• Effondrement des postes aux concours du second degré
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/11/29112017Article636475378359158013.aspx

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    Pour l’entourage du ministre la baisse devait correspondre « aux postes non pourvus aux concours en 2017 » et devait donc théoriquement être indolore. En réalité elle va bien plus loin que cela. Ainsi au concours externe de l’ #agrégation 1709 postes sont été pourvus en 2017 et il n’y a que 1555 postes offerts en 2018. Pour le #capes externe, 6011 postes ont trouvé preneur en 2017 et il n’y a que 5 833 postes offerts en 2018. Pour le #capet c’est 569 et 495. Au concours externe de PLP 1647 postes ont été pourvus en 2017 mais 1580 sont offerts en 2018. En EPS les 800 postes ont été pourvus en 2017 mais on passe à 630 postes en 2018.

    Le message envoyé aux étudiants est donc très clair : l’ #Éducation_nationale réduit ses recrutements. D’autant que la réalité pourrait bien être inférieure encore aux annonces.

    Les disciplines ne sont pas traitées avec équité

    En effet, l’ajustement aux réalités de recrutement des postes en 2017 n’est pas fait. Le ministre n’a pas sabré dans les disciplines qui ne trouvent pas de candidats mais qu’il flatte. Au capes externe d’allemand, seulement 125 postes ont été couverts en 2017 sur 345 proposés. En 2018, 275 postes sont offerts. En maths 1066 postes ont trouvé preneur en 2017 mais 1183 sont proposés en 2018 (c’était 1440 en 2017). En lettres classiques, 85 professeurs certifiés ont été recrutés en 2017 mais 183 postes sont offerts en 2018 (230 en 2017). En anglais l’éducation nationale a recruté 847 professeurs en 2017 pour 1190 postes offerts. En 2018 elle en attend 949. Par contre en arts plastiques 165 postes ont été couverts en 2017 sur 200 proposés mais seulement 125 sont offerts en 2018. Pour le capet, celui de tourisme disparait carrément et en STMS on passe de 48 à 27 postes seulement. Les disciplines ne sont pas traitées avec égalité.

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  • Fabrice Dhume : Le ministre ignorant. Cinq leçons sur la polémique à propos du racisme et de l’antiracisme à l’école
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/11/28112017Article636474504197961981.aspx

    Ces polémiques fonctionnent comme des opérations de police du langage et de la pensée. A travers le contrôle sur la circulation et l’usage de certains concepts (« islamophobie », « genre », « race », « racisme d’Etat »…), ces opérations reviennent à empêcher l’action sur les normes sociales – celles, du moins, qui assurent le privilège des groupes en position dominante. Par un détournement et une disqualification des manières de nommer l’ordre social inégalitaire et hiérarchisé, il s’agit de faire accroire dans l’opinion publique : que parler d’« islamophobie » empêcherait de critiquer la religion musulmane, que nommer « la race » (soit le nom d’un rapport de domination, comme « la classe sociale ») reviendrait à être raciste, que parler de « genre » serait une incitation déguisée à « changer de sexe », etc.

    Opérant tout particulièrement par la fluidité et la vélocité des réseaux sociaux, cette stratégie de contrôle social, de l’ordre du harcèlement, radicalise la conflictualité politique. De nombreux acteurs au sein de l’école l’éprouvent, dans les relations avec les publics comme au sein des équipes. Et la fréquentation des réseaux sociaux l’atteste, avec la prolifération des discours de dégradation, des insultes et des menaces. En rigidifiant les frontières de la société française et de son école, en exploitant des incertitudes pour alimenter une logique de peur, et en développant un discours complotiste sur le thème « le communautarisme menace la république », cette nouvelle stratégie de contrôle social provoque l’exacerbation des ressentiments. Elle rend acceptable une logique de guerre (« guerre culturelle », disent les entrepreneurs de ces polémiques, en agitant par ailleurs le spectre de la « guerre civile » pour rallier à leur cause ceux que la violence des polémiques effraie). Elle autorise en conséquence des paroles, actes et attitudes racistes.

    Dans le champ scolaire, cette stratégie est efficace, si l’on en juge par les reculades répétées de l’institution, sur les enjeux et sur les mots de l’égalité : c’est ainsi qu’ont été effacés des sites Internet du ministère le mot « genre », ou les rapports sur la « refondation de la politique d’intégration », qu’a été déprogrammé de la formation professionnelle des enseignants le colloque sur l’intersectionnalité, qu’a été annulé le colloque de Lyon, etc. Une autre conséquence délétère est que, au lieu de soutenir les personnels scolaires dans leur délicat travail pour parler de ces questions avec leurs élèves, ces polémiques empêchent ce travail : elles précarisent celles et ceux qui malgré tout s’y consacrent, quand elle ne fait pas taire les velléités d’autres. Les polémiques jouent d’un effet d’intimidation, qui résulte de la violence par laquelle les acteurs des initiatives incriminées sont brusquement projetés au centre d’une brutale médiatisation, et traités sur le mode du procès public - faisant figure, comme en temps de guerre, de sortes de « traîtres à la patrie » .

  • Un stage syndical antiraciste critiqué par le ministre
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/11/21112017Article636468495933383501.aspx

    Pourtant la question de l’apartheid scolaire se pose bien. G Felouzis a été pionnier sur ce sujet, publiant les premières études sur l’apartheid dans les collèges bordelais au début du siècle. Depuis d’autres travaux ont fait avancer les connaissances sur la dimension systémique des inégalités raciales dans l’école. Les enseignants du 93 sont aux premières loges pour en mesurer les effets, notamment comment cette dimension a pénétré les choix scolaires des élèves.

    La question est étroitement liée à un angle mort de la politique ministérielle : le combat pour la mixité sociale à l’école. Les efforts déjà timides du gouvernement précédent ne semblent pas repris par JM Blanquer qui reste muet sur ce thème.

    #école #enseignants #discrimination