The French Origins of “You Will Not Replace Us”

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  • http://www.viveleroy.fr/local/cache-vignettes/L205xH200/arton55-0e478.jpg?1550861269

    "A la fin des années ’70, il y eut une victoire majeure dans le champ des idées. Elle n’a pas été saluée à sa juste valeur. Elle concerne le racisme et son invention. Et c’est à la Nouvelle Droite (et tout particulièrement au GRECE) qu’on la doit.

    Une Nouvelle Droite allée à l’Ecole de Lévi-Strauss. Une victoire lourde de sens et de conséquence. Mais en quoi consistait-elle ? En une « transmutation » et en un art consommé du détournement et de l’inversion. Alain de Benoist et ses amis avaient réalisé un coup de maître en substituant habilement le racisme biologique et inégalitaire (grevé par l’aventure génocidaire nazie) par un racisme culturel et se voulant non-hiérarchique (appelé aussi racisme différentialiste ou racisme sans race).

    Pour saisir la manœuvre, il faut savoir que, depuis Lévi-Strauss, on distingue deux formes de racisme : l’un se fonde sur un « déni d’identité » et l’autre sur un « déni d’humanité ». Le premier se présente comme un universalisme, tandis que le second se manifeste comme un communautarisme absolu. A ces deux racismes leur répond deux anti-racismes, le premier prenait la forme d’une « altérophilie » (le droit à la différence) et le second d’ une « altérophobie » (l’humanité est une et indivisible). (1)

    L’intelligence de la Nouvelle Droite fut de s’accaparer et de retourner deux notions clé : le « droit à la différence » et le « relativisme culturel » qui étaient des réponses à la première forme de racisme, celui par « déni d’identité », pour permettre l’expression du second. Ces deux notions, malgré leur ambiguïté, étaient à l’origine des conquêtes remportées de haute lutte sur le discours de la « mission civilisatrice » du temps béni des colonies. Et cette trouvaille avait de l’avenir. Puisqu’elle devint la doxa d’aujourd’hui.

    Le génie de la démarche, à l’évidente ironie, résidait dans le fait qu’elle singeait au plus près l’antiracisme (traditionnel) qui se voulait une réponse au racisme biologique. Et par un jeu de renversement et de symétrie, elle y installait la confusion et l’inversion.
    L’ironie pouvait se poursuivre, puisque la réplique qu’on trouva à ce nouveau racisme différentialiste n’était autre que l’universalisme, dans sa version nationale républicaine. C’est-à-dire l’autre forme de racisme, celui qui se définissait par le déni d’identité."

    http://bougnoulosophe.blogspot.com/2011/10/les-fossoyeurs-de-lantiracisme.html#links

  • La France, phare mondial de l’islamophobie – ACTA
    https://acta.zone/la-france-phare-mondial-islamophobie

    Car ce n’est pas l’extrême-droite qui était à l’initiative de la loi sur le voile de 2004. Loi qui sous prétexte d’émanciper les jeunes filles qui portaient le foulard (le blanc a souvent la prétention d’émanciper le non blanc, et plus particulièrement les non blanches) a en réalité privé d’une scolarité normale des centaines de jeunes filles et n’a fait qu’aggraver leur exclusion du monde du travail, accroissant ainsi leur dépendance vis-à-vis des hommes de leur foyers. 
    Année après année, c’est l’ensemble du champ politique français qui s’est engouffré dans l’islamophobie la plus crasse, que ce soit par la promulgation de lois et de mesures d’exception réglementant la visibilité religieuse des français.es musulman.e.s dans l’espace public ou par des campagnes racistes infâmes. Tout y est passé, de la manière de se vêtir aux habitudes alimentaires, des pratiques rituelles aux débats ignobles sur la légitimité d’une jeune femme voilée à chanter dans une émission de télévision.
    Dans chacune de ces « affaires », on retrouve des représentants de tous bords, dont les médias bourgeois se font les relais serviles. Manuel Valls, Caroline Fourest, Jean-François Copé, Éric Zemmour, BHL, Finkielkraut, Onfray etc., ont bien plus contribué à l’émergence et la banalisation des discours islamophobes que ne l’ont fait Génération Identitaire ou le GUD. Rappelons qu’Anders Breivik, qui avait également eu la charmante idée de justifier son massacre dans un texte immonde, citait plusieurs fois Finkielkraut, adepte lui aussi de la thèse du grand remplacement. En France, Finkielkraut est producteur sur France culture et académicien.

    Nos élites se targuent souvent du rayonnement intellectuel de la France, force est de constater que celui-ci tient aujourd’hui pour une large part aux élaborations islamophobes de ses « penseurs ». Partout sur les plateaux de télévision et dans les journaux, on déroule le tapis rouge aux discours anti-musulmans sans que cela ne semble jamais choquer personne. Au lendemain des attentats en Nouvelle-Zélande, David Pujadas invite Robert Ménard, raciste notoire et défenseur de la thèse du grand remplacement pour analyser le massacre. Y voir du cynisme serait une erreur. David Pujadas est tout simplement un relai du racisme ambiant : un raciste qui en invite d’autres pour parler d’un acte raciste. L’immense majorité des médias français sont sinon des acteurs, du moins des complices de cette campagne abjecte, qui a été parallèlement menée au sein de l’appareil d’État et de ses appareils idéologiques, progressivement acquis aux discours et pratiques islamophobes.

  • Les références françaises des suprématistes blancs américains, dans le New Yorker en 2017 : The French Origins of “You Will Not Replace Us”
    https://www.newyorker.com/magazine/2017/12/04/the-french-origins-of-you-will-not-replace-us

    Spencer said that “clearly racialist” writers such as Benoist and Faye were “central influences” on his own thinking as an identitarian. He first discovered the work of Nouvelle Droite figures in the pages of Telos, an American journal of political theory. Most identitarians have a less scholarly bent. In 2002, a right-wing French insurrectionary, Maxime Brunerie, shot at President Jacques Chirac as he rode down the Champs-Élysées; the political group that Brunerie was affiliated with, Unité Radicale, became known as part of the identitaire movement. In 2004, a group known as the Bloc Identitaire became notorious for distributing soup containing pork to the homeless, in order to exclude Muslims and Jews. It was the sort of puerile joke now associated with alt-right pranksters in America such as Milo Yiannopoulos.

    Copycat groups began emerging across Europe. In 2009, a Swedish former mining executive, Daniel Friberg, founded, in Denmark, the publishing house Arktos, which is now the world’s largest distributor of far- and alt-right literature. The son of highly educated, left-leaning parents, Friberg grew up in a wealthy suburb of Gothenburg. He embraced right-wing thought after attending a diverse high school, which he described as overrun with crime. In 2016, he told the Daily Beast, “I had been taught to think multiculturalism was great, until I experienced it.”

    Few European nations have changed as drastically or as quickly as Sweden. Since 1960, it has added one and a half million immigrants to its population, which is currently just under ten million; a nationalist party, the Sweden Democrats, has become the country’s main opposition group. During this period, Friberg began to devour books on European identity—specifically, those of Benoist and Faye, whose key works impressed him as much as they impressed Richard Spencer. When Friberg launched Arktos, he acquired the rights to books by Benoist and Faye and had them translated into Swedish and English. Spencer told me that Arktos “was a very important development” in the international popularization of far-right identitarian thought.

  • The French Origins of “You Will Not Replace Us”
    The European thinkers behind the white-nationalist rallying cry.

    https://www.newyorker.com/magazine/2017/12/04/the-french-origins-of-you-will-not-replace-us

    he Château de Plieux, a fortified castle on a hilltop in the Gascony region of southwestern France, overlooks rolling fields speckled with copses and farmhouses. A tricolor flag snaps above the worn beige stone. The northwest tower, which was built in the fourteenth century, offers an ideal position from which to survey invading hordes. Inside the château’s cavernous second-story study, at a desk heavy with books, the seventy-one-year-old owner of the property, Renaud Camus, sits at an iMac and tweets dire warnings about Europe’s demographic doom.
    On the sweltering June afternoon that I visited the castle, Camus—no relation to Albert—wore a tan summer suit and a tie. Several painted self-portraits hung in the study, multiplying his blue-eyed gaze. Camus has spent most of his career as a critic, novelist, diarist, and travel essayist. The only one of his hundred or so books to be translated into English, “Tricks” (1979), announces itself as “a sexual odyssey—man-to-man,” and includes a foreword by Roland Barthes. The book describes polyglot assignations from Milan to the Bronx. Allen Ginsberg said of it, “Camus’s world is completely that of a new urban homosexual; at ease in half a dozen countries.”
    In recent years, though, Camus’s name has been associated less with erotica than with a single poignant phrase, le grand remplacement. In 2012, he made this the title of an alarmist book. Native “white” Europeans, he argues, are being reverse-colonized by black and brown immigrants, who are flooding the Continent in what amounts to an extinction-level event. “The great replacement is very simple,” he has said. “You have one people, and in the space of a generation you have a different people.” The specific identity of the replacement population, he suggests, is of less importance than the act of replacement itself. “Individuals, yes, can join a people, integrate with it, assimilate to it,” he writes in the book. “But peoples, civilizations, religions—and especially when these religions are themselves civilizations, types of society, almost States—cannot and cannot even want to . . . blend into other peoples, other civilizations.”