CIP-IDF > Trois critiques des annes Mitterrand

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  • L’autodestruction du Parti socialiste, par Rémi Lefebvre
    https://mensuel.framapad.org/p/diploPS
    (je publie ici cette critique interne au PS in extenso, si cela pose pb, je modifierais)

    Subjugué par les dogmes du « marché libre » et rivé aux consignes de Bruxelles, le président François Hollande s’obstine à imposer le démantèlement du code du #travail, faute de lutter efficacement contre le #chômage. Comme une majorité de syndicats, de Français et de parlementaires rechignent, il tente un passage en force, au mépris mêjme de toute logique électorale.

    Pour le Parti socialiste (#PS) français, l’heure du bilan approche. Rarement un parti aura été aussi rapidement abîmé par son passage aux affaires. En 2012, il tenait l’ensemble des pouvoirs entre ses mains. Quatre ans plus tard, il a perdu un nombre considérable d’élus et, à moins d’un an de l’élection présidentielle, la cause paraît entendue : M. François Hollande, qui se prépare à l’évidence à solliciter le renouvellement de son mandat, n’est même pas assuré de figurer au second tour. L’impopularité du président comme celle de son premier ministre battent des records historiques.

    Les défaites à toutes les élections intermédiaires n’ont en rien arrêté la fuite en avant libérale dont la « #loi_travail » marque l’apogée. Malgré la timide embellie de l’emploi, qui servira sans doute de justification à la candidature de M. Hollande, la politique de l’offre (1) engagée dès l’automne 2012 ne produit toujours pas de résultats. Pour valoriser l’action du gouvernement, que le peuple de gauche désavoue massivement, le PS reprend mot pour mot les éléments de langage de la droite en 2012 : la nécessité de la « #réforme » s’est imposée pour « préserver le modèle social français ». « La politique de l’offre n’est ni de droite ni de gauche : elle est nécessaire », a pu déclarer M. Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement (2). Désormais, l’aversion suscitée dépasse de très loin les franges de la gauche radicale et la déception que provoque immanquablement l’exercice « réformiste » du pouvoir. Comment comprendre ce qui s’apparente à une autodestruction ?

    Se dirige-t-on vers la fin du PS ? Quelle rationalité électorale poursuivent les élites socialistes, par ailleurs si « raisonnables » ?
    Si leur stratégie apparaît incertaine, elle dérive d’un postulat qui fonde la cohérence et la constance du gouvernement : la politique menée, aussi suicidaire qu’elle puisse paraître, n’est pas négociable. Elle découle dans une large mesure de contraintes européennes que M. Hollande, contrairement à ce qu’il avait annoncé durant la campagne de 2012, n’a pas renégociées. Les choix idéologiques sont si marqués qu’ils prennent le pas sur les intérêts électoraux du parti. Dès lors qu’aucune inflexion n’est envisageable et que le PS n’a plus la base électorale de sa politique, il est condamné à fabriquer un improbable électorat de substitution, au centre gauche, et compte s’appuyer sur la prochaine élection présidentielle pour le faire émerger.

    Jusqu’à présent, le PS appartenait à ce type de parti que le politiste italien Angelo Panebianco a appelé « électoral-professionnel » (3), c’est-à-dire voué à un seul objectif : la maximisation des performances électorales. Entre 2002 et 2012, il est devenu un parti de professionnels de la politique locale — élus et collaborateurs d’élus (4). En 2012, quand il accède au pouvoir national, il dirige la quasi-totalité des régions, 60 % des départements, les deux tiers des villes et même, pour la première fois de son histoire, le Sénat. Quatre ans plus tard, la machine électorale est dévastée. Au cours des vingt-deux législatives partielles qui ont eu lieu dans cet intervalle, le PS a été éliminé dès le premier tour dans la moitié des circonscriptions où il présentait un candidat (5).

    Après avoir fait prospérer le socialisme municipal dans des proportions jamais atteintes, M. Hollande, lui-même ancien président du conseil général de la Corrèze, en est devenu le fossoyeur. En 2014, son parti a perdu 162 villes de plus de 9 000 habitants — un record pour des élections municipales. Il ne dirige plus que cinq régions et vingt-six départements. Le « parti des élus » a été sacrifié sur l’autel d’une politique de #compétitivité aussi inefficace qu’impopulaire. Repliés sur leurs fiefs locaux depuis 2002, les notables socialistes se sont peu à peu désintéressés des débats idéologiques nationaux. Tétanisés par les défaites, ils semblent attendre que le cycle du pouvoir se referme pour retrouver une opposition qui fut jadis confortable.
    Ces échecs électoraux massifs et répétés ont eu des effets considérables sur l’organisation partisane. L’armature du PS se désagrège dans ses profondeurs territoriales. Les assistants, collaborateurs d’élus et permanents ont été victimes de ce qui s’apparente à des plans de licenciement successifs, alors qu’ils exercent souvent des responsabilités essentielles dans l’appareil, à la direction des sections ou des fédérations. Certaines fédérations sont en cessation de paiement. L’historique fédération du Nord a perdu depuis 2012 de nombreuses villes (Roubaix, Tourcoing, Dunkerque, Maubeuge, la communauté urbaine de Lille…), le département, la région et la moitié de ses militants. Pour résorber une dette de 1 million d’euros, la direction fédérale a dû se résoudre à vendre une partie de son siège.

    La « loi travail » piétine le congrès

    Enfin, le parti dans son ensemble connaît une hémorragie de militants sans précédent. Les renouvellements de cartes au 1er décembre 2014 ne dépassaient pas 60 000 adhérents, soit largement 50 000 de moins qu’en 2012 . Le phénomène va bien au-delà des habituels flux et reflux liés à l’exercice du pouvoir.

    À quoi bon demeurer dans un parti exsangue et dévitalisé, qui n’a plus son mot à dire ? Le premier secrétaire, M. Jean-Christophe Cambadélis, donne un peu mieux le change que son prédécesseur, M. Harlem Désir, d’une remarquable passivité ; mais la démocratie interne est inexistante. Le président de la République estime n’avoir pas de comptes à rendre à un parti dont il n’a pas tiré son investiture, puisqu’il doit sa candidature à une primaire ouverte. Les résultats du congrès de Poitiers, en juin 2015, ont été complètement ignorés, alors qu’ils étaient censés définir la ligne politique du parti. Dans la motion majoritaire, dont M. Cambadélis était le premier signataire, une position par anticipation sur la loi El Khomri avait été prise. On y lit : « Il faut rétablir la #hiérarchie_des_normes : la loi est plus forte que l’accord collectif, et lui-même s’impose au contrat de travail. » Soit l’exact inverse de la proposition que le gouvernement s’acharne à défendre. S’appuyant sur le socle de légitimité du congrès, un rapport demandant une réorientation de la politique gouvernementale a été adopté par le bureau national à une très large majorité en juillet 2015. Il a été balayé d’un revers de main par le premier ministre Manuel Valls, qui n’a cessé, depuis, de radicaliser sa ligne sociale-libérale. La « loi travail », qui ne faisait pas partie des engagements de 2012, n’a jamais été discutée au PS ; elle n’a fait l’objet d’aucun vote du bureau politique. La direction du parti a même renoncé à produire un programme en vue de l’élection présidentielle. Mieux vaut orienter le futur candidat à l’aide de « cahiers » que formuler un programme qu’il n’appliquera pas : c’est, en substance, ce que le premier secrétaire a expliqué lors du conseil national du 6 février 2016.

    Comme le parti n’assure plus son rôle de régulation des différends et de production d’un point de vue commun, les débats se sont déplacés dans l’arène parlementaire, où les députés frondeurs organisent une résistance très médiatisée, mais jusqu’ici marginale. Un cap a été franchi avec leur tentative de déposer une motion de censure contre le gouvernement lors du débat sur la « loi travail », en mai 2016. Si beaucoup de députés socialistes désapprouvent sans doute la politique du gouvernement, la plupart d’entre eux, par résignation ou manque de courage, ne souhaitent pas affaiblir le président de la République, pensant que leur sort électoral dépend du sien. L’approche de la débâcle finale n’y change rien : fatalisme et #présidentialisme font leur œuvre.

    Reconnaissant que le PS est au bout d’un cycle, le premier secrétaire prône désormais son « dépassement » autour de la Belle Alliance populaire, fédération de la « gauche de transformation » regroupant associatifs, syndicalistes, intellectuels et partenaires du PS. Il s’agit de s’adresser au peuple de gauche « au-delà des appareils radicalisés contre le PS ». Lors du lancement de cette initiative, le 13 avril, M. Cambadélis s’affichait aux côtés de MM. Jean-Vincent Placé et Jean-Luc Bennahmias (6), ainsi que de responsables du Parti radical. Même M. Robert Hue, habituelle caution communiste du PS, a refusé de participer à ce replâtrage.

    La destruction du parti apparaît comme une stratégie délibérée de M. Valls, qui, avec un cynisme à peine contenu, se projette au-delà de la débâcle à venir. Le premier ministre s’emploie à créer les conditions d’une candidature de M. Hollande, vouée à l’échec, et à entériner le schisme entre « deux gauches irréconciliables (7) ». Fortement minoritaire lors de la primaire de 2011 (8), il cherche à liquider le « vieux parti », comme l’un de ses modèles, M. Anthony Blair, l’avait fait avec le Labour au Royaume-Uni, pour réinitialiser le jeu politique au centre. Selon lui, plus le parti sera dévasté, plus son œuvre aura de chances de réussir. Il est désormais débordé sur sa droite par le ministre de l’économie Emmanuel Macron, qui adopte la même stratégie hors du PS et cherche la surenchère dans la « transgression » des marqueurs politiques de gauche.

    La stratégie de M. Hollande apparaît plus obscure et incertaine. Il semble miser sur les dernières chances de réélection que lui laissent la progression du Front national (FN) et la désunion de la droite, qui s’est lancée dans l’aventure d’une primaire ouverte peu conforme à sa culture politique. L’une des lois de la Ve République est peut-être que le président doit tout sacrifier à l’essentiel, c’est-à-dire sa réélection, quel qu’en soit le prix pour son parti. M. Hollande ne peut plus jouer désormais que sur les ressources de sa fonction.

    Il cherche d’abord à sécuriser sa candidature. Les partisans d’une primaire ont voulu l’entraîner dans cette procédure pour sortir de l’impasse à gauche (9). Le PS a dans un premier temps adopté une position attentiste, avant d’en accepter le principe, mais en excluant tout préalable afin de mieux en compromettre le déclenchement. Après quelques hésitations, communistes et écologistes ont finalement refusé de s’engager dans une démarche qui pourrait les contraindre à soutenir M. Hollande s’il en sortait victorieux. Au terme de ce jeu de poker menteur, les socialistes peuvent pérorer : « Pour le moment, le seul parti qui se bat pour une primaire, c’est le Parti socialiste », déclare ainsi M. Christophe Borgel, secrétaire national chargé des élections (10). M. Cambadélis a envisagé un temps de convoquer un congrès extraordinaire pour modifier les statuts et dispenser M. Hollande de participer à une telle procédure, avant de changer d’avis et de convaincre le président en exercice d’accepter une primaire (conseil national du 18 juin). Comment interpréter ce revirement ? Distancé par la droite et l’extrême droite dans les sondages, rattrapé voire dépassé à gauche par M. Jean-Luc Mélenchon, M. Hollande ne peut espérer retrouver une certaine légitimité qu’en obtenant sa désignation par cette procédure. Il prend de court ses opposants « frondeurs », qui peineront peut-être à désigner un candidat commun. Toujours tacticien plutôt que stratège, le chef de l’État espère sans doute aussi que les électeurs de gauche se détournent de la primaire, limitée aux partis soutenant le gouvernement, ce qui permettrait une surreprésentation des plus légitimistes pouvant lui être encore favorables. D’autant plus que le PS, faute de temps et de moyens militants, sera sans doute dans l’incapacité d’ouvrir autant de bureaux de vote qu’en 2011.

    Les gardiens de la République

    Monsieur Hollande cherche à empêcher la dispersion des candidatures à gauche au premier tour. Il s’est employé à diviser les écologistes, avec un succès certain. La nomination au gouvernement de trois ministres écologistes en janvier 2016 a rempli son office. L’explosion du groupe parlementaire Europe Écologie - Les Verts (EELV) à l’Assemblée nationale en mai a mis encore un peu plus à mal l’hypothèse d’une candidature de Mme Cécile Duflot.
    Enfin, le président peut compter sur la #droitisation du jeu politique, à laquelle il a lui-même largement contribué, mais qui peut le déplacer sur la gauche dans les mois qui viennent. L’action du gouvernement a déporté le centre de gravité du pensable et du dicible vers la droite, comme en témoigne la réécriture de la « loi travail » au Sénat.

    Le président escompte que la surenchère libérale à laquelle donne lieu la primaire des Républicains, pleinement décomplexés (suppression de l’impôt sur la fortune et des trente-cinq heures, réduction massive du nombre de fonctionnaires…), réinstalle le clivage gauche-droite. Une victoire de M. Nicolas Sarkozy à la primaire serait très favorable à M. Hollande. Le PS entonne déjà le refrain des élections législatives de 1986 : « Au secours, la droite revient ! » « Les Français vont enfin comparer », s’écrie M. Le Foll. Le discours convenu sur le « tripartisme », avec la qualification annoncée de la présidente du FN, Mme Marine Le Pen, au second tour de la présidentielle, permet déjà aux dirigeants socialistes de se positionner comme les gardiens de la République. Interrogé par Les Échos (13 juin 2016) sur la stratégie de rassemblement de la gauche d’ici à l’élection, M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État aux relations avec le Parlement (11), croit en la capacité de rassemblement au centre gauche de M. Hollande : « Avec la tripolarisation, la présidentielle et les législatives de 2017 n’auront rien à voir avec les élections précédentes. Selon toute vraisemblance, le candidat du camp républicain, de gauche ou de droite, aura besoin d’aller chercher les électeurs de l’autre bord pour l’emporter au second tour face à Marine Le Pen. Pour moi, celui qui l’emportera au premier tour sera celui qui proposera la bonne formule de rassemblement pour le second. Ma conviction, c’est que la gravité de la situation ne permettra pas de jouer au jeu des postures traditionnelles. Aujourd’hui, c’est l’emphase, l’hystérie, le déni de la réalité. Mais tout cela va se dissoudre devant la réalité. »

    Si irréaliste que cela puisse paraître, le PS n’a donc pas encore complètement renoncé à l’idée d’une victoire en 2017. M. Mélenchon fait quant à lui le même calcul qu’en 2012 : passer devant le candidat du PS au premier tour pour lui retirer sa rente de position dominante et le « pasokiser » — c’est-à-dire le marginaliser, comme le Parti socialiste grec, en lui retirant son monopole de parti à vocation majoritaire à gauche. Mais, dans cette hypothèse, désormais plus crédible qu’il y a quatre ans, une victoire relative suffira-t-elle à passer le cap du premier tour ?

    C’est à une recomposition de grande ampleur que doit s’atteler la gauche, au-delà de ses corporatismes d’appareil mortifères. Les socialistes les plus progressistes pourraient y contribuer ; à moins qu’ils soient aspirés dans le jeu politicien et le cycle des défaites « refondatrices » au PS. Déjà, Mme Martine Aubry et les frondeurs enjambent la défaite à venir et préparent le futur congrès. Le PS est peut-être à l’agonie ; mais il a démontré au cours de sa longue histoire (le cas de la défaite cuisante de 1993 effacée dès 1997 est exemplaire) une capacité de résilience qui fonde sa longévité historique.

    (1) Politique libérale consistant à tenter de relancer l’activité économique en multipliant les avantages offerts aux entreprises.
    (2) Les Échos, Paris, 17 janvier 2014.
    (3) Angelo Panebianco, Political Parties : Organization and Power, Cambridge University Press, 1988.
    (4) Lire Rémi Lefebvre, « Faire de la politique ou vivre de la politique ? », Le Monde diplomatique, octobre 2009.
    (5) Le Monde, 13 juin 2016.
    (6) M. Placé est secrétaire d’État à la réforme de l’État et à la simplification, ancien président du groupe Europe Écologie - Les Verts au Sénat ; M. Bennahmias est ancien député européen Vert, passé par le Mouvement démocrate (MoDem) de M. François Bayrou.
    (7) Discours à Corbeil-Essonnes, 15 février 2016.
    (8) Il n’avait recueilli que 5,63 % des suffrages des sympathisants.
    (9) Dans un appel « Pour une primaire à gauche » publié par Libération, Paris, 10 janvier 2016.
    (10) L’Opinion, Paris, 23 mai 2016.
    (11) Cet ancien proche de M. Dominique Strauss-Kahn, qui a constitué un « pôle des réformateurs », s’impose au fil des mois comme le théoricien gouvernemental du social-libéralisme.

    Note : la plupart des hiérarques cités, Mélanchon compris, furent lambertistes.

  • Chômage : Rebsamen demande au Pôle emploi de « renforcer les contrôles »
    http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/09/02/chomage-rebsamen-demande-au-pole-emploi-de-renforcer-les-controles_4480207_1

    François Rebsamen, le ministre du travail, a demandé au Pôle Emploi, mardi 2 septembre sur i-Télé, de « renforcer les contrôles » pour vérifier que les chômeurs « cherchent bien un emploi », estimant qu’une « sanction » est nécessaire dans le cas contraire.

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    La fraude fiscale vient des patrons !
    http://www.franceinter.fr/emission-leco-du-matin-la-fraude-fiscale-vient-des-patrons

    Une note de l’AGEFI, le quotidien des affaires et de la finance révèle que les premiers adeptes de la fraude fiscale sont… les dirigeants d’entreprise !

    Les plus gros escrocs ne sont pas forcément des repris de justice désœuvrés qui préparent le casse suivant comme certains personnages d’Ocean’s Eleven. Non, les plus gros fraudeurs au FISC sont les chefs d’entreprise, et c’est de pire en pire depuis deux ans. C’est la commission des infractions fiscales qui le déplore dans son rapport annuel.
    (...)
    Cette fraude-là spécifiquement est difficile à évaluer. En revanche, on évalue à 20 milliards le montant global de la fraude fiscale en France chaque année, entre 60 et 80 milliards d’euros le manque à gagner en termes de recettes pour l’Etats, c’est-à-dire environ 22% de ses recettes.

    Alors qu’on recherche 50 milliards pour payer les intérêts de la dette et que l’on demande aux ménages de se serrer la ceinture, c’est forcément une piste à examiner de près.

    Ironie du sort la fraude fiscale, le patron de l’AGEFI est bien placé pour savoir de quoi il parle. Alain Duménil, le propriétaire du journal financier l’Agefi, est soupçonné de graves infractions fiscales en Suisse. Selon deux médias suisses l’Hebdo et le Tages-Anzeiger, il ferait l’objet d’une enquête. Dernièrement le patron de l’Agefi comptait donc porter plainte contre les deux organes de presse.

    • Inquiétante continuité #socialiste en matière de #flicage et #stigmatisation des chômeurs...

      Lorsqu’il était 1er ministre, Pierre Mauroy avait en dénoncé les "faux chômeurs" ; en 1992, Martine Aubry, ministre de l’emploi avait fait adopter la loi sur le #contrôle des chômeurs ; Jospin premier ministre avait, en 1998, répondu aux mouvements de chômeurs et précaires préférer "une société de travail à l’assistance" (reniant ainsi toute valeur de solidarité, ouvrant la voie au "travailler plus" pour gagner rien de N.S)
      voir À gauche poubelle, précaires rebelles, Collectif d’Agitation pour un Revenu Garanti Optimal (CARGO), mai 1998
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5374

      Mettre l’entreprise au pinacle, c’est attaquer les salariés (que l’on ne doit plus considérer comme des producteurs de richesse mais comme des "coûts", le chômeur, même non indemnisé, est la figure paradigmatique de cette dépense indue, à réduire, etc.). Cette "valorisation" de l’entreprise a été mise en ouvre durant les années 80, voir Trois critiques des années Mitterrand
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5633

      Hollande (et Sapin, alors ministre de l’emploi) ont crée l’agent de Pôle emploi "assermenté" (voir
      Arrêté du 16 juin 2011 relatif aux conditions d’agrément et d’assermentation des agents de Pôle emploi en charge de la prévention des fraudes
      http://www.legifrance.gouv.fr/affichSarde.do;jsessionid=90005B6C21B3CDE5ADFB783F51709D46.tpdjo06v_).

      Quelques recettes pour passer au travers
      Pôle emploi : déjouer les convocs pour « entretien téléphonique », les radiations, le suivi...
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5630

    • Série d’affiches à commander : crise, contrôle, s’organiser, lutter !
      http://exploitesenerves.noblogs.org/serie-daffiches-a-commander/#more-485

      Le collectif Exploités Énervés a réalisé une série d’affiches qu’il propose à qui veut les coller. Il y en a trois, sur différents thèmes : une sur la crise ; une autre sur le contrôle et les radiations CAF, Pôle Emploi… ; et une dernière sur la nécessité de s’organiser et de lutter.

    • Quand un gouvernement ne sait plus comment créer des emplois, il cherche à éliminer les chômeurs.
      Les déclarations provocatrices de Monsieur le Ministre du Travail ce matin, annonçant un contrôle renforcé des chômeurs, représentent une nouvelle agression de la part du gouvernement Valls 2 contre les chômeurs, intermittents et précaires : les chômeurs qui ne pourront pas prouver une recherche d’emploi assez active seraient radiés de Pôle Emploi.

      Plutôt que de faire en sorte que le chômage baisse et que les sans emplois soient correctement indemnisés, le gouvernement préfère donc prendre les chômeurs pour bouc-émissaires en sous-entendant que le chômage serait de la faute des chômeurs eux-mêmes.
      Mais à qui le gouvernement veut-il faire croire que 6 Millions de chômeurs seraient toutes et tous incapables de rechercher et trouver des emplois, alors que le gouvernement conduit de plus en plus ouvertement une politique ultralibérale qui détruit des emplois et crée du chômage ?

      Après avoir renié ses engagements sur le régime des intermittents du spectacle, le Ministre du Travail, M. Rebsamenti, s’attaque plus violemment encore à l’ensemble des chômeurs.
      Incapable de s’attaquer au monde de la finance, il préfère s’attaquer aux plus faibles d’entre nous en faisant monter l’exclusion et la haine des pauvres contre les pauvres.
      Ce gouvernement est indigne et dangereux, il ne nous représente pas et ne nous défend pas. Nous ne pouvons pas le laisser détruire nos droits sociaux et nous faire payer ses incompétences et sa lâcheté.
      Nous appelons donc l’ensemble des chômeurs, intermittents et précaires à se tenir prêtes et prêts pour une (re)mobilisation d’ampleur, en défense de nos droits sociaux.

      Le 2 septembre 2014

      Coordination des Chômeurs, Intermittents et Précaires de Toulouse et Midi-Pyrénées (CIP-MP)
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7335

    • François Rebsamen... pense
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/03/11/croissance-emploi-francois-rebsamen-pense-que-2015-marquera-le-tournant_4591

      « ll semblerait que nous allons avoir un petit surcroît de #croissance, j’espère qu’il va être encore plus important que prévu. J’espère qu’on aura plus de 1 % de croissance cette année »(...) Rebsamen a récusé l’idée d’un « tournant social » au lendemain du scrutin pour satisfaire les frondeurs. La politique mise en place est, dit-il, en train de « porter ses fruits ». « Il faut que nous amplifiions, que nous accélérions encore les #réformes » a -t il ajouté en reconnaissant une impatience dont le président de la République est conscient : « Il le rappelle tous les jours : il faut aller plus vite. »

    • Rebsamen devrait quitter le Travail sur un échec face au chômage
      http://www.lepoint.fr/politique/attendu-a-dijon-rebsamen-devrait-quitter-le-travail-sur-un-echec-face-au-cho

      Le passage au ministère du Travail de M. Rebsamen, qui se voyait plutôt à l’Intérieur, est aussi marqué par une série de polémiques. Comme lorsqu’il a fait dépublier une interview non relue dans laquelle il affirmait se battre "depuis longtemps pour une vision libérale de l’économie" . Ou quand il a assuré que le gouvernement allongerait la durée de cotisation pour la retraite « s’il le faut » avant d’être aussitôt démenti.

    • Remember : Rebsamen, n° 2 du PS rémunéré par Dexia : « En toute transparence »
      http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2008/10/16/1289718_le-numero-2-du-ps-remunere-par-dexia-en-toute

      Monsieur le ministre du chômage, bonne chasse
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7341

      « L’intervention de François Rebsamen en posture de donneur de leçons est tout simplement scandaleuse. Nous en voulons pour preuve la façon dont il a géré la ville de Dijon jusqu’à ce qu’il abandonne ses fonctions à l’occasion de sa nomination dans le gouvernement de Manuel Valls. En effet, Dijon présente la particularité d’avoir une dette constituée à 45 % d’emprunts toxiques. Au 31 décembre 2012, sur un encours total de 214 millions d’euros, la ville avait une dette toxique de 97 millions d’euros. Les emprunts risqués de la collectivité au titre de ses trois budgets sont au moins au nombre de 30(...). Citons par exemple les trois prêts n° 200709-1, 200709-2 et 200804 souscrits auprès du Crédit Foncier de France qui présentent selon l’état de la dette 2012 un coût de sortie chiffré respectivement à 3 294 207,79 euros, 809 422,45 euros et 18 126 219,04 euros, des sommes plus de deux fois supérieures aux capitaux restant dus de ces prêts qui s’élèvent respectivement à 1 369 684,17 euros, 336 546,20 euros et 7 536 620,90 euros ! Enfin, le risque est également attesté par les multiples instruments de couverture souscrits pour couvrir les risques attachés à certains contrats (cf.) qui ont représenté un coût net de 1 479 133,79 euros pour le budget principal et de 14 003,34 euros pour le budget stationnement, autant de charges s’ajoutant aux intérêts des emprunts. Au vu de ce bilan catastrophique, un aussi piètre gestionnaire que Monsieur Rebsamen est illégitime pour faire la leçon à d’autres.
      Plus grave, bon nombre de ces emprunts toxiques ont été souscrits auprès de Dexia Crédit Local de France, sachant que François Rebsamen a été administrateur de Dexia jusqu’au 23 octobre 2008 et percevait à ce titre 20 000 euros par an, une situation susceptible de relever de la prise illégale d’intérêt. Dès 2003, il était déjà membre du conseil de surveillance de Dexia Crédit Local, présidé à l’époque par Pierre Richard, et touchait à ce titre une rémunération annuelle de 15 000 euros. » La radiation de Rebsamen s’impose, Patrick Saurin, 4 septembre 2014.
      Comme on le sait, c’est la « dette publique » qui « justifie » les mesures d’économie appliquées à l’encontre de la population...

  • L’anthologie libérale de dix socialistes - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/l-anthologie-liberale-de-dix,7498

    Ou comment des parlementaires PS fustigent la « rigidité » du Code du travail, ânonnent la vulgate droitière sur « nos corporatismes, nos conservatismes et nos égoïsmes » et félicitent François Hollande de « s’élever au dessus des préjugés et des tabous idéologiques »...

    Il est parfois des découvertes qui laissent pantois. Ainsi de cette phrase : « Pour l’emploi, il faudra que F. Hollande s’attaque à un ultime et redoutable tabou national : celui des rigidités d’un code du travail qui, de protecteur du salarié, est devenu un puissant répulsif de l’emploi ». Et là, on se dit : Pierre Gattaz, tu exagères, il faut toujours que tu en rajoutes. D’abord, avec le Pacte de responsabilité, tu es déjà bien servi, ensuite, l’Accord national interprofessionnel (ANI) signé le 11 janvier 2013 par trois syndicats (CFE-CGC, CFDT, CFTC) et l’ensemble des organisations patronales (MEDEF, UPA, CGPME) a accordé de nouveaux outils de flexibilité aux entreprises. Oui mais voilà, cette phrase n’émane ni des cercles du patronat français, ni des secteurs les plus libéraux de l’UMP mais d’un texte signé par dix parlementaires socialistes, "Pacte de responsabilité : le pari audacieux de F. Hollande".
    Poncifs ultralibéraux

    Anciens aficionados de Dominique Strauss-Kahn, ces députés et sénateurs dont Jean-Marie Le Guen ou Christophe Caresche députés de Paris se livrent à une véritable anthologie du renoncement. Fini les faux semblants, les ruses de la raison pour préserver un petit vernis progressiste, le discours s’affirme résolument libéral : « en donnant la priorité à une politique économique dite "de l’offre", F. Hollande transgresse la frontière entre les prétendus "libéraux de droite" et "keynésiens de gauche" ». Les « prétendus libéraux de droite », il faut oser : jusque là seuls des sites ultralibéraux comme atlantico.fr occupaient ce créneau. Il faut croire que depuis la conférence de presse de François Hollande, toutes les digues ont cédé au sein du Parti Socialiste.

    Le Monde, rendant compte d’une étude lexicale des discours du président de la République, vient de publier "La sarkozysation du discours hollandais"… L’étonnante tribune de ces dix socialistes reprend quant à elle tous les poncifs ultra-libéraux : « la France, comblée d’atouts mais aussi percluse de conservatismes », « le vieux et inavouable corporatisme de nos corps intermédiaires » ou encore « les abus et les dérives de nos dépenses sociales ». Il y a peu, de tels propos exprimés, même avec un luxe de précaution, par l’UMP auraient suscité une levée de boucliers. Qu’ils puissent sans ambages être proférés par des parlementaires bien installés dans l’appareil socialiste en dit long sur la dégradation du rapport de forces et l’état du PS.
    « Essayer aujourd’hui toutes les solutions »

    Avec son Pacte de responsabilité, le gouvernement laisse miroiter d’éventuelles contreparties en matière d’embauches. Chacun le sait, il n’en sera rien, et la tribune le reconnaît sans difficulté : « Si F. Hollande a le mérite d’affronter le problème du coût du travail, on peut douter qu’il obtienne en contrepartie des engagements fermes d’embauche dans un contexte économique très incertain ». Mais pas de souci car le véritable problème pour l’emploi c’est « la rigidité du code du travail ».

    Les convictions, la volonté d’un peu de justice sociale – on ne parle pas ici de transformation de la société, abandonnée depuis belle lurette –, c’est terminé. Désormais, « on caractérise un homme d’État par sa capacité à s’élever au dessus des préjugés et des tabous idéologiques de son camp pour faire prévaloir une vision de l’intérêt supérieur du pays » . Et le texte de conclure : « il faut essayer aujourd’hui toutes les solutions que nos retenues idéologiques, nos conservatismes et nos égoïsmes, ont trop longtemps interdites à la France ». Reconnaissons aux signataires de cette tribune, qu’effectivement, il n’y a plus aucune retenue.

    Ce texte est une nouvelle illustration de ce qu’incarne le quinquennat de François Hollande : l’adieu définitif à la gauche. Ce n’est pas une bonne nouvelle, mais c’est une réalité à laquelle il faut désormais se confronter.

    nous ne sommes jamais trahis que par ceux que l’on croyait les notre ! pour ma part, 2012 était la dernière année où je votais ps... le parti socialiste se nourrit depuis longtemps déjà des trahisons qu’il a infligé à la gauche... Je me demande comment ses larbins, ses cireurs de pompes, ses mangeurs de soupe à nos frais peuvent encore le matin se regarder devant leur miroir... comment peut-on se dire de gauche et pratiquer une telle politique laminoire pour le plus grand nombre au profit du plus petit nombre, ils ramassent les miettes d’un patronat qui n’en demande pas tant !!! cette pseudo crise qui nous éreinte depuis près de 40 ans est leur fond de commerce... les politiques sont morts et le politique se meurt..

    #Code-du-travail
    #vulgate-droitière

  • Emplois d’avenir, le gouvernement en appelle au secteur privé - France Info
    http://www.franceinfo.fr/economie/tout-info-tout-eco/emplois-d-avenir-le-gouvernement-en-appelle-au-secteur-prive-982473-2013-

    Après les stages Barre, en 1976, après l’interdiction du #RMI aux moins de 25 ans par le #P.S (et une assemblée nationale unanime), en 1988, nos bons maitres restent toujours prêts à organiser les conditions du dressage à la précarité des entrants dans le #salariat.

    #précarité #emploi-d'avenir #jeunes #Michel_Sapin

  • Miterrand et l’Algérie par Sébastien Navarro
    http://cqfd-journal.org/Mitterrand-et-l-Algerie

    En ce temps-là, la prison située dans la partie haute de la casbah d’Alger s’appelait Barberousse, souvenir du célèbre corsaire à la botte de l’empire ottoman. On imagine l’effroi qu’un tel nom pouvait provoquer chez les prisonniers... En cette nuit du 19 juin 1956, Abdelkader Ferradj et Mohamed Ben Zabana marinent eux aussi sûrement dans l’effroi : au premières lueurs de l’aube, ce seront les deux premiers militants du Front de libération nationale (FLN) à être guillotinés. Leur exécution a été actée deux semaines auparavant par la chancellerie française. Le ministre de la Justice, un certain François Mitterrand, a refusé le recours en grâce des deux condamnés.

    Mitterrand est déjà aux manettes du pouvoir quand l’insurrection algérienne démarre, le premier novembre 1954. Mendès France, Président du Conseil – nous sommes sous la IVe République – en a fait son ministre de l’Intérieur. En réponse à la Toussaint Rouge, le premier flic de France fait dissoudre le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques de l’indépendantiste Messali Hadj. Quelques jours plus tard, Mitterrand tient un discours de fermeté devant les députés de l’Assemblée nationale. « L’Algérie, c’est la France » sera suivi par un : « Je n’admets pas de négociations avec les ennemis de la patrie. La seule négociation, c’est la guerre. » L’indépendance de l’Algérie ? Idée inconcevable à l’époque, même dans le camp de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance, petite formation politique de modérés gaullistes et socialistes, que préside Mitterrand. Ce dernier est plutôt partisan d’un colonialisme français à visage humain. La brutalité de la police tricolore en Algérie le taraude : il missionne Germaine Tillion, la célèbre résistante, pour investiguer sur des exactions commises par la flicaille outre-Méditerranée.