https://www.nouvelobs.com

  • #Travail des #enfants : « Il est difficile de concevoir qu’un pays aussi riche que les Etats-Unis s’attaque aux droits des enfants »
    https://www.nouvelobs.com/monde/20230226.OBS70049/il-est-difficile-de-concevoir-qu-un-pays-aussi-riche-que-les-etats-unis-f

    Ce ne sont pas des boulots pour des gamins. Ce sont des environnements très dangereux. Ils n’y apprendront pas un métier de manière encadrée dans le cadre d’un programme d’étude, ils vont juste faire le sale boulot, du nettoyage, de la manutention dans un environnement non sécurisé. Et puis c’est un comble de vouloir les faire travailler dans les secteurs comme les abattoirs et les entreprises de nettoyage. C’est justement là qu’il y a eu des accidents, des brûlures graves qui ont déclenché les enquêtes du ministère du Travail, parce que les enfants avaient été en contact avec des substances chimiques.

    La proposition de l’Iowa prévoit également d’augmenter le nombre d’heures de travail que les adolescents sont autorisés à faire, jusqu’à six heures par jour pendant l’année scolaire. Imaginez la journée d’un gamin de 15 ans qui rentre de cours à 15 heures, part dans la foulée travailler, n’est pas de retour chez lui avant 22 heures, doit ensuite dîner et faire ses devoirs ! Le seul fait d’étendre les plages horaires de travail revient à diminuer la disponibilité des enfants pour l’école et les conduire à l’échec scolaire. Ces lois sont contraires à leur bien-être. Le texte de l’Iowa prévoit en plus d’exempter les employeurs de toute responsabilité civile en cas d’accident, et même de décès, d’un mineur sur son lieu de travail. C’est particulièrement cynique : cela signifie qu’ils savent que des gamins vont être blessés. Sinon, pourquoi auraient-il pris la peine d’en parler ? Résultat, les employeurs ne vont pas se soucier plus que ça de la sécurité des adolescents qu’ils emploient, puisqu’ils ne craindront pas d’être poursuivis.

  • Faillites d’entreprises : une lanceuse d’alerte dénonce le scandale des milliards envolés
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/20/faillites-d-entreprises-une-lanceuse-d-alerte-denonce-le-scandale-des-millia

    Elle ne s’imaginait certes pas un destin de lanceuse d’alerte. Houria Aouimeur, 53 ans, a toujours préféré la discrétion, à l’image de son parcours, dans l’ombre du patronat. Elle ne pensait pas, non plus, avoir un jour besoin d’une sécurité rapprochée, ni devoir s’épancher devant des enquêteurs pour révéler les secrets d’un système où les milliards d’euros coulent à flots, dans une certaine opacité. Houria Aouimeur n’envisageait pas, enfin, se trouver en position d’être licenciée pour faute lourde, quatre ans après son arrivée à la tête de la délégation Unédic-AGS.

    (...) Fin 2018, cette juriste de formation décroche un poste enviable : directrice nationale de l’Agence de garantie des salaires, l’AGS, un mécanisme méconnu qui permet aux employés des nombreuses entreprises françaises placées chaque année en redressement judiciaire (42 000 en 2022) de continuer à percevoir leur rémunération. Les sommes brassées par cet amortisseur social sont colossales. Financée par les cotisations patronales, l’AGS a versé, sur les treize dernières années, 24 milliards d’euros.

    Précision essentielle : l’AGS n’est pas directement en contact avec les salariés. Ce sont les 300 mandataires judiciaires répertoriés en France – accompagnés d’une cohorte d’avocats, d’experts et de conseils en tout genre – qui touchent les fonds, qu’ils sont ensuite chargés de redistribuer aux salariés. Le « marché » des entreprises défaillantes est, selon la formule de Mme Aouimeur, « un gigantesque fromage ». Qui attise les convoitises. Au point, assure-t-elle en substance, d’être le théâtre de nombreuses dérives.

    Courriers anonymes

    Peu après la nomination de Mme Aouimeur, la Cour des comptes relève, dans un rapport de février 2019, des « ambiguïtés » dans le régime de garantie des salaires et une « forte dépendance » vis-à-vis des mandataires judiciaires. A la même période, Houria Aouimeur prend connaissance d’un audit qu’elle avait commandé, dès sa prise de fonctions, au cabinet EY. En effet, se souvient-elle, « assez vite, les premiers bruits de malversations » lui étaient parvenus.
     
    Le rapport d’EY conforte ses soupçons. Elle s’en ouvre auprès du Medef, instance suprême qui chapeaute tout le système. Son président, Geoffroy Roux de Bézieux, le confirme au Monde : « Houria nous avait contactés pour nous dire, “j’ai découvert un certain nombre d’affaires”, et je lui avais donné tout mon soutien pour démêler tout ça. Donc elle a commandé un premier rapport chez EY, qui mettait au jour le fait que l’ancien directeur avait monté un petit système de corruption. Et commençaient aussi à tourner quelques soupçons sur des administrateurs ou mandataires judiciaires. » En conséquence, en mars 2019, l’AGS et le Medef déposent une plainte, notamment pour « vol, corruption, prise illégale d’intérêts ».
    Le Monde a pu consulter le rapport EY, intitulé « projet Albatros », ainsi que la plainte. Trois personnes sont directement mises en cause : le prédécesseur de Mme Aouimeur à la tête de l’AGS, Thierry Météyé, l’ex-responsable de son service juridique, Béatrice Veyssière, et l’avocate parisienne Valérie Dutreuilh.

    (...) Dès février 2019, elle a déposé une plainte dans laquelle elle dénonce « des corruptions dont se serait rendu coupable [son] prédécesseur en labélisant des mandataires judiciaires (…) ce qui leur donne droit aux versements automatiques des salaires, sans vérification a priori de la réalité de l’existence des entreprises et de leurs salariés ».
    En clair, des mandataires indélicats, destinataires des fonds que leur confie l’AGS et qu’ils sont censés reverser aux salariés, les garderaient pour eux. Elle poursuit : « J’ai alors compris qu’il y avait un lien [avec ses ennuis] car nous étions en train de découvrir beaucoup d’actes qu’on peut considérer comme de la malversation et de la corruption. »

    https://justpaste.it/aoiba

    #entreprises #faillites #patronat #Unedic #corruption

    • Qui veut la peau de la lanceuse d’alerte du patronat ?

      Houria Aouimeur a dénoncé des détournements de fonds de très grande ampleur au sein de l’organisme patronal qu’elle dirige, la délégation Unédic-AGS. Plusieurs milliards d’euros se seraient envolés. Depuis, elle vit dans la peur : menaces, harcèlements, filatures…

      Par Matthieu Aron publié le 20 février 2023 à 12h03
      https://www.nouvelobs.com/justice/20230220.OBS69795/qui-veut-la-peau-de-la-lanceuse-d-alerte-du-patronat.html

      Ce 13 juillet 2019, un soleil radieux éclaire Paris. Houria Aouimeur est à la fête. La jeune femme brune, entourée de sa famille et de ses amis, apparaît tout sourire sur les photos prises à la mairie du 18e arrondissement. Pourtant, sur les mêmes clichés, juste derrière elle, figure une ombre. Un homme en noir. C’est l’un de ses gardes du corps qui la suit depuis plus de six mois, à tout instant, dans tous ses déplacements… même sur les lieux de son mariage. La vie d’Houria Aouimeur a basculé dix mois plus tôt. Quand le Medef, dont Geoffroy Roux De Bezieux vient alors de prendre la tête, a proposé un job à haut risque à cette juriste expérimentée travaillant pour l’organisation patronale depuis 2012, d’abord en tant que directrice des affaires sociales, puis comme directrice générale de sa branche conseil : aller faire le ménage au sein de la DUA, la « délégation Unédic-AGS ».

      Inconnu du grand public, cet organisme patronal remplit pourtant une mission essentielle : grâce à une cotisation d’environ 1,5 milliard d’euros par an, il permet de rémunérer les salariés au moment où leur société est placée en liquidation judiciaire. De 2012 à 2022, plus de 2 millions d’employés dans 240 000 entreprises en faillite ont ainsi pu bénéficier de ce fonds de garantie pour un montant total de 18 milliards d’euros. Or, au fil du temps, la DUA est devenue une véritable pétaudière : management opaque, factures exorbitantes, contrôles quasi inexistants…
      Des pertes annuelles de « 1,5 milliard d’e
      uros »

      Las, le nettoyage a viré au polar. Et la vie d’Houria Aouimeur au cauchemar. Malgré les menaces, les intimidations, les filatures, la directrice générale dénonce depuis quatre ans des détournements de très grande ampleur au préjudice du fonds de garantie. Les pertes se chiffreraient en milliards d’euros. Ses révélations ont provoqué un tremblement de terre au sein du monde patronal. Une volonté de transparence qu’elle paye très cher. Ces derniers mois, l’Unédic a déclenché plusieurs procédures contre elle et envisage même désormais de la licencier. La directrice, épuisée, est aujourd’hui en arrêt maladie.

      Les secrets que la lanceuse d’alerte tente de mettre au jour sont-ils à ce point dérangeants ? A-t-elle ouvert une boîte de Pandore que l’Unédic, comme le Medef, qui doit choisir dans quelques mois son nouveau président, préféreraient voir refermer au plus vite ? Ses avocats William Bourdon et Jérôme Karsenti, qui viennent de saisir la justice pour harcèlement moral, en sont convaincus : « On veut la bâillonner », disent-ils. « Les représailles dont je suis la victime, comme le sont également les membres de mon équipe de direction, ne sont qu’un contre-feu mis en place par ceux qui craignent l’émergence de la vérité », confie la directrice générale de la DUA.

      Dès sa prise de fonction fin 2018, Houria Aouimeur lance un audit. Elle met le doigt sur des prestations juridiques et de communication surfacturées, porte plainte au nom de la DUA contre les agissements de son prédécesseur, Thierry Météyé, resté en poste durant 37,5 ans (en novembre 2021, sollicité par « le Monde », ce dernier soutenait que toutes les allégations contre lui étaient infondées). A l’époque, le Medef et l’Unédic s’associent aux poursuites engagées. Mais la directrice générale ne s’arrête pas là. Avec l’appui d’un cabinet comptable indépendant, mois après mois, elle met au jour des malversations d’une tout autre ampleur.

      Rien que sur la période 2013-2018, des dizaines, voire des centaines, de millions d’euros auraient disparu. Du moins à en croire une seconde plainte déposée le 15 octobre 2019 qui va jusqu’à évoquer des pertes annuelles de « 1,5 milliard d’euros ». Dans ce document, la DUA pointe principalement la responsabilité de nombreux mandataires judiciaires. Ces professionnels, chargés de gérer la liquidation des entreprises en faillite, se voient accusés d’avoir conservé dans leurs études une partie des avances destinées aux salariés. Une instruction est alors ouverte pour « faux et abus de confiance ». Elle est confiée au juge d’instruction parisien Vincent Lemonier.
      Serrure forcée, lettre anonyme…

      Seulement, plus Houria Aouimeur progresse dans ses découvertes, plus elle est l’objet de menaces et moins elle est soutenue par son organisme de tutelle. Les premières intimidations qu’elle a subies remontent au 4 janvier 2019. La serrure de sa porte d’entrée est forcée, son nom arraché sur sa boîte aux lettres. Puis, moins d’un mois plus tard, le 26 janvier, elle reçoit, via un pseudo sur Facebook, une photo plutôt menaçante. Celle de trois hommes tatoués, torse nu, les mains sur les oreilles, les yeux et la bouche, qui lui intiment de « ne pas voir, de ne pas entendre et de ne rien dire ». Deux jours après, le 28 janvier à midi, sa femme de ménage, présente dans son appartement parisien, sent une forte odeur venant du palier, s’écrie « c’est quoi, ça ? », ouvre la porte, entend du bruit dans le couloir et découvre que la porte d’entrée vient d’être taguée avec une bombe de peinture noire.

      Enfin, le 31 janvier, une lettre anonyme parvient au président de l’Unédic. Son scripteur prête à Houria Aouimeur une fausse relation intime avec l’un de ses subordonnés, trois photos truquées sont jointes. Dans le même temps, toujours en janvier 2019, un huissier de justice qui a mis sous scellés du matériel informatique de la DUA lance une alerte. Il dit redouter « un cambriolage » et recommande au plus vite « l’achat d’un coffre-fort ». Peu de temps après, « des visiteurs se sont introduits de nuit dans nos locaux. Ils ont tenté de forcer le bureau de la comptable », se souvient Jacques Savoie, à l’époque adjoint à la directrice de la DUA.

      Surtout, à partir de début février 2019, la directrice constate que des individus, très souvent les mêmes, sont positionnés le matin devant son domicile. Ces hommes la suivent, parfois jusqu’à son travail, et demeurent sous les fenêtres de son bureau. Sans se cacher, juste pour l’intimider. Plusieurs de ses collaborateurs observent des agissements identiques. Ainsi, Jean-Paul Toselli, le référent informatique à la DUA, se rappelle fort bien avoir vu « un motard se stationner le matin, plusieurs fois par semaine, devant l’entrée du siège ». « Et il ne venait que lorsque Houria Aouimeur était présente au bureau », ajoute-t-il. Le Medef, dans un premier temps, décide de placer la directrice sous protection rapprochée 24 heures sur 24. Elle ne se déplace plus seule, n’emprunte plus sa voiture. Et sera même contrainte de déménager.
      Dérives des liquidateurs et mandataires judiciaires

      Ces menaces apparaissent au moment où Houria Aouimeur remet sérieusement en cause certaines pratiques des liquidateurs et mandataires judiciaires. A commencer par un privilège dont disposent près de la moitié des études : elles sont « labellisées », ce qui leur offre la possibilité de recevoir très rapidement des avances (souvent de plusieurs millions d’euros), sans qu’aucun contrôle préalable ne soit réalisé sur leur professionnalisme. D’autres ont pris la fâcheuse habitude de commencer par se rémunérer sur les fonds patronaux, avant de payer les salariés, ce qui est contraire à la loi.

      Plus préoccupant encore, des mandataires, après avoir liquidé les actifs des sociétés qu’ils gèrent (vente des locaux, du stock, des machines), ne restituent en moyenne que 30 % de l’argent avancé. Il y a aussi ceux qui n’hésitent pas à gonfler artificiellement dans leur comptabilité les sommes qu’ils doivent retourner à la DUA, pour éviter d’avoir à rembourser les autres débiteurs. Sans compter les mandataires qui ne clôturent jamais leurs dossiers. Or, au bout de dix ans, les études n’ont plus à justifier le non-remboursement des sommes avancées par le fonds de garantie. Ces non-restitutions représentent à elles seules la bagatelle de 550 millions d’euros entre 2013 et 2018.

      Au total, sur la même période, selon les calculs faits par Advolis, le cabinet comptable mandaté par Houria Aouimeur, les pertes se chiffrent à plus de 7 milliards. Un gouffre. Bien évidemment, ces chiffres sont à relativiser. En cas de faillite, il est logique qu’une entreprise, même en vendant ses actifs, ne puisse pas rembourser l’intégralité de ses dettes. D’où la création d’un mécanisme de solidarité. Il n’empêche : l’écart entre l’argent avancé par la DUA et les sommes qui lui sont réellement restituées demeure colossal.

      Au regard de cet enjeu financier et de la destination des fonds qui demeure à ce jour en grande partie mystérieuse, on imagine aisément que l’opération « mains propres » lancée par la nouvelle directrice a suscité un déchaînement de réactions. Les mandataires et administrateurs judiciaires crient au scandale. Leur représentant de l’époque, Christophe Thévenot, alors président de leur Conseil national (CNAJMJ), dénonce vertement dans un courrier envoyé dès juin 2019 des accusations « scandaleuses, ignominieuses et indignes », un climat de « suspicion généralisée » et une campagne de communication « agressive et hostile ».

      Dans les congrès organisés par la profession, le nom d’Houria Aouimeur est hué. La directrice se fait traiter de « folle » et de « délirante ». Encore aujourd’hui, la profession refuse de voir ses pratiques professionnelles remises en cause. Dans un communiqué daté du 9 février 2023, les mandataires démentent toujours aussi fermement « avoir conservé l’argent destiné à indemniser les salariés » et considèrent que les plaintes déposées contre eux sont « dénuées de fondement ».
      Un risque pèse « sur son intégrité physique »

      Houria Aouimeur, elle, après avoir connu une période de tranquillité durant la pandémie de Covid-19 – les intimidations ont cessé pendant cette période –, se retrouve de nouveau au cœur de la tempête à partir de juin 2020. Les allées et venues suspectes reprennent devant son domicile, puis, dans la nuit du 26 juin 2020, les locaux de la DUA, dorénavant équipés d’un système de vidéo, sont de nouveau « visités ». Sequentys, une société de sécurité privé, est appelée en renfort.

      Dans un rapport daté du 4 octobre 2021, ses enquêteurs relatent une très longue liste d’incidents. Le 23 juin 2021, Houria Aouimeur est interpellée brusquement dans un restaurant. Quinze jours plus tard, les détectives de Sequantys notent que « trois individus organisés dans un périmètre de triangulation » se sont placés « en observation » devant l’appartement de la directrice. Au moment où celle-ci sort dans la rue, l’un d’entre eux « vient à son contact, puis la regarde fixement à travers la vitre du taxi » dans lequel elle a juste le temps de s’engouffrer. Entre juillet et août 2021, à quatre reprises, et sans raison, souligne encore le rapport, « une alarme se déclenche à son domicile ». Son fils « est accosté dans la rue ». Enfin, sa résidence secondaire fait aussi l’objet d’une visite nocturne « sans que rien ne soit dérobé ».

      Dans son document final, la société privée de sécurité recommande à la directrice de « limiter dorénavant ses déplacements piétons », d’utiliser « systématiquement des taxis », de « sécuriser ses transmissions » et de conserver « secret » son agenda. Car, écrivent-ils, un risque pèse « sur son intégrité physique ». Son existence tourne au cauchemar.
      Etrange concordance des dates

      Mais le pire est peut-être encore à venir. Début décembre 2022, Houria Aouimeur découvre que son propre supérieur hiérarchique, Christophe Valentie, le directeur général de l’Unédic, a déclenché une enquête à son encontre par l’intermédiaire d’un cabinet externe, Monceau Experts. Lequel a passé au peigne fin ses frais professionnels : frais de bouche, d’hébergement, de taxis, d’essence. Tandis qu’elle s’émeut de cette procédure, elle se voit contrainte de se justifier dans un délai de 48 heures, par le biais de mails comminatoires : « Je te rappelle que je suis ton supérieur, lui écrit, le vendredi 9 décembre 2022, Christophe Valentie, ton attitude te place dans une situation d’insubordination. Si mes demandes ne sont pas satisfaites lundi, j’en tirerai toutes les conséquences. »

      Houria Aouimeur fournit alors les documents réclamés. « Ils attestent que les frais professionnels sont 40 % moins élevés sous sa direction que sous celle de son prédécesseur », assure son avocat William Bourdon. Depuis janvier, un nouvel audit a encore été demandé. « Alors qu’Houria Aouimeur œuvre pour le bien public, on pinaille sur des notes de taxis qu’elle a été obligés d’utiliser pour sa protection, tempête l’avocat. Clairement, on veut la faire taire. »

      Dans la plainte qu’il a déposée pour « harcèlement moral », William Bourdon souligne par ailleurs une étrange concordance des dates. Sa cliente s’est retrouvée ciblée par sa direction juste après avoir détaillé le 26 octobre 2022, pour la première fois, l’ensemble des malversations qu’elle avait découvertes au juge d’instruction qui l’avait convoquée. Une série d’« infractions financières », peut-on lire dans la plainte, « susceptibles d’être imputées à des responsables de premier plan de différentes institutions ».

      Pour sa part, Christophe Valentie n’a pas souhaité répondre à « l’Obs » et l’Unédic affirme dans un communiqué que le dossier judiciaire à l’instruction et les « graves manquements aux règles en vigueur » imputables à la directrice générale de la DUA sont deux affaires distinctes. L’organisation met en garde contre tout « amalgame ». De son côté, le Medef ne souhaite pas davantage s’exprimer. Houria Aouimeur, elle, en a été réduite à demander l’aide de la Défenseure des Droits. L’institution qui en France a pour mission d’assurer la protection des lanceurs d’alerte contre toutes les formes de représailles.

  • Stage de jeûne : « Je suis partie car ça se passait mal pour moi. Mon amie est décédée trois jours après mon départ »
    https://www.nouvelobs.com/justice/20230124.OBS68677/stage-de-jeune-mon-amie-est-decedee-trois-jours-apres-mon-depart.html

    Le naturopathe de 58 ans Eric Gandon a été mis en examen jeudi 12 janvier, après plusieurs décès survenus lors de « cures hydriques » qu’il avait organisées, selon le parquet de Tours. Il a été écroué et encourt jusqu’à trois ans de prison. L’homme, « spécialiste » du jeûne, est mis en cause pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui, abus de faiblesse et exercice illégal des professions de médecin et de pharmacien pour des faits survenus de juillet 2020 à janvier 2023. Une enquête avait été ouverte en 2021, après la mort d’une adepte de 44 ans pendant l’un de ses stages organisé dans un château à Noyant-de-Touraine, en Indre-et-Loire.

  • Expulsé par Israël, Salah Hamouri refuse d’être condamné au silence
    Par Joris FIORITI - AFP – 23/01/2023 – dépêche AFP reprise par l’Express , tv5 Monde , l’Obs
    https://information.tv5monde.com/info/expulse-par-israel-salah-hamouri-refuse-d-etre-condamne-au-sil
    https://www.lexpress.fr/monde/expulse-par-israel-salah-hamouri-refuse-detre-condamne-au-silence-R5PE6GXCM
    https://www.nouvelobs.com/monde/20230123.AFP7225/expulse-par-israel-salah-hamouri-refuse-d-etre-condamne-au-silence.html

    (...) Né à Jérusalem-Est, partie de la Ville sainte annexée et occupée par l’Etat hébreu, où il a passé toute sa vie, l’avocat ne disposait pas de la nationalité israélienne mais uniquement d’un permis de résidence jérusalémite. En plus d’un passeport français, hérité de sa mère.

    Salah Hamouri « est un emblème de la répression contre la société civile » menée par Israël, qui veut « faire taire les voix dissidentes dans sa politique d’apartheid contre la population palestinienne », estime Nathalie Godard.

    Son expulsion constitue en ce sens « un précédent extrêmement dangereux pour les Palestiniens de Jérusalem, pour qui sera requise la loyauté à la puissance occupante » s’ils veulent rester vivre sur place, s’inquiète la palestinienne Milena Ansari, collègue de l’avocat à Addameer, une ONG défendant les droits des prisonniers palestiniens, qu’Israël qualifie également de « terroriste ».

    « En déportant Salah, (Israël) croit le réduire au silence, qu’il verra la beauté de la France et oubliera l’agonie de la Palestine. Mais je suis sûre que cela ne se produira pas », lance-t-elle.

    De fait, l’avocat multiplie les interventions depuis cinq semaines qu’il est en France. Mercredi, il était reçu au Parlement européen.

    « Israël n’a pas gagné dans sa volonté de me faire taire. Ma voix sera plus haute, plus forte. Mon combat va continuer », insiste-t-il. « Je ne donnerai pas cette occasion à l’occupant de sentir qu’il a gagné en me déportant de force de Palestine ».

    #Salah_Hamouri

  • « Programme B », « Travail (en cours) »… Les podcasts de la semaine
    https://www.nouvelobs.com/teleobs/20230121.OBS68583/programme-b-travail-en-cours-les-podcasts-de-la-semaine.html

    TéléObs attire votre attention sur des émissions à découvrir ou à réécouter. Cette semaine, « Les Sans-dents, une histoire politique du sourire » par Hélène Goutany et « Une vie sans travail est-elle possible ? » par Marion Bothorel.

    « Les Sans-dents, une histoire politique du sourire » par Hélène Goutany

    Ancienne ministre, Marie-George Buffet se souvient de la gêne d’avoir été photographiée lors d’un débat public alors qu’elle portait une dentition provisoire : « J’avais le sentiment, parce que cela touche à l’intime, qu’il ne fallait pas que cela se voit. Refaire ses dents, c’est un peu reconnaître qu’on a mal géré ses affaires. » Alors que les politiques sont les premiers à modifier leur sourire (François Mitterrand s’est fait limer des canines trop agressives), les « sans-dents » - l’expression de Jean de La Fontaine, remise au goût du jour, à ses dépens, par François Hollande en 2016 - portent sur leur visage la culpabilité de ceux à qui l’on reproche de ne pas faire assez pour s’en sortir.

    Seuls 43 % des Français consultent un dentiste contre 71 % de la population allemande ou anglaise. Premier poste de #soins auquel on renonce dans la #précarité, les dents attirent le cynisme mercantile des centres low cost comme Dentexia qui a fini par fermer ses portes après avoir arnaqué 3 000 personnes. Certains, comme Jérémie Bazart, qui sillonne la Seine-Saint-Denis avec son bus dentaire, sauvent l’honneur de la profession. A.S.

    https://www.binge.audio/podcast/programme-b/les-sans-dents-une-histoire-politique-du-sourire

    #podcast #violence_sociale #centre_dentaires #sans_dents

  • 10 choses à savoir sur le gouvernement le plus à droite de l’histoire israélienne
    https://www.nouvelobs.com/monde/20221229.OBS67703/10-choses-a-savoir-sur-le-gouvernement-le-plus-a-droite-de-l-histoire-isr

    10 choses à savoir sur le gouvernement le plus à droite de l’histoire israélienne
    Réunis autour de Benyamin Netanyahou, qui réalise son grand retour au pouvoir, les ministres de droite, d’extrême droite et ultraorthodoxes de la nouvelle coalition doivent prêter serment ce jeudi 29 décembre à la Knesset, le Parlement israélien.
    Par Céline Lussato
    · Publié le 29 décembre 2022 à 11h21 · Mis à jour le 29 décembre 2022 à 11h23
    Temps de lecture 7 min

    Après un an et demi d’un gouvernement issu d’une coalition hétéroclite de députés de gauche, du centre, de droite et arabes dirigée par Naftali Bennett (droite nationaliste) puis Yaïr Lapid (centre gauche), l’ancien Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a présenté ce jeudi 29 décembre son nouveau gouvernement issu des élections législatives du 1er novembre, les cinquièmes tenues en moins de quatre ans.

    A la tête du Likoud, Netanyahou a réussi à décrocher 64 des 120 sièges de la Knesset, le Parlement israélien, grâce au soutien de deux partis religieux ultraorthodoxes (Shass et Judaïsme unifié de la Torah) et de trois formations d’extrême droite (Sionisme religieux de Bezalel Smotrich, Force juive d’Itamar Ben Gvir et Noam d’Avi Maoz). Une nouvelle coalition qui offre à Israël le gouvernement le plus à droite de son histoire et fait craindre aux libéraux de nombreux reculs en matière de droits humains et de respect de la démocratie.
    1. Netanyahou : le grand retour

    Vainqueur des législatives du 1er novembre, Benyamin Netanyahou, 73 ans, reprend donc la place de Premier ministre qu’il avait dû abandonner il y a un an et demi à Naftali Bennett. Le détenteur du record de longévité à la tête du pays (seize ans, de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021) avait initialement jusqu’au 11 décembre pour annoncer son gouvernement. Mais, devant les difficultés à s’entendre avec ses partenaires, le leader du Likoud a dû obtenir une prolongation de quatorze jours, le maximum prévu par la loi. Car Netanyahou a davantage besoin de ses alliés qu’ils n’ont besoin de lui. Sans eux, pas de majorité, pas de gouvernement et retour aux urnes !

    En effet, en raison des poursuites judiciaires à son encontre (le Premier ministre doit répondre d’accusations de fraude et d’abus de confiance dans trois dossiers distincts pour corruption), les autres formations politiques, qu’elles soient de droite, centristes ou de gauche, ont fait savoir qu’elles refuseraient de participer à un gouvernement dirigé par « Bibi ». C’est donc les mains apparemment liées que ce dernier revient au pouvoir, contraint pour reprendre les rênes du pays de signer des accords avec des partis dont il ne partage pas toujours les vues extrémistes.
    En Israël, les encombrants alliés d’extrême droite de Benyamin Netanyahou
    2. Smotrich : un ultranationaliste aux commandes des Territoires occupés

    C’est le poste qu’il voulait et il l’a obtenu : le chef de la formation d’extrême droite HaTzionut HaDatit (Sionisme religieux), Bezalel Smotrich, devient ministre chargé de la gestion civile de la Cisjordanie occupée au sein du ministère de la Défense. Autrement dit, ce tenant de l’annexion des Territoires palestiniens se voit confier la gestion des problématiques liées aux populations israéliennes et palestiniennes en Cisjordanie, y compris la délivrance des permis de construire dans la zone C (les 60 % du territoire où sont situées les implantations israéliennes).

    Smotrich, qui a grandi dans la colonie israélienne de Beit El et habite aujourd’hui dans celle de Kedumim, milite en faveur de l’établissement de la pleine souveraineté juive sur la terre biblique d’Israël dans son intégralité. Et il semble bien décidé à utiliser sa nouvelle influence pour atteindre ses objectifs.
    Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich à la Knesset, à Jérusalem, le 15 novembre 2022.
    Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich à la Knesset, à Jérusalem, le 15 novembre 2022. (ABIR SULTAN/AFP)
    3. Ben Gvir : interdit de service militaire, il s’impose à la Sécurité nationale

    Itamar Ben Gvir n’a pas fait son service militaire. Dans un pays où chaque jeune homme donne à l’armée trois ans de sa vie (deux ans pour les femmes), l’armée lui avait fermé ses portes en raison de son activisme dans des organisations extrémistes. Et pourtant, voici le chef de la formation d’extrême droite Otzma Yehudit (Force juive) propulsé à la tête d’un ministère de la Sécurité nationale ! Un portefeuille de poids, qui a même été spécialement élargi pour lui permettre d’exercer un contrôle sans précédent sur la police israélienne ainsi que sur les forces qui opèrent en Cisjordanie. Rappelons que, durant la campagne électorale, il avait présenté un plan d’action prévoyant d’armer les soldats de réserve d’armes d’assaut ou encore d’assouplir les règles qui encadrent les tirs à balles réelles.
    Qui est Itamar Ben Gvir, le leader d’extrême droite révélé lors des législatives israéliennes
    4. Violences faites aux femmes : l’inquiétant recul

    Finalement, Israël devrait ne pas adhérer à la Convention d’Istanbul sur la lutte contre les violences envers les femmes. C’est en effet une demande du parti de Bezalel Smotrich, à laquelle Benyamin Netanyahou a décidé d’accéder et qui figure dans l’accord de coalition. Le ministre sortant de la Justice, Gideon Saar, avait fait pression pour qu’Israël adhère au traité international de 2011 signé par 45 pays et l’Union européenne, qui oblige les gouvernements à adopter une législation permettant de poursuivre les violences domestiques et les abus similaires ainsi que le viol conjugal et les mutilations génitales féminines. Beaucoup s’inquiètent de la place qu’occuperont les droits des femmes dans la prochaine mandature. Alors que la coalition sortante comprenait 30 femmes sur 61 membres de la Knesset, la nouvelle n’en compte que neuf, les partis religieux ne présentant aucune femme sur leurs listes.
    5. La liste noire du parti anti-LGBT Noam

    Le parti Noam n’a jamais caché ses opinions homophobes. Il en a même fait son fonds de commerce. Mais les révélations du quotidien israélien « Yedioth Ahronoth » n’en ont pas moins scandalisé les libéraux israéliens. Le journal a en effet eu accès à un document interne de la formation datant de 2019 qui dressait une liste de plusieurs dizaines de noms de présentateurs de télévision, journalistes, animateurs de radio et autres professionnels de l’industrie de l’information et du divertissement désignés comme homosexuels. Le quotidien a affirmé ignorer le but de ce listing. Mais, à l’heure où le dirigeant de Noam, Avi Maoz, devient vice-ministre chargé de « l’Identité nationale juive » d’Israël, cette démarche ne peut qu’inquiéter la communauté LGBT.
    Manifestation devant la Knesset, à Jérusalem, le 29 décembre 2022, lors de la présenation du nouveau gouvernement israélien.
    Manifestation devant la Knesset, à Jérusalem, le 29 décembre 2022, lors de la présenation du nouveau gouvernement israélien. (AHMAD GHARABLI / AFP)
    6. Loi du retour : ne pas « dénaturer » l’identité juive

    Les nouveaux alliés politiques ultranationalistes et ultraorthodoxes de Benyamin Netanyahou ont annoncé leur intention de modifier la loi du retour de 1950, qui garantit la citoyenneté israélienne à toute personne, venue de n’importe quel pays du monde, qui peut prouver avoir au moins un grand-parent juif. Elle est considérée comme une juste mesure pour protéger les victimes d’antisémitisme dans le monde. Mais pour les partis nationalistes, et en particulier chez les ultraorthodoxes, la clause dite des « petits-enfants » mettrait en péril l’identité juive d’Israël. En effet, la judéité au sens religieux ne se transmet que par la mère. Or Israël accueille depuis sa création les descendants d’hommes et de femmes de confession juive, sans distinction.

    Le parti HaTzionut HaDatit de Smotrich a réclamé à plusieurs reprises son abrogation. Au lendemain des élections du 1er novembre, les partis ultraorthodoxes Yahadut HaTorah (Judaïsme unifié de la Torah) et Shass se sont ralliés à cette demande, de même que les partis Otzma Yehudit et Noam ainsi que certains députés du Likoud, notamment les religieux. Mais modifier cette loi pourrait mettre en péril les relations avec certaines communautés dans le monde, en particulier aux Etats-Unis où les juifs libéraux ont une forte influence. Plusieurs centaines de rabbins américains ont d’ailleurs signé une lettre dans laquelle ils dénoncent les partenaires d’extrême droite de Benyamin Netanyahou.
    7. Deri : condamné et pourtant ministre !

    Sa nomination paraissait impossible, et pourtant Aryeh Deri redevient ministre de Benyamin Netanyahou. Condamné en janvier à une peine avec sursis pour fraude fiscale, le leader du parti ultraorthodoxe Shass avait conclu avec le tribunal un accord qui lui permettait de démissionner du Parlement avant la sentence afin d’éviter une condamnation pour « turpitude morale », circonstance aggravante du délit de fraude fiscale, ce qui l’aurait empêché de faire de la politique pendant sept ans.

    Désireux de prendre un poste ministériel dans le nouveau gouvernement, le député a obtenu de Netanyahou le vote d’une loi autorisant une personne reconnue coupable d’un délit, mais condamnée avec sursis, à obtenir un portefeuille ministériel. En janvier, la presse israélienne avait affirmé que la question de la turpitude morale serait réexaminée si Deri aspirait à reprendre une fonction publique de haut niveau. Mais cette possibilité vient d’être balayée par la modification de la loi.
    Benyamin Netanyahou et Aryeh Deri à la Knesset, à Jérusalem, le 13 décembre 2022.
    Benyamin Netanyahou et Aryeh Deri à la Knesset, à Jérusalem, le 13 décembre 2022. (GIL COHEN-MAGEN/AFP)
    8. Etat démocratique en danger

    Plus de 1 100 anciens haut gradés de l’armée de l’Air, l’une des branches les plus illustres de la Défense israélienne, ont publié une lettre lundi 26 décembre, mettant en garde contre le futur gouvernement de Benyamin Netanyahou.

    « Nous étions tous prêts à sacrifier nos vies pour le pays tout au long de nos années en tant que pilotes de chasse. Même après avoir servi dans l’armée de l’Air, nous avons continué à participer à la construction de l’Etat au mieux de nos capacités, écrivent les 1 197 anciens officiers. Ce que nous avons tous en commun aujourd’hui, c’est la crainte que l’Etat démocratique d’Israël ne soit en danger. […] L’Etat d’Israël, qui a été créé en tant qu’Etat juif et démocratique, ne pourra pas exister comme le prévoit la déclaration d’Indépendance, s’il renonce à son identité de démocratie libérale. »
    David Khalfa, chercheur : « Netanyahou ne peut pas se passer du soutien de l’extrême droite, il est piégé »
    9. La séparation des pouvoirs en sursis

    Le nouveau gouvernement va « entraîner le pays dans une dangereuse spirale antidémocratique » et saper l’Etat de droit « pour des raisons personnelles », a dénoncé le Premier ministre sortant, Yaïr Lapid, lors d’une conférence de l’Israel Democracy Institute, assurant notamment que Benyamin Netanyahou « veut adopter une loi interdisant d’inculper un Premier ministre parce que c’est lui qui a été inculpé ». Ce dernier est en effet actuellement jugé dans trois affaires de corruption. Or l’un des principaux points à l’ordre du jour du nouveau gouvernement est l’adoption de ce que l’on appelle la « clause de dérogation », ce qui modifierait radicalement l’équilibre des pouvoirs entre les pouvoirs judiciaire et législatif en permettant à la Knesset d’adopter des lois qui contredisent les douze Lois fondamentales du pays (qui forment une quasi-Constitution) et éliminerait la capacité de la Cour suprême de les abroger. Grâce à cette clause, si la Knesset adoptait une loi annulant par exemple le procès de Netanyahou, la Cour suprême n’aurait pas le pouvoir de revenir dessus.
    10. Des inquiétudes entendues

    Un membre important du conseil d’administration spirituel du parti ultraorthodoxe Shass a déclaré le 26 décembre qu’il avait demandé au chef du parti Aryeh Deri de ne plus introduire de projets de loi qui pourraient nuire à la population laïque d’Israël. « Nous n’avons aucune intention de faire passer des lois qui attiseront la haine et diviseront. Nous voulons unir. Nous voulons rassembler les gens. Nous ne cherchons pas à diviser », a déclaré le rabbin David Yosef, fils du grand rabbin séfarade d’Israël Ovadia Yosef, défunt chef spirituel du Shass, dans une vidéo partagée par la Douzième chaîne. En première ligne depuis des années pour la défense des intérêts des Israéliens orthodoxes et souvent étiqueté « ennemi numéro 1 » des laïcs dans le pays, le Shass semble désormais faire figure de modéré dans la nouvelle configuration politique.
    Par Céline Lussato

  • Bastien Vivès: la morale de la polémique – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/10890

    Protester contre la consécration d’une œuvre ou d’un auteur fait partie des formes les plus banales de ce débat, et n’est l’apanage d’aucun camp. A ma gauche : la critique féministe du César décerné à Polanski en 2020 ; à ma droite : la disqualification réactionnaire du Nobel attribué à Annie Ernaux en 2022. Dès lors qu’on admet que le champ culturel n’est pas un héritage figé, mais le lieu même de la confrontation des idées, le débat apparaît comme l’outil indispensable de la manifestation de l’évolution des sensibilités. La protestation qui a accueilli le projet de carte blanche du festival d’Angoulême s’inscrit précisément dans ce cadre : elle traduit la préoccupation nouvelle des violences sexuelles, l’intégration récente de la question de l’inceste, le souci d’éviter la banalisation de modèles néfastes et de protéger les victimes. Bien entendu, la création culturelle implique la liberté d’expression, mais celle-ci n’a jamais été sans limites. C’est très exactement à discuter de ces limites que sert le débat public.

    • LE postulat de base :

      Une fois pour toutes : agiter l’épouvantail de la censure n’a pour seul objectif que de refuser le débat. C’est un argument de dominant, qui vise à préserver le statu quo – raison pour laquelle la dénonciation de la « cancel culture » est devenue un réflexe des paniques morales du camp conservateur.

      Après, place au #débat.

    • Personne pour dire que la programmation d’une expo Bastien Vives à Angoulème est un coup de pied de l’âne de la direction du festival qui digère mal que le jury de l’année dernière ait désigné Julie Doucet présidente de l’édition 2023 en lui attribuant le Granx Prix 2022 ?

    • Ah ben si !

      https://www.actuabd.com/+BD-Egalite-s-exprime-au-sujet-de-Vives+

      https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20221222.OBS67449/derriere-l-affaire-bastien-vives-la-gronde-des-autrices-de-bd.html

      Mais apparemment, ça rentre pas dans la caboche.
      Il est juste que l’expo Vives soit annulée. Non pas parce qu’elle aurait consacré un artiste problématique. Mais parce que elle constitue un instrument de l’invisibilisation des femmes. Y compris en remplissant l’espace médiatique avec des circonvolutions sur l’art, la morale et mon cul sur la commode

    • Nul ne prétend que la lecture d’un album de Vivès provoquera mécaniquement le viol d’un enfant – pas plus que la vision d’une caricature antisémite ne suscitera fatalement une violence raciste. En revanche, il serait ridicule de nier que dans les deux cas, le jeu avec le fantasme et la légitimation symbolique que représente sa figuration est bien ce que recherche le public de ces productions. Dans un de ces registres, nous avons décidé qu’il était préférable de prohiber ce jeu dangereux.

    • Un commentaire du blog de Jean-No qui parle du point de vue d’une autrice.

      Blanche
      25 décembre 2022 à 11 h 12 min

      Sur ta suggestion, je copie ici la très longue réponse que je t’ai faite sur Mastodon.

      Je fais partie des signataires de la tribune publiée sur Médiapart, et je ne me sens pas « mauvais gagnant », parce qu’on n’a pas gagné.

      
La direction du FIBD a choisi l’annulation pour protéger Vivès et se dédouaner à peu de frais en disant en gros « on était prêts à discuter de la responsabilité de l’artiste, mais ces hystériques ne nous ont pas laissé le choix ». Sauf qu’il n’y a aucune réflexion sur la responsabilité du FIBD.

      Je vais commencer par pointer que je suis d’accord avec plusieurs choses, et que c’est pour ça que j’ai l’espoir qu’on puisse en discuter réellement. Je suis d’accord avec le fait que le saupoudrage de persos appartenant à des minorités dans une œuvre pour se donner bonne conscience de façon superficielle sans changer le reste du modèle médiatique n’est pas un horizon souhaitable. C’est pauvre, et c’est souvent une arme pour faire taire ces minorités. Je suis d’accord aussi avec le fait qu’il faut toujours se méfier des arguments de moralité pour censurer l’art, et en tant que personne queer (et blanche et privilégiée par ailleurs), c’est quelque chose que je n’ai jamais oublié et qui m’a précisément fait réfléchir longuement au « cas Vivès ». L’argument de la loi n’est pas suffisant du tout (et d’ailleurs la tribune évite délibérément cet angle).

      Mais je crois que ce texte pêche par une focalisation sur l’individuel, c’est-à-dire la responsabilité de l’artiste (et son avenir professionnel une fois mis devant ses responsabilités), sans voir tout le reste : Qui a la possibilité de devenir artiste ? Comment l’art est influencé et médiatisé par différentes instances (les maisons d’éd., les médias culturels, les institutions publiques, les festivals…) ? Quel est leur rôle, avec quelles conséquences ?

      Et je crois que c’est particulièrement facile à comprendre au sujet de l’argument pour la légitimité des acteurices à jouer ce qu’iels ne sont pas. Il faut absolument voir le documentaire « Disclosure » sur Netflix qui discute des conséquences réelles et profondes du « droit des personnes cis à jouer des persos trans » à la fois en termes de représentation et d’opportunités de travail quasi-inexistantes pour les acteurices trans aux É-U. Idem sur la question de l’actrice noire « pas assez foncée » pour jouer Nina Simone : l’idée que « ça va trop loin » sous-entend que quand même, un Noir est un Noir, il faut pas chipoter, et ignore complètement la réalité et les conséquences dramatiques du colorisme, qui est entretenu et renforcé à un niveau collectif par la mise en avant systématique d’actrices et de célébrités noires à la peau claire.

      Mais ça n’est pas qu’une question d’image : au cœur du problème, il y a évidemment ce qui est raconté. Et donc la question de la légitimité de tout un chacun à créer des œuvres parlant de ce qu’on est pas. Là aussi, le problème n’est pas à regarder uniquement au niveau individuel, mais plutôt à l’échelle collective. Avec l’argument « rien de ce qui est humain ne m’est étranger », les auteurs blancs privilégiés peuvent continuer à être publiés, c’est super, rien à changer. Sauf qu’il y a des conséquences systémiques sur l’accès à la profession d’auteur, à l’argent et à l’exposition médiatique. Le problème, ce n’est pas qu’individuellement, quelqu’un parle d’un sujet « de l’extérieur », c’est qu’iel prend la place de quelqu’un qui pourrait en parler « de l’intérieur », et qui aurait des choses à exprimer qu’iel serait seul·e à pouvoir exprimer justement sans tomber dans une représentation superficielle à la Benetton. Quand on fait l’effort de lire, d’écouter ou de regarder l’art de personnes appartenant à ces diverses communautés (ou minorités non organisées en communautés, d’ailleurs), on se rend compte qu’iels ont des choses à dire, à nous apprendre sur l’expérience humaine, et qu’on est généralement très loin d’une bienpensance aseptisée. Mais justement, il faut faire l’effort, il faut aller chercher, parce qu’iels sont maintenu·es à l’écart. 
Il y a des limites matérielles et financières à ce qui peut être publié, et quand certaines catégories de la population trustent la profession, c’est précisément là qu’on se retrouve avec des décisions qui soit mettent en avant le même pt de vue oppressif traditionnel (sexiste, raciste, etc.) en se cachant derrière la nécessaire liberté absolue de l’art, soit ne laissent la place qu’à des produits de consommation pseudo-inclusifs tièdes parce qu’iels ne comprennent pas les enjeux.

      Et au-delà du pouvoir de décision des maisons d’éd. ou des financeurs, il y a un « milieu », un système (là aussi) de sociabilités qui continue à exclure, en exigeant par exemple des autrices qu’elles acceptent de bonne grâce de côtoyer des auteurs dont tout le monde sait qu’ils sont des connards dangereux, parce qu’il faudrait voir à pas être trop chiantes non plus. Déjà qu’on les laisse publier leurs histoires de filles, hein. À répéter pour les autres minorités.

      Et là-dedans, le FIBD a un rôle important, à la fois de lieu de sociabilisation des auteurices, et de prescripteur culturel (subventionné par de l’argent public). Un artiste peut se rêver en sale gosse irrévérencieux, en poil-à-gratter de la société bla bla bla, mais le FIBD ne peut pas. Le FIBD, de par sa fonction, présente un art qui se retrouve de fait « art officiel », légitime et institutionnel. Le FIBD a une fonction politique. Et c’est là qu’on ne peut pas ignorer « la morale », dans le sens des valeurs que le FIBD défend activement. Pour moi et les autres signataires de la tribune, le féminisme – c’est-à-dire la lutte pour parvenir à une égalité de fait dans la société – est important. Or Vivès, malgré toutes les qualités narratives et artistiques de ses œuvres, est ouvertement, bruyamment, agressivement anti-féministe.

      Si le FIBD ne lui consacre pas d’expo, il ne le censure en rien. Mais s’il lui consacre une expo, il met de fait en avant un discours conservateur et excluant. Le problème, c’est qu’au moment de faire la programmation, ça ne dérange visiblement pas la direction artistique du FIBD, et que dans le communiqué (non-signé) annonçant l’annulation, à aucun moment la responsabilité morale du FIBD n’est évoquée.

      C’est marrant, parce que l’expression « on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre » appliquée dans ce texte aux mobilisé·es contre l’expo, c’est exactement celle qui m’est venue à l’esprit au sujet de Vivès et d’au moins un des directeurs artistiques du FIBD, qui se pensent comme des critiques d’une bien-pensance hégémonique, alors qu’ils sont au contraire du côté de l’ordre établi, favorisés dans l’accès aux postes et aux prix. Dans ma métaphore, le beurre, c’est l’absence totale de responsabilité parce « l’art, m’voyez », et l’argent du beurre, c’est à la fois l’argent qu’ils touchent et la position d’être en mesure de se faire plaisir à écrire les BD ou monter les expos qu’ils veulent (celles qui célèbrent les femmes en montrant les gros nichons de la crémière, bien sûr). 



      Cette année il y a 3 expos consacrées à des autrices sur 11 expos individuelles (+ 4 expos collectives où on risque de retrouver le même genre de proportion), et il faudrait s’estimer heureux·ses ?! L’expo Vivès, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, mais il reste bien rempli, le vase. Elles restent bien là, les inégalités. Ras-le-bol. On devrait continuer à se contenter de miettes, et dire merci en plus ?

      Si on se rassemble pour signer des tribunes et des pétitions, c’est parce qu’on ne se bat pas contre un auteur, mais contre tout un système discriminatoire. Et on est loin d’avoir gagné.

      
Mais j’accueille volontiers la discussion, puisque j’ai forcément moi aussi des angles aveugles.


    • Évènement de Galerie Arts Factory et L’Association
      https://www.facebook.com/events/724673695964892

      Grand Prix du Festival d’Angoulême 2022, l’autrice canadienne Julie Doucet sera le vendredi 20 janvier à la galerie Arts Factory pour présenter et déplier « Suicide Total », un livre monstre de 20 mètres de long !

      au même endroit Amandine Urruty the model exposition personnelle du 17/01 au 25/02.
      https://artsfactory.net/index.php/amandine-urruty-4

  • Les autorités chinoises ont décidé de faire basculer le pays en mode "yolo" en abandonnant la politique #zero_covid. Petite revue de discussions sur le sujet depuis une bonne semaine.

    https://seenthis.net/messages/981758
    Les limites de la politique #zéro_covid du gouvernement chinois.
    Chine : du confinement à la rébellion

    https://seenthis.net/messages/982574
    La Chine abandonne, de facto, sa politique zéro Covid

    https://seenthis.net/messages/981992
    "Zéro Covid" en Chine : le chaos au quotidien
    Témoignages

    https://seenthis.net/messages/982682
    A Pékin, un timide retour à la normale au sortir du « zéro Covid »

    https://seenthis.net/messages/983083
    La Chine confrontée à une violente flambée de Covid-19

    https://seenthis.net/messages/983164
    Covid en Chine : vers une flambée épidémique

    https://seenthis.net/messages/983167

    « On reste quand même beaucoup mieux protégé quand on est vacciné. La preuve risque hélas d’en être encore donnée par la Chine, qui relâche sa politique de terreur drastique zéro-covid. Elle a vacciné peu de gens, avec des vaccins peu efficaces... c’est comme s’ils n’étaient pas vaccinés. J’ai peur que ce soit une catastrophe, mais ce sera au moins la preuve qu’Omicron qui arrive sur une population pas vaccinée entraîne une hécatombe. Comme à Hong Kong au début de l’année. »

    https://seenthis.net/messages/983196

    “Le succès face au virus n’a pas été le fait des mesures « autoritaires » de l’État, lesquelles, d’ailleurs, ont été surpassées pas les confinements bien plus rigoureux mis en place en Italie, en France ou ailleurs. En réalité, en Chine, la pandémie a été contenue grâce à l’effort réel et sincère de la plus grande partie de la population.” (Contagion Sociale, Chuang, Niet ! éditions p238)

    #pandémie #covid #SARS-CoV2 #Chine #tester_tracer_isoler

  • Ce que la dématérialisation fait au travail social | Hubert Guillaud @hubertguillaud
    https://hubertguillaud.wordpress.com/2022/11/28/ce-que-la-dematerialisation-fait-au-travail-social

    Nadia Okbani dresse le même constat chez les agents de la CAF. La dématérialisation a commencé par une diversification des modes de contacts, ou ouvrant au contact par mail ou en ligne. Puis, le mode de contact numérique a été rendu obligatoire pour certaines démarches, comme la prime d’activité et les aides personnalisées au logement étudiant. Désormais, la norme, c’est la démarche en ligne. Et pour mieux l’imposer, c’est l’accueil physique dans les agences qui a été modifié. Désormais, le rendez-vous prévaut. On n’a plus accès aux agents à l’accueil des Caf, mais à des ordinateurs dans un espace de libre service. Bien souvent, il n’y a plus d’accueil assis, hormis pour ceux qui attendent leur rendez-vous. Il y a bien des conseillers présents, mais ceux-ci ne maîtrisent pas la gestion des droits, ils ne sont là que pour accompagner les usagers à faire leur démarches en ligne ou à prendre rendez-vous sur un ordinateur. Les conseillers présents sont formés en 14 semaines, quand il faut 18 mois de formation à un agent pour maîtriser la complexité des prestations. Dans ces espaces, les publics attendent, s’impatientent. Certains gèrent leurs démarches. Les conseillers activent les publics pour qu’ils réalisent leurs démarches seuls. Or, bien souvent, les publics viennent pour des questions précises et n’obtiennent pas de réponses puisqu’ils n’accèdent pas à ceux qui pourraient les leur apporter. Prendre un rendez-vous en ligne est lui-même compliqué. Bien souvent, il n’y a pas de créneau qui sont proposés (les rendez-vous sont libérés à certains moments de la semaine, et c’est l’information capitale : à quel moment faut-il se connecter pour espérer avoir un créneau de rendez-vous). Certains motifs qu’il faut renseigner pour en obtenir un, ne fournissent pas de rendez-vous. D’autres au contraire ouvrent plus facilement un accès, comme le fait de déclarer être enceinte. Souvent, l’agent vous appelle la veille du rendez-vous au prétexte de le préparer, rappeler les documents nécessaires à apporter… bien souvent, c’est pour tenter de trouver une raison de l’annuler. Quant aux rendez-vous pour un RSA, les 20 minutes maximum que les agents peuvent passer avec un usager, fait qu’ils sont décomposés en plusieurs rendez-vous, quand ils ne sont pas sans cesse reportés. Au final, constate Nadia Okbani : “ce sont les publics les plus précarisés qui sont les plus éloignés des agents les plus compétents, alors que ce sont eux qui en ont le plus besoin”, d’abord parce que leurs situations sont souvent compliquées et nécessitent des savoirs-faire pour dénouer l’écheveau complexe des droits auxquels ils pourraient avoir accès.

  • Le député Meyer Habib visé par une enquête pour « détournement de fonds publics »
    Par L’Obs · Publié le 30 novembre 2022
    https://www.nouvelobs.com/politique/20221130.OBS66591/le-depute-meyer-habib-vise-par-une-enquete-pour-detournement-de-fonds-pub

    Le bureau du député apparenté LR a été perquisitionné mardi, à la suite d’un signalement. Les enquêteurs soupçonneraient des irrégularités dans les rémunérations de ses collaborateurs parlementaires, selon BFMTV.

    Le député Meyer Habib, apparenté au groupe Les Républicains (LR), est visé par une enquête pour « détournement de fonds publics », a-t-on appris ce mercredi 30 novembre auprès du parquet de Paris, confirmant une information de BFMTV. Le bureau à l’Assemblée nationale du député de la 8e circonscription des Français de l’étranger – qui recouvre notamment Israël, la Grèce et l’Italie – a été perquisitionné mardi, a-t-on appris de même source.

    L’enquête a été confiée à l’OCLCIFF (Office central de Lutte contre la Corruption et les Infractions financières et fiscales) en novembre 2021, a précisé le parquet de Paris. (...)

    #Meyer_Habib

  • Pour obtenir un rendez-vous médical, mieux vaut ne pas être bénéficiaire d’une aide à la santé
    https://www.slate.fr/story/235168/refus-soins-medecins-patients-precaires-discrimination-aides-sante-maladie-ame

    Certains praticiens refusent de prendre en consultation les personnes bénéficiant de l’aide médicale d’État (AME) ou de la complémentaire santé solidaire (C2S). Face à cette discrimination, les recours sont rares car longs et surtout méconnus des patients.

    « Ma mère avait rendez-vous chez le dentiste. Une fois installée sur le fauteuil dentaire, il lui a demandé comment elle avait l’intention de payer. Ma mère lui a répondu qu’ayant la CMU complémentaire [la CMU-C, aujourd’hui complémentaire santé solidaire, ndlr], elle n’avait rien à payer. Le dentiste lui a alors dit qu’il ne prenait pas la CMU-C et, relevant brutalement le fauteuil, il lui a intimé l’ordre de partir. »

    « Je viens de déménager. Quand j’ai voulu prendre rendez-vous avec un pédiatre pour les enfants, la première chose qu’il m’a demandé c’est si j’étais à la CMU-C. Je lui ai dit que oui. Il m’a dit qu’il ne me prenait pas, du coup. »

    Ces témoignages ont été livrés à Santé info droits, une ligne d’écoute téléphonique de France Assos Santé, un collectif d’association de patients, qui en reçoit tous les jours plusieurs de ce type. Trop souvent, des patients bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (C2S), ex-couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et aide à la complémentaire santé (ACS), ou de l’aide médicale d’État (AME) se voient refuser des soins du fait de leur protection sociale. Même des personnes atteintes de maladies chroniques n’y échappent pas : « J’ai une myopathie et les médecins ne veulent pas me soigner parce que j’ai l’aide médicale d’État »_, raconte ainsi une autre patiente.

    La C2S, sous conditions de ressources, est octroyée pour couvrir les dépenses de santé, et l’AME est destinée aux personnes étrangères en situation irrégulière. Mais ces aides, mises en place au début des années 2000 afin de permettre l’accès aux soins à celles et ceux qui n’en ont pas les moyens, deviennent parfois un frein dans leur parcours de prise en charge.

    rien de mieux pour savoir ce que c’est que la droite que les #médecins ...

    #médecine #santé #accès_aux_soins #CSS (il ont trouve un acronyme moins malsonnant avec leur #C2S, c’est top moderne

    • Certes, mais on nous explique plus loin qu’il existe des recours aux #refus_de_soin, pratique illégale et contraire à l’éthique.

      Deux options s’offrent au patient qui se voit refuser une prise en charge médicale : « une victime de refus de soins peut se présenter devant la commission mixte paritaire [constituée de représentants de la caisse primaire d’assurance-maladie et du conseil de l’Ordre du professionnel de santé mis en cause, ndlr] et devant le juge », indique Flore Ganon-Lecomte, référente technique et plaidoyer pour l’accès aux droits santé chez Médecins du monde.

      Par contre,

      Mais il s’agit de théorie, car le plus souvent, les personnes qui en sont victimes ne savent pas ce qu’est un refus de soins et ne connaissent pas les recours qui existent. Selon Flore Ganon-Lecomte, le manque d’information des personnes concernées est d’ailleurs le premier obstacle rencontré. Par ailleurs, les victimes de refus de soins « sont dans une difficulté sociale très importante et ont autre chose à faire que d’engager des procédures longues et coûteuses », pointe Florence Navattoni.

      Maintenant, quelle est la pertinence de maintenir cette « commission mixte et paritaire », vu que le Conseil de l’Ordre aura beau jeu de défendre les « intérêts économiques » des praticiens indélicats ? Quant au juge (quelle juridiction ?), ne fera-t-il qu’avaliser les conclusions retenue par la commission ? Il y a là (amha) un vice de procédure patent en matière de justice.

    • Faut-il brûler le Conseil de l’Ordre des Médecins ? François Dupuis (1972)
      https://www.nouvelobs.com/societe/20221030.OBS65301/il-y-a-50-ans-dans-l-obs-faut-il-bruler-le-conseil-de-l-ordre-des-medecin

      (...) à quoi sert ce Conseil de l’Ordre, créé par Louis-Philippe, supprimé en 1848, puis rétabli par Vichy ? C’est ce qu’exposait, en 1972, l’article que nous republions ci-dessous

      #paywall... #ordre_des_médecins

    • Carpentier revient, tes collègues sont des chiens !

      la dentiste compétente qui me suivait depuis des années m’a fait dire par son secrétariat qu’elle ne me prendrait plus en rendez-vous ayant « changé de manière de travailler », sans doute lassée de dispenser des séances de soins simples (sans prothèses etc. et pour cause...) au tarif CMU CSS.
      à la recherche d’un.e autre praticien.ne et contraint au nomadisme médical, j’ai eu la surprise lors d’un détartrage de m’entendre dire en cours de séance par une jeune dentiste, « je peux finir par un polissage, mais ce sera 30 euros »... j’ai hésité, commencé par dire oui, puis décidé de partir.

      tout le monde le sait, l’immense majorité des dentistes choisissent cette spécialité car les études sont moins longues et le gain assuré

      ces temps-ci je ne tombe que sur des sans masques, tel ce Kiné qui me dit « je peux le mettre si vous avez peur », je me casse, j’avais peur, oui, de lui mettre un grosse tarte, un infirmier qui tient à me faire payer le tiers payant de moins de 5 euros pour une vaccination ("comme ça les patients savent ce que ça coute"), et c’est parti pour des courriers et un traitement admin par la CPAM (combien ça coûte ?) etc.

      sagouins, maltraitants, âpres au gain, moralisateurs, paternalistes (femmes compris), plus ça va plus j’aime les médecins et les soignants

      #droite

    • Cela fait des années que certains dentistes refusent les personnes à la CMU, quand j’ai voulu prendre rendez-vous, la secrétaire m’avait indiqué clairement « on ne prend pas les CMU ». Il parait qu’ils doivent avancer les frais avant d’être remboursés, sur qu’il y a un truc qui cloche mais que tout le monde s’en fout dans les hautes sphères administrative du droit aux soins, les pauvres peuvent crever et la honte envahir nos cœurs. En discutant avec certains médecins, la haine des indigents et des pauvres est latente « ils n’arrivent jamais à l’heure » m’a sorti un dentiste. Reste alors l’hôpital où sont formés les étudiants, entre boucherie et mépris et il faut supporter le médecin formateur qui humilie continuellement sa petite troupe docile. j’y ai perdu pas mal de dents à servir de terrain d’exercice aux uns et aux autres.

      Quand au recours, ahahah, j’ai tenté une fois et signalé un refus de soin à cause de la CMU, mais sans témoin, (je ne sais plus quel organisme peut-être le défenseur des droits) ont seulement demandé à la personne qui avait refusé de me soigner ce qu’il s’était passé, et si c’était vrai. j’ai reçu une lettre pour me dire que je devais avoir mal compris :))) Faut avoir envie de militer, j’espére qu’elle a au moins un peu chié dans son pantalon et payé la laverie.

    • Bravo l’Obs ! Super l’oxymore « la religion de la laïcité » par la co-autrice étasunienne communautariste ! Article qui met sur le même plan les choix individuels néo-libéraux et les combats collectifs nous libérant du joug des obscurantismes religieux en en revendiquant et détournant les slogans : « mon corps, mon choix » a tellement été récupéré, même par les vendeurs de crème dépilatoire, que « mon corps, mon choix, mon voile », franchement on n’en est plus à un écœurement près ;((

      « Le principe de liberté ne peut exiger qu’il soit libre de ne pas être libre. Ce n’est pas être libre que d’avoir la permission d’aliéner sa liberté ». John Stuart Mill

  • Total : superprofits, climat, géopolitique... les dossiers noirs du géant français
    https://www.nouvelobs.com/economie/20221019.OBS64869/superprofits-climat-geopolitique-les-dossiers-noirs-de-total.html

    Coup de chaud à Matignon. Les premiers jours d’octobre s’égrènent, la grève dans les raffineries s’étend comme une tache d’huile, et le PDG de TotalEnergies est aux abonnés absents. Mais où est passé Patrick Pouyanné ?, s’interroge Elisabeth Borne. Aux Etats-Unis… il est en road show auprès de ses actionnaires, à qui il porte la bonne nouvelle : le versement d’un dividende exceptionnel de 2,6 milliards d’euros avant la fin de l’année.

    Pendant que le PDG bichonne ses investisseurs, la Première ministre, qui avait fait le pari d’un essoufflement rapide du mouvement, doit reconnaître son erreur. « On a tout simplement merdé », dit-on dans les coulisses de l’exécutif. Le 11 octobre, enfin, Elisabeth Borne, rentrée d’Alger, et Patrick Pouyanné, de retour d’Amérique, entament un dialogue pour dénouer la crise. A l’heure où nous écrivons ces lignes, ce n’était toujours pas gagné.

    Le vide à la pompe. Le plein de superprofits. Le gouvernement aura mis quinze jours à comprendre combien cette équation pouvait devenir explosive. « Un retard à l’allumage assez spectaculaire et stupéfiant », dit Olivier Marleix, le président des députés Les Républicains. Un attentisme qui traduit une forme de cécité vis-à-vis de TotalEnergies. Pas touche à la world company.

    • Dans son intervention télévisée du 12 octobre, Emmanuel Macron n’aura pas eu un mot sur le « partage de la valeur » dont la notion semble échapper au groupe pétrolier qui a pourtant amassé 32 milliards de bénéfices ces dix-huit derniers mois. A l’inverse, le chef de l’Etat s’en est pris vertement aux syndicats. « Que la CGT permette au pays de fonctionner et prouve que dans une entreprise où un accord majoritaire est signé, elle le respecte », a-t-il tancé.
      Patrick Pouyanné (au centre), à Versailles le 18 juillet, lors de la signature d’un accord avec les Emirats arabes unis. Le patron de Total est souvent considéré comme un ministre des Affaires étrangères bis.

      Même si l’exécutif ne peut être tenu responsable d’un conflit social se déroulant au sein d’une entreprise privée, comment a-t-il pu ignorer le contexte éruptif dans lequel la grève a démarré ? Au moment même où le PDG de TotalEnergies se voyait attribuer une confortable augmentation de 52 % de son salaire annuel (presque 6 millions d’euros en 2021), où les propriétaires de l’entreprise se partagent des gains historiques et où la France se distingue en Europe pour être l’un des rares pays à ne pas vouloir taxer « les profiteurs de guerre »… En se limitant à une simple « contribution » des entreprises énergétiques, louable, mais tardive, décidée, qui plus est, au niveau européen, et en se contentant de ristournes à la pompe (30 centimes accordés par l’Etat, 20 centimes par TotalEner-gies) prolongées jusqu’à la mi-novembre, Emmanuel Macron est, semble-t-il, passé à côté du sujet.

      La CGT et son secrétaire général Philippe Martinez, qui livre là son baroud d’honneur à cinq mois de passer la main, ont, eux, parfaitement compris le parti qu’ils pouvaient tirer de la situation et de la surdité des dirigeants de TotalEnergies. « On ne cédera pas sous la pression, confiait encore Patrick Pouyanné à son état-major début octobre, pas tant que des sites seront pris en otage et que les Français seront privés de carburant. » Il aura donc fallu un pays au bord de la crise de nerfs pour que le PDG consente finalement le 14 octobre une hausse de 7 % des salaires pour 2023, aussitôt rejetée par la CGT, contrairement à la CFDT et à la CFE-CGC. « Les salariés ne sont pas dupes, s’insurge Eric devant la raffinerie de Gonfreville-l’Orcher (Normandie), trente-six ans chez TotalE-nergies. Ils créent des profits qu’ils ne récupèrent pas. » Une confiscation des richesses qui ne se limite pas au cas de TotalEnergies et de ses 34 000 salariés français (sur 102 000 dans le monde à fin 2021) : « Si, nous, on ne peut pas obtenir d’augmentations avec nos 32 milliards d’euros de bénéfices, qui en aura ? », s’interroge Johan Senay, secrétaire adjoint CGT à la raffinerie Total de Normandie, qui s’est trouvé un nouveau slogan : « Contre la réquisition des salariés grévistes, réquisitionnons les profits. »

      DES BÉNÉFICES “TOMBÉS DU CIEL”

      Conséquence : alors que Bruno Le Maire affirmait voilà encore un mois ne « pas savoir ce qu’était un super-profit », l’exécutif voit sa propre majorité se fissurer sur cette question. Dans la nuit du 11 au 12 octobre, le MoDem a présenté et fait passer à l’Assemblée un amendement pour augmenter la taxation des super-dividendes. Un dispositif adopté avec le renfort de 19 parlementaires Renaissance dont Freddy Sertin, le propre suppléant d’Elisabeth Borne ! Pour les insoumis, qui ont fait défiler des dizaines de milliers de personnes dans les rues parisiennes dimanche 16 octobre, « contre la vie chère et l’inaction climatique », suivis ce mardi 18 octobre par la grève interprofessionnelle à l’initiative de la CGT, FO, Solidaires et la FSU, le moment est propice à une contestation d’ampleur nationale. « Ce que vous faites ici n’est pas seulement une question pour TotalEnergies, a souligné le député François Ruffin devant les grévistes de la raffinerie. C’est une question politique pour l’ensemble de la société. »

      Une majorité de Français, comme le montre un récent sondage (1), sont en effet à plus de 60 % favorables à la taxation des windfall profits, littéralement ces « bénéfices tombés du ciel » pour arriver tout droit dans l’escarcelle d’une entreprise, en l’occurrence TotalEnergies, qui, sans faire preuve d’innovation technologique, ou de gain de productivité, a bénéficié de l’explosion du prix du brent consécutive aux désordres mondiaux nés de la guerre en Ukraine. Dans ces conditions, les ouvriers de TotalEnergies qui réclament leur part du gâteau se voyaient encore soutenus à la mi-octobre par près d’un sondé sur deux (1), considérant que les groupes pétroliers doivent partager davantage leurs bénéfices. Et ce au moment où ils voient les prix grimper en flèche, où ils vont devoir travailler plus longtemps, et où ils sont appelés à baisser leur chauffage cet hiver. L’heure est grave, répètent chaque jour les membres du gouvernement qui enfilent doudoune ou col roulé devant les caméras. L’heure est à l’effort, l’heure est à la sobriété. La sobriété pour tous. Sauf pour TotalEnergies ?

      Le groupe pétrolier semble en effet bénéficier d’un bien étrange attentisme : le groupe ne paie pratiquement pas d’impôt sur les bénéfices en France depuis près de dix ans, même si son patron soutient « participer pour près de 2 milliards à la contribution nationale » (lire page 38). Il a poursuivi ses activités en Russie, avec à la clé une accusation par deux ONG de « complicité de crime de guerre ». Il continue d’explorer toujours plus de gisements de pétrole et de gaz, quitte à contribuer fortement au réchauffement climatique.

      La maison brûle, mais TotalEnergies, à l’image des autres grandes multinationales du pétrole, continue d’attiser l’incendie. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a beau lancer des appels désespérés – « Notre dépendance aux combustibles fossiles nous tue, investir dans de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles est une folie », disait-il en avril devant les dirigeants mondiaux –, la France a eu beau griller cet été sous des températures caniculaires, le Pakistan et ses 220 millions d’habitants se retrouver transformés en pays flottant, le nombre de réfugiés climatiques exploser, TotalEnergies continue d’explorer, de forer, d’extraire dans des territoires jusqu’à présent vierges, que ce soit en Ouganda, en Tanzanie, au Mozambique, au large de l’Afrique du Sud, jusque dans l’Arctique, en expropriant des centaines de milliers d’habitants sans les indemniser dignement, au mépris des droits humains. Autant de dossiers noirs sur lesquels « l’Obs » a enquêté, et qui s’accumulent, sans jamais provoquer la moindre réaction de l’exécutif.

      UNE TRIBUNE CONTRE L’HYPOCRISIE

      « Non, la France ne soutient pas le projet pétrolier de Total-Energies en Ouganda », a cru bon d’affirmer Emmanuel Macron devant les caméras de France 2 le 12 octobre. Il avait sans doute oublié cette lettre adressée en mai 2021 au président ougandais Yoweri Museveni, l’un des plus anciens autocrates d’Afrique, pour le féliciter de sa réélection à un sixième mandat : « Vous pouvez compter sur moi […] pour augmenter la présence économique française en Ouganda, a-t-il écrit. La décision de l’Ouganda, de la Tanzanie et du groupe Total de construire un pipeline pétrolier […] sera une opportunité majeure pour intensifier le commerce entre nos deux pays et pour étendre notre coopération. » Interrogé par Mediapart à l’époque, le Quai-d’Orsay a bien été obligé d’authentifier la missive divulguée par l’organe de la communication de la présidence ougandaise. « Historiquement, et cela remonte à sa création pour exploiter le pétrole irakien, Total n’existe pas sans le soutien de la France, rappelle le philosophe québécois Alain Deneault, auteur en 2017 du livre “De quoi Total est-elle la somme ?” (éd. Rue de l’Echiquier). La confusion entre la diplomatie française et Total est telle que Patrick Pouyanné, quand il se rend à l’étranger, s’exprime parfois au nom de la République française, comme s’il en était le représentant. » Ne dit-on pas de Pouyanné qu’il est le ministre bis des Affaires étrangères ? Un poids qui n’est évidemment pas étranger au nombre d’anciens diplomates dont le PDG de TotalEnergies prend soin de s’entourer. À commencer par son directeur des affaires publiques, Jean-Claude Mallet, ex-conseiller de Jean-Yves Le Drian au ministère de la Défense…

      Quel crédit faut-il alors accorder à Emmanuel Macron, qui ménage la susceptibilité du big boss de Total, mais qui dans le même temps proclame que la transition énergétique sera la priorité de son second mandat ? Bien sûr, il serait impossible, irresponsable même, de stopper toute activité pétrolière et gazière dans un délai trop bref. Personne d’ailleurs ne le réclame. Mais les majors pétrolières, donc TotalE nergies, devraient afficher pour 2030, puis 2050, des trajectoires de transition énergétique authentiques, et non pas trompeuses, comme le dénoncent aujourd’hui des dizaines d’associations, mais aussi de villes, au premier rang desquelles Paris et New York qui n’hésitent plus à multiplier les procès contre la multinationale (lire page 30). Représentant et bras armé de la France, Total-Energies incarne aujourd’hui un monde que de plus en plus de citoyens rejettent. Chez le pétrolier, on a l’habitude de se présenter comme « les boucs émissaires » utiles d’écologistes hypocrites, les « symboles d’un monde que l’on rejette mais dont on ne se passera pas de sitôt ». Il y a du vrai là-dedans. Notre défiance vis-à-vis de TotalEnergies est aussi la marque de notre schizophrénie collective à l’égard d’un mode de vie que certains regrettent déjà, et dont il sera bien difficile de sortir. Les circonstances pourtant l’exigent. Ainsi, 830 étudiants issus des plus grandes écoles (Polytechnique, HEC, AgroParisTech et Centrale-Supelec) viennent de signer une tribune dénonçant l’hypocrisie de TotalEnergies (62 % des actes de communication mentionnent les énergies vertes, mais seuls 25 % des investissements vont vers des projets à faible émission de CO2). Ils s’engagent à ne jamais rejoindre TotalEnergies. Sauf si le groupe se met à travailler avec eux pour « faire face à la complexité d’une transition énergétique urgente, efficace et durable ». ■

      (1) Sondage « Opinion en direct » réalisé par Elabe pour BFMTV, le 12 octobre 2022.

      CHEZ TOTALENERGIES, SEULS 25 % DES INVESTISSEMENTS VONT VERS DES PROJETS À FAIBLE ÉMISSION DE CO2.

      TOTAL EN CHIFFRES

      5e société pétrolière mondiale, 2e en gaz naturel liquéfié. Chiffre d’affaires 2021 :

      181 milliards d’euros, dont 25 % en France. Effectif : 102 000 salariés dont 34 000 en France. Présent dans 130 pays, avec 300 filiales. 16 000 stations-service dans le monde, dont 3 500 en France. 2,8 millions de barils équivalent pétrole produits par jour en 2021.

  • La « jurisprudence Macron » et la #corruption de la République, par Béligh Nabli
    https://www.nouvelobs.com/idees/20221018.OBS64797/la-jurisprudence-macron-et-la-corruption-de-la-republique.html

    Plus qu’un symbole, une « jurisprudence Macron » prend forme et rompt avec la célèbre « jurisprudence Balladur-Jospin ». Désormais, la mise en examen de membres de la majorité poursuivis par la justice ne saurait empêcher leur nomination ou leur maintien en fonction au gouvernement ou au cabinet du président de la République. Une jurisprudence politique qui procède du fait du prince et dont viennent de bénéficier Eric Dupond-Moretti et Alexis Kohler (respectivement renvoyés devant la Cour de justice de la République et mis en examen pour « prise illégale d’intérêts »).

    Cette « jurisprudence Macron » est indigne d’une démocratie moderne. Une gifle pour la République exemplaire. Chez quel voisin européen une telle jurisprudence serait-elle encore imaginable ? Notre régime est-il corrompu ?