Le Club | Mediapart

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  • A propos de la médiatisation de la Maison des Réfugiés, par Nicolas Jaoul
    http://blogs.mediapart.fr/blog/la-chapelle-en-lutte/221015/des-redactions-regies-par-la-loi-du-plus-fort-propos-de-la-mediatisa

    Il est évident que depuis le début de cette crise parisienne des réfugiés, commencée le 2 juin avec l’expulsion du #campement du métro La Chapelle, la Mairie de Paris a tenté de donner une image plus compréhensive –bien qu’elle ait été contredite par l’indifférence et l’inaction- tandis que la préfecture a assumé un rôle beaucoup plus répressif. Ces deux autorités ont également été animées par un souci constant : discréditer la #solidarité populaire, dont la prise en main d’une solidarité refusée par l’Etat a été source d’embarras. Je souhaite ici analyser la façon dont la « maison des #réfugiés » a été traitée dans deux quotidiens nationaux, qui soulève certaines préoccupation quant à l’indépendance vis-à-vis du pouvoir socialiste de ces #médias influents. Ces journaux entendent-ils aujourd’hui être encore considérés comme un contre-pouvoir ou assument-ils le rôle de simples exécutants des services de communication des différentes instances du pouvoir ? Au vu de la manière dont leurs journalistes reprennent systématiquement la terminologie du pouvoir et le contenu de ses communiqués de presse, sans jamais lui porter la contradiction ni se mettre à l’écoute des critiques de sa gestion de la crise des migrants, les inquiétudes quant au caractère réellement démocratique de cette presse sont légitimes. (...)
    Par cette habile utilisation de témoignages, la rhétorique suit pas à pas la logique suivante du pouvoir : le gouvernement s’est, pour d’évidentes raisons d’économie, bien arrangé du fait que des bénévoles assurent la survie de candidats à la demande d’asile qu’il a laissé lui-même à la rue dans le dénuement total, enfreignant ainsi ses obligations internationales. Mais tout en se déchargeant sur la solidarité populaire, les autorités n’ont eu de cesse de #stigmatiser la politisation de cette solidarité. Celle-ci est pourtant d’autant plus légitime et naturelle que cette maltraitance n’est rien d’autre que le mode opératoire d’une #politique du non accueil.

    #ministère_de_l'autorité_publique

  • BET France, Othello, Comédie Française… Invisibles tant que nous serons Noir(e)s
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/201015/bet-france-othello-comedie-francaise-invisibles-tant-que-nous-serons

    L’arrivée de la chaîne américaine BET (Black Entertainment Television) en France, le 17 novembre 2015, fait polémique. Plusieurs militantes afro-féministes ; Afro Fly, Amandine Gay, Clumsy, Émy, Fania Noël, Many Chroniques, Mrs Roots dénoncent « La chaîne noire sans les Noir(e)s » et relancent les questions de négrophobie et d’invisibilisation dans le paysage médiatique français. « Nous demandons plus que la représentativité, nous exigeons le respect ».

    Le cas BET n’est qu’un énième épisode dans la récurrence de l’invisibilisation des Noir(e)s de France. Tout le monde aime la culture noire, la consommer voire l’exploiter, mais dès qu’il s’agit de nous laisser prendre la parole ou pis encore, de parler des différentes formes que prend la négrophobie, il n’y a plus personne. Certes, la chaîne BET, fondée aux Etats-Unis par un entrepreneur noir, n’appartient plus à des Noir(e)s depuis quelques années déjà. D’ailleurs le Black Twitter américain pointe souvent le fait que le seul programme de BET qui reste icôniquement noir est les BET Music Award. Mais est-ce une raison suffisante pour exclure les Noir(e)s de France du paysage audiovisuel français ?

  • The Look Of Silence de Joshua Oppenheimer
    http://blogs.mediapart.fr/blog/martingaelm/121015/look-silence-de-joshua-oppenheimer

    si le génocide a été décidé par la junte en s’appuyant sur le crime organisé de la région, c’est bien sous la pression de la banque centrale et du FMI. On était au début de la prise de pouvoir des institutions économiques internationales par les Chicago Boys. Les mêmes qui soutiendront quelques années après le général Pinochet. Pour en arriver « au monde libre » que nous connaissons aujourd’hui, il en a fallu des génocides, des massacres de masse et de milliers de disparition, de viols et de tortures. Le néolibéralisme, dernière mutation historique du capitalisme ne s’est pas imposé de lui même aux démocraties, il fallut ailleurs expérimenter et massacrer pour que l’on comprenne bien : There is no alternative.

    #Capitalisme #Cinéma #TheLookOfSilence #FMI #BanqueMondiale #Pinochet

  • Angela Davis : « De Ferguson à Paris, marchons pour la dignité ! »
    31 octobre à Paris
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/191015/angela-davis-de-ferguson-paris-marchons-pour-la-dignite

    Une transformation historique est en cours dans les métropoles occidentales. Depuis 2013, les États-Unis traversent une vague de contestation profonde des institutions policières et judiciaires. À la suite de la mort de trois hommes noirs – Trayvon Martin, puis Michael Brown et Eric Garner entre les mains de la police –, un mouvement a vu le jour pour réclamer la justice sociale et raciale, sous le nom de « Black Lives Matter ».

     

    « Les vies des Noirs sont importantes », dit littéralement le slogan. Cet énoncé prescriptif dénonce une politique systématisée qui veut que la vie d’une personne africaine-américaine soit moins importante que celle d’une personne blanche. La violence à l’encontre des Africains-américains ne se manifeste en effet pas seulement par des brutalités isolées, mais par une discrimination systémique au sein des institutions judiciaires et policières : les crimes racistes commis par les forces de l’ordre (et parfois par des citoyens blancs) restent impunis, sont sciemment couverts par les instances de répression et sont socialement validés par les arbitrages judiciaires.

     

    Cette réalité est un secret de polichinelle. En faire le récit relève du lieu commun, mais il faut des milliers de personnes dans les rues pour l’imposer dans le débat public. Et c’est ce qui s’est produit : en deux ans, la question des violences policières est devenue incontournable dans le paysage médiatique et politique étatsunien. Ce tournant est le fruit d’initiatives multiples, des marches contre les violences policières jusqu’aux interpellations de candidats électoraux, en passant par une occupation résolue des réseaux sociaux, blogs et plate-formes numériques. Cette vague contestataire est l’un des mouvements les plus prometteurs depuis Occupy Wall Street pour ceux qui luttent en faveur de la justice sociale et de l’égalité.

  • Interdiction de frapper #Al-Qaïda pour les pilotes de la coalition US
    http://fr.sputniknews.com/international/20151008/1018677266/Syrie-coalition-interdiction-AlQaida.html

    « La Turquie (membre de l’Otan), l’Arabie saoudite et le Qatar (alliés et clients des Etats-Unis et de la France) arment et financent cette Armée de la Conquête », une force « dirigée par le Front Al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda) », écrit le Canard.

    « Les pilotes américains et alliés ont, voilà plus d’un an, reçu l’ordre de ne jamais balancer le moindre missile sur ces héritiers de Ben Laden. Une interdiction encore valable aujourd’hui », poursuit le journal célèbre pour ses révélations.

  • L’éducation morale et civique, ça sert aussi à faire la guerre
    http://blogs.mediapart.fr/blog/b-girard/161015/leducation-morale-et-civique-ca-sert-aussi-faire-la-guerre

    Des enfants qui meurent à la guerre, on en voit tous les jours, presqu’à nos portes. Des enfants qui jouent à la guerre, ça leur passe généralement en grandissant. Des enfants qui préparent les guerres de demain, c’est, dans les établissements scolaires, l’objet de l’éducation à la défense, partie intégrante des programmes officiels de l’Education nationale. Et lorsque, dans une école de Moselle, des enfants de 9 à 10 ans s’entrainent au maniement de fusils d’assaut, ce n’est pas la conséquence d’un excès de zèle des enseignants ou des encadrants militaires, mais rien d’autre que la simple application d’une étroite politique de collaboration sciemment mise en œuvre depuis plus de trente ans par l’Education et la Défense et appliquée sans faillir et sans guère de scrupules à tous les niveaux.

    […]

    « Diviser la classe en cinq groupes. Expliquer à chaque groupe qu’il constitue un ennemi impitoyable de la France et qu’il doit mener une attaque contre cette dernière en 2015. Question : comment allez-vous procéder ? [Après] un temps d’échange entre les élèves, chaque groupe vient devant la classe expliquer sa stratégie. »

    Dans le cadre de l’inévitable étude de cas, les élèves s’intéressent ensuite au nouveau véhicule blindé VBCI ; un petit film de Giat Industrie leur permet d’arriver à cette trace écrite dont on mesure toute la sagacité : « l’armée française effectue ses missions à l’étranger, il est important d’être bien accepté par les populations locales. Le fait que le VBCI soit pourvu de roues et non de chenilles y contribue » (sic).

    #éducation #école #EMC #lien_armée_nation #éducation_morale_et_civique #éducation_à_la_défense

  • La mise au point de Smain Laacher
    http://blogs.mediapart.fr/blog/laacher/161015/la-mise-au-point-de-smain-laacher

    16 octobre 2015 | Par Laacher

    Le 10 octobre 2015 lors de l’émission « Répliques » animée par Monsieur Alain FINKIELKRAUT, diffusée sur France Culture les propos suivants ont été tenus par Monsieur Georges BENSOUSSAN :

    « Il se trouve qu’un sociologue algérien, Smaïn LAACHER, d’un très grand courage, vient de dire dans le film qui passera sur France 3, c’est une honte que de maintenir ce tabou à savoir que dans les familles arabes en France, et tout le monde le sait mais personne ne veut le dire, l’antisémitisme on le tète avec le lait de la mère ».

    Je n’ai jamais dit ni écrit nulle part ce genre d’ignominie. J’ai demandé un droit de réponse qui devrait être accordé. Comment peut-on croire une demie seconde que dans ces familles l’antisémitisme se transmettrai finalement par le sang. Mes travaux, mes positions et mes engagements publics s’inscrivent dans un effort sans relâche contre tout essentialisme, même involontaire. Je n’ai jamais supposé qu’un ordre biologique serait au principe d’une détestation confessionnelle, ethnique ou nationale. Cette citation purement fantasmatique doit être interprétée comme une tentative pour le moins naïve mais lâche de me rapatrier dans un « camp » contre l’autre (« qu’un sociologue algérien, Smaïn Laacher, d’un très grand courage… »). Ce n’est pas l’idée que je me fais du débat public. Je me réserve la possibilité dans les jours qui viennent de m’expliquer plus longuement sur ce type de violence (plus que symbolique) et d’instrumentalisation. Et bien entendu la justice sera saisie très prochainement.

  • Georges Bensoussan, une « répliques » de trop
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/georges

    Considérant que les propos tenus par Georges Bensoussan, responsable éditorial du Mémorial de la Shoah, lors de l’émission Répliques, sont racistes, un groupe d’enseignants, chercheurs, et journalistes demandent au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel d’intervenir en condamnant ses propos. L’émission « Répliques » a une fois de plus franchi, ce matin du samedi 10 octobre, le seuil du tolérable. On sait que, depuis des années, son philosophe-animateur Alain Finkielkraut s’échine à mettre en scène un semblant (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #Ailleurs_sur_le_Web, #Racisme, #Médias

    "http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/131015/une-repliques-de-trop"

  • Le cirque Romanès profané et vandalisé
    http://blogs.mediapart.fr/en/blog/jean-pierre-thibaudat/091015/le-cirque-romanes-profane-et-vandalise

    Le cirque Romanès ne semble pas être le bienvenu dans le XVIe arrondissement de Paris. Portes de caravanes fracturées, fenêtres explosées, canalisations d’eau percées, branchement Internet incendié et procédure judicaire menée par des associations du quartier pour obtenir leur expulsion. Leur crime : être un cirque tzigane et fier de l’être.

    #romophobie #XVIe

  • Une « répliques » de trop
    Bensoussan et les territoires perdus de la République
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/131015/une-repliques-de-trop

    L’émission "Répliques" a une fois de plus franchi, ce matin du samedi 10 octobre, le seuil du tolérable. On sait que, depuis des années, son philosophe-animateur Alain Finkielkraut s’échine à mettre en scène un semblant de débat démocratique, en invitant des intellectuels aux positions antagonistes. Bien qu’il ne sorte souvent pas grand-chose de ces face-à-face, certains se plaisent encore à y trouver quelques références, et l’opportunité d’un débat d’idées policé. Mais de fait, cette émission est devenue depuis longtemps l’antichambre faussement feutrée de la banalisation des idées les plus réactionnaires.

    Jusqu’ici, nous nous contentions d’en regretter l’audience et la publicité. Mais lors de l’émission consacrée au « sens de la République », les propos tenus par l’un des invités, Georges Bensoussan, historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah et responsable éditorial au Mémorial de la Shoah, ont très largement dépassé le cadre de ce que le service public peut accepter en son sein.

    À la 28e minute, Georges Bensoussan, souhaitant étayer son hypothèse d’un antisémitisme généralisé des populations dites « musulmanes » en France, prononce ces mots : « Aujourd’hui nous sommes en présence d’un autre peuple au sein de la nation française, qui fait régresser un certain nombre de valeurs démocratiques qui nous ont portés. (...). Il n’y aura pas d’intégration tant qu’on ne se sera pas débarrassé de cet antisémitisme atavique qui est tu, comme un secret. Il se trouve qu’un sociologue algérien, Smaïn Laacher, d’un très grand courage, vient de dire dans le film qui passera sur France 3 : "C’est une honte que de maintenir ce tabou, à savoir que dans les familles arabes, en France, et tout le monde le sait mais personne ne veut le dire, l’antisémitisme, on le tète avec le lait de la mère". » À cet instant, nous assistons en direct au glissement assumé d’un racisme culturel à un racisme biologique, condamnant au délit, sans distinction, une partie de la population française dès la naissance.

  • Une « répliques » de trop
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/131015/une-repliques-de-trop

    L’émission Répliques a une fois de plus franchi, ce matin du samedi 10 octobre, le seuil du tolérable. On sait que, depuis des années, son philosophe-animateur Alain Finkielkraut s’échine à mettre en scène un semblant de débat démocratique, en invitant des intellectuels aux positions antagonistes. Bien qu’il ne sorte souvent pas grand-chose de ces face-à-face, certains se plaisent encore à y trouver quelques références, et l’opportunité d’un débat d’idées policé. Mais de fait, cette émission est devenue depuis longtemps l’antichambre faussement feutrée de la banalisation des idées les plus réactionnaires.

    Jusqu’ici, nous nous contentions d’en regretter l’audience et la publicité. Mais lors de l’émission consacrée au « sens de la République », les propos tenus par l’un des invités, Georges Bensoussan, historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah et responsable éditorial au Mémorial de la Shoah, ont très largement dépassé le cadre de ce que le service public peut accepter en son sein.

    À la 28e minute, Georges Bensoussan, souhaitant étayer son hypothèse d’un antisémitisme généralisé des populations dites « musulmanes » en France, prononce ces mots : « Aujourd’hui nous sommes en présence d’un autre peuple au sein de la nation française, qui fait régresser un certain nombre de valeurs démocratiques qui nous ont portés. (...). Il n’y aura pas d’intégration tant qu’on ne se sera pas débarrassé de cet antisémitisme atavique qui est tu, comme un secret. Il se trouve qu’un sociologue algérien, Smaïn Laacher, d’un très grand courage, vient de dire dans le film qui passera sur France 3 : "C’est une honte que de maintenir ce tabou, à savoir que dans les familles arabes, en France, et tout le monde le sait mais personne ne veut le dire, l’antisémitisme, on le tète avec le lait de la mère". » À cet instant, nous assistons en direct au glissement assumé d’un racisme culturel à un racisme biologique, condamnant au délit, sans distinction, une partie de la population française dès la naissance.

    #répliques #France_Culture #Finkielkraut #antisémitisme #Bensoussan

  • Inondations : une fois encore l’eau a enfoncé des portes ouvertes
    http://blogs.mediapart.fr/blog/frederic-denhez/051015/inondations-une-fois-encore-l-eau-enfonce-des-portes-ouvertes

    Un nouveau Déluge, avec Météo France condamnée au bûcher comme avant l’on brûlait une sorcière. Avec le réchauffement climatique en guise de Providence. Comme lors des inondations de l’Argens il y a exactement un an. Toujours pareil. Alors, répétons. (...) Source : Frédéric Denhez

  • #Azyle vs. #RATP #graff : le juste prix
    http://blogs.mediapart.fr/blog/hugo-vitrani/061015/azyle-vs-ratp-le-juste-prix

    Hugo Vitrani

    06 octobre 2015 | Par Hugo Vitrani

    Azyle est une légende vivante du graffiti français. La RATP évalue le préjudice de ses peintures à 190.000 euros. Un chiffre qui sera contesté, preuves et procès-verbal d’huissier à l’appui, mercredi 7 octobre 2015 à 13h30 devant la Cour d’Appel de Paris, date d’un procès historique du graffiti qui cible l’opacité des devis constamment produits par la RATP.
    M. 02, 2007M. 02, 2007 © azyle

    Si les arts urbains ont désormais pignon sur rue au musée, dans le marché de l’art et même à l’Assemblée nationale, la première institution qui s’est intéressée à ce mouvement est judiciaire. Article 322-1 du Code Pénal oblige : est puni le fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins sans autorisation préalable sur les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain. Dans sa version pure et dure, le graffiti sur métro n’est pas à vendre et les cotes des artistes frappées par les juges sont négatives… et souvent spéculatives.

    Héritage du graffiti new yorkais, le métro est la cible la plus prestigieuse aux yeux des graffeurs dits « hardcores », ce qui a contraint la RATP a revoir totalement sa sécurité (maîtres-chiens, caméras, détecteurs de mouvement, collaboration avec la brigade anti tag) et son matériel (plastification des rames du métro pour protéger la carrosserie contre la peinture). Selon la RATP, le coût des dégradations atteindrait des dizaines de millions d’euros par an… Il est pourtant impossible d’obtenir des chiffres exacts qui isolent les graffitis du vandalisme quotidien (lacération de fauteuils, impacts de projectiles, traitement des déchets et des chewing gums, etc.). Impossible également d’obtenir des chiffres qui n’intègrent pas les moyens mis en oeuvre pour lutter contre le graffiti de manière préventive et qui relèvent pourtant simplement du bon fonctionnement d’un service public.
    M. 11, 2007M. 11, 2007 © azyle

    Conclusion d’une longue enquête digne d’un mauvais polar, Azyle a été arrêté en 2007 après 17 ans de peinture illégale dans le métro parisien (mais aussi sur quelques chars d’assaut de l’armée ou sur le Concorde). Légende vivante du milieu, Azyle s’est imposé dans l’histoire de l’art en affirmant ne pas être un artiste et en restant dans l’ombre de son anonymat et de ses peintures systématiquement détruites. Sa spécialité ? Le style « punition » : il répétait à l’infini son tag jusqu’à en rendre les lettre abstraites et illisibles grâces à des jeux de recouvrements, de superpositions, de projections, de mélanges des matières, des peintures, des solvants et des encres. Estimation du préjudice : 190.000 euros pour les peintures exécutées entre 2004 et 2007 (les autres plus anciennes sont prescrites).

    Azyle a avoué les faits - ce qui est rare dans le milieu - mais il conteste les méthodes de calcul de la RATP connues pour être opaques. Payer, oui, mais le juste prix (autour de 40.000 euros selon son avocat). Un jeu d’enfant pour cet ingénieur automobile d’une grande entreprise française et très réputé dans sa discipline (la soudure des tôles). Il décide alors de reproduire devant un huissier (et les journalistes de Clique.tv et de Mediapart) le processus de nettoyage de la RATP et obtient une moyenne qui contredit complètement les estimations de la partie civile. Là où la RATP revendique une heure de nettoyage pour un mètre carré de peinture, Azyle obtient une moyenne entre 2 et 10 minutes en fonction du temps de séchage de la peinture (48h, 24h, 2h) et le temps d’action des solvants anti graffiti sur la peinture à effacer. Il s’explique dans cette vidéo pour Mediapart, court extrait d’un long entretien inédit qui sera intégralement publié à la suite de son audience du 7 octobre en Cour d’Appel :

    Le procès d’Azyle est emblématique des lacunes flagrantes de la lutte anti-graffiti. Mediapart avait rendu compte en juin 2011 du très symbolique procès de Versailles (lire ici) où la Justice s’était montrée clémente envers les 56 prévenus. Depuis, les peines isolées se durcissent, allant parfois même jusqu’à de la prison ferme (lire ici notre portrait de Boris, passé par la prison de Fleury-Mérogis pendant 4 mois l’été dernier). Son complice présumé, Cokney, également mis en examen, avait déjà été condamné lors d’un autre procès en 2014 à 228.000 euros d’amende. Son dossier judiciaire révélait lui aussi de très nombreuses incohérences dans les devis fournis par la RATP et la SNCF. Autant de documents que nous avions publiés dans un ouvrage « Chiaroscuro » (ed. Classic Paris, 2015) et qui faisait de sa procédure judiciaire une oeuvre d’art.
    Nettoyage d'une peinture de azyleNettoyage d’une peinture de azyle © azyle

    Débat sur la gravité du dommage - lourd ou léger - provoqué par la peinture. Devis en double ou en triple. Facturations multiples pour des mêmes dégradations, mais avec des devis différents (dates de plaintes différentes, estimations de la surface dégradée différentes, estimation du préjudice différent). Devis pour des peintures qui n’ont pas été nettoyées et qui sont sur des rames réformées. Estimation litigieuse du temps de nettoyage des rames et du coût en fonction du jour ou de la nuit. Evaluation du préjudice moral… Demain Azyle soulèvera de nouveau devant un juge toutes ces zones d’ombres presque toujours écartées par les juges qui ne rentrent pas assez dans le détail des dossiers liés au graffiti.

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    Nouveau 06/10/2015, 23:04 | Par Lucidity

    Qu’il paye...

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    Nouveau 07/10/2015, 00:02 | Par Ouilya en réponse au commentaire de Lucidity le 06/10/2015 à 23:04

    Payer, mais combien ? C’est là que le bât blesse !

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    Nouveau 07/10/2015, 01:16 | Par alexandre senequier en réponse au commentaire de Ouilya le 07/10/2015 à 00:02

    Une condamnation pour dégradation doit-elle être égale à la somme des réparations ? Vous pensez vraiment ça ?

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    Nouveau 07/10/2015, 13:09 | Par t.cousin en réponse au commentaire de alexandre senequier le 07/10/2015 à 01:16

    C’est une question de juridiction. Au pénal, il n’y a pas de proportionnalité requises, c’est le fait d’enfreindre ou d’essayer enfreindre la loi qui est puni. Mais visiblement ici on débat sur un jugment au civil, non au pénal. Il s’agit donc d’estimer le préjudice subi et la réparation à payer qui en découle. Les deux jugements, en civil et en pénal, ne s’opposent pas l’un à l’autre. Mais il convient de ne pas faire de confusion entre les deux. Ce graffeur conteste ici l’estimation du préjudice subi, c’est tout.

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    Nouveau 07/10/2015, 13:27 | Par Charles-Hubert de Girondiac en réponse au commentaire de alexandre senequier le 07/10/2015 à 01:16

    Deux choses : le dédommagement du préjudice, l’amende au pénal. L’enjeu est très fort : protéger le bien commun contre tous ses prédateurs, à savoir Areva, bouygues, Peugeot, Monsanto, bolloré, vw, leclerc qui vont bientôt, eux aussi, se revendiquer « artistes »...

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    Nouveau 07/10/2015, 00:01 | Par victorutopie@yahoo.fr

    la ratp-sncefe ferait mieux de s’occuper des lignes qui ferment,des retards de plus en plus fréquent et de la crise de marketing-qui-pue,nous faire des rames de plus en plus tartignoles.

    Lucidity en veilleuse,je vous rappelle que tout le monde paiera à la fin.

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    Nouveau 07/10/2015, 01:31 | Par ww en réponse au commentaire de victorutopie@yahoo.fr le 07/10/2015 à 00:01

    En quoi le fait de recouvrir les vitres, de lacérer et de saloper les sièges, de jeter ses détritus n ’importe où et d’IMPOSER aux autres ses gribouillages et son égo pathologique améliore-t-il les choses ? En quoi les retards de la SNCF et le reste justifient-ils ces comportements débiles de prédation ? Cet ingénieur automobile d’une grande industrie française prend-il souvent les transports en commun ?

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    Nouveau 07/10/2015, 14:14 | Par kahwajia en réponse au commentaire de ww le 07/10/2015 à 01:31

    graffiti = gribouillage = chewing-gum = détritus n’importe où = égo pathologique = prédation

    quand c’est pas des hiérarchie vertigineusement impiffrables, c’est des lignes d’égalités horizontales à perte de vue et de logique. consolider la base de l’échelle koa, l’archibase paquerettes de tout ce qui peut pas grimper l’échaffaud-age, ce qui monte pas sauf en impingle pour faire mousser le légitime sommet. attention prédation.

    ah la géométrie v.

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    Nouveau 07/10/2015, 00:22 | Par JayRay

    Ha le mec qui ne pense qu´à sa gueule ! S´il avait épargné les fenêtres de wagons, ca aurait pu avoir un intérêt, mais là c´est de la dégradation pure et simple. Asyle tu coutes cher à l´usager, juste pour ton ego-trip.

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    Nouveau 07/10/2015, 00:28 | Par wtf

    bakazyle !

     ;)

    Te souhaite d’arriver à faire la nique à la RATP en justice, ce serait beau.

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    Nouveau 07/10/2015, 01:12 | Par alexandre senequier

    Le mec pourrit des wagons entiers, pourrit la vie des usagers (c’est sympa de rien voir dehors quand les vitres sont complètement repeintes ?), coûte du pognon à la collectivité, et EN PLUS, il mégote sur l’étendue des dégâts ??

    Mais en taule, mon pote !

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    Nouveau 07/10/2015, 10:44 | Par habitus en réponse au commentaire de alexandre senequier le 07/10/2015 à 01:12

    En taule... Vous voulez faire d’un graf’eur un vrai bandit ?

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    Nouveau 07/10/2015, 02:07 | Par InternetDev

    La RTAP devrait lui faire néttoyer les Wagons puisqu’ils sait aller plus vite qu’eux.

    Et même le payer pour son éfficacité....

    Celà dit, ces tags dont vraiment pourris, mais ça ne vaut pas une peine aussi géante.

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    Nouveau 07/10/2015, 02:16 | Par Gaspard Patoureau

    Franchement, la teneur des commentaires que j’ai pu observer me désolent ...

    Comme si le graf n’était qu’un « ego-trip » ou le fait de saloper des wagons ... et oh, c’est avant tout un moyen d’expression, non ? Et les « en taule mon pote » j’en parle même pas tellement c’est accablant.

    Au moins quand l’on voit un graf sur le métro ben ça nous fait un tant soit peu réfléchir, ça nous fait mijoter, plutôt que de se zombifier et de voir ces rames identiques dépourvues d’identités alors que chacune est essentiellement différentes.

    Et pour finir c’est quoi cette logique punitive de merde ? Si on vous écoute la marginalité n’a pas sa place dans notre société alors que c’est bien elle qui fait avancez les choses ...

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    Nouveau 07/10/2015, 02:34 | Par Georges Râleur en réponse au commentaire de Gaspard Patoureau le 07/10/2015 à 02:16

    la marginalité a sa place dans la société, mais celle ci serait donc = dégradations de biens publics ?

    J’aime l’art et j’admire les artistes, mais pas quand celui ci est imposé de cette manière. Il n’y a aucune raison que ce soit la collectivité qui paie les oeuvres d’un artiste, que celui ci a imposées

    Faire des grafittis non autorisés, pour moi, est une sorte de vente forcée. Mais ici, les payeurs sont forcément les usagers, in fine

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    Nouveau 07/10/2015, 12:04 | Par jean-philippe vaz en réponse au commentaire de Georges Râleur le 07/10/2015 à 02:34

    Que dire des monceaux de publicités qui nous sont imposées et qui n’apportent rien à l’usager (si ce n’est nous enfoncer encore plus dans une société uniquement de consommation) ?

    Le terme « vente forcée » est beaucoup plus adapté à la pub qu’au cas de cet artiste, qui lui ne tire aucun profit de son acte...C’est un acte artistique engagé dans le sens où il nous fait débattre sur la notion d’espace public et de liberté des uns et des autres. Qui plus est, Azyle ne cherche pas à se dégager de ses responsabilités, mais ne souhaite visiblement pas être le dindon de la farce...Donc le « payeur » ne sera pas l’usager (si c’est cela qui vous « inquiète »)...

  • http://www.lechangeur.org/event/pauvrete-richesse-homme-et-bete-armut-reichtum-mensch-und-tier

    Amis franciliens, je vous recommande tout particulièrement cette pièce de théâtre, Pauvreté, richesse, homme et bete de Hans Henny Jahnn avec une mise en scène vraiment belle de Pascal Kirsch, c’est à l’échangeur de Bagnolet, j’en sors, j’en suis complètement retourné tellement c’est beau et profond. Le texte est grandiose, ibsenien par bien des côtés et servi par des acteurs très justes (presque tous).

  • La convention d’assurance chômage annulée ! CIP-IdF et alii
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7847

    Le 5 octobre, le Conseil d’État a annulé l’arrêté ministériel rendant obligatoire la convention d’Assurance chômage, elle ne sera plus applicable à compter du 1er mars 2016.(...)

    C’est la première fois qu’une convention d’Assurance chômage est annulée, dans sa totalité et sur le fond.

    UNE VICTOIRE HISTORIQUE !

    Cette victoire est la nôtre car pour la première fois dans l’histoire de l’UNEDIC, nous - salariés, chômeurs, militants, associations, syndicalistes - avons obtenu gain de cause, en nous mêlant de ce qui nous regarde, de ce qui nous concerne et en prenant la place qui nous revient.

    Face à la complexification volontaire de règles rendues inintelligibles pour nous déposséder de nos droits, nous opposons depuis des années, nos expériences concrètes de terrain, notre expertise collective, notre volonté d’une société plus juste et plus solidaire.

    Nous n’avons eu de cesse de dénoncer les droits bafoués des salariés et des chômeurs au quotidien, tant par l’UNEDIC, que par Pôle Emploi, véritables « zones de non droit ». Le Conseil d’État marque un coup d’arrêt sur ces pratiques illégales, qui découlent de l’incompétence des partenaires sociaux signataires, agréées par le gouvernement, malgré nos mises en garde, nos alertes argumentées et répétées.

    Dès aujourd’hui :

    • Finies les nuits blanches à cause des indus, des trop perçus !

    • Finies les demandes de restitutions de sommes versées suite à une déclaration d’activité tardive !

    • Finie la non prise en compte des périodes travaillées déclarées tardivement !... qui ont conduit à des drames, dont une immolation devant le Pôle Emploi de Nantes !

    Concrètement, ceux qui auraient eu des retenues pour des indus ou trop perçus, peuvent se saisir de la décision du Conseil d’État pour obtenir réparation. Ces sommes, prélevées illégalement, doivent être contestées. A partir de ce jour, Pôle Emploi n’a plus le droit d’appliquer ces règles de déclaration à terme échu et de répétition des indus.

    A compter du 1er mars 2016 (excepté pour ceux qui auraient engagé un recours avant la décision du Conseil d’État) :

    Fini le hold-up de Pôle Emploi sur les indemnités gagnées aux prud’hommes : l’illégalité du dispositif de différé d’indemnisation est enfin reconnu (il imposait un décalage d’indemnisation jusqu’à 180 jours) !

    • Chômeurs et précaires au secours du code du travail, Étienne Adam
      http://blogs.mediapart.fr/blog/etienneadamanpagorg/071015/chomeurs-et-precaires-au-secours-du-code-du-travail

      Au vu des conséquences (financières) « manifestement excessives » le conseil d’Etat a considéré que cette annulation totale ne sera effective que la 1er mars, pour permettre au ministère et à l’UNEDIC d’assurer la continuité du versement des #allocations.

      Il n’en reste pas moins que c’est toute la convention qui est annulée pour illégalités manifestes et parce les partenaires sociaux ont outrepassé leurs compétences et se sont permis de faire du droit sur des domaines où le #code_du_travail s’impose au droit négocié.

      Myriam El KHOMRI, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social nous dit dans un communiqué qu’il s’agit de " certaines modalités techniques" qui ne remettent pas en cause la convention. Elle ne parle que des différés d’indemnisation ( "un point technique relatif notamment aux indemnités de préjudice en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse des salariés ayant moins de deux ans d’ancienneté ou appartenant à des entreprises de moins de 11 salariés. ») et oublie tout le reste... Il s’agit là d’une attitude qui anticipe la démolition à venir du code du travail. Elle se livre aussi à une justification médiatique de ce « #dialogue_social » cher à Hollande et Valls même quand ce dialogue aboutit à sacrifier les #chômeurs. Rebsamen a fait montre de son incompétence à défendre les chômeurs, pire le ministre du chômage s’est fait remarquer par son appel à la chasse aux chômeurs comme moyen d’inverser la courbe, sans succès. Cette politique continue : supprimer les chômeurs et pas le chômage. La cour le dit clairement, cet accord n’aurait jamais du être agréé, et ni Rebsamen, ni El Khomri ne présentent la moindre excuse, ne remettent en cause l’absence de #contrôle_de_légalité qu’aurait du exercer le ministère.

      Sans tarder le conseil d’Etat annule les dispositions concernant les incidences du défaut de déclaration et la récupération des indus : le règlement sur lequel s’appuie Pole Emploi pour récupérer les #indus même contestés par les intéressé-e-s est annulé . Sur ce point des artistes intermittents du spectacle avaient engagé une procédure contre Pôle Emploi : le jugement rendu par le juge des référés de Caen est totalement désavoué par le conseil d’Etat, après le rapporteur public le conseil reprend et conforte ce que nous avancions sur la #hiérarchie_des_normes voir http://blogs.mediapart.fr/blog/etienneadamanpagorg/160615/pole-emploi-contre-le-droit Le rapporteur public avait évoqué l’impossibilité pour les partenaires sociaux d’édicter des mesures « coercitives » le conseil est plus sobre dans sa rédaction : « les parties à la convention n’étaient pas compétentes pour prévoir que les allocations de chômage indument versées seraient recouvrées par retenues sur les allocations à verser, y compris en cas de contestation par l’intéressé du bien-fondé de l’indu ainsi recouvré, et que le recours que celui-ci est susceptible de former n’est pas suspensif ; qu’ainsi, les stipulations des deuxième et troisième alinéas du paragraphe 2 de l’article 27 du règlement général annexé à la convention ne pouvaient légalement faire l’objet d’un agrément"

      Le conseil annule aussi les dispositions qui font reposer les allocations sur un système déclaratif : si la personne a oublié de déclarer, dans les temps fixés par le règlement, ses périodes de travail, ces dernières n’ouvre pas de droits à l’indemnisation ( c’est une manière ignoble de faire de faire des économies sur le dos des plus #précaires, mais ça n’a pas gêné nos brillants signataires syndicaux). Ce caractère déclaratif est une constante du discours officiel de Pôle Emploi que l’on retrouve à chaque contestation : il s’agit là de nier la responsabilité de ses services dans la mise en œuvre de l’allocation : le chômeur , l’intermittent est entièrement responsable, le fonctionnement de #Pôle_Emploi ne peut être mis en cause. Sur cette question le conseil est encore clair : « les parties à la convention n’étaient pas compétentes pour prévoir une réduction des droits des travailleurs privés d’emploi qui auraient omis de déclarer, dans les conditions prévues par cet accord, des périodes d’activité ».

      Madame El Khomri, ce maltraitement, ces drames sociaux liés à ces " certaines modalités techniques", comme vous le dites si bien, ne sont pas des points de détails dans une convention qui serait globalement positive, ils en sont le centre.

      Devant une telle accumulation d’illégalité, on reste stupéfait devant l’aveuglement des hauts fonctionnaires du ministère qui auraient du attirer l’attention du ministre sur ces « faiblesses juridiques ». Il ne peut s’agir que d’un aveuglement idéologique qui fait primer une certaine conception du dialogue social sur le respect du droit dans le contrôle de légalité. Le ministre, le gouvernement et leurs exécutants ont pris le risque de faire passer leur orientation de politique sociale-libérale ( antisociale) avant la sécurité juridique. Ils se sont dit « les chômeurs ça ne sait pas se défendre, ça n’intéresse personne, ces fainéants ces fraudeurs... » et personne ne se lèvera pour défendre l’enjeu suivant : la société, les #salarié-e-s, les citoyen-ne-s sont ils prêts à accepter que les droits des chômeur-euse-s sortent du droit commun. Qu’une institution comme PE puisse être juge et partie, s’émanciper du droit, supprimer la protection des juges sur des droits essentiels.

      Le gouvernement, le MEDEF, la CFDT ont perdu.

    • Jusqu’à présent, les partenaires sociaux avaient jusqu’au 1er juillet 2016 pour se mettre d’accord sur de nouvelles règles encadrant l’assurance chômage. Mais en annulant la convention en cours, le 5 octobre, pour cause d’illégalité, les juges les ont enjoints à la corriger ou à en signer une nouvelle avant le 1er mars. Un imbroglio faisant le jeu du patronat, qui plaide pour une modification anticipée des règles actuelles. Pour le Medef, la CGPME et l’UPA, il faut donc « accélérer les travaux préparatoires afin de réfléchir à la prochaine réforme structurelle ». Afin d’aboutir à une « véritable réforme de l’assurance chômage », intégrant une « incitation renforcée à reprendre un travail » et le retour à « un équilibre financier ». La CGT, à l’origine du recours devant le Conseil d’Etat, est aussi favorable pour d’autres raisons, à une remise à plat au plus vite des règles, jugées injustes pour les salariés. Mais les syndicats signataires du précédent accord (CFDT, CFTC, FO), inquiets du risque d’embouteillage sur l’agenda social, préfèrent se donner du temps. D’autant que le dossier, outre sa technicité, comporte de nombreux sujets de discorde. A commencer par l’introduction de la #dégressivité_des_allocations_chômage (leur baisse progressive dans le temps) que le patronat voudrait bien remettre au goût du jour. Le contrôle des chômeurs ou encore le statut des intermittents du spectacle devraient aussi électriser les échanges.

      http://www.liberation.fr/france/2015/10/18/la-convention-d-assurance-chomage-piegee-par-le-temps_1406790

      La rumeur veut que les partenaires sociaux trouveront une manière de proroger la convention actuelle avec un toilettage pour tenir compte de l’arrêt du C.E, histoire de repousser leurs négociations afin de pas risquer une mobilisation des intermittents du spectacle cet été, et/ou de faire que cette question percute les élections du printemps (pas de politique à table !).

  • Israël : carte blanche aux colons violents
    01 octobre 2015
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/011015/israel-carte-blanche-aux-colons-violents

    Selon Olivia Elias, économiste et auteure d’études sur la colonisation de la Palestine (1) l’explosion de la violence des colons à l’égard des Palestiniens n’est pas accidentelle mais structurelle. « Les colons violents peuvent agir d’autant plus aisément qu’Israël a laissé s’instaurer une culture d’irrespect à l’égard de la loi et d’irresponsabilité à tous les échelons du dispositif militaire/policier/judiciaire en place en Palestine occupée. »