Les Jeunes Agriculteurs et le glyphosate
On arrive aux agriculteurs. C’est ce sujet-là que je vais le plus développer parce que c’est celui sur lequel j’ai vu le moins de critiques et de réflexions.
Le jeune agriculteur que devait rencontrer Jean-Luc Mélenchon s’appelle Laurent Foirien. Il a une exploitation céréalière doublée d’une pension pour chevaux (ce n’est pas dit dans le reportage).
Les organisateurs de la rencontre ont dû penser qu’un seul agriculteur ne ferait pas le poids face à Mélenchon, ils lui en ont collé cinq, ce dont il n’avait pas été prévenu. Les 5 représentants des 5 exploitations céréalières actuellement à Gazeran, dans les Yvelines.
Cinq « Jeunes Agriculteurs ». Alors, ça ne veut pas dire que ce sont des agriculteurs jeunes, ce qu’ils étaient aussi. Les Jeunes Agriculteurs sont un syndicat proche de la FNSEA, leur vision est celle d’une agriculture libérale. Ce sont eux que Marine Le Pen caresse dans le sens du poil quand elle parle aux agriculteurs, elle trouve parmi eux un large électorat. Ils sont favorables aux fermes intensives de 1000 veaux, comme celle de la Creuse. Nous trouvons toujours les Jeunes Agriculteurs comme opposants dans nos manifestations contre la ferme-usine des 1000 veaux mais nous les trouvons aussi en opposants violents quand nous manifestons contre les conditions d’abattage.
Voici donc pour les situer.
L’agriculteur nous montre 30 litres de fuel dont, dit-il, il se servirait pour désherber la valeur d’un terrain de football. C’est-à-dire 1 hectare. Les exploitations céréalières de ce département sont d’en moyenne de 94 hectares. Il lui faudrait donc 2820 litres, ce qui lui coûterait pas loin de 4000€. Infaisable donc.
Quant à la charrue, Mélenchon a raison, la charrue du grand-père n’était pas aussi grande que celle que l’on a vue. Nous avons vu une charrue moderne, les charrues anciennes n’étaient pas peintes et si elle est dans leur hangar, c’est qu’ils l’utilisent actuellement.
Jean-Luc Mélenchon a bien fait de ne pas entrer dans leur jeu. Il a bien vu à qui il avait à faire et a préféré se limiter aux données dont il était sûr, que le glyphosate occasionne des malformations chez les enfants et que 100% des urines humaines en contiennent.
Une approche honnête aurait été d’inviter aussi un membre de la Confédération Paysanne, par exemple.