• Figer ou comment les #chiens m’ont appris une facette du #consentement… ‹ Dure Réalité Webzine ‹ Reader — WordPress.com
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    Figer, ça existe aussi dans le répertoire comportemental de l’être humain. Et c’est parfois tout aussi difficile à détecter que chez le chien. Pour un œil non attentif, des muscles qui se raidissent ou qui se tendent, ce n’est pas toujours simple à voir… Mais pourtant, si on y fait attention, si on fait attention à l’autre moindrement, c’est faisable et je dirais même plus, c’est primordial de le remarquer. L’écoute ne se fait pas juste avec les oreilles… on a tout plein de sens pour ça (dont la vue ici, pas juste l’ouïe).

    En terme plus pro, on appelle ça inhibition de l’action… Et comme pour tout animal (ce Brutus4que nous sommes aussi) c’est un moyen de défense, de survie…

    Vous l’avez probablement déjà expérimenté lors d’une grosse peur, un film d’horreur ou même quand vous sursautez ou lors d’un suspense dont vous ignorez la fin… Il y a un temps d’inhibition naturelle, qui fait aussi jouer l’adrénaline, les battements de cœur qui accélèrent, des sueurs… Ça se déploie à la vitesse de l’éclair et ça dure plus ou moins longtemps selon les individus, selon les peurs, selon les vécus. On vit ce figer car on est incapable de fuir ou d’attaquer… Vous saisissez le parallèle un peu mieux ?

    Maintenant que c’est défini tout ça, j’aimerais vous parler de consentement. On en entend parler à tort et à travers mais c’est vital.

    Le consentement ce n’est pas juste avoir un accord c’est s’assurer de cet accord tout au long de toute interaction entre deux personnes, ou êtres, et ce, peu importe la longueur de l’interaction. On parle souvent de consentement lors de relations sexuelles… Mais le consentement c’est énormément plus que cela, c’est dans toutes nos interactions… Tout le temps, en tout temps.

    Un exemple plus concret : tu me demandes un hug et je dis oui… Un hug de 3 secondes ça va… Au bout d’une minute je vais sûrement figer si je n’arrive pas à me débattre (et pas parce que le hug est trop serré, mais socialement je me sens coincée… Je subis et ce qui devait être une marque d’affection mais qui devient alors un moment qui me rend mal à l’aise, me donne l’envie de fuir… Et c’est pas si simple à faire, je me sens devoir subir, donc je fige).

    N’importe qui peut figer à n’importe quel moment lors d’une interaction, qu’elle soit sexuelle, qu’elle soit amicale… J’ai vu des gens figer entre 2 bises, entre deux tapes sur l’épaule, je me suis vue figer au milieu d’interactions, d’une relation sexuelle, d’un toucher amical. Et je ne suis pas toujours mieux qu’un-e autre car en m’approchant de quelqu’un-e pour une bise, une accolade, j’ai vu ces gens figer avant même un contact qui me semblait naturel, pour moi anodin et plein de bonne volonté… Le voyant, je vais alors tendre une main, plutôt que forcer le contact plus rapproché. Non, ce ne sont pas des broutilles, c’est faire attention à l’autre, ses limites, son consentement…

    Figer… C’est un gros désaccord, une pancarte NON en majuscule… Je suis dans mes retranchements à ce moment-là et ce n’est pas parce qu’on connait la personne sur le bout des doigts que ça n’arrivera jamais.