Face à Mélenchon dans « L’Emission politique », des Français pas vraiment « lambda »... mais présentés comme tels

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  • Face à Mélenchon dans « L’Emission politique », des Français pas vraiment « lambda »... mais présentés comme tels !
    https://www.marianne.net/politique/face-melenchon-dans-l-emission-politique-des-francais-pas-vraiment-lambda-

    Après le passage de son chef de file à « L’Emission politique » du 30 novembre, la France insoumise a accusé France 2 d’être biaisé dans son choix d’invités issus de la société civile. Le problème est récurrent : les citoyens présentés comme « lambda » par la chaîne publique sont souvent loin de porter une parole neutre.

    A un téléspectateur non averti, Pauligne Laigneau ferait presque de la peine. Présentée comme une « cheffe d’entreprise », « patronne de PME », la jeune entrepreneuse interroge Jean-Luc Mélenchon dans L’Emission politique ce jeudi 30 novembre. La séquence est censée confronter l’invité politique à des Français « lambda », issus de la société civile et pas engagés de manière partisane...

    http://www.huffingtonpost.fr/2017/12/04/melenchon-veut-un-tribunal-professionnel-de-la-presse-comment-ca-marc

    #service_public #désinformation #spectacle

    • ÉMISSION POLITIQUE : JEAN-LUC MÉLENCHON INVITÉ OU ACCUSÉ?
      https://www.youtube.com/watch?v=fKGXzmv186k


      publiée par Michelle Tirone le 3/12/1017
      http://michelle-tirone.over-blog.com/2017/12/l-emission-politique-melenchon-invite-ou-accuse.html

      Les Jeunes Agriculteurs et le glyphosate

      On arrive aux agriculteurs. C’est ce sujet-là que je vais le plus développer parce que c’est celui sur lequel j’ai vu le moins de critiques et de réflexions.
      Le jeune agriculteur que devait rencontrer Jean-Luc Mélenchon s’appelle Laurent Foirien. Il a une exploitation céréalière doublée d’une pension pour chevaux (ce n’est pas dit dans le reportage).
      Les organisateurs de la rencontre ont dû penser qu’un seul agriculteur ne ferait pas le poids face à Mélenchon, ils lui en ont collé cinq, ce dont il n’avait pas été prévenu. Les 5 représentants des 5 exploitations céréalières actuellement à Gazeran, dans les Yvelines.
      Cinq « Jeunes Agriculteurs ». Alors, ça ne veut pas dire que ce sont des agriculteurs jeunes, ce qu’ils étaient aussi. Les Jeunes Agriculteurs sont un syndicat proche de la FNSEA, leur vision est celle d’une agriculture libérale. Ce sont eux que Marine Le Pen caresse dans le sens du poil quand elle parle aux agriculteurs, elle trouve parmi eux un large électorat. Ils sont favorables aux fermes intensives de 1000 veaux, comme celle de la Creuse. Nous trouvons toujours les Jeunes Agriculteurs comme opposants dans nos manifestations contre la ferme-usine des 1000 veaux mais nous les trouvons aussi en opposants violents quand nous manifestons contre les conditions d’abattage.
      Voici donc pour les situer.

      L’agriculteur nous montre 30 litres de fuel dont, dit-il, il se servirait pour désherber la valeur d’un terrain de football. C’est-à-dire 1 hectare. Les exploitations céréalières de ce département sont d’en moyenne de 94 hectares. Il lui faudrait donc 2820 litres, ce qui lui coûterait pas loin de 4000€. Infaisable donc.
      Quant à la charrue, Mélenchon a raison, la charrue du grand-père n’était pas aussi grande que celle que l’on a vue. Nous avons vu une charrue moderne, les charrues anciennes n’étaient pas peintes et si elle est dans leur hangar, c’est qu’ils l’utilisent actuellement.
      Jean-Luc Mélenchon a bien fait de ne pas entrer dans leur jeu. Il a bien vu à qui il avait à faire et a préféré se limiter aux données dont il était sûr, que le glyphosate occasionne des malformations chez les enfants et que 100% des urines humaines en contiennent.
      Une approche honnête aurait été d’inviter aussi un membre de la Confédération Paysanne, par exemple.

    • Pourquoi j’ai signé la pétition pour un Conseil de déontologie du journalisme par Olivier Tonneau
      https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/051217/pourquoi-jai-signe-la-petition-pour-un-conseil-de-deontologie-du-jou

      « Le besoin de vérité est plus sacré qu’aucun autre », affirmait Simone Weil. C’est pour que ce besoin soit satisfait que la création d’un Conseil de déontologie du journalisme est de nécessité publique.

      https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/011217/c-est-notre-choix-editorial-les-suggestions-d-europe-insoumise-lea-s

    • Venezuela : l’analyse de Maurice Lemoine
      https://www.les-crises.fr/venezuela-lanalyse-de-maurice-lemoine

      Maurice Lemoine est un journaliste et voyageur engagé, rédacteur en chef de La Chronique d’Amnesty International de 1993 à 1996, avant de rejoindre le Monde diplomatique dont il a également été le rédacteur en chef.
      Spécialiste de l’Amérique latine, il s’exprime sur la crise politique et économique majeure que traverse le Venezuela à la Radio Télévision Suisse, le vendredi 07 juillet 2017.

  • Sur France 2, Mélenchon fait preuve de courage politique par Pauline Graulle | Politis
    https://www.politis.fr/articles/2017/12/sur-france-2-melenchon-fait-preuve-de-courage-politique-38039

    Lors de son « Émission Politique », le leader de la France insoumise, questionné sur la « laïcité », a clairement pris position contre le discours douteux de Philippe Val, ancien patron de Charlie Hebdo.

    C’était attendu. Évidemment, Jean-Luc Mélenchon allait bien devoir en passer par là. Éclaircir ses positions sur « la laïcité » – entendez, l’islam. Après un mois de polémiques nauséabondes lancées par Charlie Hebdo suite à « l’affaire Ramadan », l’équipe de « L’Émission politique » n’avait rien trouvé de mieux que de lui opposer, hier soir, un ancien patron de… Charlie Hebdo. Histoire d’obliger le leader de la France insoumise à prendre position sur un débat potentiellement explosif pour l’unité de son mouvement et qu’il avait jusque-là pris soin de ne surtout pas ouvrir (lire ici).

    Sur le plateau de Léa Salamé, voilà donc Jean-Luc Mélenchon contraint et forcé de s’engager sur ce terrain glissant. La tâche n’est pas commode face à un Philippe Val venu dialoguer « en mémoire de nos amis assassinés » – une vache sacrée, donc. Il commence par un terrible lapsus sur Danièle Obono (« une militante antiraciste et antisémite – euh… »). S’excuse platement. Puis défend, clairement, et tout du long, sa camarade de l’Assemblée nationale, laquelle est accusée d’avoir jugé « islamophobes » certaines caricatures de Charlie et, plus récemment, de trouver utiles des réunions « non mixtes ». Danièle Obono, dit-il, « aborde [la question] par la solidarité des opprimés. Je ne suis pas procureur, c’est une amie, je la respecte, elle sait sur quoi nous sommes d’accord et sur quoi nous ne sommes pas d’accord ».
    « Ça va Val ! »

    Lui, « l’homme qu’on traitait de laïcard, de bouffeur de curé », n’en revient pas de cette « situation cocasse » de passer pour l’islamogauchiste de la soirée. Il faut dire que face à Philippe Val... Jean-Luc Mélenchon répète :

    La laïcité, c’est la séparation de l’Église et de l’État, c’est pas la guerre contre telle ou telle religion.

    Rien de bien nouveau en vérité. Mais, en cette période d’affrontement entre les pro-Charlie et les pro-Mediapart, la phrase résonne clairement. Et fortement.

    « Les musulmans font l’objet d’un ‘‘montré du doigt’’ permanent dont l’origine est le FN », lance ensuite l’insoumis, en référence à Manuel Valls. « Valls n’est pas d’extrême droite », rétorque, un peu gêné quand même, Philippe Val. Lequel ajoute : « Les actes terroristes ont baissé, les actes antimusulmans ont baissé, je vous l’accorde [sic]. Un Français juif a 20 fois plus de chances de se faire agresser. Pourquoi vous ne défendez jamais les juifs dans vos meetings ? » Mélenchon : « Dans tous mes meetings, je ne parle jamais des communautarismes, je défends l’universalité de la condition humaine. Je ne flatte pas de clientèle. »

    Comme à son habitude, Philippe Val manie l’amalgame sans pudeur de gazelle : « Le chanoine de Latran (lui) n’a tué personne. » « Dans votre mouvement, vous êtes l’arbre républicain qui cache la forêt communautariste. » « L’islamisme se réclame de l’islam et peut-être qu’un jour, il faudra le dire. » Visiblement, Jean-Luc Mélenchon n’en peut plus. Lance un « ça va, Val ! » salutaire.

    Quelques dizaines de minutes plus tôt, le député des Bouches-du-Rhône s’est prononcé pour la régularisation des travailleurs sans papiers, 400 000 selon un chiffre avancé par Adrien Quatennens : « Je suis pour qu’on traite humainement les gens. [D’autant plus quand ils sont] réfugiés de nos guerres, de notre économie, de notre perturbation climatique. » Contraste subtile, mais marquant, avec la campagne présidentielle, lorsqu’il s’en prenait « au travailleur détaché qui vole son pain aux travailleurs qui sont sur place ». Ce soir, sur France 2, il s’est passé quelque chose : Jean-Luc Mélenchon est redevenu banalement de gauche.

    • La France insoumise n’a pas de temps à perdre avec Valls et Bouteldja par Thomas Guénolé

      La France insoumise défend le républicanisme. Certes, les autres grandes formations politiques du pays s’en revendiquent toutes. Mais c’est sous forme de slogans publicitaires creux : ces « valeurs républicaines » sans cesse évoquées mais jamais définies. Ou pour dénaturer ces valeurs : par exemple la « laïcité » à géométrie variable du FN et d’une partie de LR, ce masque pour diaboliser les Français d’origine maghrébine. La France insoumise, elle, est la seule grande force politique à défendre le républicanisme pour ce qu’il est vraiment : un projet politique concret.

      La liberté républicaine , c’est abolir le pouvoir de la caste. C’est refuser la loi du plus fort qui usurpe le mot « liberté ». C’est refuser que quiconque soit enfermé à vie dans une identité collective qu’il le veuille ou non, au seul motif de sa religion présumée, de son orientation sexuelle, de ses origines ou de sa couleur de peau. C’est donner à chacun les moyens et les droits nécessaires pour s’épanouir, s’émanciper, s’éduquer, se cultiver. C’est garantir à tous le droit de croire ou de ne pas croire grâce à la neutralité spirituelle de l’Etat et des services publics, c’est-à-dire la laïcité.

      L’égalité républicaine , c’est abolir les privilèges. C’est refuser que le mot « égalité » soit usurpé sous la forme d’une charité publique au compte-gouttes. C’est abolir le culte des inégalités croissantes et « ruisselantes ». C’est assurer à tous des services publics de qualité. C’est ne voir dans notre population que des citoyens à égalité politique de droits et de devoirs. C’est ne connaître qu’une seule communauté : la communauté nationale, cadre d’expression et de concrétisation de la souveraineté du peuple.

      La fraternité républicaine , c’est abolir le chacun pour-soi. C’est refuser le mensonge d’un égoïsme généralisé qui conduirait miraculeusement au bien-être de tous. C’est refuser à la fois le séparatisme social des riches et le communautarisme raciste d’où qu’il provienne. C’est redistribuer les richesses, de chacun selon sa prospérité à chacun selon ses besoins, parce que « société » du latin socius signifie « l’alliance ». C’est se rappeler que l’universalisme républicain donne à la France le devoir de défendre la fraternité des peuples.

      Entre autres incompatibilités évidentes, l’antisémitisme, le communautarisme, le racisme, sont donc incompatibles avec la France insoumise, puisque rien de tout cela n’est républicain. Jean-Luc Mélenchon l’a expliqué clairement dans un récent courrier à la Licra.

      Donc lorsque Manuel Valls accuse en boucle La France insoumise de complaisance avec le communautarisme, il ment. Et lorsque dans une tribune à Libération, une poignée de partisans de Houria Bouteldja reprochent à Jean-Luc Mélenchon de ne pas la soutenir, ils devraient plutôt ne pas s’en étonner.

      Manuel Valls et les rares partisans de Houria Bouteldja doivent surtout s’attendre à se heurter au silence de La France insoumise. A cela une raison simple : le manque de temps. La victoire complète du projet de société républicain, on le voit bien, reste à atteindre. Y parvenir tout en sauvant l’écosystème indispensable à la vie humaine : telle est la mission que la France insoumise, de facto première force d’opposition du pays, s’est fixée. C’est un labeur énorme, auquel travaillent chaque jour des milliers de militants. Donc le temps manque pour réagir aux provocations de personnalités marginales, de groupuscules marginaux, qui ont en commun d’être en mal désespéré de publicité.

      Les grands médias doivent d’ailleurs s’interroger. Quand un groupuscule aux thèses racistes ne pèse rien dans la population réelle, ne sont-ils pas irresponsables de lui donner une si vaste publicité ? Quand Manuel Valls est réduit à une place objectivement marginale dans le paysage politique, n’est-il pas anormal de lui donner une exposition médiatique aussi massive ?

      source : débats libération