• Le tragique destin des « Recluses » de Bordeaux
    https://www.bordeaux-gazette.com/le-tragique-destin-des-recluses-de-bordeaux.html

    Sur l’actuelle place Gambetta, lorsque vos pas vous mènent à l’angle de la rue Judaïque et de la rue du Palais-Gallien, vous êtes tout près de la « Chapelle de la Recluse Saint Ladre » (Saint Lazare) construite au IXème siècle et détruite en 1452 par le Comte anglais John Talbot qui démolit une grande partie du quartier lors de son siège de Bordeaux, avant d’y entrer avec ses troupes.

    La « Mode » des Recluses

    Au Moyen-âge le phénomène des recluses était très répandu. Chaque grande ville en possédait. Installées à Paris sur la rive gauche de la Seine et dans le cimetière des Innocents, elles sont aussi à l’époque une bonne dizaine à Lyon. A Bordeaux, il y’en aura trois en même temps au XIIIème siècle, à Saint Ladre, dans la paroisse de Saint Eloi dont la demeure bordait la rue Saint-James et aussi dans la paroisse Puy-Paulin.
    Exilées aux portes des cités, « sentinelles » spirituelles, la plupart du temps issues des classes populaires, pauvres et affectées soit d’une maladie, soit d’un deuil, en somme des personnes n’ayant plus grand-chose à perdre. Comment donc espérer pour ces femmes ou hommes déjà pauvres, devenir saints et faire vœu d’humilité si ce n’est en se privant de tout et en sacrifiant leur vie même.

    La vie des « Recluses »

    Les « recluseries » étaient des petites loges situées à l’entrée des bourgs ou des villes, hors de l’enceinte et souvent sur des ponts. La personne qui consentait à y vivre, s’y enfermait, demeurait seule et n’en sortait qu’à l’état de cadavre. La Recluse (ou le Reclus) était là pour prier Dieu, afin d’épargner à la cité tous les maux (guerres, famines, épidémies), de quoi à l’époque rassurer les habitants, grâce à cette protection surnaturelle.
    La séquestration dans un cube de maçonnerie humide et étroit, souvent envahi par le froid, l’impossibilité de s’y mouvoir, sont le lot de la recluse, elle n’a de nourriture que ce qu’on voudra bien lui porter et se trouve réduite à converser à travers une grille avec ceux qui veulent bien lui faire l’aumône de la parole. Très souvent, elle ne résiste pas très longtemps à de telles conditions de vie. L’aspiration au sacrifice, l’utilité de la souffrance pour obtenir les récompenses célestes ont cependant à l’époque fait germer les « recluseries ».
    Extrait du plan de Bordeaux en 1450
    Le choix des « Recluses »

    Les recluseries recevaient indistinctement hommes ou femmes, les plus méritants l’emportant ! Le plus souvent il s’agissait de femmes, très souvent des veuves qui semblaient résister bien davantage que les hommes. Une lente torture solitaire exigeant certainement une foi profonde et austère pour aller jusqu’à l’abandon de soi en vue d’une mort sainte et désirée, ainsi peut peut-être s’expliquer une abnégation religieuse bien étrange de nos jours, mais tout à fait admise au XIIIème siècle.
    Très peu de choses de cette époque restent encore visibles à Bordeaux, si ce n’est une niche dans un coin de mur à pan coupé, à l’angle de la rue Judaïque et de la rue du Palais-Gallien (qui s’est d’ailleurs appelée auparavant rue de la Croix de l’Epine) et une impasse (Saint-Lazare) qui donne dans cette même rue, un peu plus loin sur la gauche.

    Source : Contes et Légendes du Vieux Bordeaux Michel Colle.

    #historicisation #recluses #femmes

    • Le résumé parle plutot de l’araignée recluse Loxosceles reclusa , une espèce à la morsure mortelle. Vu le contexte de l’orphelinat j’imagine qu’il y a peut etre une recluserie dans l’intrigue. J’ai jamais lu Fred Vargas, merci pour le conseil @vuca

    • Tant qu’on parle de recluses, j’ai réalisé il y a peu que c’est ainsi qu’est morte Erzsébet Báthory , la comtesse sanglante des Carpates.

      La fiche wikipédia est assez vague sur ce point,

      Élisabeth, jamais poursuivie au tribunal, reste assignée à résidence dans une seule pièce de son château et ce jusqu’à sa mort.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_B%C3%A1thory#Derni%C3%A8res_ann%C3%A9es_et_mort

      Mais d’autres sources parlent bien de réclusion forcée

      La condition nobiliaire d’Élisabeth lui permit d’échapper à son procès, mais pas aux foudres de la justice. Le tribunal la condamna à la réclusion perpétuelle dans une pièce de son château où ne pénétraient ni l’air ni les rayons du soleil. Elle ne communiquait avec le monde extérieur qu’à travers une petite fente, par laquelle on la ravitaillait en pain et en eau.

      Voyant que ses forces déclinaient, Élisabeth rédigea son testament en juillet 1614, en présence de ses geôliers. Elle mourut le 21 août de la même année. Il fut question de l’inhumer dans l’église de Cˇachtice, mais les habitants du village s’opposèrent à ce qu’elle fût enterrée en terre sainte. Situé dans le nord-est de la Hongrie, le village d’Ecséd, berceau de sa famille, accepta finalement de recevoir la défunte dans son cimetière. Le patrimoine de la comtesse fut intégralement reversé à la Couronne.

      https://www.nationalgeographic.fr/histoire/elisabeth-bathory-la-comtesse-sanglante

      Pour Báthory, on commence à prendre au serieux la théorie de Lászlo Nagy qui soutiens qu’Erzsébet aurait été la victime d’un complot politique fomenté par Matthias Ier de Habsbourg. Vu qu’il a récupéré l’integralité de son patrimoine et qu’il mouille dans l’assassinat de Ferenc Nádasdy, époux d’Erzsébet, il y a de fortes présomption contre l’empereur.

    • CIMETIERE DES INNOCENTS - tome 1 - Grand Angle - BD
      https://www.angle.fr/bd-cimetiere-des-innocents-tome-1-9782818943823.html

      CIMETIERE DES INNOCENTS
      Tome 1 : Oriane et l’ordre des morts
      Scénario : Philippe CHARLOT
      Dessin : Xavier FOURQUEMIN
      Couleur : HAMO
      Paru le 10 Janvier 2018

      Emmurée vivante, elle détient le pouvoir de la lumière face aux obscurantistes

      Dans un pays ravagé par les guerres de religions, un alchimiste est persuadé d’avoir créé la pierre philosophale. Enivré par le succès, il se laisse aller à des paroles antireligieuses. Sommé de s’expliquer sur sa découverte, il échoue, malgré l’aide de sa fille Oriane. Lui est condamné à mort pour blasphème, sa fille sera emmurée vivante au cimetière des Innocents, le plus grand cimetière de Paris. Elle sera maintenue en vie par la maigre pitance que lui fourniront les passants qui vénèrent les recluses comme des saintes. Mais la pierre de son père, si elle ne peut pas changer le plomb en or, semble dotée d’étranges pouvoirs et être prête à accomplir tous les miracles.

    • CIMETIERE DES INNOCENTS - tome 2 - Grand Angle - BD
      https://www.angle.fr/bd-cimetiere-des-innocents-tome-2-9782818949924.html

      CIMETIERE DES INNOCENTS
      Tome 2 : Le bras de Saint Anthelme
      Scénario : Philippe CHARLOT
      Dessin : Xavier FOURQUEMIN
      Couleur : HAMO
      Paru le 04 Juillet 2018

      Emmurée vivante, elle détient le pouvoir de la lumière face aux obscurantistes.

      Dans le Cimetière des Innocents, Oriane, l’emmurée vivante que l’on prend pour une sainte, découvre le pouvoir extraordinaire de la pierre qui lui a léguée son père. Lorsqu’elle et elle seule la met en contact avec les restes d’un disparu, elle parvient à le faire revenir d’entre les morts. Une aubaine pour le curé qui ourdit un plan machiavélique : convaincre Oriane et proposer à la Saint-Ligue catholique une procession au cours de laquelle se produirait l’apparition miraculeuse de Saint-Louis. De quoi acquérir une notoriété dans toute la chrétienté !

    • CIMETIERE DES INNOCENTS - tome 3 - Grand Angle - BD
      https://www.angle.fr/bd-cimetiere-des-innocents-tome-3-9782818966884.html

      CIMETIERE DES INNOCENTS
      Tome 3 : Le grand mystère de l’au-delà
      Scénario : Philippe CHARLOT
      Dessin : Xavier FOURQUEMIN
      Couleur : HAMO
      Parution le 27 Mars 2019

      Qui mieux qu’un père peut connaître les recoins mystérieux du cœur de sa fille ?

      Oriane délaisse le pouvoir de la pierre dont elle redoute les retombées incontrôlables. Du fond de sa cellule, elle se retrouve face aux plus ignobles soupçons de sorcellerie. Car parmi le petit peuple du cimetière des Innocents, les miraculés guéris par la Sainte Recluse semblent l’objet d’une malédiction. Ils disparaissent tour à tour dans les circonstances les plus horribles. Le seul espoir d’Oriane réside en la personne de Jonas, devenu un bien piètre agent infiltré dans la lutte interne contre les papistes.

    • Le cimetière des Saints-Innocents et ses emmurées vivantes – Savoirs d’Histoire
      https://savoirsdhistoire.wordpress.com/2018/01/19/le-cimetiere-des-saints-innocents-et-ses-emmurees-vivant


      la vignette n’est pas présente sur la page web, mais cette illustration provient du tome I de la BD ci-dessus

      […] Cependant, outre les mendigots tendant leur sébile, les vendeurs à la sauvette et, bien sûr, les dévotes gens qui venaient enterrer leurs morts ou écouter les prêches des prédicateurs lors des grandes fêtes, le cimetière des Innocents abritait aussi de curieuses résidentes permanentes : les recluses.

      Parmi les édifices du cimetière des Saints-Innocents, il existait en effet une sorte de petite loge exiguë accolée à la chapelle et portant le nom de reclusoir. Et figurez-vous que c’est confinées dans cet étroit réduit que se sont succédé, durant des siècles, des femmes enfermées vivantes à perpétuité. Dans le roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris, dans le chapitre «  Le trou aux rats  » (livre 6e, chap. 2) Hugo nous parle d’une recluse médiévale, «  squelette vivant  » pourrissant dans son reclusoir, qui «  dormait dans la cendre, sans même avoir une pierre pour oreiller, vêtue d’un sac noir, et ne vivant que de ce que la piété des passants déposait de pain et d’eau sur le rebord de sa lucarne  ». On retrouve bien là l’imaginaire macabre cher à Hugo et plus généralement aux auteurs romantiques. Mais qu’en était-il, réellement ? Grâce aux patientes recherches de l’historienne Paulette L’Hermite-Leclercq nous allons pouvoir approcher du sombre reclusoir, flambeau à la main, et faire la lumière sur cette étrange histoire d’emmurées vivantes.


      Perceval et la recluse, Manuscrit de Tristan en prose, vers 1450, BM de DIJON, Ms. 0527 folio 084.

      Si, dans les premiers temps, les reclus étaient principalement des hommes issus d’ordres religieux, à partir du XIe siècle la réclusion devient un phénomène majoritairement féminin et laïque. Il s’agit bien souvent de femmes en proie à de vifs tourments qui, à un moment de leur vie, ont décidé de poursuivre leur pèlerinage de vie humaine en cette «  vallée de larmes  » dans l’isolement et la solitude, à l’écart du monde. Un choix d’existence pour le moins atypique puisque les recluses, après avoir fait le vœu de clôture perpétuelle par dévotion, étaient emmurées dans leur petite cellule grise pour le restant de leurs jours. À partir de ce moment, elles étaient considérées comme «  mortes au monde  » et vivaient dans l’ascèse et la pénitence en vue du salut. La réclusion était pour elles une forme de pénitence salvatrice.

      le reste de l’article, je vous le laisse découvrir…

      EDIT : … si vous ne l’avez pas déjà lu, il y a 2 ans, pointé par @mad_meg en commentaire de https://seenthis.net/messages/560726

    • Pour Paulette L’Hermitte-Leclercq, divers ouvrages, dont sa thèse, un volumineux, Le Monachisme féminin dans la société de son temps. La Celle-lès-Brignoles, XIe-début XVIe siècles, Éditions Cujas, 1989 et,…

      Elle a en préparation une grosse étude sur Reclus, recluses. La réclusion volontaire dans l’Occident chrétien médiéval.

      dont je ne trouve pas trace,…

      texte extrait de la courte description d’auteur pour son article de 1998, Les femmes dans la vie religieuse au Moyen Âge. Un bref bilan bibliographique
      http://journals.openedition.org/clio/323

  • Corps de femmes et couleurs de peau : De l’injure au Chili en 1739
    http://journals.openedition.org/clio/7469

    À Santiago deux femmes s’affrontent. La procédure du délit d’injures nécessite, dans cette société orale de la première moitié du xviiie siècle, l’exposé de questions sensibles qui concernent, dans ce cas particulier, les identités féminines. Croisées par de multiples variables, dont l’ethnie est l’une des plus importantes, ces identités de femmes s’expriment dans des lieux sociaux plus ou moins contestés : la fragilité de ces identités s’observe dans l’expression de la violence privée et dans les discours juridiques. Réfléchir sur la manière d’appréhender et de vivre les possibilités d’être femme dans une des villes de l’Amérique hispanique est un des objectifs de cette analyse. L’autre, montre comment les discours sur le métissage et les valeurs qu’ils portent s’incarnent dans les sujets au niveau des conflits mineurs, quotidiens, jusqu’à faire basculer, à travers la parole et l’opinion sur autrui, des parcours individuels.

    #femmes #histoire #injures #sexisme #racisme
    pas encore lu

  • Un âge critique. La #ménopause sous le regard des médecins des XVIIIe et XIXe siècles
    http://journals.openedition.org/clio/1471

    Si l’on possède peu de témoignages sur la manière dont les #femmes du XIXe siècle ont vécu le vieillissement, les discours des médecins sur cette question abondent. La ménopause est décrite par eux comme une période particulièrement dangereuse qui, à l’instar de la puberté, bouleverse toute l’économie de la femme. Au nombre des maladies qui sont susceptibles de l’assaillir lorsque s’interrompt le mécanisme régulateur que représentait la menstruation s’ajoute la blessure narcissique que provoque la perte de sa féminité et l’entrée dans l’âge de décrépitude. Plus encore, la femme perdant avec la faculté d’engendrer sa vocation sociale (la maternité), cette période, souvent qualifiée d’âge critique ou d’âge dangereux, s’annonce comme une véritable mort sociale. Privée de sa capacité de séduction, fragilisée par la révolution physiologique qui s’opère en elle, la femme, encouragée à se retirer d’un monde où elle ne peut plus briller, est plus que jamais assignée à la sphère privée.

    #histoire #historicisation
    #misogynie #violence_médicale #gynécologie

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    Ménopause : le début de la fin ?
    http://sexes.blogs.liberation.fr/2019/10/23/menopause-le-debut-de-la-fin

    Version remaniée d’une thèse de doctorat préparée sous la direction de David Le Breton, à l’université de Strasbourg, La Fabrique de la ménopause (éditions du CNRS, 2019) questionne le vocabulaire lié à la ménopause en Occident : « involution », « déficience », « dégénescence ». Pourquoi la fin des cycles est-elle vécu comme la fin tout court ? Enquêtant sur ce qu’elle appelle « la culture de la ménopause » –une culture qui voit le jour au XIXe siècle, sous l’impulsion des médecins–, Cécile Charlap s’étonne : la représentation des femmes qui ne saignent plus est extrêmement différente selon les pays. « Dans certaines sociétés traditionnelles, la ménopause va de pair avec un accroissement des possibles et des pouvoirs. » Ainsi, chez les Baruyas en Nouvelle-Guinée, les femmes qui ne sont plus réglées peuvent s’arroger « des libertés de parole et d’action » qui leur permettent non seulement de jouer des rôles politiques mais de participer aux décisions lors de conflits et de guerres.

    Femme ménopausée : libérée

    Puisant dans les travaux d’ethnographie, Cécile Charlap donne plusieurs exemples significatifs de cette conception « positive » de la ménopause. « Au sein de la société Gouro, en Côte-d’Ivoire, les femmes ménopausées peuvent participer aux sacrifices pour les ancêtres. […] Chez les Indiens Piegan au Canada, à partir de la ménopause, certaines femmes peuvent devenir “femmes à coeur d’homme” et développer des pratiques réservées aux hommes. » Elles chantent des chants virils et interviennent dans les conversations d’homme, signe de leur émancipation. Chez les Lobi, au Burkina Faso, la cessation des règles marque de façon similaire le début d’une nouvelle vie, enfin libérée des tabous du sang : les femmes devenues infertiles acquièrent une position sociale plus élevée et le droit de manipuler les outils cultuels, à l’instar des hommes. « Une femme ménopausée, ce n’est plus une véritable femme », « c’est comme un homme » disent les Lobi. Entendez par là : un être puissant. Chez les Beti au Cameroun, on parle de nya mininga : une « femme importante », capable de siéger au tribunal coutumier.

    Tabou du sang féminin : une histoire de pôles

    Comment comprendre que la fin des règles marque si souvent l’accès des femmes au pouvoir ? Simple. Il suffit de relire Françoise Héritier ou Alain Testart. Suivant la loi de polarité, « les contraires s’attirent et les semblables se repoussent ». Cette loi s’applique couramment dans l’univers symbolique du sang. C’est la raison pour laquelle les femmes menstruées sont exclues des activités qui visent à faire couler du sang : étant donné qu’elles saignent, elles feraient tout rater. Un autre sang ne peut pas couler en leur présence. Voilà pourquoi, pratiquement dans le monde entier, tuer est un travail d’homme. Les femmes sont écartées des activités guerrières ou chasseresses mais aussi des cultes religieux (car ils impliquent le sacrifice), du travail de la forge (car le métal en fusion évoque le sang), du travail de la vigne (car le jus de raisin est pourpre) et même du travail des ruchers (car le miel est le sang des fleurs). J’en avais déjà parlé dans un article sur la mayonnaise : le phénomène des menstrues est jugé, presqu’universellement, incompatible avec une fonction impliquant le contact avec du sang.

    Pas d’accord avec le dernier paragraphe qui est sensé expliqué la misogynie et les lois discriminantes contre les femmes par le tabou du sang menstruel. Mais c’est pas une explication, le sang menstruel n’est pas tabou en soi, ni par essence, ni par nature. C’est pour légitimé leurs comportements misogynes que les hommes ont trouvé le bon filon du tabou de ce sang.

    Pour le fait de permettre aux femmes ménopausées d’être comme des hommes (allant jusqu’au privilège de "s’arroger « des libertés de parole et d’action »") montre aussi que le transgenrisme est parfaitement compatible avec la misogynie la plus profonde.

  • Hommes et femmes dans les tournois du Moyen âge
    http://journals.openedition.org/clio/1843

    Au cours des diverses périodes allant de 1062 au début du xviie siècle, hommes et femmes se spécialisent dans des rôles différents dans les tournois, en fonction des types d’épreuves et du pays où elles se déroulent. En commençant par le haut, une reine comme Catherine d’Aragon pouvait être la promotrice désignée d’un tournoi royal et, sur le continent, à l’occasion de mariages de cour, les épouses et leurs filles d’honneur constituaient le groupe central des personnages regardant les actions depuis leurs balcons. En Allemagne, seules les jeunes femmes vertueuses étaient admises à la finale de la danse de la bougie. À la Cour anglaise, les femmes ne déterminaient pas les vainqueurs des tournois ; cela était une prérogative réservée aux hérauts et juges du tournoi. Lors de la cérémonie pour les vainqueurs, seules les dames des plus hauts échelons de la société distribuaient les prix à partir des décisions des hérauts. Même si, lors des cérémonies d’ouverture, les adversaires et/ou répondants paradaient occasionnellement avec leurs « inévitables jeunes demoiselles » dans un char, les jeunes femmes n’appartenaient pas à la liste des prix, mais à l’imagination des chevaliers. Les faits et la fiction étaient des mondes séparés qui, cependant, s’influençaient mutuellement fortement. Malgré les tentations, les amours courtisanes et les tournois ne se sont jamais vraiment rencontrés sur les terrains de joutes. Les hommes restaient entre eux et les représentantes du beau sexe de toutes les strates sociales inférieures n’étaient autorisées qu’en tant que spectatrices.

    Plan
    Les débuts en France et en Angleterre
    Les tournois en Allemagne
    Les joutes en Angleterre et le tournoi de quatre jours de Westminster (1501)
    Les préparatifs
    Le premier jour du tournoi
    Le deuxième jour du tournoi
    Le troisième jour du tournoi
    Le quatrième jour du tournoi
    Touche finale
    La joute de Westminster (1511)

    #moyen-age #tournois #femmes #hommes #histoire
    pas encore lu

  • Lire l’onanisme. Le discours médical sur la masturbation et la lecture féminines au xviiie siècle
    http://journals.openedition.org/clio/1787

    Cet article propose une analyse croisée du discours médical sur la masturbation et sur la lecture en France au XVIIIe siècle. Son but est d’interroger la construction de la définition « naturalisante » des qualités attribuées à l’un et l’autre sexe. A partir de traités physiologiques sur les maladies des femmes, la réflexion porte sur trois points principaux. Pourquoi la lecture et la masturbation sont-ils devenus des problèmes médicaux ? Comment un médecin neutralise-t-il le danger, pour une femme, de lire un traité sur un sujet tel que la masturbation ? Comment le discours sur la lecture et la masturbation fonctionne-t-il comme système discriminant entre les sexes ?

    #sexisme #masturbation #lecture #femmes #histoire #historicisation

  • Une utopie platonicienne : la communauté des femmes et des enfants
    http://journals.openedition.org/clio/1778#abstract

    Au IVe siècle avant J.-C. le philosophe Platon propose la création d’une cité idéale, fondée, pour l’élite dirigeante, sur un mode de vie communautaire qui ne laisse que très peu de liberté aux relations entre les hommes et les femmes. Une politique eugéniste rigoureuse est mise en œuvre et chaque union sexuelle doit être impérativement approuvée par les instances dirigeantes. Cependant, en dehors des périodes dédiées à la procréation, les hommes et les femmes bénéficient d’une liberté sexuelle sans restriction.

    #platon

  • La sexualité de l’homme romain antique
    http://journals.openedition.org/clio/1770

    La présente contribution se propose de présenter les principales pistes de recherches autour de ce qui a été appelé, faute de mieux, l’érotisme masculin à Rome1. L’enjeu se justifie par l’intérêt croissant porté à cette forme de relations sexuelles dans le monde antique en général et dans le monde romain en particulier. On a prétendu que, par rapport à la Grèce, l’érotisme masculin serait rare dans la culture romaine. Un tel point de vue ne résiste pas à l’examen des sources. Devant l’abondance de témoignages, parfois qualifiés de contradictoires, des méthodes divergentes sont apparues. Toute classification est certes susceptible de prêter le flanc à la critique, car l’appartenance à un système théorique est rarement définitive. Il faut bien pourtant procéder par regroupements de grands ensembles et il paraît légitime de dégager trois façons d’approcher le problème de la sexualité masculine à Rome.

    2D’abord, la tradition académique. Il s’agit d’une exploration encyclopédique des comportements romains cherchant à donner le détail des sexualités à Rome, comme on ferait l’énumération des nourritures à Rome ou des vêtements à Rome, c’est-à-dire une nomenclature qui se voudrait exhaustive, au prix d’incursions prudentes dans des faits qualifiés d’embarrassants, ou carrément dénoncés comme aberrants.

    3Ensuite, l’anthropologie culturelle de l’Antiquité. Cette démarche se fonde sur les théories du comparatisme constructif2. La religion, les manières de table, la lecture, la place des femmes ont été quelques-unes des terres parcourues au moyen de l’outil anthropologique, grâce auquel l’histoire ancienne a négocié un important virage de méthode3. En même temps, la question sociale de la différence des sexes4 a suscité chez des historiens-anthropologues le souhait d’aborder le monde antique avec le regard de l’explorateur désireux de comprendre des pratiques étranges et non pas de les juger, en sachant que la méthode a été appliquée avec succès par les ethno-anthropologues des cultures extra-européennes, le cas particulier du Maghreb offrant, lui, un exemple de décalage entre la norme et la pratique5.

    4Enfin, l’approche des études gaies et lesbiennes. Elle s’est amorcée dans le contexte des revendications de groupes minoritaires pour un droit à l’égalité face aux manifestations d’hostilité homophobe6, au moment où s’instaure tant bien que mal, et plutôt mal que bien, la légalisation des couples de même sexe7 parallélement à une redéfinition de l’identité masculine. Aux Etats-Unis et au Canada, des chercheurs, portés par le féminisme et par la gay liberation8, ont beaucoup contribué au cadre des Gay and Lesbian Studies. Ces analyses, pas encore généralisées en France9, et auxquelles s’ajoutent dorénavant, de manière beaucoup plus revendicative, les Queer Studies10, ont donné naissance à des études sur le cinéma et accessoirement sur la musique11, mais surtout à des travaux fameux portant sur l’Antiquité12, dont les tenants sont souvent prêts à dénoncer les stigmates d’un discours « androcentrique »13.

    #sexualité #histoire #masculinité #antiquité

  • L’oubli des femmes dans l’historiographie de la Résistance
    http://journals.openedition.org/clio/513

    Bien que le colonel Rol-Tanguy ait déclaré dès la Libération que « sans elles, la moitié de notre travail eût été impossible », qu’elles aient obtenu en 1944 le droit de vote, reconnu depuis longtemps aux femmes d’autres pays démocratiques, les résistantes restent les grandes oubliées de l’historiographie des années 1940-1944. Pourtant, par leur origine et leur statut dans la société française de l’époque, leur engagement et les missions qui leur étaient confiées ne comportaient pas moins de risques que ceux de leurs compagnons de lutte. Cette occultation persistante tient essentiellement à deux facteurs : 1) la dévalorisation de leur rôle jugé secondaire, complémentaire par rapport au service armé des hommes. 2) la nationalisation à posteriori de la Résistance, conduisant à passer sous silence l’importante contribution à la libération de la France des étrangers, des étrangères ou des personnes d’origine étrangère.

    Cinquante ans après la libération de la France, alors que disparaissent progressivement les derniers témoins, le rôle des femmes dans la Résistance, ce que Catherine Varlin (Judith Heytin), lycéenne engagée dès 1941, appelle « une ville engloutie »1, reste encore à écrire. Esquisse de recherches effectuées pour deux colloques2 et les catalogues des expositions, l’une temporaire au Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, l’autre permanente au Centre de la Résistance et de la Déportation de Lyon, cette contribution voudrait rendre une visibilité à cette histoire longtemps occultée. Elle est centrée sur trois questions : qui étaient ces femmes et quelles étaient leurs motivations ? Quel fut leur rôle dans la Résistance ? Pourquoi ne tiennent-elles pratiquement aucune place dans l’historiographie, voire, à de rares exceptions près, dans la mémoire officielle de la France ?

    #oubli #femmes #invisibilisation