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  • Nouveau gouvernement : qui est Pap Ndiaye, le ministre de l’Education nationale en rupture avec la ligne de Jean-Michel Blanquer ?
    https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-elisabeth-borne/nouveau-gouvernement-qui-est-pap-ndiaye-le-ministre-de-l-education-nati

    Sa nomination fait réagir la classe politique

    Dès vendredi, l’arrivée à l’Education nationale du frère de la Prix Goncourt 2019, Marie Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, n’a pas manqué de faire réagir la classe politique.

    A l’extrême droite, on fustige cette nomination. C’est le cas notamment du porte-parole du Rassemblement national, Julien Odoul, qui dénonce sur Twitter « un militant immigrationniste pour rééduquer nos enfants au ’vivre-ensemble’ avec les migrants et déconstruire l’Histoire de France. Cette nomination dépasse les bornes de la provocation. »

    Du côté de La France insoumise (LFI), on salue cette nomination, même si on y voit une manœuvre politique. « Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n’était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c’est qu’il fallait ’déblanquériser’ l’Education nationale », a réagi, auprès de l’AFP, le député LFI Alexis Corbière. Mais « ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l’Education nationale », estime le parlementaire.

    La « déblanquérisation » n’a pas l’heur de plaire à l’extrême-droite ... Mais bon, ils ne sont pas racistes du tout chez RN/FN.

    • https://twitter.com/JSvrdlin/status/1527730851886338049

      Beaucoup de gens de gauche se font la même réflexion ce soir. Pour y répondre il faudrait distinguer plusieurs choses qui semblent se s’emmêler. Tentons de le faire dans ce fil : 🧶⤵️1/
      M Pap Ndiaye, que j’avoue ne pas connaitre, semble être très apprécié pour ses travaux d’historien dont tout le monde n’arrête pas de souligner l’écart d’avec la pensée de M Blanquer. C’est d’ailleurs le sujet central sur les chaines d’info ce soir. 2/
      Mais de quel désaccord s’agit-il vraiment ? C’est au sujet du prétendu wokisme que les deux hommes semblent avoir un désaccord majeur. En effet, M Ndiaye parait être le portrait-robot du méchant intellectuel wokiste que M Blanquer n’a pas arrêté d’accuser de tous les maux. 3/
      Rappelez vous de la fameuse gangrène dans les universités françaises : 4/
      Frédérique Vidal et « l’islamo-gauchisme » à la fac : 5 minutes pour comprendre un débat explosif
      La ministre en charge de l’Enseignement supérieur a indiqué dimanche sur Cnews sa décision de demander une enquête au CNRS afin de distingue
      https://www.leparisien.fr/societe/frederique-vidal-et-lislamo-gauchisme-a-la-fac-5-minutes-pour-comprendre-
      Or, ce désaccord, je vais oser le qualifier de secondaire dans le cas qui se présente à nous. Je m’explique : 5/
      si M Ndiaye avait été nommé ministre de l’intérieur, à ce moment-là, son positionnement en tant qu’historien engagé sur le front du racisme aurait acquis une signification politique majeure. 6/
      Il aurait alors été en prise directe avec les discriminations raciales et les violences qui y sont attachées de la part des policiers. La violence systémique et le racisme systémique auraient alors été mis en débat et les décisions qu’aurait eu à prendre alors le ministre 7/
      auraient une importance cruciale. Or, M Ndiaye n’est "que" le ministre de l’Education. Et les maux dont souffre l’Education Nationale ne sont pas de même nature que ceux dont souffre la police (même si certains maux sont partagés). 8/
      Le problème principal de l’EN est son démantèlement, la création d’une EN à plusieurs vitesses, l’abandon des visées émancipatrices et l’assignation à résidence sociale des élèves issus des classes les plus pauvres. Je ne vais pas détailler ici la stratégie de choc néolibérale 9/
      mais je vous invite plutôt à lire par exemple ceci : 10/
      blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin…
      M Macron a explicité le 17 mars dernier comment il compte s’y prendre pour achever tout cela au cours de son 2nd quinquennat : 11/
      blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin…
      M Ndiaye est évidemment au courant du projet présidentiel au moment où il accepte ce poste. Et s’il l’accepte c’est qu’il ne voit pas d’incompatibilité majeure entre ses propres principes et le projet présidentiel. 12/
      D’ailleurs, les premiers mots du nouveau ministre ne laissent aucun doute. Voici ce qu’il dit lors de la passation des pouvoirs au 110 rue de Grenelle :

      "Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est le pilier." 13/
      Donc, M Ndiaye peut tout à fait être progressiste dans sa discipline et être apprécié pour cela et être en phase avec la politique néolibérale la plus dure et mystificatrice. Se poser soi-même en tant qu’exemple de la méritocratie n’augure rien de bon. 14/
      Mener des travaux exemplaires en histoire, faire preuve d’une conscience de race et n’avoir aucune conscience de classe est une chose tout à fait possible. Suffit-il donc d’être progressiste dans un domaine précis pour être qualifié de penseur de gauche ? 15/
      Est-il possible même d’être considéré comme étant de gauche sans jamais s’inscrire dans la lutte des classes ?
      16/
      Une chose est sûre : les médias en font une caution de gauche, un anti-Blanquer, et essaient de façon tout à fait artificielle de faire monter la tension en cette période électorale. Ce fil tente donc de démontrer la vacuité de tout cela. 17/
      Selon moi, M Ndiaye est donc juste une preuve de plus que pour M Macron et le capitalisme en général le racisme et l’antiracisme sont juste des jouets, des instruments de diversion, des paravents qui cachent le lutte des classes qui est en train de déliter toute notre société 18/
      notamment au sein de l’Education Nationale. Je ne dis pas du tout que ce ne sont pas des sujets essentiels. Entendons-nous bien : je dis que le capital les considère et en use comme de vulgaires variables d’ajustement de l’opinion publique. 19/
      Ce que nous, gens véritablement de gauche, pouvons faire de mieux : c’est marcher sur nos deux pieds, bien en équilibre à l’intersection de toutes les luttes, qu’elles soient de classe, de race, de genre, écologiques ou pédagogiques ! 20/
      La classe dominante ne cesse et ne cessera de tenter de dénouer les liens entre toutes ces luttes en faignant accorder de temps à autre de l’aumône à l’une ou l’autre. Comme aujourd’hui, ce ne seront que des leurres. A nous d’être vigilants, lucides et déterminés à les combattre !

    • M Ndiaye est évidemment au courant du projet présidentiel au moment où il accepte ce poste. Et s’il l’accepte c’est qu’il ne voit pas d’incompatibilité majeure entre ses propres principes et le projet présidentiel.

      un coloré cultivé pour ce ministère clé c’est aussi un coup de mousse (qui fera pschit ?)pour amadouer la population des quartiers qui lorsqu’elle ne s’abstient pas - ce que le récent pourcentage des voix exprimées en faveur d’Union populaire a aidé à oublier et silencer - serait foutue de voter nouveau PS.

      #masque_noir #Pap_Ndiaye #dualité #macronisme #éducation

    • On pouvait se demander si, en échange de la vente de son nom et de son image, Pap Ndiaye avait au moins négocié quelques éléments :
      – nommer lui même son dircab
      – des moyens
      – une ou deux mesures progressistes

      La réponse est déjà là : non.

      Un ministre qui ne choisit pas son dircab est sous contrôle direct de l’Elysée. Non seulement il n’a aucun contrôle de son emploi du temps et est trainé de buffet en visite Potemkine, mais il est isolé du monde extérieur.

      Et là… un blanquérien.
      Jean-Marc Huart, un ex-"Dgesco" au coeur de l’affaire Avenir lycéen
      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/avenir-lyceen-jean-marc-huart-un-dgesco-dans-l-ombre-de-jean-michel-blanque

      Jean-Marc Huart a été le premier Degesco de Blanquer et a été mouillé dans le détournement d’argent public au profit d’une association lycéenne fictive : Avenir Lycéen.
      Avenir lycéen : Jean-Marc Huart, le recteur de l’Académie Nancy-Metz dans la tourmente
      https://www.francebleu.fr/infos/education/avenir-lyceen-jean-marc-huart-le-recteur-de-l-academie-nancy-metz-dans-la

      @Pr_Logos

      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1528644089922691073

    • dans quelle mesure Pap Ndiaye, travaux d’historien mis à part, n’est-il pas fondamentalement un macroniste pur jus question management. L’ethos autoritaire de petits chefs ne supportant pas la démocratie interne se retrouve souvent là où on ne l’attend pas.

      @babou_lou
      https://twitter.com/babou_lou/status/1528655161467494401

      Musée de l’immigration : habillage décolonial et répression antisyndicale
      https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Musee-de-l-immigration-habillage-decolonial-et-repressio

    • « Le chantier de l’égalité réelle doit être la grande mission de Pap Ndiaye »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/23/le-chantier-de-l-egalite-reelle-doit-etre-la-grande-mission-de-pap-ndiaye_61

      A l’école, tout le monde est attaché à l’égalité, mais personne n’y travaille vraiment, constate Louis-Georges Tin, ancien président du Conseil représentatif des associations noires, dans une tribune au « Monde », qui appelle à ce que le souci de l’inclusion soit désormais pris en considération à tous les niveaux.

      A peine nommé, Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’éducation, devra traiter un dossier prioritaire, sans doute le plus difficile : celui de l’égalité réelle. Depuis les travaux de Pierre Bourdieu, au moins, on sait à quel point l’école républicaine, au lieu d’assurer l’égalité, renforce les inégalités.
      Toutes les études de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le confirment : le système scolaire français est l’un des plus inégalitaires en Europe. Le problème ne se trouve pas dans les principes, qui sont justes, mais dans leur application, qui est manifestement biaisée. Le sujet est d’autant plus difficile à régler que le pays vit dans le déni. La mythologie de l’école de la République empêche de voir ses failles de plus en plus béantes.

      Or ces inégalités croissantes ne sont pas seulement un problème de justice sociale ; elles nuisent aussi à la performance économique de la nation. Quand des jeunes sont exclus du système scolaire, c’est une perte pour eux, mais aussi pour l’ensemble de notre pays. Il faudrait d’ailleurs que les économistes chiffrent le coût financier de cette perte sèche, car il est absolument énorme.

      Confiance et respect

      Le problème, c’est que la lutte pour l’égalité est généralement un impensé. A l’école, tout le monde y est attaché, mais personne n’y travaille vraiment. Pour les professeurs, la priorité, c’est le programme de mathématiques, de français, d’histoire ou d’anglais, qu’on n’a jamais le temps d’achever à la fin de l’année. Or, comme le disait Léon Gambetta (1838-1882), « le but sacré de la République n’est pas de décréter des égaux, c’est d’en faire ».

      Quand des jeunes sont exclus du système scolaire, c’est une perte pour eux, mais aussi pour l’ensemble de notre pays
      Dans une classe de collège ou de lycée, si les petites filles sont harcelées par des garçons qui s’amusent à jouer les caïds, si les caïds de la classe sont victimes de l’exclusion sociale et raciale au quotidien, s’il y a un jeune homosexuel qui, vivant dans la peur panique d’être découvert, est maintenant en décrochage scolaire, si la jeune fille au fond de la salle n’ose pas dire qu’elle n’entend pas bien, car elle a peur des moqueries concernant son handicap, si formidable que soit le cours, il ne pourra pas être reçu.

      Par conséquent, l’enseignant, homme ou femme, doit d’abord avoir le souci de l’égalité et de l’inclusion, il doit créer activement les conditions de la confiance et du respect, qu’on ne peut pas considérer comme acquis au premier jour de la rentrée. Il faut d’abord travailler sur ces notions, et ensuite, le contenu pédagogique pourra être partagé – il n’en passera évidemment que mieux. Ce n’est pas du temps perdu, c’est au contraire un investissement très productif et très rentable pour le reste de l’année.

      En ce sens, le souci d’inclusion de la diversité ne saurait être un supplément d’âme, quelque chose qu’on évoquera peut-être en fin d’année, s’il reste un peu de temps. Au contraire, ce doit être un préalable à toute communication pédagogique. Et il doit être pris en considération à tous les niveaux : au niveau des enseignants, des parents, des instituts de formation, des inspecteurs, du rectorat, et bien sûr du ministère.

      Dénoncé par les racistes de service

      C’est dans cet état d’esprit général qu’il faut aborder la lutte pour l’égalité réelle, qui est aussi la lutte pour l’efficacité réelle. A partir de là, des mesures concrètes pourront être mises en œuvre, que ce soit sur la formation initiale et continue des enseignants, la réforme des programmes, la lutte contre les orientations scolaires discriminantes, la lutte contre l’apartheid scolaire, le mentorat généralisé dans les quartiers populaires et dans le monde rural, la mise en place d’une agence nationale pour les stages, etc.

      Tous ces sujets, Pap Ndiaye, le nouveau ministre, les connaît parfaitement bien. Il y a travaillé à l’époque où il était vice-président du conseil scientifique du Conseil représentatif des associations noires. Son expérience universitaire l’a préparé à la fonction qu’il occupe aujourd’hui.

      Issu du monde académique qu’il connaît parfaitement, intellectuel brillant et nuancé, il devra mettre en œuvre les convictions qu’il porte depuis longtemps. Principale surprise du nouveau gouvernement, il a été salué par le monde académique, dénoncé par les racistes de service, évidemment, mais il a fait naître un espoir dans tout le pays. Maintenant, c’est à lui de donner à la jeunesse française les moyens de la réussite, pour tous et pour toutes.

      Louis-Georges Tin(Ancien président du Conseil représentatif des associations noires/CRAN)

      Promouvoir une infime fraction par l’école (#égalité_des_chances), créer une bourgeoisie noire. (ceci n’est pas du macKinsey)

  • Une artiste saoudienne jugée à Paris pour esclavage moderne
    https://www.lefigaro.fr/faits-divers/une-artiste-saoudienne-jugee-a-paris-pour-esclavage-moderne-20220208

    A priori, l’humanité n’entrait pas dans ses méthodes de gestion du personnel. Ce mardi, Shalimar Sharbatly, artiste saoudienne de 51 ans, est jugée par la cour d’appel de Paris pour traite d’êtres humains, travail dissimulé et emploi d’un étranger non muni d’une autorisation de travail. Le Parisien rappelle qu’elle avait été condamnée à trois ans de prison en première instance, mais n’a jamais été incarcérée, ayant fui en Arabie Saoudite où elle se trouverait toujours.

    Artiste de renommée internationale, Shalimar Sharbatly a notamment été exposée au Louvre, et est la première femme commissionnée par le gouvernement saoudien pour des œuvres artistiques. Sa spécialité consiste à transformer des voitures en « œuvres d’art » en peignant sur leur carrosserie. Plusieurs riches clients lui ont ainsi confié leur Porsche, Ferrari, Pagani ou Mercedes au fil des années, comme elle le montre sur son site internet.

    Résidant à Paris, elle y possède un appartement, actuellement saisi par la Justice, dans lequel elle aurait réduit en esclavage plusieurs employés de maison. À la suite de l’alerte d’un ancien chauffeur et garde du corps, le service de lutte contre la criminalité organisée liée à l’immigration irrégulière de la Police nationale aurait mis à jour des pratiques répréhensibles. Selon l’enquête, l’artiste employait des personnes vulnérables, dont trois femmes illettrées amenées depuis Djeddah. Âgées de 33 à 55 ans, elles étaient « corvéables à merci, insultées et frappées, mal nourries, logées dans deux chambres de bonne, sans jamais sortir de leur immeuble », selon le rapport d’enquête cité par Le Parisien. Elles auraient travaillé entre 14 et 17 heures par jour, sans repos ni vacances. Sans autorisation de séjour sur le sol français, leur passeport aurait été confisqué par leur patronne. « Elles n’avaient ni accès au soin, ni à de la nourriture convenable, se cachant dans la cuisine pour manger les quelques restes », poursuit le document.

    Les trois femmes étaient payées entre 300 et 700 euros par mois, une misère au regard du train de vie de leur patronne. Lors d’une perquisition, la police retrouvait en outre plus de 55.000 euros d’espèces, et des devises étrangères. Au total, onze personnes auraient été employées depuis 2014 par Shalimar Sharbatly, seuls deux chauffeurs étant déclarés. Auxquels s’ajoutait le personnel de la mère de la peintre, habitant le même immeuble : un chauffeur, une cuisinière, une auxiliaire de vie, deux femmes de ménage. L’appartement pourrait être vendu pour rembourser environ 530.000 euros de préjudice pour les victimes. Il est estimé à 3,1 millions d’euros.

    Pour l’avocat de Shalimar Sharbatly, Me David-Olivier Kamisky, les employées étaient engagées via des agences saoudiennes et donc assujetties au droit saoudien. Les plaintes auraient été faites dans l’espoir de recevoir un titre de séjour en France, effectivement garanti pour toute enquête sur des faits de traites d’être humains.

    En 2019, une princesse saoudienne avait été condamnée à dix mois de prison avec sursis pour vol, complicité de violences et séquestration sur un artisan venu travailler dans son appartement de l’avenue Foch. Un autre membre de la famille royale est également visé pour une enquête pour traite d’être humains à Neuilly-sur-Seine, depuis 2019.

  • Désinformation : les principales propositions de la commission Bronner - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/desinformation-les-principales-propositions-de-la-commission-bronner_216590

    Mieux comprendre le fonctionnement des algorithmes, promouvoir « les logiques publicitaires responsables », permettre une demande de réparation quand de fausses informations ont causé un préjudice... Voici les principales propositions de la commission sur la désinformation face au risque de voir émerger des « réalités parallèles ». Présidée par le sociologue Gérald Bronner, elle a rendu son rapport mardi à Emmanuel Macron. La commission composée de quatorze universitaires ou personnalités compétentes était chargée de faire le point sur l’impact de l’explosion d’informations permise par le numérique, et sur les éventuelles mesures à prendre pour éviter que celle-ci ne favorise désinformation et, in fine, l’affaiblissement de la démocratie. Dans leur viseur : les « antivax » et les promoteurs des théories complotistes.

    #EMI #Infox #Complotisme #Information #Numérique

  • Vaccination des enfants : pourquoi ça n’avance pas ? - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/vaccination-des-enfants-pourquoi-ca-n-avance-pas_2166034.html

    Seuls 115 000 d’entre eux ont reçu une première injection - soit 2% de cette tranche d’âge -, selon les chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé.

    Un résultat poussif, surtout si on le compare à celui du Portugal et de l’Espagne, qui ont eu accès aux doses pédiatriques du vaccin Pfizer quasiment en même temps que la France et qui ont déjà vacciné plus de 300 000 enfants âgés de 5 à 11 ans, soit 48% de cette tranche d’âge au Portugal et 1,24 million, soit 37%, en Espagne. La France accumule donc un retard non négligeable. Mais comment l’expliquer ? 

    Une non-campagne du gouvernement et des sociétés savantes

    L’une des explications est sans doute que la campagne de vaccination des plus jeunes n’a été que peu mise en avant. « Les autorités sanitaires et les sociétés savantes ne la mènent pas, attaque Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et cofondateur du collectif Du côté de la science. Résultat, qui va vacciner ses enfants ? Les gens bien informés. Ceux qui sont peu informés ou désinformés ne le feront pas. »

    • Oui, c’est ce que je signale régulièrement sur Montpellier aussi.
      (Après, même en sachant, pour faire vacciner les miens, il me faut prendre la bagnole 20 minutes en dehors de Montpellier un dimanche après-midi, c’est pas comme si c’était fastoche ou faisable à pied, comme ça a été le cas pour nous ; je pourrais aussi faire remarquer que la picouze des adultes au vaccinodrome de la mairie, tu arrives, tu remplis le papier, hop piqûre dans les même pas 10 minutes, et voilà ; pour les gamins, rien de ça, il a fallu faire la queue 45 minutes dans le couloir avec 3 papas qui avaient décidé que porter le masque sous le nez était une bonne idée dans une clinique).

    • Les sociétés savantes se sont, elles, montrées très frileuses. Le 15 novembre dernier, trois sociétés savantes de pédiatrie, ainsi que la Société de pathologie infectieuse, signaient une tribune indiquant qu’il n’y avait « aucune urgence » à vacciner les 5-11 ans.

    • de mieux en mieux (je comprends pas qu’elle dise ça alors que les « millions » elle les avaient déjà avec les states en décembre) :

      « Nous sommes provaccins et n’avons pas de grandes inquiétudes sur de potentiels effets secondaires graves, les premières données sur quelques milliers d’enfants semblent le confirmer. Mais si l’on veut être absolument sûr de détecter les risques, il faut attendre les résultats portant sur des millions d’injections », se justifiait notamment Christèle Gras-Le Guen, chef de service des urgences pédiatriques au CHU de Nantes et présidente de la Société française de pédiatrie (SFP). Cette dernière, comme de nombreux autres pédiatres, n’ont cessé de répéter qu’il ne fallait pas vacciner les enfants uniquement pour l’intérêt collectif et a fortiori pour l’intérêt d’adultes qui n’ont pas voulu se faire vacciner. Elle indiquait néanmoins que la question devrait se reposer si la situation sanitaire empirait... Ce qui est le cas aujourd’hui. Sauf que la SFP s’est contentée, depuis, de se prononcer en faveur d’une « vaccination rapide de tous les enfants présentant des maladies chroniques les exposant à un risque de forme grave de Covid ou vivant au contact de personnes immunodéprimées ».

      #bras-cassés

    • https://seenthis.net/messages/944702

      Pourquoi la vaccination des enfants a peu de succès en Suisse aussi ?
      ( source letemps.ch)

      Le taux n’est pas glorieux : seulement 4,1% des 5-11 ans ont reçu au moins une dose de vaccin, depuis que cette possibilité est ouverte à cette catégorie d’âge. Dans certains cantons, le taux frôle même l’insignifiance. Ainsi, Genève n’affichait le 16 janvier que 0,5%, le Valais 0,7%, le Jura 1,1%, Fribourg et Vaud 1,3%, Neuchâtel 1,4%. Même s’il faut nuancer, puisque vendredi dernier, Genève par exemple comptait 1900 enfants inscrits en attente du vaccin.

  • Covid-19 : les autotests, moins précis que les antigéniques
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/14/covid-19-les-autotests-moins-precis-que-les-antigeniques_6109458_3244.html

    L’autotest pâtit de son prélèvement nasal qui, moins profond que le nasopharyngé, a moins de chances de trouver les particules du virus se nichant dans les voies respiratoires hautes.

    Et toutes les marques d’autotests ne se valent pas. Dans une étude publiée en octobre dans le journal Eurosurveillance, des chercheurs allemands ont montré que sur 122 tests ayant obtenu un « marquage CE », c’est-à-dire jugé conforme aux exigences de l’Union européenne, 26 ne présentent pas de sensibilité suffisante. Le degré de sensibilité de ces tests est très variable, et va de 30 % à 100 %, selon l’étude. En France, le ministère de la santé impose que les tests antigéniques (en pharmacie et autotests) soient en mesure de détecter la présence du virus chez une personne malade dans 80 % des cas au moins.

    Jouer sur la loi des grands nombres (on ne peut pas mieux dire...)

    Mais l’évaluation de cette performance, confiée aux industriels eux-mêmes, peut être biaisée : « Pour démontrer que leur test fonctionne, les fabricants peuvent avoir intérêt à prendre des échantillons de malades ayant une charge virale très élevée plutôt qu’une charge virale faible », souligne la virologue Christine Prat. Avec un risque : que la performance du test dans la vraie vie, avec des patients présentant une charge virale plus faible, soit bien inférieure à ce qui est mentionné sur la notice, entraînant un nombre important de « faux négatifs ».

    « Faute de contrôle sur les cohortes utilisées pour vérifier leurs tests, on ne peut pas exclure qu’ils surestiment leur performance. Il y a un tel marché ! », poursuit la scientifique. Pour tenter de mettre de l’ordre, l’Union européenne a établi une liste de tests dont les caractéristiques ont été vérifiées, ce qui n’empêche pas les autres kits d’être malgré tout vendus en pharmacie. « Les autorités jouent sans doute sur la loi des grands nombres, en cherchant d’abord à éviter les ruptures de stock, afin que les Français puissent tous se tester, analyse Christine Prat. Cette stratégie peut avoir du sens, dans la mesure où chaque cas détecté compte. »

    bon, alors on passe en pharma demander quel test ils vendent. on achète un smartphone. on cherche la ref sur les url qui suivent. et pourtant le RSA est toujours aussi bas.

    liste commune des tests rapides de détection d’antigènes pour le diagnostic de la COVID-19 et ensemble commun normalisé de données à inclure dans les certificats des résultats de tests de dépistage de la COVID-19 — approuvé par le CSS, dernière mise à jour le vendredi 23 juillet 2021
    https://ec.europa.eu/health/sites/default/files/preparedness_response/docs/covid-19_rat_common-list_en.pdf

    Addendum à la liste commune des tests rapides de détection d’antigènes pour le diagnostic de la COVID-19 — approuvé par le CSS, dernière mise à jour le vendredi 23 juillet 2021
    https://ec.europa.eu/health/sites/default/files/preparedness_response/docs/covid-19_rat_common-list_addendum_en.pdf

    #covid-19 #tests #TAG #autotests

    • #Covid-19 : pourquoi les #tests_salivaires ont-ils disparu des écoles ? - L’Express
      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/covid-19-pourquoi-les-tests-salivaires-ont-ils-disparu-des-ecoles_2165936.h

      Alors qu’ils avaient été brandis comme un outil phare pour lutter contre le Covid-19, les tests salivaires ont disparu des écoles pour des raisons pratiques.

      Face au variant Omicron, la campagne de dépistage s’invite dans les établissements scolaires. Alors que les autotests sont désormais seuls nécessaires pour les élèves cas contacts, un autre outil a disparu durant cette rentrée : les tests salivaires. Moins d’un an auparavant, le ministère de l’Education avait décidé de miser sur cet outil moins invasif et plus simple à réaliser que les tests par prélèvement nasopharyngé (par le nez). Au printemps, l’exécutif a mis les bouchées doubles : le Premier ministre Jean Castex annonçait que 400 000 tests salivaires contre le Covid-19 seraient déployés dans les écoles élémentaires à la reprise des classes. L’objectif fixé étant 600 000 d’ici à la mi-mai. Quelques mois plus tard, les tests salivaires sont remis au placard. 

      Pour rappel, ce moyen de dépistage fonctionne de la façon suivante : il faut cracher dans un tube fourni dans un kit de prélèvement, à ne pas mettre ensuite au réfrigérateur. Le délai de la remise de l’auto-prélèvement au laboratoire doit être le plus court possible et ne pas excéder 5 heures. Le prélèvement y est alors analysé dans la journée. Comment expliquer le changement de braquet du gouvernement ? Jean-Michel Blanquer a suspendu les campagnes de tests salivaires pour des raisons pratiques. En effet, leurs résultats nécessitaient d’être analysés dans les laboratoires, en ce moment totalement engorgés. Alors que le variant Omicron se propage rapidement dans la population, le nombre de contaminations grimpe en flèche : ce mercredi, on comptabilise 368 149 contaminations détectées en 24 heures sur le territoire. Face au regain de l’épidémie, la politique de dépistage bat son plein dans l’Hexagone.

      alors on a droit à : de jolies attestations parentales qui peuvent remplacer les tests (beaucoup moins de souci pratiques en labo) ; la diffusion sur les réseaux asociaux de vidéos d’enfants hurlants lors de très délicats prélèvement vaseux, des autotests avec 50% de faux négatifs sur Omicron (c’était bien à Noël, c’est bien pour les soldes, et ça devrait faire Pâques aussi)

  • Décembre 2021, le retour de #Klaus_Kinzler dans les médias...

    Klaus Kinzler, enseignant : « #Sciences_Po_Grenoble est devenu un camp de rééducation »

    « On entend désormais dans les amphis des profs remettre en cause tout le système dans ses bases universalistes, démocratiques, laïques. C’est fait sans aucun complexe »

    Professeur d’allemand et de civilisation allemande à l’Institut d’études politiques de Grenoble, Klaus Kinzler est au centre d’une polémique qui empoisonne l’établissement depuis un an. Accusé d’être islamophobe dans une campagne lancée par des étudiants sur les réseaux sociaux, il a vu son nom et celui d’un de ses collègues placardés sur les murs de l’établissement avec la mention : « Des fascistes dans nos amphis. L’islamophobie tue ». Klaus Kinzler n’est pas retourné à l’IEP depuis les faits. En mars, il publiera le récit de cette affaire aux Editions du Rocher.
    Vous avez été, selon vous, la cible d’une « cabale » instrumentalisée par un syndicat étudiant (l’Union syndicale) de l’IEP de Grenoble, avec le silence complice de la direction et du corps enseignant. Pourquoi les choses se sont-elles envenimées à ce point  ?

    Tout a commencé par des échanges de mails avec une collègue historienne en décembre 2020. Je contestais le titre d’une journée de débats dans lequel « racisme, antisémitisme et islamophobie » étaient mis sur le même plan. Cela me paraissait un scandale alors qu’existe un vrai débat sur la pertinence du terme islamophobie. La discussion s’est vite envenimée, ma collègue affirmant la « scientificité » du mot. Les ennuis ont débuté. Dès janvier, la campagne s’était déjà déchaînée sur Facebook. On nous accusait d’être « islamophobes » et on exigeait notre démission, tout en lançant des appels à témoignages anonymes contre nous. En mars dernier, mon nom, ainsi que celui d’un collègue politologue, spécialiste de l’islam en France, ont été placardés sur la façade de l’établissement. J’ai été mis sous protection policière pendant un mois.

    (#paywall)
    https://www.lopinion.fr/politique/klaus-kinzler-enseignant-sciences-po-grenoble-est-devenu-un-camp-de-reeduca

    Toute l’affaire, dans ce fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/905509

    #grenoble #Sciences_po #affaire_de_Grenoble

    • L’enseignant qui accusait Sciences Po Grenoble d’être un institut de « #rééducation_politique » suspendu pour #diffamation

      Un professeur de Sciences Po Grenoble, accusé d’ « islamophobie » au début de l’année, a été suspendu de ses fonctions par la direction, qui lui reproche d’avoir tenu, depuis, des « #propos_diffamatoires » , a-t-on appris lundi 20 décembre.

      L’arrêté de la directrice de l’institut d’études politiques (IEP), Sabine Saurugger, révélé par Le Figaro (https://www.lefigaro.fr/actualite-france/klaus-kinzler-l-enseignant-qui-avait-denonce-une-chasse-ideologique-suspend), vise des interviews accordées au début de décembre par l’enseignant, Klaus Kinzler, au site de l’hebdomadaire Marianne , au quotidien L’Opinion et à la chaîne CNews. Le professeur d’allemand a, selon la directrice, « gravement méconnu plusieurs obligations » , notamment en matière de « #discrétion_professionnelle » . « Il y a lieu à saisir le #conseil_de_discipline » , ajoute-t-elle dans l’arrêté qui le suspend pour quatre mois.

      Une « #chasse_aux_sorcières », selon l’enseignant

      Dans ses interviews, l’enseignant a décrit l’#IEP comme un institut de « rééducation politique » , accusant un « #noyau-dur » de collègues, adeptes, selon lui, des théories « #woke » , d’endoctriner les étudiants, et la direction de l’IEP de laisser faire.

      Pour ses avocats, qui dénoncent une « chasse aux sorcières » , M. Kinzler « a été contraint de prendre la parole afin de se défendre », après avoir été mis en cause « sur la place publique » . « Ça empoisonne ma vie, mais il faut peut-être aller jusqu’au bout pour savoir qui a le droit de dire quoi et dans quelle situation » , a déclaré l’enseignant, évoquant un possible recours devant le tribunal administratif.

      Contactée, la direction de l’IEP de Grenoble n’a pas souhaité réagir à « une mesure interne » . Le 13 décembre, dans un entretien donné à Marianne , Mme Saurugger avait pris la défense de l’établissement. « M. Kinzler reproche un certain nombre de faits qui ne sont pas exacts. Il dit notamment que la direction ne l’a jamais protégé. Sciences Po Grenoble est un établissement où la #liberté_d'expression et la #liberté_d'enseignement se trouvent au cœur du projet académique » , avait-elle déclaré.

      Seize étudiants sur dix-sept relaxés

      A l’origine de l’affaire, à la fin de 2020, M. Kinzler et une collègue historienne avaient échangé des courriels véhéments à propos d’une journée de débats intitulée « racisme, antisémitisme et islamophobie » , termes dont il contestait le caractère scientifique, tout en critiquant l’islam.

      Le 4 mars, M. Kinzler et un autre enseignant avaient été la cible d’affichettes placardées par des étudiants, relayées sur les réseaux sociaux par des syndicats. « Des fascistes dans nos amphis. L’islamophobie tue » , pouvait-on lire sur ces affiches. La directrice de l’IEP avait condamné « très clairement » ces affiches, tout en estimant que la façon dont M. Kinzler parlait de l’islam était « extrêmement problématique » .

      Le 26 novembre, seize des dix-sept étudiants de l’IEP poursuivis devant une instance disciplinaire ont été relaxés, tandis que la ministre de l’enseignement supérieur avait préconisé des sanctions à leur encontre. Un seul a fait l’objet d’une exclusion temporaire avec sursis.

      Dans un message publié sur Twitter, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, #Laurent_Wauquiez, a cependant fait savoir qu’il suspendrait les financements régionaux – environ 100 000 euros par an hors investissements sur projets – à l’IEP de Grenoble, du fait de la « longue dérive idéologique et communautariste » , qui vient de « franchir un nouveau cap » avec la suspension de l’enseignant. Selon lui, « une minorité a confisqué le débat » au sein de l’établissement, « sans que la direction prenne la mesure de cette dérive préoccupante » .

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/20/l-enseignant-qui-accusait-sciences-po-grenoble-d-etre-un-institut-de-reeduca

      #suspension #Wauquiez

    • Sciences Po Grenoble est depuis trop longtemps dans une dérive idéologique et communautariste inacceptable. Ce n’est pas ma conception de la République : la Région @auvergnerhalpes suspend donc tout financement et toute coopération avec l’établissement.


      https://twitter.com/laurentwauquiez/status/1472950277028392965
      #financement #dérive_idéologique #communautarisme #dérive_communautariste #Région_Auvergne_Rhône-Alpes

      –—

      Laurent Wauquiez a parfaitement compris comment couper court à l’infiltration de nos grandes écoles par l’islamo-gauchisme : en commençant par fermer le robinet du financement public.


      https://twitter.com/ZemmourEric/status/1472969682567241736

      –—

      #Valérie_Pécresse :


      https://twitter.com/vpecresse/status/1473032185418551303
      #Pécresse

    • #Richard_Malka sur FB, 21.12.2021 :

      Je suis en vacances. Après quelques mois éreintants à défendre, autant que je le pouvais, le droit d’emmerder Dieu, j’ai décidé d’offrir à mes neurones une cure de désintoxication. Oubliée la liberté d’expression, plus rien à faire du blasphème, du Wokisme ; laissez-moi tranquille avec l’islamo-gauchisme…je veux lire ma pile de livres en retard, regarder la mer, marcher, la tête vide, sur des sentiers douaniers, me plaindre de mes courbatures en m’en délectant, avoir pour seule préoccupation la raréfaction des nouvelles séries de qualité sur Netflix.
      Mais patatras, j’ai commis l’erreur de lire la presse ce matin. J’essaie d’oublier ce que j’ai lu, d’enfouir mon cerveau sous ma couette comme si cela pouvait l’anesthésier, de laisser à d’autres le soin de réagir mais je sens bien que c’est foutu ; ça bouillonne dans mon ventre.
      Il y a donc, sur notre territoire, un petit Pakistan situé dans cette bonne ville de Grenoble. Un laboratoire de la pensée stalinienne dirigé par une certaine Sabrine Saurugger qui, en moins d’un an et demi, depuis sa nomination à la tête de Science Poe Grenoble, aura réussi l’exploit d’anéantir la réputation de cette école et de porter préjudice à des centaines d’étudiants qui auront bien du mal à réaliser leurs rêves quand ils inscriront sur leur cv le nom de cette école de la honte. Mais cela, Madame Saurugger n’en a probablement cure…quelques sacrifiés innocents n’ont jamais fait peur aux idéologues qui pensent le bien.
      Je résume : Le 4 mars dernier, un professeur d’allemand, Klaus Kinzler, est victime d’une campagne de lynchage sur les réseaux d’un syndicat étudiant, son nom étant par ailleurs placardé sur les murs de Science Po Grenoble, affublé des qualificatifs de fasciste et d’islamophobe. Son seul crime consiste à avoir contesté le concept d’islamophobie, ce qui fait débat, quoi que l’on en pense, depuis des décennies et ce dont on devrait pouvoir discuter, même à l’université. Rien qui ne justifie d’être qualifié de fasciste et voué aux gémonies, voire pire. Le professeur s’en émeut, de même que du manque de soutien évident de sa direction, dont on sent bien qu’elle a plutôt tendance à se ranger du coté de la terreur intellectuelle, parce que c’est pour la bonne cause. L’affaire aurait pu en rester là mais non, il faut réduire au silence pour que plus aucun professeur, jamais, partout en France, n’ose contester le dogme naissant. C’est alors que Madame Saurugger a une idée géniale qui a fait ses preuves pour éliminer toute velléité de contestation : innocenter les coupables et condamner leur victime au seul motif qu’elle a osé parler à des journalistes, ce qui ne se fait pas. Manquerait plus que la liberté d’expression soit un droit constitutionnel qui permette de se défendre et de dénoncer l’instauration d’une petite dictature de la pensée. L’université va s’atteler méticuleusement à cette tâche sacrée. D’abord, relaxer 16 des 17 étudiants poursuivis disciplinairement en dépit des conclusions d’un rapport de l’Inspection Générale de l’Education Nationale. Puis, et c’est le chef d’œuvre de la direction de Science Po Grenoble, prendre un arrêté le 14 décembre dernier, en espérant surement que les journalistes ne tarderont pas à être en vacances autour d’une dinde, pour suspendre le Professeur insulté qui avait eu l’audace de s’en plaindre. Le suspendre avant même que ne soit engagée à son encontre une procédure disciplinaire pour avoir osé parler.
      Passons sur le soutien apporté par le groupe écologiste de la région Rhône-Alpes qui, au prétexte de s’insurger de la décision de Laurent Wauquiez de supprimer la subvention de la Région à l’IEP, apporte son soutien à la direction de l’école. Ceci dit, on aimerait bien savoir, en passant, si dans le package du vote écolo, auquel chacun pourrait adhérer, figure obligatoirement la cancel culture dont je ne vois pas bien ce qu’elle a d’écolo.
      Cette affaire est cruciale pour l’avenir. Le message véhiculé par Madame Saurugger est simple : c’est celui de la violence symbolique adressée aux enseignants qui se résume par : taisez-vous, courbez l’échine devant la terreur intellectuelle ; osez la dénoncer et vous serez exclus. Relevez la tête et vous serez suspendus.
      Peut-être n’est-ce pas Monsieur Kinzler qui devrait être sanctionné mais Madame Saurugger, à défaut de prendre conscience elle-même, dans un sursaut, du mal qu’elle fait à son école et à ses étudiants. Au demeurant et en ce qui les concerne, ils gagneraient beaucoup à se révolter contre cette décision, pour ne pas se laisser sacrifier par une direction qui a sombré dans la faillite morale.

      https://www.facebook.com/richardmalka.avocat/posts/334513131820151

    • Samuel Hayat, 21.12.2021

      Je remets ça là à propos de Sciences Po Grenoble. Ce n’est pas un hasard si c’est cette institution qui est accusée. Car Sciences Po Grenoble n’est pas DU TOUT gauchiste. Et sa directrice encore moins. On est vraiment dans le pôle le plus positiviste et « centriste » du champ.
      Une fois de plus, les réactionnaires, en voie de fascisation rapide, ne se déchaînent pas contre les gauchistes - car nous, on ne prétend pas à l’impartialité, et on sait qui vous êtes, donc si LW nous juge, OSEF, ça ne nous fait rien. « Pratiquement, je l’emmerde », écrivait Fanon
      Ils se déchaînent sur les gens et les institutions qui jouent le plus le jeu de la scientificité, de la neutralité axiologique, qui jamais de leur vie n’iront porter la moindre parole militante dans l’espace public. Et ils espèrent ainsi les tétaniser, et nous tétaniser tou.te.s.
      Evidemment, ça ne marchera pas, dans l’immédiat. C’est trop gros. Sciences Po Grenoble va continuer à produire de la science et des diplômes. Mais ça installe une ambiance, ça fait grossir la meute, ça rend la proie plus floue, plus fantasmée. Bref, ça prépare le fascisme.

      https://twitter.com/SamuelHayat/status/1473310750194257920

      #scientificité #neutralité_axiologique #fascisme

    • Sciences Po Grenoble : « L’intrusion politique de Wauquiez est inédite »

      #Frédéric_Sawicki, professeur de science politique et président du comité d’éthique de l’AFSP, souligne la gravité de la décision de Laurent Wauquiez de couper le soutien financier de la #région_Auvergne-Rhône-Alpes à Sciences-Po Grenoble. Il dénonce un climat délétère contre l’#université et la #recherche.

      Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a affirmé que cette dernière mettait fin à sa coopération et à son soutien financier à l’#Institut_d’études_politique de Grenoble. L’ancien ministre et ex-dirigeant des Républicains (LR) met en avant, comme raison de cette soudaine décision annoncée sur Twitter, la mise à pied d’un enseignant, conséquence d’une polémique ayant éclaté au printemps dernier (lire le récit de David Perrotin).

      Quelques heures plus tard, la candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse, partageait le même article du Figaro et s’indignait que « la liberté d’expression ne soit plus assurée à l’IEP de Grenoble », prenant pour argent comptant l’affirmation de l’enseignant en question, Klaus Kinzler, selon laquelle l’établissement serait devenu « un camp de rééducation ». Laurent Wauquiez se voyait félicité dans la foulée par le candidat d’extrême droite Éric Zemmour, estimant que le président de région avait « parfaitement compris comment couper court à l’infiltration de nos grandes écoles par l’islamo-gauchisme : en commençant par fermer le robinet du financement public ».

      Pour comprendre la gravité de cette annonce et son contexte, Mediapart a interrogé Frédéric Sawicki. Professeur de science politique à l’université Paris I, il préside également le comité d’éthique de l’Association française de science politique (AFSP). Il dénonce une décision qui laisse la porte ouverte à toutes sortes d’#abus, et souligne la #responsabilité de la ministre de l’enseignement supérieur, #Frédérique_Vidal, dans le climat délétère ayant encouragé une telle offensive.

      Est-ce que la coupure de fonds publics, pour des motifs politiques, est une première en France ?

      Frédéric Sawicki : Les relations entre les établissements d’enseignement et de recherche et les #collectivités_territoriales, notamment les régions, sont contractualisées. On peut imaginer qu’à l’issue d’une évaluation scientifique, et au regard d’objectifs connus et précis, certains financements soient remis en cause. Mais cela n’a rien à voir avec le fait de plaire ou déplaire au président d’une région. Où irait-on, dans ce cas ? Selon sa sensibilité, un ou une présidente déciderait de sanctionner financièrement des propos qui l’indisposeraient ?

      On a clairement affaire à une #intrusion_politique dans la procédure interne d’un établissement de recherche, et ceci, en effet, est complètement inhabituel. Laurent Wauquiez utilise sa position institutionnelle pour punir un établissement de façon collective. Cela s’appelle une #sanction_politique.

      Il s’agit d’une atteinte aux #libertés_académiques. Comment celles-ci se sont-elles construites, et quelles sont leurs limites ?

      Les libertés académiques concernent la liberté totale d’enseigner et de faire des recherches dans le cadre de l’université. Mais elles renvoient également à une réalité qui remonte au Moyen Âge, les « #franchises_universitaires » : le principe en est que les universités se gèrent elles-mêmes, en dehors de l’intrusion des pouvoirs politiques. Cela signifie qu’elles ont un pouvoir de discipline pour arbitrer et sanctionner les comportements déviants qui auraient été commis en leur sein. Ceci vaut pour les comportements liés à l’activité professionnelle, mais évidemment pas pour les crimes et délits d’ordre pénal ou civil.

      Les universités ont ainsi leurs instances de jugement, avec des possibilités d’appel et de se défendre. La jouissance de libertés académiques s’accompagne donc de procédures d’arbitrage bien définies, avec des tribunaux internes. Non seulement les universitaires sont soumis au droit général, mais ils peuvent faire l’objet de #sanctions devant leurs universités. Cela s’est par exemple produit dans le cas de Bruno Gollnisch (ex-cadre du Front national), qui fut suspendu de Lyon III pour des propos qui portaient préjudice à son établissement.

      En réalité, il y a des affaires tout le temps, dans lesquelles le pouvoir politique ne s’immisce pas – et n’a pas à le faire. De l’extérieur, en lisant certains médias ou responsables politiques, on peut avoir l’impression que l’enseignant mis à pied par la direction de l’IEP de Grenoble est victime d’un règlement de comptes politique. Mais il s’agit avant tout d’une décision émise contre une personne ayant sciemment jeté de l’huile sur le feu en diffamant son établissement.

      Ce genre de sanction politique et financière est inhabituel. Est-ce qu’il faut le rapprocher d’un contexte plus général, à l’international, d’attaque contre la liberté d’enseigner et de chercher ?

      Les pressions et les sanctions sont indéniablement plus féroces dans des démocraties subissant des involutions autoritaires, notamment au Brésil, en Turquie, en Pologne ou en Hongrie. Dans ce dernier pays, l’université privée financée par George Soros a ainsi été contrainte au départ. De manière générale, les présidents d’université font l’objet d’une tutelle directe par le pouvoir politique. On n’en est pas là en France, mais il faut prendre au sérieux la prétention de plus en plus intrusive du pouvoir politique.

      Comment ne pas penser, ici, aux attaques de la ministre Frédérique Vidal contre « l’islamo-gauchisme » qui sévirait dans les établissements d’enseignement et de recherche (lire notre article : https://www.mediapart.fr/journal/france/170221/islamo-gauchisme-vidal-provoque-la-consternation-chez-les-chercheurs) ? D’un côté, on encourage l’#autonomie, mais de l’autre, sur la liberté de ce qui s’enseigne, on exerce une forme de #pression pour qu’aucune tête ne dépasse. Les attaques se répètent contre des cibles mouvantes et toujours mal définies, puisque la même ministre a récidivé récemment devant les sénateurs, en brandissant les dangers supposés du « #wokisme ».

      Dans ce contexte, Laurent Wauquiez vient de faire un pas en direction de Viktor Orbán [le premier ministre hongrois – ndlr]. Pour la première fois en France, des attaques verbales et symboliques se transforment en #rétorsion_financière, en dehors de toute évaluation qui aurait mis en évidence des faits coupables de l’établissement. Pour le président de région, tout semble bon pour faire de l’#agitation. Sauf qu’il s’agit d’#argent_public et de la vie des étudiants et de l’établissement, avec des collègues qui essaient de faire leur travail dans un contexte difficile, lié à la pandémie et à des dotations en berne.

      À l’heure où l’on se parle, Frédérique Vidal n’a pas réagi à la décision de Laurent Wauquiez. Pour vous, elle ne remplit pas son rôle ?

      Des responsables politiques, et elle en fait partie, sont en train de discréditer la seule institution où on essaie de penser le monde comme il va, avec le moins de pression possible de l’extérieur. J’espère que cette affaire va faire prendre conscience que l’université ne devrait pas être un punching-ball, un objet d’#instrumentalisation à des fins électoralistes.

      Frédérique Vidal, au lieu de protéger l’autonomie des universités au sens traditionnel du terme, s’y est déjà attaquée de manière frontale. L’« islamo-gauchisme », le « wokisme »… sont autant de #chimères_conservatrices auxquelles elle a donné crédit. Quoi qu’il en soit, l’université doit être un lieu où l’on peut débattre de courants d’idées nouveaux, sans devoir le justifier devant des autorités politiques. Bientôt, faudra-t-il des autorisations sur les livres et les idées sur lesquelles on peut échanger ? Cela nous mènerait à un régime politique d’une autre nature.

      Après plusieurs décennies en poste dans l’enseignement et la recherche, que pouvez-vous dire de Sciences-Po Grenoble, aujourd’hui visé par Laurent Wauquiez comme un foyer de « dérive idéologique et communautariste » ?

      L’établissement est connu pour ses travaux sur les politiques publiques territoriales, ses enquêtes quantitatives sur les valeurs des Français et des Européens, ses travaux socio-historiques, ou encore ses publications sur les politiques de sécurité. La production des enseignants-chercheurs n’a rien à voir avec celle de gens obsédés par des idéologies « déconstructionnistes ».

      Quand on connaît leur production et ce milieu, les attaques dont ils font l’objet apparaissent encore plus hallucinantes. On ne peut qu’être étonné et indigné de la montée en épingle d’une affaire malheureuse mais ponctuelle et locale, sur laquelle se sont appuyés certains polémistes et responsables politiques pour transformer cet établissement en Satan idéologique.

      Cela fait penser au roman La Plaisanterie de Milan Kundera : dans un contexte d’extrême politisation et d’obligation de #conformisme, n’importe qui semble pouvoir être accusé de n’importe quoi, sans le moindre fondement. Cela est pratique pour régler des comptes, puisqu’on trouvera toujours des gens pour soutenir des #croisades_morales. Il y a un moment où il faudra dire « stop ». Ce devrait être le rôle de Frédérique Vidal.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/211221/sciences-po-grenoble-l-intrusion-politique-de-wauquiez-est-inedite

    • Tweet de Simon Persico, enseignant-chercheur à Sciences Po Grenoble, 21.12.2021 :

      Les messages de soutien à @SciencesPo38, à sa directrice @SSaurugger et aux milliers d’étudiants et enseignants, anciens comme actuels, font chaud au cœur. Autant de bouées qui nous aident à nager dans le torrent de boue qui continue de se déverser sur notre bel IEP.
      Cette fois, c’est Laurent Wauquiez qui décide de couper les bourses de mobilité et l’accompagnement des étudiants les plus éloignés. A partir d’un diagnostic aussi mensonger qu’infamant, celui d’une prétendue dérive « communautariste et idéologique ».
      Une manière pour lui, ce n’est pas nouveau, de hurler avec les loups. Comme de trop nombreux responsables politiques, il surfe sur la vague entretenue par un collègue en perdition, avec l’aide d’une presse complaisante et dépourvue de toute rigueur factuelle.
      Ce thread a donc pour principal objectif de rappeler des faits. Un petit pense-bête sur ce qu’est Sciences Po Grenoble, pour bien comprendre ce qu’il n’est pas.
      Si vous voulez une version courte et synthétique, vous pouvez lire ce communiqué de notre direction. Il dit très bien tout ce qu’il y a à dire : http://www.sciencespo-grenoble.fr/communique-mise-au-point-de-la-direction-de-sciences-po-grenoble
      Si vous voulez une idée plus précise des enseignements et de leur contenu, allez faire un tour sur le site (http://sciencespo-grenoble.fr/formations). Vous y trouverez tous les intitulés de cours et la focale de nos nombreux parcours de Master. Du communautarisme idéologique en barre.
      Si vous voulez une idée de nos recherches, vous pouvez aller sur les sites de nos labos @PACTE_grenoble @CesiceUpmf et @cerdap2. Vous pouvez aussi lire le blog de l’IEP, et notamment cette série sur notre rapport à l’objectivité et à la neutralité : http://blog.sciencespo-grenoble.fr/index.php/category/objectivite-en-sciences-sociales
      Vous y lirez la richesse des objets, la robustesse des résultats et la diversité des perspectives qui nous guident. Je dis « nous » parce que nous formons une communauté très diverse, mais soudée sur l’essentiel : le respect de la rigueur scientifique et du pluralisme.
      Si vous voulez vous faire une idée des types d’évènements qui se tiennent chez nous en dehors des cours, voici les trois principaux du mois de décembre :
      –une journée d’hommage au grand constitutionnaliste et serviteur de l’Etat, Jean-Louis Quermonne.
      –une conférence sur les violences sexistes et sexuelles en présence des plus hautes autorités judiciaires et policières grenobloises
      –une conférence sur la « gestion de crise » par le Ministre chargé des Relations avec le Parlement et de la Participation, Marc Fesneau
      Si vous voulez vous remémorez les faits qui ont mené à cette affaire, vous pouvez lire le rapport de l’Inspection générale (vous noterez que le rapport s’arrête au moment des affichages, avant que notre collègue KK ne déclenche sa guerre médiatique) : https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/la-situation-l-iep-de-grenoble-en-mars-2021-47481
      Ce rapport, comme les excellents articles de @davidperrotin (https://www.mediapart.fr/journal/france/110321/accusations-d-islamophobie-la-direction-de-sciences-po-grenoble-laisse-le-) et de @FrancoisCarrel (https://www.liberation.fr/societe/sciences-po-grenoble-une-semaine-de-tempete-mediatique-sur-fond-dislamo-g) montrent bien la gravité du comportement de KK au démarrage de cette affaire.
      Ils rappellent aussi le soutien dont il a bénéficié de la part de notre direction, d’une part, mais aussi de tous nos collègues, profondément choqués par les affichages.
      Nous avions assez rapidement écrit une tribune à de très nombreuses mains pour rappeler ce soutien, inviter notre collègue à ne pas envenimer les choses, et dénoncer les pressions politiques dont cette affaire était la manifestation : https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/17/professeurs-accuses-d-islamophobie-cette-affaire-est-une-illustration-des-pr
      Progressivement cette affaire commençait à passer, bon an mal an, même si elle avait laissé des traces. Jusqu’au dernier tour de piste de KK dans les médias, en décembre. Un tour de piste qui va mener Laurent Wauquiez à prendre cette décision honteuse.
      Si KK se décide à nous agoniser d’injure par voie d’interview, c’est que KK n’a pas supporté la relaxe de 17 étudiants renvoyés devant un Conseil de discipline délocalisé à l’Université de Clermont-Ferrand. Décision totalement indépendante de Sciences Po Grenoble.
      Lors de ce dernier tour de piste, KK dépasse toutes les limites. Il accuse notre institut d’être devenu un « camp de rééducation politique » et ses enseignants, surtout ceux qui sont arrivés récemment, d’endoctriner les étudiants avec les thèses woke et anticapitalistes.
      Ces propos nuisent gravement à la réputation de l’IEP sur des bases mensongères. Je suis reconnaissant à notre direction d’avoir engagé une procédure disciplinaire contre lui. Je remercie du fond du cœur @SSaurugger pour son courage et son sang-froid !
      Nous réussirons à en sortir renforcés. Car nous montrerons que le pluralisme et le souci du débat argumenté, rigoureux et respectueux sont plus forts que l’instrumentalisation et la mise au pas politique. On le doit à notre institution. On le doit au débat public.
      Et une dernière question à @laurentwauquiez : on en fait quoi du panneau bleu à l’entrée du bahut ? C’est vrai qu’il prend de la place, mais on commençait à s’y faire. Aucun problème pour le garder. Vous nous dites.

      https://twitter.com/SimPersico/status/1473298938602135555

    • Sciences-Po Grenoble : les mêmes intox pour un nouvel emballement

      Après l’annonce de la suspension d’un professeur accusé d’islamophobie à l’IEP de Grenoble, de nombreux politiques dénoncent une attaque contre la liberté d’expression. Mediapart revient sur les nombreuses #contrevérités relayées depuis.

      Il aura fallu attendre neuf mois pour qu’une nouvelle polémique éclate à propos de Sciences-Po Grenoble. L’Institut d’étude politique (IEP) fait de nouveau parler de lui depuis que Le Figaro a révélé que Klaus Kinzler, le professeur d’allemand qui dénonce une supposée « chasse idéologique » au sein de l’école, a été suspendu le 14 décembre pour quatre mois. Sabine Saurugger, directrice de l’institution, a pris cette mesure par #arrêté, avant de « saisir le conseil de discipline dans les meilleurs délais ». Cette suspension n’est toutefois pas une #sanction et l’enseignant conserve son traitement et ses indemnités le temps de la procédure.

      Selon le quotidien, la directrice lui reproche d’avoir tenu « des propos diffamatoires dans plusieurs médias contre l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel il est en poste, ainsi que contre la personne de sa directrice », d’avoir en outre « gravement porté atteinte à l’#intégrité_professionnelle de ses collègues de travail », après une interview donnée sur CNews. Enfin, l’enseignant est aussi accusé d’avoir « gravement méconnu plusieurs obligations liées à son statut de fonctionnaire », comme « son obligation de #discrétion_professionnelle » et « son #obligation_de_réserve ».

      Il n’en fallait pas plus pour que l’emballement reprenne et que la direction de l’IEP soit accusée de « chasse aux sorcières ». De Marine Le Pen à Éric Zemmour, en passant par Valérie Pécresse ou Éric Ciotti, toutes et tous ont dénoncé cette décision qui serait une « grave atteinte à la liberté d’expression ». Plus étonnant encore, le président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a décidé de couper les aides accordées à l’institution, sans même attendre des éclaircissements de Sciences-Po, lui qui n’hésitait pas à voter deux subventions à l’ONG libanaise Nawraj, partenaire d’une association d’extrême droite et dirigée par l’ancien chef de milices chrétiennes responsables de nombreux massacres pendant la guerre civile.

      Sauf que les articles relayant la décision de la direction de l’IEP et les messages de soutien reposent en majorité sur des contrevérités et des #intox largement entretenues par la droite et l’extrême droite, et par le professeur Klaus Kinzler lui-même.

      Rappel des faits. L’affaire débute en mars 2020 lorsque Klaus Kinzler est, avec un autre enseignant, la cible d’affiches placardées sur la façade de l’IEP : « Des fascistes dans nos amphis Vincent T. […] et Klaus Kinzler démission. L’islamophobie tue. » Le syndicat étudiant Unef relaie l’action sur les réseaux sociaux, avant de tout supprimer.

      Comme le racontait Mediapart, ce collage, condamné unanimement, venait après d’intenses tensions autour d’une journée de débats nommée « Racisme, antisémitisme et islamophobie » et organisée dans le cadre d’une « semaine pour l’égalité et la lutte contre les discriminations ».

      Le professeur d’allemand s’en était pris à Claire M., sa collègue et enseignante d’histoire, et exigeait que l’intitulé soit reformulé. Celui-ci ayant été décidé après un vote des étudiants, elle avait refusé et argumenté en précisant « qu’utiliser un concept ne dispense pas d’en questionner la pertinence, de se demander s’il est opérant ».

      Mediapart racontait alors comment l’affaire avait été récupérée avec omission de nombreux détails. Klaus Kinzler reconnaissait lui-même avoir pu être violent à l’endroit de sa collègue et avoir révélé son nom publiquement, la mettant ainsi en danger.

      Alors pourquoi reparle-t-on de l’IEP de Grenoble ? Comme le révèle Le Figaro, la direction, qui n’a pas souhaité répondre à Mediapart, reproche deux récentes interviews accordées par Klaus Kinzler. Dans celle publiée par Marianne, le journal revient sur la relaxe de 17 étudiants passés en conseil de discipline et entretient la confusion en laissant penser que ces élèves pourraient être les auteurs des affiches placardées sur l’IEP. « C’est un blanc-seing pour ceux qui voudraient placer une cible dans le dos des professeurs », affirme Klaus Kinzler, qui dénonce la relaxe de ces 17 étudiants en lien avec l’Union syndicale Sciences-Po Grenoble (US), un syndicat qui avait fustigé « l’islamophobie des deux enseignants ». Le syndicat avait aussi appelé la direction de l’établissement à « statuer » sur le « cas » du professeur.

      Aucun étudiant n’a révélé les noms de professeurs

      Les étudiants sont en effet passés devant une commission disciplinaire. Elle faisait justement suite à une saisine de la directrice qui avait appliqué les recommandations d’un rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche diligenté en mars par la ministre Frédérique Vidal et rendu en mai.

      D’après la décision rendue par la section disciplinaire, consultée par Mediapart, les étudiants ont en effet été relaxés car « le seul appel à témoignage publié par l’US sur les réseaux sociaux (Facebook) ne peut être regardé comme constitutif d’une participation à la diffusion […] d’accusations de racisme et d’islamophobie à l’encontre des deux enseignants », Vincent T. et Klaus Kinzler.

      En effet, si les étudiants ont bien dénoncé le comportement des deux professeurs, ils n’ont jamais publié leurs noms publiquement. Par ailleurs, si la presse évoque le fait qu’un étudiant a été condamné par la section disciplinaire, cela n’a rien à voir avec cette affaire. D’après nos informations, une étudiante a fait l’objet d’une exclusion temporaire avec sursis pour dénonciation calomnieuse dans une affaire de violences sexuelles.

      Aucun nom d’enseignant n’a été révélé par le laboratoire Pacte

      Dans son interview à Marianne qui lui est aujourd’hui reprochée, Klaus Kinzler met également en cause le laboratoire de recherche affilié au CNRS et à l’IEP, #Pacte, qui l’aurait accusé publiquement de harcèlement à l’encontre de sa collègue. « Sans cette accusation publique de Pacte, les étudiants ne m’auraient jamais attaqué sur Facebook », précise-t-il.

      En réalité, le laboratoire, qui a effectivement affirmé « son plein soutien » à l’enseignante « attaquée personnellement », n’avait jamais nommé Klaus Kinzler et n’a pas non plus rendu public son communiqué. Il avait seulement été envoyé par mail aux personnes concernées et à la direction. Interrogé ce mardi, l’enseignant reconnaît que « le communiqué n’est pas public ». « Mais il était très maladroit et a quitté les murs de l’IEP », ajoute-t-il.

      Ce qu’aucun média ne précise en outre, c’est que Klaus Kinzler est le premier à avoir livré le nom de sa collègue Claire M. Après le communiqué de Pacte, il avait publié sur son site internet les échanges qu’il avait eus avec l’enseignante sans son accord. Comme lui, elle avait d’ailleurs reçu des menaces et bénéficié par la suite d’une protection policière.

      Lors d’une interview donnée sur Cnews et également dénoncée par la direction de l’IEP, Klaus Kinzler s’en était d’ailleurs pris, avec Pascal Praud, à la directrice de Pacte, Anne-Laure Amilhat. Elle avait ensuite reçu une vague de cyberharcèlement, avant de déposer différentes plaintes pour « diffamation et diffamation à caractère sexiste » contre le professeur et l’animateur, et pour « menace de mort » et « cyberharcèlement ».

      La direction de l’IEP a bien soutenu Klaus Kinzler

      Dans différents médias, Klaus Kinzler affirme aussi que la direction de l’IEP ne l’a « jamais protégé en un an » et qu’il n’a pas été soutenu.

      Là encore, les nombreux mails et documents consultés par Mediapart prouvent le contraire. Pour contester l’intitulé de la journée de débats, le professeur d’allemand a vivement attaqué Claire M., dans des mails-fleuves, en la traitant d’« extrémiste » ou en remettant en cause ses qualités scientifiques. Klaus Kinzler avait d’ailleurs reconnu lui-même sa violence, qu’il disait « regretter ». L’enseignante avait alors sollicité l’intervention de la direction, qui avait refusé de rappeler à l’ordre Klaus Kinzler, mettant en avant la liberté d’expression.

      Face à l’inaction de la direction, Claire M. avait même saisi le Défenseur des droits. Dans sa décision consultée par Mediapart, l’institution estimait que Klaus Kinzler et son collègue Vincent T. avaient « bafoué le droit au respect de Claire M. et que cette dernière n’a pas bénéficié du soutien de la direction ». Cette dernière avait seulement demandé à l’enseignant de s’excuser, alors que l’enseignante avait été placée en arrêt maladie.

      Interpellée par l’Union syndicale en janvier 2021, la direction de l’IEP avait encore rappelé l’importance de la liberté d’expression des enseignants et était par la suite accusée par l’Union syndicale de se cacher « derrière la liberté pédagogique pour défendre l’islamophobie ». Sollicité sur ce point, le professeur d’allemand le reconnaît là encore. « Vous avez raison, la direction m’avait d’abord soutenu en tentant un apaisement de la situation. Mais après, elle m’a abandonné en faisant le strict minimum. Elle aurait dû punir les étudiants immédiatement, sans attendre que les médias en parlent. »

      Les recommandations du rapport suivies à la lettre par la directrice

      En mars dernier, Klaus Kinzler envoie un mail à des étudiants qui avaient dénoncé le fait qu’il boive de l’alcool lors d’une réunion. Agacé, le professeur d’allemand avait signé : « Un enseignant “en lutte”, nazi de par ses gènes, islamophobe multirécidiviste ». Encore interpellée par l’Union syndicale, la direction de l’IEP n’avait pas réagi. Quatre jours après, les fameuses affiches le visant étaient placardées et la direction signalait les faits au procureur, avant de déposer plainte contre X.

      « C’est absurde de s’en prendre à la directrice de l’IEP, alors qu’elle a soutenu les deux enseignants depuis le début », s’agace un maître de conférences de l’IEP. Il rappelle en effet que #Sabine_Sarugger a suivi à la lettre les recommandations du rapport qui préconisait une action disciplinaire contre les étudiants de l’US. « Elle a saisi la commission de discipline. On ne peut pas aujourd’hui lui reprocher les relaxes alors que la commission a été dépaysée et est parfaitement indépendante », ajoute-t-il.

      Un rapport d’ailleurs salué par Klaus Kinzler. ​​« Je ne peux pas dire que je sois d’accord avec tout ce qui y est préconisé mais je dois reconnaître que les inspecteurs ont fait un travail d’enquête extraordinaire, interrogeant tous les protagonistes de l’affaire, soit des dizaines de personnes. Ils ont formulé de nombreuses recommandations extrêmement claires », juge-t-il dans Marianne.

      Dans ses conclusions, l’inspection estimait « que tous les acteurs de cette affaire ont commis des erreurs d’appréciation, des maladresses, des manquements et fautes, plus ou moins graves, plus ou moins nombreux ». Elle précisait aussi que Klaus Kinzler avait « porté atteinte à l’image et à la réputation du corps enseignant et, au-delà, de l’établissement, décrédibilisé une instance de l’Institut », et recommandait un rappel à l’ordre.

      Le professeur attaquait l’islam et « les musulmans »

      Dans ses différentes sorties, Klaus Kinzler vilipende une attaque contre la liberté d’expression et rappelle justement que la critique de l’islam doit être possible. « Je dois rappeler que, dans ces mails, je n’ai jamais critiqué les musulmans. J’ai même insisté assez lourdement sur ce point. Je n’ai parlé que du terrorisme et d’une vision archaïque de la femme qui ne me plaît pas dans l’islam », précise-t-il, toujours dans l’hebdomadaire.

      Si le professeur s’en prend vivement à l’islam et précise qu’il « préfère largement le Christ », les nombreux mails consultés par Mediapart montrent qu’il visait aussi les musulmans. C’est ce qui avait d’ailleurs choqué certains étudiants de cette religion. « Les musulmans ont-ils été des esclaves et vendus comme tels pendant des siècles, comme l’ont été les Noirs (qui aujourd’hui encore sont nombreux à souffrir d’un racisme réel) ? Non, historiquement, les musulmans ont été longtemps de grands esclavagistes eux-mêmes ! Et il y a parmi eux, encore aujourd’hui, au moins autant de racisme contre les Noirs que parmi les Blancs », écrivait-il. Il poursuivait sa mise en cause des musulmans en expliquant qu’ils n’ont pas jamais été « persécutés », « tués » ou « exterminés » comme l’ont été les juifs et qu’au contraire, on compterait parmi eux « un très grand nombre d’antisémites virulents ».

      « Sur les musulmans, ce sont un peu des évidences que je dis, 95 % des Français doivent être d’accord avec moi », justifie aujourd’hui Klaus Kinsler. « Vous revenez sur tous ces mails, mais je doute que cela intéresse les gens. Je ne me rappelle pas de tout. Aucun autre média ne retient des choses à me reprocher dans ces mails », finit-il par balayer.

      « Dans L’Opinion, Klaus parle de l’IEP comme d’un camp de rééducation. Ses interviews sont d’une violence inouïe et reposent sur de nombreux #mensonges complaisamment relayés par les médias qui l’interrogent », regrette l’un de ses collègues. Un autre confirme : « Non, l’IEP n’est pas un repère de “wokistes”. Quiconque vient ici s’apercevra qu’il n’y a aucune dérive communautariste. » Après la relaxe des étudiants, plusieurs professeurs de l’IEP avaient d’ailleurs vivement réagi par mail pour dénoncer cette décision. « Il y a des débats au sein de l’IEP mais ni pression idéologique ni chasse aux sorcières. »

      Dans un communiqué publié ce mardi, la direction de l’IEP réagit à la décision de Laurent Wauquiez et dénonce une décision politique. Elle rappelle également que « le soutien financier de la région […] ne consiste pas en des subventions mais essentiellement en l’attribution de bourses aux étudiants ».

      Klaus Kinzler, lui, se dit « fatigué par tout ça » et promet de « cesser les apparitions médiatiques dès demain ». Tout en regrettant que le débat « soit national plutôt que devant un tribunal », il insiste pour mettre en cause la directrice de l’IEP, qui a « voulu le faire taire » en l’empêchant de parler à la presse. Confronté aux nombreuses imprécisions ou contrevérités qu’il relaie lors de ses nombreuses interviews, il prévient : « On ne va pas refaire l’histoire du mois de mars. Un juge administratif tranchera. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/211221/sciences-po-grenoble-les-memes-intox-pour-un-nouvel-emballement

    • "Islamophobie" à l’IEP de Grenoble : « la chasse idéologique aux enseignants est ouverte »

      Au cœur d’une polémique pour s’être opposé au concept « d’islamophobie », un professeur de l’Institut d’études politiques de Grenoble, Klaus Kinzler, a vu son nom placardé sur les murs de l’établissement pendant qu’une association étudiante exigeait que la direction « statue sur son cas ». Ces mêmes étudiants ont récemment été relaxés par une commission disciplinaire. Un « blanc-seing » aux campagnes d’intimidation, estime, auprès de « Marianne », le professeur en question.

      Si Klaus Kinzler enseigne à l’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble, il n’y a pas donné cours depuis mars, après que son année universitaire a été perturbée par une vive polémique. Sur les murs de l’IEP, des affiches mentionnant son nom et le qualifiant d’« islamophobe » ont fleuri en début d’année. En cause : une querelle entre professeurs lors d’un échange de mails qui a fait grand bruit dans la communauté enseignante et étudiante de l’établissement. Klaus Kinzler s’y opposait à l’utilisation du terme « islamophobie » dans l’organisation d’une semaine de lutte contre les discriminations.

      (#paywall)
      https://www.marianne.net/societe/laicite-et-religions/islamophobie-a-liep-de-grenoble-la-chasse-ideologique-aux-enseignants-est-

    • La liberté académique est-elle en danger ?

      La liberté du chercheur serait aujourd’hui sérieusement menacée en France et aux Etats-Unis et, avec elle, la pratique même du métier. C’est la thèse d’#Olivier_Beaud, Professeur de droit public à l’université de Panthéon-Assas, auteur de l’ouvrage « Le savoir en danger » (PUF, 2021), et notre invité.

      https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/la-liberte-academique-est-elle-en-danger

    • Sciences-Po Grenoble : Laurent Wauquiez ou les ravages de la « #cancel_culture »

      Après qu’un professeur de l’IEP de Grenoble a été suspendu, Wauquiez a décidé de couper le financement que la région versait à l’établissement. La droite LR « cancel », l’extrême droite applaudit.

      La « cancel culture », c’est la droite qui la dénonce le plus mais c’est encore elle qui la pratique le mieux. Après qu’un professeur de Sciences-Po Grenoble, Klaus Kinzler, a été suspendu pour quatre mois de ses fonctions par la direction qui lui reproche d’avoir tenu des « propos diffamatoires », le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a annoncé vouloir suspendre les financements accordés à l’école par la collectivité.

      « Sciences-Po Grenoble est depuis trop longtemps dans une #dérive_idéologique et communautariste inacceptable, a tweeté Laurent Wauquiez. Ce n’est pas ma conception de la République : la région Auvergne-Rhône-Alpes suspend donc tout financement et toute coopération avec l’établissement. » Soit un soutien financier - environ 100’000 euros par an hors investissements sur projets - qui consiste à attribuer des bourses aux étudiants, à soutenir des formations continue pour faciliter l’accès à l’enseignement supérieur et à l’emploi, ainsi que l’action sociale.

      L’affaire remonte à décembre 2020, quand Klaus Kinzler, professeur de civilisation allemande, s’oppose de manière virulente, dans un groupe de travail, à l’utilisation du mot « islamophobie » lors d’un futur colloque. Il obtient gain de cause. Deux mois plus tard, son nom et celui d’un de ses collègues sont placardés sur des affiches par des étudiants les accusant d’être islamophobes et « fascistes ».

      Un institut de « rééducation politique »

      Dans le contexte inflammable lié aux polémiques sur l’« islamo-gauchisme », l’événement prend une ampleur nationale. Frédérique Vidal émet le souhait de voir les colleurs d’affiches sanctionnés. Le 26 novembre, seize des dix-sept étudiants de l’IEP poursuivis devant la commission de discipline de l’université de Clermont-Auvergne sont finalement relaxés. Une décision prise à l’unanimité, relate le Monde. Un seul étudiant sera sanctionné, une exclusion temporaire avec sursis.

      C’est à la suite de cette décision que l’affaire est relancée. Dans une interview à l’Opinion, l’enseignant Klaus Kinzler décrit Sciences-Po Grenoble comme un institut de « rééducation politique » en accusant un « noyau dur » de collègues, adeptes selon lui du « wokisme » ». Ce qui pousse la directrice de l’établissement, Sabine Saurugger, a prendre un arrêté dans lequel elle reproche à Klaus Kinzler d’avoir « gravement méconnu plusieurs obligations », notamment en matière de « discrétion professionnelle ». Et de le suspendre de ses fonctions pour une durée de quatre mois tout en conservant son traitement et ses indemnités, comme le révèle le Figaro. D’où la décision de Wauquiez de priver l’école de subventions...

      La direction de l’IEP dit regretter dans un communiqué une décision qui semble motivée par « un motif politique, davantage que par la réalité au sein de l’institution, alors même que l’IEP Grenoble-UGA aurait gagné du soutien de tous ses acteurs soucieux de l’intérêt de ses étudiants et de la communauté universitaire ». D’autant plus dans un contexte de cruel manque de moyen, de précarisation des étudiants et d’un rebond pandémique du Covid-19.

      Deux subventions à l’ONG libanaise #Nawraj

      En revanche, l’annonce de Laurent Wauquiez, qui fut lui-même ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de juin 2011 à mai 2012, a été chaleureusement accueillie par l’extrême droite. Le candidat néo-pétainiste à la présidentielle Eric Zemmour a salué sa façon de « couper court à l’infiltration de nos grandes écoles par l’islamo-gauchisme ». Suivi d’un « bravo ! » de Marine Le Pen. La droite LR cancel. L’extrême droite applaudit.

      A noter qu’en septembre 2020, Mediapart révélait que la région Auvergne-Rhône-Alpes, présidée par Laurent Wauquiez, venait de voter deux subventions (36’000 euros et 70’000 euros) à l’ONG libanaise Nawraj. L’association étant dirigée par #Fouad_Abou_Nader, un ancien chef des #Phalanges, ces milices chrétiennes responsables de nombreux massacres pendant la guerre civile.

      Un discours convenu et abondamment relayé par une certaine presse (le Point, le Figaro, Valeurs actuelles...) attribue sans détour la « cancel culture » au répertoire militant d’étudiants de gauche et d’universitaires menant des travaux sur les discriminations systémiques. Laurent Wauquiez et l’extrême droite font l’implacable démonstration que cette pratique n’est pas l’apanage du progressisme, elle peut tout aussi bien être réactionnaire, conservatrice et antisociale.

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/sciences-po-grenoble-laurent-wauquiez-ou-les-ravages-de-la-cancel-culture

    • Suspension de Klaus Kinzler à Sciences Po Grenoble : la lettre de 40 personnalités à Frédérique Vidal

      Dans une #lettre_ouverte, 40 personnalités, pour la plupart issues du monde universitaire, interpellent la ministre de l’Enseignement supérieur pour lui demander d’agir face à ce qu’ils perçoivent comme une censure imposée par un courant militant.

      Klaus Kinzler, enseignant à Sciences Po Grenoble, accusé d’islamophobie, s’est longtemps défendu en alertant les médias sur la dérive de son établissement et la chasse aux sorcières dont il se sentait victime. La direction vient de le suspendre au motif qu’il aurait bafoué son obligation de réserve et de discrétion.

      –-

      Lettre ouverte à Madame Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur

      Madame la ministre,

      La situation à l’IEP de Grenoble et les poursuites engagées contre notre collègue Klaus Kinzler démontrent, s’il en était besoin, que la liberté d’expression des universitaires, de même que leur liberté académique dans le cadre de leur enseignement et de leur recherche, libertés dont vous êtes la première garante, sont en péril dans notre pays.

      Depuis quelques années un courant militant -et se revendiquant comme tel- cherche à imposer, dans de nombreux établissements d’enseignement supérieur, en particulier dans le domaine des sciences sociales, un discours exclusif. Or c’est une chose d’accueillir de nouveaux champs d’études et de nouveaux paradigmes ; c’en est une tout autre de leur laisser acquérir une domination voire une hégémonie institutionnelle, alors même que leur pertinence scientifique fait l’objet, comme vous le savez, d’un intense débat intellectuel.

       » LIRE AUSSI - Sciences Po Grenoble, au cœur d’une passe d’armes politique

      Vous vous étiez vous-même émue de l’extension dans l’Université de ce que vous avez nommé « l’islamo-gauchisme » - qui est l’une des manifestations de ces dérives - et aviez annoncé un rapport sur ce sujet en février de cette année. Force est de constater que, près d’un an plus tard, ce rapport, sans cesse promis et sans cesse reporté, n’a toujours pas vu le jour.

      De même, nous attirons votre attention sur le rapport de l’Inspection générale que vous avez missionnée à l’IEP de Grenoble, relevant qu’« au terme de ses travaux, il ne fait pas de doute […] que ce sont les accusations d’islamophobie qui sont la cause de la grave détérioration du climat de l’IEP » (p. 2) et « qu’un climat de peur s’était installé depuis plusieurs mois parmi les étudiants de l’IEP du fait de cette utilisation par l’U[nion] S[yndicale] d’accusations (graves, puisqu’il s’agit de délits, voire de crimes tels que le viol) diffusées sur les réseaux sociaux contre tous ceux qui ne lui semblent pas partager ses positions » (p. 3). Or, il s’avère que la personne désormais poursuivie est celle-là même qui a alerté sur ces agissements et qui, nous vous le rappelons avec gravité, est menacée de mort pour cette prétendue « islamophobie » : notre collègue Klaus Kinzler. Et ces poursuites ont lieu au rebours des traditions de l’université française comme de la jurisprudence de la CEDH.

      Dans ce contexte, où la liberté d’expression est menacée par des sanctions disciplinaires, voire pénales ; où le pluralisme de l’enseignement et de la recherche est contrecarré par des manœuvres d’intimidation, et donc par l’autocensure croissante de nos collègues, en particulier des plus jeunes, puisque leur carrière en dépend ; où, enfin, un nombre croissant d’étudiants font part de leur inquiétude devant ce qu’ils ressentent comme une entreprise de formatage et de propagande, notre question est simple : que comptez-vous faire précisément, Madame La ministre ?

      Avec nos salutations les plus respectueuses,

      À VOIR AUSSI - Science Po Grenoble : Faut-il dissoudre l’UNEF ?

      Liste des premiers signataires

      Michel Albouy, professeur émérite en sciences de gestion, Université Grenoble Alpes

      Claudine Attias-Donfut, sociologue

      Sami Biasoni, essayiste, docteur en philosophie

      Christophe Boutin, professeur de droit public, Université de Caen-Normandie

      Jean-François Braunstein, professeur de philosophie, Université Paris 1 Sorbonne

      Pascal Bruckner, essayiste et philosophe

      Joseph Ciccolini, professeur des Universités - Praticien Hospitalier

      Albert Doja, professeur d’anthropologie, Université de Lille

      Laurent Fedi, université de Strasbourg

      Monique Gosselin-Noat, professeur émérite de littérature

      Yana Grinshpun, linguiste, Paris 3

      Philippe Gumplowicz, professeur de musicologie Université Evry-Paris-Saclay

      Nathalie Heinich, sociologue

      Emmanuelle Hénin, professeur de littérature, Sorbonne Université

      Hubert Heckmann, maître de Conférence en Littérature médiévale, Université de Rouen

      Mustapha Krazem, linguiste, université de Lorraine

      Arnaud Lacheret, associate Professor

      Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’Université Rennes 1

      Andrée Lerousseau, maître de Conférence à l’université Lille 3 en Philosophie

      Samuel Mayol, maître de Conférence, Paris 13

      Michel Messu, professeur honoraire de philosophie

      Frank Muller, professeur émérite d’histoire moderne

      Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires

      Bernard Paqueteau, professeur en Sciences Politiques

      Rémi Pellet, professeur à la faculté de Droit Université de Paris et à Sciences Po Paris

      Gérard Rabinovitch, philosophe

      Pascal Perrineau, professeur émérite des universités à Sciences Po

      François Rastier, linguiste, Directeur de Recherche émérite au CNRS

      Philippe Raynaud, philosophe, Paris II

      François Roudaut, professeur (Université Montpellier III)

      Xavier-Laurent Salvador, linguiste, Sorbonne Paris Université

      Perrine Simon Nahum, historienne et philosophe

      Jean Paul Sermain, professeur émérite de Littérature

      Jean Szlamowicz, linguiste

      Pierre-Henri Tavoillot, philosophe, Sorbonne-Université

      Pierre-André Taguieff, directeur de recherche au CNRS

      Thibault Tellier, professeur des universités, Sciences Po Rennes

      Dominique Triaire, professeur émérite de littérature française, Université de Montpellier

      Pierre Vermeren, professeur d’Histoire, université Paris I

      Christophe de Voogd, historien

      Nicolas Weill-Parot, directeur d’études à l’EPHE

      https://www.lefigaro.fr/vox/societe/suspension-de-klaus-kinzler-a-sciences-po-grenoble-la-lettre-de-40-personna

    • Sciences Po Grenoble : après l’éviction de Klaus Kinzler, Frédérique Vidal appelle à « la sérénité »

      La ministre de l’Enseignement supérieur, qui s’était émue de l’emprise de « l’islamo-gauchisme » à l’IEP de Grenoble, a été interpellée par des intellectuels.

      Alors que les réactions se succèdent, après la suspension par la directrice de l’IEP de Grenoble du professeur d’allemand Klaus Kinzler - dont le nom, en mars, avait été placardé sur les murs de l’école assortis d’accusation de « fascisme et d’islamophobie », la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, appelle « chacun à se remettre au travail dans la sérénité » . « Elle a demandé à l’inspection générale de renforcer son suivi et au recteur délégué de rester en contact avec la directrice pour accompagner l’établissement », expliquent ses services. Frédérique Vidal précise que cette suspension « n’entrait pas dans les préconisations » du rapport des inspecteurs généraux missionnés à l’IEP lors de la crise, mais que les relations entre un professeur et sa direction « sont du ressort des relations entre un employeur et un membre de son personnel » .

      Une réponse bien pâle, au vu des débats enflammés autour de l’affaire. Dans une tribune publiée mardi sur lefigaro.fr, 40 personnalités essentiellement issues du monde universitaire - dont le philosophe Pierre-André Taguieff, la sociologue Nathalie Heinich, le linguiste Xavier-Laurent Salvador, ou l’essayiste Pascal Bruckner- ont interpellé la ministre, dénonçant une censure imposée par un courant militant. « Vous vous étiez vous-même émue de l’extension dans l’Université de ce que vous avez nommé “l’islamo-gauchisme” et aviez annoncé un rapport sur ce sujet en février » , écrivent-ils, constatant que ce rapport n’est toujours pas venu. Ils rappellent aussi le rapport des inspecteurs généraux, rendu en mai, concluant que « les accusations d’islamophobie » étaient « la cause de la grave détérioration du climat » à l’institut et « qu’un climat de peur s’était installé ».

      Mercredi, c’est Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo et de Mila, qui a pris la plume dans L’Express , déplorant « une injonction à courber l’échine » de la part d’une direction de l’IEP pour laquelle « il faut réduire au silence pour que plus aucun professeur, jamais, partout en France, n’ose contester le dogme naissant », écrit-il, décrivant « sur notre territoire, un petit Pakistan situé dans cette bonne ville de Grenoble » , « un laboratoire de la pensée stalinienne ». Sur Twitter, Manuels Valls, premier ministre lors du quinquennat Hollande, a soutenu quant à lui la décision de Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, de suspendre ses subventions à l’IEP.

      La ministre Frédérique Vidal s’en tient aux recommandations du rapport de l’inspection. « L’établissement a retrouvé le calme , explique-t-elle. Des rappels à l’ordre ont été faits aux enseignants qui avaient commis des maladresses. Une procédure à l’encontre des étudiants a été enclenchée devant la section disciplinaire de Clermont-Ferrand ». Celle-ci s’est soldée, en novembre, par la relaxe des étudiants poursuivis pour leur participation à la diffusion des accusations d’islamophobie. Après quoi Klaus Kinzler avait à nouveau pris la parole dans les médias, décrivant Sciences Po Grenoble comme un institut de « rééducation politique » et pointant une direction « otage » des « ultras ». Propos qui lui ont valu quatre mois de suspension et la convocation prochaine devant un conseil de discipline.

      https://www.lefigaro.fr/actualite-france/sciences-po-grenoble-apres-l-eviction-de-klaus-kinzler-frederique-vidal-app

    • Sciences Po Grenoble : « C’est Laurent Wauquiez qui porte atteinte à la liberté académique »

      Professeur à l’IEP Grenoble, le politologue #Yves_Schemeil dénonce un emballement médiatique autour de Klauz Kinzler, ce professeur d’allemand venant d’être suspendu.

      Et voilà l’IEP de Grenoble à nouveau au centre des polémiques. Le professeur d’allemand Klaus Kinzler a été suspendu par la directrice de l’institut d’études politiques, Sabine Saurugger, pour des « propos diffamatoires » contre l’établissement. L’enseignant avait été accusé d’ « islamophobie » par certains étudiants. Depuis, il dénonce dans les médias un climat de « terreur » et une « chasse idéologique » au sein de l’IEP. Laurent Wauquiez, président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé suspendre tout financement (100.000 euros par an) à l’IEP, en raison d’une « dérive idéologique inacceptable ». Dans une tribune publiée par l’Express, Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo et Mila, est allé jusqu’à qualifier Sciences Po Grenoble de « petit Pakistan » et « laboratoire de pensée stalinienne ».

      Le politologue Yves Schemeil, professeur émérite à l’IEP Grenoble et ancien directeur de l’institut, dénonce pour sa part un #emballement_médiatique entretenu par un professeur absent des lieux depuis une longue période. Selon lui, les accusations de « wokisme » ou « d’islamo-gauchisme » ne correspondraient nullement à la réalité. « En réalité, il n’y a à l’IEP ni recherches ni enseignements portant sur le post-colonialisme ou sur le genre » déclare-t-il, alors que les étudiants seraient, très majoritairement, bien plus préoccupés par leur avenir professionnel que par les batailles idéologiques. Entretien.

      L’Express : Klaus Kinzler a été suspendu en raison de propos jugés « diffamatoires » contre l’IEP de Grenoble. Qu’en pensez-vous ?

      Yves Schemeil : Klaus Kinzler est un #PRAG, autrement dit un professeur agrégé du secondaire détaché à l’IEP. N’étant pas universitaire, il a pour seule obligation d’assurer des cours de langue. Malheureusement, il a été souvent absent de l’IEP ces dernières années, ce qui ne l’empêche pas de critiquer publiquement l’institution. Quand on est responsable d’établissement public on doit faire respecter le droit. C’est justement ce que la directrice a fait. L’arrêté de suspension qu’elle a signé ne prive pas ce collègue de traitement ; il ne peut simplement plus s’exprimer dans les médias en tant que membre de l’institution sinon il s’exposerait à des sanctions disciplinaires.

      Dans Le Figaro, 40 personnalités se sont inquiétées des menaces sur la liberté académique...

      Comme l’a rappelé Olivier Beaud, professeur de droit et auteur d’un livre dénonçant les menaces sur la liberté académique, celle-ci repose sur la liberté d’expression, certes, mais aussi sur la liberté d’enseigner et aussi sur la liberté de recherche, alors que Klaus Kinzler n’en fait pas. Par ailleurs, l’IEP est un lieu où l’on est libre de dire ce que l’on veut car on n’y a jamais censuré personne. Celui qui s’est comporté en censeur c’est Klaus Kinzler lui-même en refusant que le concept d’"islamophobie" soit mis sur le même plan que l’antisémitisme et le racisme dans l’intitulé d’un débat public. Les membres du groupe de travail chargé de le préparer étaient pourtant prêts à en discuter avec lui, mais il a apparemment refusé de faire des concessions. La liberté académique n’est donc pas du tout en cause dans cette affaire.

      Klaus Kinzler dénonce une dérive idéologique et un « endoctrinement » à l’IEP Grenoble...

      J’ai dirigé l’IEP de Grenoble de 1981 à 1987. Je peux vous assurer que son idéologisation était forte à l’époque. Dans un contexte anticapitaliste, des syndicalistes pouvaient séquestrer des responsables ou interdire l’accès à des locaux. Aujourd’hui, je travaille dans des équipes de recherche de l’institut aux côtés des personnes implicitement visées par Klaus Kinzler. Je peux vous certifier que je n’ai rien constaté qui corresponde à ce qu’il décrit. Chaque année, 5000 jeunes, souvent avec une mention très bien au bac, candidatent pour intégrer l’IEP de Grenoble. Ils veulent obtenir une bonne formation et un diplôme doté d’une valeur sur le marché du travail leur permettant ensuite d’accéder à des secteurs d’activité très variés. C’est ça leur priorité.

      En tant que professeur il m’arrive parfois de regretter que les débats sur les questions d’actualité ne soient pas plus fréquents. C’est dû au fait que les jeunes arrivant à l’IEP sont souvent de bons élèves persuadés qu’ils devraient connaître suffisamment un sujet avant d’oser en parler dans une salle de cours, encore moins émettre des critiques « révolutionnaires ». Un collègue qui se dit lui-même très à gauche a déclaré le 21 décembre sur Twitter que nous serions « le pôle le plus positiviste de France », s’étonnant ainsi de l’accusation selon lui imméritée d’être une maison anticapitaliste. Il est vrai qu’à Sciences Po Grenoble il n’y a que très peu de militants qui cherchent à mobiliser leurs collègues étudiants.

      Le rapport de l’Inspection générale avait estimé que tous les acteurs avaient commis des erreurs d’appréciation et des maladresses dans cette affaire, mais il mettait aussi en avant un « climat de peur » de la part d’étudiants...

      Il y a eu des maladresses de tous les côtés, c’est vrai. Une série d’erreurs a produit des effets beaucoup plus importants que leur cause ne l’aurait objectivement justifié. En ce qui concerne les étudiants actuels, une minorité a probablement un agenda politique, sur les questions de genre ou de violences contre les femmes. Mais dans l’ensemble, les étudiants sont très peu activistes. Et puis est arrivée cette histoire : certains ont dû estimer que c’était un bon vecteur de mobilisation. Il faut distinguer cet activisme critiquable des affiches dénonçant Klaus Kinzler et un de ses collègues, sur lesquelles on pouvait lire « des fascistes dans nos amphis. L’islamophobie tue ». On ne sait toujours pas qui en sont les auteurs, l’enquête policière ne semble pas avoir abouti, ce pourrait être n’importe qui. Au centre du campus, l’IEP a toujours attiré des groupes venant d’autres facultés, les responsables de cet affichage pourraient très bien venir d’ailleurs.

      Et que pensez-vous de la décision de Laurent Wauquiez de suspendre les financements de la région ?

      C’est une suspension, comme vous le dites. Pour l’instant, il s’agit plutôt d’un coup de menton qu’autre chose. Laurent Wauquiez ne peut pas couper du jour au lendemain les bourses régionales que perçoivent les étudiants. Il y a aussi des programmes de recherche en cours, qui ne sont pas soldés, leur financement n’étant complété qu’une fois qu’ils seront terminés. Concrètement, cette menace ne pourrait alors s’appliquer que l’an prochain, ou même ultérieurement. Pour l’instant, c’est seulement une déclaration destinée à montrer qu’on est ferme vis-à-vis d’une dérive supposée frapper l’université.

      Car la sortie de Laurent Wauquiez vise l’université dans son ensemble, où travaillent des personnes - étudiants et professeurs - dont il estime qu’elles ne lui sont pas favorables et qu’elles sont trop à gauche. Il a donc des motifs électoraux de saisir cette opportunité. Pour l’instant, cela ne m’inquiète pas, ce qui me préoccupe c’est qu’une autorité politique cherche à peser sur le contenu des enseignements et des recherches à l’université. Paradoxalement, ce sont donc Laurent Wauquiez et Klaus Kinzler qui portent atteinte à la liberté académique et non pas les membres de l’IEP de Grenoble.

      En défendant votre institution, n’êtes-vous pas dans le « pas de vague » ?

      Je n’ai aucun enjeu personnel ni conflit d’intérêts dans cette affaire, mais j’en connais bien les protagonistes et je travaille régulièrement dans les mêmes locaux qu’eux. Je constate simplement que le dossier de l’accusation est vide. Je suis de plus sidéré par l’ampleur que la polémique a pris. Je ne comprends pas que des éditorialistes considèrent, sans vérifier leurs sources, qu’il y aurait une proportion significative d’étudiants ou de professeurs adeptes de la culture dite « woke ». En réalité, il n’y a à l’IEP de Grenoble ni recherches ni enseignements portant sur le post-colonialisme ou sur le genre, ce qui pourrait être un jour un problème.

      L’islam, lui, est un sujet parmi d’autres, ni plus ni moins. Dans mes cours sur le Moyen-Orient j’ai dit des choses pour lesquelles j’aurais pu être critiqué si l’on était vraiment dans une situation où il ne faudrait pas discuter de ce qui touche à la conviction religieuse. En réalité, nous avons toujours eu sur ces sujets délicats des conversations très civiles, y compris avec des personnes de confession musulmane, françaises ou étrangères.

      Franchement, la situation décrite dans les médias ressemble tellement peu à ce que je connais ! Toute cette affaire est déconnectée de la réalité. Sur les plateaux de télévision c’est la course au buzz, on prend pour argent comptant tout ce que dit un homme qui sait parler aux médias et qui cherche peut-être à compenser ainsi ce qu’il perçoit comme une absence de reconnaissance à l’université. Mais l’histoire qu’il leur raconte est à dormir debout, c’est celle que les gens ont envie d’entendre, un récit selon lequel l’université serait noyautée d’islamistes ou de « décoloniaux ».

      Mais sur le fond, Klaus Kinzler n’a fait que protester contre l’usage d’un terme, « islamophobie », qui tend à assimiler la critique - légitime - d’une religion à l’hostilité contre un groupe de personnes, les musulmans. Cette notion est défendue par des groupes militants comme le CCIF...

      Je comprends les réticences vis-à-vis de ce terme. Dans le monde anglophone, la notion est utilisée pour décrire les discriminations contre les musulmans. En France, certains estiment qu’on ne peut pas associer ce terme à d’autres formes de racismes, d’autant que le CCIF ou d’autres activistes proches de l’islam radical cherchent à le placer au même niveau que l’antisémitisme. Le terme d’islamophobie n’est sans doute pas judicieux en français, mais en débattre était justement l’enjeu d’une discussion qui n’a finalement pu se dérouler jusqu’au bout, suite au retrait de Klaus Kinzler lui-même alors que le groupe avait choisi de mettre un point d’interrogation après le mot « islamophobie ». Le programme de recherche de la collègue à laquelle Klaus Kinzler s’est opposé porte sur l’antisémitisme musulman au Maghreb. Vous voyez qu’on est loin de l’islamophilie ! D’ailleurs, à cette époque les discussions au sein de l’IEP portaient sur toutes les discriminations et pas seulement envers des personnes de confession musulmane. Encore une fois, comme d’autres collègues, je n’ai jamais eu aucune difficulté de critiquer à l’IEP des décisions prises par des autorités arabes ou musulmanes. Et j’ai eu des étudiants de tous les pays.

      Pour résumer, l’utilisation d’un terme compris différemment dans le débat public français et dans les discussions académiques surtout anglo-saxonnes a engendré un faux problème. On ne doit pas en déduire qu’on ne peut plus discuter librement de l’islam à l’IEP. Klaus Kinzler se présente en lanceur d’alerte, mais l’institut qu’il dépeint ne ressemble pas à ce qu’il est vraiment. Il semble avoir perdu tout contact avec la réalité de Science Po.

      https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/sciences-po-grenoble-c-est-laurent-wauquiez-qui-porte-atteinte-a-la-liberte

    • Sciences-po Grenoble : 5 minutes pour comprendre l’affaire Klaus Kinzler

      L’établissement a décidé de suspendre son professeur, accusé d’avoir proféré des « propos diffamatoires » dans les médias. A quatre mois de la présidentielle, la classe politique s’en mêle.

      Voilà des mois que Sciences-po Grenoble s’invite régulièrement dans les médias. Il faut remonter à il y a plus d’un an maintenant pour comprendre comment la direction a fini par suspendre l’un de ses professeurs, accusé d’avoir tenu des propos diffamatoires à son endroit.

      Klaus Kinzler, professeur d’allemand au sein de l’établissement, avait été nommément cité en mars dernier sur des affiches placardées sur les murs de l’IEP, accusé « d’islamophobie » et de fascisme.

      Comment a démarré cette affaire ?

      Tout a commencé en novembre 2020. En pleine deuxième vague Covid, se prépare à distance une « semaine pour l’égalité et la lutte contre les discriminations ». Plusieurs groupes de travail mêlant enseignants et étudiants sont constitués dans ce cadre. C’est dans l’un de ses groupes que vont se révéler des dissensions entre monsieur Kinzler et l’une de ses collègues au sujet de l’intitulé des débats dont leur groupe est en charge : « Racisme, antisémitisme et islamophobie ».

      Dans des échanges de courriels, Klaus Kinzler estime inadéquat le fait de classer au même rang la notion d’islamophobie avec le racisme et l’antisémitisme. Il confie notamment ne pas aimer « beaucoup » l’islam, qui lui fait franchement peur « comme elle fait peur à beaucoup de Français ». Sa collègue s’oppose à ses arguments.

      Leurs échanges, dont les étudiants du groupe sont également destinataires, finissent par dégénérer. La directrice de l’IEP, Sabine Saurugger demande à monsieur Kinzler de présenter ses excuses à sa collègue, ce qu’il fera par deux fois par mail. Le terme islamophobie est retiré de l’intitulé des débats.

      Mais la pression va rapidement remonter d’un cran. Le 7 décembre, entre deux courriels d’excuses de Klaus Kinzler, le directoire du laboratoire PACTE, auquel est rattachée l’enseignante, publie un communiqué (supprimé depuis). Sa directrice, Anne-Laure Amilhat Szary, tient à affirmer « son refus de tout comportement agressif et de tout argument d’autorité dans le débat scientifique ». Elle ajoute que « l’instrumentalisation politique de l’islam et la progression des opinions racistes dans notre société légitiment la mobilisation du terme islamophobie dans le débat scientifique et public. »

      Quelques semaines plus tard, des élus du syndicat étudiant de l’Union syndicale publient à leur tour un texte dans lequel ils dévoilent des extraits des courriels attribués au professeur. Le syndicat appelle la direction de l’établissement à « statuer sur son cas ». Il dépose plainte le 27 février pour discrimination syndicale. Elle sera classée sans suite.

      Pourquoi a-t-elle dégénéré ?

      Le 4 mars 2021, des collages sont placardés dans les locaux de l’IEP de Grenoble. Klaus Kinzler et l’un de ses collègues sont cités nommément. La tension monte d’un cran. « Sciences Porcs », « des fascistes dans nos amphis », « l’islamophobie tue », peut-on lire. Des étudiants publient des photos de ces écrits sur les réseaux sociaux. Le syndicat étudiant Unef relaie également l’opération sur les réseaux sociaux avant de se rétracter. Les noms des deux enseignants sont jetés en pâture. Ils sont placés sous protection policière. Une enquête est lancée.

      L’affaire prend alors une dimension médiatique. Klaus Kinzler est invité sur plusieurs plateaux de télévision pour livrer sa version des faits. Le 9 mars, il se montre notamment sur CNews dans l’émission de Pascal Praud. Le présentateur critique ouvertement Anne-Laure Amilhat Szary. Il dit voir en elle « le terrorisme intellectuel qui existe dans l’université ». Klaus Kinzler renchérit en la décrivant comme « un grand chercheur directeur de laboratoire de recherche [qui] se met en dehors de la science ». Qui « ne comprend pas la science ».

      À son tour, la directrice du laboratoire se retrouve harcelée sur les réseaux sociaux. Elle demande une protection fonctionnelle qui lui est rapidement accordée par sa tutelle, le président de l’université Grenoble-Alpes. Elle porte plainte en diffamation et diffamation à caractère sexiste contre son collègue et Pascal Praud. Mais aussi pour « menace de mort » et « cyberharcèlement ».

      Comment la direction a-t-elle réagi ?

      Après la diffusion des affiches, la directrice de l’IEP de Grenoble Sabine Saurugger avait estimé que ces dernières ont mis en danger « non seulement la vie des deux collègues, mais également l’ensemble des communautés étudiantes, enseignantes, personnel administratif ». Et de poursuivre, évoquant Klaus Kinzler : « Je pense qu’il y a un ton qui est extrêmement problématique dans ses propos, avec des idées qui sont développées parfois un peu rapidement, et donc un rappel à l’ordre et une incitation au dialogue ont été entrepris », par la direction.

      Sabine Saurugger estimait également que la demande faite par Klaus Kinzler aux étudiants de son groupe membres de l’Union syndicale de quitter ses cours était « clairement discriminatoire ».

      Frédérique Vidal, la ministre en charge de l’Enseignement supérieur, ne goûte alors que peu à ces déclarations. Plus tôt, elle avait demandé un rapport à l’inspection générale pour faire la lumière sur le déroulé des faits. Sur BFMTV, elle disait regretter l’attitude du syndicat étudiant, qui aurait dû selon elle se cantonner à son rôle, celui « d’être dans la médiation, pas de jeter les gens en pâture sur les réseaux sociaux ».

      Quelles sont les conclusions de l’inspection générale ?

      Dans ses conclusions, rendues le 8 mai dernier, l’inspection générale avançait « que tous les acteurs de cette affaire ont commis des erreurs d’appréciation, des maladresses, des manquements et fautes, plus ou moins graves, plus ou moins nombreux ». Une certaine inexpérience de la direction est relevée. Elle estime que Klaus Kinzler « a porté atteinte à l’image et à la réputation du corps enseignant et, au-delà, de l’établissement, décrédibilisé une instance de l’Institut ». L’inspection recommande de lui adresser un dernier rappel à l’ordre.

      Pour l’inspection, Anne-Laure Amilhat Szary aurait dû se voir notifiée « des fautes qu’elle a commises dans cette lamentable affaire ». Elle se trouve accusée d’avoir dramatisé la polémique dans son communiqué du 7 décembre. Mais aussi d’avoir contraint le corps enseignant à prendre position dans cette affaire et à choisir leur camp. « On se retrouve avec des agressés et des agresseurs renvoyés aux mêmes types de sanctions, c’est très problématique », commente-t-elle alors auprès de nos confrères du Monde. « La ministre a publiquement manifesté son indignation et son soutien quand le nom de mes collègues a été affiché, mais n’a pas réagi quand j’ai été à mon tour dangereusement menacée », poursuivait-elle.

      Une affaire devenue politique

      À moins de quatre mois de l’élection présidentielle, l’affaire Klaus Kinzler a pris une dimension politique. La direction de l’établissement vient de suspendre le professeur, accusé d’avoir tenu des propos diffamatoires contre l’établissement lors de ses passages à la télévision. Lancé dans une véritable croisade contre les pratiques qui seraient en cours au sein de l’IEP de Grenoble depuis plusieurs moi, Klaus Kinzler avait notamment décrit l’école comme un institut de « rééducation politique », accusant un « noyau dur » de ses collègues d’endoctriner des étudiants à la culture du « wokisme », face à une direction impuissante. Dans son arrêté de suspension, la directrice Sabine Saurugger estime que l’enseignant a « gravement méconnu à plusieurs obligations », notamment en matière de « discrétion professionnelle ».

      Cette sanction a fait bondir plusieurs personnalités politiques. Dans une tribune publiée chez nos confrères de l’Opinion, le député François Jolivet demande la mise sous tutelle de l’établissement, ainsi que l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur la situation des universités françaises.

      Chez Les Républicains, Valérie Pécresse se dit inquiète « de ce que la liberté d’expression ne soit plus assurée à l’IEP de Grenoble » et demande à Frédérique Vidal de diligenter une nouvelle mission d’inspection sur la situation. Elle a été suivie par Éric Ciotti, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy et le président de la région Rhône-Alpes Laurent Wauquiez. Dans un communiqué de presse, il a annoncé sa décision de suspendre l’ensemble des financements de la région à l’établissement. Une décision saluée par Marine Le Pen sur les réseaux sociaux.

      Cette suspension des financements a été soutenue, à demi-mots, par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, qui voit dans la suspension de Klaus Kinzler une « erreur formelle » de la part de la direction de l’établissement. « Je pense qu’il faut bien entendu réagir », a-t-il affirmé mercredi sur LCI, au sujet de la décision de Laurent Wauquiez, estimant qu’il faut toutefois éviter « les mesures spectaculaires ».

      Dans un communiqué de presse, la direction de l’établissement voit de son côté dans la suspension des financements de la région une décision politique. Elle précise que « le soutien financier de la région (…) ne consiste pas en des subventions mais essentiellement en l’attribution de bourses aux étudiants ». Elle appelle Laurent Wauquiez à revenir sur sa décision dans l’intérêt des étudiants. « L’IEP de Grenoble-UGA fait désormais l’objet d’accusations ineptes de dérive idéologique et communautariste, de wokisme ou encore de cancel culture, qui n’ont aucun fondement », poursuit le communiqué.

      https://www.leparisien.fr/societe/sciences-po-grenoble-5-minutes-pour-comprendre-laffaire-klaus-kinzler-21-

    • Le management contre les libertés académiques

      texte (toxique) d’#Alain_Garrigou

      Un professeur a été suspendu par la directrice de Sciences Po Grenoble pour avoir dénoncé dans la presse la politisation de son établissement. Le motif est surprenant — intimer l’ordre de se taire à un universitaire — et la sanction exceptionnelle. Au départ, une controverse sur l’usage du terme « islamophobie » que deux enseignants ne voulaient pas assimiler au racisme comme le faisaient certains de leurs collègues. Une querelle sur un mot que d’aucuns pourraient juger « byzantine ». Cela se gâte quand des affichettes, collées sur les murs de l’établissement, traitent les premiers d’islamophobes. Les esprits s’échauffent à la suite d’échanges interminables de mails, où chacun s’offusque en se considérant pris à parti devant des destinataires divers et variés, le tout dans un contexte de travail distanciel. Un syndicat étudiant a relaté ces messages sur les réseaux sociaux. Les deux enseignants reçoivent alors des menaces physiques. Traduits devant le conseil de discipline, des étudiants impliqués sont relaxés malgré un rapport d’inspection sévère. Puis, un enseignant concerné, Klaus Kintzler, donne deux entretiens à des médias alors que la directrice lui a demandé de ne pas s’exprimer. Il y accuse l’établissement de ne plus offrir les conditions de liberté académique sous l’influence de ce qu’il qualifie de « wokisme ». La sanction tombe au nom d’une autorité qu’on peut dire patronale. Ce qui rompt avec des usages universitaires de collégialité et de règlement arbitré des conflits. Il faut donc comprendre ce qui a changé, notamment depuis la loi Libertés et Responsabilité des Universités (LRU) de 2008, portée par la ministre de l’époque Valérie Pécresse, qui a institué leur autonomie de gestion.

      Les directions universitaires sont issues d’élections auxquelles participent des représentants des enseignants, des personnels administratifs, des représentants syndicaux et des personnalités extérieures. Le temps du mandarinat qui concentrait tout le pouvoir entre les mains des professeurs est bien révolu. On ne s’en plaindra pas mais il faut savoir que les nouvelles règles de gouvernance amorcées par la loi d’orientation de l’enseignement supérieur de 1968 et renforcées par la LRU de 2008 ont introduit la politique dans l’université à deux titres au moins : les élections sont un processus politique de coalitions nouées dans des manœuvres plus ou moins opaques et les considérations partisanes peuvent y avoir une place plus ou moins forte. Tout cela n’est guère transparent. Le plus souvent, le compromis régnait entre des gens soucieux de ne pas mettre en danger une institution fragile et de préserver les conditions de vie commune. Les libertés académiques étaient une sorte de mantra que chacun savait ne pas devoir attaquer par intérêt réciproque. L’épisode de Grenoble est à cet égard une première.

      Il ne faut pas comprendre ce genre de conflit à l’aune des psychologies et des personnalités mais par le contexte délétère qui occupe de plus en plus l’université française (1) À plusieurs reprises, des colloques ou séminaires ont été annulés ou des invitations révoquées au motif que tel ou tel intervenant ne plaisait pas. . Les spécialistes de sciences sociales préfèrent appliquer l’objectivation à d’autres qu’eux mais s’ils prétendent au titre de scientifique, il faut bien qu’ils s’y soumettent. Autrement dit l’affaire n’est qu’un révélateur de tensions accumulées dans l’université : d’un côté une raréfaction des places ; de l’autre, une prolétarisation des conditions sociales. Il est de plus en plus difficile de faire carrière et on y est de moins en moins bien traité et payé. La solution professionnelle de la promotion passait en principe par l’excellence et l’investissement dans le métier. Si cela ne paie pas, ou mal, ou lentement, l’humeur se tourne vers la protestation politique déclarée ou masquée. Le schéma correspond à celui classique de l’inflation des titres scolaires et aux mécanismes de frustration relative. Sur une trajectoire classique d’affirmation, les nouvelles générations cherchent à se différencier. Les différents thèmes de l’intersectionnalité conjuguent cette tentative de renouvellement. En se combinant avec une politisation plus ou moins revendiquée qui, pour les plus engagés, soutient qu’il n’est pas de science qui soit politiquement neutre. Pour les plus anciens universitaires, cela a un parfum de Mai 68. Notre propos n’est pas ici d’évaluer ces ambitions et leurs résultats sauf sur le plan politique. Cette radicalisation s’accompagne d’une contre-radicalisation dont l’affaire Kintzler est un exemple.

      Ce n’est pas un hasard si elle survient dans un Institut d’études politiques (IEP), un type d’établissement particulièrement concerné par la dérive managériale des universités. Dans le sillage de Sciences Po Paris, les IEP de province se sont transformés en business schools. Plus ou moins selon les cas. Avec cette situation extraordinaire d’un droit de regard du pouvoir sur leur direction. On ne s’étonne même pas que la présidence de la République puisse inspirer le choix du directeur de Sciences Po Paris. La surveillance est moindre sur la province mais il reste l’exemple d’une gouvernance de plus en plus proche du privé avec une direction qui se comporte comme des patrons d’entreprise. Les termes mêmes de la directrice sont suffisamment éloquents lorsqu’elle évoque son « devoir d’intervenir lorsque la réputation de l’institution est prise pour cible (...) et lorsqu’on attaque personnellement le personnel de l’établissement » pour en conclure que « dans ce cadre, je joue mon rôle d’employeur face à un membre du personnel ». Ce n’était pas la tradition universitaire où le doyen, en tant que président ou directeur, discutait avec les professeurs sans véritablement exercer d’autorité hiérarchique. Une sorte de primus inter pares assurait une direction collégiale. Non point qu’il n’y ait pas de disputes, voire pire, mais nul n’osait exhiber des sanctions. Sauf à déclencher un éclat de rires ou une franche désapprobation collective (2).

      Ce sont des universitaires qui occupent ces fonctions de direction. Et, comme il se doit, ceux qui ont le moins de goût et de talent pour l’enseignement et la recherche — mes excuses aux exceptions — et bien sûr le plus d’appétit pour les fonctions politiques et bureaucratiques. Leur idéal n’est pas de publier mais de présider. On ne doit pas s’étonner de l’embarras de la ministre de l’université sur sanction grenobloise : une « erreur formelle » selon le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, la ministre Frédérique Vidal demandant que « chacun se remette au travail dans la sérénité » (3). Comment en serait-il autrement quand les ministres ont eux-mêmes mené une carrière d’apparatchiks d’université puis de ministère ? Ils se trouvent en quelque sorte en porte-à-faux, hostiles intellectuellement à certaines formes de radicalisation mais solidaires socialement de l’autorité bureaucratique. L’autre versant de cette autorité patronale ou managériale est la conversion salariale du statut d’universitaire. Les signes se sont accumulés depuis quelques années. Les professeurs subissent une relégation au statut de salarié qui les voue à une position défensive face à leur directeur ou président. Ces micros indicateurs témoignent des changements infimes qui, cumulés, font des universitaires des salariés comme les autres, tenus aux obligations de loyauté envers l’employeur et à l’obéissance. « Ne pas avoir de patron », un leitmotiv des anciens qui se consolaient ainsi dans les moments inévitables de doute. Que les prétendants d’aujourd’hui le sachent, il est peut-être trop tard.

      Depuis quand s’exprimer dans la presse est-il interdit aux universitaires ? Le coupable aurait mis en cause son établissement. S’agissant de liberté d’expression, la chose est assez importante pour la défendre dans la presse. Ayant subi pendant six ans des poursuites pour diffamation engagées par un conseiller d’un président de la République, Patrick Buisson, puis d’une entreprise de conseil financier (Fiducial), je n’imaginais pas que ce type d’action aurait pu venir de l’université. C’est une chose d’être attaqué en justice par des dirigeants politiques ou économiques qui défendent leurs intérêts contre la liberté d’expression, cela en est une autre de la part d’un corps professionnel qui perd alors sa raison d’être. La voie managériale peut amener à une autre solution. Avec ce nouvel épisode d’une crise où elle a montré qu’elle ne gérait pas « son » entreprise, la directrice de Sciences Po Grenoble aurait déjà dû démissionner. On a bien compris que son obstination était celle d’un chef d’équipe qui s’empare de principes de bon management pour s’en prendre aux autres plutôt qu’à soi-même. Au moins cela aura-t-il eu le mérite de rallier à la liberté académique des défenseurs qu’on ne soupçonnait pas comme Laurent Wauquiez, président du Conseil régional qui a supprimé une subvention à Sciences Po Grenoble. En réalité, faire de celui-ci et de ceux qui l’ont promptement applaudi, comme Marine Le Pen et Eric Zemmour, des défenseurs de la liberté académique est un tour de force comique.

      En sanctionnant, la directrice de Sciences Po Grenoble savait-elle ce qu’elle faisait ? Peut-on ignorer que chaque affaire de ce genre n’engage pas seulement des personnes mais le droit général de s’exprimer ? En ajoutant à la suspension l’annonce d’une plainte en diffamation, et indépendamment du fond de l’affaire, la directrice de Sciences Po Grenoble a engagé une poursuite bâillon contre l’un de ses enseignants (ce qui l’a aussitôt rendu célèbre dans les médias de droite et d’extrême droite). Forcément aux frais de l’institution. Il est probable que la direction agit comme n’importe quel politicien qui, accusé de malversation, répond immédiatement qu’il va porter plainte pour diffamation publique et… ne le fait pas quand son avocat lui explique qu’il n’a aucune chance. Sauf à se lancer dans une procédure qu’il sait perdue d’avance, mais qui aura valeur d’avertissement. Tout accusateur éventuel futur risque de payer cher ses divulgations. De fait il suffit d’être riche pour que l’intimidation fonctionne. Ou qu’une entreprise paie. Ce serait donc Sciences Po Grenoble qui paierait les frais de justice dans une plainte en diffamation avec constitution de partie civile ou non. Dans le premier cas, la plainte donne lieu automatiquement à une mise en examen, dans le second, à une simple incrimination. Dans les deux cas, cela occasionne des frais de justice (quelques milliers d’euros pour son avocat) et la menace d’une condamnation à payer les frais du plaignant et à lui verser des dommages et intérêts. La personne incriminée ou mise en examen a alors la base légale de la protection fonctionnelle. En l’occurrence, Klaus Kinzler devra faire une demande à la direction de son établissement pour obtenir la protection fonctionnelle (loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, article 11). S’il s’agissait de repousser les limites du ridicule, c’est déjà réussi.

      https://blog.mondediplo.net/le-management-contre-les-libertes-academiques

    • cgt : Soutien aux personnels de Sciences Po Grenoble

      Nous dénonçons fermement la décision du Président de Région Laurent Wauquiez de suspendre tous les financements à Sciences Po Grenoble, et la surenchère politique qui s’en est suivie, notamment avec l’intervention du ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer. Ces décisions unilatérales et cette surenchère, encourageant les préjugés de l’idéologie d’extrême droite sur une prétendue diffusion de « cancel culture » ou de « wokisme » ou encore d’« islamo-gauchisme » à l’Université, posent un grave problème remettant en cause l’autonomie des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, et la liberté académique, garante d’un service public d’ESR de qualité.

      Pour toutes ces raisons, ces décisions et cette instrumentalisation politico-médiatique doivent faire l’objet d’une réaction publique forte du Président de l’UGA pour permettre aux collègues de Sciences Po de travailler dans des conditions acceptables, ce qui n’est pas le cas actuellement. Les collègues vivent une pression et une violence forte, c’est inacceptable. Cette prise de position de la Présidence a été demandée à plusieurs reprises, notamment lors du Conseil Académique du 14 octobre 2021.

      La CGT Université de Grenoble réaffirme toute sa solidarité envers les collègues de Sciences Po Grenoble qui travaillent aujourd’hui sous une pression particulièrement forte : outre cette pression médiatico-politique et les entraves aux libertés académiques qui les empêchent de travailler dans des conditions sereines, l’ensemble des personnels de Sciences Po, enseignant.es, enseignant.es-chercheurs.ses et personnels administratifs et techniques, subissent des conditions de travail particulièrement dures depuis des mois déjà, ayant conduit à de nombreuses alertes dont une alerte pour Danger Grave et Imminent, restées à ce jour sans réelle réponse.

      –-

      Motion du conseil académique de l’UGA du 14 octobre 2021
      Adoptée à l’unanimité

      Le conseil académique de l’UGA apporte son soutien aux collègues du laboratoire Pacte soumis cette année à des menaces particulièrement violentes dans l’exercice de leur activité de recherche.

      Dans un contexte où certaines disciplines, notamment en sciences humaines et sociales, font face à des attaques médiatiques, politiques, ministérielles, qui mettent en danger la liberté académique, le conseil académique confirme la légitimité entière de ces disciplines et des collègues qui y inscrivent leurs travaux.

      Il appelle la présidence de l’UGA à s’associer publiquement à ce soutien et à la défense de la liberté académique contre tous ceux qui tentent de la remettre en cause.

      Le conseil académique réaffirme son attachement à l’article L141-6 du code de l’éducation : « Le service public de l’enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique. »

      https://academia.hypotheses.org/33761

    • « Anciens étudiants de Sciences Po Grenoble, nous souhaitons défendre la liberté académique »

      Un collectif regroupant 770 anciens étudiants de Sciences Po Grenoble déplore, dans une tribune au « Monde », la médiatisation dont fait l’objet leur école et regrette l’intervention de dirigeants politiques, tel Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a décidé d’arrêter de financer cette institution.

      Tribune. Depuis plusieurs mois, l’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble est le centre de nombreuses polémiques, avec en point d’orgue, le 14 décembre 2021, la suspension pour quatre mois d’un professeur pour cause de manquements aux obligations liées au statut de fonctionnaire. Nous, anciens étudiants et anciennes étudiantes de l’IEP de Grenoble, provenant de tous horizons, observons avec désarroi les différentes prises de position venant de personnalités élues, de ministres, d’universitaires et d’une partie de nos camarades à l’encontre de notre école.

      Nous condamnons toutes les violences dont ont été victimes les enseignants et enseignantes, les chercheurs et chercheuses, et les étudiants et étudiantes. Des enquêtes sont en cours, et nous laissons aux personnes compétentes le soin de prendre les décisions qui seront nécessaires.

      Inquiétude

      Si nous tenons à prendre la parole aujourd’hui, c’est avant tout pour prendre du recul sur la situation et faire part de notre inquiétude concernant l’ingérence potentiellement dangereuse des pouvoirs publics dans les affaires académiques, et l’instrumentalisation politique de cette affaire dont nous sommes témoins et qui nous est profondément intolérable.

      L’IEP de Grenoble, à l’instar d’autres universités françaises, est accusé de dérive idéologique, et ce aux dépens de la pluralité de la recherche en sciences sociales. Ce type d’accusation témoigne non seulement d’une méconnaissance de la variété et de l’étendue des champs de recherche, mais aussi de la qualité de la recherche au sein des laboratoires Pacte de recherche en sciences sociales, Cerdap2 (Centre d’études et de recherche sur la diplomatie, l’administration publique et le politique), Cesice (Centre d’études sur la sécurité internationale et les coopérations européennes), et à l’IEP, dont les sujets mis en accusation ne forment d’ailleurs qu’une part marginale.

      Nous condamnons fermement la normalisation de termes conceptuellement infondés, empruntés à l’extrême droite, dans la presse, et le discours politique, qui mettent en cause la rigueur scientifique des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses de notre école ; et nous apportons notre soutien à celles et à ceux qui travaillent sur les concepts de racisme, d’antisémitisme et d’islamophobie, et sur les sujets d’égalité et de lutte contre les discriminations en général.

      Nous nous insurgeons contre la décision annoncée du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, de mettre fin aux financements régionaux à destination de l’IEP de Grenoble. Pour rappel, le soutien financier de la région comprend l’attribution de bourses aux étudiants et étudiantes en difficulté, le soutien à l’action sociale et les projets de formation continue, notamment pour faciliter l’accès à l’enseignement supérieur et à l’emploi : ce sont donc les élèves qui sont le plus dans le besoin qui en pâtiront le plus.

      Récupération politique

      Nous souhaitons aussi alerter sur la gravité d’une telle décision politique, d’ailleurs soutenue par les candidats et les candidates d’extrême droite à l’élection présidentielle, et défendre la liberté académique. Nous sommes en désaccord avec celles et ceux qui souhaitent garantir la liberté académique « à la carte », utile pour diffamer l’IEP dans les médias, gênante lorsqu’elle aborde le sujet des discriminations. Nous tenons profondément à la diversité des idées et nous jugeons primordial que des débats pluriels puissent continuer à exister au sein de l’IEP dans le cadre prévu par la loi.

      Parce que nous tenons à notre école, celle qui a encouragé le développement et la consolidation de notre esprit critique et de notre conscience citoyenne, nous souhaitons alerter sur la dangerosité de telles pratiques, qui mettent en péril le pluralisme de la pensée. Nous craignons le fait qu’un pouvoir politique puisse prendre la décision unilatérale de couper les financements d’une université.

      A l’avenir, les différents acteurs publics (Etat ou collectivités territoriales) pourront-ils décider de façon discrétionnaire de supprimer des financements à chaque université qui ne promouvrait pas leur ligne politique ? Nous trouvons en outre inquiétant que certains appellent à ce que l’Etat intervienne, au-delà du cadre prévu par la loi, dans ce qui est enseigné et étudié à l’université.

      Enfin, nous déplorons ce battage médiatique autour de notre école, qui nuit aux étudiants et étudiantes, que la pandémie affecte déjà profondément. Cette récupération politique les rend inaudibles. A l’instar du rappel à la réalité des équipes pédagogiques de l’IEP du 4 janvier, ce sont bel et bien les étudiants et étudiantes qui sont le plus à même de décrire leur réalité quotidienne, et c’est leur parole qui doit primer pour témoigner de ce qu’est réellement notre IEP.

      Les rédacteurs de cette tribune sont : Annaïg Antoine (promotion 2012), cadre dans une association financière internationale ; Marianne Cuoq (promotion 2012), urbaniste, et Léa Gores (promotion 2015), cadre de la fonction publique territoriale.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/14/anciens-etudiants-de-sciences-po-grenoble-nous-souhaitons-defendre-la-libert

    • Sciences Po Grenoble se cherche un nouvel avenir

      L’institut d’études politiques fait face à d’incessantes polémiques depuis un an, érigé par la droite en symbole des « #dérives_communautaristes » dans l’enseignement supérieur.

      Parmi quinze candidats, cinq (dont trois anciens élèves) ont été conviés pour un entretien d’embauche, le 10 janvier, à l’institut d’études politiques (IEP) de Grenoble. L’enjeu est de taille : recruter la directrice ou le directeur de la communication, capable de contribuer à sortir de la crise un établissement passablement affaibli depuis un an.

      La dernière secousse est intervenue le 20 décembre 2021, quand Laurent Wauquiez, président (Les Républicains) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé dans un tweet qu’il suspendait les financements, soit 100 000 euros par an consacrés aux bourses et à la mobilité étudiante, en raison de la « longue dérive idéologique et communautariste » de l’école. Une « dérive » qui viendrait, selon lui, du franchissement « d’un nouveau cap » avec la suspension, pour une durée de quatre mois, d’un professeur d’allemand en poste depuis vingt-six ans à l’IEP : Klaus Kinzler.

      Agé de 62 ans, l’homme est devenu une personnalité très appréciée des médias pour sa verve à dénoncer l’idéologie et l’intolérance qui caractériseraient de jeunes collègues et surtout des étudiants activistes. En février 2021, il n’a pas hésité à qualifier – avec une forme d’« humour », plaide-t-il – ces étudiants d’« ayatollahs en germe » dans un mail signé « “Un enseignant en lutte”, nazi de par ses gènes, islamophobe multirécidiviste ».

      Le 8 décembre 2021, dans L’Opinion, il affirme que « Sciences Po Grenoble n’est plus un institut d’études politiques, mais d’éducation, voire de rééducation politique ». Une expression travestie en « camp de rééducation » lorsqu’elle est reprise en gras dans le titre de l’article. La référence implicite au régime des Khmers rouges au Cambodge est violente, et se répand comme une traînée de poudre à l’IEP comme dans la classe politique, notamment à droite, en plein combat contre la nébuleuse « woke » qui infiltrerait les universités françaises.

      Quelques jours plus tard, le 15 décembre, Sabine Saurugger, directrice de l’IEP, suspend le professeur, dans l’attente de la saisine d’un conseil de discipline : « Parler de “camp de rééducation” porte atteinte à l’intégrité de l’établissement et à la formation offerte par les enseignants », justifie-t-elle.

      Les propos de Klaus Kinzler sont « nuisibles à l’institution et basés sur beaucoup de mensonges, appuie Simon Persico, professeur de science politique. Les enseignants-chercheurs ressentent une lassitude et de profondes blessures. On attendait une réaction, elle est venue. » Klaus Kinzler « s’est exclu tout seul, ajoute Gilles Bastin, professeur de sociologie. Il se radicalise, et ses propos sont grotesques. Il nous utilise dans un combat politique qui n’a plus rien à voir avec nous. »

      « Petit bijou académique »

      Auprès du Monde, Klaus Kinzler dénonce le titre choisi par L’Opinion « puisqu’il ne s’agit pas des mots qui figurent dans l’entretien ». Néanmoins, il n’a fait parvenir aucun droit de réponse, préférant réserver ses prochaines interventions médiatiques à une échéance proche, le 2 mars, date de la publication de son ouvrage L’islamogauchisme ne m’a pas tué (éd. du Rocher).

      Cette sortie marquera une date anniversaire, un an après la découverte sur les murs de l’institut, le 4 mars 2021, des noms des professeurs Klaus Kinzler et Vincent Tournier, accolés à cette phrase : « Des fascistes dans nos amphis. L’islamophobie tue. » Une photo des collages avait été brièvement diffusée en ligne par la section UNEF de Grenoble, avant d’être retirée, le syndicat national condamnant vigoureusement « tout lynchage public ». L’enquête de police est toujours en cours pour identifier les poseurs d’affiches. « Dans ma famille, au repas de Noël, on n’a parlé que de cela. Je n’en peux plus, lâche Théo (le prénom a été modifié), étudiant en master. Sur les réseaux sociaux, je me fais traiter de tous les noms, car je suis de Sciences Po Grenoble. »

      « On tape sur un petit bijou académique et d’enseignement, c’est tout à fait injuste ! regrette Sonja Zmerli, professeure de science politique, qui souligne l’enthousiasme de collègues étrangers à collaborer aux travaux scientifiques qui y sont menés. Ce sont des collègues soucieux de leur réputation académique qui ne viendraient pas s’ils avaient un quelconque doute. »

      Comment en est-on arrivé là ? Fondé en 1948, l’IEP grenoblois, l’un des plus anciens, a bénéficié d’une évaluation plus que favorable du Haut Conseil à l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres) qui saluait, en mai 2020, « la grande qualité de l’accompagnement des étudiants » et ce, après avoir surmonté d’importantes difficultés financières.

      « On est tous un peu sur les nerfs »

      Tout remonte au 30 novembre 2020, lorsque éclate par mail – en plein confinement – un conflit sémantique entre Klaus Kinzler et Mme M. (qui n’a pas souhaité répondre aux sollicitations du Monde), enseignante-chercheuse en histoire, membre junior de l’Institut universitaire de France (IUF). En cause : l’usage du mot « islamophobie » auprès des mots « racisme » et « antisémitisme », ces trois thèmes devant servir à définir le contenu d’une table ronde organisée en janvier 2021, à l’occasion d’une « semaine pour l’égalité ».

      L’historienne soutient que l’islamophobie est « un concept heuristique utilisé dans les sciences sociales » pour « désigner des préjugés et des discriminations liées à l’appartenance, réelle ou fantasmée, à la religion musulmane ». Le professeur d’allemand, lui, y voit une possible « arme de propagande d’extrémistes plus intelligents que nous », allusion notamment au Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui vient de s’autodissoudre quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, après avoir été accusé par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, de diffuser une « propagande islamiste ».

      Un an plus tard, le sujet est loin d’être tranché à l’IEP, même si chacun s’accorde à dire que si cette dispute avait eu lieu dans une réunion classique, à l’oral, jamais elle n’aurait débouché sur une telle crise. « Mes collègues se sont chacun sentis agressés, car ils ne parlaient pas forcément de la même chose », décrypte Dorian Guinard, maître de conférences en droit.

      Du point de vue juridique, juxtaposer la critique d’un dogme – l’islamophobie – à deux délits pénaux – le racisme et l’antisémitisme – pose « un problème d’équilibre des notions », poursuit-il. « Mais une majorité de sociologues, notamment anglo-saxons, définissent l’islamophobie comme la haine des musulmans. En France, il existe un délit pénal pour cela, c’est la haine religieuse. Voilà ce que dit le droit, et je pense sincèrement que cela a manqué dans cette affaire. »

      Invités par la direction à ne pas s’exprimer publiquement pour protéger l’institution, nombre d’enseignants souhaitent désormais prendre la parole, « tant les médias ont brodé autour des faits », lâche l’un deux. Le 19 novembre 2021, la communauté a été prise de court par la relaxe, par la commission disciplinaire de l’université Clermont-Auverge, où l’affaire avait été dépaysée, des dix-sept étudiants poursuivis pour leur participation à la diffusion des accusations d’islamophobie visant Klaus Kinzler et Vincent Tournier. Par un « appel à témoignages » publié sur Facebook début 2021, l’Union syndicale (US) Sciences Po Grenoble invitait les étudiants à dénoncer anonymement les propos islamophobes qui auraient pu être tenus dans le cours sur l’islam et les musulmans de France dispensé par Vincent Tournier.

      Depuis, l’US a été dissoute, remplacée par l’Organisation universitaire pour la représentation syndicale étudiante (Ourse), majoritaire dans les instances. « Le travail de remontée d’information est normal pour un syndicat, même s’il y avait peut-être d’autres moyens qui auraient engendré moins de tensions que l’appel à témoignages sur Facebook », concède l’un des nouveaux élus, Nicolas Duplan-Monceau.

      « On est tous un peu sur les nerfs, confie l’historien Aurélien Lignereux. Il n’y a pas eu de sanction alors qu’il y a eu provocation. Cela favorise les préjugés défavorables sur l’établissement au risque de dissuader des candidats de se présenter au concours. »

      Le poison #sciencesporcs

      Mi-octobre 2021, l’UNI, syndicat de droite, a relancé la polémique en dénonçant « un nouvel acte de soumission à l’idéologie woke et à l’islamisme » lorsque l’association #Cafet’en_Kit a cru que son nouveau fournisseur lui livrait exclusivement des produits halal – en réalité 30 %. La direction avait alors rappelé à cette association que la distribution d’aliments « allant à l’encontre des principes de laïcité et de neutralité » était interdite.

      A cette confusion ambiante s’ajoute un autre sujet qui empoisonne l’IEP depuis bientôt un an : la vague #sciencesporcs, qui vise à dénoncer massivement sur les réseaux sociaux tout acte de violence sexiste, sexuel ou de harcèlement subi par des étudiants au cours de leur scolarité. La déferlante de témoignages a bouleversé les relations humaines, comme le relève dans son rapport publié en mai 2021 l’Inspection générale de l’éducation du sport et de la recherche, qui évoque un règne de la « terreur » pour amener à dénoncer de possibles coupables. Simon Persico a sondé ses étudiants, qui lui ont décrit « une ambiance un peu délétère liée aux nouvelles formes de radicalité. Pour une toute petite poche, la mobilisation est très vive, voire violente sur les réseaux sociaux », rapporte-t-il. Dans quelques jours, avec les première année, Dorian Guinard débutera son cours « par quelque chose qu’[il] ne fai[t] pas d’habitude : rappeler ce que sont les délits pénaux, notamment le harcèlement et le cyberharcèlement, car clairement il y a eu des dérapages », estime-t-il.

      Pour reprendre la main sur tous les fronts, Sabine Saurugger s’apprête à déployer une « stratégie » offensive, en organisant des controverses scientifiques précisément sur les sujets qui crispent le débat national. « Nous allons nous efforcer d’être plus visibles médiatiquement en invitant des intervenants qualifiés pour discuter de manière académique sur la liberté d’expression, la liberté académique, la religion, la laïcité…, annonce la directrice, qui a pris ses fonctions le 1er février 2020, un mois avant le confinement. L’important est de montrer que l’image qui est dépeinte dans les médias ne correspond pas à la réalité. »

      « Un peu désemparé » par cette folle année, le président du conseil d’administration, Jean-Luc Nevache, veut à tout prix éviter un duel « Sciences Po contre Klaus Kinzler » à l’occasion de la sortie de son livre. « Cela ne nous intéresse pas, cadre le président de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), ancien élève de l’IEP. Seuls nous importent les étudiants et leur avenir, les enseignants et les chercheurs qui soutiennent des débats universitaires sérieux et publient dans des revues à comité de lecture pour contribuer au débat international sur les sciences sociales. » Ce que semblerait ignorer l’un des membres du conseil d’administration qui n’y a jamais participé : Laurent Wauquiez.

      https://www.lemonde.fr/campus/article/2022/01/17/sciences-po-grenoble-se-cherche-un-nouvel-avenir_6109738_4401467.html

  • A qui profite la #mort ?

    Longtemps, l’#économie des #funérailles a relevé d’un #monopole communale. Ce n’est que dans les années 1990 que le #marché_de_la_mort s’est libéralisé en #France. Aujourd’hui, plus de 4000 prestataires funéraires se partagent un marché estimé à 2,5 milliards d’euros dans le pays. D’après un étude de l’UFC-Que-Choisir mené en 2019, le #prix total des #obsèques pour une #inhumation, hors caveau et concession, s’élève en moyenne à 3 815 euros.

    Pour parler de ce #business pas comme les autres, Le Chantier reçoit Pascale Trompette, sociologue, directrice de recherche au CNRS, au sein du laboratoire PACTE, et autrice du livre “Le marché des défunts” paru aux Presses de Sciences Po en 2009.

    https://lechantier.radio/infos/a-qui-profite-la-mort
    #libéralisation

  • Pourquoi est-ce que seul un lien apparaît lorsque je partage un article de presse sur Facebook ? | Pages d’aide Facebook
    https://www.facebook.com/help/533727544131571

    La directive de l’Union européenne sur le droit d’auteur comprend certaines exigences relatives à l’affichage du contenu d’actualités en ligne dans l’UE, auxquelles Facebook doit se soumettre.

    Cette loi sur le droit d’auteur est entrée en vigueur en France. Lorsqu’un utilisateur partage un article provenant d’un site d’actualités français, l’article peut s’afficher sous forme de lien ne comportant ni image ni texte issu de l’article.

    Allons donc. Quelqu’un a suivi ? (Dois-je comprendre qu’un site qui utilise explicitement les méta-tags de partage pour les réseaux sociaux, en fait c’est pas du tout pour qu’on partage ces données sur les réseaux sociaux ?)

  • Défiance, manque de moyens... En Guadeloupe, l’impossible vaccination des soignants - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/defiance-manque-de-moyens-en-guadeloupe-l-impossible-vaccination-des-soigna

    La Guadeloupe montre une grande défiance à l’égard de la vaccination contre le Covid-19, notamment chez ses soignants. Au point qu’au CHU du territoire ultra-marin, plus de 70% des agents de l’établissement n’ont pas reçu d’injections. La loi sur l’obligation vaccinale, entrée en vigueur ce mercredi 15 septembre, est difficile à appliquer. Le directeur de l’établissement, Gérard Cotellon, a d’ailleurs déclaré être « dans l’impossibilité » de suspendre les personnels concernés, à moins d’entraver la bonne marche de l’hôpital. L’explication est au moins en partie à puiser dans l’histoire récente : la Guadeloupe a été marquée, comme la Martinique, par le scandale du chlordécone, un pesticide cancérigène utilisé entre 1972 et 1993.

    En tout, 74,19% du personnel non médical du CHU de Pointe-à-Pitre n’a pas démarré son parcours vaccinal. Impossible donc, pour l’instant, de suspendre les agents concernés sans pénaliser les patients. Mais l’établissement n’est toutefois pas dans l’illégalité. A l’inverse de la métropole, l’obligation vaccinale a été repoussée pour certains territoires ultramarins très touchés par la quatrième vague. « Considérant la situation épidémique et la mobilisation totale de tous les soignants pour sauver un maximum de vies dans des conditions difficiles, on n’allait pas leur rajouter la contrainte de l’obligation vaccinale dans la période », a expliqué Olivier Véran lors d’un point presse le 26 août. Il ne s’agit pas d’une dérogation, mais d’un report : le ministre de la Santé a précisé que l’obligation devrait être mise en place dès que ces départements auront franchi « l’autre côté de la vague » épidémique entraînée par le variant Delta.
    Une phase de pédagogie

    Pas question donc d’ignorer l’obligation vaccinale. « Le Dr Cotellon va bien appliquer la loi, mais la question de sa mise en oeuvre se pose aujourd’hui en Guadeloupe, explique Valérie Denux, directrice de l’agence régionale de santé (ARS) Guadeloupe. Nous venons de vivre une vague épidémique liée à l’arrivée du variant Delta très forte et rapide, qui ne nous a pas laissé beaucoup de temps pour nous préparer. » Après avoir déferlé début juillet, la quatrième vague avait fait plus de 300 morts à la mi-septembre. Un chiffre démesuré rapporté à la population du territoire et ses 390 000 habitants. Une surprise pour la population, aussi, qui avait été relativement épargnée dans les mois précédents. La première vague, entre mars et avril 2020, avait seulement fait 13 morts, contre 125 décès chacune pour les deux suivantes. Aujourd’hui, bien qu’en baisse, la pression épidémique est encore forte. « Nous avons aussi une obligation inscrite dans la loi de prendre en charge les patients, souligne Valérie Denux. C’est ce qui est fait actuellement. »

  • Après 2 explications moisies (certaines personnes positives ne connaissent pas leur contaminateur,lassitude et d’une moins bonne adhésion au contact tracing de la part des gens), une révélation : C’est le mois d’août !

    #bonSangMaisC'estBienSur

    Covid-19 : pourquoi le suivi des cas contacts est au plus bas - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/covid-19-pourquoi-le-suivi-des-cas-contacts-est-au-plus-bas_2155978.html

    En plein mois d’août - marqué par les congés et les coupures estivales - on peut aussi se demander si l’Assurance maladie est suffisamment équipée pour répondre aux nombreuses sollicitations. Par ailleurs, les employés croulent déjà sous les appels depuis le 12 juillet et les annonces gouvernementales liées au passe sanitaire. « Le nombre d’appels portant sur ce motif a été multiplié par 3,6 », rapportait ce lundi au micro de France Bleu Doriane Dern, la directrice des prestations et service à la clientèle de la Caisse primaire d’assurance maladie de la Drôme.

  • A l’IHU de Didier Raoult, un cluster Covid-19, beaucoup de questions... et des tensions - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/a-l-ihu-de-didier-raoult-un-cluster-covid-19-beaucoup-de-questions-et-des-t

    Une petite dizaine de personnes ont été contaminées entre mi-mars et début avril au sein de l’IHU Méditerranée Infection Marseille par le Covid-19. Un technicien a été placé en réanimation - il a heureusement survécu - et un docteur praticien hospitalier a été hospitalisé. L’affaire a été étouffée en interne, au point que les séminaires et réunions bihebdomadaires, lors desquels le port du masque et la distanciation sociale sont peu respectés, ont été maintenus.

    Effarées par ce comportement méprisant les règles sanitaires les plus élémentaires et surtout exaspérées par le discours à rebours de la science entretenu depuis des mois par le Pr. Raoult et ses proches, plusieurs personnes travaillant à l’IHU, à l’hôpital de la Timone (AP-HM) ou en contact direct avec ces établissements, ont décidé de témoigner auprès de L’Express. Toutes s’indignent de la passivité des Hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM) envers le directeur de l’IHU, mais aussi du climat de peur qui règne à l’IHU et à l’AP-HM. Ces différents témoins, dont L’Express a pu confirmer l’identité, ont d’ailleurs tenu à s’exprimer anonymement afin d’éviter des représailles qu’ils estiment certaines.

    • C’est très étonnant (pas du tout) cette impression qui se dégage de l’article qu’il s’agit bien plus d’une secte que d’une institution de santé. L’impression que dire aux médias que l’électromètre ne soigne pas le cancer fait de toi un épouvantable suppressif…

  • « Non, il n’y a pas de culture du viol à Sciences Po »
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/il-n-y-a-pas-de-culture-du-viol-a-sciences-po-20210504
    ENTRETIEN - Bénédicte Durand, administratrice provisoire de Sciences Po, défend le dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles mis en place par l’établissement.

    « Il n’y a pas de système particulier à notre institution qui protégerait ou qui couvrirait des actes criminels » explique Bénédicte Durand, administratrice provisoire de Sciences Po. Damien Grenon

    Nommée administratrice provisoire après la démission de Frédéric Mion, Bénédicte Durand a pris les commandes de Sciences Po le 10 février dernier.

    LE FIGARO. - Comment avez-vous réagi face à l’ampleur de l’« affaire #Sciencesporcs » ?

    Bénédicte DURAND. - Il y avait un besoin de dire sa révolte face à aux agressions sexuelles. Que cette colère ait été dite sur les réseaux sociaux de la part d’une population jeune qui s’exprime parfois de manière radicale, voire disproportionnée au regard de la réalité des violences sexistes et sexuelles à Sciences Po, ne m’a pas étonnée. Cette poussée de colère, je l’ai entendue. J’ai entrepris un tour des sept campus afin de rencontrer les étudiants et d’identifier les moyens de transformer cette colère en actions. Cela suppose un retour au calme, un diagnostic précis, une prise en charge par l’institution des victimes qui se seraient exprimées de manière anonyme sur les réseaux.

    –------
    Sans surprise le gouv à nommé une masculiniste à la tête de science po. Elle ne sais pas ce qu’est la culture du viol, elle ne s’adresse qu’aux etudiants et pas aux étudiantes qu’elle traite de menteuses. Aujourd’hui va être voté la décriminilisation automatique des viols, mais c’est un non sujet, ca intéresse strictement que les victimes.

    #sciencePo #culture_du_viol #violophilie #déni #backlash

    • https://www.village-justice.com/articles/projet-loi-pour-confiance-dans-institution-judiciaire-quelles-sont-

      Que prévoit le projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire ?

      Le garde des Sceaux a présenté et défendu plusieurs projets de loi depuis son arrivée au ministère de la Justice en juillet 2020. Mais la réforme présentée en Conseil des ministres le 14 avril 2021 revêt une importance particulière, puisqu’elle correspond particulièrement à ce qu’Éric Dupond-Moretti avait annoncé sur le perron de la Chancellerie lors de la passation de pouvoirs.
      Le Village de la Justice vous propose ici une synthèse des principales mesures qui vont être soumises aux débats parlementaires. Vous trouverez les versions initiales des projets de lois en fin d’article.

      EcouterReadSpeaker webReader : Ecouter

      Un sondage IFOP faisait déjà état il y a deux ans, de ce qu’à peine un Français sur deux déclarait faire confiance à la Justice. Le projet de loi ordinaire et le projet de loi organique qui vont être discutés prochainement sont bâtis selon quatre axes, autour de cette notion de confiance.
      1. Mieux faire connaître le fonctionnement de la Justice grâce aux procès filmés

      Les réactions avaient été contrastées lorsque le garde des Sceaux avait évoqué dans la presse [1], son souhait relatif à l’enregistrement et à la diffusion des audiences.

      Cette volonté « de faire entrer la justice dans le salon des particuliers » [2] trouve une concrétisation dans l’article 1er du projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire. Le texte propose la création d’un article 38 quater dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, en vue d’instaurer un nouveau régime d’autorisation pour filmer les procès, à côté de celui permettant la constitution des archives historiques de la Justice.

      Motif d’intérêt public. – Les audiences pourraient être filmées pour « un motif d’intérêt public », sans qu’il puisse s’agir, du moins pour l’instant, de l’intérêt médiatique de l’affaire. Le motif pédagogique est privilégié, ce qui explique que la diffusion ne devrait pas se faire sans être accompagnée d’explications sur le fonctionnement de la Justice, pour montrer sa diversité, décrypter ses « codes », etc. Il pourra aussi s’agir d’un enregistrement/diffusion en raison de l’intérêt de l’audience pour les débats juridiques (source : Chancellerie).

      Audiences concernées et consentement.– Toutes les audiences pourront être concernées : civiles, pénales, etc., publiques et non publiques. On notera que par dérogation à l’article 11 du Code de procédure pénale, il pourra aussi s’agir des audiences intervenant au cours d’une enquête ou d’une instruction.

      Pour éviter notamment le sensationnalisme, des régimes spécifiques sont prévus : consentement exprès à la captation et l’enregistrement pour les audiences non publiques, occultation systématique des éléments d’identification de toutes les personnes filmées (parties, magistrats, avocats, etc.) avant la diffusion des images. Les personnes concernées pourront néanmoins décider de lever le floutage. La diffusion, intégrale ou partielle, ne pourra se faire qu’après que l’affaire ait été définitivement jugée, aucun élément d’identification des personnes enregistrées ne pouvant plus être diffusé après un certain délai (droit à l’oubli après 5 ans à compter de la première diffusion et 10 ans à compter de l’autorisation d’enregistrement). Les droits étant accordés pour un projet déterminé, il ne devrait pas y avoir de cession.

      La version initiale du projet de loi prévoyait que le choix des audiences se ferait selon un process de double autorisation : proposition/autorisation par la Chancellerie (Direction des Services judiciaires) et validation par la juridiction concernée. Il est néanmoins encore trop tôt pour connaître les modalités de la diffusion (fréquence, groupe ou chaîne retenu, etc.).

      À la suite de l’avis du Conseil d’État, le texte déposé à l’Assemblée nationale a été modifié : Il est désormais envisagé que les conditions et modalités d’application, notamment l’autorité compétente au sein des juridictions pour décider l’enregistrement de l’audience, soient précisées par décret en Conseil d’État.

      2. Le renforcement des droits de citoyens et l’amélioration des procédures pénales

      De nouvelles réformes du Code de procédure pénale sont à prévoir. Au programme : la durée de l’enquête préliminaire et l’accès au dossier de l’enquête, le secret professionnel des avocats (secret de la défense), la détention provisoire et le jugement des crimes (majorité au sein des cours d’assises et généralisation des cours criminelles).

      > Régime de l’enquête préliminaire

      Éric Dupond-Moretti l’avait affirmé en juillet dernier : « Je veillerai à ce que les enquêtes préliminaires restent préliminaires et ne soient pas éternelles, comme c’est, hélas, parfois le cas. (...) Il convient de trouver un juste équilibre entre l’efficacité de l’enquête et le principe du contradictoire sans lequel la justice n’est rien ». Engagement tenu, au moins pour partie.

      Durée de l’enquête préliminaire. – En 2020, 3 % des enquêtes préliminaires étaient ouvertes depuis plus 3 ans. Avec la réforme, la durée de l’enquête préliminaire serait encadrée : pas plus de 2 ans à compter du premier acte d’enquête (y compris en flagrance), avec une prolongation possible pendant un an par le procureur de la République si les investigations le justifient. Après trois ans, le parquet déciderait normalement, en opportunité (classement sans suite, ouverture d’une information judiciaire ou poursuites juridictionnelles ou alternatives).

      Contradictoire. – Il s’agit de permettre au procureur de la République de donner à tout moment aux personnes concernées (personne mise en cause, à la victime ou à leurs avocats) la possibilité d’accéder au dossier, lorsqu’il l’estime opportun (si « cette décision ne risque pas de porter atteinte à l’efficacité des investigations »). Une copie du dossier pourra donc être remise, avec la possibilité de formuler des observations et des demandes d’actes.

      Ce sera un droit pour les personnes interrogées (garde-à-vue ou audition libre) et/ou ayant fait l’objet d’une perquisition depuis au moins un an, ainsi que pour les personnes ayant été publiquement présentées dans des médias comme coupables de faits faisant l’objet de l’enquête (sauf si la personne est à l’origine des révélations). La communication peut être différée pour 6 mois par le parquet (1 an en criminalité et délinquance organisée), avec un recours hiérarchique après 1 mois de silence. La communication peut être seulement partielle.

      > Secret de la défense

      Pour « restaurer le secret professionnel des avocats » ainsi qu’il l’avait également annoncé en juillet 2020, le garde des Sceaux présente un projet de loi comportant des mesures relatives au renforcement du « secret professionnel de la défense ».

      Article préliminaire du CPP. – Le projet de loi prévoit l’intégration du secret professionnel de la défense au sein de l’article préliminaire du Code de procédure pénale, avec la formulation suivante : « Le respect du secret professionnel de la défense est garanti au cours de la procédure dans les conditions prévues par le présent code ».

      Perquisitions, écoutes et fadettes. – Les perquisitions et les écoutes ne pourraient être mises en place que s’il existe des « raisons plausibles de soupçonner » que l’avocat concerné aurait commis ou tenté de commettre l’infraction faisant l’objet de la procédure. Spécifiquement en ce qui concerne les documents saisis au cours d’une perquisition, la décision du juge des libertés et de la détention (JLD) sur la contestation formulée par le bâtonnier pourrait à l’avenir faire l’objet d’un recours suspensif, dans les 24 heures de la décision du JLD, devant le premier président de la cour d’appel. Le placement sur écoute d’un avocat ne pourrait être décidé que par le JLD, par ordonnance motivée, y compris dans le cadre de l’instruction préparatoire. Les réquisitions de connexion feraient enfin l’objet d’un régime propre aux avocats, en étant soumises à l’autorisation préalable du JLD.

      À noter : dans sa résolution du 12 mars 2021, le CNB a demandé que soit mis en place un groupe de travail interprofessionnel réunissant des magistrats, avocats, enquêteurs et techniciens de la téléphonie, afin d’étudier la faisabilité d’une plateforme téléphonique permettant l’interruption automatique d’une écoute et d’un enregistrement lorsqu’un client, placé sur écoute, émet ou reçoit un appel ou un message pour ou de son avocat (CNB, Résolution portant sur les dispositions relatives au secret professionnel de l’avocat dans l’avant-projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire, AG du 12 mars 2021).

      > Jugement des crimes

      Quatre principales mesures sont prévues pour moderniser le dispositif actuel et améliorer les délais d’audiencement aux assises (entre 13 mois et 3 ans aujourd’hui) et réduire la durée des audiences.

      Audience préparatoire criminelle. – On notera d’abord le projet d’instaurer une audience préparatoire criminelle (sorte de mise en état) : après audition de l’accusé(e) par le président de la cour d’assises, ce dernier, le procureur et l’avocat discuteront en chambre du conseil, afin notamment « de rechercher un accord sur la liste des témoins et experts qui seront cités à l’audience et sur leur ordre de déposition ».

      Minorité de faveur. – Le projet de loi prévoit de rétablir la « minorité de faveur », afin de respecter la souveraineté populaire en première instance : la condamnation ne pourrait survenir qu’avec au moins 7 voix sur 9 (au lieu des 6 actuelles, donc une majorité de 4 jurés si on enlève les 3 magistrats du décompte)

      Cours criminelles départementales. – À compter du 1er janvier 2022, les cours criminelles pourraient être généralisées, sans attendre la fin de l’expérimentation. Pourquoi ? Un bilan d’ores et déjà positif et le besoin d’un vecteur législatif, tandis qu’il n’y en aura pas d’autre dans l’année à venir. Côté bilan, il a en effet été constaté une réduction entre 6 et 8 mois des délais d’audiencement, la bonne qualité des débats, le maintien de l’oralité (taux d’appel (21 %) inférieur à celui des cours d’assises (32 %), pour des peines identiques en quantum moyen) [3]

      Avocat assesseur (expérimentation). – Pour les cours criminelles départementales et les cours d’assises, le projet de loi prévoit également l’expérimentation de la présence d’un avocat honoraire en tant qu’assesseur (une des raisons du projet de loi organique), afin de faciliter la tenue des audiences et de mêler plusieurs expériences professionnelles dans la composition des juridictions criminelles. Des garanties quant à l’indépendance et l’expertise des avocats sont envisagées, de manière équivalente à celles prévues pour les magistrats à titre temporaire.
      3. Redonner du sens à la peine et à la détention

      La formule est désormais assez classique dans les réformes pénales, mais elle conserve… tout son sens.

      Crédits de peine automatiques. – Le projet de loi prévoit la suppression de l’automaticité des crédits de réduction de peine, aussi illisible qu’incompréhensible pour les citoyens. Ils ne seraient désormais accordés qu’en cas de preuves suffisantes de bonne conduite ou d’efforts sérieux de réinsertion, avec une liste non exhaustive prévue par le texte (réussite à un examen, apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul, activité de travail, thérapie, indemnisation des victimes, etc.). Cette décision serait prise par le juge d’application des peines pour les personnes écrouées à partir du 1er janvier 2023.
      À noter également, la généralisation des aménagements en fin de peine (libération sous contrainte), sauf pour certaines infractions, afin de limiter les effets des « sorties sèches ».

      Détention provisoire. – Le principe reste celui de la détention provisoire exceptionnelle. Le caractère subsidiaire en est renforcé par une incitation des magistrats à privilégier l’assignation à résidence avec surveillance électronique (ARSE) : après 8 mois d’incarcération ou en cas de rejet d’une demande de mise en liberté, une motivation sur l’absence de recours à l’ARSE sera imposée. Dans certains cas, le refus de l’ARSE ne pourrait être justifié qu’en cas d’impossibilité liée à la personnalité ou à la situation matérielle de la personne. On notera également une saisine systématique du SPIP après le premier renouvellement de la détention provisoire, pour évaluation de la faisabilité de l’ARSE.

      Statut pour les détenus qui travaillent. – Le projet de loi propose la création d’un régime spécifique de contrat de travail et d’ouverture des droits sociaux aux personnes incarcérées, adapté naturellement aux contraintes de la détention. Le but est non seulement de favoriser la réinsertion en permettant aux personnes détenues de « raccrocher » plus facilement à une situation normale de travail en liberté et d’améliorer les conditions de travail en détention. L’enjeu est également d’embellir l’image du travail pénitentiaire à l’extérieur, pour attirer des entreprises et pouvoir proposer des activités intéressantes pour les personnes détenues (compétences utiles et employabilité).
      4. Restaurer relations citoyens et accompagnement par professions du droit

      Avec ce quatrième et dernier axe de la future « loi Dupond-Moretti », il est question d’offrir aux citoyens des garanties quant à l’exercice des professions juridiques, notamment réglementées. Le rapport de l’IGJ de décembre 2020 constatait en effet, s’agissant de la discipline des professions du droit et du chiffre, des règles anciennes, hétérogènes, mal connues, peu efficaces, sans compter une démographie qui a sensiblement changé depuis 10 ans.

      Codes de déontologie et traitement des réclamations. – Le but est de mieux protéger les particuliers (clients et public), en leur permettant de mieux faire connaître les règles grâce à la création de codes de déontologie par les professions concernées et d’accorder de nouveaux droits aux particuliers quant à leurs réclamations : organisation de circuits pour garantir leur traitement, possibilité d’organiser des conciliations, saisine directe de l’instance disciplinaire en l’absence de suite.

      Juridictionnalisation de la discipline. – De nouveaux pouvoirs seraient aussi donnés aux instances disciplinaires : mise en demeure, injonction, astreinte. Cette réforme serait accompagnée d’une modification de l’échelle des sanctions (amende par ex.). Surtout, l’instance disciplinaire deviendrait, notamment pour les avocats, une juridiction composée de professionnels et d’un magistrat (échevinage).

    • Sciences Po : n’en déplaise aux semeurs de haine
      Bénédicte Durand, administratrice provisoire de Sciences Po, réagit aux attaques contre l’institution, regrettant que l’école soit désignée comme responsable de tous les maux de la société.
      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sciences-po-n-en-deplaise-aux-semeurs-de-haine_2148970.html

      Cette semaine, sur les murs de Sciences Po, la haine a pris le visage de la violence, du racisme et de l’antisémitisme. La tentative d’intimidation et la noirceur de ces inscriptions nous rappellent clairement à la vocation de notre université : l’apprentissage, la connaissance, le débat.

      À Sciences Po, 14 000 étudiants de plus de 160 nationalités, de toutes origines et religions, choisissent de construire ensemble le monde qui vient. Nos professeurs les y préparent en leur proposant de confronter avec humilité leurs arguments et ainsi dépasser leurs propres interprétations. Voilà la réponse la plus digne qu’une université de Sciences Humaines et Sociales, de rang international, doit donner à l’ignorance et à la bêtise. C’est celle que nous continuerons de donner, sans relâche, librement.

      Depuis plusieurs semaines, Sciences Po affronte l’une des crises les plus douloureuses de son histoire. Face aux révélations des agissements intolérables d’un homme et grâce à la libération de la parole, nous avons mis la défense des victimes de toutes les violences au coeur de notre avenir avec plus d’engagement encore. Nous avons d’ores et déjà lancé un important travail de transformation de nos dispositifs de lutte contre ces violences et de remise à plat de nos pratiques en matière de déontologie.
      Sciences Po est devenue une cible

      Jour après jour, nous tentons de tirer les leçons de cette crise et acceptons d’entendre tous les questionnements concernant nos pratiques. Nous comprenons parfaitement que l’ambition d’excellence exige le devoir d’exemplarité. Nous travaillons à réformer notre gouvernance, à démocratiser nos fonctionnements collectifs, à faire preuve de davantage de transparence.

      Mais sachons aussi reconnaitre le chemin déjà parcouru par notre université : la qualité de la production scientifique de nos enseignants chercheurs, l’attractivité de nos formations que les étudiants et recruteurs plébiscitent, l’ouverture sociale et le nouveau pacte de démocratisation, que la réforme des admissions en première année engage avec détermination.

      Aujourd’hui, bien au-delà des critiques légitimes, Sciences Po est devenue une cible, un objet politique, symbolique et responsable de tous les maux de la société française. Les dernières semaines ont vu se multiplier des attaques personnelles inacceptables, teintées d’idéologie ou nourries de combats politiques. La critique des élites a muté en chasse aux sorcières, nourrissant la brutalisation du débat public, loin de toute nuance et de toute honnêteté intellectuelle.
      LIRE AUSSI >> Sciences Po : « Nous ne nous reconnaissons pas dans la caricature qui est faite »

      Nous saurons faire face aux caricatures, aux faux procès et maintenant aux menaces. Et forte du travail de toutes celles et de tous ceux qui la servent avec une probité et un engagement remarquables, Sciences Po surmontera la crise et poursuivra sa route. Celle d’une université traversée par les débats de société et bien déterminée à les faire vivre, en son sein, dans le respect de la pluralité et de la liberté. « Une société ne peut sans grand dommage se passer d’une institution indépendante, vouée à la réflexion désintéressée et au jugement critique en même temps qu’à la diffusion du savoir acquis », écrivait René Rémond dans les dernières pages de son livre (1) consacré à son expérience à la direction d’une grande université en crise. C’était il y a 50 ans, une autre crise, une autre France, un monde révolu et pourtant une mission de l’Université inchangée. C’est la nôtre. N’en déplaise aux semeurs de haine.

      Toute cette haine contre les violeurs et les institution qui les protègent c’est un scandale.

  • Catherine Hill sur le déconfinement : « Lever le pied paraît complètement illogique »
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/catherine-hill-sur-le-deconfinement-lever-le-pied-parait-completement-illog

    Catherine Hill : C’est beaucoup trop tôt. La décision est clairement politique, car on déconfine alors qu’on est en plein pic, ce qui est évidemment totalement déraisonnable. Le virus circule beaucoup trop. Par exemple dans les sept derniers jours, 443 personnes en moyenne sont arrivées chaque jour en réanimation, ce qui est en encore au-dessus du pic du mois de novembre. 

    Le nombre de morts reste aussi très élevé. Dans ces conditions, lever le pied paraît complètement illogique. Certes, on observe depuis quelques jours une diminution des arrivées à l’hôpital et des admissions en réanimation, mais elle est minuscule. Elle nous amène au niveau où l’on avait décidé de confiner la dernière fois.

  • Covid-19 : les orteils bleus, signe d’une forte immunité - Top Santé
    https://www.topsante.com/medecine/maladies-infectieuses/zoonoses/orteils-bleus-symptome-covid-19-639427

    D’après une récente étude américaine, les patients souffrant de Covid-19 persistant pourraient présenter des orteils bleutés/violacés.

    repris ensuite :
    L’orteil bleu, le signe d’une forme d’immunité au Covid-19 ? - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/l-orteil-bleu-le-signe-d-une-forme-d-immunite-au-covid-19_2148476.html

    Depuis le début du Covid-19, un nombre inhabituel d’engelures violacées ont été répertoriés sur les orteils des patients. Serait-ce un signe de résistance au virus ?

    • l’étude originale (accès libre) sur la Revue Médicale Suisse, datée du 31/03/2021

      «  Orteils Covid  », expression cutanée d’une résistance innée au SARS-CoV-2 - Revue Médicale Suisse
      https://www.revmed.ch/covid-19/Orteils-Covid-expression-cutanee-d-une-resistance-innee-au-SARS-CoV-2


      Fig 2 Lien temporel entre vagues de Covid-19 et pseudo-engelures
      Données pour le canton de Vaud en Suisse.Partie supérieure  : Covid-19, incidence cumulée sur les 14 derniers jours des nouveaux cas confirmés par PCR, total et par classe d’âge, Vaud (*par 100 000 habitants par 14 jours). Panel inférieur  : cas consécutifs de pseudo-engelures pris en charge à l’hôpital universitaire de Lausanne. Les poussées de pseudo-engelures en fonction du temps sont indiquées en bleu.F  : femme  ; H  : homme.

      Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les dermatologues du monde entier ont signalé des cas inexpliqués de pseudo-engelures, surnommées «  orteils Covid  » (COVID-toes). Cette recrudescence inhabituelle de pseudo-engelures est d’autant plus intrigante que la majorité des cas ne présentent pas de symptômes de Covid-19 ni de PCR ou de sérologie positive, malgré une exposition probable au SARS-CoV-2. Les données actuelles suggèrent que ces personnes sont prédisposées à induire une immunité innée robuste contre le SARS-CoV-2, ce qui les rend résistantes à l’infection. Une forte réponse interféron de type I, dont les pseudo-engelures sont l’expression clinique, pourrait favoriser une clairance rapide du virus, évitant à la fois la maladie et la séroconversion. Les mécanismes génétiques et moléculaires qui sous-tendent cette résistance naturelle au SARS-CoV-2 restent cependant à élucider.

    • les orteils bleus un nouveau signe de distinction comme l’était le « sang bleu » sous l’ancien régime ?
      Peut-être l’émergence d’une nouvelle lignée aristocratique ?

  • #StopPPLSécuritéGlobale ? Pas seulement.

    Le COPWATCHING doit renaître de ses cendres !

    | Désarmons-les ! https://desarmons.net/2020/06/04/le-copwatching-doit-renaitre-de-ses-cendres

    Près de 10 ans après cette expérience subversive unique, mais pourtant banale outre-Atlantique (le Copwatching s’y est démocratisé depuis le passage à tabac de Rodney King en 1991), alors que George Floyd est mort sous les yeux du monde entier et que les syndicats de police et l’Etat français essayent de faire adopter des lois empêchant toute prise d’image, Désarmons-les ! considère qu’il est plus que crucial de ressortir des cartons cette pratique légitime et nécessaire.

    Désarmons-les ! appelle à la création de dizaines de groupes de copwatching dans les quartiers populaires, à l’alimentation de canaux telegram, instagram et snapchat dédiés, ainsi qu’à l’utilisation de l’application UVP mise à disposition par Urgence Notre Police Assassine.

    TROIS RECOMMANDATIONS :

    si vous choisissez de centraliser les informations et images recueillies, ne le faites pas par le biais d’outils informatiques non sécurisés et stockez ces données sur des serveurs ou disques durs chiffrés, tout en utilisant un VPN ou le réseau TOR pour accéder à internet et communiquer, y compris sur votre téléphone ! (Riseup VPN et TOR Brower/Orbot sont de très bons outils pour ordinateurs et portables).
    nous alertons sur notre opposition politique et éthique à l’utilisation de cette pratique à l’occasion d’actions politiques ou de révoltes (manifestations, émeutes…), la prise d’image restant un outil à utiliser avec prudence et sans mettre en danger les personnes qui luttent de façon radicale contre l’Etat et le système. L’image peut s’avérer utile à la répression si elle montre d’autres personnes que les policiers et les victimes de violences policières.
    la pratique du copwatching peut être risquée, c’est pourquoi nous ne conseillons aucunement de filmer les policiers de façon ostentatoire lorsqu’on n’est pas protégé par une foule ou un collectif de personnes solidaires. Attention lorsqu’on filme à rester hors de portée des policiers et à ne jamais s’en approcher à moins de 20 mètres, en veillant si possible, à mettre son visage et son corps à l’abri derrière un obstacle en cas de tir de balles de caoutchouc.

    Nous comptons sur vous, faites attention à vous !

    Que naissent dix, cent, mille « Copwatch » !

    Pour aller plus loin :

    https://www.autistici.org/copwatchnord-idf.org/index.html@q=node%252F15.html
    http://owni.fr/2011/09/24/copwatch-police-copwatching/index.html
    https://www.lesinrocks.com/2011/09/27/actualite/actualite/copwatch-le-site-qui-fait-trembler-la-police
    https://www.telerama.fr/medias/le-copwatching-sous-surveillance,74048.php
    https://www.france24.com/fr/20110930-claude-gueant-copwatch-internet-plainte-police-vigilante-bavure-d
    https://www.numerama.com/magazine/21446-pourquoi-et-comment-claude-gueant-veut-faire-refermer-copwatch.html
    https://www.numerama.com/magazine/20153-le-site-copwatch-devra-etre-bloque-mais-tous-ses-miroirs.html
    https://www.numerama.com/magazine/20242-faute-d-avoir-defendu-sa-legalite-copwatch-diffuse-la-liste-de-ses-m
    https://www.numerama.com/magazine/20194-copwatch-pour-12-000-euros-le-filtrage-par-dpi-est-juge-trop-cher.ht
    https://www.numerama.com/magazine/20193-les-enseignements-de-l-affaire-copwatch.html
    https://antirep86.fr/category/copwatch
    https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-anselme/blog/300911/copwatch-un-premier-site-citoyen-contre-les-violences-policieres-en-
    https://www.bastamag.net/La-croisade-de-Gueant-contre-la
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-justice-bloque-a-nouveau-copwatch-un-site-anti-police_1081312.html
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/copwatch-site-anti-police-renait-de-la-censure_1075195.html
    https://harvardcrcl.org/copwatch-blocked-in-france

  • Près d’une Française sur deux victime de violences sexistes ou sexuelles

    https://www.liberation.fr/france/2020/11/25/pres-d-une-francaise-sur-deux-victime-de-violences-sexistes-ou-sexuelles_
    https://medias.liberation.fr/photo/1349507-prodlibe-manifestation-contre-les-violences-sexistes-et-se

    Le chiffre fait frémir. Près d’une Française sur deux (45%) déclare avoir déjà été victime de violences sexistes ou sexuelles, selon un sondage commandé par le ministère charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes et publié ce mercredi, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Dans le détail, c’est le harcèlement dans l’espace public (dans la rue ou les transports) qui revient le plus souvent chez les sondées : 27% d’entre elles disent en avoir déjà été victimes, taux qui caracole à 42% chez les moins de 35 ans. Pour près de quatre Françaises sur dix, ce type de harcèlement est même plus fréquent qu’auparavant. C’est en tout cas ce qu’estiment 39% des femmes concernant les outrages sexistes dans la rue, et 37% d’entre elles concernant les transports. Résultat : elles sont 42% à dire avoir souvent peur dans la rue, et 40% dans les transports en commun.

    Viennent ensuite les violences conjugales, physiques ou psychologiques, dont 19% des Françaises se disent victimes, soit près d’une sur cinq. 77% des interrogées (et 67% des hommes) estiment également que le confinement est un terreau propice à l’aggravation de ces violences, comme le pointent de nombreux professionnels de terrain depuis le début de la pandémie. 15% des Françaises ont quant à elles fait état d’une ou plusieurs agressions sexuelles. Signe de l’impact du mouvement #MeToo : près des trois quarts des interrogés (72%) estiment toutefois que la libération de la parole est désormais plus aisée, et que la société prend mieux en considération l’importance de ces violences.

    Enfin, les sondés ont été interrogés sur ce qui devrait être prioritaire à l’avenir dans la lutte contre les violences. Plus de la moitié d’entre eux (52%) évoquent la nécessité d’améliorer la prise en charge et l’écoute des victimes, revendication portée de longue date par nombre d’associations, 49% ont cité une accentuation des politiques éducatives et de lutte contre les stéréotypes sexistes.

    Dans un rapport publié mardi sur la prise en charge des femmes victimes de violences dans l’Hexagone, la Fondation des femmes dresse le même constat, estimant que « force est de constater que les volets "protection" et "répression" ont été plus investis que le volet formation et sensibilisation » lors du Grenelle des violences conjugales, et fustige au passage « le décalage entre les mesures annoncées et les moyens associés à leur mise en œuvre ». Dans un entretien à Libération paru ce mercredi, Elisabeth Moreno, la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, estime pour sa part que la France « n’a pas à rougir » du budget investi en la matière.

    –---

    En 2020, ce n’est pas un milliard d’euros qui sera alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes, mais 557 millions d’euros, estime le Sénat.

    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/egalite-femmes-hommes-le-senat-dement-le-budget-d-un-milliard-annonce-par-l
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    en 2020 le budget à en fait augmenté de seulement 5 millions ce qui représente +13% de celui de l’an dernier

    https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/cp-le-budget-du-seefh-augmente-de-plus-de-5-millions-deur

    Si j’ai bien calculé ca signifie que le budget de 2019 était en fait de 38 millions d’euros et en 2020 ca fait environ 51 millions. Face au milliard annoncé ca fait pas lourd, et si Moreno ne rougie pas c’est que cette bande ne rougie pas, elle vire au brun.

    Ce que recouvre le milliard d’euros alloué au budget à l’égalité entre les femmes et les hommes

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/17/ce-que-recouvre-le-milliard-d-euros-alloue-au-budget-a-l-egalite-entre-les-f

  • Paris : la liste des zones où le masque est obligatoire à partir de lundi

    Sans parler du bien fondé de la mesure, je suis choqué par le classisme et le racisme (encore une fois) de la préfecture de Paris dans le choix de la désignation des zones à risque. Pas la peine de regarder en détail, regardez juste le nombre de lieux en fonction des arrondissements, les quartiers pauvres (et racisés) sont beaucoup plus visés que les quartiers riches. Tous les marchés des quartiers pauvres sont visés, pas ceux des quartiers riches...

    Ca me rappelle ces mesures de la préfecture qui confinaient plus sévèrement les commerces de Chateau Rouge :
    https://seenthis.net/messages/836239

    #coronavirus #solidarité #France #racisme #classisme #favoritisme #discrimination #quartiers_populaires #marchés #Didier_Lallement #Paris #préfecture

    1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements
    - rue Montorgueil
    – marché des Enfants Rouges
    – rue Rambuteau
    – rue de Bretagne
    – rue des Francs Bourgeois
    – rue Saint-Honoré
    – rue de Montmartre

    5ème et 6ème arrondissements
    - rue Mouffetard
    – rue de Buci
    – rue de Seine
    – rue Mazarine
    – rue Jacques Callot
    – rue Princesse
    – rue des Canettes
    – rue Guisarde
    – marché Saint-Germain
    – jardin Tino Rossi

    7ème arrondissement
    – rue Clerc
    – marché de l’avenue de Saxe

    8ème arrondissement
    –nulle part !

    9ème arrondissement
    – rue des Martyrs
    – rue Cadet
    – marché alimentaire d’Anvers

    10ème arrondissement
    – rue de Metz
    – boulevard de Strasbourg
    – rue du Château d’Eau entre Fb St Martin et Fb St Denis
    – rue Cail
    – rue Perdonnet
    – rue Philippe de Girard
    – place Ian Karski
    – rue Louis Blanc dans sa portion entre la place Karski et le faubourg Saint-Denis
    – rue du Faubourg Saint Denis
    – rue Lucien Sampaix
    – rue de Lancry
    – rue des Vinaigriers
    – quais du Canal Saint-Martin (Jemmapes et Valmy)

    11ème arrondissement
    – rue de la Roquette,
    – rue de Lappe
    – rue Keller
    – rue Daval
    – rue Jean-Pierre Timbaud
    – marché de Belleville
    – rue Oberkampf

    12ème arrondissement
    – Bercy-Village
    – Cour Saint-Emilion
    – marché d’Aligre

    13ème arrondissement
    – quai François Mauriac
    – quai de la gare,
    – Bibliothèque Nationale de France (parvis + marches et quai)
    – marché Maison-Blanche sur l’avenue d’Italie

    14ème arrondissement
    – rue Daguerre
    – rue Raymond Losserand (entre rue d’Alésia et avenue du Maine)

    15ème arrondissement
    – rue du Commerce
    – rue Linois

    16ème arrondissement
    – rue de Passy
    – rue de l’Annonciation

    17ème arrondissement
    – avenue de Saint-Ouen
    – rue de Lévis
    – rue Poncelet
    – rue Bayen

    18ème arrondissement
    – marché Barbès
    – marché Lariboisière
    – marché Ornano
    – boulevard de la Chapelle (entre Tombouctou et boulevard Barbès)
    – rue des Islettes
    – rue de la Goutte d’or
    – rue des Poissonniers
    – rue Dejean
    – rue de Suez
    – rue de Panama
    – marché Dejean (triangle rues Poulet, Poissonniers et Dejean)
    – marché Porte Montmartre (y compris le carré aux Biffins)
    – marché Ordener
    – rue de Steinkerque
    – avenue de Saint-Ouen
    – boulevard de Clichy
    – boulevard du Rochechouart
    – marché Poteau (Rue Duhesme – entre Ordener et Poteau
    – marché aux puces de Paris
    – rue Riquet (entre Marx Dormoy et Pajol)
    – rue de l’Olive
    – butte Montmartre (place du Tertre, parvis et marche du Sacré-Coeur, rue Norvins, rue du Mont Cenis)

    19ème arrondissement
    – quai de la Loire
    – quai de Seine
    – quai de Marne
    – quai de l’Oise jusqu’à l’entrée du parc de la Villette
    – rue de Bellevillle
    – marché de Joinville
    – place des fêtes
    – avenue Secrétan
    – avenue Mathurin Moreau
    – rue Manin
    – avenue Jean Jaurès entre rue de l’Ourcq et Porte de Pantin

    20ème arrondissement
    – rue des Panoyaux
    – rue Victor Letalle
    – rue Sorbier (entre la rue Menilmontant et la rue Juillet)
    – belvédère du Parc de Belleville
    – boulevard de Belleville
    – boulevard de Ménilmontant
    – rue de Ménilmontant
    – rue des Pyrénées
    – rue de Bagnolet
    – rue d’Avron
    – marché aux puces de la porte de Montreuil

    Paywall, mais le titre de cet article de l’Express en dit long :

    Obligatoire sur les quais mais pas sur les Champs, comment le masque s’est imposé à Paris
    Julien Chabrout, L’Express, le 9 août 2020
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/obligatoire-sur-les-quais-mais-pas-sur-les-champs-comment-le-masque-s-est-i

  • Jean Castex choisit Nice pour afficher sa ligne sécuritaire - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/07/25/jean-castex-choisit-nice-pour-afficher-sa-ligne-securitaire_1795235

    « Les policiers appelaient au secours. On a besoin d’aides et d’effectifs, lançait Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental Unité SGP 06, avant les annonces. Créer du lien avec la population, c’est capital. Les policiers aujourd’hui ne sont pas assez nombreux pour assurer cette sécurité. »

    Personne pour rappeler que parmi les villes de plus de 100 000 habitants, Nice est la ville la mieux dotée en police municipale.

    Cf. https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/police-municipale-effectifs-par-commune
    Ratio de 1,7 policier municipal pour 1000 habitants (Lyon 0,8 ; Marseille 0,5).

    Ni que la ville a aussi le record du nombre de caméras par habitant, 1 caméra pour 272 habitants en 2016.

    Cf. https://www.lexpress.fr/actualite/societe/a-nice-l-efficacite-de-la-videosurveillance-en-question_1812909.html

    Cette ville a une politique répressive exemplaire, avec de toute évidence des résultats médiocres, mais c’est cette ville que l’on prend en exemple pour démontrer qu’il faut encore plus de politique répressive.