Société

/societe

  • Mariage pour tous : Gérald Darmanin reconnaît s’être « trompé » en s’opposant à la loi Taubira
    https://www.francetvinfo.fr/societe/mariage/mariage-et-homoparentalite/mariage-pour-tous-gerald-darmanin-reconnait-s-etre-trompe-en-s-opposant

    « Je me suis trompé. » Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a reconnu qu’il avait commis une erreur en s’opposant il y a dix ans à la loi autorisant le mariage pour tous, dans un entretien publié vendredi 21 avril par La Voix du Nord. « Si c’était à refaire, je voterais le texte », affirme l’ancien maire de Tourcoing, qui avait déclaré en 2013 qu’il ne marierait pas de couples de même sexe. « Dix ans après, j’ai pu constater que le mariage homosexuel, comme l’adoption par les couples homosexuels, ne changent rien et que les craintes qui avaient été exposées par la droite, et notamment dans ma famille politique, étaient infondées », ajoute l’ex-membre des Républicains dans cet entretien.

    Après MachinTruc dans Têtu, Machine dans Playboy, Tintin dans Pif avant d’aller chanter Heili-Heilo sur Tik-Tok… je me demandais combien de temps ça prendrait avant que Darmanin fasse à son tour son coming out et nous annonce qu’en fait, désormais, il s’identifie comme personne queer.

    La semaine prochaine Jean-Michel Blanquer tente son grande retour en annonçant qu’il est très partisan de l’écriture inclusive, surtout du point médian qu’il met absolument partout·e.

    #pinkwashing

  • 🛑 Le soulèvement du ghetto de Varsovie, l’acte de résistance désespéré des juifs polonais...

    C’est un des événements les plus connus de la Seconde Guerre mondiale. Le 19 avril 1943, une poignée de combattants juifs se révoltent contre la barbarie nazie qui, depuis juillet 1942, a méthodiquement entrepris la déportation et l’extermination des 400 000 juifs entassés dans le ghetto de Varsovie. Trois semaines après cette insurrection finale, il ne reste plus rien du ghetto et de ses habitants. Seuls 40 survivants sont parvenus à s’enfuir par les égouts de la ville (...)

    #GhettodeVarsovie #Pologne #Varsovie #insurrection #antisémitisme #déportation #extermination #Shoah #Mémoire #histoire #SecondeGuerremondiale #nazisme #barbarie #Antifascisme

    ▶️ https://paris-luttes.info/pour-notre-liberte-et-la-votre-l-3222

    ▶️ https://www.francetvinfo.fr/societe/seconde-guerre-mondiale/histoire-la-vie-dans-le-ghetto-de-varsovie_5780501.html

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.france24.com/fr/europe/20230418-le-soul%C3%A8vement-du-ghetto-de-varsovie-l-acte-de-r%C3%A9sistan

  • Nucléaire : à quoi doit servir le projet de loi examiné à l’Assemblée nationale ?
    https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/nucleaire-a-quoi-doit-servir-le-projet-de-loi-examine-a-l-assemblee-nat
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/SR1fBNkC2b33ulqr2pJrGgubCx4/0x438:4683x3073/944x531/filters:format(webp)/2023/03/13/640eceaf24317_000-337x474.jpg
    La Boule de Chinon, premier réacteur français. Il a fonctionné de 1963 à 1973 avant de devenir le musée de l’atome. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

    L’Assemblée nationale s’empare lundi après-midi du projet de loi d’accélération du nucléaire, dont l’examen est corsé par la polémique sur une réforme de la sûreté nucléaire, souhaitée par le gouvernement.
    Article rédigé par
    William de Lesseux - franceinfo
    Radio France
    Publié le 13/03/2023 09:51
    Temps de lecture : 2 min.

    Relancer le nucléaire français et construire six nouveaux réacteurs d’ici 2035, c’est la volonté du gouvernement dont le projet de loi sur l’accélération du nucléaire doit être examiné à partir de 16 heures lundi 13 mars à l’Assemblée nationale en première lecture. Il a déjà été adopté au Sénat.

    Les députés ont quatre jours pour étudier ses 650 amendements. Pour simplifier les procédures, le gouvernement a notamment décidé de réorganiser la sûreté nucléaire, en démantelant l’IRSN, la police scientifique du secteur. Il entend également prolonger le parc existant alors qu’un tiers des réacteurs est déjà à l’arrêt pour des problèmes de corrosion et de fissures et que les incidents se multiplient.
    Prolonger la vie d’un parc pourtant vieillissant

    Une fissure de plus de deux centimètres de profondeur a été découverte début mars dans une conduite de refroidissement d’urgence à la centrale nucléaire de Penly en Seine Maritime. C’est une double mauvaise surprise pour EDF. Les experts ne s’attendaient pas à trouver ce défaut à cet endroit-là Et la taille de la fissuration a aussi étonné, jusqu’à l’autorité de sûreté nucléaire.

    La découverte arrive au mauvais moment pour le gouvernement et les pronucléaires. Dans son projet de loi, l’exécutif veut en effet pouvoir prolonger la durée de vie des centrales au-delà de 60 ans, contre 40 ans maximum actuellement. Au risque de voir les fissures, les défauts, les incidents se multiplier, avertit Yves Marignac chef du pôle d’expertise nucléaire à l’institut Négawatt. « Prolonger la durée de vie du parc et s’engager en fait dans une trajectoire électrique qui mise sur la nécessité de disposer des réacteurs existants pendant longtemps, c’est s’exposer au risque que ce type de phénomène se répète, s’amplifie et à des arbitrages de plus en plus compliqués, contre la sureté nucléaire et la sécurité électrique », souligne-t-il. D’autant plus que cette fissure a eu été constatée sur une installation d’une des centrales française les plus récentes.

    Accélérer les démarches en démantelant l’IRSN

    La production est placée sous un contrôle très étroit. Dans le cas de l’incident à Penly, EDF va devoir contrôler les soudures similaires sur d’autres centrales à la demande de l’autorité de sûreté. Ces mécanismes de sécurité permettent donc d’éviter le pire, rassure François-Marie Bréon, chercheur au laboratoire des sciences du Climat et de l’Environnement. « À la conception, on a prévu énormément de type d’incidents et d’accidents et il y a un contrôle extrêmement rigoureux qui est fait, d’une part par l’exploitant EDF, et aussi par une autorité de contrôle indépendante qui a le pouvoir d’arrêter les réacteurs si elle estime que les mesures de sûreté nécessaires en sont pas prises. Les fissures ont été détectées donc ça montre bien que les contrôles sont faits et assez rigoureux ».

    Selon les syndicats de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire l’IRSN et de l’Autorité de sûreté nucléaire l’ASN, la fusion des deux entités, prévue par le projet de loi, fait peser des risques sur la sécurité des installations à long terme. L’intersyndicale de l’Institut organise une nouvelle journée de grève lundi.

  • Un des fils de Gisèle Halimi refuse d’assister à l’hommage national à l’avocate, en raison de la contestation contre la #réforme des #retraites
    https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/le-fils-de-gisele-halimi-refuse-assister-a-l-hommage-national-a-l-avoca
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/qGOUZ58qkEVnfHs_p_O-3EMiP_A/1500x843/2023/03/05/6404c4c7a3837_010-pgr09082-143.jpg

    L’ancien directeur du Monde diplomatique, mensuel classé à gauche, dit avoir été « subitement informé » cette semaine par la présidence de la République, « en même temps que la presse », que cet hommage aurait lieu mercredi 8 mars, lors de la Journée internationale des droits des femmes. « La décision de l’Elysée intervient après plus de deux ans de tergiversations et alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes », a souligné Serge Halimi dans une déclaration transmise à l’AFP.

    « Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés. Le 8 mars, ce sera la meilleure façon d’honorer sa mémoire et ses combats. »
    Serge Halimi, journaliste et fils de Gisèle Halimi

    à l’AFP

    Serge Halimi rejoint ainsi la position exprimée par la présidente de l’association « Choisir la cause des femmes », fondée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir en 1971. Organiser cet hommage national en pleine contestation contre la réforme des retraites relève d’une « #instrumentalisation politique », a estimé Violaine Lucas, qui ne participera pas non plus à la cérémonie prévue au palais de justice de Paris.

  • Le Planning familial de la Gironde ciblé par un groupuscule d’extrême droite pour la deuxième fois en deux semaines
    Un message contre le droit à l’avortement a été inscrit en rouge sur la façade des locaux à Bordeaux. L’association a déposé une nouvelle plainte « pour délit d’entrave à l’IVG ».

    https://www.francetvinfo.fr/societe/ivg/le-planning-familial-de-la-gironde-cible-par-un-groupuscule-d-extreme-d

    Article rédigé par
    franceinfo avec AFP
    France Télévisions
    Publié le 24/02/2023 07:19 Mis à jour le 24/02/2023 07:40

    « Ces attaques sont inadmissibles et choquantes. » Pour la deuxième fois en deux semaines, le Planning familial de la Gironde a été vandalisé par un #groupuscule_d'extrême_droite, a annoncé l’association, jeudi 23 février, dans un communiqué. Cette dernière a déposé une plainte « pour délit d’entrave à l’IVG », comme la première fois.

    Dans la nuit de mardi à mercredi, « une inscription en lettres rouges, ciblant l’#IVG, revendiquée par ’#Action_directe_identitaire' et une Croix de Lorraine » ont été inscrits sur la façade de nos locaux à Bordeaux, a précisé à l’AFP Annie Carraretto, coprésidente du Planning familial dans le département. D’après elle, le précédent message découvert sur la devanture le 8 février « visait, lui, les actions menées en faveur de la #contraception_masculine ».

    « Faire front commun face à ces attaques incessantes »

    « Si l’inscription diffère, le message reste le même : nos actions pour défendre les #droits_sexuels
    _ et_reproductifs dérangent. Mais nous ne nous laisserons jamais impressionner ni par ces méthodes, ni par ces personnes. Attaquer notre devanture, c’est aussi tenter d’intimider nos publics par des actions ’choquantes’ », écrit le Planning familial.

    Ces « attaques » sont « la traduction d’une extrême droite de plus en plus implantée et décomplexée sur notre territoire, comme en témoigne le grand nombre d’élus locaux attachés au Rassemblement national. Elles sont aussi l’expression d’un conservatisme anti-choix, anti-IVG, anti-LGBT fort sur notre ville de #Bordeaux », estime le #Planning_familial. Afin de « faire front commun face à ces attaques incessantes », l’association appelle à un rassemblement de soutien le 1er mars à 17h30 à Bordeaux.

    De son côté, le maire de la ville, Pierre Hurmic, a condamné « avec la plus grande fermeté », sur Twitter, cette « attaque inadmissible qui démontre la décomplexion de ces idées nauséabondes ».

  • L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire menacé de suppression : ses salariés en grève alertent sur un affaiblissement de l’expertise
    https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/l-institut-de-radioprotection-et-de-surete-nucleaire-menace-de-suppress
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/CMOY67FVIUFynyrDIM0TlbbGJ4U/1500x843/2023/02/20/63f32fd82f21f_000-12l5ph.jpg

    Le gouvernement veut inscrire dans son projet de loi d’accélération du nucléaire la suppression de l’Institut de radioprotection et sûreté #nucléaire (#IRSN), en répartissant ses missions entre l’Autorité de #sûreté_nucléaire (#ASN) et du Commissariat à l’énergie atomique (#CEA).

  • Nucléaire : pourquoi la conception des réacteurs EPR continue-t-elle de faire débat ?
    https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/nucleaire-pourquoi-la-conception-des-reacteurs-epr-continue-t-elle-de-f

    La ministre de la Transition énergétique visite vendredi 10 février la forge de l’usine Framatome du Creusot où sont fabriqués les EPR 2. Le gouvernement souhaite accélérer la production de ces réacteurs mais un laboratoire indépendant alerte depuis plus de deux ans sur des défauts dans les cuves.
    Article rédigé par
    Grégoire Lecalot
    Radio France
    Publié le 10/02/2023 13:18

    La filière nucléaire française est sous pression pour éviter le syndrome Flamanville, le premier réacteur EPR français toujours pas en service malgré un retard de 12 ans sur le chantier. Une semaine après le conseil présidentiel du nucléaire, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, se rend vendredi 10 février à la forge de l’usine Framatome du Creusot (Saône-et-Loire). C’est là que sont fabriquées les plus grosses pièces qui vont équiper les futurs réacteurs EPR 2. L’État veut accélérer le rythme de production mais la validité de la conception de ces réacteurs fait débat.
    « Des vibrations tout à fait anormales »

    Les doutes commencent en juillet 2021. Le réacteur numéro un de la centrale de Taishan, en Chine, construit avec l’aide d’EDF, est alors mis à l’arrêt. Cette centrale est la première au monde à utiliser des réacteurs EPR. La Crirad, un laboratoire français indépendant connu pour son expertise, réussit à obtenir des informations, raconte son directeur, Bruno Chareyron : « La Crirad, grâce aux informations qui lui ont été transmises par quelqu’un qui travaille dans l’industrie nucléaire, a pu établir ce qui s’est passé, c’est-à-dire des vibrations tout à fait anormales, qui ont induit une dégradation des assemblages de combustible liée à un défaut de conception, à l’intérieur de la cuve, tout à fait inédite. »

    >>> Centrales nucléaires arrêtées : les causes d’une situation sans précédent

    Le deuxième signal d’alarme a lieu l’été dernier. L’IRSN, l’organisme qui réalise les études techniques pour l’Autorité de sûreté nucléaire, reconnaît dans un avis une anomalie de conception sur le bas de la cuve de l’EPR. Un défaut repéré durant les études mais non pris en compte.

    Il existe pourtant une solution, estime Ludovic Dupin, de la société française de l’énergie nucléaire : « Ce n’est pas tant une erreur de conception de la cuve. Il n’y a pas besoin de repenser le design de l’EPR. Il s’agit juste de faire un traitement thermique. C’est-à-dire qu’on chauffe les matériaux et du coup, ils sont solidifiés et donc ils maintiennent mieux le combustible en place une fois qu’ils ont été chauffés. »

    La Crirad demande à l’Autorité de sûreté nucléaire de revoir sa copie et de refuser la mise en service de l’EPR de Flamanville prévue mi-2024 après un nouveau retard.

  • TEMOIGNAGE. « Il me disait : ‘Viens, on va prier ensemble’ » : une victime de l’un des fondateurs de l’Arche raconte les abus qu’elle a subis
    https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/temoignage-il-me-disait-viens-on-va-prier-ensemble-une-victime-de-l-un-

    Michèle-France explique avoir été sous l’emprise totale du père Thomas Philippe qui appelait ces abus des « grâces mystiques ». Elles les subira pendant 15 ans, plusieurs fois par mois. « Il me demandait de l’attendre dans la chapelle. Il me disait : ‘Viens, on va prier ensemble’. C’était ça l’expression codée, ‘prier ensemble’ », raconte-t-elle. Elle savait alors ce qui l’attendait. "Il n’y a jamais eu de pénétration pénis-vagin, confie-t-elle. Mais il y avait des fellations. C’était avec le doigt parfois, ajoute-t-elle, la voix s’enrouant. « Il n’y avait pas de soucis. Il savait qu’il pouvait faire absolument tout ce qu’il voulait ». Le prêtre Thomas Philippe justifiait ces abus par le lien charnel entre Jésus et Marie. Cette idée lui était venue à Rome, en contemplant, dans une chapelle, un tableau représentant la Vierge Marie. Un évènement évoqué par Michèle-France Pesneau dans son livre L’emprise (édition Golias) et repris dans le rapport : « C’est là que la Vierge Marie commence à lui faire ressentir des grâces très intimes, semblables, dit-il, aux relations mystiques qu’elle entretenait ici-bas, d’après lui, avec son fils Jésus ».

    #religions

  • Violences sexistes et sexuelles : dans le milieu « gangréné » de la BD, « la parole se libère au compte-gouttes »
    https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/violences-sexistes-et-sexuelles-dans-le-milieu-gangrene-de-la-bd-la-par

    Alors que s’ouvre le Festival d’Angoulême, l’affaire Bastien Vivès a contribué à faire émerger des voix qui dénoncent les comportements problématiques au sein d’un univers majoritairement masculin.

    « Il y a quelques années, j’étais en train de dédicacer lorsqu’un auteur de bandes dessinées s’est approché de moi. Il m’a léché la joue, comme ça, sans prévenir. J’étais sidérée. » Quand on l’interroge sur le harcèlement, les violences sexuelles et sexistes dans le monde de la BD, c’est le premier exemple qui vient à l’esprit d’Emilie Plateau. L’agression est d’autant plus marquante qu’elle s’est déroulée au début de sa carrière. « J’étais très introvertie à l’époque », précise l’autrice, qui a publié son premier album à 28 ans.

    Aujourd’hui, elle a dix ans de plus, s’est installée à Bruxelles et veut « faire bouger les choses ». Ces scènes de sexisme, voire d’agressions sexuelles, Emilie Plateau les a intégrées dans L’Epopée infernale, le livre dont vous êtes l’héroïne. Son récit, qui retrace avec humour ses mésaventures d’autrice en reprenant les codes des romans d’heroic fantasy, résonne avec l’actualité. Le 19 décembre, en soutien au collectif MeTooBD, Emilie Plateau a partagé sur Twitter un dessin de son livre.

    Ce collectif a vu le jour mi-décembre, après la polémique autour d’une exposition au Festival de la BD d’Angoulême de Bastien Vivès, accusé par le collectif d’être « un auteur dont l’œuvre promeut une vision misogyne des corps féminins, hypersexualisés, stéréotypés » et qui « produit des images pédopornographiques ». Depuis, l’exposition a été annulée et une enquête judiciaire vise le dessinateur. Alors que le Festival d’Angoulême ouvre ses portes, jeudi 26 janvier, le monde de la BD est toujours en ébullition sur ces questions.
    « Le problème est ancien »

    « L’affaire Bastien Vivès a contribué à faire déborder le vase qui était plus que plein », explique le collectif MeTooBD. Géré par « une poignée de personnes », il en revendique plus de 200 derrière l’initiative, dont des « étudiant.es, auteur.ices, éditeur.ices, militant.es ». En dévoilant les violences sexuelles et sexistes subies dans le milieu de la BD, ce collectif espère « mettre [les agresseurs] face à la réalité et à la gravité de leurs actes » afin de les « dissuader de continuer à nuire » mais aussi et surtout de « montrer aux victimes que ce qu’elles subissent n’est pas normal et qu’elles ne sont pas seules ». Six témoignages anonymes ont été publiés en un mois et demi.

    « Il est encore trop tôt pour parler de la fin d’un tabou. »
    Le collectif MeTooBD

    à franceinfo

    « La parole se libère, mais au compte-gouttes », constatent les membres du collectif, qui soulignent que « le problème est ancien ».

    De fait, dès les années 1970 et 1980, des autrices féministes ont tenté de faire bouger les lignes. Le 28 janvier 1985, Chantal Montellier, Nicole Claveloux, Florence Cestac et Jeanne Puchol publiaient dans Le Monde un manifeste contre le sexisme et la violence dans les bandes dessinées. Elles y épinglaient une « nouvelle presse » gangrénée par les « crasseux fantasmes machos » et jugeaient « navrant de voir la plupart des journaux de bandes dessinées prendre le chemin réducteur de l’accroche-cul ».

    A l’époque, Jeanne Puchol commençait sa carrière. L’autrice, aujourd’hui âgée de 65 ans, se souvient de « conversations de vestiaire » au restaurant, quand les auteurs « oubliaient » qu’elle était « la seule femme autour de la table ». Le sexisme passait aussi par des remarques sur « ce que doit être le ’bon dessin’ » qui « charrie son lot de mépris et de points de vue masculins » :

    « Le dessin de fille était forcément un dessin de petite fille. Il m’a fallu plus de dix ans pour créer un personnage féminin. »
    Jeanne Puchol, autrice

    à franceinfo

    Aux côtés d’autres pionnières, Jeanne Puchol a tout fait pour mettre en avant la production des femmes. En 2007, avec Chantal Montellier, elle cofonde le prix Artémisia, qui récompense chaque année une BD réalisée par une ou plusieurs femmes. Mais l’initiative ne suffit pas à éradiquer le sexisme. Huit ans plus tard, Jeanne Puchol et d’autres autrices sont approchées par le Centre belge de la bande dessinée pour participer à une exposition intitulée « La BD des filles ». Toutes dénoncent « un projet accablant et misogyne » et refusent d’être cantonnées à une case « girly ». Elles constituent le Collectif des créatrices de BD contre le sexisme, avec une charte et le site BDegalite.org. Un mouvement qui prend de l’ampleur début 2016, quand elles se mobilisent contre la liste exclusivement masculine de 30 auteurs en lice pour le Grand prix du Festival d’Angoulême.
    « Certains refusent le changement »

    Aujourd’hui, ce collectif est encore actif et regroupe plus de 250 autrices. C’est grâce à lui que 70 témoignages sur « le sexisme ordinaire, les violences et le harcèlement » ont émergé sur internet. « Un dessinateur s’avance vers moi pour me dire bonjour. Je lui tends la main. Et lui dis que maintenant, je préfère serrer la main de mes collègues plutôt que de leur faire la bise. Furieux, il m’assène deux grands coups sur le haut de la tête », écrit par exemple Catherine Beaunez. L’autrice, spécialisée dans le dessin de presse, précise que plus tard, dans la soirée, ce même auteur lui a mis « la main aux fesses » en se moquant d’elle. « Nous sommes en 2010. Je suis abasourdie. »

    Treize ans plus tard, la dessinatrice de 69 ans est atterrée de toujours subir de telles remarques. « Beaunez, il lui en faut, elle en veut ! » entend-elle encore, il y a deux mois, lors d’un festival. Elle participe aux réunions du Collectif des créatrices de BD contre le sexisme. A Paris, en décembre, des jeunes femmes y ont révélé des agressions. « J’étais sous le choc : ça n’en finit pas », soupire-t-elle.

    « J’ai connu la BD masculine. Puis je l’ai vue être investie petit à petit par des autrices , observe pour sa part David Chauvel, auteur, éditeur et scénariste. Cela a bouleversé la donne, mais certaines personnes refusent le changement. »

    « Dessiner des filles à poil constitue le fonds de commerce de beaucoup d’auteurs et ça pèse sur la BD. »
    David Chauvel, éditeur, scénariste et auteur

    à franceinfo

    L’éditeur, qui travaille pour les éditions Delcourt, y voit aussi « un conflit de générations ». « C’est parce que le sexisme est ordinaire que beaucoup d’hommes sont incapables de l’entendre. Pour eux, essayer de séduire une jeune autrice, une assistante ou une bénévole de festival n’est pas un problème », déplore-t-il.
    « J’ai vécu un harcèlement d’ambiance »

    Car depuis des années, les festivals cristallisent de nombreux comportements problématiques. Beaucoup d’autrices, comme Elvire De Cock, en témoignent auprès de franceinfo. C’est en festival que cette dessinatrice et coloriste, dont le premier album date de 2006, s’est retrouvée « à rire à des blagues atroces et à de l’humour déplacé ». « A mes débuts, lors d’un repas en festival, un auteur, vieux, m’a pris la main et l’a massée. Il ne voulait plus la lâcher », témoigne-t-elle. Ainsi, Elvire De Cock se souvient ne pas avoir pu repousser un organisateur de festival qui s’était « entiché » d’elle, avec un comportement qui s’apparentait à du harcèlement, de peur « d’avoir mauvaise réputation » par la suite. « C’était une année difficile, je cherchais du travail. »

    Car la plupart des autrices sont soumises à de fortes contraintes économiques. « Si les auteurs vivent très mal, les autrices encore plus », souligne Maëlys Tirehote Corbin, doctorante à l’université de Lausanne, qui prépare une thèse sur les évolutions de carrière dans la BD selon le genre. En 2014, les revenus moyens des autrices étaient inférieurs de 43% à ceux de leurs homologues masculins et elles étaient 67% à vivre sous le smic annuel brut, d’après l’enquête des états généraux de la BD en 2016.

    Or, dénoncer un auteur peut coûter cher. « Des femmes ont vu des portes se fermer parce qu’elles se sont exprimées » sur ce qu’elles avaient subi de la part de confrères, assure Christelle Pécout, dessinatrice et vice-présidente du groupement BD du Syndicat national des auteurs et compositeurs.

    « C’est un métier très solitaire et très précaire. Les festivals sont les seuls moments où on se voit de manière très collective. Mais quand on y va seule, on est plus vulnérable. »
    Christelle Pécout, dessinatrice

    à franceinfo

    Pour autant, travailler en équipe ne préserve pas toujours des comportements sexistes. Au sein d’un atelier parisien fondé dans les années 2000, plusieurs témoignages recueillis par franceinfo décrivent une « ambiance potache ». Sophie*, qui y a travaillé, parle de « blagues grasses » lancées à voix haute par deux ou trois auteurs. « C’était une façon de s’ancrer dans un groupe, de dire ’on est cool’. » Et d’instaurer une « cohésion masculine » au cœur d’un atelier où les femmes étaient peu nombreuses. « J’ai réalisé ce que j’ai vécu quand j’ai lu la définition du ’harcèlement d’ambiance’ [une notion définie par le Défenseur des droits en 2017]. Ce n’est qu’un exemple de l’ambiance dans le monde de la BD », estime-t-elle.

    Zoé*, une autrice qui fréquente cet atelier depuis plus de 10 ans, a tenu à réagir : « Ce n’est pas ce que je vis ou ce que j’ai vécu. » Mais elle reconnaît qu’il y a pu avoir, au sein de l’équipe, « des fortes têtes qui parlaient beaucoup ». « Mais c’était avant. Certains reconnaissent aujourd’hui qu’ils ont pu blesser », précise-t-elle. L’autrice souligne qu’elle a fait « des rencontres désagréables » mais « avec des auteurs qui travaillent dans d’autres ateliers, où des choses bien plus graves se sont déroulées ». Elle évoque un univers de la BD « gangréné ».
    « On aimerait que ça aille plus vite »

    Dans une tribune publiée le 17 décembre 2022 sur Mediapart, plus de 500 signataires décrivent un monde « imprégné » de la « culture du viol », dont « la carte blanche » à Bastien Vivès prévue au Festival d’Angoulême « est symptomatique d’un contexte global où les luttes contre le sexisme et les violences sexuelles peinent toujours à être entendues et reconnues ». Les auteurs réclament des « moyens concrets », dont « une charte d’engagement », « pour enfin faire du Festival d’Angoulême un lieu qui ne saurait tolérer les violences et les discriminations ».

    « On aimerait que ça aille plus vite. Mais libérer la parole dans le milieu de la BD demande du courage et de la force : les témoignages des femmes qui parlent sont souvent remis en cause », reconnaît Emilie Plateau. Qui voit tout de même une évolution notable ces dernières années : « Entre nous, on en parle, on se dit : ’Fais attention à cette personne’, ’Ne travaille pas avec untel’. » Une « solidarité féminine et féministe » qui réjouit tout autant sa consœur Elvire De Cock : « Savoir qu’on n’est plus toutes seules, c’est énorme. »

    * Les prénoms ont été changés.

  • Nucléaire : la France importe-t-elle de l’uranium de Russie, comme l’affirme Cécile Duflot ?
    https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/vrai-ou-fake-nucleaire-la-france-importe-t-elle-de-l-uranium-de-russie-

    Si les importations d’uranium naturel sont modestes, de l’uranium enrichi est bien importé de Russie. En 2021, environ 110 tonnes d’uranium enrichi(1) ont été acquises auprès de Moscou. Et d’après Greenpeace, une livraison de 52 fûts d’uranium enrichi en provenance de Saint-Pétersbourg a été déchargée au port de Dunkerque le 25 août . Pour les 9 premiers mois de l’année 2022, selon le Canard Enchaîné*, près de 290 tonnes d’uranium enrichi ont été importées soit un volume équivalent au tiers de la consommation annuelle des centrales françaises qui s’élève à environ 1000 tonnes.

    Sollicité par franceinfo au sujet des importations d’uranium en provenance de Russie, EDF affirme que le groupe, en 2022 « n’a acheté aucun uranium naturel extrait de mines russes et que l’enrichissement de l’uranium naturel non russe réalisé en Russie représente une partie très minoritaire de ses activités d’enrichissement. » L’entreprise précise en outre ne pas avoir augmenté sa part d’enrichissement de son uranium naturel réalisé en Russie en 2022 par rapport à 2021, conformément « aux minima contractuels avec ses partenaires russes ».

    EDF soutient néanmoins suivre « avec attention la situation en Ukraine ».et déclare que le groupe « pourra prendre des décisions sur son périmètre d’activité en fonction de l’évolution du conflit ».

    Par ailleurs, une interdépendance existe entre la filière de recyclage du combustible nucléaire française et la filière russe d’enrichissement d’uranium. La France importe en effet de Russie de « l’uranium de retraitement enrichi » (URE), un minerai issu du recyclage du combustible usé des centrales françaises, confirme Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire (Sfen).

    Afin d’être recyclable, un combustible déjà utilisé doit être réenrichi, grâce à des centrifugeuses qui vont augmenter sa proportion d’uranium 235, un type d’atome plus efficace dans la fission nucléaire. Pour des « raisons de coûts », EDF a sous-traité cette phase de réenrichissement à Tenex, une filiale du groupe russe Rosatom, explique Anna Creti.

    #uranium #commerce #nucléaire

  • TEMOIGNAGES. Projet de loi immigration : ces patrons de PME « obligés de recruter des sans-papiers », faute de main-d’œuvre
    https://www.francetvinfo.fr/societe/immigration/temoignages-projet-de-loi-immigration-ces-patrons-de-pme-obliges-de-rec
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/HFdxXPHPWbhKPhmVeQm8z8kDT6Y/1500x843/2022/12/21/63a3217b1573e_couleur-illu-immigration.png

    Projet de loi immigration : ces patrons de PME « obligés de recruter des sans-papiers », faute de main-d’œuvre
    Le gouvernement envisage de mettre en place des titres de séjour pour ceux spécialisés dans les « métiers en tension ». Pour certains chefs d’entreprises, la mesure permettrait de trouver plus facilement des candidats ou de régulariser des employés.
    Article rédigé par
    Clément Parrot
    France Télévisions
    Publié le 22/12/2022 06:01 Mis à jour le 22/12/2022 13:57
    Temps de lecture : 7 min.
    Le projet de loi immigration, qui sera officiellement présenté début 2023, devrait faciliter la régularisation de travailleurs sans-papiers. (PAULINE LE NOURS / FRANCEINFO.FR)
    Le projet de loi immigration, qui sera officiellement présenté début 2023, devrait faciliter la régularisation de travailleurs sans-papiers. (PAULINE LE NOURS / FRANCEINFO.FR)

    « Parmi nos 30 salariés, on emploie actuellement huit personnes sans-papiers », explique sans difficulté Amandine*, qui gère une entreprise de distribution en Seine-Saint-Denis . « Malheureusement ils galèrent au quotidien, et nous, on a peur des contrôles, mais bon, on est obligés. » Comme elle, de nombreux patrons ont confié à franceinfo, via un appel à témoignages, leurs difficultés pour recruter du personnel ces derniers mois. « Aujourd’hui, il est trop dur de trouver des mécaniciens de poids lourds avec des papiers. Je suis obligée de recruter des sans-papiers au regard de leurs compétences », souligne encore Amandine.

    Ils sont nombreux à espérer des solutions dans le futur projet de loi sur l’immigration du gouvernement, qui doit être présenté en janvier. Une première version du texte a été dévoilée mercredi 21 décembre. L’exécutif souhaite notamment la création d’une carte de séjour pour les professionnels de santé et d’un titre de séjour pour les travailleurs sans-papiers « déjà présents sur le territoire » dans les « métiers en tension ». Cela passera par la mise à jour d’une liste de métiers jugés en difficulté qui n’a été actualisée qu’une seule fois depuis sa création en 2008. D’une durée de validité d’un an, la nouvelle carte de séjour vaudra autorisation de travail, sans démarche à la charge de l’employeur.

    >> Immigration : cartes de séjour temporaires pour les « métiers en tension », demandes d’asile, passeurs… Ce que contient le projet de loi du gouvernement

    « Les formalités administratives ont besoin d’être largement simplifiées, cela éviterait le travail au noir et ça régulariserait des situations », confirme Nicolas*, qui travaille dans le secteur du tourisme dans l’Isère. « On recrute des gens qui n’ont pas toujours de papiers. On a notamment des difficultés à trouver des commis de cuisine, des personnes pour la plonge... »
    "Soit on trouve des sans-papiers, soit on ferme" 

    Emmanuel*, restaurateur dans le Pas-de-Calais, espère pouvoir régulariser l’un de ses employés grâce au futur dispositif du gouvernement. « Je sais qu’il peut être renvoyé à tout moment et j’ai peur d’avoir un contrôle, et donc j’ai peur pour la survie de mon activité car je ne trouverai personne d’autre », confie-t-il.

    Bruno* assure aussi ne pas avoir d’autre choix, à l’heure actuelle, que de contourner la loi. « Aujourd’hui, soit on trouve des travailleurs étrangers, des sans-papiers qu’on paye au ’black’, soit on arrête tout et on ferme », explique ce patron d’une petite entreprise de déménagement dans les Bouches-du-Rhône. Pour ne pas faire courir de risque à son entreprise, il déclare toujours les chauffeurs de ses véhicules, mais pas forcément la totalité de l’équipe de déménageurs. "Toutes les semaines, on est obligés de faire appel à des gars au ’black’ sur une journée pour nous dépanner. Pour une journée de travail non déclarée, il verse 75 euros, soit un peu plus que le tarif habituel, proche du smic. « C’est vrai que c’est un métier difficile... mais je peux difficilement offrir plus », assure-t-il.

    « On a recruté en toute bonne foi un super ouvrier ukrainien, en mai, forts des discours sur la protection des populations. Mais comme sa dernière entrée sur le territoire date d’avant le début du conflit, il est impossible de le régulariser. La seule solution, ce serait qu’il reparte en Ukraine et qu’il revienne pour se faire tamponner son visa », raconte Camille*, qui gère une entreprise de BTP en manque de main d’œuvre dans une zone rurale des Alpes-Maritimes. Dans le cadre du conflit entre Kiev et Moscou, le gouvernement accorde une protection temporaire aux déplacés ukrainiens qui leur permet notamment d’exercer une activité professionnelle, mais il faut pour cela être entré sur le territoire français après le début de la guerre, le 24 février 2022. 

    « Donc, on lui paie un salaire, une mutuelle, alors que théoriquement on n’a pas le droit de l’embaucher. On marche sur la tête. »
    Camille, gérante d’une entreprise de BTP

    à franceinfo

    Elle a finalement choisi de prendre le risque de garder son employé. « Jamais personne ne va aller l’expulser en Ukraine, mais bon on est quand même inquiets, si on a un contrôle ou s’il a un accident… » Camille attend désormais de pouvoir activer la circulaire Valls (2012), qui fixe les conditions pour accorder un titre de séjour au titre du travail (une ancienneté de séjour en France de 5 ans minimum, et une ancienneté de travail de 8 mois sur les 2 dernières années ou de 30 mois sur les 5 dernières années), ou l’arrivée du nouveau titre de séjour pour les « métiers en tension ».
    Des pizzas en moins sur la carte

    Pour l’instant, personne ne connaît la liste exacte des métiers qui seront jugés « en tension », mais tous espèrent en faire partie. « Depuis quelques années il est très difficile de trouver des candidats motivés par le métier », regrette Pascal, garagiste depuis 30 ans dans le Nord. Il emploie un jeune Malien qui bénéficie d’une « autorisation temporaire de travail ».

    « Nous sommes en perpétuelle recherche de soudeurs, de chaudronniers, de monteurs, d’échafaudeurs, d’ingénieurs, de chefs de projet... », témoigne Jérôme, qui dirige une entreprise dans la maintenance industrielle à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). « Je cherche un mécanicien automobile depuis un an, mais c’est impossible de trouver en France », raconte aussi Zahid*, qui exerce dans le secteur des transports sanitaires à Valence (Drôme). « On a fait une procédure d’introduction pour une personne du Maroc, mais au final la personne n’a pas eu son visa. Le consulat a refusé au bout de deux mois, sous prétexte que je suis son oncle. »

    « On a eu les autorisations pour un salarié en Tunisie, mais le consulat a refusé le visa, car on nous a dit que ce n’était pas la vraie raison de sa venue en France », témoigne aussi Nabil*, qui dirige une petite entreprise dans le secteur des télécommunications, en Haute-Savoie. « Je refuse des marchés, par manque de personnel qualifié. On a une vraie crise des vocations pour les métiers de terrain. » Myriam*, restauratrice en Haute-Saône, se confronte également à de grosses difficultés de recrutement. Elle a été contrainte de supprimer des pizzas de sa carte. Elle a aussi tenté de faire une demande pour une connaissance qui réside à Alger. « Nous avons reçu un avis favorable en décembre 2021, mais ensuite c’est le parcours du combattant pour obtenir un visa. La demande a été refusée à deux reprises... Motif ? Il viendrait pour migrer », témoigne Myriam.
    « Le système est très complexe »

    La lourdeur des démarches administratives pour tenter de recruter des étrangers par la voie légale « est dissuasive », juge Philippe Babin, bénévole auprès de l’Adespe autorisation provisoire une association bretonne qui aide des jeunes à venir travailler en France. « En gros, plusieurs mois sont nécessaires entre la prise de décision et l’embauche effective des salariés », poursuit ce retraité.

    « Les délais sont en complet décalage avec les besoins exprimés par les employeurs. »
    Philippe Babin, bénévole pour une association

    à franceinfo

    « On ne parvient pas à communiquer avec les autorités, c’est un véritable parcours du combattant. Quand on veut bien faire, on n’a pas le répondant en face. Et les entreprises se retrouvent en faute. » Il se demande si le projet du gouvernement avec les titres de séjour « métiers en tension » pour les personnes déjà en France ne va finalement pas inciter les employeurs « à faire venir des gens de manière irrégulière, pour les régulariser sur place, car ça ira plus vite. Il ne faudrait pas que ça desserve les outils légaux qui existent. Je connais en tout cas personnellement des passeurs qui voient ça d’un bon œil... »

    La procédure actuelle pour tenter de régulariser un travailleur sans-papiers s’avère être une « mission périlleuse », explique Maryse Sandra, consultante dans l’agroalimentaire, qui aide régulièrement des entreprises dans cette tâche. « Le système est très complexe. Il y a des délais extrêmement longs pour obtenir des rendez-vous en préfecture. Il y a toujours un document manquant, et la liste des pièces à fournir peut être différente d’une préfecture à l’autre, détaille-t-elle. Donc oui, cela semble judicieux de permettre à ceux qui sont motivés et courageux d’obtenir un titre de séjour, à renouveler en fonction de la stabilité du bénéficiaire. »

    Pour plusieurs patrons interrogés, ces nouveaux titres de séjour restent une solution d’urgence qui ne réglera pas tout. « Le fond du problème, c’est la dévalorisation des métiers manuels à l’école, qui sont perçus comme des filières ’poubelle’ ou dévalorisantes. Nous devons très rapidement apprendre à être fiers de notre artisanat local », estime Maël, qui travaille dans le photovoltaïque, en Ille-et-Vilaine. "La question, c’est aussi l’attractivité de nos métiers, abonde Ludovic, qui dirige une entreprise de BTP, à Strasbourg. Il faut faire plus de la communication auprès des jeunes et mieux prendre en compte la pénibilité."

    * Les prénoms ont été modifiés à la demande des personnes interrogées.

    #sans_papiers

  • TEMOIGNAGES. Projet de loi immigration : ces patrons de PME « obligés de recruter des #sans-papiers », faute de main-d’œuvre
    https://www.francetvinfo.fr/societe/immigration/temoignages-projet-de-loi-immigration-ces-patrons-de-pme-obliges-de-rec

    Le gouvernement envisage de mettre en place des titres de séjour pour ceux spécialisés dans les « métiers en tension ». Pour certains chefs d’entreprises, la mesure permettrait de trouver plus facilement des candidats ou de régulariser des employés.

  • Un aspect franchement vomitif de l’époque, c’est la facilité avec laquelle les médias libres de la presse libre assurent le service après-vente de chaque nouvelle saloperie raciste du gouvernement, la transformant magiquement en une bonne idée qu’elle est bonne.

    – Projet de loi immigration : quels sont les métiers en tension selon Pôle emploi ?
    https://www.francetvinfo.fr/societe/immigration/infographie-projet-de-loi-immigration-quels-sont-les-metiers-en-tension

    – "Métiers en tension" et immigration : comment font le Canada et l’Australie ?
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-club-des-correspondants/metiers-en-tension-et-immigration-comment-font-le-canada-et-l-australie

    – Les patrons de l’hôtellerie-restauration saluent l’idée d’un titre de séjour « métiers en tension »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/11/04/les-patrons-de-l-hotellerie-restauration-soutiennent-l-idee-d-un-titre-de-se

    Ainsi en quelques jours on est passés de manifestations fascistes instrumentalisant un meurtre, à une série de déclarations racistes du gouvernement, à l’idée médiatique que c’est ben vrai qu’on manque de gens dans certains métiers, que c’est vrai il y a des pays connus pour leur gauchisme qui font déjà ça, et que c’est vrai les patrons ils saluent cette bonne idée humaniste promue par l’« aile gauche » de l’extrême-centre.

  • Dans la série « Demande à ta grand-mère »

    Pour te situer le personnage, ma grand-mère protestante est née en Suisse à Zurich vers 1890, ses parents crevaient la dalle et ont émigré à Paris où ils sont morts de la tuberculose quand elle était pichoune. Orpheline, elle a alors été placée dans une famille pour devenir leur petite servante. Pour fuir, elle a épousé un français catholique blanc qui faisait fortune dans la carte postale avec lequel elle a eu 3 filles, dont deux 15 ans avant ma mère en 1933.
    Elle avait donc 43 ans quand ma mère est née même si mon grand-père n’en voulait pas, avait demandé l’avortement (clandestin) et refusait au final de voir ma mère car ce n’était pas un mâle. Cet homme était fortuné mais a envoyé sous prétexte de la guerre sa femme et sa fille se mettre en Bourgogne en 1939 sans leur donner logement ni sou, pendant ce temps il logeait avec sa maitresse à Paris.
    Le divorce demandé par ma grand-mère a été refusé, mais il a fait modifié le contrat de mariage sous le régime de séparation des biens.
    Ce qui fait qu’elle ne pouvait pas se remarier avec quelqu’un d’autre mais qu’elle n’avait pas un sou pour autant et qu’une fois mort, elle n’avait droit à, juste rien.
    Et donc, comme tu le sais, ce n’est qu’en juillet 1965 (1 an avant la mort de ma grand-mère) que les femmes ont pu avoir un carnet de chèques, un compte bancaire à leur nom et ne plus avoir à demander l’autorisation à leur mari pour s’acheter des chaussettes, et entre autres détails, divorcer.

    Tout ça pour dire, comme ma grand-mère avait la nationalité suisse, je devrais pouvoir être Suisse moi aussi, cool, ou ma mère au moins. Hé ben non, parce que ma grand-mère étant une femme, la nationalité suisse ne s’applique pas à ses descendants et ma mère n’a donc pas pu me transmettre ce droit.

    Et donc être une femme aujourd’hui, c’est aussi hériter de la maltraitance, la pauvreté et des non droits de ses ancêtres femmes.

    Voir la vidéo
    https://www.francetvinfo.fr/societe/le-13-juillet-1965-les-femmes-prenaient-leur-independance-financiere_99

    #femmes #suisse #mariage #autorisation_maritale #1965 #code_civil_napoléonien #droits_des_femmes

    • Merci pour ce témoignage @touti. Il appelle le mien, dans la série « Demande à ta grand-mère ».

      Ma grand mère maternelle est née en 1901, elle s’appelait Marcelline, car sans doute on attendait un petit Marcel, et qu’à l’époque, les prénoms de fille étaient souvent des prénoms de garçons auxquels on ajoutait un diminutif.
      Marcelline, d’origine modeste mais instruite — certificat d’études en poche —, rencontre Étienne, fils de notable. Ils se marient. Elle aura six enfants, et lui, des maitresses. Elle lavera le linge à la rivière, il boira, signera, ivre, des reconnaissances de dette et perdra tous ses biens. Il battra quatre de ses filles car elles ont le nez de sa femme. Parmi les deux enfants qui ont la chance d’avoir son nez à lui, il y a ma mère, née en 1936, qui me racontera comment elle, ses quatre sœurs et son frère se construisent dans ce chaos, cet abandon doublé de la morsure la faim et du froid. Mon grand-père mourra jeune laissant des dettes impossibles à éponger. Ceux qui ont connu Marcelline disent qu’elle était un véritable puits de science, surtout en histoire, mais il ne reste d’elle que de rares photos et peu de ses paroles car la pauvreté l’a effacée, la maltraitance l’a réduite. Il me reste ainsi comme une rage en héritage.

    • Merci @jacotte pour ton témoignage émouvant. C’est d’autant plus important de faire parler celleux encore vivant·es pour savoir ce qu’il en était de la vie de nos aïeules et comprendre la maigre mémoire des femmes et ce que cela signifie d’être femme.
      #féminisme

    • Merci @olivier_aubert de ton témoignage, quelles vies derrière ces murs de mémoire !

      Pour poursuivre le récit inepte de la femme admirable lieutenant de cavalerie, ma mère froide, distante, maltraitante avec ses enfants, essentiellement ses filles et pourtant élevée uniquement par des femmes, par ses sœurs également. Et malgré l’expérience continuelle des hommes maltraitants, son père, ses beaux-frères (moches-frères), le patriarcat de l’époque, elle voue toujours une …, seul terme adéquat, une dévotion sans pareil pour les hommes. Surtout ses fils, l’aîné, le seul qui existe pour elle de ces 4 enfants-choses, sa réponse/lapsus hier, malgré 20 ans sans la voir et parce que j’exige de comprendre : « … car je suis sa femm’ (…) mère ».
      La réparation par le mâle, la rédemption pour avoir su concevoir de la bite mêlé d’un mépris profond pour les hommes. Elle les a brisé à force de s’accaparer leur vie, mettant dehors leur femmes, élevant leurs enfants, dégoulinante d’une fausse bonté, d’un masque social de conventions sur la bonne mère et de chèques à leurs seuls noms.

      Comment survivre à de telles injonctions contradictoires, à ce profond manque d’amour.

      #survivant·es

    • Dans la série féministe seenthis « Demande à ta grand-mère », on ignore les mansplaining pour ne pas perdre son temps à expliquer ce que ça signifie et on regarde un court-métrage visible sur le site d’Arte La vie sexuelle de Mamie

      https://www.arte.tv/fr/videos/093610-000-A/la-vie-sexuelle-de-mamie

      Un voyage dans la jeunesse et les souvenirs intimes d’une grand-mère illustre le statut des femmes slovènes pendant la première partie du 20ème siècle. La doctrine stricte de l’église catholique imposait des conventions sociales, en vertu desquelles les femmes étaient facilement perçues comme de simples objets dédiés à la satisfaction des besoins sexuels de leur mari.

      #sexualité #femmes #témoignages #dessin_animé
      (j’adore le début aussi)

    • Ah tiens, chez mediapart, le sujet inspire
      #a_suivre

      Mère-grand : ou pourquoi j’ai décidé d’écrire sur les grands-mères de mes proches

      https://blogs.mediapart.fr/basseut/blog/090423/mere-grand-ou-pourquoi-jai-decide-decrire-sur-les-grands-meres-de-me

      Billet de blog 9 avr. 2023
      Mère-grand : ou pourquoi j’ai décidé d’écrire sur les grands-mères de mes proches

      Sans le savoir, j’ai entamé il y a quelques temps de prendre en mémoire le récit spontané d’amies sur leurs grands-mères. Puis, j’ai décidé d’en faire l’écriture. En quelques sortes, transcrire le roman familial pour décrire le vécu concret de femmes, venues d’horizons variés. Mais pour commencer j’ai cherché à comprendre pourquoi ce sujet s’imposait à moi.

  • Des centrales nucléaires et des agriculteurs irrigants autorisés à dépasser les limites écologiques de cours d’eau
    https://ricochets.cc/Des-centrales-nucleaires-et-des-agriculteurs-irrigants-autorises-a-depasse

    Les miliieux naturels crèvent déjà, mais le système doit continuer à tourner, quitte à pomper trop d’eau ou à faire des rejets d’eaux trop chaudes dans les fleuves. Dépasser les limites, et continuer, et les dépasser encore pour faire tenir le système Il n’y a pas de solutions dans la civilisation industrielle, ni solutions technologiques ni solutions politiques, il n’y a que des problèmes qui s’ajoutent aux problèmes En #Drôme, la préfecture a une fois de plus autorisé les agriculteurs irriguants à (...) #Les_Articles

    / Drôme, #nucléaire, #Agriculture, #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle

    https://rdbrmc.com/hydroreel2/station.php?codestation=32
    http://www.drome.gouv.fr/arrete-secheresse-en-vigueur-a8322.html
    https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/canicule-une-quatrieme-centrale-nucleaire-autorisee-a-relacher-de-l-eau

  • Au cas où tu te demandes : oui, on continue avec le protocole #tous_infectés.

    INFO FRANCEINFO. Covid-19 : le ministère de l’Education nationale prévoit trois niveaux de protocole sanitaire pour la rentrée scolaire
    https://www.francetvinfo.fr/societe/education/info-franceinfo-covid-19-le-ministere-de-l-education-nationale-prevoit-

    Concernant le port du masque en milieu scolaire, ce sont les mêmes règles que celles pour la population générale dans l’espace public qui seront en vigueur. De même, le contact tracing se fera selon des directives alignées sur la population générale. Les élèves positifs s’isoleront mais les cas contacts ne s’isoleront pas et ne se testeront plus.

    […]

    Les règles appliquées aux activités physiques et sportives en extérieur sont simplifiées. Elles pourront se dérouler normalement, quel que soit le niveau d’alerte.

    […]

    Par ailleurs, il n’y aura plus de campagne de tests salivaires.

    […]

    Mais selon les sources syndicales contactées par franceinfo, le ministère prévoit soit un fonctionnement normal, soit le niveau 1 du protocole.

    Apparemment, l’euphémisme pour dire qu’on supprime les mesures de protection, c’est « simplifier ». Un peu comme quand on détruit le droit du travail pour faire plaisir à Über.