[58] Un jour, une archive – 26 août : Où l’on reparle de la Mer Caspienne et du Golfe du Kara-Bogaz…
La Caspienne est-elle une mer ou un lac ?
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L’or blanc de la gueule noire
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par Philippe Rekacewicz
Mer Caspienne
Dès 1991, les accords de 1921 et 1940 sur le partage de la Caspienne entre les deux pays « riverains » d’alors, l’Iran et l’Union soviétique, ont dû être remis sur la table et renégociés avec les trois nouvelles républiques issues de l’implosion de l’URSS : Azerbaïdjan, Turkménistan et Kazakhstan. Les discussions sont toujours en cours en 2016.
Golfe du Kara-Bogaz
C’est par une énigme cartographique que s’ouvre le livre du journaliste et écrivain Frank Westerman, Les ingénieurs de l’âme. L’ouvrage retrace l’essentiel d’une longue et passionnante enquête à travers les grands travaux hydrauliques soviétiques. Il revient sur cette génération d’écrivains soviétiques — emmenés par Maxime Gorki — dont la fonction première était de faire l’éloge des grandes réalisations du socialisme, qui allaient de pair avec les ingénieurs hydrauliciens ou de génie civil qui concevaient ces immenses projets. Il ne suffisait pas de construire ces gigantesques barrages ou ces canaux de navigation. Encore fallait-il faire savoir non seulement qu’ils existaient, mais encore qu’ils étaient « merveilleux » et symbolisaient l’idéal socialiste. Les écrivains devaient contribuer au « formatage » des esprits des citoyens soviétiques : pour Staline, ils devaient devenir — aux côtés des ingénieurs civils bâtissant ces immenses infrastructures — les ingénieurs de l’âme, chargés de célébrer cette grandeur soviétique.