• Evacuation de consommateurs de crack à Paris : « Cette réponse répressive est totalement inefficace », affirme une sociologue
    https://www.francetvinfo.fr/societe/drogue/salles-de-shoot/evacuation-de-consommateurs-de-crack-a-paris-cette-reponse-repressive-e

    Cette évacuation va-t-elle régler le problème du crack à Paris ?

    Depuis une trentaine d’années, la gestion du crack rencontre une réponse exclusivement répressive. Et on sait que cette réponse répressive est totalement inefficace. Les usagers que nous avons rencontrés nous expliquent qu’ils continuent de consommer dans l’espace public parce qu’ils n’ont pas d’hébergement. Pour le moment, il y a quelques annonces qui ont été faites avec la mise en place de dispositifs médico-social pluridisciplinaires qui incluent des salles de consommation avec de l’hébergement. Mais effectivement, c’est tout nouveau. On sait très bien que dans les pays qui ont mis en place des salles de consommation, la question des « scènes ouvertes » est réglée assez facilement. Il faut vraiment cet accompagnement sur le long terme parce que c’est difficile de se sortir du crack. On a rencontré des personnes qui lorsqu’elles ont été mises à l’abri lors du Covid-19, nous ont dit avoir considérablement limité leur consommation, et avoir pu commencer des démarches de soin et de réinsertion. Aussi, en France il y a un vrai déficit de la prise en charge en santé mentale. Il faut des maraudes psychiatriques, mais pour cela il faut plus de psychiatres, et on a une pénurie actuellement en France. Il faut donc envisager des mesures beaucoup plus structurelles. Augmenter, par exemple, le nombre des étudiants en santé.

    • Crack à #Paris : l’évacuation de La Villette déjà en préparation
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/10/01/crack-a-paris-l-evacuation-de-la-villette-deja-en-preparation_6096709_823448

      La Mairie et l’Etat ne veulent pas déplacer les consommateurs de crack dans un nouveau campement mais plutôt les disperser dans des hôtels.

      Cette fois-ci, la Mairie et l’Etat ne veulent pas déplacer les consommateurs de crack dans un nouveau campement qui poserait tout autant de problèmes. « Il n’y a de toute façon pas beaucoup d’autres lieux possibles », observe un responsable. Le projet consiste plutôt à mettre à l’abri les consommateurs de crack sans domicile, en les dispersant dans des structures d’hébergement et des hôtels. Cela passerait par un renforcement du dispositif d’accompagnement social « Assore » géré par l’association #Aurore, qui héberge déjà 400 usagers actifs du crack. « Il nous manque environ 200 places », estime Emmanuel Grégoire. Des salles de repos existantes pourraient aussi être temporairement ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre, afin d’accueillir une partie des futurs évacués.

      Pareil projet relève toutefois du pari. Depuis 2009, les acheteurs et vendeurs de crack du Nord-Est parisien ont été plusieurs fois évacués. « Ces différents épisodes sont restés sans effet sur l’existence même de ces scènes de consommation ou le nombre de personnes qui les fréquentent », constataient en mai seize responsables d’associations dans une tribune(...)

      #toxicomanie #drogues

  • Drogue : un addictologue propose de retirer l’argent du trafic du PIB pour que l’Etat « ne soit plus complice »
    https://www.francetvinfo.fr/societe/drogue/l-etat-aussi-complice-du-trafic-de-drogues-un-addictologue-propose-de-n

    Emmanuel Macron a estimé depuis Marseille que « les consommateurs de drogue sont des complices » des trafiquants. L’addictologue William Lowenstein estime que l’État devrait montrer l’exemple « pour éviter complicité et cynisme ».

    Emmanuel Macron a affiché à Marseille sa fermeté contre le trafic de drogues et dénoncé les consommateurs qu’il accuse d’être des « complices » des trafiquants. William Lowenstein, addictologue et président de l’association SOS Addictions, a pointé ce jeudi sur franceinfo l’hypocrisie de l’État qui inclut chaque année depuis 2018 dans son PIB les profits réalisés par l’argent de la drogue. « Sortons un peu du bal des hypocrites », dit-il avant de proposer que l’État montre l’exemple « pour éviter complicité et cynisme ».

    franceinfo : Le consommateur est-il complice des trafiquants de drogues ?

    William Lowenstein : Par définition, selon la politique des drogues qui est retenue par tel ou tel pays, cela devient un délit. Bien évidemment, Emmanuel Macron a raison en disant que les consommateurs sont des complices, mais ce sont des complices, forcément à cause du système de prohibition qui a été retenu et, comme chacun sait, est un échec aussi cruel que coûteux depuis 50 ans. Sortons un peu du bal des hypocrites ! Pour éviter complicité et cynisme, nous pourrions commencer en France par retirer de notre PIB le chiffre de 2,7 milliards d’euros que nous déclarons via l’Insee très officiellement et discrètement chaque année sur le trafic de drogue [Depuis 2018, l’Insee intègre l’activité générée par la production et la consommation de stupéfiants à la croissance]. Comment montrer l’exemple ? Ça serait déjà de ne plus inclure dans notre PIB le chiffre du trafic de drogue pour ne pas être complice.

    Cette opposition dealer du quartier pauvre contre consommateur du quartier chic, c’est un cliché ?

    Emmanuel Macron a remis au goût du jour l’extraordinaire sketch de Coluche où fumer du « hakik » n’était pas patriotique. On était un peu « droite-Ricard »=bons citoyens et « gauche-pétard »=traîtres à la patrie. On est dans la com et on est très, très loin du sérieux sur une politique nationale de santé sur les addictions. On est déjà en période électorale et j’espère qu’on pourra travailler sérieusement ces sujets pénibles, à la fois sur le plan de la santé publique, mais aussi de la sécurité publique. Parce que de Medellín à Marseille, 50 ans d’échec et d’enrichissement des mafias sans frontières, on voit bien à quel point on s’est trompé de voie pour protéger l’individu et la société.

    Il ne faut rien attendre de cette campagne électorale sur le sujet ?

    Hélas, alors qu’on adispose d’n certain nombre de travaux. Il n’y a évidemment aucun système parfait, il nous faut parfois choisir entre le gris et le gris, mais on va partir dans une période électorale où les punchlines vont caricaturer le choix entre le blanc et le noir. Je trouve que le débat est hélas, déjà, dans l’impasse pour des raisons sécuritaires. La droite et l’extrême droite accusant le président de laxisme dans la lutte contre l’insécurité, il répond à nos jeunes médecins et addictologues politiquement et non pas de façon pragmatique et protectrice pour notre société.

    Dans les pays qui ont légalisé la distribution, on observe une plus forte consommation ?

    Globalement, non, même s’il faut rester prudent et c’est pour cela qu’on se dirigerait, nous, vers la demande d’un moratoire sur la régulation de trois à cinq ans pour pouvoir évaluer. Parce qu’il y a tellement de différences d’un pays à l’autre ! Mais globalement, ce qu’on voit bien, c’est qu’on gagne non seulement en sécurité publique –le cannabis, c’est 60% du trafic–, mais que l’on gagne aussi en messages de prévention, en régulation, en pureté des produits.

    « Ce n’est pas tant le cannabis qui tue, beaucoup moins que l’alcool ou le tabac, qu’évidemment le trafic et les armes qui sont liés à ce trafic. »
    William Lowenstein, addictologue

    à franceinfo

    Encore une fois, on a tous ce souvenir de cette période de Chicago et de la prohibition de l’alcool qui a installé la mafia aux États-Unis pendant un siècle. On est en train de continuer les mêmes bêtises et ce ne sont pas 200 gendarmes à Saint-Tropez ou à Marseille qui feront trembler les descendants d’El Chapo ou Pablo Escobar.

    Ce n’est pas la légalisation qui endigue le trafic ?

    Non, cela sera insuffisant, mais c’est vraiment beaucoup de travail et de questions précises, que ce soit sur la prévention, ou la réduction des risques. Tout est horriblement complexe. Cela ne sera pas du noir ou blanc. Mais la seule certitude qu’on ait, hélas, sauf pour faire de la com politique, c’est que ce système de prohibition depuis un demi-siècle a totalement échoué. On parle de guerre à la drogue, mais en fait, la plupart des guerres ont une fin. Si on continue comme ça, cela ne sera même pas une guerre parce qu’elle sera sans fin.

  • Arranca nuevo Gobierno de México con más de 250 muertos en una semana - RT
    https://actualidad.rt.com/actualidad/298669-arranca-nuevo-gobierno-mexico-254-muertos

    En 24 estados mexicanos, del total de 32 que tiene el país, se registraron al menos 254 asesinatos solo durante la última semana.

    A ce rythme-là, un fléau de plus de 1500 morts par an.

    #mexique

    • … et donc un très fort ralentissement !…
      sur la base des chiffres ci-dessous, on est autour de 610 par semaine pour le premier semestre 2018 et 520 l’année d’avant pour l’ensemble du pays.

      Les 254 de la semaine ne concerne que 3/4 des états, difficile d’extrapoler (augmenter d’un tiers, soit 340), la répartition par état n’étant certainement pas « homogène » et ne connaissant pas la liste des états recensés.

      Mexique : les cartels de la drogue ont fait 11 000 morts en six mois, selon une ONG (article du 25/07/2018)
      https://www.francetvinfo.fr/societe/drogue/mexique-les-cartels-de-la-drogue-ont-fait-11-000-morts-en-six-mois-selo

      Des tueurs à gage, payés par des trafiquants de drogue, ont tué au total 11 241 personnes au Mexique, entre janvier et juin cette année.

      Il s’agirait d’un « record historique ». Depuis le début de l’année, 11 000 assassinats liés au trafic de drogue ont été recensés au Mexique, a annoncé l’ONG Semáforo Delictivo, mardi 24 juillet. 

      « L’année dernière a été très mauvaise, mais cette année est pire », a déploré Santiago Roel, fondateur de cette organisation menant des études de sécurité publique, lors d’une conférence de presse, mardi. Pour obtenir ce bilan, l’ONG a comparé les chiffres du gouvernement avec des enquêtes en ligne, ainsi que des données de consultants. 

      Selon son étude, des tueurs à gage payés par des trafiquants de drogue ont tué 11 241 personnes au Mexique entre janvier et juin cette année. Ces meurtres représentent une grande majorité des homicides volontaires dans le pays. Au premier semestre, 15 973 assassinats ont été perpétrés, contre 13 503 un an plus tôt, selon le ministère de l’Intérieur.