Nova Cinema

/2018

  • Tribute to Wim Castermans
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/tribute-to-wim-castermans/article/19450

    Le 5 octobre 2017, notre très cher ami et collègue Wim Castermans est décédé à l’âge de 44 ans d’une tumeur cérébrale extrêmement agressive, qui n’avait été diagnostiquée que cinq mois auparavant. Une opération, un traitement de radiothérapie et de chimiothérapie et surtout un courage hors du commun et un moral d’acier n’ont pas eu raison de ce cancer. Le décès brutal de Wim fut un choc dévastateur pour sa compagne Vanessa, sa famille, ses amis, l’équipe du Cinéma Nova et celle du festival Offscreen. Wim a rejoint l’équipe d’Offscreen en 2010 en tant que bénévole et, à partir de 2014, en tant que salarié à temps plein à raison de trois mois par an. Il est rapidement devenu un pilier du festival, qui lui a permis de laisser libre cours à sa passion débridée pour les films de genre, les films cultes et les série B (...)

  • Martin
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/vampires-suck/article/martin

    George A. Romero, 1978, US, 35mm, VO ST FR NL, 95’

    Martin est un jeune homme peu ordinaire, sortant la nuit vêtu de noir, pour soutirer à ses victimes le sang dont il se nourrit. Vous avez-dit vampire ? Rien n’est moins sûr, malgré les fantasmes des religieux et de la vieille génération, qui en cette fin des années 1970 croit encore - de manière très partagée - aux démons et à la possession... Spécialiste du film d’horreur-métaphore sociale, Georges Romero, après avoir modernisé le mythe de la sorcière à la lumière du post-psychédélisme dans « Season of the Witch », revisite à nouveau les archétypes classiques en retournant le mythe du vampire. Évoquant davantage les serial killer fleurissant un peu partout aux Etats-unis à cette époque (l’arrestation du « fils de Sam » est contemporaine du (...)

  • Ganja & Hess
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/vampires-suck/article/ganja-hess

    Bill Gun, 1973, US, 35mm, VO 110’

    Film américain au casting exclusivement noir, « Ganja & Hess » n’est pourtant pas assimilable à la Blaxploitation. « Film d’auteur » esthétisant, mais film de genre incontestablement, il sortit plusieurs fois avec différents montages et titres pour tenter de séduire tel ou tel public, ce qui n’aboutit jamais réellement. Stylistiquement, son approche psycho-sociologisante du genre, l’alternance de scènes intenses et une certaine torpeur 70’s nonchalante pourrait faire penser à George Romero. On retrouve d’ailleurs Duane Jones, le héros de « Night of the Living Dead », en anthropologue classe, barbu et sexy, engagé dans une relation intense avec la veuve Ganja Meda (Marlen Clark, « Switchblade Sisters » et "Opération (...)

  • Rey
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/offscreenings/article/rey

    Niles Atallah, 2017, CL, DCP, VO ST FR ANG, 91’

    En 1858, Antoine de Tounens, avocat français illuminé, s’enfonce dans la nature sauvage de Patagonie pour fonder un État Mapuche et en devenir le roi. Revenant sur cet épisode oublié de l’histoire du Chili, Niles Atallah propose une exploration de la mémoire autant qu’une aventure cinématographique onirique, aux accents fantastiques. Si les faits sont authentiques, les détails de cette histoire sont flous et fragmentaires. Les versions sont multiples et les contradictions du personnage n’aident pas à dégager une vérité historique. Et c’est justement ces confusions, ces couches et ces mythes qui inspirent Atallah, cinéaste et artiste chilien dont on vous présentait il y quelques années les films « Lucía, Luis y el lobo », réalisés avec ses (...)

  • The Bronx Warriors
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/enzo-g-castellari-sergio-martino/article/the-bronx-warriors

    Enzo G. Castellari, 1982, IT, 35mm, VT ANG ST FR NL, 92’

    Le titre nous aide à déceler quel est ici le sujet de démarquage. Soit un mix entre « The Warriors », « Mad Max », et « Escape from New York ». C’est un « classique » post-apocalyptique italien (on les reconnaît à la présence obligatoire de Fred Williamson et/ou George Eastman), où Castellari s’amuse à soigner ses extérieurs et à styliser les scènes. Ici l’une des toutes premières, où l’on découvre le gang et les rivages du Bronx, Manhattan et ses ponts en arrières plans, au rythme d’un batteur d’époque, avec un découpage « cool ». Encore une fois, Joshua Sainclair, Massimo Vanni, Angelo Ragusa jouent les utilités avec brio, autour d’un Mark Gregory à la dégaine adéquate. Stephanie Geronami Goodwin, réalisatrice (...)

  • Keoma
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/enzo-g-castellari-sergio-martino/article/keoma

    Enzo G. Castellari, 1976, IT, HD, VO ANG ,105’

    A son retour de la guerre de Sécession, Keoma (Franco Nero), enfant indien, retrouve le village adoptif de son enfance ravagé par la peste et sous la domination d’une milice à la solde d’un riche propriétaire. Ce dernier a recruté les trois fils de son père de substitution, qui le haïssent. Chant du cygne du Western spaghetti à l’ambiance crépusculaire, « Keoma » ("Django rides again" en anglais) rappelle parfois le film de Corbuci. Et s’il débute lui aussi par une irritante chanson, il s’épanouit grâce aux effets parfois 70’s ludiques : ralentis, zooms éhontés, caméra à l’épaule, éclairage et traitement sonore. Castellari s’amuse aussi avec des scènes à gimmick, comme celle de la séance de tir avec le père retrouvé, ou la célèbre (...)

  • November
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/offscreenings/article/november-19327

    Rainer Sarnet, 2017, EE, DCP, VO ST FR NL, 114’

    Dans un village païen d’Estonie où les loups-garous, la peste et les esprits errent, le soucis central des habitants est de survivre aux hivers rigoureux. Sans aucun tabou. Ils se volent les uns les autres, dérobent des biens à leur seigneur allemand et même au Diable quand l’occasion se présente. Tout est valable pour survivre ! Pour les aider, les villageois ont pour habitude de se tourner vers d’énigmatiques créatures filiformes faites de bois et de métal. Au milieu de ce chaos, une jeune fermière désespérée tombe amoureuse d’un citadin. Adapté du best-seller de l’auteur estonien Andrus Kivirähk, « Rehepapp », « November » plonge le spectateur dans une atmosphère magico-réaliste dont seuls les réalisateurs d’Europe de l’Est sont (...)

  • The Last Shark
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/enzo-g-castellari-sergio-martino/article/the-last-shark

    Enzo G. Castellari, 1981, IT, 35mm, VO ST ANG, 88’

    Forcément, à force de succédanés, de jouer avec les lignes, on finit par en franchir une. « La Mort au large », copie éhontée des « Dents de la Mer » I et II, fut interdite pour plagiat aux États-Unis. Tant pis pour le public américain, ainsi privé d’un spectacle effarant et jouissif. Les personnages, du loup de mer bourru au politicien véreux (interprété par Joshua Sinclair en grande forme) refusant de fermer la plage, sont vraiment la copie conforme de l’illustre film de Spielberg. Et que dire de cet étrange plan aux contours flous où un jeune homme sérénade une jeune fille sur la plage avant un dézoom d’anthologie qui passe par les trous d’un barbecue, saucisses en amorce, s’achevant dans un mouvement de grue ascendant, découvrant la (...)

  • Street Law
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/enzo-g-castellari-sergio-martino/article/street-law

    Enzo G. Castellari, 1974, IT, 35mm, VT ANG ,105’

    Franco Nero donne ici une véritable épaisseur à ce film, pour le coup vraiment réac, typique du genre justicier 70/80’s. Il sort la même année que le premier « Death Wish » avec Charles Bronson, et trois ans après « Les Chiens de paille ». Un citoyen sans histoire se retrouve au milieu d’un holp up, devient otage lors de la fuite des malfrats, est malmené puis abandonné. Traumatisé, il est enragé par la prise en main assez molle de la police. Bien que consolé par sa petite amie (Barbara Bach !) qui lui conseille de s’en tenir là, il décide de mener peu à peu l’enquête. Mais ne sachant pas comment s’y prendre, sa gaucherie le conduit bientôt à prendre d’autres coups... L’originalité tient ici à la froideur, voire même à une tendance (...)

  • A Ghost Story
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/offscreenings/article/a-ghost-story

    David Lowery, 2017, US, DCP, VO ST FR, 87’

    Comment réinventer le film de fantômes ? Dans « A Ghost Story », David Lowery nous propose un retour aux sources : le drap blanc percé de deux trous. Décédé dans un accident de la route, l’homme interprété par Casey Affleck se relève de la morgue couvert d’un drap blanc. Il est libre de ses mouvements mais personne ne le voit et, à vrai dire, il ne semble pas tenté par le terrorisme fantomatique. Sa seule envie est de retourner dans ses pénates et de retrouver celle qu’il aime. Sauf qu’elle ne le perçoit pas et lui se retrouve réduit à une impuissance ambiguë face à la détresse de la femme incarnée par Rooney Mara. Quand elle parvient à reprendre le cours de son existence, lui reste figé à hanter les mille vies de ce qui un jour fut sa demeure dans (...)

  • High Crime
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/enzo-g-castellari-sergio-martino/article/high-crime

    Enzo G. Castellari, 1973, IT, 35mm, VT ANG ST FR NL, 100’

    L’un des poliziottesci de Castellari les plus réputés, pourtant rarement visible en salle et en pellicule. Le film est inspiré de « Bullit », ce qui explique le titre français « Un témoin à abattre », et par « French Connection » ce qui donne son titre anglais « The Marseille Connection ». La mise en scène est plus nerveuse que celle de Peter Yates, mais on retrouve bien Fernando Rey, comme dans le film de Friedkin. Franco Nero y campe un policier tenace, tentant de démasquer un Fernando Rey repeint en paisible jardinier, bien que gangster notoire. Lorsque sa fille est assassinée, Nero radicalise sérieusement ses méthodes. La violence et le style de Castellari permirent au film un succès certain qui lança (...)

  • Street Law
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/offscreen/enzo-g-castellari-sergio-martino/article/street-law

    Enzo G. Castellari, 1974, IT, 35mm, VT ANG ,105’

    Franco Nero donne ici une véritable épaisseur à ce film, pour le coup vraiment réac, typique du genre justicier 70/80’s. Il sort la même année que le premier « Death Wish » avec Charles Bronson, et trois ans après « Les Chiens de paille ». Un citoyen sans histoire se retrouve au milieu d’un holp up, devient otage lors de la fuite des malfrats, est malmené puis abandonné. Traumatisé, il est enragé par la prise en main assez molle de la police. Bien que consolé par sa petite amie (Barbara Bach !) qui lui conseille de s’en tenir là, il décide de mener peu à peu l’enquête. Mais ne sachant pas comment s’y prendre, sa gaucherie le conduit bientôt à prendre d’autres coups... L’originalité tient ici à la froideur, voire même à une tendance (...)

  • A Ghost Story
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/offscreen/offscreenings/article/a-ghost-story

    David Lowery, 2017, US, DCP, VO ST FR, 87’

    Comment réinventer le film de fantômes ? Dans « A Ghost Story », David Lowery nous propose un retour aux sources : le drap blanc percé de deux trous. Décédé dans un accident de la route, l’homme interprété par Casey Affleck se relève de la morgue couvert d’un drap blanc. Il est libre de ses mouvements mais personne ne le voit et, à vrai dire, il ne semble pas tenté par le terrorisme fantomatique. Sa seule envie est de retourner dans ses pénates et de retrouver celle qu’il aime. Sauf qu’elle ne le perçoit pas et lui se retrouve réduit à une impuissance ambiguë face à la détresse de la femme incarnée par Rooney Mara. Quand elle parvient à reprendre le cours de son existence, lui reste figé à hanter les mille vies de ce qui un jour fut sa demeure dans (...)

  • High Crime
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/offscreen/enzo-g-castellari-sergio-martino/article/high-crime

    Enzo G. Castellari, 1973, IT, 35mm, VT ANG ST FR NL, 100’

    L’un des poliziottesci de Castellari les plus réputés, pourtant rarement visible en salle et en pellicule. Le film est inspiré de « Bullit », ce qui explique le titre français « Un témoin à abattre », et par « French Connection » ce qui donne son titre anglais « The Marseille Connection ». La mise en scène est plus nerveuse que celle de Peter Yates, mais on retrouve bien Fernando Rey, comme dans le film de Friedkin. Franco Nero y campe un policier tenace, tentant de démasquer un Fernando Rey repeint en paisible jardinier, bien que gangster notoire. Lorsque sa fille est assassinée, Nero radicalise sérieusement ses méthodes. La violence et le style de Castellari permirent au film un succès certain qui lança (...)

  • Kuso
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/offscreen/offscreenings/article/kuso

    Steven Ellison (aka Flying Lotus), 2017, US, DCP, VO ST FR, 94’

    Los Angeles, dans un future proche ; un tremblement de terre dézingue la ville et ravage sur son chemin une centrale nucléaire. À moins que ce ne soit une usine chimique ? Quoiqu’il en soit, un herpès purulent s’est emparé des corps et l’absurde sous LSD, de l’écran. Golems poilus à tête d’écran affalés devant leur télévision ; Geek short court et cartable d’écolier en quête de l’anus-point de sauvegarde ; Georges Clinton en chirurgien vaudou ou encore une réceptionniste poupée gonflable se côtoient dans cette extase visuelle improbable bourrée d’incrustations vidéos, de maquillage répugnant et de folie scatophile. Pour son premier essai cinématographique, le musicien électro Flying Lotus nous balance un film d’horreur(es) déconcertant. (...)

  • Revenge
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/offscreen/offscreenings/article/revenge-19318

    Coralie Fargeat, 2017, FR, DCP, VO ST FR NL, 108’

    On ouvre Offscreen cette année avec la partie de chasse annuelle de trois hommes propres sur eux, partis pomper un brin d’adrénaline et de virilité dans le désert marocain. Sauf que cette année, l’un d’entre eux embarque sa maîtresse et que tout dérape définitivement quand, après avoir subi un viol, elle revient arme à la main et balance la tête de l’un des trois lurons au pied de cette fine équipe. Pas fort compréhensif, son amant se détourne d’elle et participe au renouveau de la chasse annuelle des deux survivants : elle est désormais la proie des armes. Nouvelle manière de revisiter le « rape and revenge », « Revenge » se focalise sur l’impressionnante persévérance de son héroïne qui, à l’image de personnages des films de Nicolas (...)

  • Kuso
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/offscreenings/article/kuso

    Steven Ellison (aka Flying Lotus), 2017, US, DCP, VO ST FR, 94’

    Los Angeles, dans un future proche ; un tremblement de terre dézingue la ville et ravage sur son chemin une centrale nucléaire. À moins que ce ne soit une usine chimique ? Quoiqu’il en soit, un herpès purulent s’est emparé des corps et l’absurde sous LSD, de l’écran. Golems poilus à tête d’écran affalés devant leur télévision ; Geek short court et cartable d’écolier en quête de l’anus-point de sauvegarde ; Georges Clinton en chirurgien vaudou ou encore une réceptionniste poupée gonflable se côtoient dans cette extase visuelle improbable bourrée d’incrustations vidéos, de maquillage répugnant et de folie scatophile. Pour son premier essai cinématographique, le musicien électro Flying Lotus nous balance un film d’horreur(es) déconcertant. (...)

  • Revenge
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/offscreenings/article/revenge-19318

    Coralie Fargeat, 2017, FR, DCP, VO ST FR NL, 108’

    On ouvre Offscreen cette année avec la partie de chasse annuelle de trois hommes propres sur eux, partis pomper un brin d’adrénaline et de virilité dans le désert marocain. Sauf que cette année, l’un d’entre eux embarque sa maîtresse et que tout dérape définitivement quand, après avoir subi un viol, elle revient arme à la main et balance la tête de l’un des trois lurons au pied de cette fine équipe. Pas fort compréhensif, son amant se détourne d’elle et participe au renouveau de la chasse annuelle des deux survivants : elle est désormais la proie des armes. Nouvelle manière de revisiter le « rape and revenge », « Revenge » se focalise sur l’impressionnante persévérance de son héroïne qui, à l’image de personnages des films de Nicolas (...)

  • Jean-Pierre Bastid, du « Testament d’Orphée » à « Dupont Lajoie »
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/164-laissez-bronzer-les-cadavres/autour-des-cadavres/article/jean-pierre-bastid-du-testament-d-orphee-a-dupont-lajoie

    Jean-Pierre Bastid a 23 ans lorsqu’il devient l’assistant de Jean Cocteau sur « Le testament d’Orphée » (1960). Il sera ensuite celui de Nicholas Ray, avant de participer à l’écriture de scénarios de polars sexy ("L’enfer sur la plage" de José Benazéraf, « La peur et l’amour » de Max Pécas…), de co-écrire le très polémique « Dupont Lajoie » (réalisé par Yves Boisset en 1975), et au milieu de tout ça de réaliser lui-même des films… Ceux-ci s’inscrivent tour à tour dans des tendances qu’on pense souvent antinomiques : le cinéma de recherche et le cinéma de genre, la Nouvelle Vague et l’érotisme, le politique et le populaire, mais avec pour point commun d’explorer des formes radicales, de développer une critique sociale… et d’être signés de pseudonymes quand il s’agit de travaux de (...)