#Claire_Potter : Harvey Weinstein et la question des complices
▻https://tradfem.wordpress.com/2017/12/04/claire-potter-harvey-weinstein-et-la-question-des-complices
Moi, j’aimerais savoir ce qu’aurait dit Andrea Dworkin à propos de Harvey Weinstein.Cela fait un demi-siècle que #Dworkin – participante controversée à la première génération de féministes radicales à réfléchir aux violences sexuelles – et ses consœurs de la deuxième vague du féminisme ont amorcé la conversation contemporaine à propos de ces violences, et j’ai parfois l’impression que cette conversation piétine. Voyez par exemple le fait que les agressions sexuelles répétées de #Weinstein contre les femmes étaient un secret de polichinelle dans le monde du cinéma, du journalisme et de la politique depuis au moins 30 ans. C’est dire que des centaines de personnes ont conspiré pour dissimuler son comportement de prédateur.
Oui, conspiré. C’est cette conspiration, ainsi que la façon dont elle a pris fin, qui m’amène à me demander ce que Dworkin elle-même aurait pu écrire dans ce contexte. Féministe souvent rejetée et vilipendée par les féministes libérales, Dworkin comprenait que les collègues et les camarades de travail, les amis et les membres de la famille des prédateurs jouent un rôle clé pour permettre et dissimuler la #violence_sexuelle. Mais elle croyait aussi que le son de la voix des femmes était un puissant antidote contre ce qu’elle reconnaissait comme une forme d’oppression omniprésente.
Dworkin aurait sans doute trouvé dans l’affaire Weinstein une certaine confirmation de son analyse.
C’est notamment vrai parce que la conspiration entourant Weinstein s’est effondrée lorsque les femmes se sont mises à parler.
Traduction : #Tradfem
Version originale : ▻https://www.washingtonpost.com/news/made-by-history/wp/2017/10/20/harvey-weinstein-and-the-problem-of-collaborators
Claire Potter est professeur d’histoire et rédactrice en chef de la revue Public Seminar à la New School.
#meetoo