Le Conseil d’Etat valide l’arrêté antifouille de poubelles du maire de La Madeleine instituant une peine d’amende pour les contrevenant-e-s

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  • Buxy | SDF, il avait volé des sandwiches dans la poubelle d’Atac
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    Un SDF de Buxy a échappé à une peine sévère [sic]. Il était accusé d’avoir volé, en récidive , de la nourriture dans le magasin Atac le 28 décembre et le 1er janvier.

    Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, Antoine*, 24 ans, s’explique clairement, sans chercher d’échappatoire, lors de sa comparution immédiate au tribunal de Chalon, jeudi : « Oui, je me suis introduit dans la réserve du magasin, le 28 décembre et le 1er janvier. J’ai volé des sandwiches et des mini-pizzas dans la poubelle, des canettes de soda et une nappe pour me couvrir quand il fait froid », déclarait-il.

    Itinéraire d’un jeune SDF
    La première fois, l’homme a bénéficié de la complicité de deux mineurs qui ont profité du butin sans s’introduire dans le magasin. La seconde, il a agi seul : « Ce n’est pas la première fois. Je m’introduis dans la réserve en escaladant un mur. » Le jeune a expliqué être titulaire d’un baccalauréat des systèmes électroniques et numériques, mais aussi être à la rue depuis ses 17 ans, avoir arrêté les stupéfiants et dormir dans la rue.

    Pour Charles Prost (ministère public), Antoine* « a un profil inquiétant, car il a déjà été condamné pour des faits analogues. Il a été violent avec sa mère. Il n’a pas hésité à entraîner deux mineurs dans le larcin et il a déjà fait l’objet d’une contrainte pénale qu’il ne respecte pas. » Le procureur a demandé trois mois ferme et la révocation de son sursis à hauteur de deux mois.

    « Faute morale »
    L’avocat du prévenu, Me Julien Marceau, très combatif, voyait le dossier autrement : « C’est inquiétant, je suis d’accord sur ce point, mais pas pour les mêmes raisons : ce qui est inquiétant, c’est de voir un homme de 24 ans, en short, livré à lui-même. Qu’est-ce qu’on fait pour lui ? Dans ce dossier, le gérant du magasin et les deux mineurs ont commis une faute morale plus grande que mon client : le premier refuse de donner les sandwiches voués à la poubelle et les seconds, qui ne sont pas dans le besoin, auraient pu lui donner de la nourriture plutôt que de profiter du maigre vol. L’état de nécessité était évident. Le mettre en prison ? Oui. Au moins, il mangera. Il aura un toit, mais derrière les barreaux. Ce n’est pas un prévenu lambda, il a un profil très particulier. Je pense qu’une mesure de travail d’intérêt général lui offrirait au moins une perspective. »

    Le tribunal a décidé de s’inspirer à la fois des réquisitions et de la plaidoirie : trois mois avec sursis et un travail d’intérêt général de 210 heures, avec obligation de travail et de soins. « C’est votre ultime chance », a prévenu la présidente du tribunal, Catherine Grosjean.

    Taule avec sursis (donc risque de récidive légale à la prochaine infraction semblable, dont la violation de domicile, pas citée mais probablement présente) et en même temps travail gratuit à la demande de la « défense ».