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  • Corée du Sud : le président proclame la loi martiale
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/03/coree-du-sud-le-president-proclame-la-loi-martiale_6427667_3210.html

    Cette intervention surprise intervient alors que le Parti du pouvoir populaire (PPP) de M. Yoon continue de batailler avec le principal parti d’opposition, le Parti Démocrate, sur le projet de budget de l’année prochaine. Les députés de l’opposition ont approuvé la semaine dernière, à travers une commission, un programme budgétaire considérablement réduit.

    Le monde libre a du mal avec la vie parlementaire, et la démocratie en général, apparemment.

    • Corée du Sud : le Parlement contraint le président Yoon Suk Yeol à lever la loi martiale
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/03/coree-du-sud-le-parlement-contraint-le-president-yoon-suk-yeol-a-lever-la-lo

      Quelques heures après avoir déclaré vouloir « protéger » le pays « de la menace des forces communistes nord-coréennes », le chef de l’Etat est revenu en arrière, après un vote des députés hostiles à sa décision. De nombreux appels à sa démission se font entendre après cet épisode confus.
      Le Monde avec AP, AFP et Reuters
      Publié hier à 20h52, modifié à 10h52 (republication de l’article du 03 décembre 2024 à 15h15)

      La Corée du Sud a connu, dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, une crise politique inédite depuis plus de quarante ans. Pendant six heures, le pays a vécu au rythme de la loi martiale : dans un discours télévisé non annoncé tard dans la soirée de mardi, le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a annoncé sa promulgation affirmant que cette mesure était nécessaire pour protéger le pays.
      Dans la foulée, l’armée a pris position autour du Kuk Hoe, le Parlement monocaméral de la Corée du Sud, dans lequel étaient retranchés près de 200 parlementaires. Mais ces derniers ont voté le blocage de la loi martiale, contraignant le président à renoncer à sa décision. Retour sur le déroulé des événements.

      *Loi martiale contre les « forces communistes nord-coréennes »

      A 22 h 25 (à Séoul, 14 h 25 à Paris), mardi, le président Yoon Suk Yeol est apparu à la télévision. « Je déclare la loi martiale pour protéger la République de Corée libre de la menace des forces communistes nord-coréennes, pour éradiquer les abjectes forces antiétatiques pro-nord-coréennes qui mettent à sac la liberté et le bonheur de notre peuple, et pour protéger l’ordre constitutionnel libre », a-t-il déclaré, faisant usage de l’article 77 de la Constitution.

      « Sans se soucier des moyens de subsistance du peuple, le parti d’opposition a paralysé le gouvernement, à des fins de #destitution, d’enquêtes spéciales et pour protéger son leader de poursuites judiciaires », a poursuivi le président au pouvoir depuis son élection en mars 2022.

      Il n’a pas cité de menace spécifique de la part de la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, se concentrant plutôt sur ses adversaires politiques sur le plan intérieur. L’allocution surprise du président est intervenue alors que le Parti du pouvoir populaire (PPP) de M. Yoon bataille avec le principal parti d’opposition, le Parti démocrate, majoritaire au Parlement, sur le projet de #budget de l’année prochaine.
      La loi martiale avait été décrétée pour la dernière fois le 17 mai 1980, lors du coup d’Etat militaire du général Chun Doo-hwan.

      Activités politiques interdites, Parlement sous scellés

      Après la décision du président, toutes les activités politiques ont été interdites et les médias placés sous la surveillance du gouvernement, comme l’a déclaré Park An-su, le chef de l’armée. Selon un communiqué, « toute personne violant la loi martiale peut être arrêtée sans mandat ».

      Des hélicoptères ont atterri sur le toit du Parlement, des militaires sont brièvement entrés dans l’Assemblée avant d’en ressortir et de quitter les lieux, tandis que des centaines de manifestants affluaient vers le Parlement.

      Le Parlement bloque la loi martiale, l’armée refuse

      Cette décision a suscité l’opposition immédiate des responsables politiques, notamment celle de Han Dong-hoon, chef du PPP dont est issu le président qui a qualifié la décision de « mauvaise » et a promis de « mettre un terme à cela avec le peuple ». Lee Jae-myung, le chef du Parti démocratique, qui a perdu de justesse l’élection présidentielle contre M. Yoon en 2022, a qualifié l’annonce du chef de l’Etat d’« illégale et inconstitutionnelle ».

      Dans la soirée (mercredi à Séoul), l’Assemblée nationale a voté pour demander au président Yoon Suk Yeol de lever la loi martiale. Selon la Constitution, celle-ci doit être levée lorsqu’une majorité parlementaire le demande. Sur les 300 membres du parlement, 190 étaient présents et tous ont voté en faveur d’une motion demandant la levée de la loi martiale : 18 élus du PPP – le parti du président – et 172 députés du Parti démocrate. Woo Won-shik, président de l’Assemblée nationale, a déclaré que la proclamation de la loi martiale du président Yoon était devenue « nulle et non avenue ».
      Shin Chang-sik, un député de l’opposition, a expliqué à l’Agence France-Presse que du fait du blocage de l’entrée du Parlement, certains de ses collègues ont été contraints d’escalader la clôture pour voter la résolution.

      Mercredi, peu après 4 h 40 du matin (20 h 40 à Paris), le président Yoon s’est finalement exprimé à la télévision, déclarant : « Il y a eu une demande de l’Assemblée nationale pour lever l’état d’urgence, et nous avons procédé au retrait des militaires qui avaient été déployés pour les opérations de loi martiale. » Son gouvernement a finalement approuvé la levée de la loi martiale, mettant fin à plusieurs heures de confusion.

      Des appels à la démission du président Yoon

      L’épisode risque de ne pas en rester là. Dans l’après-midi (tôt mercredi matin en France), les partis d’opposition ont annoncé avoir déposé une motion en destitution contre M. Yoon. Un peu plus tôt dans la journée, le principal parti d’opposition avait déjà demandé le départ du président sud-coréen, dont la cote de popularité était déjà extrêmement faible. Si M. Yoon « ne démissionne pas immédiatement, le Parti démocrate engagera instantanément une procédure en destitution, en accord avec la volonté populaire », avait prévenu la formation dans un communiqué. « Nous allons porter plainte pour rébellion » contre M. Yoon, ses ministres de la défense et de l’intérieur et des « personnalités-clés de l’armée et de la police, telles que le commandant de la loi martiale [le général de l’armée] et le chef de la police », avait annoncé le Parti démocrate.

      « Le président doit expliquer cette situation tragique tout de suite et en détail », a déclaré de son côté le chef du PPP au pouvoir, Han Dong-hoon, ajoutant que « tous les responsables devront rendre des comptes ».

      La plus importante intersyndicale de Corée du Sud a appelé, elle, à une « #grève_générale illimitée » jusqu’à la démission du président Yoon Suk Yeol. La Confédération des syndicats coréenne, qui compte quelque 1,2 million de membres, a qualifié la tentative de M. Yoon de « mesure irrationnelle et antidémocratique », estimant qu’il avait « signé sa propre fin au pouvoir ». A la mi-journée, le dirigeant n’était toujours pas réapparu en public.

      Dans le même temps, signe de la nervosité des investisseurs, stupéfiés par les événements, la Bourse de Séoul a chuté de 2 % dans la matinée, et le won a brièvement plongé dans la nuit au plus bas niveau depuis deux ans face au dollar avant de limiter ses pertes. Dans la foulée, les autorités sud-coréennes ont promis mercredi d’injecter des « liquidités suffisantes » pour soutenir les marchés financiers.
      Mercredi, c’est le ministre sud-coréen de la défense, Kim Yong-hyun, qui a présenté ses excuses et a proposé de démissionner. « Je regrette profondément et j’assume l’entière responsabilité de la confusion et de la préoccupation causées au public par la loi martiale », a-t-il précisé dans un communiqué.

      Une situation scrutée à l’international, notamment à Washington

      La Maison Blanche a exprimé sa satisfaction quant au dénouement. « Nous sommes soulagés que le président Yoon soit revenu sur sa déclaration de loi martiale inquiétante et qu’il ait respecté le vote de l’Assemblée nationale pour y mettre fin », a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale dans un communiqué.

      Séoul est un allié-clé des Etats-Unis en Asie, particulièrement dans un contexte de rivalités accrues avec la Chine : quelque 28 500 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud pour la protéger du Nord. Washington a affirmé ne pas être au courant des intentions de M. Yoon.

      Le Japon a dit surveiller la situation politique à Séoul avec « une préoccupation exceptionnelle et sérieuse », selon le premier ministre, Shigeru Ishiba.
      Les Nations unies, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont aussi fait part de leur inquiétude, tandis que la Chine a appelé ses ressortissants en Corée du Sud à la prudence. Moscou, qui a resserré ses liens avec la Corée du Nord pour sa guerre en Ukraine, a jugé la situation « alarmante ».*

      #Corée_du_sud #loi_martiale

  • Un Breivik « suicidaire » traîne l’Etat norvégien en justice pour protester contre son isolement
    https://www.nouvelobs.com/monde/20240108.AFP6020/un-breivik-suicidaire-traine-l-etat-norvegien-en-justice-pour-protester-c

    Oslo (AFP) - Anders Behring #Breivik, qui a tué 77 personnes en 2011, est « suicidaire » et sous antidépresseur du fait de son régime carcéral strict, a affirmé son avocat lundi au premier jour d’un nouveau procès intenté par le néonazi contre l’Etat norvégien.

    « Le principal dégât lié à l’isolement de Breivik, c’est son envie de ne plus vivre. On peut appeler cela une dépression », a déclaré l’avocat, Øystein Storrvik, dans le gymnase de la prison de Ringerike où le procès a été délocalisé pour des raisons de sécurité.

    L’audience à Londres pour empêcher l’extradition d’Assange aux USA se tiendra en février
    https://www.challenges.fr/monde/l-audience-a-londres-pour-empecher-l-extradition-d-assange-aux-usa-se-tie

    LONDRES (Reuters) - Le fondateur de #WikiLeaks, Julian #Assange, se présentera devant la Haute Cour de Londres en février dans le cadre d’une audience publique visant à empêcher le gouvernement britannique de l’extrader aux États-Unis, où il est recherché pour des raisons pénales, ont déclaré ses partisans mardi.

    Tu n’auras pas de nouvelles de la santé mentale d’Assange, individu emprisonné, à l’isolement, sans charges pénales ni jugement, dans un des pays du monde libre de commettre des génocides.

    Pourtant, Assange aussi a des avocats. Mais apparemment, les journalistes ne jugent pas utiles de nous faire profiter d’une sorte de micro-trottoir en faveur d’Assange, élément essentiel de leur grand métier, permettant aux avocats de Breivik de déblatérer tranquillement sur la santé mentale d’un tueur en série. Nos organes de presse sont dirigés par des crétins malveillants.

    #cépapareil

  • Ukraine : cinq morts dans des frappes « massives » russes, Kiev veut d’urgence plus d’aide militaire
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/ukraine-cinq-morts-dans-des-frappes-massives-russes-kiev-ve

    AFP parue le 02 janv. 2024 - 13h34

    La Russie a effectué mardi matin de nouvelles frappes « massives » contre l’Ukraine, provoquant la mort d’au moins cinq civils et blessant une centaine de personnes principalement à Kiev et Kharkiv, selon les autorités ukrainiennes qui ont réclamé d’urgence à leurs alliés occidentaux d’accélérer leurs livraisons de matériel militaire.

    Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, la guerre va se poursuivre en 2024
    https://www.nouvelobs.com/monde/20240102.AFP5891/nouvelles-frappes-israeliennes-sur-gaza-la-guerre-va-se-poursuivre-en-202

    Par AFP Publié le 2 janvier 2024 à 9h55 · Mis à jour le 2 janvier 2024 à 13h55

    Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP) - Des combats ont opposé mardi l’armée israélienne à des militants du Hamas au milieu de ruines dans la bande de Gaza lourdement bombardée, entraînant de nouvelles souffrances pour les Palestiniens du territoire assiégé, après bientôt trois mois de guerre.

    Deux salles, deux ambiances.

    Tu ne sauras pas combien de morts à Gaza ce matin.
    Tu ne sauras pas non plus ce que réclament les palestiniens pour hier.

    • L’effet « gueule de bois » par Serge Halimi & Pierre Rimbert

      Panique aux étages supérieurs des rédactions françaises : « Une petite musique inquiétante se répand à travers le monde, s’alarme l’éditorialiste du Figaro Philippe Gélie, celle d’une défaite inéluctable de l’Ukraine » (8 décembre 2023). Après l’échec de la contre-offensive, l’attention internationale se détourne vers Gaza et les Occidentaux mégotent sur l’aide militaire apportée à Kiev. « Toute diminution de l’aide à l’Ukraine serait un drame », prévient un titre de Libération (14 décembre) tandis que France Inter interroge Bernard-Henri Lévy : « Comment il va Volodymyr Zelensky ? Vous le voyez régulièrement. » Simultanément, Le Monde (14 décembre) met en garde contre « la mauvaise option de la faiblesse » et décrit le président ukrainien « le visage tendu, le regard presque suppliant » plaidant « désespérément » sa cause.

      Même LCI, la chaîne de propagande ukrainienne en langue française et en continu, peine à remonter le moral. « Pour nous, c’est effrayant, admet le général Vincent Desportes ; on avait parié sur une descente aux enfers de la Russie, et c’est tout le contraire » (10 décembre). Le journaliste Gallagher Fenwick admoneste les chancelleries qui chancelleraient : « Tout ce que vous économisez aujourd’hui en dollars, vous le paierez demain en hommes. (…) Et je ne vois pas ce qui empêcherait Vladimir Poutine de venir lécher les frontières de l’OTAN [Organisation du traité de l’Atlantique nord] » (LCI, 9 décembre). « Cette déprime d’automne s’explique d’abord par un effet “gueule de bois”, reconnaît Jean-Dominique Merchet dans L’Opinion (11 décembre). Au printemps, Ukrainiens et Occidentaux s’étaient laissé enivrer par l’idée d’une victoire militaire rapide et d’un effondrement russe dès l’été. » Il avait lui-même tété goulûment ce flacon en n’excluant pas il y a quelques mois que l’Ukraine puisse « reprendre la totalité de son territoire, y compris la Crimée » (24-25 février).

      Or une longue enquête publiée par le Washington Post le 4 décembre dernier vient d’établir que la bérézina ukrainienne est aussi celle des dirigeants occidentaux, éperonnés par les éditorialistes va-t-en-guerre. On savait que les armes, l’entraînement, le renseignement provenaient du Pentagone. Mais on ignorait que les plans de la contre-offensive avaient été élaborés au cours de « huit exercices de simulation miniatures » dans une base américaine en Allemagne, en compagnie de militaires britanniques et ukrainiens : « Le général Mark A. Milley, alors chef d’état-major interarmées des États-Unis, le colonel-général Oleksandr Syrsky, commandant des forces terrestres ukrainiennes, ont assisté à plusieurs des simulations. » M. Milley avait même prodigué d’astucieux conseils aux forces spéciales envoyées derrière les lignes ennemies : « Aucun Russe ne devrait s’endormir sans s’inquiéter d’avoir la gorge tranchée pendant la nuit. »

      Les « alliés » lancent leur opération le 8 juin 2023. Dès le 12, face à la résistance russe, « des mois de planification avec les États-Unis doivent être mis au panier et la contre-offensive, déjà retardée, qui se fixait pour objectif d’atteindre la mer d’Azov avant trois mois, marque un arrêt quasi complet ». Ainsi, dès la deuxième semaine de juin, des analystes bien informés savaient l’affaire compromise. Mais à un moment où, selon le chroniqueur humoristique de France Inter Matthieu Noël, le spécialiste militaire « Pierre Servent était comme moulé dans le siège invité de ce studio », les auditeurs de la radio publique, eux, restaient confiants dans l’issue que cet amoureux de l’OTAN avait prophétisée : « la dislocation de l’outil militaire russe » (France Info, 24 février) ; « le pouvoir poutinien très sérieusement fragilisé » (France Inter, 26 juin). Début novembre, quand le général ukrainien Valery Zaloujny admet lui-même « l’impasse » de son armée, Servent s’emporte : « La logique de sa déclaration, c’est la démission. En temps de guerre, si vous dites ça à vos soldats, vous les découragez » (LCI, 2 novembre).

      « On s’était pris à y croire, reconnaît Juliette Bénabent, grand reporter à Télérama (13 décembre), sanctions, condamnation quasi unanime de Vladimir Poutine, aides inédites au pays agressé… Une victoire de l’Ukraine envahie par l’ogre russe, d’abord inimaginable, a un temps paru possible. Près de deux ans plus tard, l’inquiétude remonte en flèche. » Le journaliste vedette de France Culture Thomas Cluzel avait dénoncé en Ukraine « une véritable boucherie au cœur même de l’Europe », « le réveil du spectre de la guerre d’extermination par la faim », « la progression des forces de l’envahisseur à coups de bombardements destructeurs ». Une autre « gueule de bois » s’annonce. Car ce sont les massacres israéliens à Gaza que Cluzel décrit à présent : « La situation est apocalyptique. L’enclave compterait davantage de morts civils que l’Ukraine en deux années de guerre » (13 décembre).

      Serge Halimi & Pierre Rimbert


      https://www.monde-diplomatique.fr/2024/01/HALIMI/66450

    • L’article du monde diplo dégouline un peu trop de poutinolâtrie à mon goût et par ailleurs il n’y a absolument pas de bérézina ukrainienne (le front se stabilise, les 2 armées sont épuisées), mais quand on prend ses vœux pour la réalité on écrit n’importe quoi. Finalement ils ne valent pas mieux qu’un éditorialiste de LCI. Il semble que la guerre, en plus d’être une saloperie, est un sacré révélateur à conneries, d’un côté comme de l’autre. Ça se voit encore plus sur le conflit israélo-palestinien auquel s’ajoute le racisme abject qui se déchaîne de toutes parts (les anti-arabes/musulmans ayant plus de présence médiatique et le vent en poupe, on les entend beaucoup plus, mais toute une fange antisémite se fait bien trop bruyante aussi, y compris à gauche).

  • Tout sur l’étonnante conversation entre Julian Assange et Cédric Villani, en visite à la prison de Belmarsh
    https://www.nouvelobs.com/monde/20231121.OBS81135/tout-sur-l-etonnante-conversation-entre-julian-assange-et-cedric-villani-

    Le mathématicien Cédric Villani, visiteur numéro 658462, a pu rencontrer Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, dans la prison de haute sécurité britannique où il est incarcéré depuis 2019. Voici son récit, en exclusivité dans « l’Obs », alors que l’Australien risque d’être extradé aux Etats-Unis où il encourt jusqu’à 175 ans d’emprisonnement.

    .../...

    « Merci d’être venu. »

    L’accent australien est à peine perceptible – il blaguait qu’il perdait son accent déjà dans la réclusion à l’ambassade d’Equateur à Londres (sept ans). Et le ton est doux et calme. Ce n’est pas de la résignation mais l’économie d’un marathonien, qui sait qu’il doit ménager ses émotions pour tenir sur la durée – son calvaire dure depuis si longtemps déjà, et peut hélas durer longtemps encore.

    « Merci à toi. C’est nous qui devrions te remercier, tout le monde. »

    Oui, nous devrions tous et toutes être reconnaissantes envers Assange. Aucun journaliste n’a révélé autant de scandales que lui. Crimes de guerre, corruption dans le monde de la finance ou de la politique, espionnage industriel, mise sur écoute de chefs d’Etat (dont trois présidents de la République française)… Interminable est la liste des puissants, des conspirateurs, des entrepreneurs véreux qui ont de quoi lui en vouloir. Mais les gigantesques campagnes de dénigrement menées par ses ennemis, la durée et la complexité des procédures ont réduit comme peau de chagrin l’équipe de ses soutiens actifs. Pour ma part, cela fait trois ans seulement que je les ai rejoints, clamant son sort injuste sur tous les toits, y compris au Parlement, avec François Ruffin et quelques autres – mais si j’ai un regret, c’est bien de ne pas avoir ouvert les yeux plus tôt.

    #Julian_Assange

  • 🏳️‍🌈 L’homophobie et l’intolérance de l’autocrate du Kremlin...

    🏳️‍🌈 Russie : Le « mouvement » LGBT+ bientôt classé comme « extrémiste » - Association STOP Homophobie

    Le ministère de la justice russe a indiqué dans un communiqué, vendredi 17 novembre, avoir déposé une demande administrative auprès de la Cour suprême afin de classer comme « extrémiste », le mouvement de société international LGBT et d’interdire ses activités sur le territoire de la Fédération. Une audience est prévue dès ce 30 novembre.
    Aucune précision néanmoins si ce sont des organisations spécifiques qui sont visées, ou bien le mouvement de défense des droits des identités de genre et orientations sexuelles minoritaires d’une manière générale.
    « C’est une mesure typique des régimes répressifs et non démocratiques : persécuter les plus vulnérables », a réagi auprès de l’AFP, Dilia Gafourova, la directrice du fonds Sphere, une association de défense des droits LGBT+ en Russie. Mais « le pouvoir oublie une nouvelle fois que la communauté LGBT+, ce sont des gens, des citoyens de ce pays comme les autres. Et maintenant ils ne veulent pas seulement nous faire disparaître de l’espace public, mais nous interdire en tant que groupe social » (...)

    #Russie #Poutine #homophobie #LGBT #répression #discrimination

    https://www.stophomophobie.com/russie-le-mouvement-lgbt-bientot-classe-comme-extremiste

    https://www.nouvelobs.com/monde/20231117.OBS80992/la-russie-veut-interdire-le-mouvement-international-lgbt-juge-extremiste.

  • L’ONU estime que les bombardements de Jabaliya « pourraient être des crimes de guerre »
    https://www.nouvelobs.com/monde/20231102.OBS80326/l-onu-estime-que-les-bombardements-de-jabaliya-pourraient-etre-des-crimes
    https://img-s-msn-com.akamaized.net/tenant/amp/entityid/AA1jg77K.img?w=640&h=310&q=60&m=4&f=jpg

    Au moins 200 morts : ce doit être le signe que "la diplomatie s’active" !...

    Twitter - UN Human Rights on Twitter / X

    Israël a bombardé à deux reprises le camp de réfugiés de Jabaliya mardi et mercredi, provoquant d’importants dégâts matériels dans ce territoire minuscule très densément peuplé et faisant plusieurs dizaines de morts civils à chaque fois, selon le Hamas qui contrôle la bande de Gaza mais aussi des images de l’AFPTV.
    Principe de proportionnalité

    Israël a expliqué mardi avoir visé un commandant du Hamas, Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre en Israël.

    Ces attaques sans précédent ont fait plus de 1 400 morts, pour la plupart des civils souvent assassinés brutalement, et plus de 240 otages détenus à Gaza, selon les autorités israéliennes. Israël a immédiatement riposté à coup d’intenses et incessants bombardements d’artilleries et aériens sur la bande de Gaza. Selon les autorités sanitaires du Hamas, elles ont fait près de 8 800 morts dont 3 648 enfants.

    Le principe de proportionnalité est une des pierres de touche des lois de la guerre définies par les Conventions de Genève. Si les civils et les structures civiles doivent être épargnés, la mort de civils au cours d’un conflit armé ne constitue pas en elle-même un crime de guerre. Les belligérants peuvent lancer des attaques proportionnées sur des objectifs militaires même en sachant que des civils peuvent être également touchés.

    Il y a crime lorsqu’une attaque est dirigée délibérément contre la population civile, selon le principe de distinction ou si l’ampleur des dommages causés aux civils est excessive par rapport à l’avantage militaire escompté. Ce dernier point relève du principe de proportionnalité auquel fait appel le Haut-Commissariat.

    Il ne décide pas lui-même si un crime de guerre a été commis, c’est une détermination qui doit être faite par la justice. Etablie en 2002, la CPI est la seule juridiction internationale indépendante qui mène des enquêtes sur les crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël n’est pas membre de la CPI.

  • 🛑 Méditerranée : plus de 2 500 #migrants sont morts ou ont disparu depuis le début de l’année

    « Le cimetière de la #Méditerranée. Plus de 2 500 migrants sont morts ou portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée vers l’Europe depuis le début de l’année, a déclaré jeudi une responsable du Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU... »

    https://www.nouvelobs.com/monde/20230929.OBS78789/plus-de-2-500-migrants-sont-morts-ou-ont-disparu-en-mediterranee-depuis-l

  • « Le contrat social est rompu » : le puissant coup de gueule de l’auteure afro-américaine Kimberly Jones (Juin 2020)

    https://www.youtube.com/watch?v=3QV3iOBcgjo&t=2

    Dans une interview tournée par le documentariste David Jones, l’écrivaine et scénariste Kimberly Jones inscrit les pillages qui ont lieu en marge des manifestations pour George Floyd dans le contexte de l’oppression historique des Noirs aux Etats-Unis.

    https://www.nouvelobs.com/monde/20200611.OBS29971/le-contrat-social-est-rompu-le-puissant-coup-de-gueule-de-l-auteure-afro-

    « Ils demandent pourquoi nous brûlons nos propres quartiers. Mais ce ne sont pas vraiment nos quartiers ! Nous ne possédons rien ! […] Nous avons un contrat social qui nous lie tous, qui dit par exemple que si l’on vole, un dépositaire de l’autorité publique va prendre en charge cette situation. Mais cette personne nous tue ! Donc le contrat social est rompu, et s’il est rompu, pourquoi devrais-je me soucier d’un stade de football ou d’un magasin qui brûle ? »

  • Les voyages très politiques de deux secrétaires CGT en Ukraine et en Syrie

    Axel Persson et Matthieu Bolle-Reddat, secrétaires des sections de Trappes et de Versailles de la CGT-Cheminots, se sont rendus en août dans l’est de l’Ukraine pour soutenir la quête d’indépendance des séparatistes pro-russes. Un an plus tôt, les deux hommes participaient en Syrie à une réunion syndicale organisée par des soutiens de Bachar al-Assad.
    https://www.nouvelobs.com/monde/20161007.OBS9495/les-voyages-tres-politiques-de-deux-secretaires-cgt-en-ukraine-et-en-syri

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/03/13/la-fsm-soutient-la-repression-du-peuple-iranien/#comment-56035

    #international

  • 🛑 Le capitalisme est une monstruosité sans nom...

    #EtatsUnis #capitalisme #exploitation #travaildesenfants > #anticapitalisme !

    🛑 Travail des enfants : « Il est difficile de concevoir qu’un pays aussi riche que les Etats-Unis s’attaque aux droits des enfants »

    Afin de compenser la pénurie de main-d’œuvre, plusieurs Etats républicains veulent assouplir leur législation sur le travail des enfants. Reid Maki, coordinateur de la Child Labor Coalition, dénonce un terrible retour en arrière (...)

    ▶️ Lire le texte complet (abonnés)…

    ▶️ https://www.nouvelobs.com/monde/20230226.OBS70049/il-est-difficile-de-concevoir-qu-un-pays-aussi-riche-que-les-etats-unis-f

  • #Travail des #enfants : « Il est difficile de concevoir qu’un pays aussi riche que les Etats-Unis s’attaque aux droits des enfants »
    https://www.nouvelobs.com/monde/20230226.OBS70049/il-est-difficile-de-concevoir-qu-un-pays-aussi-riche-que-les-etats-unis-f

    Ce ne sont pas des boulots pour des gamins. Ce sont des environnements très dangereux. Ils n’y apprendront pas un métier de manière encadrée dans le cadre d’un programme d’étude, ils vont juste faire le sale boulot, du nettoyage, de la manutention dans un environnement non sécurisé. Et puis c’est un comble de vouloir les faire travailler dans les secteurs comme les abattoirs et les entreprises de nettoyage. C’est justement là qu’il y a eu des accidents, des brûlures graves qui ont déclenché les enquêtes du ministère du Travail, parce que les enfants avaient été en contact avec des substances chimiques.

    La proposition de l’Iowa prévoit également d’augmenter le nombre d’heures de travail que les adolescents sont autorisés à faire, jusqu’à six heures par jour pendant l’année scolaire. Imaginez la journée d’un gamin de 15 ans qui rentre de cours à 15 heures, part dans la foulée travailler, n’est pas de retour chez lui avant 22 heures, doit ensuite dîner et faire ses devoirs ! Le seul fait d’étendre les plages horaires de travail revient à diminuer la disponibilité des enfants pour l’école et les conduire à l’échec scolaire. Ces lois sont contraires à leur bien-être. Le texte de l’Iowa prévoit en plus d’exempter les employeurs de toute responsabilité civile en cas d’accident, et même de décès, d’un mineur sur son lieu de travail. C’est particulièrement cynique : cela signifie qu’ils savent que des gamins vont être blessés. Sinon, pourquoi auraient-il pris la peine d’en parler ? Résultat, les employeurs ne vont pas se soucier plus que ça de la sécurité des adolescents qu’ils emploient, puisqu’ils ne craindront pas d’être poursuivis.

  • Expulsé par Israël, Salah Hamouri refuse d’être condamné au silence
    Par Joris FIORITI - AFP – 23/01/2023 – dépêche AFP reprise par l’Express , tv5 Monde , l’Obs
    https://information.tv5monde.com/info/expulse-par-israel-salah-hamouri-refuse-d-etre-condamne-au-sil
    https://www.lexpress.fr/monde/expulse-par-israel-salah-hamouri-refuse-detre-condamne-au-silence-R5PE6GXCM
    https://www.nouvelobs.com/monde/20230123.AFP7225/expulse-par-israel-salah-hamouri-refuse-d-etre-condamne-au-silence.html

    (...) Né à Jérusalem-Est, partie de la Ville sainte annexée et occupée par l’Etat hébreu, où il a passé toute sa vie, l’avocat ne disposait pas de la nationalité israélienne mais uniquement d’un permis de résidence jérusalémite. En plus d’un passeport français, hérité de sa mère.

    Salah Hamouri « est un emblème de la répression contre la société civile » menée par Israël, qui veut « faire taire les voix dissidentes dans sa politique d’apartheid contre la population palestinienne », estime Nathalie Godard.

    Son expulsion constitue en ce sens « un précédent extrêmement dangereux pour les Palestiniens de Jérusalem, pour qui sera requise la loyauté à la puissance occupante » s’ils veulent rester vivre sur place, s’inquiète la palestinienne Milena Ansari, collègue de l’avocat à Addameer, une ONG défendant les droits des prisonniers palestiniens, qu’Israël qualifie également de « terroriste ».

    « En déportant Salah, (Israël) croit le réduire au silence, qu’il verra la beauté de la France et oubliera l’agonie de la Palestine. Mais je suis sûre que cela ne se produira pas », lance-t-elle.

    De fait, l’avocat multiplie les interventions depuis cinq semaines qu’il est en France. Mercredi, il était reçu au Parlement européen.

    « Israël n’a pas gagné dans sa volonté de me faire taire. Ma voix sera plus haute, plus forte. Mon combat va continuer », insiste-t-il. « Je ne donnerai pas cette occasion à l’occupant de sentir qu’il a gagné en me déportant de force de Palestine ».

    #Salah_Hamouri

  • 10 choses à savoir sur le gouvernement le plus à droite de l’histoire israélienne
    https://www.nouvelobs.com/monde/20221229.OBS67703/10-choses-a-savoir-sur-le-gouvernement-le-plus-a-droite-de-l-histoire-isr

    10 choses à savoir sur le gouvernement le plus à droite de l’histoire israélienne
    Réunis autour de Benyamin Netanyahou, qui réalise son grand retour au pouvoir, les ministres de droite, d’extrême droite et ultraorthodoxes de la nouvelle coalition doivent prêter serment ce jeudi 29 décembre à la Knesset, le Parlement israélien.
    Par Céline Lussato
    · Publié le 29 décembre 2022 à 11h21 · Mis à jour le 29 décembre 2022 à 11h23
    Temps de lecture 7 min

    Après un an et demi d’un gouvernement issu d’une coalition hétéroclite de députés de gauche, du centre, de droite et arabes dirigée par Naftali Bennett (droite nationaliste) puis Yaïr Lapid (centre gauche), l’ancien Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a présenté ce jeudi 29 décembre son nouveau gouvernement issu des élections législatives du 1er novembre, les cinquièmes tenues en moins de quatre ans.

    A la tête du Likoud, Netanyahou a réussi à décrocher 64 des 120 sièges de la Knesset, le Parlement israélien, grâce au soutien de deux partis religieux ultraorthodoxes (Shass et Judaïsme unifié de la Torah) et de trois formations d’extrême droite (Sionisme religieux de Bezalel Smotrich, Force juive d’Itamar Ben Gvir et Noam d’Avi Maoz). Une nouvelle coalition qui offre à Israël le gouvernement le plus à droite de son histoire et fait craindre aux libéraux de nombreux reculs en matière de droits humains et de respect de la démocratie.
    1. Netanyahou : le grand retour

    Vainqueur des législatives du 1er novembre, Benyamin Netanyahou, 73 ans, reprend donc la place de Premier ministre qu’il avait dû abandonner il y a un an et demi à Naftali Bennett. Le détenteur du record de longévité à la tête du pays (seize ans, de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021) avait initialement jusqu’au 11 décembre pour annoncer son gouvernement. Mais, devant les difficultés à s’entendre avec ses partenaires, le leader du Likoud a dû obtenir une prolongation de quatorze jours, le maximum prévu par la loi. Car Netanyahou a davantage besoin de ses alliés qu’ils n’ont besoin de lui. Sans eux, pas de majorité, pas de gouvernement et retour aux urnes !

    En effet, en raison des poursuites judiciaires à son encontre (le Premier ministre doit répondre d’accusations de fraude et d’abus de confiance dans trois dossiers distincts pour corruption), les autres formations politiques, qu’elles soient de droite, centristes ou de gauche, ont fait savoir qu’elles refuseraient de participer à un gouvernement dirigé par « Bibi ». C’est donc les mains apparemment liées que ce dernier revient au pouvoir, contraint pour reprendre les rênes du pays de signer des accords avec des partis dont il ne partage pas toujours les vues extrémistes.
    En Israël, les encombrants alliés d’extrême droite de Benyamin Netanyahou
    2. Smotrich : un ultranationaliste aux commandes des Territoires occupés

    C’est le poste qu’il voulait et il l’a obtenu : le chef de la formation d’extrême droite HaTzionut HaDatit (Sionisme religieux), Bezalel Smotrich, devient ministre chargé de la gestion civile de la Cisjordanie occupée au sein du ministère de la Défense. Autrement dit, ce tenant de l’annexion des Territoires palestiniens se voit confier la gestion des problématiques liées aux populations israéliennes et palestiniennes en Cisjordanie, y compris la délivrance des permis de construire dans la zone C (les 60 % du territoire où sont situées les implantations israéliennes).

    Smotrich, qui a grandi dans la colonie israélienne de Beit El et habite aujourd’hui dans celle de Kedumim, milite en faveur de l’établissement de la pleine souveraineté juive sur la terre biblique d’Israël dans son intégralité. Et il semble bien décidé à utiliser sa nouvelle influence pour atteindre ses objectifs.
    Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich à la Knesset, à Jérusalem, le 15 novembre 2022.
    Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich à la Knesset, à Jérusalem, le 15 novembre 2022. (ABIR SULTAN/AFP)
    3. Ben Gvir : interdit de service militaire, il s’impose à la Sécurité nationale

    Itamar Ben Gvir n’a pas fait son service militaire. Dans un pays où chaque jeune homme donne à l’armée trois ans de sa vie (deux ans pour les femmes), l’armée lui avait fermé ses portes en raison de son activisme dans des organisations extrémistes. Et pourtant, voici le chef de la formation d’extrême droite Otzma Yehudit (Force juive) propulsé à la tête d’un ministère de la Sécurité nationale ! Un portefeuille de poids, qui a même été spécialement élargi pour lui permettre d’exercer un contrôle sans précédent sur la police israélienne ainsi que sur les forces qui opèrent en Cisjordanie. Rappelons que, durant la campagne électorale, il avait présenté un plan d’action prévoyant d’armer les soldats de réserve d’armes d’assaut ou encore d’assouplir les règles qui encadrent les tirs à balles réelles.
    Qui est Itamar Ben Gvir, le leader d’extrême droite révélé lors des législatives israéliennes
    4. Violences faites aux femmes : l’inquiétant recul

    Finalement, Israël devrait ne pas adhérer à la Convention d’Istanbul sur la lutte contre les violences envers les femmes. C’est en effet une demande du parti de Bezalel Smotrich, à laquelle Benyamin Netanyahou a décidé d’accéder et qui figure dans l’accord de coalition. Le ministre sortant de la Justice, Gideon Saar, avait fait pression pour qu’Israël adhère au traité international de 2011 signé par 45 pays et l’Union européenne, qui oblige les gouvernements à adopter une législation permettant de poursuivre les violences domestiques et les abus similaires ainsi que le viol conjugal et les mutilations génitales féminines. Beaucoup s’inquiètent de la place qu’occuperont les droits des femmes dans la prochaine mandature. Alors que la coalition sortante comprenait 30 femmes sur 61 membres de la Knesset, la nouvelle n’en compte que neuf, les partis religieux ne présentant aucune femme sur leurs listes.
    5. La liste noire du parti anti-LGBT Noam

    Le parti Noam n’a jamais caché ses opinions homophobes. Il en a même fait son fonds de commerce. Mais les révélations du quotidien israélien « Yedioth Ahronoth » n’en ont pas moins scandalisé les libéraux israéliens. Le journal a en effet eu accès à un document interne de la formation datant de 2019 qui dressait une liste de plusieurs dizaines de noms de présentateurs de télévision, journalistes, animateurs de radio et autres professionnels de l’industrie de l’information et du divertissement désignés comme homosexuels. Le quotidien a affirmé ignorer le but de ce listing. Mais, à l’heure où le dirigeant de Noam, Avi Maoz, devient vice-ministre chargé de « l’Identité nationale juive » d’Israël, cette démarche ne peut qu’inquiéter la communauté LGBT.
    Manifestation devant la Knesset, à Jérusalem, le 29 décembre 2022, lors de la présenation du nouveau gouvernement israélien.
    Manifestation devant la Knesset, à Jérusalem, le 29 décembre 2022, lors de la présenation du nouveau gouvernement israélien. (AHMAD GHARABLI / AFP)
    6. Loi du retour : ne pas « dénaturer » l’identité juive

    Les nouveaux alliés politiques ultranationalistes et ultraorthodoxes de Benyamin Netanyahou ont annoncé leur intention de modifier la loi du retour de 1950, qui garantit la citoyenneté israélienne à toute personne, venue de n’importe quel pays du monde, qui peut prouver avoir au moins un grand-parent juif. Elle est considérée comme une juste mesure pour protéger les victimes d’antisémitisme dans le monde. Mais pour les partis nationalistes, et en particulier chez les ultraorthodoxes, la clause dite des « petits-enfants » mettrait en péril l’identité juive d’Israël. En effet, la judéité au sens religieux ne se transmet que par la mère. Or Israël accueille depuis sa création les descendants d’hommes et de femmes de confession juive, sans distinction.

    Le parti HaTzionut HaDatit de Smotrich a réclamé à plusieurs reprises son abrogation. Au lendemain des élections du 1er novembre, les partis ultraorthodoxes Yahadut HaTorah (Judaïsme unifié de la Torah) et Shass se sont ralliés à cette demande, de même que les partis Otzma Yehudit et Noam ainsi que certains députés du Likoud, notamment les religieux. Mais modifier cette loi pourrait mettre en péril les relations avec certaines communautés dans le monde, en particulier aux Etats-Unis où les juifs libéraux ont une forte influence. Plusieurs centaines de rabbins américains ont d’ailleurs signé une lettre dans laquelle ils dénoncent les partenaires d’extrême droite de Benyamin Netanyahou.
    7. Deri : condamné et pourtant ministre !

    Sa nomination paraissait impossible, et pourtant Aryeh Deri redevient ministre de Benyamin Netanyahou. Condamné en janvier à une peine avec sursis pour fraude fiscale, le leader du parti ultraorthodoxe Shass avait conclu avec le tribunal un accord qui lui permettait de démissionner du Parlement avant la sentence afin d’éviter une condamnation pour « turpitude morale », circonstance aggravante du délit de fraude fiscale, ce qui l’aurait empêché de faire de la politique pendant sept ans.

    Désireux de prendre un poste ministériel dans le nouveau gouvernement, le député a obtenu de Netanyahou le vote d’une loi autorisant une personne reconnue coupable d’un délit, mais condamnée avec sursis, à obtenir un portefeuille ministériel. En janvier, la presse israélienne avait affirmé que la question de la turpitude morale serait réexaminée si Deri aspirait à reprendre une fonction publique de haut niveau. Mais cette possibilité vient d’être balayée par la modification de la loi.
    Benyamin Netanyahou et Aryeh Deri à la Knesset, à Jérusalem, le 13 décembre 2022.
    Benyamin Netanyahou et Aryeh Deri à la Knesset, à Jérusalem, le 13 décembre 2022. (GIL COHEN-MAGEN/AFP)
    8. Etat démocratique en danger

    Plus de 1 100 anciens haut gradés de l’armée de l’Air, l’une des branches les plus illustres de la Défense israélienne, ont publié une lettre lundi 26 décembre, mettant en garde contre le futur gouvernement de Benyamin Netanyahou.

    « Nous étions tous prêts à sacrifier nos vies pour le pays tout au long de nos années en tant que pilotes de chasse. Même après avoir servi dans l’armée de l’Air, nous avons continué à participer à la construction de l’Etat au mieux de nos capacités, écrivent les 1 197 anciens officiers. Ce que nous avons tous en commun aujourd’hui, c’est la crainte que l’Etat démocratique d’Israël ne soit en danger. […] L’Etat d’Israël, qui a été créé en tant qu’Etat juif et démocratique, ne pourra pas exister comme le prévoit la déclaration d’Indépendance, s’il renonce à son identité de démocratie libérale. »
    David Khalfa, chercheur : « Netanyahou ne peut pas se passer du soutien de l’extrême droite, il est piégé »
    9. La séparation des pouvoirs en sursis

    Le nouveau gouvernement va « entraîner le pays dans une dangereuse spirale antidémocratique » et saper l’Etat de droit « pour des raisons personnelles », a dénoncé le Premier ministre sortant, Yaïr Lapid, lors d’une conférence de l’Israel Democracy Institute, assurant notamment que Benyamin Netanyahou « veut adopter une loi interdisant d’inculper un Premier ministre parce que c’est lui qui a été inculpé ». Ce dernier est en effet actuellement jugé dans trois affaires de corruption. Or l’un des principaux points à l’ordre du jour du nouveau gouvernement est l’adoption de ce que l’on appelle la « clause de dérogation », ce qui modifierait radicalement l’équilibre des pouvoirs entre les pouvoirs judiciaire et législatif en permettant à la Knesset d’adopter des lois qui contredisent les douze Lois fondamentales du pays (qui forment une quasi-Constitution) et éliminerait la capacité de la Cour suprême de les abroger. Grâce à cette clause, si la Knesset adoptait une loi annulant par exemple le procès de Netanyahou, la Cour suprême n’aurait pas le pouvoir de revenir dessus.
    10. Des inquiétudes entendues

    Un membre important du conseil d’administration spirituel du parti ultraorthodoxe Shass a déclaré le 26 décembre qu’il avait demandé au chef du parti Aryeh Deri de ne plus introduire de projets de loi qui pourraient nuire à la population laïque d’Israël. « Nous n’avons aucune intention de faire passer des lois qui attiseront la haine et diviseront. Nous voulons unir. Nous voulons rassembler les gens. Nous ne cherchons pas à diviser », a déclaré le rabbin David Yosef, fils du grand rabbin séfarade d’Israël Ovadia Yosef, défunt chef spirituel du Shass, dans une vidéo partagée par la Douzième chaîne. En première ligne depuis des années pour la défense des intérêts des Israéliens orthodoxes et souvent étiqueté « ennemi numéro 1 » des laïcs dans le pays, le Shass semble désormais faire figure de modéré dans la nouvelle configuration politique.
    Par Céline Lussato

  • Pourquoi Sanofi ne s’est pas lancé dans la course aux vaccins anti covid-19 ?
    Pourquoi le personnel de santé est il aussi réticent à se faire piquer ?
    L’exemple du Dengvaxia, un Vaccin-chimère, recommandé par l’OMS, au départ.
    Toute ressemblance avec le covid-19 et ses variants ne serait que . . . . .

    Dengue : Sanofi au cœur d’une affaire de vaccin mortel aux Philippines Par Carol Isoux
    (Article du Nouvel Observateur, du 27 11 2018, ça date de l’époque où les journalistes faisaient encore leur travail).

    https://www.nouvelobs.com/monde/20181127.OBS6092/dengue-sanofi-au-c-ur-d-une-affaire-de-vaccin-mortel-aux-philippines.html

    Dans une salle au carrelage blanc, à l’arrière du parloir funéraire de Taytay à une vingtaine de minutes de Manille, le corps d’Elijah Rain De Guzman, 12 ans, repose sur une table en inox. Il est allongé sur le dos, ses jambes légèrement repliées.

    Les cinq légistes se préparent, enfilent les tenues de plastique bleu réglementaires et s’attellent à leur longue et pénible tâche. Pendant près de quatre heures, ils vont disséquer, prélever des échantillons de tissus, mesurer les organes : cœur, foie, cerveau…Tout est photographié avec soin. A l’extérieur, la famille attend.

    Des autopsies d’enfants comme celle-là, le docteur Erwin Erfe, qui travaille pour le bureau du procureur, en pratique deux à trois par semaine depuis quelques mois. Avec toujours les mêmes résultats : "Des hémorragies internes, notamment au niveau du cerveau et des poumons… et des organes enflés."  

    Pour lui, pas de doute, c’est le vaccin Dengvaxia, commercialisé par le laboratoire français Sanofi qui est responsable de ces morts. Son équipe de légistes a déjà identifié 103 cas concordants. Des enfants pauvres, qui n’ont pas un accès facile au système de soin.


    Le docteur Erwin Erfe devant le corps d’Elijah Rain De Guzman, 12 ans, pendant son autopsie à l’arrière du parloir funéraire de la ville de Taytay. Il est la victime présumée numéro 87 et avait reçu les 3 doses du vaccin Dengvaxia. Ci-dessous, sa mère, Fatima, lors d’une conférence de presse après les premiers résultats de l’autopsie. (Agnès Dherbeys/MYOP)

    Pour la procureure Persida Acosta, passionaria des inégalités sociales et star des réseaux sociaux, les responsabilités se partagent entre le laboratoire français qui a vendu "un vaccin dangereux", et le gouvernement philippin qui a mis en place une campagne de vaccination "massive et indiscriminée", dans des conditions déplorables. Sans informer le personnel de santé, sans exclure les enfants au système immunitaire compromis, sans suivi médical et souvent sans même demander le consentement des parents. Elle poursuit 38 personnes pour "conduite irresponsable ayant causé un homicide et négligence criminelle". Dont trois Français de Sanofi, qui ont tous déjà quitté le pays.

    Le Dengvaxia, un mauvais vaccin ?
    Le Dengvaxia s’annonçait pourtant comme un triomphe planétaire. En 2015, Sanofi-Pasteur confirme en grande pompe la mise sur le marché d’un vaccin révolutionnaire contre la dengue. C’est une première mondiale, le produit de vingt ans de recherche et 1,5 milliard d’euros d’investissements. La dengue, maladie virale transmise par le moustique, est en forte expansion dans le monde : elle affecte 100 millions de personnes par an et sa forme sévère, hémorragique, en tue 20.000, principalement des enfants et des femmes enceintes. Les centaines de milliers d’hospitalisations dues au virus représentent un coût important pour certains pays comme les Philippines.

    Pourtant, à y regarder de près, les résultats des premiers essais cliniques https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(14)61060-6/fulltext?code=lancet-site sont médiocres. 56% d’efficacité au bout de deux ans sur les enfants asiatiques (en clair, près de la moitié des participants ayant reçu l’injection ne sont pas immunisés), et ce chiffre chute largement les années suivantes. Surtout, un risque important apparaît chez les enfants les plus jeunes, qui ont presque huit fois plus de chance de tomber gravement malades après l’injection du vaccin. Plusieurs décès sont inexpliqués : les résultats indiquent que les chiffres et causes de la mort sont "cohérents avec les taux de mortalité de leur cohorte d’âge, principalement des blessures et des ’infections’"

    A y regarder d’encore plus près, ces résultats sont truffés de petites inexactitudes, des risques non-calculés, des détails qui manquent... "Pas une manipulation des chiffres à haut niveau, estime le docteur Antonio Dans, médecin et statisticien au Philippines General Hospital. Plutôt des complaisances de statisticiens qui veulent faire plaisir à leur hiérarchie."


    Le docteur Antonio Dans, en septembre. Médecin et statisticien au Philippines General Hospital, il a tenté d’alerter sur les résultats non concluants des premiers essais cliniques de Sanofi. (Agnès Dherbeys/MYOP

    Le pari risqué de Sanofi
    De toute façon, ces résultats importent peu, semble-t-il, à Sanofi, qui mise tout sur ce nouveau vaccin, coûte que coûte : dès 2009, bien avant le début des essais cliniques sur les humains, la firme a déjà investi 350 millions d’euros pour la construction d’une usine spécialement dévolue au Dengvaxia à Neuville sur Saône, près du siège de Lyon. Objectif annoncé à l’époque : produire 100 millions de doses par an. "Un pari industriel", selon Antoine Quin, alors directeur du site. "L’anticipation était le seul moyen de mettre des vaccins à disposition dans les délais impartis", justifie-t-on aujourd’hui au siège.

    Mais les clients potentiels sont sceptiques et les ventes peinent à décoller. Malgré une autorisation marketing dans plusieurs pays, les stocks ne s’écoulent pas. Les autorités sanitaires françaises par exemple, ne recommandent pas l’utilisation du Dengvaxia dans les territoires d’Outre-mer (Réunion, Guyane…) concernés par la maladie. L’année 2015 passe, Sanofi n’a toujours pas décroché le graal du marché des vaccins : un contrat public. "Il devenait très urgent pour eux de vendre, explique le docteur Francisco Cruz, épidémiologiste, ancien fonctionnaire au ministère de la santé philippin, certaines doses arrivaient à expiration en septembre 2017."


    Conférence de presse de la procureure Persida Acosta, avec le docteur Francisco Cruz, épidémiologiste et ex-fonctionnaire au ministère de la Santé philippin, et des familles de victimes présumées du Dengvaxia devant le département de la Justice, à Manille, en septembre. (Agnès Dherbeys/MYOP)

    En coulisses, le travail de lobbying des dirigeants du groupe bat son plein. Dès novembre 2014, le vice-président de Sanofi Jean-Luc Lowinski obtient une entrevue avec le président philippin de l’époque, Benigno Aquino III. Ils se rencontrent à l’ambassade des Philippines de Pékin, en marge du sommet APEC. Si la teneur exacte de leur échange reste secrète, quelques semaines plus tard, le labo français dépose une demande pour le Dengvaxia auprès de l’administration en charge de la régulation des médicaments du pays.

    50 millions d’euros 
    Quelques mois passent, et c’est la jeune ministre de la santé, Janette Garin, poulain du président et fraîchement nommée, qui se rend non seulement à Paris mais aussi à Lyon, où elle visite l’usine du Dengvaxia. Elle ne garde que des souvenirs flous du voyage, où elle a "beaucoup dormi dans des voitures et visité des églises, mais je ne sais plus lesquelles". Elle ne se souvient précisément d’aucune de ses entrevues avec Sanofi. Pas même de ce dîner, du 14 mai 2015 où selon un rapport de l’ambassade des Philippines à Paris elle discute du prix du Dengvaxia avec les dirigeants de Sanofi, dont Guillaume Leroy, l’actuel président France. Un dîner sur les Champs-Elysés peu cohérent avec le Code d’Ethique du laboratoire, mais "tout le monde le fait dans l’industrie pharmaceutique", balaie Garin d’un revers de main.

    Le prix indiqué sur le contrat de vente du Dengvaxia est donc fixé : 1.000 pesos la dose (17 euros) – un prix "outrageusement gonflé" estime le docteur Francisco Cruz pour un total de 3 milliards de pesos (50 millions d’euros). C’est plus que l’ensemble du budget alloué à tous les autres programmes de vaccination aux Philippines réunis, alors que la dengue ne fait pas partie des dix premières causes de mortalité.

    Or, les documents du département du Budget indiquent que ce sont 3,56 milliards qui ont été demandés et mis à la disposition du ministère de la santé pour le programme anti-dengue : 556 millions de pesos (9 millions d’euros) manquent à l’appel. "C’est l’appât du gain, qui a tué ces enfants", estime la procureure. Des procédures pour abus de biens publics et enrichissement personnel sont en cours contre l’ex-président et l’ex-ministre de la Santé au bureau de l’"ombudsman" des Philippines.


    L’ancienne ministre de la Santé des Philippines, Janette Garin, a été inculpée dans l’affaire du Dengvaxia. (Agnès Dherbeys/MYOP)

    Derrière le vaccin, un agenda politique
    A leur retour du Sommet de la Cop 21 en décembre 2015 à Paris, où le président Aquino et Garin rencontrent à nouveau les dirigeants de Sanofi, les officiels du ministère de la santé s’activent pour mettre en place en quelques semaines une immense campagne de vaccination, sur près de 800000 enfants. "Une folie, estime Paulyn Ubial, qui a succédé brièvement à Garin à la tête du ministère de la santé. Normalement, on a besoin d’un à deux ans pour préparer les communautés, le secteur de la santé, à un nouveau vaccin, et on commence avec une population cible d’environ 40.000 individus." Mais une échéance majeure approche : les élections présidentielles d’avril 2016.

    "Il était vital que la campagne puisse être mise en place et annoncée avant les élections", se souvient Paulyn Ubial. Pour accélérer les choses, les officiels philippins n’hésitent pas à enfreindre plusieurs règles, notamment la procédure d’attribution des marchés publics. Janette Garin s’auto-nomme directrice de l’Agence du Médicament l’espace de quelques semaines, juste le temps de décréter une autorisation immédiate de mise sur le marché pour le Dengvaxia sans passer par les circuits officiels. Dès le mois de janvier, l’annonce est faite : 1 million d’enfants philippins bénéficieront gratuitement de ce vaccin miracle grâce au gouvernement.

    Le Dengvaxia pourrait rendre vulnérable
    En réaction, les premières voix s’élèvent dans la communauté scientifique aux Philippines et à l’étranger. Notamment, aux Etats-Unis, celle du Professeur Scott Halstead, 82 ans, un spécialiste mondialement reconnu de la maladie, qui s’inquiète et envoie même une vidéo diffusée au Sénat philippin pour exhorter à suspendre le programme de vaccination.

    De ses décennies de recherche il a remarqué que le virus de la dengue opérait selon un mécanisme singulier : l’ADE, Antibody Dependant Enhancement (Facilitation de l’infection par les anticorps), au cours duquel les anticorps développés lors d’une première attaque de dengue peuvent se retourner contre l’organisme lors d’une deuxième attaque par une souche différente, aidant le virus à passer les barrières du système immunitaire ; raison pour laquelle c’est en général la deuxième attaque qui est fatale.

    En reproduisant une première contamination, le Dengvaxia peut rendre les personnes qui n’ont jamais été infectées par le virus plus vulnérables à une deuxième attaque, au lieu de les protéger. Ce risque dure toute la vie mais il est particulièrement élevé la troisième année après l’injection. C’est ce mécanisme qui est à l’origine des résultats inquiétants des essais cliniques sur les enfants jeunes, dont une grande partie n’avaient jamais été exposés au virus. Plus les enfants grandissent et plus ils ont une chance d’avoir déjà été contaminés, sans forcément développer de symptômes.

    L’âge de 9 ans, choisi comme seuil de sûreté par le laboratoire, est donc tout à fait arbitraire : "le risque ne diminue pas magiquement pour les personnes séronégatives avec l’âge", s’indigne le professeur Halstead. Les estimations font état de 10 à 20% d’enfants séronégatifs vaccinés. Pour lui, ceux qui ont lancé ce vaccin, ont fait preuve d’un "cynisme total, où on considère que si mathématiquement le bénéfice global pour la société est positif, et si les coûts d’hospitalisation sont réduits, alors peu importe d’affecter la santé de certains, alors que c’est contraire aux principes les plus élémentaires de la médecine".

    Rien n’y fait, la vaccination commence. Pas dans les provinces les plus touchées par la dengue, mais dans celles qui présentent la plus forte concentration d’électeurs. Pour les photos de presse le jour du lancement, on a distribué aux enfants des tee-shirts jaunes, couleur du parti au pouvoir. Les injections se déroulent d’abord dans les écoles, puis dans les centres de santé des barangays, quartiers, dont la plupart ne disposent même pas de médecin. 

    Dans de nombreux cas, les parents ne sont pas prévenus. La mère de Riceza Salgo, 12 ans, morte d’une attaque de dengue hémorragique raconte :
    “"Je n’ai découvert qu’après sa mort, dans les papiers de l’école, que ma fille avait reçu le Dengvaxia."”
    Le système de filtrage des enfants au système immunitaire affaibli n’est pas appliqué. "Les enfants qui avaient des maladies préexistantes, diagnostiquées ou non, ont eu droit eux aussi à l’inoculation du virus", déplore le docteur Erfe. Parmi les victimes potentielles du Dengvaxia, des enfants qui avaient un lupus, une leucémie, un cancer… Romeo Cariño, le père de Roshaine, 12 ans, regrette :
    “"Peut-être que mon fils aurait fini par mourir de sa tumeur. Mais j’aurais eu quelques mois, un an de plus avec lui. Ils m’ont privé de ça."”


    Dessins et portrait de Riceza Salgo, 12 ans, morte d’une attaque de dengue hémorragique. "Je n’ai découvert qu’après sa mort, dans les papiers de l’école, que ma fille avait reçu le Dengvaxia", raconte sa mère. (Agnès Dherbeys/MYOP)

    Vaccin-chimère
    Le Dengvaxia est un vaccin-chimère, c’est-à-dire qu’il est composé de deux virus combinés, celui de la fièvre jaune et celui la dengue. "Sanofi a créé un nouveau virus, explique le professeur Halstead. Il est difficile de prévoir comment il va évoluer." Selon les médecins du bureau du procureur, en plus des décès dus à la dengue hémorragique, certains enfants sont morts d’un accès de maladie viscerotropique ou neurotropique (une infection des viscères ou du cerveau), effet secondaire du virus de la fièvre jaune présent dans le vaccin. Si ces maladies sont mentionnées sur la notice comme des risques potentiels du vaccin, Sanofi affirme qu’il n’y a eu aucun cas lors des essais cliniques.

    En revanche, le laboratoire a fini par admettre en novembre 2017 "un risque accru de dengue sévère pour ceux qui n’ont jamais été exposés au virus". Le programme de vaccination est suspendu. Aux Philippines, la paranoïa monte : près d’un million d’enfants ont été vaccinés, sans test préalable et dans une désorganisation totale. Le ministère ne dispose pas de liste précise de noms.

    En plus des 500 morts rapportées par des parents paniqués au bureau du procureur, des milliers d’enfants ont été hospitalisés. Certains ont besoin d’opérations, pour résorber le sang après des hémorragies sévères. La plupart des familles n’en ont pas les moyens. 
    Pour l’instant, la ligne de défense principale de Sanofi est de pointer qu’aucun de ces problèmes n’a été signalé dans les 19 autres pays où le vaccin est commercialisé. Mais il est réservé dans ces pays au secteur privé, pour des familles qui ont les moyens d’un suivi médical.
    Le seul autre programme public de vaccination, au Brésil, s’est effectué principalement sur des individus entre 15 et 27 ans. Le laboratoire, qui a refusé toute interview pour cet article, se dit prêt à indemniser les victimes si une "causalité entre les cas et le vaccin est établie sur des bases scientifiques et si la responsabilité de Sanofi est établie sur des bases juridiques".

    Or même si dans certains cas le vaccin a favorisé l’apparition de la dengue hémorragique, la cause de la mort reste la maladie, non le vaccin. Une éventuelle faute restera donc difficile à prouver et l’affaire promet d’être un casse-tête juridique.

    Carol Isoux

    Pour compléter :

    Sanofi et son Dengvaxia visés par des poursuites par les Philippines (Mars 2019)
    https://www.youtube.com/watch?v=KIyThR1V2vQ

    Philippines : Benigno Aquino entendu sur le scandale du Dengvaxia (Décembre 2017)
    https://www.youtube.com/watch?v=ppKiATeI8-w

    Sanofi : la mévente du vaccin contre la dengue met en péril le site de Neuville/ Saône (Novembre 2017)
    https://www.youtube.com/watch?v=ocbZC7vQqMU*

    Wikipédia : Vaccin contre la dengue (Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil sur wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vaccin_contre_la_dengue#Controverse_aux_Philippines

    Mes vaccins.net : https://www.mesvaccins.net/web/vaccines/539-dengvaxia

    Dengvaxia, le fiasco d’un labo, France Culture : https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-mediatique/la-fabrique-mediatique-du-samedi-14-novembre-2020


    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16743-14.11.2020-ITEMA_22483812-2020C26727S0319.mp3

    #covid-19 #coronavirus #confinement #en_vedette #crise_sanitaire #vaccination #pandémie #surveillance #santé_publique #pass_sanitaire #solidarité #dengue #virus #innovation #sanofi #enfants

  • Entre l’Amérique et Israël, ce n’est plus ce que c’était
    https://www.nouvelobs.com/monde/20210520.OBS44248/entre-l-amerique-et-israel-ce-n-est-plus-ce-que-c-etait.html

    C’était dimanche 16 mai, sur la populaire chaîne câblée HBO. Les Etats-Unis se disent les « amis indéfectibles » d’Israël ? Si c’est le cas, « j’oserais espérer qu’un ami véritable me dise quand je me comporte comme un #trou_du_cul, et plus encore quand je commets un putain de #crime_de_guerre ». La charge au canon de l’humoriste #John_Oliver, qui n’exemptait pas le Hamas de ses responsabilités mais refusait une lecture « torts partagés » du conflit, et critiquait vertement la justification offerte par les présidents américains successifs, selon laquelle « Israël a le droit de se défendre », a mis dans le mille.

  • Le Premier ministre grec demande « pardon » aux victimes de violences policières
    https://www.nouvelobs.com/monde/20210312.OBS41323/le-premier-ministre-grec-demande-pardon-aux-victimes-de-violences-policie

    « J’ai la responsabilité en tant que Premier ministre du pays de demander #pardon à tous ceux qui ont été blessés par des cas de #violences_policières par le passé », a déclaré Kyriakos Mitsotakis, lors d’un débat houleux consacré au Parlement sur les violences récentes qui provoquent un tollé dans le pays.

    Il a qualifié d’« inadmissible » le comportement de l’agent qui avait battu avec une matraque un jeune de 29 ans sur la place de Nea Smyrni, une banlieue réputée calme à 5 km du centre d’Athènes. Le jeune homme avait protesté contre un contrôle policier visant à faire respecter le confinement en vigueur depuis le 7 novembre.