Quelles conséquences a eu l’autorisation du port d’arme en dehors du service pour les policiers ?

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    Pour l’heure, cet assouplissement permis à la suite des attentats du 13 Novembre, il y a deux ans, n’a pas été utilisé dans des cas d’actions terroristes. Si le ministère ne fait pas de comptage, on trouve dans la presse essentiellement des cas de policiers qui ont tué leur conjointe ou qui se sont suicidés. (...)
    Les autres affaires concernant des policiers armés ne plaident pas pour que ce droit soit maintenu. Certaines n’ont pas eu de conséquences dramatiques, comme ce mouvement de panique dans un cinéma de la Défense, en mai 2016, lorsque des spectateurs ont aperçu un homme armé qui n’était autre qu’un policier en civil. Ou bien cette altercation entre automobilistes à Dole (Jura), en février, qui a dégénéré lorsque l’un d’eux, policier en civil, a dégainé son pistolet… avant de se voir dépossédé de son arme.

    Mais surtout, le triple meurtre de Sarcelles avait des précédents. En février 2016, à Alès, une femme de 25 ans a été tuée par balles par son ancien compagnon, un policier. Trois mois plus tard, à Nailly (Yonne), une femme de 30 ans a été abattue par son compagnon, un policier en repos. En août 2016, un policier de Toulon (Var) a tué deux pompiers (car l’un d’eux aurait été l’amant de sa femme) avant de se suicider. Et en septembre dernier, un policier de 38 ans a abattu sa femme et deux de ses enfants sur un quai de gare dans l’Oise, avant de se suicider. A chaque fois, les meurtriers ont fait usage de leur arme de service. Leurs actes sont venus alourdir le bilan des féminicides, un meurtre de masse qui se reproduit chaque année.

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    Et puis il y a les suicides de policiers, au nombre de 46 depuis le début de l’année. Après plusieurs années de baisse consécutive, 2017 devrait donc afficher un lourd bilan en la matière – Gérard Collomb abordera le sujet avec les syndicats vendredi matin. Mais de source policière, l’usage de l’arme de service, qui représente environ un cas sur deux, est stable depuis plusieurs décennies. Et si l’accès à des armes à feu et le fait de savoir s’en servir est bien un « facilitateur », complète cette source, il est compliqué de lier le nombre de suicides à la réglementation sur le port d’arme en dehors du service. De même, disent nos interlocuteurs, ce serait « fausser le débat » que de lier les récents féminicides à la réglementation des deux dernières années, car même sans autorisation, rien n’empêche physiquement un policier décidé à commettre un crime de quitter son poste de police avec une arme à feu.

    Le grand flou
    Reste qu’on nage dans un grand flou quand il s’agit d’évaluer concrètement les effets du port d’arme hors service. Au ministère, on nous assure qu’il est très courant que des policiers en civil interviennent pour mettre fin à des infractions. Mais rien ne permet de déterminer si et dans quelle mesure le port de leur arme, quand ils en avaient une, a eu une quelconque influence sur la situation. En somme, les interventions hors service seraient trop nombreuses pour être dénombrées, et l’usage d’une arme à feu dans ces situations trop exceptionnel pour faire l’objet d’un comptage.

    #police #armes