Harcèlement : « La très grande majorité des élèves se sent bien au collège »
▻http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/12/22/la-tres-grande-majorite-des-eleves-se-sent-bien-au-college_5233332_3224.html
Le titre est quant même assez particulier. Les filles sont invisibilisées, les agressions sexuelles sont comparés à des vols de fournitures et ne sont pas nommées. On passe de "baisers forcés, caresses forcées et voyeurisme" sans dire que ce sont des délits d’agression sexuelle condamné par la justice (enfin sur le principe) et de se réjouir que ca ne soit pas aussi fréquent que des insultes ou vol de matériel scolaire... comme c’était comparable.
Comme on le voit dans l’enquête, le phénomène n’est pas massif, ou en tout cas collégiens et lycéens ne le déclarent pas massivement par rapport à d’autres incidents dont ils sont victimes. Ils sont, en 2017, un peu moins de 5 % d’élèves (5,3 % de filles, 4,2 % de garçons) à déclarer avoir subi des baisers forcés ; 6 % à témoigner de caresses forcées (7,6 % de filles, 4,5 % de garçons). Et 7,5 %, filles comme garçons, d’actes de voyeurisme – dans les gymnases, les toilettes… C’est inadmissible, mais beaucoup moins fréquent que d’autres incidents comme les insultes (50 %), les vols de fournitures (48 %), les surnoms méchants (46 %), les mises à l’écart (38 %).
Ci dessous on apprend que les violences sexuelles ne sont pas des violences physiques :
En effet, les garçons sont beaucoup plus touchés par tout ce qui est violence physique ; ils déclarent plus souvent avoir été frappés, avoir participé à des bagarres, avoir participé à des jeux dangereux. Les filles, elles, sont plus touchées par les violences verbales et psychologiques – les mises à l’écart, l’ostracisme concernent typiquement davantage les filles que les garçons. Idem des insultes sexistes.
22 % des collégiens estiment qu’il y a plutôt beaucoup ou beaucoup de violence dans leur établissement, signe que l’inquiétude n’est pas négligeable. Pour certains élèves, ces problèmes peuvent provoquer de l’absentéisme ; 6 % des collégiens disent ne pas s’être rendus au collège au moins une fois dans l’année parce qu’ils avaient peur de la violence.
J’aurais plutot titré que la situation est critique, 22% d’enfants qui déclare plutot beaucoup et beaucoup de violence c’est pas seulement non négligeable, c’est terriblement énorme. C’est pas loin d’1/4. Je trouve pas que ca fait une "très grande majorité des élèves se sent bien au collège". A partir de quel pourcentage de victimes de violences on* estime que la situation deviens préoccupante ?
#invisibilisation #école #violences #violences_sexuelles #euphémisation
*le ON, c’est Fabienne Rosenwald, "qui dirige la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, détaille les résultats de l’enquête « Climat scolaire et victimation », menée en 2017 dans les collèges." et l’e-monde.fr qui choisi de présenté le choses ainsi.