/article

  • « Les expériences transpédégouines produisent des formes singulières d’attention au vivant »
    http://www.regards.fr/la-midinale/article/les-experiences-transpedegouines-produisent-des-formes-singulieres-d-attenti

    Les luttes LGBTQI et les luttes écologistes peuvent s’enrichir les unes les autres. Comment ? Cy Lecerf Maulpoix, journaliste et auteur de « Ecologies déviantes - voyage en terres queers » (éditions Cambourakis), est l’invité de la Midinale. Source : Regards

    • #doctolib

      « Sur la vaccination, on a d’abord été victime de la difficulté de l’Etat à s’organiser, à planifier et à assurer un logistique. »
      « Sur la vaccination, l’Etat a donné les clefs à Doctolib : cela pose un problème de principe en soi parce que l’on transfère à un acteur privé des données de santé sachant que Doctolib s’est lui-même associé à Amazon pour la gestion de la politique de vaccination. »

  • #Philippe_Corcuff : « Mon livre travaille les impensés de mes propres engagements » - regards.fr
    http://www.regards.fr/la-midinale/article/philippe-corcuff-mon-livre-travaille-les-impenses-de-mes-propres-engagements
    #extreme_droite

    L’extrême droite a-t-elle d’ores et déjà gagné ?
    « Le livre s’appelle “Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées”. Elle n’a donc pas encore déjà gagné. Les choses sont encore en jeu. »
    « J’analyse dans mon livre les #tendances_idéologiques et je suis plutôt #pessimiste. »
    « Le livre se termine par une espérance que j’appelle mélancolique - que je peux retirer de #Walter_Benjamin ou de mon regretté ami #Daniel_Bensaïd une certaine de dose pessimiste tout en restant ouvert sur des possibilités d’avenir. »
    « Je prévois de faire une suite à ce #livre sur la grande confusion qui s’appellera “Réinventer l’#émancipation”. »

    #foucault

    • voir ici aussi : https://www.mediapart.fr/journal/france/180121/vaccin-contre-le-covid-19-le-coup-de-bluff-de-sanofi-la-traine

      utilisation de la capacité de Sanofi pour produire du vaccin de la concurrence et ainsi aider la campagne de vaccination est jugé moins que probable par les connaisseurs.

      p.2

      Antoine Flahault, épidémiologiste et professeur de santé publique à la faculté de médecine de Genève, estime que « ça serait une bonne façon de sortir la tête haute de tout ça ». Il a même soufflé l’idée aux sénateurs le 13 janvier, lors de son audition sur la stratégie vaccinale. « Vous avez un magnifique laboratoire. Ce serait une bonne chose qu’il participe à fabriquer les armes pour tuer le virus, même si ce ne sont pas des armes totalement made in France. Il faudrait quatre ou cinq mois pour préparer une telle chaîne de mise en flacon », estime-t-il. Alain Fischer, le Monsieur vaccin du gouvernement, a indiqué au Parisien être également favorable à cette option.

      « Le problème, c’est que l’État n’ose pas mettre la pression sur Sanofi pour l’obliger à le faire », dénonce Fabien Mallet, coordinateur adjoint CGT Sanofi. Et ce, alors que, chaque année, Sanofi perçoit une centaine de millions d’euros d’argent public au titre du crédit d’impôt recherche.
      [...]
      Dans l’univers de Big Pharma, Sanofi qui produirait pour ses concurrents, ce serait du jamais vu. L’option est-elle crédible ? « Que des fabricants de génériques [les copies des médicaments de marques – ndlr] fabriquent pour le compte des détenteurs d’un brevet, c’est commun, mais qu’une entreprise pharmaceutique produise pour le compte d’un de ses concurrents qui accepterait de lui livrer quelques-uns de ses secrets industriels, ce serait très étonnant », commente Pauline Londeix, cofondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.

    • Le plan est de faire grève le 19 janvier, pour les raisons habituelles, pas pour mobiliser la capacité de prod :-)

      La CGT, suivie par la CFDT, la CFE-CGC, FO et Sud Chimie, appelle à la grève ce 19 janvier pour dénoncer cette diminution des effectifs, ainsi que les négociations salariales en cours.

    • A priori, Sanofi se bouge finalement les fesses et va produire du Pfizzzeur ;

      après avoir abandonné son projet de vaccin avec Pasteur

      (Pasteur qui a aussi abandonné avec Merck)

    • Titanic : Frédérique Vidal a parlé, et l’université a coulé.

      Frédérique Vidal a parlé. C’était hier soir lors de la conférence de presse désormais presqu’habituelle et qui rythme nos vies consenties comme une respiration dont on craint à chaque fois qu’elle soit plus oppressante que la précédente.

      Frédérique Vidal a parlé. Depuis le début de la crise en Janvier dernier, depuis le premier confinement de Mars dernier, c’est la première fois, la première fois qu’elle apparait ainsi et qu’avec elle apparaissent un peu les plus de 2,5 millions d’étudiant.e.s qui sont nos avenirs et nos destins communs.

      Pour cette apparition, pour qu’au moins symboliquement la ministre des étudiant.e.s apparaisse enfin et pas uniquement les ministres des transports, de l’économie, de la santé ou des collèges, écoles et lycées, pour que Frédérique Vidal ait l’autorisation d’avancer au pupitre il aura fallu deux tentatives de suicide à Lyon en moins de trois jours et des alertes constantes depuis des semaines sur la #détresse_étudiante émanant de l’ensemble de la communauté universitaire. Alors voilà.

      Frédérique Vidal a parlé. Elle a dit à quel point elle était consciente de la détresse des étudiant.e.s. La preuve ? Elle a doublé le nombre de #psychologues universitaires (en tout cas elle dit qu’elle va le faire). Nous étions avant ce doublement à 1 psy pour 30 000 étudiant.e.s. Nous aurons donc désormais 2 psys pour 30 000 étudiants. Sachant que d’après la dernière étude de Santé Publique France datée du 9 Janvier 2021 (https://www.santepubliquefrance.fr/docs/stress-isolement-avenir-des-etudiants), « un étudiant sur trois a des difficultés à gérer son #stress et un sur dix présente des signes de #dépression de par son #isolement. » Je vous laisse faire la règle de trois et vous réjouir que devant tant de munificence les délais d’attente pour des urgences psy sur les campus soient potentiellement ramenés de plus de 6 mois à plus de 3 mois. La dernière fois que Frédérique Vidal a osé prétendre que cette mesure était exemplaire devant un journaliste (Thomas Sotto sur RTL, réécoutable ici à partir de 3’30 : https://www.rtl.fr/actu/politique/universites-pour-vidal-ce-n-est-absolument-pas-une-annee-blanche-7800954693) et qu’il lui a rappelé ces chiffres qui font des services psychologiques à l’université et plus globalement de la médecine universitaire un service digne d’un pays du tiers-monde, Frédérique Vidal a bafouillé que oui bon ben non mais faut aussi ajouter le « temps de psychologues mis à disposition des étudiants et qui ne sont pas des titulaires » (https://www.rtl.fr/actu/politique/universites-pour-vidal-ce-n-est-absolument-pas-une-annee-blanche-7800954693). Car oui bien sûr hein, ce doublement sera provisoire, les psys recrutés en contrats précaires le temps que cette épidémie passe car c’est bien connu dès que la crise sera passée les symptômes et syndromes dépressifs et compulsifs accumulés depuis deux années (universitaires) s’effaceront comme par enchantement (et je ne vous parle même pas du salaire des psys titulaires qui est à lui seul un invitation à se pendre).

      Frédérique Vidal a parlé. Et après la « bonne » nouvelle du doublement des psychologues sur les campus, elle a annoncé une autre « bonne nouvelle ». Les étudiant.e.s, mais seulement de première année, pourront retourner à l’université à partir du 25 Janvier, pour les TD (travaux dirigés, soit des groupes équivalents à une classe de lycée, une trentaine ou une quarantaine d’étudiant.e.s), mais seulement en demi-groupes (donc pas plus de 15 ou 20 étudiants soit toujours 2 fois moins que dans la plupart des classes préparatoires qui ont toujours cours en présentiel total depuis le début de l’année).

      Alors bon dans l’état où sont les étudiant.e.s de première année c’est bien sûr déjà un horizon et déjà en effet une presque bonne nouvelle. Nous allons leur annoncer avec les précautions d’usage car personne hélas n’est dupe des réserves et restrictions qui ne manqueront pas d’être émises à l’issue des réunions techniques se tenant aujourd’hui au ministère avec la conférence des présidents d’université. D’autant que bien sûr pour la mise en place, on se démerde « à moyens constants » (on a l’habitude ...) vu que rien n’est prévu pour permettre de dédoubler concrètement (bah oui, quand on a la moitié des étudiant.e.s en présentiel, faut aussi proposer un truc à l’autre moitié ...)

      Frédérique Vidal a parlé. Mais il manque un truc non ? Attendez je cherche. Ah ça y est j’ai trouvé. Il manque les étudiant.e.s de 2ème année, et de 3ème année, et puis aussi les étudiant.e.s en master 1 et en master 2. Ah ben oui c’est ballot. Il manque tou.te.s les étudiant.e.s sauf celles et ceux en première année. Tout.te.s ces étudiant.e.s à qui la ministre des gymnases (https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/01/gymnases-brulent-etudiants-defenestrent-bonbons.html) a dit hier soir qu’ils reprendraient « plus tard » et bien sûr « si les conditions sanitaires le permettent ». C’est con quand même.

      C’est con parce qu’ils n’ont toujours pas trouvé le totem d’immunité de #santé_mentale qui les dispense de troubles anxieux, de comportements compulsifs, et d’idées suicidaires.

      C’est très con parce que pour beaucoup de ces étudiant.e.s l’année universitaire sera terminée en Mars (ils partent ensuite en stage), c’est à dire pile au moment où la ministre leur indique qu’il pourraient potentiellement revenir un peu en présentiel (puisqu’il y a entre temps les vacances de février).

      C’est super con parce que beaucoup des promotions de master 1 et de master 2 sont de toute façon des promotions avec (beaucoup) moins de 20 étudiant.e.s et que donc il n’y aurait même pas eu besoin de les accueillir en demi-groupes ...

      Il y avait à la rentrée 2020, 284’800 nouveaux bacheliers inscrits en première année de cursus licence à l’université. 284’000 étudiant.e.s en première année (https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid155524/inscriptions-des-nouveaux-bacheliers-entrant-en-premi). Il y avait à la rentrée 2020, 1’675’100 étudiant.e.s à l’université publique (https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid156061/les-etudiants-inscrits-dans-les-universites-francaise), le reste des 2,5 millions d’étudiant.e.s en France se répartissant entre les écoles privées, les BTS, les classes préparatoires, etc.

      Frédérique Vidal propose donc un horizon à 284’000 étudiant.e.s. Il reste donc 1’390’300 étudiant.e.s à l’université sans horizon ni perspective autre que « bon bah continuez d’attendre et puis on verra bien ». La réalité la voilà.

      Alors bien sûr personne (et surtout pas moi) n’explique qu’il fallait accueillir tout le monde et tout de suite. Personne. Mais il y avait d’autres solutions proportionnées à mettre en place. A l’échelle de la réalité des campus. Je les ai notamment indiquées dans cet article : https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid156061/les-etudiants-inscrits-dans-les-universites-francaise

      Et puis merde.

      Tout honte bue, comment une femme qui a tout de même été une (très décriée) présidente d’université (à Nice) peut-elle imaginer un seul instant que proposer un maigre horizon a à peine 15% de la totalité des étudiant.e.s à l’université, comment peut-elle un instant s’imaginer être à la hauteur de la tâche et se regarder dans un miroir ?

      Tout honte bue comment cette femme et les services et directions du ministère peuvent-ils s’imaginer que l’on ne va tenter de sauver que les premières années et que cela suffira ?? D’où sortent-ils l’idée parfaitement stupide et hors-sol que seul.e.s les premières années seraient en souffrance à l’université et en attente d’une bouée de sauvetage ? Bien sûr que la violence et l’injustice de la situation est éreintante pour les premières années qui ont déjà vécu une année de terminale chaotique. Mais nos 2èmes années ?? Et les licence pro (3èmes années) dont beaucoup débarquent pour un an dans un nouveau campus, sans repères et sans ami.e.s ? Et les master ? Faut-il leur rappeler que l’étudiant qui s’est défenestré à Lyon samedi dernier était étudiant en Master ?

      On utilise souvent l’image du Titanic et de l’orchestre qui continue de jouer pour dépeindre les systèmes régaliens qui s’effondrent. L’université publique est aujourd’hui un Titanic. Depuis le mois de Mars dernier nous avons trouvé notre iceberg comme tant d’autres secteurs et services. En capitaine du Titanic universitaire Frédérique Vidal a choisi, mais elle n’a pas choisi de tenter de sauver « les femmes et les enfants d’abord », seulement « les femmes de moins de 35 ans et les enfants de moins de 5 ans ». Les autres, prenez une grande inspiration.

      Bonus Tracks.

      Je suis un peu monomaniaque en ce moment. C’est certainement ma manière à moi de continuer à pouvoir regarder en face mes étudiant.e.s, en visio ou en présentiel. Mais je ne désespère pas de pouvoir vous reparler d’autres choses, comme l’anniversaire (20 ans) de Wikipédia. En attendant, j’étais l’invité hier de la Midinale de Regards.fr pour évoquer la situation que vivent les étudiant.e.s. A regarder et écouter par ici : « Il faut rouvrir les facs, sinon il faudra désobéir (http://www.regards.fr/la-midinale/article/olivier-ertzscheid-il-faut-rouvrir-les-facs-sinon-il-faudra-desobeir). »

      Et l’émission n’étant pas disponible en replay, j’ai mis en ligne l’une des toutes premières interventions que j’avais faite sur le sujet, avant mon cours de rue, dans l’émission de Christophe Beaugrand sur LCI, a regarder et écouter par ici : https://www.youtube.com/watch?v=iZ_gtDDpmnI

      https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/01/titanic-universite.html

      #Frédéric_Vidal #Vidal #université #France #confinement

      –—

      ajouté à ce fil de discussion :
      Sommes-nous encore une communauté ?
      https://seenthis.net/messages/894951

    • La ministre n’a rien dit pour les morts dans l’université et la recherche. Pas un mot. Ils sont en dessous de tout. Ils n’ont plus le minimum d’humanité que l’on attend de responsables politiques. Ils ont perdu l’intelligence et la décence, ils ont perdu la compétence et ils ne sont plus que des technocrates, des stratèges qui ne pensent qu’à leur survie politique. Ce sont des communicants, sans éthique. La politique sans l’éthique, c’est ça le macronisme.

      Aujourd’hui, les universitaires ont à l’esprit deux choses. D’une part la mise en pièces du statut des enseignants-chercheurs avec la LPR qui conduit à la destruction du Conseil national des universités : nous avons appris cette semaine que la fin de la qualification pour devenir professeur des universités étaient effective pour les maîtres de conférences titulaires, là immédiatement, sans décret d’application. Des centaines de collègues ont envoyé leur demande de qualification au CNU. Ce pouvoir bafoue tous nos droits, il bafoue le droit en permanence. D’autre part, bien sûr, les conditions calamiteuses et l’impréparation de cette rentrée. Aujourd’hui, on ne sait pas si l’on va pouvoir rentrer la semaine prochaine. On ne sait rien ! Rien n’a été préparé et je pense que c’est volontaire. Cette impréparation est politique, elle est volontaire et criminelle. Je pèse mes mots et j’assume. C’est criminel aujourd’hui de ne pas préparer une rentrée quand des milliers d’étudiants et d’enseignants sont dans la plus grande souffrance qui soit !

  • Alice Coffin : « Les lesbiennes sont la plus lourde menace contre le patriarcat »
    https://www.youtube.com/watch?v=jMUB4etKle4

    Alice Coffin est journaliste, militante féministe, activiste au sein du collectif La Barbe, co-fondatrice de l’association des journalistes LGBT, de la Conférence européenne lesbienne ou encore la LIG – Lesbiennes d’intérêt général. Elle vient de publier « Le Génie Lesbien » (Éditions Grasset) et elle est l’invitée de #LaMidinale.

    http://www.regards.fr

    Sur les critiques et la violence
    « C’est dur (…). Ce qui marque, ce ne sont pas les attaques, c’est l’inhumanité de certains et je pense notamment à des journalistes. Je ne comprends pas bien la façon d’opérer entre être humains. »
    « Les sujets que j’évoque sont des sujets très durs et je comprends qu’ils fassent réagir parce que ce sont des sujets sur lesquels beaucoup de personnes n’ont pas envie de s’interroger. »
    « Ça serait bien qu’on puisse toutes et tous prendre sur nous et réfléchir deux minutes à la façon dont on agit les uns, les unes avec les autres et avoir une réflexion sur les conséquences que peuvent engendrer nos actes. »
    « Je parle beaucoup de “responsabilités” dans le livre - et notamment de la responsabilité des journalistes et des médias. Ce qui se passe ces derniers jours, c’est une absence totale de responsabilité et un oubli absolu : celui que les journalistes ont beaucoup de pouvoir, notamment celui sur les vies individuelles. »
    « Quand les journalistes choisissent de m’interroger d’une certaine manière, ça a des conséquences sur la façon dont le débat public peut s’organiser et ça a des conséquences sur moi : et pour moi, c’est incompréhensible. »
    « Le temps du combat est infini. C’est ce qui rajoute parfois du désespoir. Je vais mourrir avant que le combat soit gagné. Mais comme le dit ma compagne, Sylvia Casalino, on ne peut pas raisonner en terme de victoire. »
    « On fait face à une montagne gigantesque. »
    « Ce qui me fait tenir, c’est d’être dans l’action avec d’autres militantes. Le fait d’écrire un livre isole un peu et ça concentre les attaques à titre personnel avec des stratégies d’acharnement. »
    « Il n’y a pas de discussion possible. On ne se parle pas. Ça s’appelle une oppression, c’est-à-dire l’impossibilité d’organiser un dialogue et le refus, et presque la compétition, entre des histoires et des vies humaines différentes. »

    Sur la lesbophobie
    « C’est très compliqué pour les femmes hétérosexuelles mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de choses qui ont à voir avec le fait que je sois lesbienne. »
    « Ce qui caractérise la lesbophobie, c’est souvent une oppression pas très connue qui n’est pas juste la somme de l’homophobie et du sexisme. Il y a de l’homophobie et du sexisme mais il n’y a pas que ça. C’est un oppression à part entière et c’est pour ça qu’il existe un mot pour la qualifier : lesbophobie. C’est l’invisibilisation qui marque en particulier : le fait de ne même pas autoriser les lesbiennes d’exister. Même le mot lui-même on a du mal à l’employer. »
    « Les lesbiennes constituent la plus grande terreur du patriarcat. »

    Sur Elisabeth Moreno, les contradicteurs et le courage en politique
    « J’espère qu’elle a lu mon livre mais je ne suis pas sûre. »
    « C’est intéressant ce refus, cette incapacité, de voir d’où vient la violence et toujours la renvoyer à celles qui essayent de s’en prémunir et de s’en protéger un peu. C’est ça la force du patriarcat. »
    « Il y a une impunité totale : ça va être dur et long parce que non seulement ils déchainent leurs forces contre les femmes mais en plus ils leur interdisent de pouvoir s’épanouir si on les dénonce. »
    « Ils [Elisabeth Moreno et d’une manière générale, les contradicteurs] n’ont pas compris ce qu’il se passait dans le monde en termes d’oppressions sexistes. Parce que s’ils l’avaient compris ils ne pourraient agir comme ils le font. »
    « Il y a un problème de courage politique. Il y a un problème de pleine lucidité de ce qu’il se passe et il y a un problème de la manière dont on le dit. »
    « Ce matin [sur France Inter], Elisabeth Moreno était au bord de dire que la domination masculine est partout. »

    Sur l’affaire Girard/Mazneff et les élu-es parisiens
    « Il y a de la lâcheté et il y a une frayeur parce qu’il y a une peur en politique. Ils sont terrorisés. »
    « Je découvre qu’ils [les élu-es] sont terrorisés de faire le moindre petite geste, ou de prononcer une parole qui pourrait être réutilisée, interprétée. »
    « Il y a de la part des élus parisiens une forme de lâcheté et une peur qu’on a même essayé de m’inculquer : on m’a dit “fais attention, tu sais Christophe Girard est très puissant”. »

    La suite du VERBATIM à retrouver ici : http://www.regards.fr/la-midinale/art...

    #féminisme #femmes #homosexualité #patriarcat #lesbiennes #lesbianisme

    • Pour retrouver l’URL qui fonctionne, je suis tombé sur l’article de Valeurs Actuelles au sujet de son livre. En fait, je ne suis tombé, dans mon moteur de recherche soucieux de la vie privée, que sur des articles de journaux de droite rance. Le comble. Des articles qui te disent qu’Alice Coffin est misandre, qu’elle hait les hommes.

      Cet entretien est passionnant, et on a du mal à trouver la moindre trace de haine dans ses propos.

      Voici l’URL telle que je la retrouve sur le site de Regards.fr
      http://www.regards.fr/la-midinale/article/alice-coffin-les-lesbiennes-sont-la-plus-lourde-menace-contre-le-patriarcat

    • Et aussi :

      Sur son éviction de l’Institut Catholique de Paris
      « Quand je l’ai appris le 4 septembre, je me suis effondrée dans la rue. »
      « Je sais comment cela se passe lorsqu’une institution décide de se positionner contre un individu dans un cadre professionnel. »
      « J’enseigne à la Catho depuis huit ans et là, ils vont me chercher après un été où le combat était contre des violences pédocriminelles… Et c’est l’Eglise qui fait cela ! Le message envoyé est terrible. »
      « J’ai reçu énormément de mails d’étudiants et d’étudiantes de l’Institut Catholique qui m’ont écrit que c’était fou parce que mes cours étaient impartiaux alors qu’ils et elles ont des profs hyper racistes, hyper misogynes, hyper homophobes et que eux, on les laisse dérouler leur argumentaire. »
      « On sait comment les militantes féministes et les militantes lesbiennes finissent : dans le dénuement et la précarité. »
      « Je vais aller devant les prud’hommes [contre l’ICP]. »
      « Ce qui est dommage, c’est que j’aurais adoré discuter avec eux. Parce qu’il y a des choses que je peux comprendre : je suis devenue plus visible, ils reçoivent plein de pressions de donateurs, de parents, de l’archevêque ou que-sais-je ! Mais il faut en parler ! Je ne comprends pas ces méthodes qui consistent à mettre immédiatement la tête sous l’eau. »
      « L’interview avec Sonia Mabrouk ou mon éviction de l’Institut catholique, même combat. La seule chose qui me donne un peu d’espoir, c’est que la chose compliquée, c’est que le piège est de leur côté : leur argumentaire ne tient pas. »
      « Il y a une volonté de ne pas vraiment nous donner la parole parce qu’une féministe, c’est une femme qui dit la vérité sur la vie. »
      « Le message des colleuses féministes, c’est : vous ne voulez pas les entendre dans les micros ou à l’Elysée, et bien on va quand même les inscrire sur tous vos murs pour les voir. »

    • Les médias complices du cyberharcèlement d’Alice Coffin
      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/151020/les-medias-complices-du-cyberharcelement-dalice-coffin

      Il y a quelques semaines, le nom d’Alice Coffin ne vous disait peut-être rien. Journaliste, militante lesbienne et féministe et élue à la mairie de Paris, son CV suffisait pourtant à justifier qu’on parle de son travail. Depuis, son nom a déferlé sur les réseaux sociaux, noyé dans un flot de propos haineux et lesbophobes. La raison de cette soudaine “notoriété” ? Pas la sortie de son premier ouvrage, Le Génie lesbien (Grasset), mais ses prétendues velléités d’éradication des hommes. Ce sont les médias qui sont à l’origine de ces grotesques accusations.

      Paris Match ouvre le bal, dans un papier daté du 2 octobre, en citant un extrait tronqué du Génie Lesbien (1) : « Il ne suffit pas de nous entraider, il faut, à notre tour, les éliminer. » L’article prend rapidement de l’écho, suite à la revue de presse de Radio Classique, le même jour. Le compte Twitter de la chaîne poste dans un désolant geste simplificateur « Alice Coffin estime qu’il faut “éliminer les hommes” ». S’ensuit un harcèlement massif de la journaliste et militante, présumée meurtrière, voire génocidaire. À noter qu’avant cela, le chef du service portrait de Libération n’avait pas hésité à provoquer sur Twitter une première vague de cyberharcèlement à l’encontre de l’autrice du Génie Lesbien, en la qualifiant d’ « identitaire peu démocrate » et de « Zemmour lesbien », étalant sa lesbophobie décomplexée.

      Alice Coffin génocidaire, vraiment ?

      « Il ne suffit pas de nous entraider, il faut, à notre tour, les éliminer. Les éliminer de nos images, de nos esprits, de nos représentations », aurait été une citation plus honnête de ce passage du livre d’Alice Coffin. Mais bien moins piège à clics, à n’en pas douter, pour Paris Match et Radio Classique. Ces médias à forte audience, comme d’autres, ont préféré susciter l’indignation pour générer de l’engagement, faisant fi de leur devoir d’informer correctement. A-t-on déjà assisté à un procédé aussi malhonnête et paresseux pour un auteur masculin ? Seuls les ouvrages féministes, que cela soit celui d’Alice Coffin ou de Pauline Harmange (Moi les hommes, je les déteste, Éditions du Seuil), semblent avoir le droit à un tel traitement.

      Pour Prenons la Une, l’Association des Journalistes LGBTI et l’association Féministes contre le cyberharcèlement, tronquer de la sorte les propos d’une autrice représente un manquement à la déontologie journalistique. En relayant en masse ces propos tronqués, sans prendre la peine de lire l’ouvrage – ou a minima le passage* – dont ils sont issus, les autres médias n’ont pas fait leur travail de vérification d’information.

      Nous souhaitons pointer la paresse avec laquelle la plupart des chaînes d’information ont fait leur choux gras de l’affaire en reprenant sans recul des poncifs vieux comme le monde servant à dénigrer et décrédibiliser la pensée féministe (les féministes sont hargneuses, laides, folles, détestent les hommes, veulent les éliminer…). Nous nous interrogeons, enfin, sur les positions contradictoires de certains médias. Par son silence complice face aux propos de son éditorialiste, Libération, pourtant signataire de la charte de l’AJL contre l’homophobie, suscite notre incompréhension.

      Ces manquements reviennent à placer une cible sur le front d’une autrice, militante féministe et lesbienne. Un risque que tout professionnel de l’information en 2020 ne peut faire semblant d’ignorer.

      Les conséquences de la légèreté journalistiques et du cyberharcèlement

      Insultes, diffamations, menaces de mort, de viols… Notre consœur avait déjà été placée sous protection policière cet été et l’est de nouveau depuis la vague de harcèlement du week-end dernier. Le cyberharcèlement, faut-il le rappeler, peut avoir de graves conséquences sur l’intégrité physique et morale de ses victimes. Plus d’un tiers d’entre elles présentent tous les symptômes du syndrome de stress post-traumatique (2).

      Le cyberharcèlement a également des impacts concrets sur la vie professionnelle. C’est le cas pour Alice Coffin qui, après huit ans à enseigner au sein de l’Institut Catholique de Paris, vient de perdre cet emploi. Motif invoqué ? Un « militantisme trop visible ». L’ICP connaissait le travail militant d’Alice Coffin lorsqu’ils l’ont recrutée. Ce n’était pas une nouveauté. La nouveauté, c’est que les sphères de pouvoir s’attaquent à son travail et à sa personne. La moindre des choses venant de son employeur serait de ne pas l’abandonner au moment même où elle a besoin de soutien.

      Les associations signataires de cette tribune proposent depuis plusieurs années que le cyberharcèlement soit reconnu comme un accident du travail, que l’employeur mette à l’abri la personne harcelée et lui propose son soutien moral et juridique.

      Le traitement des questions féministes / lesbiennes par les médias

      Le cyberharcèlement est un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende (3). Comme pour tous les délits, le sexisme et la lesbophobie en sont des circonstances aggravantes. Alice Coffin est femme et lesbienne et les attaques qu’elle subit la renvoient directement à cette double identité. 57% des internautes lesbiennes, gays et bi déclarent s’autocensurer en ligne par peur du cyberharcèlement (4).

      Alice Coffin relaye une pensée féministe qui suscite l’intérêt et la curiosité du grand public ces deux dernières années. La crispation des médias français à s’emparer de ces questions, comme ils l’ont démontré dans le traitement de la vague #MeToo et d’autres questions comme l’ouverture de la PMA, est extrêmement inquiétante. Faut-il en conclure que les médias français font encore barrage aux idées féministes, d’autant plus lorsqu’elles sont portées par une femme lesbienne ? La situation actuelle nous pousse à penser que cette pensée militante n’est digne d’intérêt que lorsqu’elle est tamisée de polémiques et de déformations croustillantes.

      Le fait que les médias soient majoritairement détenus et dirigés par des hommes n’est pas étranger à un tel traitement. Le manque de diversité parmi les journalistes occupant des postes à responsabilité est un problème structurel de nos professions, que PLU et l’AJL appellent à faire évoluer.

      Ce traitement médiatique valide malheureusement tout le propos du livre d’Alice Coffin : la façon dont les œuvres féministes sont systématiquement détournées et déformées pour mieux être invalidées reste intacte. Particulièrement quand les autrices remettent en cause les points de vue dominants, donc ceux des hommes blancs et hétérosexuels. Et a fortiori quand celles-ci ont l’audace non seulement de s’en passer, mais en plus d’être lesbiennes.