Deux matins sans rêve
Le sentiment de dépossession
Mais qui vole qui ?
Sarah me soutient et me fait rire
Régis me répond, il a compris
Ma demande, pourtant incompréhensible
Je ne vais
Pas
Si mal
Le suspect de l’attentat de New York
Inculpé, Trump demande
La peine de mort
Journée d’open space
On ne peut pas, tous les jours
Rencontrer une merveilleuse Grecque au café
Journée d’open space
Journée molle, son seul nerf, tendu
Le vacarme d’un souffleur de feuilles mortes
Déjeuner
Café et marche
Avec Julien
Je lui fais découvrir le parc des Guilands
Qui recèle de trésors géo localisés
Je n’aurais jamais cru
La réalité, même triviale d’un parc
S’épaissit désormais
De dimensions virtuelles. Pas anodines
Nous redescendons par des venelles
Que je ne connaissais pas à Bagnolet
En plein dans La Phrase urbaine de Bailly
Je m’arrête dans un café où j’ai mes habitudes
Plaisir d’un bref échange avec le couple de cafetiers
Un peu de lecture : Essai sur le fou de champignons
Retour dans l’open space
Rien n’a bougé, rien n’a changé
Mesure exacte de la vacuité
J’ai bien marché ce midi
Je sens sur moi une odeur
De dehors et de sueur
Rendez-vous à la nuit tombante
À Belleville où je n’étais plus allé depuis, depuis…
Vingt ans, est-ce possible ?
Adrien légèrement en retard
Je lui en veux, je suis harcelé
Par les prostituées
Nous traversons un petit atelier de bijouterie
Au sous-sol duquel un studio d’enregistrement
Sous une immense trappe
►http://www.desordre.net/musique/ellington.mp3
Après la première prise d’Adrien
Je fais mon Duke Ellington parlant de Coltrane
Il ne fera pas mieux, on ne va pas l’embêter
Faute de liserons d’eau
On dîne chez Laurence et Ransley
On rit beaucoup
À l’autoradio on donne raison
À un professeur de droit parce qu’il vend
Ses livres à cent mille exemplaires
Le professeur de droit
Insiste lourdement à propos
Des mérites d’IBM et justement se trompe
Je conduis
En colère contre
Tant de propagande
Je rentre exténué
De cette semaine
Tous azimuts