La lutte contre le « revenge porn » avance à petits pas
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Les médias américains ont baptisé le phénomène « revenge porn » – littéralement « porno vengeur » – parce qu’il est souvent le fait d’un amant dépité. Les photos et vidéos en question peuvent être issues d’un partage consensuel, prises à l’insu des victimes ou bien volées par des pirates informatiques, comme l’actrice américaine Jennifer Lawrence et une trentaine d’autres célébrités l’ont appris à leurs dépens en 2014. Leur point commun est d’être à caractère sexuel et diffusées sans l’accord des principales intéressées.
Réprimée en France par deux dispositions de la loi pour une République numérique promulguée en 2016 (un délit passible de deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende), cette forme ultra-moderne d’atteinte à la vie privée s’est épanouie outre-Atlantique à l’abri du premier amendement, le court paragraphe de la Constitution des Etats-Unis qui interdit au Congrès de toucher à la liberté d’expression. Selon une étude de 2016, 4 % des Américains, dont une majorité de femmes, ont subi cette pratique ou en ont été menacés. Tous les âges, tous les milieux sont concernés.