• « Les Champs, ce sera une première pour un chanteur. Mais Johnny, c’est Victor Hugo »
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    . C’est bien connu, une personnalité qui meurt devient un saint que l’on pare de toutes les vertus et de tous les talents. Prenez Johnny Hallyday. Peu importe qu’on l’aime ou pas, qu’on soit ému ou indifférent. Sa disparition devient dévotion.

    On le vérifie sur les réseaux sociaux. Mais aussi à travers les réactions des responsables politiques. Chacun, de gauche à droite, quoi qu’il en pense, doit se prosterner, avec plus ou moins d’inspiration et de poncifs – monument, totem, roi, héros, etc. Il doit y aller de son couplet, donner dans la surenchère, appeler aux obsèques nationales.

    Amusant aussi de voir tant de spécialistes de la musique qui avaient une vision, disons mitigée, de Johnny, devoir le louanger. La chroniqueuse de France Inter Charline Vanhoenacker a résumé l’affaire en disant que sa station avait « passé plus de chansons de Johnny en 2 h 57 d’émission spéciale qu’en vingt ans ». Un peu comme Le Monde, qui a consacré huit pages à la mort du chanteur après l’avoir plus égratigné que loué durant cinquante ans.

    L’explication est simple. Il est des artistes, des chanteurs, des écrivains, des cinéastes, qui sont bien plus que des artistes, des chanteurs, des écrivains, des cinéastes. C’est vrai pour Johnny, qui portait une plasticité, un talent fou pour accompagner les mutations de la société. « L’histoire est un clou auquel j’accroche mes romans », disait Alexandre Dumas. Johnny a accroché de multiples personnages et chansons au clou de l’époque.

    #Johnny_Hallyday