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Les grandes puissances se confrontent à nouveau dans les Balkans. Face à la Russie, l’Union européenne, absorbée par d’autres crises, n’a pas su répondre pour l’instant au défi, même si c’est sur ce terrain que se joue à moyen terme sa propre stabilité. L’influence de l’UE dans la région et le projet à long terme de démocratisation et de stabilité pourraient être remis en cause. La Russie est devenue plus proactive dans la région depuis l’annexion de la Crimée. L’instabilité caractéristique des pays de cette région inquiète les responsables européens. En témoigne les accusations souvent portées contre la Russie d’attiser les tensions politiques dans les Balkans pour y maintenir son influence, freiner le processus d’adhésion de ses membres à l’Union européenne et entraver celui à l’Otan. La crise des réfugiés a contraint l’Europe à remettre les Balkans occidentaux dans son agenda. La route des Balkans, qui concerne la Macédoine, la Serbie, la Croatie, la Slovénie, la Hongrie et l’Autriche, est devenue leur principale porte d’entrée. Les dispositifs de renforcement des frontières, non seulement offrent des images honteuses de familles transies de froid sous la pluie devant des barbelés et des soldats en armes, mais en plus participent à un goulot d’étranglement dont les pays des Balkans sont victimes. Il y a un sentiment croissant, chez les habitants de cette région, que l’UE se désintéresse de leur avenir et qu’elle ne prend pas au sérieux le sujet de l’intégration.