Violences obstétricales : « Les gynécologues n’écoutent pas les femmes »

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    • cool @sandburg
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      edit - voici un extrait :

      Que reprochez-vous aux acteurs de la gynécologie et de l’obstétrique ?

      De ne pas écouter les femmes. Depuis des mois, il y a vrai un mouvement dans l’opinion public au sujet des violences gynécologiques. On en parle dans la presse, dans des livres, sur les réseaux sociaux. Et ces professionnels-là sont totalement déconnectés de la réalité et des revendications qui font écho en France. Comment est-ce possible qu’aucun de tous ces médecins ne songe à en parler plus ? Jusqu’à présent, la seule chose que le CNGOF a fait, c’est une petite conférence de presse jeudi dernier suite à la polémique sur ces violences. Ils en ont surtout profité pour faire la promotion de leur futur label « bientraitance » des maternités qu’ils aborderont d’ailleurs vendredi lors du congrès pendant une heure trente seulement ! La bientraitance c’est une chose, mais l’application des recommandations médicales et de la loi, c’en est une autre. Visiblement, ils n’ont pas pris la mesure du sujet.

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      Le label en question existe aujourd’hui

      https://www.liberation.fr/france/2019/10/18/marie-helene-lahaye-un-label-pour-les-maternites-bienveillantes-c-est-de-

      En réponse aux accusations de violences obstétricales, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français a présenté jeudi un label, destiné aux maternités « bienveillantes ». Une réponse inadaptée pour la militante féministe et juriste Marie-Hélène Lahaye.

      Est-ce qu’il faut vraiment labelliser des maternités pour qu’elles respectent les recommandations médicales, pour qu’elles soient gentilles, bienveillantes, polies avec les femmes ? Ce sont des choses qui devraient être au cœur même des maternités. Deux ans plus tard, je découvre ce label ridicule. Il comporte douze critères pas du tout élaborés. Ce label ne montre pas de volonté de sélectionner les maternités les plus à la pointe pour tirer les autres vers le haut.
      Que pensez-vous des critères établis ?

      Les critères sont soit tellement évidents qu’ils devraient être pratiqués dans toutes les maternités, soit des incitations à ne pas respecter la loi. Chaque point est problématique. Un exemple sur le premier : la transparence. Il faut afficher son taux d’épisiotomie, de césarienne, de déclenchement. C’est bien, mais c’est juste un affichage de taux par rapport à la moyenne nationale. Par exemple, on sait qu’en France, une césarienne sur deux est inutile. On aurait donc pu penser qu’ils n’attribueraient ce label qu’aux maternités s’inscrivant dans ces critères de diminution.

      Un critère veut aussi que « toute intervention en urgence donne lieu à une explication avant la sortie de la maternité ». La loi Kouchner de 2002 dit qu’il faut le consentement libre et éclairé du patient avant chaque acte médical. La femme doit donc avoir obtenu toute l’information nécessaire en amont pour accepter ou non cet acte. Ici, on promet une explication trois jours plus tard. Ce critère ne respecte pas la loi voire incite à ne pas la respecter. Même en cas d’urgence, il faut deux conditions cumulatives pour passer outre le consentement : une urgence vitale avérée et l’impossibilité à donner son consentement, donc que la patiente soit inconsciente. Autre point : un projet de naissance modèle sera proposé à toutes les patientes. C’est un document où les femmes expliquent comment elles voient leurs accouchements, une base de dialogue servant à orienter la prise en charge. Qu’est-ce que contient ce modèle ? Est-ce que ce n’est pas une manière de cadrer les patientes pour éviter qu’elles demandent des choses en dehors des protocoles ? Rien n’est dit non plus sur ce qui est fait de ce document. Après deux ans de travail, sa prise en compte aurait pu être généralisée à toutes les maternités.