• Déchets. Des jouets dont on ne se débarrasse pas | L’Humanité
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    La plupart cassés ou simplement démodés finissent à la poubelle, direction… les décharges. Cette industrie n’est quasiment pas recyclable.

    Si, à Noël, les consoles de jeux vidéo, poupées Barbie, Playmobil et autres Lego se vendent par milliers, les jouets écoresponsables ne sont pas légion. Et pour cause : tout comme un grand nombre d’articles de sport ou de matériel de bricolage, 99 % des jouets n’ont aucune solution de recyclage. Certes, une étude récente a montré que le tonnage des biens de consommation réemployés ou réutilisés a crû de 30 % depuis 2014. Et les jouets y participent. Mais cela ne représente qu’une infime partie…

    Pourtant, la France est championne du recyclage sur un certain nombre de segments. Pourquoi les jouets y échappent-ils ? « Hormis quelques produits qui fonctionnent à piles ou à rallonges et qui doivent être pris en charge par la filière électrique, tout le reste finit dans un centre d’enfouissement ou dans un incinérateur. Le recyclage a un coût. Et globalement, les jouets ne représentent pas une valeur suffisante pour permettre de financer une filière », analyse Nicolas Garnier, directeur général d’Amorce, l’association nationale des collectivités, des associations et des entreprises pour la gestion des déchets.
    « Il manque une information essentielle : le produit est-il recyclable ou pas ? »

    « Rien n’est fait pour que ceux qui mettent ces produits sur le marché mènent une réflexion sur le sujet. Mattel, qui vend 2 millions de poupées Barbie par an, ne s’est jamais posé la question de la fin de vie de ses poupées en PVC. Il n’a jamais envisagé d’utiliser un plastique qui se recycle », dénonce ainsi ce spécialiste des déchets. Et pour l’heure, il n’existe aucune obligation ni sanction pour celui qui met sur le marché un produit ou un matériau qui ne se recycle pas.

    S’il existe depuis 2015 une signalétique officielle, le logo Triman, qui permet aux consommateurs de voir si le produit peut être recyclé ou pas, il reste méconnu. Qui plus est, il est noyé dans une multitude de logos, ce qui créé la confusion au moment de l’achat et du geste de tri. Et les entreprises du jouet, comme bien d’autres, en jouent : chaque année, avant Noël, celles-ci communiquent pour inciter les enfants et leurs parents « au geste de tri ». Or, il ne s’agit ici que de l’emballage et non pas du contenu… « Au final, il manque une information essentielle : le produit est-il recyclable ou pas ? » insiste Nicolas Garnier.
    Augmenter la taxe sur les décharges ne rendra pas les déchets recyclables

    À l’heure où le gouvernement planche sur une feuille de route sur l’économie circulaire qui doit être dévoilée début mars, les associations œuvrant dans le domaine environnemental espèrent une évolution de la réglementation. De fait, si on veut vraiment réduire le stockage, il faut prendre le problème à la source, au moment de la conception et de la mise sur le marché. « L’acte I de l’économie circulaire, ce serait de poser la question à celui qui met un produit sur le marché : qu’est-ce que vous avez prévu pour sa fin de vie », propose le directeur général d’Amorce.

    En clair, agir sur l’écoconception : c’est-à-dire réfléchir aux matières premières et à leur innocuité, à un mode de fabrication qui réduit le nombre de polluants et l’empreinte écologique, ainsi qu’au cycle de vie complet des jouets. Le gouvernement ne s’en cache pas, l’un des grands leviers sur lesquels il travaille, c’est celui de la fiscalité. Il envisagerait de taxer les produits non recyclés ou encore les décharges. « Les collectivités locales gèrent les déchets ménagers et assument à elles seules le coût de l’élimination des déchets non recyclables. Et elles seraient taxées sur ces mêmes déchets non recyclables… C’est totalement injuste, assène Nicolas Garnier. Augmenter la taxe sur les décharges ne rendra pas les déchets recyclables. Or aujourd’hui, la moitié des produits qui finissent en décharge ne le sont pas : c’est en amont qu’il faut agir, sur l’écoconception, surtout si l’on veut arriver à 100 % de plastiques recyclables dans sept ans… Et mettre en œuvre une fiscalité en amont sur les fabricants des produits non recyclables. Ceux qui n’ont jamais rien fait en matière de recyclage doivent maintenant être rattrapés ! »
    Alexandra Chaignon
    Rubrique Une planète et des hommes

    #production_industrielle #recyclage #déchets #immondices

    • Les collectivités locales gèrent les déchets ménagers et assument à elles seules le coût de l’élimination des déchets non recyclables. Et elles seraient taxées sur ces mêmes déchets non recyclables… C’est totalement injuste, assène Nicolas Garnier. Augmenter la taxe sur les décharges ne rendra pas les déchets recyclables. Or aujourd’hui, la moitié des produits qui finissent en décharge ne le sont pas  : c’est en amont qu’il faut agir, sur l’écoconception, surtout si l’on veut arriver à 100 % de plastiques recyclables dans sept ans… Et mettre en œuvre une fiscalité en amont sur les fabricants des produits non recyclables. Ceux qui n’ont jamais rien fait en matière de recyclage doivent maintenant être rattrapés  !  »

      On peut aussi infléchir l’inconséquence des industriels en n’achetant plus leurs #saloperies de Noël en plastique. Mais éviter d’acheter le #packaging, difficilement recyclable lui aussi, de tous les produits du quotidien, c’est déjà plus difficile. Les #taxes d’enlèvement des #ordures_ménagères ont encore de beaux jours devant elles.