Je surprends trois cambrioleurs amateur
Je demande aux forces du désordre de faire vite
Je dois aller à un concert, je ne veux pas être en retard
Curieux concert de Jean-Luc depuis une chaire d’église
Il interpelle certaines personnes dans le public, dont moi
Et nous devons le rejoindre dans un bassin de piscine
Au fond de cette piscine petite mais très profonde
Il joue, c’est beau, nous ne respirons plus, c’est bon
Je trouve des oronges et veut les faire manger crues
►http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/fred_frith_yard_with_lunatics.mp3
Three days in fucking paradise, Fred Frith
Mon regard s’égare au loin
La main chaude de ma tasse de café
Amples provisions chez la primeure
Marché matinal ensoleillé et désert
Kakis et patates douces, ail vert
Je range mes légumes
Le café et Fred Frith percolent
Je monte travailler un peu
Je fais semblant
De ne pas attendre
De nouveaux messages
Je tente de reprendre
Et j’apporte des corrections
A l’affiche de l’Etreinte
Je tente un montage vidéo
Je ne comprends plus comment
Ces choses fonctionnent. Et je m’en fous !
Je me régale avec le reste de dal
Je vais faire une sieste. Rêve littéral
Tellement littéral que je doute, ai-je rêvé ?
Monte donc au cinéma
Voir Au revoir là-haut
D’Albert Dupontel
En montant, je croise un motard
Plein gaz et qui hurle dans son casque :
« Tu fais cela je te tue ! » La vie quoi !
C’est donc l’histoire
D’un artiste issu de bonne famille
Qui réchappe in extremis des tranchées
Qui n’a plus de bouche
Ne peut plus parler
Mais est resté un artiste
Il passe pour mort
Pour échapper à sa famille
Mais reste un artiste
Il ment
Il arnaque, redoutable
Il est resté un artiste
Mais les moyens du père
Sont immenses
Et il est découvert
Son père lui demande pardon
Lui dit qu’il est fier de son fils artiste
Avec ce qu’il lui reste de bouche : « Merci ! »
Et il se jette
Du dernier étage
Du Lutétia
Et je pensais
Sans doute que je n’allais
Qu’au cinéma, au spectacle
Je sais qu’entretemps Sarah est rentrée
Je ne peux pas retourner à la maison
Dans cet état, détour par le parc de la Matène
Je sèche mes larmes de crocodile
Aux lumières d’automne
Qui irradient tout le Val-de-Marne
Je tente une dernière fois
Un montage vidéo
Qui échoue, je vais faire à dîner
En cuisinant
J’entends les révisions de Sarah
La bioéthique a l’air d’être aride
Salade crétoise
Gratin de patates douces
Crumble aux poires
Satoko se joint au dîner
Bonne humeur et rires
Partie d’échecs avec Émile qui gagne