• Comment Gérald Darmanin sécurise sa base arrière dans le Nord afin d’être président de la république ? Médiacités Lille

    Pour peaufiner sa stature de présidentiable en 2027, Gérald Darmanin compte rester ministre dans les mois à venir. Mais il n’oublie pas de préparer ses arrières en chouchoutant les élus de la métropole lilloise et en plaçant des proches dans tous les lieux de pouvoir.

    Dans «  Le Schtroumpfissime  », œuvre intemporelle de Peyo, le Schtroumpfissime s’assure du soutien de ses troupes en dispensant généreusement une splendide décoration : la cravate de Grand Schtroumpfeur du Schtroumpfissime. Gérald Darmanin, qui maîtrise ses classiques, a retenu la leçon.


    Le ministre de l’interieur, Gerald Darmanin, au congres des maires du Nord, à Douai, le 30 septembre 2022. Photo : FRANCOIS GREUEZ/SIPA

    Depuis sa nomination dans le gouvernement Édouard Philippe en 2017, l’ex-figure montante de la droite chez Les Républicains (LR), passé brutalement dans le camp macroniste, trouve toujours le temps dans son agenda de ministre de distribuer médailles et colifichets à tout ce que la métropole lilloise compte d’élus.

    Les derniers en date  ? Marie Tonnerre, maire (divers droite) de Neuville‐en‐Ferrain  ; Yvan Hutchinson maire (divers droite) de Prémesques  ; ou encore Brigitte Astruc‐Daubresse, ex‐élue LR à Lambersart et femme du sénateur LR Marc‐Philippe Daubresse. Avant eux, Guillaume Delbar, maire (divers droite) de Roubaix, Bernard Gérard maire (LR) de Marcq‐en‐Barœul, Pascal Nys maire (LR) de Hem, Jean Delebarre, ex‐maire de Marquette, Éric Durand, maire (LR) de Mouvaux ou Patrick Delebarre, maire (LR) de Bondues – au risque d’en oublier  !

    Toutes et tous ont été décorés https://www.mediacites.fr/decryptage/lille/2021/12/02/gerald-darmanin-leve-une-armee-de-legionnaires-dans-la-metropole-lilloise qui de l’Ordre national du Mérite, qui de la Légion d’honneur. De quoi laisser aux élus lillois de plus de 50 ans dépourvus de breloque, la désagréable impression d’avoir raté leur vie.

    «  Placer ses billes un peu partout. Ne jamais se fermer aucune porte. C’est Gérald  ! », résume un cadre LR de la région, encore surpris d’avoir vu en mai dernier un ministre de l’Intérieur se déplacer pour inaugurer… la nouvelle mairie du village de Gruson (1 200 habitants). Le ministre de l’Intérieur excelle dans l’art de peaufiner ses réseaux domestiques afin de pouvoir «  rentrer à la maison  » à tout moment… au cas où tout ne se passerait pas comme prévu sur la route qui le mène vers la présidentielle. À moins que l’activisme local de Gérald Darmanin ne dissimule une stratégie pour mieux préparer son objectif ultime…

    Ces derniers mois, plusieurs proches de l’ambitieux ministre de l’Intérieur l’ont dissuadé de viser Matignon, ce «  bâton merdeux  » synonyme de défaite à la présidentielle – seul Jacques Chirac a réussi à assumer les deux fonctions.

    D’autres l’incitent à renouer d’urgence avec le credo d’une droite populaire et sociale s … La suite payante.

    #darmanin #gérald_darmanin #président_de_la_république #égo #carrière #ambition #médailles #colifichets #stroumphf #calife

    Source https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2023/06/28/comment-gerald-darmanin-securise-sa-base-arriere-dans-le-nord

  • Bio et local à la cantine des collèges du Grand Lyon : la promesse intenable
    https://www.mediacites.fr/decryptage/lyon/2023/04/18/bio-et-local-a-la-cantine-des-colleges-du-grand-lyon-les-ecologistes-ont-

    En 2020, la nouvelle majorité métropolitaine s’était engagée à proposer aux collégiens des menus «  100 % bio  » composés pour moitié au moins d’aliments d’origine locale. Un appel d’offres en cours pour une trentaine d’établissements révèle qu’elle ne tiendra pas parole. Mediacités vous explique pourquoi.

    (Accès libre)

  • Sandrine Rousseau, pas vraiment prophète en son pays ! Mediacités - Hugo Palacin
    https://www.mediacites.fr/decryptage/lille/2021/09/27/sandrine-rousseau-pas-vraiment-prophete-en-son-pays

    Elle est, à n’en pas douter, l’une des personnalités politiques qui a le plus fait parler d’elle ces dernières semaines. Porte-étendard de l’« éco-féminisme » pour les uns, dangereuse représentante du « wokisme » https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/sandrine-rousseau-premiere-candidate-a-woke-a-lelection-presidentielle et de la « cancel culture » pour les autres, l’écologiste Sandrine Rousseau, installée à Lille depuis la fin des années 90, ne laisse personne indifférent. Capitalisant sur une radicalité assumée, elle a rallié à sa cause 25,14% des 122 670 participants au premier tour de la primaire écologiste, ce qui lui vaut d’affronter l’eurodéputé Yannick Jadot dans l’ultime round pour décrocher l’investiture verte à l’élection présidentielle de 2022.


    Depuis quelques jours, l’ancienne secrétaire nationale adjointe d’Europe Écologie Les Verts multiplie les séquences polémiques. Des « bad buzz » alimentés par des camarades écologistes nordistes, mais aussi des collègues au sein de l’Université de Lille, dont elle est vice-présidente déléguée à la vie universitaire depuis 2008. Mediacités vous donne les principales clés de ce désamour local.

    1/ Des échecs électoraux qui pèsent lourd
    S’il existe bien une dynamique favorable à Sandrine Rousseau au niveau national, on a du mal à en trouver trace dans son fief nordiste. L’ancienne numéro deux d’EELV a multiplié les investitures vertes : aux législatives de 2012 dans la vingt-et-unième circonscription du Nord, en tant que tête de liste aux municipales de 2014 à Villeneuve d’Ascq ou encore aux législatives de 2017 dans la neuvième circonscription nordiste. Mais cela s’est soldé à chaque fois par un échec cuisant. Or ces défaites semblent avoir défavorablement marqué les élus et militants écologistes de la métropole lilloise.

    La plus retentissante remonte à 2015, lorsque Sandrine Rousseau mène la liste EELV pour faire entrer les écologistes dans l’assemblée de la nouvelle région Hauts-de-France. Collectivement, les Verts décident de ne pas se rallier aux socialistes dès le premier tour. Mal leur en prend : avec seulement 4,84% des suffrages recueillis, les frais de campagne ne peuvent être remboursés par l’État. Alors que le parti lance une souscription pour recueillir 200 000 euros et renflouer les caisses de l’antenne régionale, Sandrine Rousseau, elle, se fait très discrète. « Après la défaite, les militants et les colistiers ont éprouvé une certaine amertume à son égard suite à sa fuite rapide, confie une élue écologiste. C’est probablement la cause du manque d’engouement autour de sa candidature dans nos rangs locaux aujourd’hui. »

    « Que ce soit aux régionales ou aux municipales à Villeneuve d’Ascq, elle a fait couler les Verts. Et ce sera pareil si elle est désignée candidate à la présidentielle », tance une ancienne proche collaboratrice. « Quasiment tous les anciens conseillers régionaux et tous les gens qui ont travaillé avec Sandrine Rousseau soutiennent un autre candidat qu’elle », fait même remarquer le co-président du groupe d’opposition municipal Lille Verte et conseiller métropolitain Stéphane Baly, partisan de Yannick Jadot à la primaire.

    https://twitter.com/StefBaly/status/1439926499759505415?s=20

    2/ Un positionnement très contesté
    La radicalité de la prétendante à la fonction suprême est également source de malaise parmi ses anciens camarades. « J’ai des interrogations sur le programme qu’elle pourrait porter si elle est désignée car j’ai l’impression qu’elle se détache de l’écologie, poursuit Stéphane Baly. Je n’ai pas adhéré au NPA [Nouveau parti anticapitaliste, un parti d’extrême gauche créé en 2009, ndlr] ! »

    À en croire Pauline Ségard, présidente du groupe écologiste à la MEL, la virulence de Sandrine Rousseau ne date pas d’hier : « En 2014, aux élections municipales à Villeneuve d’Ascq, elle a adopté une posture très en opposition à Gérard Caudron [maire divers gauche sortant, ndlr] avec des attaques verbales notamment. C’est quelque chose qui ne plaît pas forcément, même en interne - nous aspirons à davantage de paix. »

    Le positionnement radical de la candidate constitue même « une erreur » pour Jérémie Crépel, élu écologiste lillois et soutien de Yannick Jadot : « Ce rôle est déjà occupé par La France insoumise et elle n’est pas apte à convaincre les Français indécis de voter pour notre programme. On ne peut pas braquer une partie de la société contre une autre comme le fait Sandrine. »

    3/ Une « radicalité de façade » à l’université
    Sandrine Rousseau ne suscite pas seulement la controverse dans le milieu écologiste lillois. Elle est également très critiquée par ses collègues de l’Université de Lille. Chercheuse en sciences économiques, l’ex-numéro 2 d’EELV est devenue vice-présidente de l’université lilloise en 2008, juste avant que n’émerge le mouvement de contestation de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU). S’exprimant à ce sujet lors de l’émission « À l’air libre » de Mediapart, le 23 septembre, elle revendique avoir « fait quatre mois de grève sur la LRU » et s’être « opposée à toutes les réformes de libéralisation de l’université. » Une affirmation qui a aussitôt suscité une vague de protestations sur les réseaux sociaux.

    https://twitter.com/Mediapart/status/1441080060639916033?s=20

    Fabien Desage, maître de conférences en science politique à l’Université de Lille, se montre particulièrement critique. « Quatre mois de grève ? Mon œil ! J’étais très engagé dans cette contestation et ni moi, ni mes collègues n’avons le souvenir d’avoir vu Sandrine Rousseau à nos côtés à cette époque. » Aucun souvenir non plus d’une prise de position publique dans d’autres dossiers très polémiques : fusion des universités lilloises, Parcoursup, loi de programmation de la recherche (LPR) ou lancement de l’EPE, établissement public expérimental… « Entre collègues, on est excédés et hyper énervés par l’imposture de son discours, poursuit Fabien Desage. Tout ce qu’elle a fait depuis quinze ans, c’est des compromis. Elle est solitaire, et n’a jamais soutenu les mouvements progressistes au sein de l’université. »

    https://twitter.com/SimonGrivet/status/1441521005369954304?s=20

    « Durant son mandat, elle est loin d’être celle qui a pris les positions les plus radicales ; ce n’est qu’une radicalité de façade, renchérit un de ses collègues à la vice-présidence de l’université. L’université ne lui sert que de marchepied. Elle a passé le mandat à essayer de faire autre chose, se portant candidate à la présidence de Sciences Po Lille puis à l’Institut régional d’administration. Depuis plusieurs semaines, elle fait une interview par jour à Paris alors qu’il y a des rentrées importantes à l’université. Tout le monde voit qu’elle n’est pas à Lille, mais personne ne se demande si elle travaille... »

    4/ Des soutiens locaux qui se comptent sur deux mains
    La tenue de cette primaire -la seule- a été exemplaire.
    Heureux de ce 2nd tour entre 2 candidat•e•s de gauche qui portent l’écologie en actes depuis longtemps.
    Je soutiendrai avec conviction celle où celui qui arrivera en tête.
    Je soutiens @sandrousseau . pic.twitter.com/NJAL5BAJFD
    -- Simon Jamelin (@JamelinSimon) September 21, 2021
    Au niveau de la métropole lilloise, on dénombre tout de même quelques élus écologistes ayant publiquement affiché leur soutien à celle qui fut, de 2010 à 2015, vice-présidente de la région Nord-Pas-de-Calais, déléguée à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. Les nouveaux élus départementaux du Nord, Simon Jamelin et Anne Mikolajczak, en font partie, tout comme les conseillers municipaux lillois Maroin Al Dandachi, Stéphanie Bocquet, Joe Dabit et Mélissa Camara. Cette dernière a d’ailleurs été désignée par Sandrine Rousseau pour être l’une des porte-paroles de sa campagne à la primaire écologiste. Joffrey Leroy, jeune conseiller communal écologiste à Lomme, est lui aussi un de ses fidèles soutiens.

    En dehors de ces sept fidèles, difficile de trouver des soutiens publics chez les écologistes nordistes ayant un mandat d’élu local.

    #sandrine_rousseau #EELV #virulence #violence #université #Lille #loi_lru #posture

  • A Lille, des locataires essuient les plâtres d’un bailleur public 100 % Internet Nicolas Lee - mediacites

    La révolution numérique vire parfois au cauchemar. Dans un immeuble neuf mais truffé de défauts, des locataires de CDC Habitat sont confrontés à un service client entièrement dématérialisé capable de rester plusieurs semaines aux abonnés absents.

    Moisissures sur les murs, dégâts des eaux, prises électriques défectueuses, système de ventilation inopérant… le bâtiment B du 291 boulevard Victor Hugo à Lille a beau être flambant neuf, les problèmes n’ont cessé de s’accumuler depuis son inauguration en décembre 2020. « On ne pensait pas avoir autant de soucis », souffle Fostine, jeune salariée en communication arrivée avec son compagnon parmi les premiers locataires.


    Depuis le boulevard Victor Hugo à Lille, le bâtiment flambant neuf de CDC Habitat. Photo : Nicolas Lee

    Sur les 32 logements de l’immeuble, au moins 10 occupants rapportent des imperfections et des défaillances dans leur foyer. Ce n’est pas la seule galère qu’ils partagent. Tous sont confrontés au même dialogue impossible avec leur bailleur : la Caisse des Dépôts et Consignations Habitat (CDC Habitat). Et à l’obligation de passer par un service client 100 % web.

    « Sans faille côté client »
    
Cela fait maintenant trois ans, en 2017, que l’entreprise publique, plus gros bailleur de France, a pris le tournant de la dématérialisation totale de ses relations avec les locataires. Une décision qui concerne quelque 500 000 logements.« Sans faille côté client », assure Tristant d’Inguimbert, le directeur délégué du service client. De l’entretien qui évalue l’éligibilité à la location jusqu’à la signature du bail sur une tablette numérique, en passant par la communication avec le bailleur après l’emménagement : tout se passe par internet.

    Fostine a trouvé la procédure de location dématérialisée plutôt efficace : « Là-dessus, j’ai rien à redire », reconnaît-elle. Mais les ennuis commencent lorsqu’elle remarque une fuite d’eau importante dans la salle de bain. La jeune locataire contacte alors le bailleur sur l’application « CDC Habitat et moi ». Quelques jours sont nécessaires . . .

    La suite payante : https://www.mediacites.fr/decryptage/lille/2021/04/30/a-lille-des-locataires-essuient-les-platres-dun-bailleur-public-100-inter

     #ia #algorithme #révolution_numérique #intelligence_artificielle #technologisme #bigdata #bêtise #CDC_Habitat #cauchemar #immobilier #dématérialisation #sevice_client #locataire #logement #internet #Lille #PS

  • Vidéosurveillance : 800 caméras de plus dans les transports nantais... Avec les voix des écolos
    https://www.mediacites.fr/decryptage/nantes/2020/10/22/videosurveillance-800-cameras-de-plus-dans-les-transports-nantais-avec-le

    Les caméras des trams et des bus nantais vont être renouvelées et verront leur nombre augmenter de 40 %. Un chantier à 4 millions d’euros voté à la quasi-unanimité des conseillers de Nantes Métropole. Y compris par les élus écolos, pourtant rétifs à la vidéosurveillance dans l’espace public. Le temps file et avec lui les prises de position si résolues de la campagne électorale. Il y a seulement six mois, le programme de la candidate écologiste nantaise Julie Laernoes proposait ainsi le lancement d’un audit (...)

    #CCTV #vidéo-surveillance #surveillance #

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  • Où sont implantées les antennes 5G qui quadrillent déjà Lyon et Villeurbanne ?
    https://www.mediacites.fr/decryptage/lyon/2020/09/21/ou-sont-implantees-les-antennes-5g-qui-quadrillent-deja-lyon-et-villeurba

    Pour les anti-5G et les élus opposés au déploiement de la nouvelle génération de téléphonie mobile, le compte à rebours est enclenché. Ce 29 septembre, le gouvernement prévoit d’ouvrir les enchères de la 5G aux opérateurs. En clair, à coup de centaines de millions d’euros, Orange, Bouygues, Free et SFR vont se disputer l’attribution des fréquences nécessaires à la technologie. Suivront, pour les fêtes de fin d’année ou au début de l’année 2021, les premières offres commerciales qui proposeront des forfaits (...)

    #ARCEP #Bouygues #Free #Orange #Sony-Ericsson_ #SFR #5G #technologisme

  • L’élection des présidents dans les métropoles : la démocratie confisquée par les élus
    https://www.mediacites.fr/tribune/national/2020/07/13/lelection-des-presidents-dans-les-metropoles-la-democratie-confisquee-par-les-elus/?mc_cid=e250c5812d&mc_eid=6eb9734654

    Les désignations à huis-clos des présidents des intercommunalités ont consacré les mécanismes de confiscation de la démocratie locale par les élus à un point jamais atteint, estime Fabien Desage, maître de conférence en sciences politiques à l’Université de Lille.

    l y a près de 10 ans, avec David Guéranger, nous publiions un ouvrage consacré à l’histoire et au fonctionnement des intercommunalités en France, avec un titre volontairement interpellant : « La politique confisquée ». Loin d’être polémique, ce dernier soulignait, sur la base de recherches rigoureuses menées durant de nombreuses années selon les canons scientifiques en vigueur, combien les pouvoirs métropolitains en France s’étaient développés à l’abri des regards des citoyens, donnant lieu à des compromis entre élus locaux, à bonne distance des procédures démocratiques https://www.mediacites.fr/decryptage/lille/2018/06/29/les-intercommunalites-sont-des-prisons-dorees-pour-les-elus . Nous montrions que loin d’être provisoires, ces « consensus métropolitains » faisaient désormais partie de l’ADN de ces structures, partout en France, et qu’ils étaient souhaités si ce n’est désirés par des élus locaux s’accommodant fort bien de cette distance avec le peuple.

    Ces « consensus communautaires » ne sont pas le résultat d’accords sur les objectifs de l’action publique ou de la volonté de dépasser les « logiques politiciennes », mais en sont au contraire l’expression la plus pure. Ils traduisent l’autonomisation croissante des logiques d’action des représentations par rapport à l’élection. Au sein des intercommunalités, les élus municipaux à peine élu.es scellent ainsi des « pactes de non-agression » avec leurs adversaires d’hier, qui n’ont pour seule fin que de préserver leur pré-carré communaux et de leur permettre de négocier la répartition des ressources intercommunales à l’abri des regards.

    Une logique de consensus paralysante
    Ces ressources intercommunales sont pourtant colossales. Aujourd’hui, disons le sans ambages, les établissements intercommunaux concentrent l’essentiel des moyens d’investissement au niveau local, indispensables pour faire face aux défis de l’avenir, sur les plans social, sanitaire, économique et climatique. Mais les consensus entre élus, loin d’augmenter la capacité d’agir de ces instances, ont pour effet de les paralyser, de les empêcher de faire des choix qui soient autre chose que des plus petits dénominateurs communs. Des « non choix » en somme, à un moment où les arbitrages sont essentiels.

    Tout cela est fort bien démontré par tous les chercheurs qui s’intéressent à ces structures. Ainsi, aucune métropole, en dépit des nombreuses réformes de la loi NOTRe en passant par la loi MAPTAM , n’est parvenue à freiner la consommation des terres agricoles, à lutter contre la hausse de la pollution atmosphérique ou contre les logiques ségrégatives croissante au sein des espaces urbains. Autant de maux, qui menacent nos villes de grands périls. 

    Les désignations à huis-clos des présidents des métropoles cette dernière semaine ont consacré les mécanismes de confiscation de la démocratie locale par les élus, à un point jamais atteint. Jusqu’à l’indécent, dans un contexte où chacun se sentait obligé de proclamer qu’il ou elle avait tiré les leçons des échecs du « monde d’avant »…

    Farce tragique
    Ainsi de Martine Vassal ou de Patrick Ollier, réélus président.es de leurs métropoles respectives d’Aix-Marseille-Provence et du Grand-Paris, en dépit des évolutions électorales et, surtout, de leur délégitimation électorale évidente. Défaite à Marseille, Martine Vassal, la mal nommée, continue d’être « primus inter pares ». Pour être réélu.es, ces sortants ont noué des accords partisans incompréhensibles pour le quidam, qui contribueront, outre les accusations de collusion, à favoriser l’immobilisme de ces structures et leur incapacité à faire face aux défis essentiels de gouvernement des villes.

    Au sein de la métropole européenne de Lille, La 4ème du pays en importance, qui compte 1,2 million d’habitant.es, l’élection du président a tourné à la farce https://www.mediacites.fr/reportage/lille/2020/07/10/election-a-la-metropole-de-lille-on-prend-les-memes-et-on-recommence . Une farce tragique pour cette agglomération, la plus inégalitaire de France après… les agglomérations parisienne et marseillaise ! (d’après les travaux du collectif Degeyter https://www.mediacites.fr/interview/lille/2017/05/25/lille-une-agglomeration-toujours-plus-inegalitaire ). En dépit de sa mise en examen pour « trafic d’influence passif » et « complicité de favoritisme » dans l’affaire du grand stade, d’enquêtes en cours relatives à des abus de biens sociaux, le président sortant, maire de droite d’une petite commune de la MEL – a en effet été largement et facilement réélu à la tête de l’institution, avec le soutien du groupe des socialistes et apparentés (avec Martine Aubry à la manoeuvre https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2020/07/06/presidence-de-la-mel-aubry-choisit-castelain-malgre-tout ), de plusieurs élus LR (dont le maire de Marcq-en-Baroeul https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2020/06/30/apres-les-municipales-damien-castelain-en-pole-position-pour-la-metropole ) et le cortège des maires « sans étiquette » des communes périurbaines.

    Plus encore sans doute, c’est l’absence totale de débat https://www.mediacites.fr/tribune/national/2020/07/13/lelection-des-presidents-dans-les-metropoles-la-democratie-confisquee-par-les-elus/?mc_cid=e250c5812d&mc_eid=6eb9734654#annexe-1 lors de la campagne autour de la position pourtant préparée de longue date de Martine Aubry et des élus de son groupe qui interpelle et éclaire la vraie nature des compromis faustiens métropolitains. Certains observateurs se rassurent – à tort – en voyant dans le soutien des maires de Tourcoing et de Roubaix à un autre candidat le signe de la « fin du consensus ». C’est bien mal connaître le fonctionnement de ces instances que de le croire. 

    Faut-il rappeler que ces maires de droite de Tourcoing et de Roubaix ont été des soutiens directs du président Castelain et de la MEL durant le précédent mandat ? Qu’ils ont voté le choix de la location de longue durée du nouveau siège – le “Biotope” – récemment étrillé par la Chambre régionale des comptes, comme la quasi-unanimité des conseillers communautaires, avant de se rétracter pour une partie d’entre eux quand il était trop tard.

    Défaut de politique redistributive
    Comme toujours, dans cet espace en permanence « confiné » que constitue le conseil métropolitain, les opposants d’aujourd’hui seront les soutiens discrets de demain. Si d’aventure le président Castelain devait quitter ses fonctions forcé à le faire par la justice https://www.mediacites.fr/complement-denquete/lille/2017/08/01/damien-castelain-nechappera-pas-au-tribunal-pour-trafic-dinfluence-passif ce qui n’est pas improbable, on peut parier que les « contestataires » rentreront dans le rang et soutiendront la formation d’un exécutif consensuel élargi, qui leur permettrait de réassurer leur position, au détriment des intérêts des habitants de leurs communes.

    Parce qu’il faut le rappeler avec force : si les maires des grandes villes trouvent opportun de rallier la majorité de la MEL pour défendre le soutien de cette dernière à leurs « grands projets » contestés (à l’image de Saint-Sauveur pour Martine Aubry à Lille), c’est au détriment des intérêts d’une grande partie de leur population. Majoritairement peuplées par les classes populaires, Lille, Roubaix et Tourcoing sont les territoires dont les habitants perdent le plus à des compromis avec les élus des communes périurbaines et/ou privilégiées, qui empêchent toute politique réellement redistributive à l’échelle intercommunale qui tiendrait compte de ces inégalités et tenterait de les résorber.

    De la sorte, ces maires de grandes villes déjà si mal élus (moins de 15% des inscrits) nourrissent l’indifférence voire la défiance des citoyens à leur égard, à l’égard des institutions politiques, et creusent un peu plus la tombe de la démocratie locale, en même temps que la leur et que la nôtre…

    #Démocratie #Démocratie_locale #Farce #Communes #Métropoles #intercommunalités #consensus #ségrégation #terres_agricoles #pollution_atmosphérique #martine_aubry #Lille #Roubaix #Tourcoing #grands_projets #Saint-Sauveur #Loi_NOTRe #Loi_MAPTAM #Fabien_Desage

    Loies NOTRe et MAPTAM
    Les lois NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République, août 2015) et MAPTAM (Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, janvier 2014) ont pour but de redéfinir et clarifier les compétences entre les différentes collectivités territoriales. Elles renforcent notamment le pouvoir des régions et des métropoles. 

    • 10 000 « esclaves » dans les usines de Leicester
      http://www.lessentiel.lu/fr/news/europe/story/10-000-esclaves-dans-les-usines-de-leicester-28304438

      La pandémie de coronavirus a mis en lumière les conditions de travail dans les ateliers textiles de Leicester, ville d’Angleterre. Une enquête va être ouverte.

      Jusqu’à 10 000 personnes sont employées dans des conditions proches de l’esclavage, dans les ateliers textiles de Leicester, une ville du centre de l’Angleterre, a affirmé lundi un député local. La ministre de l’Intérieur, Priti Patel, s’en est émue devant le Parlement lundi, dénonçant « ce fléau moderne » et son ministère a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces allégations par l’Agence nationale contre la criminalité (NCA), alors que, depuis quelques jours, les dénonciations publiques de la situation dans les usines de Leicester se multiplient.

      Une flambée de cas de coronavirus a poussé les autorités, fin juin, à prolonger d’au moins deux semaines le confinement dans cette ville industrielle des Midlands. Les ateliers de confection ont continué à fonctionner pendant le confinement et ils sont soupçonnés d’avoir joué un rôle dans la deuxième vague de contaminations. Ce qui a braqué les projecteurs sur les pratiques dans ces usines.

      Boohoo montrée du doigt
      Selon le député conservateur Andrew Brigden, interrogé par l’AFP, jusqu’à 10 000 personnes pourraient être employées pour un salaire de misère de 2 livres sterling de l’heure (environ 2,2 euros). Les victimes de ces pratiques sont « un mélange de gens du cru et de travailleurs immigrés, dont certains seraient en situation illégale, raison pour laquelle ils sont réduits en esclavage », a ajouté Andew Brigden. Labour Behind the Label, un groupe de défense des droits des travailleurs, a assuré dans un rapport que certaines usines fonctionnaient à plein régime pendant la crise, même quand un salarié avait été testé positif, alors qu’il était « inconcevable » qu’elles puissent respecter les mesures préconisées contre le virus, comme les gestes barrière.

      « Cela fait des années que circulent les allégations d’abus dans bon nombre de sociétés de Leicester », a souligné Dominique Muller, de Labour Behind the Label. Selon un récent rapport parlementaire, Leicester, une ville à forte diversité ethnique, compte un bon millier d’ateliers textiles. Labour Behind The Label accuse les marques comme Boohoo, spécialiste de la « Fast Fashion », de piétiner le droit du travail.

      #esclavage en #Angleterre #migrants #textile #Fast Fashion #confinement #covid-19 #coronavirus #contamination #travail #MissPap #PrettyLittleThing #Nasty_Gal

  • La parité s’arrête encore aux portes du pouvoir local

    Malgré de nets progrès depuis le début des années 2000, les #hommes monopolisent toujours le #pouvoir (présidence, délégations) au sein des institutions locales. La preuve ? En France, en 2018, 84% des #maires sont encore des hommes. Des données que s’est procuré Mediacités confirment l’ampleur du problème, a fortiori dans les #métropoles et #intercommunalités.


    https://www.mediacites.fr/decryptage/2018/12/10/la-parite-sarrete-encore-aux-portes-du-pouvoir-local
    #genre #femmes #égalité #parité #mairies #France

  • Aujourd’hui, 24 septembre 2017, lancement d’une nouvelle #monnaie_locale en région grenobloise... le #cairn...


    Le site internet de la monnaie : http://www.cairn-monnaie.com

    #monnaie_complémentaire

    Et une photo du maire de #Grenoble (photo de @albertocampiphoto), présent au lancement :

    C’était dans le cadre de Quelle foire #Trièves :
    https://www.quellefoire-trieves.fr

    #transition