.

    –------
    Sans surprise le gouv à nommé une masculiniste à la tête de science po. Elle ne sais pas ce qu’est la culture du viol, elle ne s’adresse qu’aux etudiants et pas aux étudiantes qu’elle traite de menteuses. Aujourd’hui va être voté la décriminilisation automatique des viols, mais c’est un non sujet, ca intéresse strictement que les victimes.

    #sciencePo #culture_du_viol #violophilie #déni #backlash

    • https://www.village-justice.com/articles/projet-loi-pour-confiance-dans-institution-judiciaire-quelles-sont-

      Que prévoit le projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire ?

      Le garde des Sceaux a présenté et défendu plusieurs projets de loi depuis son arrivée au ministère de la Justice en juillet 2020. Mais la réforme présentée en Conseil des ministres le 14 avril 2021 revêt une importance particulière, puisqu’elle correspond particulièrement à ce qu’Éric Dupond-Moretti avait annoncé sur le perron de la Chancellerie lors de la passation de pouvoirs.
      Le Village de la Justice vous propose ici une synthèse des principales mesures qui vont être soumises aux débats parlementaires. Vous trouverez les versions initiales des projets de lois en fin d’article.

      EcouterReadSpeaker webReader : Ecouter

      Un sondage IFOP faisait déjà état il y a deux ans, de ce qu’à peine un Français sur deux déclarait faire confiance à la Justice. Le projet de loi ordinaire et le projet de loi organique qui vont être discutés prochainement sont bâtis selon quatre axes, autour de cette notion de confiance.
      1. Mieux faire connaître le fonctionnement de la Justice grâce aux procès filmés

      Les réactions avaient été contrastées lorsque le garde des Sceaux avait évoqué dans la presse [1], son souhait relatif à l’enregistrement et à la diffusion des audiences.

      Cette volonté « de faire entrer la justice dans le salon des particuliers » [2] trouve une concrétisation dans l’article 1er du projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire. Le texte propose la création d’un article 38 quater dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, en vue d’instaurer un nouveau régime d’autorisation pour filmer les procès, à côté de celui permettant la constitution des archives historiques de la Justice.

      Motif d’intérêt public. – Les audiences pourraient être filmées pour « un motif d’intérêt public », sans qu’il puisse s’agir, du moins pour l’instant, de l’intérêt médiatique de l’affaire. Le motif pédagogique est privilégié, ce qui explique que la diffusion ne devrait pas se faire sans être accompagnée d’explications sur le fonctionnement de la Justice, pour montrer sa diversité, décrypter ses « codes », etc. Il pourra aussi s’agir d’un enregistrement/diffusion en raison de l’intérêt de l’audience pour les débats juridiques (source : Chancellerie).

      Audiences concernées et consentement.– Toutes les audiences pourront être concernées : civiles, pénales, etc., publiques et non publiques. On notera que par dérogation à l’article 11 du Code de procédure pénale, il pourra aussi s’agir des audiences intervenant au cours d’une enquête ou d’une instruction.

      Pour éviter notamment le sensationnalisme, des régimes spécifiques sont prévus : consentement exprès à la captation et l’enregistrement pour les audiences non publiques, occultation systématique des éléments d’identification de toutes les personnes filmées (parties, magistrats, avocats, etc.) avant la diffusion des images. Les personnes concernées pourront néanmoins décider de lever le floutage. La diffusion, intégrale ou partielle, ne pourra se faire qu’après que l’affaire ait été définitivement jugée, aucun élément d’identification des personnes enregistrées ne pouvant plus être diffusé après un certain délai (droit à l’oubli après 5 ans à compter de la première diffusion et 10 ans à compter de l’autorisation d’enregistrement). Les droits étant accordés pour un projet déterminé, il ne devrait pas y avoir de cession.

      La version initiale du projet de loi prévoyait que le choix des audiences se ferait selon un process de double autorisation : proposition/autorisation par la Chancellerie (Direction des Services judiciaires) et validation par la juridiction concernée. Il est néanmoins encore trop tôt pour connaître les modalités de la diffusion (fréquence, groupe ou chaîne retenu, etc.).

      À la suite de l’avis du Conseil d’État, le texte déposé à l’Assemblée nationale a été modifié : Il est désormais envisagé que les conditions et modalités d’application, notamment l’autorité compétente au sein des juridictions pour décider l’enregistrement de l’audience, soient précisées par décret en Conseil d’État.

      2. Le renforcement des droits de citoyens et l’amélioration des procédures pénales

      De nouvelles réformes du Code de procédure pénale sont à prévoir. Au programme : la durée de l’enquête préliminaire et l’accès au dossier de l’enquête, le secret professionnel des avocats (secret de la défense), la détention provisoire et le jugement des crimes (majorité au sein des cours d’assises et généralisation des cours criminelles).

      > Régime de l’enquête préliminaire

      Éric Dupond-Moretti l’avait affirmé en juillet dernier : « Je veillerai à ce que les enquêtes préliminaires restent préliminaires et ne soient pas éternelles, comme c’est, hélas, parfois le cas. (...) Il convient de trouver un juste équilibre entre l’efficacité de l’enquête et le principe du contradictoire sans lequel la justice n’est rien ». Engagement tenu, au moins pour partie.

      Durée de l’enquête préliminaire. – En 2020, 3 % des enquêtes préliminaires étaient ouvertes depuis plus 3 ans. Avec la réforme, la durée de l’enquête préliminaire serait encadrée : pas plus de 2 ans à compter du premier acte d’enquête (y compris en flagrance), avec une prolongation possible pendant un an par le procureur de la République si les investigations le justifient. Après trois ans, le parquet déciderait normalement, en opportunité (classement sans suite, ouverture d’une information judiciaire ou poursuites juridictionnelles ou alternatives).

      Contradictoire. – Il s’agit de permettre au procureur de la République de donner à tout moment aux personnes concernées (personne mise en cause, à la victime ou à leurs avocats) la possibilité d’accéder au dossier, lorsqu’il l’estime opportun (si « cette décision ne risque pas de porter atteinte à l’efficacité des investigations »). Une copie du dossier pourra donc être remise, avec la possibilité de formuler des observations et des demandes d’actes.

      Ce sera un droit pour les personnes interrogées (garde-à-vue ou audition libre) et/ou ayant fait l’objet d’une perquisition depuis au moins un an, ainsi que pour les personnes ayant été publiquement présentées dans des médias comme coupables de faits faisant l’objet de l’enquête (sauf si la personne est à l’origine des révélations). La communication peut être différée pour 6 mois par le parquet (1 an en criminalité et délinquance organisée), avec un recours hiérarchique après 1 mois de silence. La communication peut être seulement partielle.

      > Secret de la défense

      Pour « restaurer le secret professionnel des avocats » ainsi qu’il l’avait également annoncé en juillet 2020, le garde des Sceaux présente un projet de loi comportant des mesures relatives au renforcement du « secret professionnel de la défense ».

      Article préliminaire du CPP. – Le projet de loi prévoit l’intégration du secret professionnel de la défense au sein de l’article préliminaire du Code de procédure pénale, avec la formulation suivante : « Le respect du secret professionnel de la défense est garanti au cours de la procédure dans les conditions prévues par le présent code ».

      Perquisitions, écoutes et fadettes. – Les perquisitions et les écoutes ne pourraient être mises en place que s’il existe des « raisons plausibles de soupçonner » que l’avocat concerné aurait commis ou tenté de commettre l’infraction faisant l’objet de la procédure. Spécifiquement en ce qui concerne les documents saisis au cours d’une perquisition, la décision du juge des libertés et de la détention (JLD) sur la contestation formulée par le bâtonnier pourrait à l’avenir faire l’objet d’un recours suspensif, dans les 24 heures de la décision du JLD, devant le premier président de la cour d’appel. Le placement sur écoute d’un avocat ne pourrait être décidé que par le JLD, par ordonnance motivée, y compris dans le cadre de l’instruction préparatoire. Les réquisitions de connexion feraient enfin l’objet d’un régime propre aux avocats, en étant soumises à l’autorisation préalable du JLD.

      À noter : dans sa résolution du 12 mars 2021, le CNB a demandé que soit mis en place un groupe de travail interprofessionnel réunissant des magistrats, avocats, enquêteurs et techniciens de la téléphonie, afin d’étudier la faisabilité d’une plateforme téléphonique permettant l’interruption automatique d’une écoute et d’un enregistrement lorsqu’un client, placé sur écoute, émet ou reçoit un appel ou un message pour ou de son avocat (CNB, Résolution portant sur les dispositions relatives au secret professionnel de l’avocat dans l’avant-projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire, AG du 12 mars 2021).

      > Jugement des crimes

      Quatre principales mesures sont prévues pour moderniser le dispositif actuel et améliorer les délais d’audiencement aux assises (entre 13 mois et 3 ans aujourd’hui) et réduire la durée des audiences.

      Audience préparatoire criminelle. – On notera d’abord le projet d’instaurer une audience préparatoire criminelle (sorte de mise en état) : après audition de l’accusé(e) par le président de la cour d’assises, ce dernier, le procureur et l’avocat discuteront en chambre du conseil, afin notamment « de rechercher un accord sur la liste des témoins et experts qui seront cités à l’audience et sur leur ordre de déposition ».

      Minorité de faveur. – Le projet de loi prévoit de rétablir la « minorité de faveur », afin de respecter la souveraineté populaire en première instance : la condamnation ne pourrait survenir qu’avec au moins 7 voix sur 9 (au lieu des 6 actuelles, donc une majorité de 4 jurés si on enlève les 3 magistrats du décompte)

      Cours criminelles départementales. – À compter du 1er janvier 2022, les cours criminelles pourraient être généralisées, sans attendre la fin de l’expérimentation. Pourquoi ? Un bilan d’ores et déjà positif et le besoin d’un vecteur législatif, tandis qu’il n’y en aura pas d’autre dans l’année à venir. Côté bilan, il a en effet été constaté une réduction entre 6 et 8 mois des délais d’audiencement, la bonne qualité des débats, le maintien de l’oralité (taux d’appel (21 %) inférieur à celui des cours d’assises (32 %), pour des peines identiques en quantum moyen) [3]

      Avocat assesseur (expérimentation). – Pour les cours criminelles départementales et les cours d’assises, le projet de loi prévoit également l’expérimentation de la présence d’un avocat honoraire en tant qu’assesseur (une des raisons du projet de loi organique), afin de faciliter la tenue des audiences et de mêler plusieurs expériences professionnelles dans la composition des juridictions criminelles. Des garanties quant à l’indépendance et l’expertise des avocats sont envisagées, de manière équivalente à celles prévues pour les magistrats à titre temporaire.
      3. Redonner du sens à la peine et à la détention

      La formule est désormais assez classique dans les réformes pénales, mais elle conserve… tout son sens.

      Crédits de peine automatiques. – Le projet de loi prévoit la suppression de l’automaticité des crédits de réduction de peine, aussi illisible qu’incompréhensible pour les citoyens. Ils ne seraient désormais accordés qu’en cas de preuves suffisantes de bonne conduite ou d’efforts sérieux de réinsertion, avec une liste non exhaustive prévue par le texte (réussite à un examen, apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul, activité de travail, thérapie, indemnisation des victimes, etc.). Cette décision serait prise par le juge d’application des peines pour les personnes écrouées à partir du 1er janvier 2023.
      À noter également, la généralisation des aménagements en fin de peine (libération sous contrainte), sauf pour certaines infractions, afin de limiter les effets des « sorties sèches ».

      Détention provisoire. – Le principe reste celui de la détention provisoire exceptionnelle. Le caractère subsidiaire en est renforcé par une incitation des magistrats à privilégier l’assignation à résidence avec surveillance électronique (ARSE) : après 8 mois d’incarcération ou en cas de rejet d’une demande de mise en liberté, une motivation sur l’absence de recours à l’ARSE sera imposée. Dans certains cas, le refus de l’ARSE ne pourrait être justifié qu’en cas d’impossibilité liée à la personnalité ou à la situation matérielle de la personne. On notera également une saisine systématique du SPIP après le premier renouvellement de la détention provisoire, pour évaluation de la faisabilité de l’ARSE.

      Statut pour les détenus qui travaillent. – Le projet de loi propose la création d’un régime spécifique de contrat de travail et d’ouverture des droits sociaux aux personnes incarcérées, adapté naturellement aux contraintes de la détention. Le but est non seulement de favoriser la réinsertion en permettant aux personnes détenues de « raccrocher » plus facilement à une situation normale de travail en liberté et d’améliorer les conditions de travail en détention. L’enjeu est également d’embellir l’image du travail pénitentiaire à l’extérieur, pour attirer des entreprises et pouvoir proposer des activités intéressantes pour les personnes détenues (compétences utiles et employabilité).
      4. Restaurer relations citoyens et accompagnement par professions du droit

      Avec ce quatrième et dernier axe de la future « loi Dupond-Moretti », il est question d’offrir aux citoyens des garanties quant à l’exercice des professions juridiques, notamment réglementées. Le rapport de l’IGJ de décembre 2020 constatait en effet, s’agissant de la discipline des professions du droit et du chiffre, des règles anciennes, hétérogènes, mal connues, peu efficaces, sans compter une démographie qui a sensiblement changé depuis 10 ans.

      Codes de déontologie et traitement des réclamations. – Le but est de mieux protéger les particuliers (clients et public), en leur permettant de mieux faire connaître les règles grâce à la création de codes de déontologie par les professions concernées et d’accorder de nouveaux droits aux particuliers quant à leurs réclamations : organisation de circuits pour garantir leur traitement, possibilité d’organiser des conciliations, saisine directe de l’instance disciplinaire en l’absence de suite.

      Juridictionnalisation de la discipline. – De nouveaux pouvoirs seraient aussi donnés aux instances disciplinaires : mise en demeure, injonction, astreinte. Cette réforme serait accompagnée d’une modification de l’échelle des sanctions (amende par ex.). Surtout, l’instance disciplinaire deviendrait, notamment pour les avocats, une juridiction composée de professionnels et d’un magistrat (échevinage).

    • Sciences Po : n’en déplaise aux semeurs de haine
      Bénédicte Durand, administratrice provisoire de Sciences Po, réagit aux attaques contre l’institution, regrettant que l’école soit désignée comme responsable de tous les maux de la société.
      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sciences-po-n-en-deplaise-aux-semeurs-de-haine_2148970.html

      Cette semaine, sur les murs de Sciences Po, la haine a pris le visage de la violence, du racisme et de l’antisémitisme. La tentative d’intimidation et la noirceur de ces inscriptions nous rappellent clairement à la vocation de notre université : l’apprentissage, la connaissance, le débat.

      À Sciences Po, 14 000 étudiants de plus de 160 nationalités, de toutes origines et religions, choisissent de construire ensemble le monde qui vient. Nos professeurs les y préparent en leur proposant de confronter avec humilité leurs arguments et ainsi dépasser leurs propres interprétations. Voilà la réponse la plus digne qu’une université de Sciences Humaines et Sociales, de rang international, doit donner à l’ignorance et à la bêtise. C’est celle que nous continuerons de donner, sans relâche, librement.

      Depuis plusieurs semaines, Sciences Po affronte l’une des crises les plus douloureuses de son histoire. Face aux révélations des agissements intolérables d’un homme et grâce à la libération de la parole, nous avons mis la défense des victimes de toutes les violences au coeur de notre avenir avec plus d’engagement encore. Nous avons d’ores et déjà lancé un important travail de transformation de nos dispositifs de lutte contre ces violences et de remise à plat de nos pratiques en matière de déontologie.
      Sciences Po est devenue une cible

      Jour après jour, nous tentons de tirer les leçons de cette crise et acceptons d’entendre tous les questionnements concernant nos pratiques. Nous comprenons parfaitement que l’ambition d’excellence exige le devoir d’exemplarité. Nous travaillons à réformer notre gouvernance, à démocratiser nos fonctionnements collectifs, à faire preuve de davantage de transparence.

      Mais sachons aussi reconnaitre le chemin déjà parcouru par notre université : la qualité de la production scientifique de nos enseignants chercheurs, l’attractivité de nos formations que les étudiants et recruteurs plébiscitent, l’ouverture sociale et le nouveau pacte de démocratisation, que la réforme des admissions en première année engage avec détermination.

      Aujourd’hui, bien au-delà des critiques légitimes, Sciences Po est devenue une cible, un objet politique, symbolique et responsable de tous les maux de la société française. Les dernières semaines ont vu se multiplier des attaques personnelles inacceptables, teintées d’idéologie ou nourries de combats politiques. La critique des élites a muté en chasse aux sorcières, nourrissant la brutalisation du débat public, loin de toute nuance et de toute honnêteté intellectuelle.
      LIRE AUSSI >> Sciences Po : « Nous ne nous reconnaissons pas dans la caricature qui est faite »

      Nous saurons faire face aux caricatures, aux faux procès et maintenant aux menaces. Et forte du travail de toutes celles et de tous ceux qui la servent avec une probité et un engagement remarquables, Sciences Po surmontera la crise et poursuivra sa route. Celle d’une université traversée par les débats de société et bien déterminée à les faire vivre, en son sein, dans le respect de la pluralité et de la liberté. « Une société ne peut sans grand dommage se passer d’une institution indépendante, vouée à la réflexion désintéressée et au jugement critique en même temps qu’à la diffusion du savoir acquis », écrivait René Rémond dans les dernières pages de son livre (1) consacré à son expérience à la direction d’une grande université en crise. C’était il y a 50 ans, une autre crise, une autre France, un monde révolu et pourtant une mission de l’Université inchangée. C’est la nôtre. N’en déplaise aux semeurs de haine.

      Toute cette haine contre les violeurs et les institution qui les protègent c’est un scandale.

  • C’est marrant comme mis devant le bilan de leur incompétence, les maquereaunistes ont le même réflexe que Blanquer avec les pannes des ENT. Les « ingérences étrangères », ça sera le thème de l’année ?

    2022 : l’élection présidentielle de toutes les manipulations ? - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/2022-l-election-presidentielle-de-toutes-les-manipulations_2148553.html

    A un an de l’élection présidentielle, les macronistes avancent vers la campagne comme sous un ciel d’orage : est-ce un pot de fleurs, une branche d’arbre, ou bien la foudre qui leur tombera sur le coin de la tête ? Depuis plusieurs semaines, leurs confidences angoissées dessinent un champ de mines. « La menace de voir l’élection déstabilisée par des ingérences étrangères est forte », prévient l’eurodéputé et conseiller d’Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné, encore marqué par le piratage des « MacronLeaks » deux jours avant le second tour en 2017. « On n’échappera pas aux deepfakes en 2022 », alerte la secrétaire d’Etat Olivia Grégoire, inquiète du développement de cette technologie qui permet de faire dire n’importe quoi à n’importe qui dans des vidéos truquées. « On s’attend à une campagne assez pourrie », souffle un ex-ministre régalien, effaré par la chasse à l’homme menée sur les réseaux sociaux pour tenter d’identifier le mystérieux ministre qui se serait rendu dans un restaurant clandestin, alors que le commencement du début d’une preuve de l’existence d’un tel repas n’a jamais été apporté. En résumé, les macronistes - ils ne sont pas les seuls, les autres écuries le redoutent aussi - craignent que les électeurs ne soient manipulés.

  • « Le généticien Axel Kahn n’avait pas de PCR de moins de 72h en revenant de Bruxelles à Paris comme c’est la loi, selon le Canard. "Je m’en fous", a lancé le professeur au policier qui l’a laissé passer. Les règles, c’est pour les autres ! »
    #COVID19france #PCR

    Toujours la même chose "Faites ce que je dis pas ce que je fais"

    « La caste. Elle vous méprise, elle vous malmène, elle vous exploite. Elle est l’ennemie. »
    https://twitter.com/MFrippon/status/1387113509306224640

    • « c’est plus des casseroles, c’est une batterie de cuisine... »
      https://twitter.com/paul_denton/status/1387113300589154308
      Don de corps à la science : un charnier au coeur de Paris : qui savait ?

      https://www.franceinter.fr/scandale-du-centre-du-don-des-corps-de-paris-qui-savait

      Axel Kahn

      Généticien de renom, ancien membre éminent du Conseil national d’éthique, Axel Kahn a présidé l’université Paris-Descartes entre 2007 et 2011.

      Le professeur Alexandre Mignon, qui a cofondé avec le Pr Tesnière le laboratoire de simulation chirurgicale Ilumens dans les locaux du Centre du don des corps en 2012, certifie à la cellule investigation de Radio France avoir prévenu Axel Kahn, dont il est proche, de dysfonctionnements majeurs qu’il avait constatés au CDC au cours de l’année 2011. « J’ai dit à Axel Kahn que j’avais vu des corps conservés dans des conditions catastrophiques, déplorables. Et que j’avais été témoin de sorties de corps à l’extérieur de l’université [pour du trafic], ce qui est extrêmement choquant », affirme Alexandre Mignon.

      Au sujet des déclarations du Pr Mignon, Axel Kahn est formel et nous répond par mail, le 12 mars 2020 : « Tel n’est pas le cas, dans mon souvenir. Alexandre Mignon m’a longuement téléphoné le 8 mars. Je lui ai confirmé que je n’avais eu aucune information, même de sa part, sur ce sujet. Compte tenu de ma sensibilité aux problèmes éthiques (…), il apparaît invraisemblable que j’ai ’oublié’ une telle info. »

      Quelques jours plus tôt, le 27 février, #Axel_Kahn nous avait affirmé au téléphone n’avoir jamais été alerté sur la situation du Centre du don des corps si ce n’est une fois, pour « un problème d’émanations de formol ». Par ailleurs, Axel Kahn soutient n’avoir jamais visité le CDC durant son mandat de président de Paris-Descartes. « L’Université s’étend sur 275 000 m², je ne suis pas allé partout », dit-il. Le généticien nous a expliqué que le Centre du don des corps n’avait « pas un grand intérêt pour l’enseignement (…). C’est assez ésotérique pour moi qu’il y ait de la recherche anatomique. L’anatomie n’a plus vraiment d’intérêt. Je regardais ça de loin… ».

      https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/don-de-corps-a-la-science-un-charnier-au-coeur-de-paris_2108389.html

    • Après la découverte de la conservation indigne des dépouilles à l’université Paris-Descartes, une enquête administrative a été diligentée. « Libération » a pu consulter le rapport de 90 pages dans son intégralité, dévoilant les entorses à l’éthique des préparateurs et une guerre de pouvoir au sein de la faculté.

      Dans les lieux désormais déserts, les stigmates d’un passé maudit se nichent dans chaque recoin : les carreaux fêlés, quelques traces rougeâtres sur le sol usé, des coulées qui suintent le long d’une canalisation ou l’usure qui grignote les murs. Les tables de dissection sont recouvertes de linceuls bleus. Un squelette hante toujours le débarras et des os sont stockés dans de vieilles boîtes en carton. Le Centre du don des corps (CDC) de Paris-Descartes, dans le VIe arrondissement de la capitale, a fermé ses portes en novembre 2019 après que l’Express a révélé « un charnier » entre les murs : des dépouilles entremêlées sur des chariots, des têtes moisies, des membres putréfiés et d’autres abîmés par des rongeurs… Ces descriptions ont mis fin à des années d’omerta dans le « temple de l’anatomie…

      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/scandale-du-don-des-corps-autopsie-des-responsabilites-20210428_FH5OS5A56

  • Mahmoud Zureik : « Le déconfinement va se dérouler dans de mauvaises conditions »
    https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/mahmoud-zureik-le-deconfinement-va-se-derouler-dans-de-mauvaises-conditions

    Dans ces conditions, les Français ne doivent pas espérer vivre un été 2021 comparable à un été 2020 : la circulation du virus restera importante, alerte Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, co-fondateur du Collectif « Du Côté de la Science ». Dans la première partie de ce grand entretien, le spécialiste rappelle que le gouvernement n’a pas écouté les scientifiques en février dernier et a refusé d’imposer des mesures plus tôt, ce qui nous aurait permis de parvenir à une situation plus optimale aujourd’hui, et ainsi aborder l’été plus sereinement. Si les autorités ont voulu « gagner des semaines » en repoussant l’échéance au dernier moment, elles les ont en réalité « perdues », dénonce-t-il.

  • Catherine Hill sur le déconfinement : « Lever le pied paraît complètement illogique »
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/catherine-hill-sur-le-deconfinement-lever-le-pied-parait-completement-illog

    Catherine Hill : C’est beaucoup trop tôt. La décision est clairement politique, car on déconfine alors qu’on est en plein pic, ce qui est évidemment totalement déraisonnable. Le virus circule beaucoup trop. Par exemple dans les sept derniers jours, 443 personnes en moyenne sont arrivées chaque jour en réanimation, ce qui est en encore au-dessus du pic du mois de novembre. 

    Le nombre de morts reste aussi très élevé. Dans ces conditions, lever le pied paraît complètement illogique. Certes, on observe depuis quelques jours une diminution des arrivées à l’hôpital et des admissions en réanimation, mais elle est minuscule. Elle nous amène au niveau où l’on avait décidé de confiner la dernière fois.

  • Covid-19 : les orteils bleus, signe d’une forte immunité - Top Santé
    https://www.topsante.com/medecine/maladies-infectieuses/zoonoses/orteils-bleus-symptome-covid-19-639427

    D’après une récente étude américaine, les patients souffrant de Covid-19 persistant pourraient présenter des orteils bleutés/violacés.

    repris ensuite :
    L’orteil bleu, le signe d’une forme d’immunité au Covid-19 ? - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/l-orteil-bleu-le-signe-d-une-forme-d-immunite-au-covid-19_2148476.html

    Depuis le début du Covid-19, un nombre inhabituel d’engelures violacées ont été répertoriés sur les orteils des patients. Serait-ce un signe de résistance au virus ?

    • l’étude originale (accès libre) sur la Revue Médicale Suisse, datée du 31/03/2021

      «  Orteils Covid  », expression cutanée d’une résistance innée au SARS-CoV-2 - Revue Médicale Suisse
      https://www.revmed.ch/covid-19/Orteils-Covid-expression-cutanee-d-une-resistance-innee-au-SARS-CoV-2


      Fig 2 Lien temporel entre vagues de Covid-19 et pseudo-engelures
      Données pour le canton de Vaud en Suisse.Partie supérieure  : Covid-19, incidence cumulée sur les 14 derniers jours des nouveaux cas confirmés par PCR, total et par classe d’âge, Vaud (*par 100 000 habitants par 14 jours). Panel inférieur  : cas consécutifs de pseudo-engelures pris en charge à l’hôpital universitaire de Lausanne. Les poussées de pseudo-engelures en fonction du temps sont indiquées en bleu.F  : femme  ; H  : homme.

      Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les dermatologues du monde entier ont signalé des cas inexpliqués de pseudo-engelures, surnommées «  orteils Covid  » (COVID-toes). Cette recrudescence inhabituelle de pseudo-engelures est d’autant plus intrigante que la majorité des cas ne présentent pas de symptômes de Covid-19 ni de PCR ou de sérologie positive, malgré une exposition probable au SARS-CoV-2. Les données actuelles suggèrent que ces personnes sont prédisposées à induire une immunité innée robuste contre le SARS-CoV-2, ce qui les rend résistantes à l’infection. Une forte réponse interféron de type I, dont les pseudo-engelures sont l’expression clinique, pourrait favoriser une clairance rapide du virus, évitant à la fois la maladie et la séroconversion. Les mécanismes génétiques et moléculaires qui sous-tendent cette résistance naturelle au SARS-CoV-2 restent cependant à élucider.

    • les orteils bleus un nouveau signe de distinction comme l’était le « sang bleu » sous l’ancien régime ?
      Peut-être l’émergence d’une nouvelle lignée aristocratique ?

  • Dominique Costagliola : « L’exécutif a prétendu qu’il savait tout mieux que les épidémiologistes » - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/dominique-costagliola-l-executif-a-pretendu-qu-il-savait-tout-mieux-que-les

    La question de la production des vaccins reste en enjeu énorme. Contrairement à ce que l’on pense, ces produits, en temps ordinaire, ne sont guère rentables. Les laboratoires se désengageaient de plus en plus de leur fabrication, car en plus ils leur valaient beaucoup d’ennuis, notamment avec les anti-vaccins. Beaucoup des vaccins développés aujourd’hui face au Covid l’ont été par des petites sociétés de biotechnologie, qui se sont associées à des grands laboratoires pour la production. Mais malgré tout, à peu près tous rencontrent des difficultés pour assurer les livraisons annoncées. Johnson & Johnson était l’un des rares qui faisait encore du développement en interne.

  • Pourquoi Emmanuel Macron a demandé un 20 Heures en urgence - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/pourquoi-emmanuel-macron-a-demande-un-20-heures-en-urgence_2144077.html

    « Macron parle sur TF1 ?! » À 20 h 24 mardi soir, ce conseiller d’un ministre de premier plan interrompt notre conversation en laissant échapper sa surprise au téléphone. S’en suivent une trentaine de secondes de silence à l’autre bout du fil, le temps que notre interlocuteur - et nous - nous branchions sur la première chaîne de télévision. « Il parle des vaccins... » découvre-t-il en direct, avant de reprendre le fil de notre échange. 

    Au même moment, comme chaque semaine, les membres du gouvernement, pour la plupart installés devant leur ordinateur sécurisé, participent depuis leur ministère à une réunion consacrée au Covid-19, dirigée par Jean Castex. Une ministre de plein exercice reçoit un texto de l’un de ses collaborateurs : il lui apprend également que le président de la République s’est invité à la dernière minute au 20 Heures de TF1 pour évoquer la stratégie vaccinale du pays. Pas banal. « Ça ne me choque pas outre mesure, minimise-t-elle. Ce n’est pas parce que je suis ministre que je dois être au courant de tout. »

    Dans toute sa splendeur, le raïs prépotent de l’absurdistan autoritaire…

  • Sondage : Marine Le Pen et Emmanuel Macron au coude-à-coude au second tour en 2022 - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/sondage-marine-le-pen-et-emmanuel-macron-au-coude-a-coude-au-second-tour-en

    La présidente du RN engrange 48 % des intentions de vote contre 52% pour le chef de l’Etat selon un sondage réalisé par Harris Interactive resté confidentiel .

    Les grands journaux se la jouent WikiLeaks en te dévoilant un sondage confidentiel. Ils t’expliquent que bon, la tête d’affiche de la prochaine présidentielle est déjà connue. Et que bon, c’est encore Macron qui gagne... quoi que...

    Moi là, j’ai envie de conclure que si Macron est si mal en point face à Tocarde Ière, peut-être qu’il faudrait une autre tête d’affiche comme adversaire ?

  • Sars-CoV2 dans les eaux usées, remarquable présentation du projet #Obepine

    https://www.youtube.com/watch?v=SytzIqgZMd4


    visioconférence de Vincent Maréchal et Yvon Maday, du projet obepine, organisée par Guillaume Rozier (CovidTracker)
    https://twitter.com/GuillaumeRozier/status/1351994502861479947

    les résultats déjà obtenus par Obepine étaient sous embargo à la demande des collectivités territoriales - qui sont responsables du traitement des eaux usées - cet embargo vient d’être levé et sera remplacé par un différé de 72 heures entre la transmission des résultats au collectivités et leur diffusion publique.

    Le scoop : d’ici le début de la semaine prochaine (dimanche ou lundi) les résultats d’une quarantaine de stations d’épuration seront publiés.

    • ils l’expliquent clairement dans la vidéo : ils y sont contraints par les accords avec certaines des collectivités territoriales qui, seules, peuvent accorder l’accès aux prélèvements dans les stations d’épuration.

      Le (les !) traitement(s) à partir des données brutes et leur nécessité absolue sont clairement détaillés, ainsi que la très grosse difficulté - qu’ils ont apparemment résolue – d’assurer une comparabilité entre sites en tenant compte de la très grande hétérogénéité et dispersion des mesures des laboratoires.

      Et (bis) le suivi d’une quarantaine de site en tendance devrait dorénavant être disponible avec un différé à partir du début de la semaine prochaine.

      Mais que tout cela ne te dispense pas d’écouter la vidéo quand tu auras le temps.

    • Sur la rétention d’information de certaines communes sur ces données dans l’été, ils expliquent quand même que c’est pour pas faire peur aux touristes / commerce...

      Donc planquer un peu l’info sous le tapis du public, même si ça permet aussi au modèle d’être affiné / confirmé... Il me semble que dire "c’est un travail de recherche en cours, voilà où on en est, ce qu’on analyse, sous réserve de ..." aurait pu être plus transparent et utile à cette époque. (peut être que ça avait été fait, mais il ne semble pas, ou discrètement ?)

      Également je note que le mathématicien indique "on ne peut donner les données brutes" (qui ne veulent rien dire), en préférant fournir un indicateur spécifique (de 0 à 150) sans expliquer vraiment de détail sur comment est calculé cet indicateur / échelle au final (« un peu comme Ritchter », donc on suppose quelque chose de logarithmique ?).

    • [Thread #live] Au programme ce soir : présentation du réseau #Obépine, suivi du virus dans les eaux usées, accès aux données, ...
      https://unrollthread.com/t/1351969235409506308

      Pour commencer, petite présentation du réseau #Obépine (Observatoire Épidémiologique des Eaux Usées) et de la genèse du projet.

      💻 Le projet #Obépine a été lancé en mars avec les premiers prélèvements et analyses. Depuis le mois de juillet il y a un suivi dans 400 stations d’épurations.

      💻 9 laboratoires participent aux analyses des échantillons (parmi 22 identifiés). Le principal étant celui des @eaudeparis.


      💻 Les données brutes nécessitent un important travail de traitement par #Obépine (correction des biais, contrôle des analyses, facteurs de variabilité, ...) afin d’être exploitées.

      💻 Il faut obtenir l’accord des collectivités pour effectuer les prélèvements. Dans de nombreux cas le réseau #Obépine a du signer une charte de confidentialité afin de ne pas divulguer les données.

      💻 Ce sont les données critiqués qui peuvent être publiées par le réseau #Obépine.

      💻 Voici les chiffres pour le bassin d’Ile de France publiés grâce au travail du réseau #Obépine et des @eaudeparis. La ville de @Paris est un grand partenaire du projet.


      💻 Comment peut-on prédire l’impact de la maladie ? Yvon Maday apporte quelques réponses sur la création des modèles de prédiction.

      💻 Les données de la station de Paris Seine-Morée montrent que le virus circule toujours à un niveau haut.


      💻 Le lieu de positivité d’une personne est son lieu de résidence. Par conséquent il peut y avoir un décalage entre les analyses des eaux et les tests PCR dans le cas de vacanciers par exemples.

      💻 Des capteurs passifs sont à l’étude afin de pouvoir récupérer des informations en continu.

      💻 Aujourd’hui le projet #Obépine évolue d’une démarche scientifique nationale à un plan d’action local. L’objectif étant de croiser de nombreux indicateurs pour mieux prévoir.

      💻 Depuis le 15 décembre, le réseau #Obépine travaille sur les variants du virus de la #COVID19 en partenariat avec @Sorbonne_Univ_ et @eaudeparis.

      🎙 On passe aux questions/réponses

      💻 Les données devraient être mises à dispositions en #OpenData dès dimanche 24 janvier !

      💻 Ce sera sous la forme d’un indicateur moyenné permettant d’avoir une tendance. Les données brutes sont mises sous embargo afin d’éviter les erreurs d’interprétation.

      🎙 Est-ce que ce type d’analyses est envisagé (ou déjà réalisé) pour d’autres virus ? Cela a déjà a été fait pour d’autres virus. Par exemple pour la polio ou la gastro-entérite.

      🎙 Avez-vous la possibilité d’identifier les différents variants ? Pour certains comme celui anglais oui c’est possible grâce à une astuce de laboratoire. Pour les autres comme le sud-africain, le brésilien ou l’allemand c’est beaucoup plus compliqué.

      🎙 Travaillez-vous avec les @MarinsPompiers ? Il y a des échanges, mais la méthodologie n’est pas totalement identique.

      🎙 Le prélèvement au pied des bâtiments est utile mais cela nécessite un important travail de correction des données.

      🎙Quel est le décalage en temps typique entre la remontée de la courbe des eaux usées et celle du taux de positivité ? Il n’y pas de délai fixe en raison de nombreux facteurs. Cela peut aller d’une à trois semaines.

      🎙 Les nouveaux variants peuvent-ils affecter les modèles mathématiques ? Oui il peut y avoir un impact. Il est important de continuer les recherches.

      🎙 Quel est le délai chez un individu malade entre sa contaminations et le rejet dans les eaux usées ? En moyenne c’est 5 jours, mais ce n’est qu’une moyenne. Certains sécrètent le virus jusqu’à 6 semaines après la contamination.

      🎙 Selon vous quand aura lieu le prochain confinement ? Au niveau scientifique on préconise toujours d’avancer le plus taux possible. Cependant c’est au Politique de prendre la décision en fonction de nombreux indicateurs.

      🎙 Yvon Maday : « Le confinement est un échec des autres mesures. Il faut donc maintenir au maximum les gestes barrières ».

      🎙 Vincent Maréchal : « Les variants ne résistent pas au gel hydroalcoolique ».

      🎙 Vincent Maréchal :"Il aurait fallu essayer de bloquer les variants avant les vacances de décembre en imposant par exemple une septaine".

      via
      https://twitter.com/CovidTracker_/status/1352018515566358531

      #eaux_usées

    • Eaux usées : la carte qui permet de prédire l’évolution de l’épidémie de Covid-19 en France
      Accélération attendue à Toulouse, ralentissement à Lille... En exclusivité pour L’Express, les scientifiques qui traquent le virus dans les égouts révèlent des données nationales sur la dynamique de l’épidémie.
      https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/eaux-usees-la-carte-qui-permet-de-predire-l-evolution-de-l-epidemie-de-covi

      Par Stéphanie Benz, avec Dario Inguisto pour les infographies
      publié le 24/01/2021 à 16:30 , mis à jour à 17:40

      Une poursuite prévisible de l’augmentation du nombre de cas à Toulouse ou Marseille, mais un ralentissement à attendre à Strasbourg ou Lille... C’est un outil précieux pour la gestion de l’épidémie que les scientifiques du réseau Obépine (observatoire épidémiologique dans les eaux usées) (1) [ https://www.reseau-obepine.fr ] s’apprêtent à mettre à disposition des autorités sanitaires et du grand public : des données permettant d’établir une « carte météo » nationale de la circulation du virus, dont L’Express a eu la primeur. Elles sont tirées de l’analyse de prélèvements dans les égouts dans différentes localités en France.

      A l’origine de ces travaux, un constat simple, fait très tôt après le début de la pandémie : à chacun de ses passages aux toilettes, une personne infectée par le Sars-cov-2 fait passer par ses selles des traces de virus, qui vont se retrouver dans les eaux usées. D’où l’idée de mesurer les concentrations de génome viral dans les stations d’épuration pour mieux cerner la dynamique de l’épidémie. Les chercheurs d’Obépine ont pu montrer que ces données représentaient un indicateur avancé, qui permet de saisir l’évolution prévisible du nombre de malades plusieurs jours, et dans certains cas plusieurs semaines, avant que les appels aux 15 ou le nombre de tests positifs n’augmentent.

      Dans l’Hexagone, une situation disparate et inquiétante

      « A la fin du mois de juin, la surveillance des eaux usées en Ile-de-France a fourni le premier signal de ce qui allait devenir la deuxième vague », rappelle le Pr Vincent Maréchal, virologue à Sorbonne-Université et cofondateur du programme. Et en novembre, c’est encore une fois des égouts d’Ile-de-France que le premier signal encourageant est venu, après la mise en place du couvre-feu.

      « Nous avons donc bâti un réseau de stations d’épuration partenaires, réparties sur tout le territoire, qui commencent à présent à nous remonter les résultats de leurs prélèvements », indique le Pr Yvon Maday, mathématicien et professeur à Sorbonne-Université, à l’origine des modèles qui permettent d’analyser ces données, également co-fondateur d’Obépine. Un projet dans lequel le ministère de la Recherche a engagé 3,5 millions d’euros (auxquels se sont ajoutés des financements de Sorbonne-Université, CNRS, Eau de Paris...) : « Cela nous a paru d’autant plus intéressant que ce type de dispositif pourrait être utilisable plus largement pour la gestion de la santé publique en s’étendant à d’autres maladies infectieuses, comme les gastro-entérites, ou au suivi des bactéries résistantes et de la consommation de drogues », expliquait récemment à L’Express la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal. Et peut-être même, estiment à présent les chercheurs, les pollutions chimiques, les micro-plastiques, etc...

      Pour chaque station, les informations seront présentées sous la forme d’un indicateur synthétique, offrant ainsi la possibilité de comparer les tendances entre les différentes localités. Ces chiffres seront mis en ligne, en open-data (données ouvertes) sur le site du réseau Obépine, à partir du lundi 25 janvier. Les données d’une quarantaine de stations seront communiquées dans un premier temps, avant que l’ensemble des 150 stations du réseau ne devienne peu à peu disponible.

      Nous en présentons une sélection, qui dessine une photo très disparate de la situation dans l’Hexagone. Avec les mesures de contrôle déjà mises en oeuvre, l’augmentation de la concentration virale dans les eaux usées semble stoppée dans plusieurs agglomérations. Mais les quantités de génomes viraux retrouvées se maintiennent à un niveau élevé : « C’est inquiétant, car cela signifie que les hôpitaux vont continuer à se remplir », analyse le Pr Maréchal, une tension qui pourrait encore s’accroître avec l’émergence de nouveaux variants. Par ailleurs, plusieurs points de vigilance existent là où les concentrations en virus ont recommencé à s’inscrire à la hausse dans les derniers prélèvements, depuis les fêtes de fin d’année, comme à Marseille, Toulouse ou Dijon. Dans quelques zones en revanche, comme à Lille ou Strasbourg, la situation semble s’améliorer.

      A l’heure où les variants menacent de faire augmenter fortement le nombre de malades et de décès, ces données intéressent au plus haut point les autorités, et les membres du réseau Obépine multiplient les réunions avec les Agences régionales de santé, les ministères de la santé et de la Recherche, ainsi que les élus locaux. « Avec nos informations, c’est un peu comme si nous avions des jumelles au bord de la mer : nous voyons que la marée commence à monter, et qu’elle sera là dans trois heures. Comprendre la dynamique nous permet d’agir avant d’être noyés », décrypte Yvon Maday. Le degré d’anticipation de l’indicateur varie toutefois selon la situation épidémique, nuance le chercheur : « Quand nous partons d’un niveau très bas, nous voyons la vague arriver de loin. Quand nous sommes à des niveaux très hauts, l’avance en temps par rapport à d’autres indicateurs existe, mais elle est moins importante ».

      La capacité à anticiper les changements de tendance ou l’accélération de l’épidémie paraît essentielle dans le contexte actuel. Quand les hôpitaux ne sont pas débordés, les pouvoirs publics éprouvent en effet les plus grandes difficultés à justifier la mise en oeuvre de mesures restrictives supplémentaires pour prévenir l’aggravation de la situation. Trouver comment objectiver la menace, au-delà des seules courbes des modélisateurs, pourrait donc leur faciliter la tâche.

      Une nouvelle urgence : la recherche des variants

      Un important travail méthodologique a dû être effectué avant d’en arriver à ce résultat. Pour être comparables d’une station à l’autre, les données doivent en effet tenir compte de la pluviométrie, de la population se trouvant la zone (estimée à partir des quantités d’azote trouvées dans les eaux), des rejets industriels et des modes de traitement des eaux. A terme, les chercheurs affichent une ambition plus grande encore : être capables de mesurer en temps réel à la fois la dynamique de l’épidémie, mais aussi son ampleur, c’est-à-dire le nombre de personnes symptomatiques et asymptomatiques infectées à un instant donné. Mais de nombreuses questions scientifiques doivent encore être résolues, à commencer par l’évaluation des quantités de virus excrétées par les asymptomatiques.

      En attendant, les autorités ont demandé aux scientifiques d’Obépine une tâche plus urgente encore : trouver le moyen d’évaluer la diffusion des variants dans la population. Un véritable challenge technologique : « Chez les patients, il n’y a qu’une seule souche virale majoritaire. Dans l’environnement, il existe des centaines de milliers de virus qui se mélangent, cela rend l’analyse encore plus complexe », souligne Laurent Moulin, microbiologiste, cofondateur d’Obépine, et responsable R&D du laboratoire d’Eau de Paris. Les scientifiques d’Obépine travaillent aujourd’hui à mettre au point deux méthodologies différentes : des PCR ciblées sur la détection de tel ou tel variant, et la métagénomique. Mais en parallèle, les scientifiques doivent aussi à s’assurer que les variants passent bien dans les selles de la même façon que la souche principale : « C’est probable, mais cela fait partie des questions auxquelles nous allons devoir répondre », avertit Sébastien Wurtzer, virologue à Eau de Paris et cofondateur d’Obépine. La réponse est désormais attendue assez rapidement.

      FOCUS : TOULOUSE, LILLE, MARSEILLE... DES DYNAMIQUES EPIDEMIQUES TRES DIFFERENTES

      Nice : stabilisation à un niveau très élevé


      Les quantité de virus dans les eaux usées se maintiennent à un niveau élevé, mais la remontée amorcée début janvier paraît interrompue. Des signes de ralentissement apparaissent, qui demandent à être confirmés par de prochains prélèvements.

      Marseille : accélération de la circulation virale


      Le niveau de circulation du virus est très élevé depuis l’automne. On note après une décroissance relative jusqu’à mi-décembre, mais une accélération depuis.

      Toulouse : Un point de préoccupation


      Le niveau de circulation du virus est important depuis le début de l’automne. Le confinement avait permis d’obtenir une baisse sensible, mais les charges virales détectées dans les eaux usées sont très nettement reparties à la hausse depuis la fin du mois de décembre.

      Nantes : stabilisation à un niveau moyen


      Après une décroissance liée au confinement, les charges virales se stabilisent autour d’un niveau moyen. La décroissance amorcée à partir de la mi-novembre s’est interrompue.

      Strasbourg : net ralentissement, mais qui doit être confirmé


      Dans la capitale alsacienne, la tendance est à un ralentissement marqué de la circulation virale depuis début décembre. Un point très bas a été observé lors du dernier prélèvement, mais celui-ci demande encore à être confirmé par de prochains prélèvements.

      Nancy : stabilisation à un niveau élevé


      La circulation du virus décroit très lentement depuis début décembre, mais les quantités détectées restent encore à un niveau élevé.

      Lille : Reflux marqué de la circulation virale


      Dans la capitale des Hauts-de-France, les concentrations en virus dans les eaux usées avaient atteints des sommets début novembre. Mais depuis le confinement, la baisse est continue, et la circulation virale atteint à présent des niveaux très bas par rapport aux autres agglomérations pour lesquelles des informations sont disponibles.

      Ile de France : un plateau élevé

      Les quantités de virus dans les eaux usées en Ile-de-France paraissent pour l’instant stabilisées à un niveau élevé. Les scientifiques du réseau Obépine disent toutefois observer localement des divergences au sein de la région, avec notamment une augmentation de la charge virale dans la moitié est de l’agglomération parisienne.

      (1) Laboratoires associés au projet : Sorbonne Université /CNRS/Inserm (virologie médicale, mathématiques-modélisation, hydrologie) ; Eau de Paris (virologie environnementale) ; Université de Lorraine / CNRS (virologie environnementale) ; Université de Clermont-Auvergne (virologie environnementale) ; Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) (Virologie) ; Service de Santé des Armées (maladies infectieuses, recherche clinique) ; IFREMER Nantes (virologie, milieux côtiers, mollusques).

    • dont :

      « Cela nous a paru d’autant plus intéressant que ce type de dispositif pourrait être utilisable plus largement pour la gestion de la santé publique en s’étendant à d’autres maladies infectieuses, comme les gastro-entérites, ou au suivi des bactéries résistantes et de la consommation de drogues », expliquait récemment à L’Express la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal.

      =>

      et de la consommation de drogues

    • l’autre raison pour laquelle ils ne publient pas les données brutes est à 1:10:25 dans la vidéo :

      il est hors de question de publier les données brutes, comme ça, sans embargo, paske sinon les gens font n’importe quoi

      (et analyser les données c’est trop compliqué pour vous pauvres mortels, vu comme on en à bavé pour produire notre indicateur de Richter du caca-virus)

    • Données ouvertes - Réseau OBEPINE
      https://www.reseau-obepine.fr/newsletter

      Données ouvertes

      Rapport d’analyses :
      présentation des résultats

      Ces premiers rapports d’analyses sont basés sur des valeurs contextualisées à partir des résultats des laboratoires d’analyses d’Obépine.

      Les courbes sont présentées sous la forme d’un indicateur de tendance pour le suivi de l’épidémie … voir plus

      L’indicateur de tendance est établie à partir de plusieurs données historiques. Dès que nous aurons assez de données sur les autres stations suivies nous les publierons. [...]

    • données ouvertes, si l’on veut ; c’est quand même l’ouverture minimum : sous forme de courbes, isolées les unes des autres, sans accès aux valeurs et sans possibilité de se concocter un petit portefeuille personnel de sites à suivre.

      J’imagine qu’ils ont le nez dans le guidon et que développer une interface interactive demande un peu de compétence et du temps (cf. l’interface Shiny de Marc Lavielle déjà pointé ici) mais, clairement, ça ne figure pas dans leurs priorités.

      - données ouvertes ?
      – c’est fait !

    • Ielles indiquent « Les données épidémiologiques du document sont disponibles en accès libre sur la base SI-DEP de Santé Publique France ». Mais je sais pas s’ielles parlent des données annexes qu’ielles ont utilisées ou de leurs données validées... (et je vois rien là-bas, mais bon je connais pas non plus...)

  • Dominique Costagliola : « La seule solution est de reconfiner, et d’attendre que ça baisse » - 11/01/2021
    Troisième vague, variant britannique, écoles, télétravail... Dans un entretien décoiffant, l’épidémiologiste, grand prix de l’Inserm, plaide pour une réaction rapide.
    https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/dominique-costagliola-la-seule-solution-est-de-reconfiner-et-d-attendre-que
    Durée : 15 min


    Dominique Costagliola, épidémiologiste et spécialiste de biostatistique.
    François Guenet/INSERM

    Propos recueillis par Stéphanie Benz et Thomas Mahler
    publié le 11/01/2021 à 08:30 , mis à jour le 14/01/2021 à 10:27

    Elle est connue pour son franc-parler, et surtout pour la pertinence de ses analyses. L’épidémiologiste Dominique Costagliola, récemment récompensée pour l’ensemble de sa carrière par le Grand Prix de l’Inserm, a répondu aux questions de L’Express sur l’évolution de l’épidémie, la menace que fait peser sur nous le variant britannique et les espoirs liés au vaccin. Dans cet entretien décoiffant, il est également beaucoup question de courage politique, de bonne et de mauvaise science, des limites des comparaisons internationales et de ses bêtes noires du moment - le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer et la ministre du Travail, Elisabeth Borne, dont les décisions ne lui paraissent décidément pas à la hauteur des enjeux. Une interview sous le signe de l’urgence, alors que cette troisième vague tant crainte se dessine déjà.

    L’Express : Comment voyez-vous la situation incertaine dans laquelle nous nous trouvons actuellement, avec un plateau élevé de contaminations ?

    Dominique Costagliola : Même indépendamment de la diffusion éventuelle d’un nouveau variant plus contagieux, la situation n’est pas bonne. Les dernières données sont loin d’être positives. Nous avons un R0 qui a l’air d’être supérieur à 1, même si on prend en compte le fait qu’il y a eu beaucoup de tests durant la période des fêtes. L’épidémie semble bien repartie. Et cela ne pourra être que pire si le nouveau variant est bien plus transmissible. En revanche, nous avons des données en prépublication qui laissent penser que les vaccins ARN développés vont permettre de neutraliser ce nouveau variant. Ils devraient donc rester efficaces.

    Pouvons-nous encore être épargnés, alors que les pays voisins sont déjà fortement touchés par cette nouvelle vague ?

    On va peut-être éviter de reproduire les mêmes bêtises qu’au début de l’épidémie, en se disant que nos voisins sont dans cette situation parce qu’ils sont mauvais et qu’ils n’ont pas su gérer face au virus...

    On doit donc s’attendre au pire ?

    Je crois que oui. Affirmer qu’il faut vacciner à tout prix pour stopper cette nouvelle vague, c’est irréaliste, car nous ne disposons pas du nombre de doses suffisants, ni de l’infrastructure, pour vacciner 50 millions d’individus en un mois. Pour vous donner une idée, les États-Unis ont vacciné 2 millions de personnes, alors qu’ils avaient déclaré vouloir en vacciner 20 millions sur cette période. Cela montre que ce n’est pas si facile. Si vous regardez les réseaux sociaux américains, vous constaterez qu’il y a les mêmes polémiques qu’en France sur les problèmes de logistique. En Allemagne, ils ont beaucoup vacciné, mais ils se retrouvent en manque de doses. Et là-bas aussi, les polémiques sont virulentes sur la lenteur de la campagne de vaccination. Il faut donc avoir une politique adaptée en fonction des doses que nous allons avoir. N’oublions quand même pas que ces entreprises pharmaceutiques ont produit des quantités extraordinaires de vaccins dans des délais contraints, par rapport à ce qui se fait normalement.

    Dans ce contexte, le seul espoir est de cibler la vaccination sur les personnes qui ont le plus grand risque d’aller à l’hôpital, à la fois pour elles et pour l’ensemble de la société. Grâce à cela, on peut espérer que la troisième vague fera moins de dégâts. Il faut se souvenir qu’au mois de mars dernier, on trouvait horrible ces milliers de morts. La deuxième vague a fait plus de morts que la première, mais plus personne ne semble trouver ça grave. Aujourd’hui, nous nous en sortons peut-être mieux que nos voisins, mais ce n’est pas brillant. Vaccinons de façon urgente les personnes les plus à risque, ainsi que le personnel de santé.

    Face à la deuxième vague, le gouvernement a tardé à réagir, désavouant le Conseil scientifique qui avait pourtant averti de l’imminence d’une remontée épidémique en septembre. Sur le plan politique, pensez-vous qu’on évitera de refaire les mêmes erreurs ?

    Je n’en suis pas certaine. Avec la perspective d’un nouveau variant, la plupart des pays ont par exemple pris des décisions par rapport à l’école. Nous non... Par ailleurs, il est vrai que la campagne de vaccination est partie de façon poussive. Même s’il me semble excessif de se rouler par terre pour la semaine entre Noël et le Jour de l’An, alors que d’ordinaire il ne se passe jamais rien durant cette période. Le vaccin est notre espoir pour retrouver une vie normale. Mais ça ne se fera pas du jour au lendemain, par un claquement de doigts. D’autant plus que le vaccin d’AstraZeneca, le plus facile d’utilisation, a pris du retard. Il n’arrivera que début février.

    Vous trouvez donc exagérée la polémique autour de la campagne de vaccination ?

    Oui. Jamais le protocole n’a exigé un consentement par écrit, contrairement à ce qu’on a pu dire. Et il n’y a jamais eu un délai de rétractation de cinq jours. Il est seulement question d’une consultation pré-vaccinale au plus tard cinq jours avant la vaccination, qui doit permettre aux Ehpad de faire remonter le nombre de doses nécessaires. Gérard Larcher a brandi un dossier de 58 pages en s’indignant que celui-ci ait été distribué à son père en Ehpad, alors que le document d’information reçu par les résidents ne dépasse pas deux pages. Vous voyez le niveau de désinformation...

    Les mesures d’un couvre-feu étendu à 18 heures vous semblent-elles suffisantes ? Faut-il déjà aller plus loin ?

    Nous voyons que l’épidémie est en train de repartir. Mais, pour l’instant, nous ne savons pas dans quelle mesure ce couvre-feu étendu est efficace pour limiter la circulation des personnes et donc le nombre de contacts. Nous manquons de données là-dessus. Il est ainsi difficile d’évaluer ces décisions dans le Grand-Est et en Paca, car cela ne fait pas longtemps qu’elles ont été mis en place.

    Je m’étonne aussi du fait que le télétravail à 100% n’ait pas été rendu obligatoire. C’est comme si la ministre du Travail faisait un concours de qui est le plus nul avec celui de l’Éducation nationale...

    Pourquoi êtes-vous si sévère avec Jean-Michel Blanquer ?

    Il n’a pas fait une seule déclaration sensée sur le plan scientifique. Déjà, le fait que les enfants ne soient pas des grands transmetteurs peut se discuter. Mais même si on admet que les enfants transmettent moins, cela ne signifie nullement qu’ils ne transmettent pas du tout le Covid-19 ! Ce qui se passe dans les écoles, c’est que vous avez des enfants et adultes venus d’endroits différents qui se retrouvent durant toute la journée. Et à midi, à la cantine, ils mangent sans masques et se parlent. Puis le soir, ils repartent chez eux. Mais on nous assure que les enfants ne sont pas des vecteurs de transmission !

    Il est important de comprendre que ce qui compte, c’est le temps qu’on passe à côté d’autres personnes. Passer beaucoup de temps avec une personne moins contaminatrice peut-être plus dangereux que de croiser pendant 10 secondes un grand transmetteur. Il n’est pas facile de faire des bonnes enquêtes épidémiologiques sur les contaminations, mais ce qui ressort de façon claire des données dont nous disposons, c’est que ces contaminations se font dans toutes les circonstances où nous sommes sans masques et où nous parlons : bars, restaurants, familles, mais aussi cantines et activités sportives. Dire qu’il ne se passe rien à l’école, comme le fait Jean-Michel Blanquer, n’est pas logique. L’étude ComCor menée par Arnaud Fontanet montre par exemple qu’il y a plus de contaminations dans les familles avec enfants que sans enfants.

    Mais que faudrait-il faire pour l’école ?

    Je ne sais pas si nous allons réussir à éviter leur fermeture. Quand on voit la situation épidémique au Royaume-Uni, on peut être inquiet. Après, ce qui n’a pas été fait, et qu’on pourrait encore mettre en place, ce sont des systèmes d’aération minimisant les risques à l’école. Cette crise révèle d’ailleurs un problème concernant les infrastructures scolaires. La cantine ne dépend pas des établissements scolaires, mais de la municipalité. Et en France, si deux administrations doivent se mettre d’accord, c’est l’enfer.

    Dans tous les cas, on ne risque pas d’agir si, comme Jean-Michel Blanquer, on répète qu’il n’y aucun problème de contaminations dans les écoles. Le plus simple est de dire qu’il ne s’y passe rien, comme ça on n’a rien à faire...

    Comment expliquez-vous que le télétravail ne soit pas plus strictement appliqué ?

    Bien entendu, il est difficile pour certaines personnes, moi la première, de ne pas pouvoir se rendre au bureau. Mais le télétravail est malgré tout un moindre mal. C’est une mesure qui permet à beaucoup de salariés de continuer à travailler. Cela évite des grosses pertes de productivité, tout en minimisant les risques de transmissions, tant qu’on n’a pas vacciné massivement. Il faut prendre son mal en patience ! Assouplir les règles du télétravail depuis la rentrée, comme l’a annoncé la ministre du Travail Élisabeth Borne, ne va en tout cas pas dans la bonne direction. Au travail, on se contamine en faisant des pauses café, en mangeant, en fumant, toutes les circonstances où l’on parle tout en ne portant pas son masque et en ne respectant pas la distanciation sociale. Nous sommes des êtres sociaux, c’est dans notre nature...
    « Quand vous voyez les courbes d’incidence en Grande-Bretagne et en Irlande, nous n’avons sans doute pas beaucoup de temps »

    À quelle vitesse le variant britannique risque-t-il de s’imposer chez nous ?

    Quand vous regardez les courbes d’incidence, vous voyez une montée très rapide en Grande-Bretagne et Irlande. Ce qui signifie que nous n’avons sans doute pas beaucoup de temps... Les dispositifs pour le séquençage du virus existent en France, mais ce n’était peut-être pas assez organisé et nous ne remontions pas les informations. Rapidement, nous aurons ce type de données pour surveiller l’évolution du variant en France.

    Depuis le début de l’épidémie, il y a eu de nombreuses mutations, mais aucun n’a eu cet effet-là. Les données épidémiologiques montrent clairement une diffusion plus rapide du variant britannique. En revanche, nous manquons encore d’explications virologiques qui permettraient de comprendre pourquoi ce variant s’accrocherait plus facilement aux cellules et serait donc plus transmissible. C’est tout le problème dans cette surveillance des mutations. Il faut pouvoir coupler les aspects cliniques et virologiques. Quand Didier Raoult déclare en septembre que les mutants rendent le coronavirus moins dangereux, puis quelques jours plus tard qu’un nouveau variant serait au contraire plus virulent, il ne se base sur aucune donnée épidémiologique. Cela ne sert donc à rien !

    Certains ont un temps présenté la Suède comme un modèle, alors que ce pays enregistrait bien plus de morts que ses voisins scandinaves. De même, on a beaucoup célébré le modèle allemand, jusqu’à ce que les contaminations n’y explosent en fin d’année. Que pensez-vous de ces comparaisons internationales ?

    J’avais très vite averti qu’il faut se méfier de ces comparaisons. De même, aujourd’hui, je ne pense pas que les Allemands sont tout d’un coup devenus très mauvais et nous très bons. La composante la plus importante, c’est la force avec laquelle un pays est heurté par l’épidémie. En France, le virus circulait sans doute depuis plus longtemps. Dans l’Oise, il était probablement présent à bas bruit depuis décembre 2019. À Mulhouse, avec le rassemblement évangéliste, il y a eu un facteur multiplicateur dramatique qui a envoyé le virus dans de nombreuses régions françaises. Au début de l’épidémie, l’Allemagne n’a pas eu à faire face aux mêmes circonstances. Mais aujourd’hui, ce pays a plus de 1000 morts tous les jours. Cela démontre que les explications avancées sur le nombre de lits disponibles ou la décentralisation allemande sont sans doute assez fausses. Les Länder n’ayant pas été d’accord entre eux, ils ont d’ailleurs perdu trois semaines par rapport à la France face à la remontée de l’épidémie.

    D’autre part, les comparaisons se basent sur des chiffres qui sont souvent différents. Un pays comme la Suède ne faisait pas de tests, même moins que chez nous. Leur taux d’incidence ne signifiait donc rien. Quant aux décès liés au Covid, chaque pays a son système. Certains, comme la Belgique, ont délibérément choisi de sur-notifier, puisqu’il suffisait d’avoir une suspicion de Covid pour qu’un décès soit attribué au coronavirus. En revanche, les Allemands ont sans doute sous-notifié, en ne prenant en compte que les diagnostics certains. Au sein des pays occidentaux, les États-Unis sont ceux qui sont allés le plus loin en minimisant les chiffres. La preuve, c’est que l’excès de mortalité y est bien supérieur aux décès déclarés de Covid.

    On imagine aussi que la densité de la population est un facteur dans une maladie respiratoire transmissible. En Suède, cette densité est de 25 habitants par km2, contre 380 pour la Belgique. C’est un élément à prendre en compte, tout comme la proportion des personnes qui ont plus de 65 ans ou les niveaux socio-économiques.

    Mais le facteur le plus important reste, comme je vous le disais, la force avec laquelle l’épidémie frappe une zone géographique. En Europe, il est marquant de voir que le virus, qui avait touché les pays de façon très différente au printemps, n’a épargné aucun État durant l’automne et l’hiver. Si vous regardez la carte, seuls deux pays sont un peu moins impactés, la Finlande et la Norvège.

    Et est-il pertinent de faire une comparaison entre l’Europe et l’Asie ?

    Les pays asiatiques ont une démarche qui consiste à ne vouloir aucune circulation, même à bas bruit, du virus. Ils ne se contentent pas de simplement éviter de submerger leur système de soins. Même en Australie ou en Nouvelle-Zélande, si un cas est déclaré, on ne tergiverse pas, on reconfine tout un quartier et on dépiste massivement et isole les personnes infectées. Ensuite, il y a des mesures, comme en Corée du Sud, qu’on ne pourrait jamais imposer chez nous. Là-bas, l’application de traçage est obligatoire et les contrôles très stricts pour l’isolement.
    « La seule solution est de reconfiner, et d’attendre que cela baisse »

    Nous sommes-nous améliorés sur le triptyque « tester, tracer et isoler » ?

    Tant que le virus circule à bas bruit, il est important qu’on teste. On ne l’a pas bien fait en France. Dès juin, Jean-François Delfraissy avait aussi expliqué que si on voulait être au niveau de la Corée du Sud, il nous fallait 22 000 personnes pour s’occuper du traçage. Aujourd’hui, cela ne dépasse toujours pas les quelques milliers. Par ailleurs, ça me sidère qu’on ne mette en place qu’aujourd’hui, après neuf mois d’épidémie, l’arrêt de travail immédiat pour les personnes suspectées d’avoir le Covid et pour les cas contacts. Nous n’avons pas assez fait pour faciliter l’isolement absolu en cas de suspicion. Mais ces mesures de « tester, tracer et isoler » ne fonctionnent que si les contaminations sont faibles. Aujourd’hui, il est illusoire d’imaginer qu’on puisse contrôler une épidémie à ce niveau de circulation du virus. La seule solution est de reconfiner, et d’attendre que ça baisse...

    Vous feriez quoi si vous étiez aux manettes ?

    Il faut quand même dire qu’il est très difficile de prendre les bonnes mesures. Ne pas attendre que tout le monde finisse par constater qu’il est indispensable d’agir fait partie d’un courage politique qu’on n’a pas vu durant cette crise sanitaire. Encore une fois, nous sommes en train d’attendre l’évolution de l’épidémie avant de prendre des mesures plus fermes. Les Australiens et Néo-Zélandais agissent beaucoup plus en amont. C’est sans doute parce que c’est socialement acceptable chez eux. Imaginez si en France, on avait reconfiné dès septembre, il y aurait eu une opposition importante...

    Vous n’avez cessé de dénoncer la « mauvaise science » durant cette crise sanitaire. Pourquoi ?

    Ce que je fustige, ce sont les gens qui font des affirmations sans données solides. En science, ce ne sont pas les intuitions personnelles qui comptent, mais les données. Aujourd’hui, plus personne ne parle de l’hydroxychloroquine. Le nouveau truc à la mode sur Internet, c’est l’ivermectine, parasitaire utilisé contre la gale. Mais si vous regardez de près, la plupart des essais sont à fort risque de biais et ne permettent donc pas d’avoir une conclusion solide.

    Nous avons eu beaucoup d’études observationnelles pour les traitements testés face au Covid-19. Or il y a de nombreux problèmes méthodologiques auxquels on ne réfléchit pas. Quand vous faites un essai clinique randomisé, vous tirez au sort les personnes qui reçoivent un traitement et les autres qui servent de groupe contrôle. On sait de façon claire à partir de quand on commence le traitement, ce qu’on nomme le J-0. Mais dans une étude observationnelle, ce J-0 est souvent mal défini et les comparaisons avec un groupe de contrôle ont peu de sens. Publiée dans la revue Chest, une étude sur l’ivermectine prend ainsi en compte les patients traités cinq jours après leur arrivée à l’hôpital. Mais le groupe sans ivermectine est lui étudié dès l’arrivée des patients à l’hôpital. Or leur situation a forcément le temps de s’aggraver au cours de ces cinq jours d’écart. Pour son étude rétrospective, Didier Raoult avait lui décidé de ne prendre en compte dans son groupe de personnes traitées que les patients qui ont reçu l’hydroxychloroquine et l’azythromocyine plus de trois jours, plaçant ceux à qui on avait donné ces produits moins de trois jours dans le groupe contrôle, ce qui est absurde puisque c’est parce que leur situation évolue qu’ils ne prennent pas le traitement au moins trois jours.

    En plus, souvent, ces études ont des effectifs faibles, et ne sont pas significatives d’un point de vue statistique. II y a ainsi eu énormément d’études observationnelles mal fichues, y compris celles publiées dans des revues prestigieuses. Beaucoup de chercheurs étaient désireux de montrer un effet un peu positif de tel produit. Même pour l’article rétracté du Lancet, il était facile de voir qu’il y avait un problème évident. L’étude comparait différents pays du monde sans tenir compte du fait que le risque de mourir du Covid n’est pas le même d’un État à l’autre, car cela dépend des structures de la population, des niveaux de soin... Comment est-il possible que les « reviewers » du Lancet n’aient pas immédiatement vu que l’étude n’était pas stratifiée par pays ? C’est quelque chose de vraiment élémentaire.

    Y a-t-il aujourd’hui une meilleure coordination en France autour des essais sur le Covid ?

    Le Royaume-Uni a été très organisé au départ, en faisant un essai unique d’ampleur, Recovery, alors qu’en France, c’est parti dans tous les sens. Beaucoup de chercheurs académiques voulaient défendre leurs idées, avec des repositionnements de médicaments.

    Désormais, il y a un système mis en place au niveau de la nouvelle agence sur les maladies infectieuses et émergentes, qui a pris la suite de Reacting [consortium multidisciplinaire] et de Capnet [instance de concertation] pour prioriser les recherches. Et il y a des instances de coordination, un pour les essais à l’hôpital, et un autre pour les essais en villes. Les laboratoires pharmaceutiques ont aussi eu le temps pour mieux réfléchir à des recherches avant de passer à l’étape de l’homme et développent leur propres études. C’est moins chaotique.

    Pourquoi êtes-vous inquiète par rapport à cette nouvelle agence de recherche consacrée aux maladies infectieuses émergentes, créée le 1er janvier ?

    Cette agence est issue du rapprochement entre l’ANRS (Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites) et Reacting. Mais le budget n’a pas été augmenté de manière conséquente, avec seulement 1 million supplémentaire alloué par rapport aux deux budgets antérieurs. Ce n’est pas raisonnable, sachant qu’Ebola peut revenir, et que de nouveaux virus vont apparaître. Vous avez une recherche fondamentale dont on ne sait parfois pas à quoi elle va servir, mais qui peut déboucher sur le vaccin à ARN. Ce n’est pas lors de la prochaine crise qu’il faudra financer la recherche, mais maintenant ! Au moment de la vache folle, on avait ainsi bénéficié de 200 millions de francs durant une année, puis plus rien après. C’est la façon la plus bête qui soit pour financer la recherche.

    Pensez-vous qu’on atteindra l’immunité collective à l’été ou à l’automne ?

    Déjà, si on arrive à vacciner les personnes à risque, on diminuera automatiquement la charge sur l’hôpital et les décès. Ce sera le premier effet du vaccin. L’immunité collective, si tout se passe bien, pourra effectivement être espérée pour l’été ou l’automne. Mais avec quand même une incertitude qu’il faut garder en mémoire : puisque les essais en phase 3 pour les vaccins n’ont, au mieux, débuté qu’en juillet dernier, nous n’avons pas encore une mesure très précise de leur durabilité.

    À l’échelle de l’Histoire, contrôler cette épidémie en moins de deux ans sera-t-il un exploit ?

    Absolument. Cela nous parait affreusement long. Je suis par exemple très frustrée de ne pas pouvoir voir mon petit neveu, qui a 2 ans. J’aurais raté des choses. Mais en même temps, il faut tenir bon pour cette période-là.

    #Dominique_Costagliola
    (article libéré en cours d’édition, comme on dit - edit 16/01, 11h ; je crois que c’est ok - l’article est truffé de liens vers d’autres articles de l’Express, je ne sais pas si ça sert. J’en profite pour remercier toutes les personnes qui contribuent ici, ça m’aide à tenir dans ces temps difficiles.)

  • Un conseiller d’Emmanuel Macron a déjeuné secrètement avec Marion Maréchal en octobre à Paris
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/12/27/un-conseiller-d-emmanuel-macron-a-dejeune-secretement-avec-marion-marechal-e


    Marion Maréchal et Bruno Roger-Petit ont tous deux confirmé avoir déjeuné ensemble en octobre.

    Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire du chef de l’Etat, a invité la nièce de Marine Le Pen et figure de l’extrême droite identitaire dans un restaurant parisien.

    Le déjeuner a eu lieu le 14 octobre, à la brasserie Le Dôme, à Paris. Bruno Roger-Petit, l’un des plus anciens collaborateurs d’Emmanuel Macron à l’Elysée, et Marion Maréchal, ex-députée du Vaucluse, ont partagé un repas, dans le petit salon confidentiel de cette brasserie de Montparnasse où l’on peut entrer par l’arrière de l’établissement et s’attabler loin des regards indiscrets. C’est là d’ailleurs que François Mitterrand donnait rendez-vous à sa fille, Mazarine, dans les années 1980, après l’école, lorsque le grand public ignorait encore son existence.
    Selon un habitué du restaurant, qui n’avait pas vu la petite-fille de Jean-Marie Le Pen entrer, le déjeuner s’est terminé à 14 heures. Le conseiller du président a payé l’addition, et ni le compte rendu des échanges ni la tenue de cette rencontre n’ont filtré hors de l’Elysée.

    • Ancien admirateur de François Mitterrand, Bruno Roger-Petit, lui, a suivi la campagne présidentielle d’Emmanuel #Macron pour le magazine Challenges avant d’entrer à l’Elysée. Depuis, il pousse le président à « trianguler », comme il dit. Avant la prochaine présidentielle, il veut piocher des propositions dans les thèmes fédérateurs des uns et des autres et transgresser les clivages traditionnels pour séduire des électeurs du camp adverse, ou ceux qui ne sont pas acquis naturellement.
      Il évoquait même sa curieuse formule dans une note adressée au président de la République, le 15 novembre 2019, dont Le Monde a eu connaissance. Roger-Petit lui proposait de « #trianguler avantageusement les positions de tous [ses] adversaires » en célébrant le 200e anniversaire de la mort de Napoléon, en mai 2021, en compagnie de Vladimir Poutine – manière selon lui d’« obliger » les pro-Russes français, présents à droite et à gauche, à « saluer l’initiative ».

      Décourager droite et gauche traditionnelles

      « BRP » entretient d’ailleurs des liens assez privilégiés avec Geoffroy Lejeune, ami très proche de Marion Maréchal et directeur de la rédaction de #Valeurs_actuelles https://seenthis.net/messages/876106, l’hebdomadaire de la #droite_identitaire, depuis que, encore journaliste, le conseiller l’avait rencontré sur un plateau de la chaîne i-Télé (devenue #Cnews en 2017).
      Le conseiller de l’Elysée a d’ailleurs l’habitude de tester des formules sur son ami de Valeurs. L’idée, c’est d’installer dans l’opinion un tête-à-tête entre la « Macronie » et l’#extrême_droite, afin de décourager droite et gauche traditionnelles avant la prochaine présidentielle. C’est encore Roger-Petit qui, en octobre 2019, avait organisé l’entretien du président de la République avec Valeurs afin d’évoquer, pour la première fois, la laïcité, le droit d’asile, l’immigration et l’islam. C’est aussi le conseiller élyséen qui avait organisé avec Geoffroy Lejeune la remise de la Légion d’honneur de Michel Houellebecq à l’Elysée, en avril 2019.

      On avait eu le « progressisme » et l’"émancipation". Quant à une réhabilitation de Pétain qui picore à droite et à l’extrême droite, le copyright est en attente. Idem pour la touche souverainiste du « Nous, Français » qui est le slogan actuel de campagne de cet ex-chevenementiste.

      Alain Minc : « Désormais chacun sait où se situe Macron, c’est un chevènementiste européen »

      https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/alain-minc-desormais-chacun-sait-ou-se-situe-macron-c-est-un-chevenementist

      Tout ça montre que pour l’instant le capitalisme français n’a pas d’autre canasson. Même si des fuites en provenance du groupe Canal + attribuent à Bolloré l’intention d’utiliser Cnews pour faire gagner MLP.

      #cuisine

  • Loi recherche : le Conseil constitutionnel censure le délit d’entrave dans les universités
    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/loi-recherche-le-conseil-constitutionnel-censure-le-delit-d-entrave-dans-le

    Le Conseil constitutionnel a censuré ce lundi la disposition de la loi recherche instaurant un délit réprimant l’intrusion dans les universités, a-t-il annoncé dans un communiqué. 

    Saisi par des parlementaires de gauche, le Conseil constitutionnel a validé la loi de programmation sur la recherche (LPR), adoptée définitivement par le Parlement fin novembre et qui doit être bientôt promulguée. Mais il en a censuré deux dispositions, dont l’une, ajoutée in extremis par voie d’amendement au Sénat, prévoyait de sanctionner les intrusions de personnes extérieures sur les campus universitaires. 

    "Ces dispositions ne présentent de lien, même indirect, avec aucune des dispositions qui figuraient dans le projet de loi déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale. Dès lors, sans préjuger de la conformité du contenu de cet article aux autres exigences constitutionnelles, il l’a censuré comme adopté en méconnaissance de l’article 45 de la Constitution, c’est-à-dire comme ’cavalier législatif’, justifie le Conseil constitutionnel.

    À la longue, c’est pas tant la « dérive » autoritaire de ce régime qui est flagrante : c’est sa nullité absolue. Ces #peigne-culs ne sont même pas foutus d’être des fascistes efficaces.

    Thème : ces affreux islamo-gauchistes du Conseil constitutionnel…

  • Quelqu’un a lu l’article de l’Express selon lequel Darmanin a demandé aux syndicats de flics de « mettre la pression » sur les députés ? Je vois passer une copie d’écran sur touiteur, mais c’est du #paywall.

    Parce que si c’est vrai, ce serait tout de même un scandale énorme, non ? (Non.)

    Coups fourrés, arrière-pensées, ruptures : les secrets du sulfureux M. Darmanin - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-secrets-du-sulfureux-m-darmanin-premiere-partie_2139664.html