A l’hôpital psychiatrique de Rennes, les patients « ne se plaignent pas, alors on s’en fout qu’ils souffrent »
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Dans cet établissement employant plus de 2 000 personnes, « impossible de savoir le nombre de soignants en détresse », estime Jacques Meny, secrétaire de SUD-Santé pour l’hôpital. Un jour d’octobre comme un autre, alors qu’un énième soignant est venu faire part de ses idées noires, l’organisation syndicale a décidé d’« agir avant un drame, plutôt qu’après ». Le 6 novembre, plus d’une centaine de membres du personnel ont débuté une grève, qui a été reconduite mardi 12 décembre, marquant la sixième semaine d’un mouvement renouvelé quasiment chaque année.
Ces « blocs de mal-être » accueillent 30 000 patients par an
Demandez au personnel soignant ce qu’il pense des conditions de soins du CHGR, il résume ainsi la situation : aucun ne souhaiterait que lui ou ses « proches soit accueilli dans l’établissement ». Tous savent trop bien ce qu’il se passe derrière ces « blocs de mal-être » qui accueillent 30 000 patients chaque année. D’une même voix, les membres de l’hôpital dénoncent la « dégradation » de leurs conditions de travail, avec des conséquences sur « la prise en charge des patients ». Selon le personnel, la liste illustrant ce « délitement » est longue, et dramatiquement ordinaire...