Racisme de l’intelligence.

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  • Ma maman au téléphone. Elle marque le coup. Elle est un peu plus jeune de Johnny, alors les Yéyé et Salut les copains, c’est sa génération. Et sociologiquement, c’est aussi pile-poil ça. Je crois que c’est le seul artiste qu’elle soit allé voir en concert (deux fois dis-donc) dans les années 70. Elle sait bien que c’est naïf à dire, mais bon, c’est un peu sa jeunesse qu’on enterre.

    Ma maman n’est pas de gauche, elle n’a pas « fait » mai 68 et elle aimait Johnny. Et je l’aime.

    Je peux jouer les blasés devant mes copains et copines de Seenthis, balancer mon mépris pour ce type avec sa rébellitude de façade, ses chansons navrantes (mais que je connais largement par cœur), mais bon, ma maman est triste, elle a pris un petit coup de vieux à l’âme, alors depuis quelques jours je suis tout de même un peu triste aussi.

    #lourd_comme_un_cheval_mort

    • Dans ma famille, ils étaient musiciens, bons, quand même avec l’ascenseur social en toile de fond, ma grand-mère orpheline et de l’autre côté des paysans, pas vraiment aristocrates plutôt bourges. Ils maintenaient une certaine exigence de la Musique et de l’Art, un peu normal, un peu trop haut, un peu étouffant même. On méprisait donc la variété française qui envahissait les plateaux télés avec sa soupe commerciale sirupeuse de chansons d’amour en fadaises. Pourtant la dame qui m’a choyé le plus s’occupait du ménage et du repassage, elle élevait ses cinq enfants seule et dans leurs chambres il y avait des grands posters de Johnny et Cloclo. Du coup, j’y vais mollo sur le bazooka, elle a 95 ans et je l’aime Mimi :)