On peut se demander quel est l’usage auquel les groupements universitaires destinent les modestes dotations dont l’État les gratifie. Pour prendre un exemple, PSL a touché en 2016 2,3 millions d’euros, ce qui représente un peu moins que le coût annuel de Paris-Plage (2,5 million d’euros), à partager entre 22 établissements qui composent ce regroupement (théoriquement, 104 000 euros par établissement). C’est une somme modique, mais qui a néanmoins permit d’accorder au précédent président de PSL un salaire annuel brut de 180 000 euros (l’équivalent du salaire du président de la République française), à chacun de ses deux vice-présidents 140 000 euros, puis de financer un service de communication, dispositif désormais central de toute université, dont dépendra sa réputation et son classement, obtenus non par le travail de recherche et d’enseignement, mais à coups d’actions promotionnelles.
Le bilan de ce grand chambardement « modernisateur » reste pour l’instant, comme disent les diplomates, très mitigé. Une prodigieuse perte de temps, des gains budgétaires microscopiques, et la triste perspective de voir apparaître en France des universités dont la taille s’enflera si bien qu’elles ressembleront à ce qui se fait de mieux dans les grands pays du Tiers-monde. Faut-il rappeler le sort de la Grenouille ?